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Maegon Riahenor
Maegon Riahenor
Seigneur-Dragon

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Le lion ne s'associe pas avec le cafard Quoi ?

10ème Mois de l'Année 1067

Il est une pièce au coeur des thermes - ou plutôt un complexe  - réservé aux plus riches citoyens ou du moins aux plus anciens. Si l'espace n'est ni fermé, ni réellement privé, il peut facilement se rendre impénétrable pour qui connaît le directeur de l'établissement et verse les bons dragons d'or. Le réseau de cinq ou six bassins, dont une pièce remplie de vapeur, se retrouve dès lors bloqué par quelques colosses aux muscles saillants. La seule entrée ainsi sécurisée, il est aisé d'y faire ce qu'on le souhaite. Rendez-vous galants, complots manqués ou rencontre fortuite s'y succédaient au fil des ans. Rarement s'y mêlait le sang, autre que celui qu'on le prévoyait de faire couler. Ainsi, le Clos des Soupirs méritait son surnom de havre de paix neutre. Il ne manquait guère de quelques fromages Andals et coffre pour s'en faire une réputation.

C'est pourquoi un message attendait un beau matin Laedor Arlaeron. L'encre, encore humide, détaillait une écriture soignée, presque maniaque ainsi que des mots secs dont le secret resterait entre le jeune homme et son courtisan épistolaire. Pour faire simple, il s'agissait d'un odieux, mais ô combien intrigante convocation au Clos. L'heure et le jour y étaient inscrits et ne souffraient d'aucun retard. Le déroulement des évènements apparaissait aux yeux de ceux qui savaient: juste avant l'heure des grands seigneurs, en plein déjeuner. Assez tôt pour éviter le regard des autres, mais bien tard pour que l'affaire ne soit pas suspicieuse au premier abord. Même un Arlaeron devait bien se laver de temps à autre.

Deux solides soldats, et non pas les esclaves habituels des thermes, attendaient le nouveau seigneur d'Aquos Dohen. Ils lui firent signe d'entrer avant de se poster devant l'entrée, si massifs que leurs épaules se frôlaient. Dans la première salle l'attendait plusieurs serviteurs, le cou courbé et aux traits ouvertement valyriens. Tous étaient prêts à satisfaire les besoins du jeune homme pour mieux le préparer à la deuxième salle. S'y dressait - où plutôt s'y baignait - une cousine aux yeux améthystes et aux cheveux plus riches que sa propre fortune. Dernier verrou pour accéder au commanditaire, elle se leva et détailla longuement Laedor avant de lui faire signe d'entrer dans l'antre du loup.

Maegon l'y attendait dans son plus simple appareil. La salle s'apparentait à un sauna, une chaleur sèche et excessive, mais moindre. Une table avec quelques douceurs, du vins et autres plats salés se dressait près de lui tandis qu'il était assis, les jambes négligemment écartées sur un siège. Ses longs cheveux humides dansaient sur sa nuque tandis qu'il observait Laedor approchait par ses yeux mi-clos. Avec un sourire torve, il se leva et inclina légèrement la taille. Bien qu'ils fassent sensiblement la même taille, Maegon feignit de regarder par-dessus l'ancien héritier avant de baisser ses yeux et de lever un sourcil circonspect.

"Oh il me semblait bien avoir entendu des bruits de pas. Bienvenue Laedor." Reculant, il s'assit de nouveau, avachi sur le dossier. "Nous nous rencontrons enfin. Ton père était un adversaire honorable, saches le. Si je ne peux me permettre de pleurer sa morte, je le regrette." soupira Maegon.
"Hélas, sans vouloir t'offenser, là où se dressait une statue d'argent massif, je n'en retrouve que les pieds brisés enfoncés dans ses fondations." lança t'il presque aussitôt avant de reprendre d'un ton plus doux : "Malgré tout, même la plus belle des cruches n'est que boue avant de se transformer en oeuvre d'art. Il s'agit de trouver les bonnes mains pour s'élever." Pour le moment, Laedor n'était même pas de l'argile propre à être façonnée pour Maegon. La tare de son nom l'empêcherait à jamais de seulement apprécier le jeune homme.

"Assieds toi. ordonna sèchement le dynaste en accordant le geste à la parole vers le siège qui attendait également le ferrailleur d'Aquos Dohen.

Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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Le lion ne s'associe pas avec le cafard Maegon et Laedor

10ème Mois de l'Année 1067

« Chuut Lucerys, calme toi. » De petits tapotements dans le dos et sur le popotin du nourrisson, mais sans succès. Les rugissements de l’enfant pouvaient être entendus d’un bout à l’autre des luxueux appartements Arlaeron et ne cachaient rien de la fureur du bébé dragon. « Bon sang, tu vas finir par réveiller… » Trop tard. D'autres cris, légers au début, puis de plus en plus sonores viennent se mêler à ceux du petit. Exaspéré, le patriarche laisse tomber le petit dans les bras de la nourrice venant de passer la porte avant de tourner les talons. Il eut tout juste le temps de l’entendre dire quelque chose à propos d’un messager venant d’arriver pour lui avant que la voix de la vieille dame ne se perde parmi les cris des chérubins. Misère et damnation d’argent, voilà comment on devrait surnommer ses deux adorables petits s’il n’en tenait qu’à lui actuellement.

Le maître de maison traversa couloirs et antichambre pour parvenir devant ledit messager et saisir la missive en rageant. Son humeur ne m’améliora pas lorsqu’il en découvrit le contenu, bien au contraire. Par Vermithor, mais que lui voulait bien ce vieux chien galeux ? Il le découvrirait bien assez tôt, de toute manière aucune chance qu’il ne se rendorme alors aussi bien se préparer pour ce rendez-vous impromptu.

Il arriva aux thermes à l’heure convenue et laissa ses effets personnels à l'entrée menant vers les derniers bains non sans une certaine appréhension. Il se laissa entraîner de salles en salles jusqu’à finalement être conduit là où l'attendait le Riahenor. La chaleur, qui pourtant s'était accentuée tout au long de son cheminement au travers des thermes, le saisit à son arrivée. Rien à voir avec ce qu’il avait connu à Sothoryos, c’était une agréable température qui l’enveloppait de la tête aux pieds. Il avança dans la pièce, rejetant par terre le dernier tissu fin qui jusque-là encerclait toujours ses hanches, se dévoilant dans toute la splendeur de sa jeunesse.

Laedor s’inclina légèrement à son tour, répondant à la marque de politesse qu’il devait tout de même à cet homme qu’il méprisait de tout son être, non seulement pour celui qu’il était, mais pour tout ce qu’il représentait. Il resta tel le marbre froid devant les paroles cinglantes que le Riahenor lui lança gratuitement au visage avant de daigner l’inviter à s’asseoir. Il prit place sur le siège que le Dynaste lui destinait et lorgna un instant sur la carafe de vin, mais tendit plutôt la main pour attraper une pâtisserie. Depuis son réveil plus que matinal, il n’avait avalé qu’une poignée de petits fruits en vitesse et la nourriture était des plus bienvenues, bien plus que ce qui l’attendait par la suite.

« Cher Maegon, s’il en est bien un qui regrette mon père, soit sûr que ce soit moi.» Lentement, il prit une bouchée du petit pain qu’il avait attrapé avant de poursuivre. « J’ai été bien étonné par ton invitation. J’imagine que tu ne m’as pas fait venir ici uniquement pour me parler de mon père, n’est-ce pas ? Alors vas-y de quoi en retourne-t-il ?»

Attendant la réponse de son vis à vis, il saisit la carafe de vin avant de leur servir à tous deux une coupe de liquide vermeil. Hors de question qu’il ne subisse cette conversation à jeun.


Maegon Riahenor
Maegon Riahenor
Seigneur-Dragon

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Le lion ne s'associe pas avec le cafard Quoi ?

10ème Mois de l'Année 1067

Maegon attrapa une tomate et mordit dedans, appréciant les quelques grains de sel qui s'étaient déposés sur la peau ramollie par la chaleur des thermes. Le jus ruissela sur son menton alors que la chair se déchirait dans toute sa mollesse spongieuse. Il observa Laedor prendre place dans le fauteuil qu'il avait désigné et se servir à son tour. Il était étrange de voir le temps passé. Tout éloigné que le dynaste avait pu être de Lucerys, il avait toujours observé de loin et avec attention les descendants de son ennemi. Il se rappelait du petit garçon blondinet. Le voir à l'aise à la place de son auguste père ramenait Maegon à des temps plus simples. Dieux que la vieille Valyria lui manquait, celle d'avant la guerre. Pour ce qu'il haïssait de l'origine même des Possessions, le dynaste restait un animal politique parfaitement adapté à son environnement. Hélas, de la vieille garde il ne restait guère plus que lui et l'obèse du Nord, aussi gros que ses montagnes chéries. Tous avaient disparu, avalés par les aléas du temps et de la vie. Maegon soupira intérieurement. Aedar n'était pas prêt, peut-être ne le serait-il jamais. Pourtant, il lui laisserait la place un jour.

"Le contentieux historique entre ta famille et ma dynastie n'empêche pas un certain respect, j'espère tacite, entre leurs membres. D'une façon ou d'une autre, nous appartenons à la légende de Valyria. Et comme toutes les légendes, nous voyons d'autres essayer de prendre notre place."

Maegon accepta la coupe et but calmement. Laedor n'était pas un idiot, il restait le fils de Lucerys Arlaeron et même s’il ne pouvait éviter les frasques de la jeunesse, ces récentes actions n'en démontraient pas moins une certaine intelligence. Aedar était si similaire, simplement supérieur par le sang antique qui courait dans ses veines. Pourtant, la révolte des Dragons Verts était marquée au fer rouge dans leurs gênes. La douleur incessante du rappel de la déchéance de leur nom. Avec l'âge, Maegon s'assouplissait étrangement. Il acceptait peu à peu que jamais la Triarchie ne revienne jamais. À vrai dire, il n'y voyait plus grand intérêt. Il avait joué le jeu de tous et toutes pendant deux décennies. À nouveau le nom des Riahenor brillait au firmament. Maegon n'éprouvait aucun intérêt à détruire sur un coup d'esbroufe les fragiles fondations bâties à la force de son intelligence.

"Es-tu si surpris de mon invitation ? Nous avons combattu ensemble et dirigé la guerre jusqu'à sa victoire avec ton père. Si j'ai résisté au désir ardent de venger mes ancêtres, c'est que votre faute est... tolérée à défaut de n’être jamais pardonnée." Maegon fit tourner sa coupe entre ses doigts. "Mais soit, laisse-moi aller droit au but si tel est ton désir. Je n'aime pas voir Valyriaêtre déchirée par la méfiance et l'hésitation d'une minorité affligeante et bien pensante. Les différences et les oppositions, nous devons les embrasser, mais on ne peut accepter ni les factieux ni les factions. Oui, je parle bien de ceux-là mêmes, qui au nom de ton père à peine froid, ont osé bafouer leur territoire sacré bâti par tes ancêtres et instaurer un règne personnel que même la Triarchie aurait jalousé."

Maegon se leva et se dirigea vers un petit bassin d'eau froide. S'il ne s'y plongea pas, il posa son verre contre le rebord en pierre et attrapa une petite louche en acier. Il la remplit à ras bas avant de se verser l'eau sur son visage, rougi par la chaleur ambiante. Il répéta le geste par trois fois, laissant le temps à Laedor d'absorber ses paroles. Rafraîchi, le dynaste revint à son siège et s'y assit, légèrement avachi et les jambes négligemment écartées. Seul son port de tête trahissait sa morgue et suffisance habituelle.

"Je te suis pourtant gré de ne pas t'être engagé avec trop d'ardeur dans cette lutte. Je craignais que la douleur ou ta jeunesse te jouent de mauvais tours. Il aurait été désagréable que le futur adversaire de mon héritier soit un bellâtre manipulé dans l'ombre par un conclave militaire aux dents longues." Maegon soupira cette fois d'aise et reprit : "Ne te fais pas d'illusion, Laedor. Je ne te courtise pas par calcul politique. Je préférerais me jeter dans la Première Flamme que de m'associer à ton nom. Cependant, je ne désire qu'une chose: garder Valyria telle qu'elle est. Je ne doute pas que Maegon Tergaryon et ce qui reste de la clique Bellarys cherchent à t'amadouer pour asseoir leur légitimité. Considère sérieusement leur offre et ne sois donc pas un simple prête-nom pour des tyrans qui n'en disent pas le nom. Les Arlaeron sont certes proches de l'armée, et ton père était un grand capitaine général, mais l'armée devrait toujours être jugulée par des contre-pouvoirs. La noblesse civile... et les marchands. Il y'a un grand vide depuis l'humiliation de Qoherys et d'Echya Odenys. Un vide qui ne demanderait qu'à être comblé à qui saurait jouer leur jeu et asseoir sa domination, quitte à faire tinter quelque ferraille sonnante et trébuchante."


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