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Alaessa Riahenor
Alaessa Riahenor
Dame-Dragon

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Mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor & @Alynera Vaekaron

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

La mīsio zaldrīzes de la famille Riahenor se dressait face aux œufs de dragons de la dynastie lorsqu’une servante fit son apparition. Ses yeux observaient chacun d’eux, détaillant les couleurs et les marquent distinctives. Pour l’heure, aucune grossesse n’était annoncée mais pour faire le meilleur choix pour les siens, la mīsio zaldrīzes se devait de connaître par cœur chaque œuf de la famille. Troublant le silence de la pièce, la jeune demoiselle salua d’une profonde révérence la cousine de Maegon et Vaelya. Sans un mot, elle tendit à sa maîtresse un petit parchemin noirci de ligne finement racée. Alaessa reconnut facilement l’écriture de sa cousine et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Depuis des années la Riahenor était une figure incontournable de la dynastie Riahenor. Elle n’était pas certes au niveau de l’épouse du patriarche mais elle tenait son rang. Alaessa n’était pas seulement la mīsio zaldrīzes de la famille, elle était aussi celle qui se dressait face aux curieux et à ceux qui souhaitaient voir le couple Riahenor mais dont le sang n’était pas assez digne pour se présenter directement devant Vaelya. D’un signe de tête, la Riahenor congédia la servante et plia le parchemin avant de quitter elle aussi les lieux. Elle traversa les longs couloirs du Palais Riahenor pour rejoindre ses propres appartements. Elle croisa quelques serviteurs et poussa finalement les lourdes portes de bois. Alaessa retrouva dans ce cocon familiale ses enfants en pleine leçon avec des maîtres réputés. Elle avait beau être la fille de la sœur cadette de Daela Riahenor, elle et ses enfants n’en demeuraient pas moins des dynastes. La  mīsio zaldrīzes embrassa sur le front ses fils et déposa de tendres baisers sur les joues de ses filles. Tous ses aînés seraient des puissants seigneurs et dames dragon et sa petite dernière marcherait dans les pas de son père et de sa grand-mère.

Allant s’asseoir à un petit bureau, Alaessa Riahenor coucha quelques mots sur un parchemin pour annoncer sa venue à la Tour Vaekar. Mettant un point final, elle transmis son message à un serviteur qui avait la charge d’aller le porter à Dame Alynera Vaekaron, nouvelle maitresse de la Tour. Le lendemain, elle quittait le Palais Riahenor. Elle aurait pu se rendre chez les Vaekaron à dos de dragon, Bantis avait besoin de se dépenser mais la Dame avait préféré s’y rendre à pied. Elle avait elle aussi besoin de parcourir les rues et ruelles de la capitale valyrienne. Depuis les derniers événements des six derniers mois, la dynaste voulait se mêler plus souvent au peuple et se montrer à lui. Nul ne devait pouvoir dire que les Dynastes n’étaient pas accessibles, qu’ils ignoraient le peuple. Après quelques détours  et deux ou trois arrêts pour saluer quelques nobles, la mīsio zaldrīzes parvint aux portes de la Tour Vaekaron. Elle se présenta au serviteur qui se trouvait devant elle et lui précisa qu’elle était attendue par la mīsio lentor des Vaekaron. L’homme inclina la tête et la conduisit dans un petit vestibule avant de s’éclipser. Ka dernière fois qu’elle s’était rendue à la Tour, c’était peu de temps après l’épreuve du Feu des jumeaux du couple dynaste. Elle leurs avait alors présenté ses hommages et ses félicitations pour les naissances et surtout pour les auspices particulièrement propices qui avaient été révélées. Plus encore, l’apparition d’un ancien avait profondément réjouit la descendante de Riahenys. En tant que mīsio zaldrīzes, elle était profondément heureuse de voir qu’un ancien revenait dans sa famille pour protéger et se lier à un fils d’Arrax.

Alaessa observait sans se lasser la décoration du vestibule lorsque des bruits de pas attirèrent son attention. Se tournant dans la direction d’où ils provenaient, son regard finit par se poser sur la silhouette de la princesse de Valyria. Malgré sa grossesse, Alynera n’avait pas changé et restait toujours l’image parfaite de Meleys. « Mīsio Lentor, ma chère Alynera, je te remercie de m’accueillir en ta demeure. » fit Alaessa en couvrant rapidement la distance qui la séparait de sa consœur. « Ñuha cousins Maegon se Vaelya salute ao* Mes cousin Maegon et Vaelya te saluent. » ajouta la Dame de la dynastie Riahenor en prenant dans ses mains celles de l’épouse de l’Erudit.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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Mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

« Alaessa, puisse les Quatorze veiller sur toi. »



Au contact de ses mains sur les siennes, elle fit un effort pour contenir un mouvement de rejet. Personnalité froide, Alynera Vaekaron n’appréciait guère les élans sentimentaux quand bien même ils émanaient de ses pairs. Nées à quelques mois d’écart, les deux femmes avaient pourtant le même âge et, aussi, se connaissaient depuis l’enfance. Leurs souvenirs même ne tenaient mémoire de leurs premiers échanges. Fille de la prêtresse d’Ægarax, destinée à devenir Mīsio zaldrīzes, protectrice des dragons, elle avait été la compagne idéale aux yeux des époux Vaekaron : issue de la même sève que leur fille, elle serait amenée à la même rigueur d’excellence toute sa vie. Pour autant, les deux femmes n’étaient ni amies, ni confidentes. Les chemins de leurs vies communes avaient été bien trop différents pour cela. Alaessa s’était mariée peu après son rêve de Meleys entrant ainsi dans le monde feutré du gynécée bien avant sa compagne. Puis, son corps avait délivré de nombreux enfants, la propulsant, là encore, dans un monde confiné qui avait préservé ses secrets jusqu’à très récemment. Somme toute, elle excellait tour à tour dans son rôle de fille, d’épouse et de femme où Alynera commençait à peine à faire ses preuves. La politique aussi avait séparé leurs destinées d’une frontière invisible : leurs familles, longtemps, avaient supporté des factions différentes. Et, l’égo de Maegon et l’entêtement mâle de Daelor n'avait laissé aucune possibilité d’entente. Après la mort de ce dernier, le patriarche Riahenor n’avait pas hésité à forger une alliance afin de la traîner dans l'opprobre publique, par les cheveux si il l’avait fallu. Alaessa s’était rangée du côté de ses illustres cousins comme il était attendu de sa position. Désormais, les temps étaient différents. Les trois familles se réunissaient, le dragon tricéphale renaissait de ses cendres. 



« Ils préférèrent, pour autant, te dépêcher. »



Une pointe d’humour s'était dissimulée dans cette courte phrase et, finalement, un discret sourire apparut sur ses lèvres. Vaelya était son égale, ce n'était pas le cas de sa cousine, qu’elle ne se déplace pas était signe que la discussion nécessitait un autre atout. D’un bras gracile, elle invita sa compagne à la suivre jusque dans le patio où, au milieu des fresques florales et féminines, les attendait quelques rafraichissements. L’hiver était doux en Valyria et les quelques heures d’ensoleillement permettaient aisément de savourer des rayons de l’après-midi. La pièce, donnant sur une petite partie des jardins, était vétuste d’environ deux siècles. La mode n’était plus à la représentation en trompe l’œil de jardins idylliques. Le goût du jour était aux couleurs viriles et martiales : rose et rouge garance. Pour autant, Alynera aimait trouver refuge dans cet hortus à demi-fictif, où les murmures de ses ancêtres avaient décimés d’infimes fissures. La recevant dans l’intimité de sa demeure, Alynera lui servit elle-même une eau tiède, infusée de quelques aromates. Quelques fruits, fraîchement cueillis, étaient offerts dans une corbeille de jonc.



La missive d’Alaessa avait été succincte, pour autant elle ne pouvait être anodine. L’épouse du prêtre de Vhagar ne l’honorait jamais de ses visites si ce n’est pour des événements particuliers, comme récemment l’Épreuve de ses jumeaux. Alynera n’avait pas même terminé ses relevailles, toute apparence publique lui était défendue. À quelques jours de la fin de sa période de purification, cette entrevue était donc une petite entorse aux règles établies. Elle n’avait d'ailleurs pas encore retrouvée la chambre nuptiale, confinée sur un palier où l’air était plus propice à la bonne santé des nouveaux nés, au développement de leur affection et où son corps pourrait se reposer. À voir un visage familier, autre que Vaekaron, elle réalisait à quel point il lui tardait de se rendre au temple afin de pouvoir retrouver sa vie d'antan. Fait étrange, la présence de son oncle-époux même lui manquait. Elle étouffait dans l’appartement qu’on lui avait donné, s’impatientant de retrouver la chambre qui était sienne depuis des années. Lorsqu’elle s’endormait le soir, les yeux rivés sur la voute, il lui était difficile de s’imaginer qu’il puisse être seul maître d’un univers qu’elle considérait sien. Elle n’aimait plus s’endormir sans entendre son souffle qui, quoique aussi tranchant que lui, la rassurait dans l’immensité du chaos à venir. Le ventre désormais vide de tout mouvements, de toute agitation bienheureuse, son corps a nouveau fort, un peu plus chaque jour : tous ses repères lui avaient été arrachés. Elle pinça ses lèvres renfermant ses pensées sous clef. 



« Quel est donc cette importante affaire dont tu dois m'entretenir ? Est-elle d’ailleurs si importante que Vaelya ne daigne se déplacer ? »



Les deux mains autour de sa tasse, s’empreignant de la chaleur vivifiante du breuvage, elle jeta un regard perçant sur son invitée.

Alaessa Riahenor
Alaessa Riahenor
Dame-Dragon

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mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor & Alynera Vaekaron

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

La cousine de Maegon et Vaelya Riahenor avait perçu la contenance de la Princesse de Valyria. Alynera était fidèle à elle-même, préférant limiter tout contact physique. A se demander si elle avait supporter celui de son oncle pour enfanter ou si elle avait du avoir recourt aux nombreux savoir des mages. Les deux femmes auraient pu se ressembler avec leur âge similaire. Mais les Quatorze les avaient faites aussi différentes que peu l’être le feu et l’eau. Toutes deux mīsio, leurs missions étaient pourtant bien différentes. Alynera brillaient dans la lumière, autrefois sénatrice à Drivo, elle n’en restait pas moins une figure important même si elle avait cédé sa place à son oncle-époux. Quant à Alaessa, elle préférait rester à une certaine distance de la politique, veillant en secret ou non sur les membres de son illustre famille. La mīsio de la famille Riahenor était nettement moins en vue que son homologue Vaekaron, pourtant, elle restait une figure incontournable auprès des siens. Maegon et Vaelya avaient toute confiance en elle et l’envoyer elle, plutôt que de se déplacer n’était nullement une marque de désintérêt. Si Alynera n’en avait pas encore pris conscience, elle l’apprendrait avec le temps. Sa compagne déjà mère de nombreux enfants pourrait bien devenir l’une de ses meilleures alliées. « Il faut bien que je vois d’autres visages que mes dragons préférés. Et quel visage, l’aimé de Meleys. Voici là un acte de bonté de leur part. » répondit Alaessa au trait d’humour de son hôte. La plus âgée des deux n’était pas stupide. Vaelya ou Maegon auraient très bien pu choisir de se déplacer et de traiter directement avec Alynera. Pourtant, ils l’avaient choisi elle sans aucun doute parce qu’elle saurait trouver les mots juste pour gagner à leur cause la belle Alynera. Et si la Dame de Tour Vaekar se ralliait à eux, son oncle-époux la suivrait et avec eux la famille dynaste dans son entier, même s’il fallait bien avouer que des membres de l’illustre famille fondatrice il ne restait plus que cinq membres dont deux nourrissons.  

Après ce premier échange plus protocolaire qu’autre chose, Alaessa suivit la maitresse des lieux pour rejoindre un petit patio où une collation était organisée. On lui servit une eau chaude des plus odorante et des plus enivrante. Il lui tardait de pouvoir sentir ce liquide chaud et désaltérant couler dans sa gorge. Laissant ses doigts parcourir le rebord de la tasse qui trônait devant elle, Alaessa pinça les lèvres lorsque la Vaekaron laissa entendre que l’affaire n’était peut-être si importante que cela puisque sa cousin n’avait pas le déplacement. Dardant ses prunelles aussi améthyste que celle de la Princesse sur cette dernière, elle se redressa légèrement avant de se saisir de la petite tasse et d’y tremper ses lèvres. « Je suis ici pour m’entretenir avec toi d’une affaire importante et qui changera à jamais l’image que nous avons de notre belle Valyria. Plus jamais nos voisins ne regarderont comme ils le font notre belle République et sa capitale. » commença par répondre la mīsio zaldrīzes. Alaessa ne voulait pas tout dévoiler d’un coup. Elle se devait d’avoir toute l’attention de la mīsio lentor de Tour Vaekar avant de poursuivre. Une seconde d’inattention de sa part et tous ses efforts pouvaient être réduit à néant. « Nous descendants des fondateurs nous sommes unis une nouvelle fois pour le bien de Valyria. Mais nous devons aller au-delà de cette simple alliance. » reprit la Riahenor en reposant finalement doucement sa tasse. « Ma chère Alynera, les Riahenor n’oublient pas le rôle des temples pour éponger les dettes qu’a accumulé l’ancien patriarche des Lyseon. Mais il est plus que temps de nous affranchir de cette dépendance. Nous ne pouvons dépendre des temples, Alynera et pour cela, un grand projet nous y aidera. » ajouta la mīsio zaldrīzes des Riahenor qui n’avait toujours pas encore réellement exposé le fond du sujet qui l’avait menée à rendre visite à la Vaekaron alors que cette dernière n’avait pas finit sa période de relevailles.

« Je sais que tu es à l’initiative de la réunion des familles dynastes et que tu as demandé l’aide des Riahenor sur certains sujets que je tairai. Les Riahenor ont répondu à ton appel. Aujourd’hui, je suis venue te demander le soutien des Vaekaron dans le grand projet qu’y a vu le jour dans l’esprit de mon cousin Maegon Riahenor. Si tu es prête à l’étudier avec toute l’attention qui lui ai dû, alors je poursuivrais. Dans le cas contraire, je mettrai moi-même fin à notre échange et te laisserai de nouveau seule face à ton ennui en quittant Tour Vaekar. Je sais pourtant que le temps peu paraître bien long pour celles qui ont l’habitude d’avoir des journées bien remplies en attendant la fin de sa période de purification. » lâcha non sans arrière-pensées la mīsio zaldrīzes. Si ses souvenirs concernant Alynera étaient juste, la jeune femme prendrait le temps de l’écouter exposer sa requête. E serait-ce que pour se distraire.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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Mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

Alors qu’elle écoutait la Mīsio zaldrīzes, le sourcil d’Alynera se dressa aussi haut que la Tour. Entendant ces mots qui, en toute impunité, venaient ourdir des menaces dans le calme de sa demeure son humeur vira à la tempête. L’audace du sang de Maegon ne cesserait jamais de l’étonner ! Quelle invitée, demandant audience pour une requête pressante, osait soliloquer à l’infini, tournant, de ça, de là, les onces du vent pour proférer quelques basses intimidations ? Les mains autour de sa petite tasse de porcelaine, la Misio Lentor se pétrifia une longue minute pendant lesquelles ses yeux, lovés sous de lourdes paupières, se gorgeaient d’un jaune reptilien. Quoique l’heure ne soit pas propices aux rugissements, elle ne pouvait laisser la fierté stupide de la Riahenor l’abattre en sa propre demeure. 



« Puisque ce projet semble aussi grand que l’esprit de ton cousin, ce dernier aurait du s’entretenir avec mon époux. Après tout, je ne suis point le Dragon de cette famille. » 



Silencieux, menaçants, ses yeux semblaient pour autant dire le contraire. Ils dardaient sur l’impudente une mise en garde, une frontière à ne plus dépasser. Tu t’es invitée en ma demeure Alaessa, crois-tu réellement pouvoir en partir quand bon te chante ? Pour un court temps, te voilà prisonnière de ces murs, prisonnière de cet ennui que tu as décrété être. Et, inférieure de rang, tu danseras quand je l’entendrai. Elle but une longue gorgée du breuvage, laissant un silence planer entre elles. Quelle idée mégalomane avait pu, encore, se loger dans l’esprit du patriarche Riahenor ? L’homme était dévoré par sa suffisance, d’une supériorité peu commune. De toute évidence, quand bien même son plan, son grand projet, qui devait « changer à jamais l’image de Valyria », portait le magnificat aussi haut que sa grande personne, il demeurait une faille. Une faille suffisamment dangereuse, embêtante, pour qu’il ne puisse le présenter à Ragaenor. Quelques mois auparavant encore, l’homme l’aurait traîné par les cheveux dans les rues de Valyria pour qu’elle annule le testament de son frère-époux, puis il l’avait couverte d’opprobre pour avoir épousé son oncle. Et voilà que le Sieur Maegon Riahenor avait, à nouveau, besoin d’elle ! Il dépêchait son émissaire préférée pour parlementer, probablement persuadé qu’il pouvait user de toute son intimidation. Tsss. Plus qu’un dragon, il s’associait davantage au venin d’une vipère. Désormais, mains et poings liés, Alynera ne pouvait renvoyer sa sœur dans son palais sans avoir écouté sa requête. Elle sourit, sarcastique, un léger rire froid émanant de ses lèvres.



« Décidément, votre impertinence n’a d’égal que votre divinité. » 


Elle prononça cette courte phrase dans un souffle. Ils avaient forgé un pacte avec le Clergé, les Riahenor ne pouvaient sérieusement, avant même avoir payé leur dette, déjà penser à s’en émanciper. Avec quel chaos espérait-il venir contrer celui qui se jouait dans le tout Valyria ? Comment espéraient-ils aller par-delà l’alliance de leurs trois dynasties, quand celle-ci n’était encore qu’un embryon fragile ? Cette petite scène n’était-elle pas la preuve que leur entente serait bien difficile ? Clairement, Maegon avait insinué dans l’esprit des siens qu’ils étaient d’une race supérieure - comme si cela était possible - à celle des demi-dieux. Maîtresse des lieux, et ainsi du temps qui s’y découlait, la Vaekaron savoura un peu plus son eau. Puis, après quelques lentes gorgées, elle déposa avec délicatesse la petite tasse. 



« Si tu cesses tes grandes phrases qui ne mènent qu’à perdre notre temps, tu as toute mon attention. »

Alaessa et elle partageaient peut-être une destinée hors norme prenant source dans la cosmogonie de ce monde, mais sur cette terre elles n’étaient pas intimes. Si elles avaient le devoir de s’entraider pour forger la grandeur de Valyria, protéger son peuple et assurer un avenir brillant, elles n’avaient pas à se côtoyer dans leur intimité. Et heureusement, car qui pouvait croire que l’ennui était gardien du jour dans le lieu des plus grandes connaissances du monde ?

« Je t'écoute, expose-moi le projet de Maegon. Puis, sans détour, sans nouvelle bravade, ce que vous attendez de moi. »

Alaessa Riahenor
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Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

Les paroles de la Riahenor faisait mouche, elle le savait. Il n’y avait qu’à voir la réaction de la nièce-épouse de l’Erudit. Cette dernière observait l’envoyée de Maegon et plus Alaessa parlait, plus les sourcils d’Alynera se soulevait. Remarquant ces petites mimiques, la cousine de Vaelya laissa un petit sourire amusé se dessiner sur ses lèvres. Oui, la situation était assez drôle à bien y réfléchir. Alaessa n’était certes pas chez elle mais elle savait s’imposer et prendre la place qui était la sienne dans la demeure des autres. Elle n’était pas la maitresse des lieux mais en tant que hôte et invitée de la belle Alynera Vaekaron, elle avait tout de même des droits. Et puis elle n’était pas n’importe qui. Elle était une descendante de fondateur et contrairement à Alynera, son ancêtre n’était pas Vaekar mais bien Riahenys, la seule de la triarchie d’origine à avoir instaurer une matriarcihe. Alaessa avait d’ailleurs, d’après sa lecture de flamme lors de son épreuve du feu le caractère de la fondatrice tout comme un lien semblable avec les enfants d’Aegarax. Chacun avait pris sa part des Quatroze et en l’occurrence Alynera avait pris de Meleys mais aussi sûrement de Tyraxès tout comme Alaessa. Alors lorsque la Vaekaron souleva l’idée que les Riahenor et plus particulièrement Maegon aurait très bien pu directement tracter avec Ragaenor, la cousine du dynaste lâcha un petit rire cristallin. « Oh ma chère Alynera, pas de ça avec moi. Ne te cache pas sous la stoal de la matrone. Nous savons toutes les deux que tu es loin d’être éloignée de la politique. Il n’y a encore pas si longtemps, tu siégeais à Drivo au nom des tiens. Mon cousin n’est pas idiot et reconnait la place qui est encore la tienne au cœur de Tour Vaekar et à Valyria. » répondit Alaessa Riahenor. Oh oui, Alynera avait la trempe des grandes dames du passé. Et même si elle ne se montrait plus à Drivo, Alaessa ne  pouvait croire qu’elle avait cessé toute implication dans la politique. Et cela était connue que les dames intriguait parfois dans l’alcôve des chambres.

Et tout comme les grandes dames, il fallait parfois forcé le destin et avoir quelques mots désagréables pour attirer leurs attentions. Alaessa en avait usé sans ménagement. Il fallait dire que la princesse de Valyria n’était pas n’importe qui. « Ton compliment me touche, Alynera. Mais tu fais erreur. Ce n’est point de l’impertinence, nous utilisons simplement toutes les armes que nous ont offertes les Quatorze. » souffla la Riahenor en guise de réponse aux mots de sa sœur. Puis elle but quelques gorgées du précieux liquide qu’on lui avait servit dans la petite tasse semblable à celle de la Vaekaron. Elle la reposa ensuite, un large sourire de satisfaction illuminant son visage de porcelaine. Alaessa avait fait mouche et avait toute l’attention de la nièce-épouse du nouveau sénateur Vaekaron. « Je n’en attendais pas moins de ta part. Je savais bien que tu aurais la présence d’esprit de me laisser poursuivre. » ajouta alors l’invitée de la maitresse de la Tour. Alaessa se leva ensuite e son assise et fit quelques pas. Devait-elle tout dire d’un coup ou ménager ses effets au risque de déplaire et d’agacée la Vaekaron ? Le dilemme était grand. La cousine de Maegon et Vaelya ne voulait pas quitter les lieux aussi rapidement après son début d’entrevu avec la Mīsio Lentor des Vaekaron. C’est ainsi qu’elle fit son choix et Shrykos choisira le futur.

Apercevant un serviteur, Alaessa lui fit un petit signe pour qu’il s’approche. « Pour te présenter le projet de mon cher cousin, laisse-moi déposer sur une table la carte de notre belle Valyria. » fit alors Alaessa laissant comprendre au jeune homme qu’il devait ramener une petite table ou ce qui en ferait office le temps de sa petite explication. Le serviteur fixa sa maitresse un court instant et finalement s’éclipsa quelques minutes avant de revenir avec de quoi être utilisé comme petit présentoir. La Riahenor sortit alors des pans de sa stola un rouleau de parchemin qu’elle déroula sur le bois. Sur le parchemin, les deux femmes pouvaient admirer une carte des terres connues de la République Valyrienne assez détaillée. Elle l’avait emprunté à la bibliothèque du palais Riahenor avant de quitter les murs protecteurs et de se rendre à la Tour Vaekar. « Regarde la carte Alynera. Tu vois Valyria et Mhysa Faer ? Tu vois les fleuves qui coulent dans le coin. Et bien imagine un grand canal qui relirait la capitale à Mhysa Faer. » reprit un long silence la mīsio zaldrīzes des Riahenor en invitant sa consœur à regarder de près la carte magnifiquement réalisée. Et comme le visuel parlait assurément mieux que les longs discours, la Dame n’ajouta rien de plus pour le moment laissant la Vaekaron prendre connaissance de l’ampleur du projet. « Voilà le grand projet de Maegon Riahenor. » conclut alors pour l’heure Alaessa Riahneor qui avait loin d’avoir fini de présenter toute la complexité du projet de son cousin. Et elle s’avait dès à présent que le plus périlleux des sujets n’avaient pas encore été abordés.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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« Je regarde la carte, Alaessa. »



Pour autant, elle ne la regardait pas. Le visage impénétrable, ses iris noires s’étaient posées sur la Riahenor. L’idée d’un canal était, à plusieurs niveaux, aussi surprenante qu’audacieuse. Et Alynera n’avait pas besoin de baisser ses yeux sur une vulgaire carte pour savoir que le contrôle du port de Mhysa Faer mettrait en péril le statu quo instauré par les Arlaeron, au Sud, et les Targaryon, à l'Ouest. Pour autant, d’aucuns, mis à part ces deux gens et celle des Cellaeron, possédaient les fonds nécessaire à la réalisation d’un tel ouvrage ! La maigre fortune des Dynastes, même rassemblée, ne devait pas arriver au quart de la leur ! Un grand projet, à n’en nul douter… Quel était donc le but de ce petit jeu ? Un vulgaire cours de géographie ou d’économie valyrienne ? Malgré ce petit spectacle, à suspens, la jeune mère ne comprenait toujours pas la raison de la venue de la Mīsio Zaldrīzes. Cette dernière n’avait, d’ailleurs, pas répondu à sa simple exigence.

« Ainsi donc tinte la vengeance sur les Ferrailleurs… »



Dans un monde meilleur, Alynera, comme tout descendant des anciens Triarques, n’aurait pu que souhaiter déstabiliser les fondations des Argentiers. Après-tout, ces agitateurs avaient fondé leur fortune et leur pouvoir par la traitrise. Leur enrichissement, sans limite, était une menace croissante à la stabilité de la République. Le récent assassinat de Lucerys, quoique terrible, aurait pu offrir une possibilité parfaite pour les contrer… Ce projet, grand projet, cependant, semblait cependant utopique. Après un silence mesuré, elle inspira profondément.

 Il était clair que sa consœur ne lui avait pas dévoilé toute l’envergure du plan du patriarche.

« Mais, vois-tu, puisque ce projet est aussi grand, je m’étonne davantage encore que ton cousin n’ait pas souhaité dévoiler son projet à mon époux. Je n’ose croire que c’est par espoir d’atteindre ma cassette personnelle… »



Elle avait prononcé ces derniers mots avec un petit sourire narquois. De l’immense fortune des Vaekaron, il ne restait rien. Pendant plus de mille ans, génération après génération avait vécu dans un océan d’or sans se préoccuper de l’épuisement de leur richesse. Ce n’était un secret pour personne — quoique le montant exact demeurait un mystère protégé. Aussi, Alaessa pouvait tenter de la complimenter en appelant à une soit disant importance au sein de la famille, son passé de Sénatrice, mais elle ne goutait pas à ses viles flatteries. Certes, elle avait été à l’origine de la réunification des familles fondatrices mais là était probablement un grief que Maegon retenait contre elle. Elle ne pouvait croire que, de toute sa dynaste mansuétude, il « reconnaissait la place qui était la sienne. » Non, l’homme ne pouvait la souffrir depuis qu’elle avait accepté le testament de Daelor. Décidément, ils étaient bien nombreux à la croire bécasse ! Un nuage de contrariété passa sur son visage. 



« Je le répète, une dernière fois, cesse de louvoyer, donne-moi la raison exacte pour laquelle Maegon t’envoies à moi. »

Alaessa Riahenor
Alaessa Riahenor
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mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor & Alynera Vaekaron

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

Alynera Vaekaron l’assurait de regarder la carte qu’elle venait de déployer. Malgré tout, Alaessa sentait bien que le regard de la jeune mère n’était pas porter sur les frontières de Valyria mais bien plus sur sa personne. La Riahenor ne doutait pas un instant de la connaissance de la Dame de Tour Vaekar quant à la géographie de la péninsule. Nul doute qu’une carte n’était là que pour mieux visualiser l’affaire mais n’était indispensable à sa compréhension. Non, le comportement de la Princesse de Valyria témoignait bien plus de son caractère qui venait se confronter à celui de la mīsio zaldrīzes et envoyée de maegon Riahenor. Pendant des années, Maegon n’avait vu sûrement en Alynera qu’une femme qui refusait de se conformer aux traditions des fondateurs en acceptant le testament de son époux et en prenant le siège sénatorial. Et si officiellement la Riahenor avait toujours affiché un soutien indéfectible à son cousin, secrètement, elle admirait la force de caractère de la mīsio lentor des Vaekaron. Longtemps, Alaessa s’était perdue dans les ouvrages de Palais Riahenor et elle n’avait pas oublié une ligne de  l’histoire des siens au moment de la Triarchie. A la fondation de Valyria, alors que les Quatorze offraient leur bénédiction à trois pauvres bergers, leur accordant la sagesse nécessaire pour dresser les enfants d’Aegarax, les Riahenor étaient représentés par une femme, la vaillante et puissante Riahenys. La fondatrice de la dynastie Riahenor avait instauré une puissante matriarchie au sein de sa famille que l’assassinat de Daenys était venue brisé. Et au fond de son cœur, Alaessa regrettait profondément ces temps bénis où une femme dynaste siégeait aux côtés des Lyseon et Vaekaron.

« Ce n’est qu’un bruissement, Alynera. Ceux qui doivent payer seront jugés par les Quatorze le moment venu. » et cela avait déjà commencé. La mort de Lucerys Arlaeron était pour Alaessa le signal que les Quatorze sonnait la fin de la récréation pour ceux qui s’étaient opposés aux dynastes. Pendants des années voir des siècles les enfants bénis d’Arrax avaient dû accepté leur sort, mais désormais les Dieux venaient les éclairer d’une lumière nouvelle. Alors la dame des Riahenor attendit avec patience que sa consœur reprenne la parole. Parce qu’il était plus qu’évident que cette dernière le ferait. Et Alaessa ne s’y trompa pas. Alynera exprimait une nouvelle fois son étonnement face à la démarche de Maegon. « Non effectivement, nous ne fondons pas grand espoir sur ta cassette personnelle, comme cela serait déplacé de vouloir piocher dans celles des Lyseon jusqu’à la vider entièrement. Non Maegon a, je le gage, un plan bien ficelé qui n’engage pas uniquement le soutien financier des familles Dynastes. Parce que je te l’assure, ce projet ne fera que faire grandir notre influence à Valyria et je sais que nous en avons besoin pour nos objectifs futurs à Drivo. » commença par reprendre Alaessa en prenant place à nouveau sur son siège. « Tu connais Maegon, il aime certaine mise en scène. Je ne doute pas qu’il conviera prochainement ton oncle-époux autour d’une table pour lui annoncer son plan. Mais ton regard nous ait cher, mīsio lentor. » tout comme son aval pour parvenir à convaincre l’Erudit de soutenir une affaire qui aura comme main d’œuvre la très controversée, du moins pour elle, la nouvelle guilde des esclavagiste.

Les dernières paroles de la Princesse de Valyria fit naitre une moue sir le visage d’Alaessa qui se ferma quelque peu. Elle n’aimait guère qu’on vienne la brusquer de la sorte. La Dame des Riahenor aimait présenter les choses décors et contexte. Elle n’aimait dire les choses aussi directement. « Ton empressement est désolant, ma chère Alynera. Je reconnais bien là le sang des dragons qui coulent en toi. Rien en sert de vouloir faire grandir trop vite un dragon au risque de le voir chuter du haut du volcan par mégarde. » être douce et patiente, Alaessa avait apprit à le devenir au contact des enfants d’Aegarax et des Riahenor. « Puisque tu ne me laisses plus le loisir de converser d’abord comme deux femmes de familles dynastes que nous sommes, je vais te le dire. » reprit la mīsio zaldrīzes après un court silence. « Maegon m’envoie quérir ton aide pour garantir le soutien des Vaekaron dans le financement et l’organisation de ce projet. Mon cousin n’envisage pas uniquement les cassettes des familles dynastes, nous n’aurions pas assez d’argent à nous tous. Mais Valyria regorge de ressource et les guildes en font partie. Et parmi toutes ces guildes, nous aurons besoin des bras de la guilde des esclavagiste ou nous ne rentrerons pas dans nos frais. » lâcha finalement Alaessa Riahenor. Le sujet était lancé et il ne restait plus qu’à l’épouse du prêtre de Vhagar qu’à déployer toute sa diplomatie pour convaincre Alynera d’intercéder en leur faveur malgré la présence dans l’affaire de cette guilde. Ses yeux améthystes se plongèrent alors dans ceux si semblables de la mīsio lentor. Le visage d’Alynera était vraiment hypnotiques et mystérieux et si Meleys ne l’avait pas faite femme, elle aurait sûrement courtiser la femme comme tant d’hommes l’avaient fait pendant des années.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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Mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

« Il ne reste plus qu’à espérer qu’il ne se prenne pas de passion pour le théâtre ! »



À la mention de la passion de Maegon Riahenor pour la mise en scène, Alynera n’avait pu s’empêcher ce sarcasme supplémentaire. À dire vrai, elle doutait que le patriarche ait souhaité une mise en perspective de son projet aussi chaotique. Soit la confiance qu’il avait en sa cousine était aveuglante, soit ladite cousine avait un attrait pour l’affabulation. Troisième possibilité, qui n’empêchait aucune des deux précédentes : il sous-estimait dynastiquement la Vaekaron. Sa première intuition était probablement la bonne : la directive devait davantage provenir de Vaelya. D’ailleurs, si elle ne s’était pas déplacée en personne, d’égale à égale, cela ne pouvait signifier qu’une chose… La conversation, déjà peu agréable, allait l’être de moins en moins. Aussi, de longs instants, elle observa, sa consœur se noyer doucement dans ces explications sans chercher à l’interrompre. Pour une Mīsio Zaldrīzes, elle brassait beaucoup d’air pour pas grand chose. Il aurait été préférable qu’elle demeure auprès de ses œufs de dragons, dans les cavités profondes du Palais, loin des alcôves politiques. Buvant doucement sa décoction, demeurant imperturbable, quoique la situation virait tragiquement au grotesque, elle écouta les quelques rares, et importantes, informations filtrant jusque dans la loggia. 


« Et de quels frais, exactement, parlons-nous Alaessa ? »

Car, enfin, si cette visite avait réellement pour but le soutien des Vaekaron il était peut-être temps de donner des renseignements concrets sur lesquels une réflexion pourrait être posée. À défaut, il lui semblait ne recevoir que des piques défiants toutes les règles de la bienséance et de l’hospitalité. Certes, Valyria regorgeait de ressources. Encore une fois, Alynera n’avait pas besoin de carte pour le savoir. Après-tout n’étaient-ils pas la plus grande Cité jamais construite ? Une liste n’aurait pas était de trop pour connaître le nom de ces ressources. Au lieu de cela, elle se voyait attaquée dans sa propre demeure. Alaessa avait raison d’évoquer le sang du dragon et si elle continuait à s’entêter sur cette voie inhospitalière elle s’en rendrait compte rapidement.  


« Puisque tu sembles aimer le suspens tout autant que ton cousin chéris la mise en scène mais que, pour ma part, je ne nourris ni pour l’un, ni pour l’autre, quelconque attrait, finissons-en avec ces âpretés. Ta famille souhaite que je garantisse le soutien de ma famille ? Je n’en possède pas la capacité. »



Elle marqua une pause, ses doigts, dansants contre la porcelaine translucide, trahissant son hésitation à poursuivre. La discrétion lui permettait d’achever cet entretien à cet instant et d’orienter l’échange vers un nouveau sujet. Jeune mère, orpheline, ce n’est pas les questions superficielles qui lui manquaient. La prochaine loterie aurait pu être un autre champ, élégant et convenu. Pourtant, une part d’elle ne pouvait résister à démasquer l’ignominie dissimulait dans la dernière phrase de son invitée. La guilde des esclavagistes. Là. Là était la note mal accordée pour laquelle Vaelya ne s’était pas même risquée à venir. Un sourire, subtil, hermétique, glissa sur ses lèvres comme un soupir. Soit.



« Tu évoques avoir "besoin des bras de la guilde des esclavagistes", insinues-tu que ton cousin souhaite s’adonner à…l’esclavagisme ? »

Alaessa Riahenor
Alaessa Riahenor
Dame-Dragon

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mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor & Alynera Vaekaron

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

En politique, les deux femmes n’abattaient pas les même cartes, c’était une évidence. Alaessa préférait poser calmement les choses, tâter légèrement le terrain avant de s’exprimer pleinement. Alors qu’Alynera semblait  plus direct. Peut-être ressentait-elle le besoin de s’imposer tout de suite ou d’observer derrière ses yeux mi-clos et un comportement peu avenant. Oui, malgré leur faible écart d’âge, les deux dames étaient aussi différentes que le feu et l’eau. Dans les entrailles de la terre, auprès des dragons, Alaessa avait appris à se taire lorsqu’il le fallait, à ménager ses entrées et ses effets pour ne pas trop froisser ces bêtes. Quant aux Riahenor, elle savait jusqu’où elle pouvait aller dans cette méthode là où elle devait encore apprivoiser la Vaekaron. Première des préférée de Meleys, celle qui avait hérité de son doux visage avait la verve aussi acéré que les canines des reptiles qu’elles montaient. « Pour cela je ne peux gager de rien. Après tout Drivo est une grande scène où tous les sénateurs et sénatrices s’illustrent. » répondit simplement la Riahenor face à la petite pique de l’épouse de l’Érudit.

Le face à face entre les deux mīsio aurait pu s’arrêter là. Mais Alaessa avait subtilement avancé quelque point, obligeant Alynera à poursuivre une conversation qu’elle ne voulait pas. A dire vrai, la Riahenor avait joué gros ce jour-là. Invité de la mīsio lentor, elle aurait pu se faire renvoyer de Tour Vaekar bien plus tôt. Pourtant, la Vaekaron ne l’avait pas encore fait. Brisant le petit silence, la maitresse des lieux poussa son hôte du jour à arrêter le petit jeu auquel elle s’adonnait pourtant avec joie. Alynera voulait des choses concrètes, elle en aurait. Alaessa avait les réponses qu’elle attendait et elle consentit à les lui donner. « Je ne peux rien t’assurer, mais je peux te dire que cela coûterait au moins 300M. C’est un coût important, nous en sommes tous conscients. Mais les gains seront colossaux pour ceux qui s’y investissent. Ce canal permettra d’augmenter le commerce et l’argent qui en découlera. » répondit factuellement la mīsio zaldrīzes des Riahenor. Puis elle se leva et se contenta d’observer le comportement de son homologue Vaekaron. Ce fut cette dernière qui brisa une nouvelle fois le silence. La Riahenor se saisit alors de sa tasse et descendit le reste de breuvage qu’elle contenait.  « Cesse donc de te parer de ce masque de femme fragile et sans pouvoir en ma présence Alynera. Je te connais ma sœur. Tu ériges la tradition comme un pilier de vie des familles dynastes et en cela je ne peux que te rejoindre. Mais, où est donc passé la dragonne qui refusait de renoncer au testament de son frère-époux et qui embrassait la charge sénatoriale avec tant de panache et de grâce. » répliqua la cousine de Maegon Riahenor qui était assez bien placée pour savoir à quel point ce comportement avait exaspérer le patriarche. « Alynera, je t’ai observée tant d’années et j’ai envié ta place et ton courage tant de fois. Tu n’as pas épousé Ragaenor par choix mais par nécessité pour le bien de ta famille. Tu as établi ce nouveau lien parce que cela permettait de garantir la sûreté de ta famille et la stabilité au sein des Vaekeron. Alors Alynera, ose me dire que tu n’as plus aucun pouvoir dans cette maison, toi, la dragonne avisée et la stratège au visage de Meleys. » fit la Riahenor avec une pointe d’admiration dans la voix. Oui, Alynera avait touché du doigt ce que refusait Maegon à toutes les femmes de la dynastie Riahenor. Que l’une d’elle puisse avoir un peu de pouvoir semblait lui faire tourner le sang. Et dire qu’au temps de la triarchie, une Riahenor siégeait d’égale à égale auprès des Vaekaron et Lyseon. Alaessa posa son regard sur Alynera et se laissa un temps hypnotiser par les mouvements des doigts de la mère. Ces derniers dansait sur le bord de sa tasse. Ils effleuraient la délicate porcelaine et finalement, l’épouse Vaekaron laissa un léger sourire se dessiner sur ses lèvres.

Ce fut à cet instant précis que la Riahenor su qu’elle avait attiré pour de bon l’attention de la mīsio lentor de Tour Vaekar. La question des esclaves était un sujet délicat. Alaessa, dévouée cousine de Maegon et Vaelya s’était portée volontaire pour aborder le douloureux sujet avec la dragonne qu’était Alynera. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle se tenait devant elle et non pas sa cousine ou son cousin. Là était aussi sa place, s’ériger en barrière ou rempart face à la colère des autres. Qu’Alynera la renvoi sur le champ après cet épineux sujet, Alaessa n’en aurait cure. D’ici la fin de la journée, la conversation et les mots échanger n’auraient plus la saveur du moment. Il ne resterait plus que des faits et rien que des faits. La dame était parfaitement hermétique à toutes ces émotions tant qu’elles ne touchaient pas sa famille. Là était la réelle force de la Riahenor.Alors face à la remarque d’Alynera, Alaessa ne cilla pas. Elle fit simplement quelques pas qui la menèrent vers le seuil de la petite loggia où elles avaient pris place. « Ta remarque et question est assez réductrice. Concevoir ou admettre que nous auront besoin de cette guilde ne signifie pas que nous cautionnons cet acte. » commença par répondre avec prudence Alaessa Riahenor qui savait ô combien cette tradition ghiscaris révulsait sa consœur. Quant à elle, elle avait autre chose en tête. Elle ne cautionnait pas mais ne condamnait pas non plus. « Nous devons regarder les choses en face Alynera. Des esclaves sont arrivés à Valyria depuis notre victoire sur Ghis et nous devons désormais en faire bon usage. Maegon ne s’adonnera jamais à l’esclavagisme comme peut le faire la Harpie. Jamais esclave ne pénètrera ses appartements et se tiendra longuement à ses côtés. » ce qui n’était pas forcément son cas. Alaessa voyait en ces êtres servile une moyen de s’attacher une loyauté à moindre frais. Surtout que la Dame prenait grand soin de ses quelques esclaves qui gravitaient autour d’elle. Bien loin de les maltraiter, elle s’assurait de leur bonne santé et s’assurait qu’ils apprennent le valyrien et qu’ils fréquentent les temples des Quatorze. Si la vision de Maegon s’opposait parfois à celle de sa cousine, les deux Riahenor se rejoignaient sur un point. Tous deux tombaient d’accord sur le fait d’en affranchir certains, ceux dont les talents ou loyauté pouvaient être récompensées de la sorte. Toutefois, et là encore leur sang vibrait à l’uni son, lorsqu’il était question de garder un œil sur ces derniers pour s’assurer qu’ils ne fomenteraient pas un complot contre la République. « Le fait est que cette guilde peut nous offrir une main d’œuvre de qualité qui nous permettra de ne pas faire exploser notre trésorerie. » poursuivit la dame qui ne faisait qu’amener des faits que pas même la dynaste ne pouvait réellement réfuter.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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Mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

Les dernières paroles de la Mīsio zaldrīzes furent accueillis par un sourire soupiré de deux narines frémissantes. Et tandis que ses yeux suivaient doucement les vas-et-viens de la balade sournoise de sa compagne, la corps d’Alynera laissait sourdre le tempérament de son sang. Mis à l’épreuve ce dernier ne se contenait plus que difficilement et elle usait de toute sa parfaite éducation pour ne pas le laisser exploser. Elle ne pouvait croire que tant d’inepties soient accumulées en si peu de minutes. La réunion impromptue avait tourné à l’outrage — outrage à l’hôte, au peuple et aux Quatorze. La fierté des Riahenor avait ses limites : tout ne pouvait pas être excusé. 



« Rarement il m’aura été donné de voir une personne se contredire en si peu de temps. Du bout de ses doigts, elle recula la petite tasse signifiant que le temps des conciliabules était terminé. Je ne crois pas t’avoir encore donner congé. Assieds-toi. »



Son ton, d’une autorité tutélaire, ne laissait peu de possibilité à la défiance. Elle ne s’adressait désormais plus à sa sœur dynaste ou à une femme du même rang, mais à une cadette dont elle attendait pieuse obédience. Un long moment, elle tenta de percevoir si il y avait chez l’indolente la moindre compréhension de sa profonde bêtise. En vain.



« Éclaire-moi, comment pouvez-vous ne pas cautionner l’acte et acheter des esclaves à la fois ? Est-ce parce qu’ils… qu’as-tu donc dit ? ha ! ‘‘ne pénétreront jamais les appartements de ton cousin ou ne se tiendront jamais à ses côtés’’ ? Les méprisez-vous donc tant que vous ne souhaitez pas être perçus à côté de ceux qui feront votre richesse ou souhaitez-vous dissimuler la vérité au peuple dont vous ôterez bientôt pain et mouton de la bouche ? »



Ainsi, la déchéance de ces autres, aristocrates et plébéiens, avait gagné la raison des Riahenor ! Le silence laissait entendre la faille, béante et terrible, qui s’ouvrait sous leurs pieds. Les Vaekaron avaient une vision éclairée de ce que représentait l’esclavage. Ils n’avaient pas attendus les lendemains de la guerre contre Ghis pour se positionner sur cette question, tout aussi épineusement religieuse que politique. La condition d’un esclave allait à l’encontre de la manière dont ils percevaient l’architecture du monde. Quant à leurs maîtres, ils bafouaient ce qu’ils considéraient comme les principes même de la République. Si Alynera avait craint cette prise de position par ses pairs, elle ne pouvait s’empêcher d’en être profondément, à outrance, révulsée. Madone de morale et de piété, gardienne des lois de leurs ancêtres, elle se dressait implacable face à son invitée. 



« Comment peux-tu réellement penser que nous devons nous avilir aux déviances des autres afin de ‘‘faire bon usage’’ de notre victoire ? Par quelle étrange loi différencies-tu l’esclavagisme de la Harpie au futur esclavagisme des Riahenor ? Je crains que nos professeurs de rhétoriques aient eu des méthodes bien différentes car je ne comprends pas ton raisonnement... »



Les oiseaux du jardin semblaient s’être envolés et, avec eux, leurs chants insouciants. La grâce célèbre de l’hôtesse avait laissé place à un visage dur et saillant. Il y avait quelque chose de terrifiant dans ce brutal changement. La chaude brise de la fin d’après-midi, elle-même, ne semblait plus voguer vers le même cap. Maegon Riahenor avait dépêché le chaos en la Tour Vaekar. Il avait probablement pensé qu’entre deux langes elle accepterait sans broncher cette vision de richesse à venir. Après tout, leurs demeures ancestrales ne n’étaient-elles pas érigées sur des milliers d’os ? Pourtant, il avait eu grand tord et, volontairement, ou involontairement, il avait déclenché une tempête redoutable entre le monde des Dieux et le monde des humains. Jusqu’alors, aucun chef des familles fondatrices n’avaient montré la moindre appétence pour les esclaves. Garants de leurs clients et des familles de leurs serviteurs, depuis plus d’un millénaire ils faisaient preuve d’une loyauté sans faille à la plèbe. Et voilà qu’il souhaitait distordre l’ordre des choses ! Du chef des Riahenor, elle s’était attendue à tout sauf au parjure. Il était clair que, malgré leur récente alliance, les deux familles avaient des visions diamétralement différentes sur ce que devait être le monde. 



« Que penses-tu que nous sommes, nous, dynastes ? Humains ? Demi-dieux ? Divinité ? Qui donc es-tu pour décider qu'un homme ne devrait pas l'être ? Dis-moi, Alaessa Riahenor, où te places-tu dans l’ordre cosmique du monde ? »

Alaessa Riahenor
Alaessa Riahenor
Dame-Dragon

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mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor & @Alynera Vaekaron

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

« Ô il n’y a nul contradiction dans mes propos, crois-moi. » lâcha la fille Riahenor tout en laissant son regard s’éparpiller sur les murs de la salle et au loin dans le jardin qui s’étendait un peu plus loin. Puis la Vaekaron intima à son homologue dynaste de revenir s’asseoir lui signifiant qu’elle ne lui avait pas donné congé. « Ma chère Alynera, je n’envisageait nullement de te quitter si tôt. Ta présence m’apporte le plus grand bien, moi la mīsio zaldrīzes des Riahenor. » répondit d’une voix affable la cousine de Maegon et Vaelya en se rapprochant de son siège. Cependant, même si elle s’apprêtait à s’assoir, elle ne le faisait pas parce que la maitresse de maison le lui demandait expressément, non plus parce que la mīsio lentor était une dynaste et parce qu’elle dirigeait cette lignée depuis la mort de tous les hommes de la lignée principale des Vaekaron. Non, elle le ferait parce qu’elle y voyait son propre intérêt à aller dans le sens de la maitresse de Tour Vaekar. Mais elle ne laissa rien paraître et préféra baisser légèrement la tête en signe de respect. Un respect qu’elle lui témoignait malgré tous les différents qui s’amoncelaient entre les deux femmes. Pourtant, la Riahenor ne put s’empêcher de rappeler à la Vaekaron qu’elle ne lui était pas inférieure.

« Tout simplement parce que nous ne désirons pas voir l’esclavagisme être institutionnalisé comme cela est le cas à Ghis. Jamais l’esclavage doit devenir une norme. Elle doit rester une exception dans notre belle république. Malgré tout, je préfère acheter moi-même quelques esclaves au marché plutôt que de les voir acheter par des êtres cruels. » commença par répondre la mīsio zaldrīzes des Riahenor. « Tu fais une généralité de ce que je t’ai dit au sujet de mon cousin. Je suis pas Maegon, Alynera. Les esclaves que j’achète me servent dans les mêmes conditions que ceux qui sont nés libres. Je les traitent de la même manière. Ils pénètrent mes appartements comme le font tous les autres. Ils viennent avec moi lorsque je me rends dans les temples des Quatorze pour qu’ils apprennent s’ils le souhaitent notre religion. » reprit la Dame des Riahenor qui se redressa dans sa posture. Puis elle se pencha légèrement vers Alynera Vaekaron. Alaessa allait reprendre mais la Vaekaron la devança légèrement et la questionna sur la différence entre l’esclavagisme de la Harpie et ce que pouvait faire les Riahenor. La Dame de Tour Vaekar se dressait désormais telle une statue des temps anciens barrant la route à toute forme de changement. Ne restait plus à Alaessa de faire comprendre leur propre vision et le besoin impérial qu’ils avaient de faire appel à la très controversée guilde des esclavagistes. « Ce n’est pas nous avilir que de reconnaitre que l’esclavage et acheter ces pauvres êtres maintenant qu’ils sont sur notre sol, Alynera. » lâcha d’un ton agacé la Riahenor face à l’aveuglement de son homologue mīsio au sein de la dynastie Vaekaron. « Je te l’ai dit Alynera, notre façon de traiter les esclaves est bien différente de ce que peut faire la Harpie. Jamais nos esclaves ne seront battus et maltraité comme cela peut être le cas à Ghis. Jamais nos esclaves n’iront combattre dans une arène. Ceux que nous achetons ont un espoir d’être affranchis ce qui est loin d’être autant le cas au cœur de l’Empire de Ghis. Parle avec ton frère  Maelor et demande-lui quel sort est le plus enviable entre être esclaves à Valyria et esclaves à Ghis. Demande-lui donc s’il a été bien traité, s’il a été battu ou non, si on l’a privé de nourriture et dans quel état d’esprit il était lorsqu’il a été sauvé. Demande-lui si ses semblables pendant tant d’année ont été bien traité ? » lâcha amer la Riahenor qui ne supportait pas que l’on vienne juger son comportement vis-à-vis de ceux dont elle avait la garde. Parce que si elle achetait des esclaves, elle en prenait grand soin comme elle pouvait le faire avec ses serviteurs. Elle installait entre elle et ceux à son service un climat de confiance et c’était bien là ce qu’elle considérait comme le plus précieux et qui lui permettait de s’assurer de leur loyauté.

Après ce début de réponse, et si jusque-là Alaessa Riahenor n’avait pas relevé la question du mépris qu’avait déposé sur la table la Vaekaron, le silence de mort qui s’installa entre les deux dames en disait long sur la tension qui régnait entre elles. Ni les oiseaux, ni le vent ne semblaient vouloir troubler cette discussion au sommet. Et à dire vrai, ni Alaessa, ni Alynera ne semblait vouloir lâcher ne serait-ce qu’un petit bout de leur territoire respectif. La Riahenor était l’envoyée de Maegon et elle se devait d’arracher cette alliance par tout les moyens que voudraient lui donner les Quatorze. Quant à Alynera, elle semblait faire de son devoir de ne pas vouloir entendre parler de l’esclavage. Mais lorsque la dame de Tour Vaekar et nouvelle mère de petit seigneur-dragon lui demanda qui elle était, elle, Alaessa Riahenor pour décider de qui était homme et ne l’était pas. Où  elle se plaçait dans l’ordre cosmique du monde, la Riahenor se leva d’un bond laissant sa chaise basculer d’avant en arrière un court instant.

« Et toi, Alynera Vaekaron, qui es-tu donc pour juger tes semblables ? Qui es-tu pour te placer comme une égale des dieux, eux qui t’ont béni à ta naissance ? Je ne renie ni mon sang, ni mon héritage et encore moins mon rang mais je n’ignore pas que je suis aussi morelle comme tous les Hommes et enfants d’Arrax et que je dois dévouer ma vie à Valyria… Nous sommes des dynastes mais nous ne sommes pas les Quatorze. Nous devons agir pour le bien de la République et pour garantir son avenir. Si pour cela je dois acquérir quelques esclaves et les affranchir parce qu’ils m’ont servie avec loyauté, ou leur rendre leur liberté dès le lendemain parce que face à leur âge, mon achat était gage de liberté pour eux, alors oui je le ferai et sans le moindre regret. » fit la mīsio zaldrīzes d’une voix assurée. Puis, faisant quelque pas, elle se retourna finalement vers une Alynera qu’elle défiait avec assurance. « Tu me parles de mépris, mais dis-moi, qui méprise réellement ces hommes, ces femmes et tous ces enfants qui sont vendus sur nos marchés ? Crois-tu que ce soient les Riahenor ou les tiens et tous ceux qui agissent comme les descendant de Vaekar ? Nous achetons des esclaves et par ce simple fait, nous leur donnons une existence à valyria quoi que tu puisses en dire. Nous les achetons et les mettons au service d’artisans valyriens ou au service des temples et par conséquent, nous les plaçons sous la protection d’Arrax et de ses enfants. Alors que Vous, Vous, vous ne vous rendez même pas sur ces marchés. Vous ne prenez même pas la peine ou le risque de croiser leur regard suppliant ou apeuré. Votre comportement, sous couvert de ne pas cautionner ou vous adonner à une pratique que vous jugez indigne, sous prétexte que vous condamnez l’esclavage, vous ne considérez même pas ces pauvres êtres, ne les faites pas entrer à votre service ou dans votre demeure. Et si encore vous alliez affronter la guilde des esclavagistes, si vous vous dressiez au Sénat pour proposer des lois contre l’esclavage ou pour améliorer leur situation ou proposer des améliorations. Mais non, vous ne faite qu’à la fois grogner contre l’esclavage et jeter un voile pudique pour que jamais votre sainte personne bénit par Arrax ne croise ou ne frôle un esclave. Alors Alynera, qui de nous deux méprise le plus les esclaves ! » Les mots de la dynaste Riahenor étaient durs et sans concession. Et ce n’était que le début car si la Riahenor avait amené la tempête au cœur de Tour Vaekar, la Vaekaron avait réveillé le dragon qui sommeillait en la mīsio zaldrīzes des Riahenor. Quant à Bantis, son frère de cœur était un dragon dangereux qui pourrait bien se rapprocher de Tour Vaekar pour venir protéger sa sœur. Franchissant les quelques mètres qui la séparait à nouveau de la table, elle balaya d’un revers de main le parchemin représentant la carte de Valyria et laissa ses paumes retomber lourdement sur le bois faisant légèrement trembloter les deux tasses.

« Si tu veux tant t’élever contre l’esclavage, Alynera Vaekaron descendante de Vaekar, convainc ton érudit oncle-époux de porter la cause jusqu’à Drivo. Parle au peuple, aux nobles de Valyria, viens avec moi sur les marchés aux esclaves et opposes-toi aux marchands qui vivent de la vente de ces hommes et de ces femmes. Soulèves-toi contre tes pairs et tu me trouveras à tes côtés. Si tu oses affirmer tes convictions dans cette République, je gage devant les Quatorze que la mīsio zaldrīzes des Riahenor marchera à tes côtés et qu’elle veillera sur toi comme elle le fait pour les siens. » lâcha la Dame dont le regard laissait apercevoir les flames dansantes du feu dragon. Dans le regard de la Riahenor, on pouvait lire toute sa conviction et tout son courage pour oser mettre au défit une autre dynaste. Mais ce n’était pas sans rappeler les actions passées et l’amour que pouvait avoir Riahenys pour les siens et pour les autres familles dynaste. Et dans ces dernières paroles, ont aurait pu presque entendre la voix de la légendaire dame des Riahenor qui s’était tenue fièrement aux côtés de Vaekar et Lyseon. Laissant le silence envahir de nouveau les lieux un court instant, la Riahenor sembla revenir à une meilleure humeur pour reprendre.

« Alynera, je suis ici pour défendre le projet de mon cousin et la guilde des esclavagiste en fera partie, ce n’est hélas plus négociable si nous ne voulons pas ruiner toutes nos familles et la République avec nous. Alors dis-moi, mīsio lentor, quelles seront tes conditions pour que les Vaekaron rejoignent l’aventure ? Je peux te proposer quelque chose, mais dis-moi avant cela ce que tu aurais en tête. »

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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Mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

« Eh bien, eh bien, tant de combativité ! Me voilà étonnée de ne pas t’entendre avancer que le travail manuel est celui qui rapproche le plus ces esclaves à leur état d’homme et, par conséquent, de leur liberté… »

La voix mauvaise, ses lèvres s’étaient faites sifflantes. Elle jetait sur son invitée un regard furibond que la bienséance lui interdisait de formaliser. Alynera Vaekaron n’autorisait jamais le caractère primitif de son sang, naturellement bilieux, à prendre le contrôle de ses émotions. Il était des colères que personne, même parmi l’aristocratie valyrienne, ne souhaitait réveiller… La Riahenor, cependant, semblait s’obstiner à nourrir cette passion de ses sèches et incisives attaques. Son foie avait pris possession de ses pupilles et, en quelques minutes, elle avait balayé tous les efforts sérieux sur lesquels s’étaient reconstruite l’alliance des fondateurs. Elle s’exprimait avec le ton réservé aux aînés mais, cadette de second rang, parlementait sans construction aucune de l’esprit. Elle laissait libre cours à ses fantasmagories d’ombre de palais — allant jusqu’à évoquer une révolte politique et sociale. Grande inconsciente, elle ne réalisait ni la gravité de ses gestes, ni la dangerosité de ses paroles.



« Tu parles beaucoup Aelassa Riahenor, mais tu t’écoutes plus encore. »



Sa langue avait claqué, laissant un énième silence menaçant planer. Prisonnière des règles, des codes et des enjeux politiques, elle ne pouvait laisser éclater son envie première — celle de l’attraper par les cheveux pour la trainer jusqu’aux portes du palais. Aussi, bien qu'elle pouvait déjà sentir ses doigts agrippés à ses longues boucles d’argent, entendre ses supplications douloureuses et sentir l’exaltation terrible animer son souffle… elle demeura assise. 



« Je me câlice de tes idées dégénérées. Si tu es assez imbécile pour t’avilir en te laissant, toi, femme, noble parmi toutes, arpenter personnellement ces marchés de traite afin de constituer ta maisonnée — et peut-être, qui sait, de t’inventer une vie héroïque —, je ne peux que remercier la Fortune que tu ne sois née de Vaekar. Quant à cette éducation, poreuse, qui semble t’avoir mis dans le crâne qu’un esclave n’est pas animal s'il a le droit d’entrer dans des appartements au même titre qu’un serviteur… je me réjouis profondément pour ta famille que tu sois issue d’une branche secondaire.



Clairement ton cousin t’a investie d’une mission bien trop grande pour tes épaules. Tu exiges mes conditions, mais comment pourrais-je te les donner ? Depuis bientôt une heure que je supporte tes jérémiades tu ne m’as toujours pas informée du total des coûts, des familles associées, de leur solvabilité, de la durée des travaux et de la rentabilité de cette affaire.

Il suffit.
 »



D’un geste sévère, elle lui signifia qu’il était inutile de chercher à combler cette bévue par de nouveaux maux. L’audace de la Riahenor avait dépassé tout entendement, elle ne pouvait souffrir d’en entendre davantage. Il était trop tard, bien trop tard. 

Elle s'était montrée trop magnanime.

« Quant à la République, elle n’est pas un oriflamme que tu peux agiter à tout va en espérant disculper tes idées lunatiques. Par ailleurs, tu ne devrais pas laisser ton insolence parler de ce qui te dépasse, on pourrait t’accuser d’ingérence…

Si ces travaux sont réalisés par des esclaves, des dizaines de centaines de familles plébéiennes seront privées de leur pain quotidien. Nous devrions les condamner aux affres de la misère et à la merci de la maladie pour mieux nous engraisser ? Ce qu’il se passera après est très simple. Petit à petit, dépourvues de commandes, ces familles indigentes perdront leur savoir-faire… jusqu’à provoquer la dégénérescence de notre civilisation. Est-ce réellement ce que tu entends par ‘‘garantir son avenir’’ ? Certes ton cousin, mon époux et le Seigneur Lyseon ont réussi à contenir cette révolte, mais que pourront-ils faire quand ces milliers de miséreux — acoquinés à des esclaves enragés, et qui pourraient leur en vouloir ? — seront aux pieds de nos murs pour exiger la dette du sang ? 


Et, il y plus grave encore que l’aberration économique et politique. La cosmogonie du monde est organisée d'une manière simple et hiérarchique : les Dieux, les hommes et les animaux. Si, au sein de la société, nous ne sommes pas égaux en richesse et en titres nous le sommes selon notre Code et, par-dessus tout, par le droit naturel. Nous naissons tous pour mourir. Dois-je me faire l'affront de te rappeler que notre civilisation est supérieure à toute autre ? Dès sa naissance, qu’il soit orfèvre, soldat, marchand ou noble, pauvre ou nanti, l’existence de chaque Valyrien est dévolue à prouver cette supériorité. Certes, nous ne sommes pas les Quatorze mais leur sang coule en nos veines. Cette lignée est notre fardeau. Il est de notre devoir de montrer la voie du divin en chaque être humain…

 pleinement libre.

En privant ces étrangers de leur condition humaine, en les privant de liberté, en les considérant comme des animaux — qu'on achète, qu'on donne, qu'on offre, qu'on récompense pour bonne conduite, qu'on affranchi comme les chiens — tu t'abaisses à ceux privés de l'Initiation primordiale et porte outrage à tes Pères. Alors n’essaies pas de m'empoisonner de tes pêchés, ça ne prendra pas avec moi.
 »


À la suite de cette dernière phrase, Alynera se leva lissant un pli revêche de sa palla. Sans un regard pour la jeune femme, occupée à ce détail froissé, elle fit le tour de la table et, se mettant derrière elle, sa bouche contre son oreille, murmura :



« Une dernière chose... Ne parle plus jamais, jamais, de mon frère de la sorte. Si je devais t’entendre, à nouveau, comparer ton goût abject à son existence, je te jure que, dans cette vie ou dans une autre, sur cette terre ou aux Enfers, je m’assurerai que tu n’aies plus de langue pour vociférer tes répugnantes profanations. »



Puis, de peur de lui broyer le crâne d’une paume peu tendre, elle recula brusquement. Elle demeura ainsi, quelques instants, derrière son invitée. Cette furie lui avait donné une idée. Une idée qui l’appauvrirait bien vite — d’ailleurs, avec quelles caisses s’offrait-elle tous ces esclaves ? Pour le moment, néanmoins, elle avait une missive vipérine à rédiger. Car si elle ne pouvait pas porter la main sur elle, quelqu’un d’autre pourrait lui admonester la gifle dont elle avait terriblement besoin.  


« Lorsque tu auras terminé, un serviteur te raccompagnera. Adieu. »

Alaessa Riahenor
Alaessa Riahenor
Dame-Dragon

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mīsio zaldrīzes se mīsio lentor Alaessa Riahenor & Alynera Vaekaron

Tour Vaekar -  An 1067, mois 10

La cousine de Maegon Riahenor pinça les lèvres face aux paroles de la Vaekaron. Alaessa le savait du moins elle percevait désormais sa grave erreur. Elle savait très exactement quelles limites elle ne devait pas franchir concernant ses cousins et désormais elle touchait du doigt celle de la fille de Vaekar. Si un temps Alaessa avait pensé qu’elle pourrait avoir une conversation où la bonne entente régnait, cela avait rapidement tourné au vinaigre. Les deux dames étaient bien trop différentes. Alaessa bien trop sauvage pour que la dame de Tour Vaekar le supporte. Celle qui se voulait la parfaite femme dynaste ne pouvait souffrir le caractère de la cadette Riahenor. Quant à la mīsio zaldrīzes des Riahenor, si elle était selon certains d’un rang inférieur à la Vaekaron de par sa naissance, n’entendait guère se faire dicter sa ligne de conduite par une cadette et une femme qui avait mis tant de temps à donner naissance et héritier. A croire que malgré son visage aux traits de Meleys, la déesse avait mis du temps à bénir ses entrailles là où la fille de Riahenys avait déjà donné plusieurs fils et filles à sa dynastie. Comment pouvait-elle alors supporter que cette femme qui n’était encore il y a peu qu’une adolescente lui ordonne. Alaessa ne recevait ses ordres que de ses cousins. Pourtant, elle devait admettre qu’elle avait commis une terrible erreur en ne parvenant pas à canaliser le dragon qui sommeillait en elle. Ses dernières paroles sur le frère d’Alynera avait réveiller un monstre ou plus exactement, la dame montrait maintenant son véritable visage.

Mettant subitement fin à leur conversation, l’envoyée de Maegon n’avait d’autres choix que de garder le silence et réfléchir désormais à comment elle pourrait expliquer ce fiasco au chef de famille. Stoïque, elle ne vacilla pas lorsque Alynera vint lui susurrer une ultime menace à son oreille. Ainsi donc la Vaekaron serait prête à envoyer les Maerion lui couper la langue. Etrangement, Alaessa la savait capable d’un tel acte. Après tout les Vaekaron étaient proche de cette famille mille fois maudite et qu’elle anéantirait bien elle-même. Les Maerion avaient fait couler le sang de la dynaste Daenys il y avait de cela bien longtemps et la mīsio zaldrīzes était persuadée qu’ils pourraient bien réitérer l’infamie. Menacer ainsi une Riahenor n’était pas une chose anodine et face à ses paroles, le sang de la mīsio se remit à bouillir dans ses veines. Elle dut user de toute sa concentration pour ne pas cracher tout son venin au visage de la mīsio lentor. Inutile de provoquer d’avantage son hôtesse au risque d’en venir aux mains, elle n’en était de toute façon pas digne. Mais face à tant de rage, Alaessa eut l’impression de sentir son dragon se rapprocher de Tour Vaekar. Était-ce réellement le cas ou bine n’était-ce que le fruit d’une envie grandissante de quitter les lieux au plus vite ? Personne ne pouvait le dire, pas même la Riahenor.

Alors que la dame quittait les lieux, Alaessa Riahenor s’empara d’un bout de parchemin qu’elle gardait dans un pan de sa tenue. Elle espérait pouvoir le sortir le moment venu pour coucher sur le papier quelques informations à l’intention de la Dame de Tour Vaekar afin qu’elle garde trace de leur échange. Désormais, elle s’en servirait pour transmettre les données qu’elle n’avait pas eu le loisir de lui dire. Sur le parchemin, elle inscrivit quelques noms de grandes familles nobles de Valyria qui pourraient bien s’investir dans le projet comme les Maerion ou les Tergaryon. Elle lui marqua également le temps estimer pour tout ce chantier qui durerait plus d’une année. Quand à l’enrichissement qu’elle promettait plus tôt dans leur conversation, il viendrait des taxes que les familles pourraient prélever sur les bateaux qui circuleraient sur cet immense canal. Ainsi une importante compagnie naitrait de cette initiative. Une fois ces quelques mots coucher sur le parchemin, elle le roula et le tendit à un serviteur. « Inutile de me raccompagner, je connais le chemin. Donne plutôt ce parchemin à Dame Alynera Vaekaron. » fit la Dame en déposant le parchemin dans les mains de l’homme avant de quitter à son tour les lieux. Alaessa Riahenor ne se retourna pas alors qu’elle parcourait le couloir qui la mènerait bientôt vers l’extérieur. Ce ne fut que lorsqu’elle eut franchi la lourde porte de Tour Vaekar qu’elle se retourna enfin vers la demeure des Vaekaron. « Prends garde Alynera Vaekaron, prends garde. A trop vouloir te comporter comme une déesse alors que tu n’es née que dynaste tu risques d’attirer l’ire d’Arrax sur les tiens. Ta famille a déjà failli disparaitre face à Ghis. » expira dans un soupire la mīsio zaldrīzes des Riahenor. Alaessa avait peut-être dû mal à se retenir face à une dame qui était la presque cheffe d’une autre dynastie, elle savait pertinemment qu’elle n'était pas et ne serait jamais l’égale des enfants d’Arrax et les craignait plus que tout, plus que Maegon même. Inspirant un grand coup, elle se remit en route vers Palais Riahenor. Parce qu’après les humeurs d’une femme qui n’avait pas achevé ses relevailles et encore soumise dans sa folie à la domination de Syrax, elle devrait affronter la colère de son cousin.

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