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Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

Scent of a Requiem.Rhaegar Valineon & Herya Valgaris

Une domus, quelque part dans le quartier marchand. -  An 1068, mois 1

Le vent était sec, chaud, rassurant. Le soleil réchauffait mollement les murs des maisons et les sols étaient encore suffisamment frais pour ne pas souffrir de la chaleur qui finirait par pointer le bout de son nez durant l’après-midi. On pouvait distinguer quelques odeurs florales mêlées à de très légers effluves plus désagréables, venant des tanneries non loin de là. La note principale était peut-être un peu de bergamote, liée à du jasmin, et la note secondaire semblait plus fraîche, plus discrète... Elles venaient sans doute des quelques arbres qui étaient plantés dans les cours des demeures plus luxueuses, à quelques pas d’ici. Les sons, eux, étaient un joyeux brouhaha qui véhiculaient rires gras de marchands et babilleries d’enfants encore trop petits pour émettre quelques mots. Tout était presque insouciant. Le morose du quotidien s’était soudain transformé en trésor journalier, l’ennui de la routine, quant à elle, était devenue aussi excitante qu’une première aventure. Herya redécouvrait les joies des choses qui lui avaient semblée jadis, insignifiantes voire même agaçante. Tout, sous ses mains, revêtait maintenant quelque chose d’unique, de précieux et de chérissable. Sans doute était-ce l’effet d’un retour parmi les vivants.  

A son retour, on avait pris soin d’elle - ou plutôt examinée, serait un terme plus juste – puis on l’avait renvoyée chez elle pour prendre du repos. Elle avait dormi des jours durant, son corps refusant pendant un temps, d’accumuler un peu de chaleur. Grelottant de tout son être, il avait fallu un certain temps avant de retrouver une chaleur corporelle décente, même si la sensation de froid humide ne la quitta pas. Encore fort secouée de son aventure, elle demanda explicitement à ce qu’on ne vienne pas la déranger, et qu’elle se présenterait d’elle-même, quand son esprit s’en sentirait prêt. Dans un désir de paix, elle prit également la décision de quitter le domicile familial afin de s’installer dans une domus plus petite, mais sans l’inquiétude envahissante de ses frères. Elle avait désormais la possibilité de ne plus dormir au Collège, pour pouvoir vivre dans le calme. Ses nuits étaient agitées de cauchemars, mais elle s’en remettrait, lui avait-on dit. Aerymarr ne l’avait pas recontactée, depuis son retour, sans doute pour mieux peser ses mots avant de la revoir. Après tout, il avait enfin compris que quelque chose se tramait entre Rhaegar et elle, et que les fiançailles prévues avec son fils, ne se passeraient pas comme prévu.  

Laedor, quant à lui, était rentré auprès de sa famille et son repos fut de courte durée. Le Sénat tremblait des nouvelles prises de décisions, et depuis l’assassinat de Lucerys, c’était lui qui avait pris la relève, non sans mal. Même s’il était bien vu d’une partie du gratin politique, ses maladresses et son manque d’assurance étaient palpables. Il n’était pas Lucerys, et beaucoup semblaient l’oublier. Désormais père, le poids sur ses épaules s’était également alourdi. Même si le devoir d’éduquer les enfants revenait à Naerys, son rôle à lui était aussi important que celui de leur mère. Et enfin, Rhaegar... Il était venu la sauver de l’enfer, il était venu l’arracher aux griffes de Balerion, mettant sa vie ainsi que celle de son père en danger pour arriver à ses fins. Dans un désir de lui laisser du repos et de l’espace pour respirer, il s'était mis en retrait. Puis, rappelé par ses obligations, il n’avait eu d’autres choix que de reprendre la mer. Ainsi, leurs retrouvailles n’eurent pas lieu.  

Quant à Herya, elle prit congés de ses obligations, souhaitant pouvoir se remettre de ses émotions avant de retourner au Collège qui avait désormais prit une nouvelle direction. Lorsqu’elle quitta le Collège pour rentrer chez elle, elle fut surprise de découvrir un ensemble de sculptures à l’effigie de ceux qui avaient péri durant le putsch. La sienne était très ressemblante. Mais la petite étincelle de fierté qui naquit dans son ventre fut vite réprimée par les visages de ceux qui, également, avaient perdu la vie. Certains étaient très jeunes, à peine l’âge de rentrer au troisième cercle. Qu’avait-on annoncé aux parents ? Que leur avait-on dit sur les raisons de leur mort ? Leur avait-on avoué qu’ils s’étaient jetés dans une guerre qui n’était pas la leur, pour de simples désirs de pouvoirs ? Le regard d’Herya s’était assombri et la fatigue la rattrapa suffisamment vite pour ne plus avoir l’énergie nécessaire de penser aux conséquences des actes de Jaenera. Le jour des explications viendrait.

Installée dans son petit atrium, un drap de laine bleu sur les épaules, elle arrosait pensivement ses plantes. Un feu crépitait dans un petit brasero posé près d’une table, tandis qu’un paquet de feuilles volantes étaient disséminées à droite à gauche sur celle-ci. Doucement, elle s’était replongée dans ses recherches, pour mieux s’éloigner des images de l’enfer et de sa propre mort. Doucement, elle passa le doigt sur les feuilles d’une plante verte, afin de la débarrasser de quelques grains de terre qui s’y étaient déposés. Plongée dans ses pensées, elle n’entendit pas que l’on venait de frapper à sa porte, et elle n’entendit pas non plus les gonds de celle-ci grincer légèrement. Une personne entra chez elle, sans qu’elle ne s’en rende compte.  



Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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Scent of a Requiem.Rhaegar Valineon & Herya Valgaris

Une domus, quelque part dans le quartier marchand. -  An 1068, mois 1
Malgré les lunes qui s’étaient écoulées depuis qu’il avait quitté l’antre du mage, revenir à la réalité n’avait pas été chose aisée pour le jeune homme. Des années à parcourir les mers et ses dangers, à chasser les créatures ovipares les plus rares pour s’emparer de leurs œufs pour les revendre à prix, toutes ces aventures qui avaient pu lui sembler difficiles à surmonter ou venant faire courir la crainte dans ses veines avaient été balayées par cette entreprise dans laquelle il s’était lancé. A corps perdu. Le cœur brisé par la perte. Y mettant en danger jusqu’à son âme pour récupérer celle qui s’était emparée de lui tout entier par une simple rencontre bien des années auparavant, par de simples retrouvailles dans l’intimité d’une office du Collège. Il s’était saisit d’une opportunité se présentant sous la forme d’une rumeur pour la sauver d’un sort funeste et les épreuves imposées par Balerion avaient été d’une rudesse sans pareille, le Seigneur de la Lumière avait guidé ses pas jusqu’à ce qu’à nouveau ses poumons se remplissent de l’air lourd des souterrains valyriens et non de celui chargé de souffre de l’antre de la Mort.

Tout ce qu’il avait vécu jusqu’à présent ne s’était révélé être qu’un jeu d’enfant en comparaison de toutes ces sensations qui l’avaient oppressé tout au long de son avancée en compagnie de Laedor et d’Aerymarr. L’air vicié brûlant les poumons à chaque inspiration. L’immensité de la caverne qui lui avait fait l’effet de n’être qu’un petit insecte insignifiant. Toutes ces voix à la voix lointaines et proches, nombreuses comme isolée, des morts. Ces mains décharnées tentant de le toucher, de tirer sur ses habits. Cette scène de bataille au travers de laquelle ils s’étaient élancés afin de poursuivre leur avancée. La peur lorsque les yeux du Valineon s’étaient posés sur une mage revivant inlassablement ses derniers instants, l’intense joie de la retrouver avant que l’accablement malgré sa détermination ne s’empare de lui face à l’épreuve de la créature du dieu valyrien. Malgré la difficulté, malgré la dangerosité de cette mission, ils avaient réussi, il avait fait de ce mortel pari une réussite inscrite dans la mémoire des valyriens qui l’avaient suivi et du mage qui était parvenu à les envoyer dans un monde auquel ils n’appartenaient pas. L’impossible était devenu possible grâce à la folie du désespoir d’un homme, la volonté d’un ami et l’amour caché d’un père.

Avançant dans les rues bondés du quartier marchand Rhaegar ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autours de lui, toutes ses pensées se trouvant être tournées vers le visage d’une femme pour laquelle il avait été prêt à tout et pour laquelle il ferait encore tout jusqu’à ce que le Seigneur de la Lumière ne puisse plus lui donner la force d’affronter le moindre obstacle se présentant sur son chemin. Cela faisait bien longtemps que le jeune homme n’avait pas eu la possibilité de voir la mage, tout d’abord désireux de la laisser prendre un repos amplement mérité puis éloigné par ses missions de marchand lui faisant à nouveau parcourir les mers comme les airs. Il était de fait plus que temps pour lui d’être à nouveau en compagnie de la jeune femme, de pouvoir à nouveau l’entendre ou de la sentir contre lui, sa seule consolation ayant été le fait qu’il la sache en vie et reprenant des forces. Prenant une profonde inspiration il se dirigea vers une petite domus qui était -selon ses informations- la demeure dans laquelle résidait la Valgaris. Finissant par s’approcher de la porte, il frappa quelques coups avant de pousser la porte.

Les gonds grincèrent légèrement, faisant se serrer les mâchoires du marchand qui craint un instant réveiller la jeune femme. Refermant rapidement la porte derrière lui Rhaegar s’avança dans l’atrium finement décoré tandis que son regard se trouvait être rivé sur la silhouette enveloppée d’un drap de laine bleue de la propriétaire. Imperceptiblement, les battements de son cœur commencèrent à s’accélérer tandis que son esprit bouillonnait d’actions différentes. Il voulait se précipiter vers elle et la serrer dans ses bras. Il voulait s’agenouiller devant elle et prendre son visage entre ses mains. Il voulait rester en retrait et l’observer silencieusement. Dieux qu’elle pouvait aisément faire de lui un esclave sans prononcer le moindre mot…  Alourdissant volontairement son pas afin de ne pas la prendre par surprise, Rhaegar s’approcha d’Herya.

- Herya Valgaris. Tu es pareille à une aurore hivernale : magnifique dans sa douceur, réchauffant les joues et le cœur avec grâce et bienveillance, dit-il avant de s’arrêter à sa hauteur, fouillant dans sa sacoche pour en sortir un écrin de tissus qu’il -se penchant légèrement au-dessus d’elle- lui tendit. Je l’ai acheté à un orfèvre de Jinqi, spécialement pour toi. Se redressant, il la laissa découvrir ce collier de perles noires acheté dans la région de Yi-Ti.


Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

Scent of a Requiem.Rhaegar Valineon & Herya Valgaris

Une domus, quelque part dans le quartier marchand. -  An 1068, mois 1

Elle sentit une présence, derrière elle. Sans même avoir eu besoin de voir son visage, la mage sût. Son cœur s’accéléra lorsque l’individu arriva à son niveau, et lui glissa une petite pochette de tissus dans laquelle se trouvait un bijou d’une beauté incomparable. Doucement les yeux d’Herya s’embuèrent. Elle se retourna alors et découvrant le visage de Rhaegar, se jeta à son cou, laissant tomber son drap de laine a ses pieds.

- «  Rhaegar ! Que Caraxes soit loué ! » - fit-elle, la voix étouffée par les vêtements du Valineon.

L’étreinte du marin sembla lui réchauffer le corps en entier, comme si elle avait été cet être vivant perdu, qui après des années d’errance, trouvait enfin un sens à sa vie. Contre lui, elle pouvait sentir son parfum encore imprégné des embruns, tandis que ses cheveux d’or, eux, étaient encore couverts d’une très fine couche de sel. Il devenait évident qu’il avait passé les derniers jours en mer, loin de Valyria. Loin d’elle. Mais avait-il été aussi loin que lorsqu’elle avait expiré son dernier souffle ? Ou lorsqu’elle avait vécu inlassablement la même fin tragique, au tréfonds des enfers de Balerion. Comme un phare au milieu d’une tempête d’une noirceur absolue, Rhaegar était apparu, venu mettre sa propre vie en danger pour la guider vers la lumière. Il avait également réussi l’exploit de ramener à elle un ami perdu et un père désavoué.

Au milieu de l’atrium, les deux amants se retrouvaient enfin, après une séparation douloureuse. Herya se recula alors un peu, laissant au marin un peu d’espace pour respirer. Elle se pressa alors à l’intérieur et revint avec une seconde chaise. Elle l’installa à côté de sa table et débarrassa tous les papiers qui y trainaient, les déposant sur son bureau, dans sa chambre.

- « Installe-toi. Tu dois avoir besoin de repos » - fit-elle, tandis qu’elle installa un pot de fer rempli d’eau sur le brasero. – « Je vais nous préparer un thé, qui, j’en suis certaine, te rappellera nombre de tes voyages… ». Elle y jeta une poignée de feuilles et de fleurs.

La mage ramassa son drap de laine et prit place à son tour aux côtés de Rhaegar. Tendrement, elle attrapa ses mains chaudes entre les siennes, qui semblaient encore aussi froides que la mort. Ses yeux se posèrent sur le visage du marin, et ses joues s’empourprèrent.

- « Raconte-moi tes derniers voyages. Quelles mers as-tu parcouru ? Quelles contrées as-tu visité ? Avec quels peuples as-tu marchandé ? »

Il était étrange, après une telle aventure, de ne parler que de choses simples. Il faudrait désormais retrouver une vie normale, et reprendre le cours de ses activités, comme si de rien n’était. Pourtant, Herya savait au fond d’elle-même, que rien ne serait comme avant. Déjà, elle était persuadée que tôt ou tard, les conséquences d’un tel affront à Balerion finiraient par arriver. Jamais il n’aurait permis à des mortels de réchapper à son emprise sans qu’il n’y ait de prix à payer. Puis, il y avait aussi la Pierre de Vie qui s’était enfoncée dans la chair de la jeune femme et qu’il avait été impossible d’extraire. Qui sait quels effets elle finirait par provoquer sur elle… Qui plus est, certaines de ses questions restaient sans réponse, notamment concernant le sort du vieux Talaegar.

Mais l’instant présent n’était pas à l’inquiétude. Face à elle, se trouvait celui qu’elle chérissait. Autour d’eux, le temps semblait s’être figé, comme pour leur laisser l’éternité pour mieux se retrouver. Les parfums floraux étaient doux, l’air légèrement chaud, et le thé fumant. Leurs mains liées scellaient, d’une certaine manière, une union silencieuse mais certaine.




Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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Scent of a Requiem.Rhaegar Valineon & Herya Valgaris

Une domus, quelque part dans le quartier marchand. -  An 1068, mois 1
Si les dieux avaient fait les mortels à leur image, allant jusqu’à choisir des élus parmi eux afin de les guider vers la grandeur, ils les avaient pourtant créés avec des failles. Nombreux étaient les hommes à se montrer faibles derrière une apparente dureté, cédant au chant mélodieux des vapeurs des vins pour oublier leur incapacité à s’élever ou encore ceux faisant preuve d’une avidité toujours plus grande pour s’enrichir sans y mettre la moindre stratégie afin que cela ne se retourne pas contre eux. D’autres se montraient faibles face à la chair, la chérissant plus que leur propre vie, devenant dépendant. Si sur bien des aspects Rhaegar se considérait suffisamment fort pour affronter des situations, il n’en restait pas moins que des faiblesses le guettaient à chaque pas qu’il effectuait, chaque mot qu’il prononçait ou chaque geste qu’il pouvait adresser. Le Seigneur de la lumière était son guide mais il ne pouvait le protéger des vulnérabilités mortelles. L’une d’entre elles était personnifiée par cette silhouette sise sur ce siège, par cette femme à l’entêtant doux parfum mêlant la blonde-à-dame et la cannelle dont le contact de la peau pouvait se révéler si électrisant. Si son dragon était sa principale faiblesse, Herya Valgaris était rapidement devenue d’une importance égale… si ce n’était plus.

Posté derrière la brune, Rhaegar l’observait silencieusement accepter son entrée quelque peu impromptue puis découvrir délicatement le présent qu’il lui avait apporté après tant de lunes écoulées depuis la dernière fois qu’il avait pu poser les yeux sur elle. Souffrante. Souillée par la mort. Comment était-elle en cet instant ? Cinq. Dix battements de cœur ou presque s’écoulèrent avant qu’elle ne se lève et ne se retourne vers lui. Une dizaine de battements de cœur avant que la vision du visage modelé par Meleys elle-même n’irradie chaque parcelle du corps du jeune homme d’une chaleur bienvenue et écrasante à la fois. Dieux qu’il pouvait la trouver encore plus belle qu’avant, malgré l’ombre de l’épreuve qu’elle avait traversé, malgré ses yeux azur embués par les larmes. Pétrifié par la force des sentiments que cet instant réveillait simultanément, Rhaegar accueilli avec joie l’étreinte qu’Herya lui accorda lorsqu’elle se jeta à son cou. Baissant la tête vers elle, son nez venant au contact de ses cheveux, le marin prit une profonde inspiration tout en l’enfermant entre ses bras. Jusqu’à présents chaque contacts n’avaient été que fugaces et si celui-ci ne vint aucunement contredire ce qui semblait être une règle, son implication appelait à le renouveler inlassablement.

Ces quelques secondes ne parurent qu’équivalentes à ces instants où les paupières battaient inconsciemment, présentes mais bien trop rapides pour être pleinement vécues, et la mage se reculait déjà pour retourner à l’intérieur de sa maisonnée. Un instant, le Valineon fit se clore la paupière de son œil unique : s’apprêtait-elle à le chasser ? Lorsqu’il entendit du bruit derrière lui, il rouvrit l’œil et se tourna de sorte à observer la jeune femme s’affairer mais avant même qu’il ne puisse l’empêcher de se presser pour lui, elle avait déjà tout préparé et l’invitait à s’installer.

- Herya, tout cela est-il nécess… commença-t-il avant de se taire et de la remercier d’un hochement de tête, un léger sourire venant aisément étirer ses lèvres bien que le souvenir de la mage souffrant inlassablement dans l’antre de Balerion le hantait encore.

A présent installés, proches l’un de l’autre, il ne fallut que peu de temps avant que des mains fraîches ne viennent se glisser entre les siennes marquées par des lunes de navigation et de commerce. Prenant une profonde inspiration les battements de son cœur commencèrent peu à peu à emprunter un rythme apaisé et si la jeune femme venait de fixer son regard sur lui, Rhaegar n’était pas en reste, abreuvant son regard du moindre détail qui lui était offert.

- L’Empire doré a été mon foyer au cours de ces dernières lunes, venu commercer quelques jours durant à Yin, mon navire a dû rester à quai pour des travaux que j’avais repoussé après que tu… Lentement ses pouces commencèrent à caresser les mains de cette femme vers laquelle son chemin l’avait mené. J’ai donc tiré profit de cette période pour parfaire ma connaissance des yitiens, de leur langue et de leurs coutumes, j’ai même pu accompagner une caravane marchande jusqu’à Vaes Dothrak ! J’aurai tant souhaité que tu puisses voir Jinqi, entourée par le vert de la jungle et le rouge de la Mer saignante.

Son esprit bouillonnait de mille et unes destinations vers lesquelles mener Herya mais le suivrait-elle ? Pouvait-il seulement songer à la soustraire à ses obligations envers le Collège ? Délicatement il raffermit sa prise sur les mains de la jeune femme et les rapprocha vers son visage pour y poser un baiser.

- Je te décrirais tout ce que tu voudras de ce voyage qui m'a éloigné de mon coeur, je te le promets. Mais parle-moi de toi je t'en pries, je ne cesse d'imaginer ce que tu as pu traverser depuis le moment où tu es revenue à ta juste place et je ne désire que de t'apporter la lumière dont tu as besoin pour chasser les ténèbres qui peuvent te guetter.

A ces mots, il se pencha en avant jusqu'à glisser doucement du siège jusqu'à ce que face à elle, ses genoux touchent le sol. Il amena une des mains de la jeune femme vers lui, venant la poser sur sa joue.

- Une profonde peine s'est abattue sur moi lorsqu'il m'a été porté la nouvelle de ta mort, Herya Valgaris. Une peine si intense que dans mes excès j'ai espéré te revoir, alors lorsqu'une simple rumeur m'est parvenue... je me suis trouvé résolu à me plonger corps et âme dans cette quête pour te retrouver.


Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Elle écouta chacune de ses paroles. Elle les bu à n’en plus finir et s’en délecta comme du plus délicat des mets. Elle retrouva, au fond d’elle, une sorte de quiétude et d’apaisement qui lui avait fort manqué ces dernières semaines. Les yeux de la mage pétillaient d’un éclat proche de celui des étoiles qu’observaient les marins lors des paisibles nuits d’été. Elle se mit alors à rêver de mille contrées, de déserts inconnus, de montagnes infinies et de paysages qu’ils n’étaient pas possible d’imaginer tant ils étaient incroyables. Mais ce qu’elle souhaitait plus que tout au monde, étaient de les découvrir aux côtés de Rhaegar.

Rapidement, les rêveries d’Herya furent balayées par un retour en arrière aussi terrible que douloureux.

C’est Jaenera qui était à mes côtés, à mon retour. Mon corps ne comprenait plus ce qu’il était advenu de son fonctionnement. Et mon esprit a songé à s’enfoncer dans la folie, afin de ne pas avoir à revivre ces instants.” - fit-elle, tentant de ne pas perdre la face.

Son corps s’était révulsé, ne sachant plus s’il crevait de froid ou de chaud, ses yeux étaient hagards et comme agité par des spames, tandis que toute sa psyché s’était effondrée d’un coup. C’était comme si sa raison ne pouvait plus supporter une telle situation. Elle ne pouvait être, alors qu’Herya revenait d’entre les morts. Cela dépassait tout ce qu’on lui avait appris, mais également ce pourquoi elle existait. Sa raison avait failli disparaître.

C’est un sentiment… étrange.” - minimisa-t-elle. “On ne sait ce qui est en train de nous arriver, et pourtant, je sentais que j’étais de retour.” - elle glissa sa main contre la joue du marin - “Et cela, c’est grâce à toi.” - fit-elle, un sourire aux lèvres.

Elle ne mentionna pas les douleurs fantômes provoquées par les fragments de la pierre de Vie. Ni son inquiétude grandissante sur l’avenir de ceux-ci, tandis qu’ils étaient encore bien incrustés au plus profond de ses chairs. Également, Herya ne pouvait s’empêcher de penser au statut et à son image au sein de la plèbe et du Collège, dès lors que la rumeur de sa résurrection ferait le tour de tout Valyria. Mais elle s’abstint de noyer Rhaegar de ses peurs.

Sans toi, sans mon père ni Laedor, mon âme serait encore détenue par Balerion. J’ai expié mes péchés par le souvenir lancinant d’une mort douloureuse et désespérée. Je revivais, sans jamais discontinuer,  mes derniers instants. Sans doute était-ce là, ma punition, pour avoir défié les Dieux. Carraxès d’abord. Puis Balerion, sans doute.”

Mais j’ai survécu.”- pensa-t-elle. Et elle vivait bien, à présent. On l’avait auscultée à de nombreuses reprises à son retour au Collège. Devenue une sorte de créature extraordinaire, on s’était précipité pour la voir et mieux l’observer. Chacun en était arrivé à la conclusion suivante : si tout semblait être rentré dans l’ordre, ce n’était qu’en apparence. Tout le monde doutait des propos rassurants des médecins.

Les yeux de la mage vinrent se fixer sur l'œil du marin.

Et toi, mon tendre ami. Comment te sens-tu..?
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Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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Une domus, quelque part dans le quartier marchand. -  An 1068, mois 1
Lorsque son esprit songeait aux souffrances du coeur de Rhaegar lorsqu'il avait appris la nouvelle de la mort d'Herya, de ce désespoir d'un jeune cœur éprouvant un attachement sincère pour la mage, les récentes lunes qui les avaient séparés depuis qu'au côté des deux autres hommes chers au cœur de la belle brune il était parvenu à la ramener d'entre les morts. Un acte qui montrait plus qu'un attachement. Un acte de bravoure mêlé à un soupçon de folie vers lequel le Maître de la Lumière l'avait guidé. Peut-être que cette distance entre eux n'avait existé que pour mieux les rapprocher, pour les mener à cet instant précis où le jeune marchand contait son récent séjour dans l'une des cités de l'Empire Doré. Alors qu'il donnait des détails sur ce qu'il avait pu voir, comme elle le lui avait demandé, le Valineon vit cet éclat si particulier dans les yeux clairs de la jeune femme qui l'écoutair avec une attention dépassant l'entendement. Ô qu'il pouvait imaginer ce même éclat pétiller tandis que le regard d'Herya se posait sur ces lieux qu'il venait de lui décrire en quelques mots. A cette pensée, l'ombre d'un sourire passa sur son visage avant qu'il ne se mette à genoux devant celle à qui appartenait son cœur. Il ne voulait pas parler de lui plus que de raison, c'était elle qu'il voulait entendre. Portant la main de la mage contre sa joue, lui révélant à demi-mot l'étendue du désespoir auquel il avait été en proie, lorsqu'elle prit la parole ce fut à lui de l'écouter avec la plus grande des attentions.

Déposant un baiser sur la paume de sa main, Rhaegar l'écouta lui révéler les premiers instants après son réveil, accueillie par Jaenera. Retrouvant un corps ne comprenant pas ce qu'il s'était passé, luttant contre un esprit prêt à céder à la folie face aux souvenirs de l'événement. Quelle épreuve cela avait dû être pour elle... Avait-elle été suffisamment entourée ? Avait-on pris soin d'elle comme elle le méritait ? Comment ses pairs avaient-ils pu réagir en la voyant de nouveau sur pieds après tout ce temps ? Une ombre passa sur le visage du marin qui laissa la jeune femme venir glisser sa main contre sa joue avec un sourire à faire réchauffer le plus froid des cœurs. Il ferma un instant son œil unique. Que les Dieux pouvaient se montrer cruels envers les âmes de ce monde, à les éprouver ou les punir. Seul le Maître de la Lumière éclairait une voie dont l'âme n'avait qu'à choisir si elle voulait la suivre. R'hllor était le feu qui symbolisait la vie, la lumière, la chaleur, la douceur mais aussi l'amour. Un espoir face à l'Autre, face aux Quatorze. Lorsqu'il ouvrit ses paupières, le regard d'Herya accrocha le sien. Comment il se sentait ? Comme s'il affrontait une tempête face à laquelle l'unique salut était de trouver le port le plus proche, mais cette tempête étaient ses sentiments et le port auquel il trouverait son salut n'était autre que la mage.

- A présent que je suis auprès de toi, je vais mieux. Depuis que je t'ai revue il y a plusieurs lunes de ça devant le Collège, je ne puis ôter de mon esprit et de mon cœur ton visage aussi bien que ta voix... Tu occupes mes pensées et il s'agit-là d'une douce souffrance que je suis prêt à subir à chaque fois que je suis loin de toi, répondit-il avant de se redresser et de venir prendre le visage de sa douce mage entre ses mains. Si tu savais comme j'ai pu songer à te dire ces mots depuis que tu es revenue parmi nous...Il prit une profonde inspiration. Le Seigneur de la Lumière nous a fait homme et femme, deux parties d'un tout. Dans notre union, il y a du pouvoir : celui de créer la vie, de créer la lumière... Je t'aime Herya Valgaris.


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