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Saerelys Riahenorft. Gaia Weiss.
Pseudo/surnom : Sae, Hermine, BlancheHermine... Choisissez celui qui vous plaît le plus !
Âge : 21 ans.
Pays/région : Je suis française !
Comment as tu connu le forum ? Par PRD.
Un parrain ou marraine ? //
Crédit avatar et gifs : Sigyn Création ( avatar. ) / necro-mance, gif-hunts-for-you ( gif's. ).
Quelle est ta pâtisserie préférée ? La tarte aux fraises.
Un dernier mot pour la route ? Dracarys :
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Titres : Dame de la lignée de Riahenys, fille aînée de Maegon Rhiahenor et de sa sœur-épouse Vaelya, novice parmi les Mages, appartenant au Troisième Cercle.
Âge : 21 ans.
Lieu de naissance : Château de Riahenor ( Cité de Valyria. ).
Situation maritale : Bien que fiancée à son frère Aedar depuis maintenant quelques années, elle a demandé à repousser leur union afin de se consacrer à l'étude de la magie encore quelques temps. Du moins, est-ce là l'argument qu'elle a opposé à ses parents. Seul Aedar connaît la réelle raison de leur mariage repoussé.
Statut du sang : Pure. Elle descend en droite lignée de la fondatrice Riahenys.
Type de personnage : Inventée.
Groupe : Mages.
Caractère : Avenante •  Lucide •  Travailleuse •  Secrète • Altruiste • Ambitieuse • Érudite • Sensible • Ingénieuse • A bonne mémoire • Pieuse • Souvent anxieuse.

Riahenor. Un nom qui n’est inconnu de personne, il est vrai. Enfant, Saerelys apprit par cœur et avec un entrain réel les noms de ses prestigieux ancêtres, hommes comme femmes. Et que dire de leurs dragons ? Si aujourd’hui Saerelys a volontairement occulté le nom de nombreuses de ces créatures, comment pouvoir oublier le fait qu’ils descendent des tous premiers dragons domptés par les Valyriens. Ces mêmes créatures qui firent la fortune de sa famille et la puissance de Riahenys et des deux autres fondateurs ? Aujourd’hui encore, ces dragons sont comme animés d’une force et d’une fureur surnaturelle. Il est d’ailleurs arrivé à de nombreuses reprises à Saerelys de songer qu’il s’agissait-là d’un reliquat d’un sort très important, très puissant lancé par l’un de ses ancêtres ou peut-être par Riahenys elle-même. Comment le savoir ? Leur disgrâce n’en fut que plus rude encore, bien que les Riahenor aient toujours un grand prestige de part leur nom et une emprise assez importante sur la politique Valyrienne. Telles furent les volontés de son père, qui minutieusement, les mis en pratique, comme leurs ancêtres avant lui. Si leur richesse n’est pas aussi importante que celles de familles plus récentes, il serait mal avisé de la considérer comme faible pour autant. Les richesses affluent toujours, issues des mines et de bien d’autres domaines encore à en faire perdre la tête aux personnes chargées de veiller à leur bon fonctionnement. On ne peut détruire plusieurs siècles d’influence en quelques secondes. Saerelys compte d’ailleurs parmi ses ancêtres plusieurs personnes qui ont atteint le Conseil des Cinq. Preuve en est, s’il en fallait une, qu’il en faudrait bien plus pour rayer totalement la descendance de Riahenys de la carte.

Depuis l’aube de Valyria, les Riahenor pratiquent des mariages incestueux. Depuis son plus jeune âge, Saerelys entend qu’il s’agit-là du seul moyen de dompter à coup sûr les dragons de sa famille, issus des premiers dragons domptés par les Valyriens et connus pour leur férocité des plus impressionnantes même pour des créatures de ce genre. Une pratique scrupuleusement observée encore à l’heure actuelle et qui n’est pas prête de cesser semble-t-il. Ainsi, Maegon épousa sa propre sœur, comme son père avant lui et comme ce fut le cas pour leurs aïeux, qui lui donna pas moins de cinq enfants. Saerelys fut de ce nombre, naissant deuxième de sa fratrie, mais première fille. Un frère la précédait de quelques minutes seulement. Une naissance bénie des Dieux, disait-on. Puis, à leur suite, les naissances furent simples. Une nouvelle sœur, un nouveau frère et enfin une dernière sœur. Une dernière sœur qui n’aurait point du naître seule mais qui perdit son double quelques instants après avoir poussé son cri. Les Dieux ne pouvaient pas bénir deux fois une fratrie, semblait-il.

Toujours est-il que Saerelys est restée très attachée à sa fratrie, ainsi qu’à ses nombreux cousins et cousines, malgré son apprentissage chez les Mages. Elle porte également une grande affection à sa mère, et un respect tout aussi grand à son père, bien que ses sentiments soient partagés à son sujet. Sans doute le considère-t-elle d’avantage comme le meneur de leur famille que comme un père à proprement parlé, de part ses absences répétées, là où sa mère a toujours pris grand soin de leur foyer et de leur famille ?

Généalogie :

Arrière-grands-parents :

→ Daemor Riahenor ( Décédé. ) époux de Saerelys, sa sœur ( Décédée. ).

Grands-parents :

→ Aedar Riahenor ( Décédé. ) époux de Daela, sa sœur, âgée de 65 ans, et Dame-Dragon.

Parents :

→ Maegon Riahenor, âgé de 44 ans, Sénateur proche de la faction des civilistes, patriarche de la famille et Seigneur-Dragon, époux de Vaelya, âgée de 42 ans, sa sœur, Dame-Dragon.

Enfants issus de l’union de Maegon et de Vaelya :

→ Aedar, Seigneur Dragon, âgé de 21 ans. ( Frère jumeau de la suivante. )
→ Saerelys, Dame-Dragon durant ses jeunes années avant que le destin ne la tourne vers la voie de Mage, âgée de 21 ans. ( Sœur jumelle du précédent. Seule une poignée de minutes les séparent. )
→ Aelys, Dame-Dragon, âgée de 19 ans.
→ Gaelor, Seigneur-Dragon, âgé de 17 ans.
→ Rhaelys, Dame-Dragon, âgée de 9 ans. ( Avait une jumelle, morte quelques instants après sa naissance. )

→ D’autres branches cadettes issues de cousins, eux-mêmes issus de frères et de sœurs des parents de Maegon et Vaelya, ou encore de frères et de sœurs de leurs grands-parents.

Que pensez-vous de l’esclavage à Valyria ? L’esclavage. En voilà une vaste question. Après tout, qui envoyer dans les mines ? A qui ordonner de faire les pires travaux ? D’honnêtes Valyriens ? Saerelys ne veut guère y songer. Leur sang est bien trop précieux pour cuire dans les Quatorze Flammes ou ailleurs. L’esclavage serait donc un mal nécessaire pour l'extension de Valyria ? Qui plus est, ne s’agit-il pas là du tribut des vainqueurs ? Ces hommes ne se sont peut-être pas assez défendus pour leur liberté, malheureusement pour eux, ou n’ont pas eu le courage de s’ôter la vie pour éviter de tomber entre les griffes des vainqueurs. Un sort sans doute enviable à celui qui les attends parmi les Mages ou avec certains maîtres. Ne dit-on pas que toute Magie requiert un sacrifice plus ou moins grand selon ses effets ? Ces pauvres hères ne peuvent guère savoir ce qui les attends… Mais au moins Saerelys peut-elle essayer d’apaiser le mal de ceux et celles qu’elle croise ?
Quel futur envisagez-vous pour votre personnage au sein de Valyria ? L’avenir. Voilà une grande question. Saerelys le voit de bien des manières, de bien des façons. Sans doute commencera-t-il au Collège. Il est vrai que la jeune femme n’a pas encore atteint le Quatrième Cercle, l’un de ses premiers objectifs. Et ensuite ? Avoir une vision du long terme est important, il est vrai. Saerelys s’interroge cependant sur ce qui l’attend pour la suite. Continuer à étudier serait une bonne chose, il est vrai. Mais délaisser sa famille l’a aussi profondément marquée. Aussi partagera-t-elle sans doute son temps entre ces deux mondes. Mais un pas à la fois. Saerelys se voit tout d’abord comme une future Mage du Quatrième Cercle. Les Dieux sauront lui indiquer la voie à suivre par la suite.
Voyez-vous d’un bon œil l’influence de l’armée à Valyria ? Saerelys mentirait en disant qu’elle n’a pas crié de joie en entendant cette nouvelle. Une victoire, et quelle victoire ! Son cœur ne pouvait pas être plus enchanté qu’à ce moment ! La fin de cette guerre ne signifiait qu’une chose à ses yeux, le retour des siens partis au combat. Qu’il serait bon de serrer à nouveau son jumeau dans ses bras, de lui murmurer ces phrases qu’eux-seuls pouvaient réellement comprendre, de rire avec ses cousins ! Qu’il serait bon de ne plus penser aux larmes et de craindre à chaque moment de perdre l’un des siens ! Ce n’est qu’une fois cette allégresse passée que Saerelys s’était rendue compte ce que cela signifiait exactement. Cette guerre ne serait sans doute pas la dernière. Et comment en vouloir à leurs instigateurs. Si le coup humain pouvait être des plus importants, les richesses gagnées l’étaient tout autant et leur fière Valyria regorgeait de jeunes personnes qui ne demandaient qu’à faire leurs preuves en combat. Si Saerelys souhaiterait un apaisement, prierait pour ce dernier même, une part de son âme sait que le sang ne fait qu’appeler le sang. Et cette fois-ci, cela pourrait bien être celui qu’elle partage avec les siens qui pourrait rougir le sol. Les Dieux ne bénissent pas indéfiniment la même famille...

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Récit d'une vie :L'histoire avec un petit h.
Mois 7, an 1045.

C’est au cours du septième mois de l’an 1045 qu’Aedar et Saerelys virent le jour, la seconde à peine quelques instants après son aîné. Cela faisait un moment que des jumeaux n’avaient pas vu le jour dans la branche principale des Riahenor. Aussi, la joie et l’allégresse s’emparèrent de cette famille dont la branche principale avait été des plus restreintes. Bénie des Dieux ! Telle était décrire l’union de Maegon et de Vaelya ! Une idée qui se précisa d’avantage encore lors de l’Épreuve du Feu des jumeaux. Les nombreux témoins réunis alors ne purent que remarquer que le feu les avait pour ainsi dire épargné et que deux jeunes dragons accompagnaient les nouveaux-nés. De dignes descendants de Riahenys venaient de voir le jour et leur destin serait digne de celles de leurs glorieux ancêtres ! Mais alors que Vaelya cajolait ses deux petits qui lui étaient enfin rendus, nul ne pouvait se douter de l’erreur commise à ce moment.

Saerelys n’aurait jamais du être accompagnée d’un dragon.

Les Mages ne se trompent que rarement, il est vrai. Qui plus est, les Riahenor n’avaient pu que le choisir pour ses compétences. Le fait est que la destinée des deux enfants s’était comme mêlée, les rendant impossibles à discerner l’une de l’autre. Jumeaux ils étaient, jumeaux ils resteraient aux yeux du Mage. Aussi, le potentiel de Mage de la petite ne fut pas observé ce jour-là. Pour l’heure, Dame-Dragon elle serait, comme presque toutes ses ancêtres avant elle. Comme Riahenys, qu’elle prendrait ensuite comme modèle. Mais pour le moment, elle n’était qu’un simple nourrisson, gazouillant dans les bras de sa mère et tendant les mains vers cette petite créature à écailles qui s’était lovée sur ses épaules et qui lui appartiendrait durant quelques années.

Mois 5, an 1050.

« Aedar, je veux le voir aussi ! geignit Saerelys, se mettant vainement sur la pointe des pieds, espérant voir ce qui se trouvait dans le berceau.
- Chut Saerelys, tu vas le réveiller et Mère sera furieuse. » lui lança son jumeau, en mettant son index sur ses lèvres, pour lui intimer de se taire.

Penaude, la petite fille se tut immédiatement, plaquant ses mains sur sa bouche pour s’assurer de son propre silence. Poussant un soupir soulagé devant ce changement de comportement, son frère avisa un siège placé non loin du berceau. Faisant signe à sa cadette de quelques minutes seulement de le suivre, les deux enfants se rapprochèrent du siège. Puis, joignant leurs forces, tout deux le poussèrent, afin de le rapprocher d’avantage du petit lit. Si les pieds grincèrent, au point que les jumeaux échangèrent un regard paniqué, craignant de réveiller leur plus jeune frère ou de faire revenir plus vite encore la nourrice qui veillait sur lui, rien se produisit. Aussi, tout deux se perchèrent sur le siège, se soutenant mutuellement.

« … Il est tout petit. remarqua Saerelys, les sourcils froncés.
- Mère m’a dit que nous étions plus petits que lui quand nous avons passé l’Épreuve du Feu. Même Aelys était plus grande que nous. » argua son jumeau.

Devant ces remarques, la petite fille ne put qu’exprimer une moue boudeuse. Ils étaient petits, mais ils avaient grandi. Ce n’était pas là le plus important ? Ils étaient leurs aînés et même quand Aelys et Gaelor seraient plus âgés, ils resteraient toujours les premiers. Père avait été très clair à ce sujet. Même leurs cousines et leurs cousins plus vieux qu’eux n’échappaient pas à cette règle. Les choses seraient ainsi et jamais autrement. Ce que Père disait, Père le faisait. Comme son père avant lui. Et Aedar devrait faire pareil quand il serait aussi grand que lui !

« Aedar, Saerelys, descendez de là-haut, je vous prie. »

Entendant la voix de leur mère, les jumeaux se raidirent. Échangeant un regard, tous deux déglutirent avant de descendre du siège. Ce fut les yeux baissés que les deux enfants se présentèrent à leur mère, Saerelys tenant fébrilement la main de son frère. Ils n’avaient pas le droit d’être ici et le savaient très bien. Mais ils avaient à peine eu le temps de voir Gaelor, ces derniers temps… C’était la première fois qu’ils voyaient un bébé, du moins, à leur sens ! Quand Aelys était née, les jumeaux n’avaient que deux ans. Aussi, bien que leur sœur leur eut été présentée, ni Aedar, ni Saerelys n’en avaient gardé le moindre souvenir…

« Désolé Mère… On ne voulait pas le déranger, on te le jure. commença Aedar, serrant la main de sa sœur dans la sienne.
- Oui, on voulait juste lui dire bonjour… renchérit sa cadette, d’une petite voix.
- Ce n’est rien mes petits. assura Vaelya, se mettant à leur hauteur. Je suis heureuse de vous voir ici. Mais il faut laisser Gaelor dormir. L’Épreuve du Feu est toujours quelque chose de fatiguant, même pour nous. Vous pourrez le voir quand il sera réveillé, d’accord ? »

Les deux enfants hochèrent vigoureusement la tête, trop heureux d’avoir échappé à une punition. Comment pouvaient-ils savoir que Vaelya n’avait jamais eu l’intention de les punir, en réalité ? Comment pouvaient-ils savoir à quel point leur mère était fière de les voir ici, penchés sur le berceau de leur frère, sans la moindre animosité pour lui ? Comment pouvaient-ils savoir qu’à cet instant, elle y avait vu comme les prémices d’un apaisement réel pour leur famille, où Aedar et Saerelys ne craindraient pas d’être détrônés par plus jeunes ou plus vieux qu’eux, comme cela avait pu être le cas aux yeux de son propre père il y a de cela de nombreuses années déjà ?

« Venez, nous allons aller voir Aelys. Vous pourrez jouer avec elle pendant que Gaelor dort comme cela. proposa Vaelya, prenant chacun de ses enfants par un main et les guidant à l’extérieur de la chambre du nourrisson.
- Il y aura nos cousins aussi ? demanda Aedar, intéressé par le tour que prenait les choses.
- Hum… Cela peut s’arranger. » répondit sa mère, après avoir faussement hésité durant quelques instants, un sourire amusé aux lèvres.

Aedar échangea un regard avec sa jumelle à cette nouvelle. Saerelys ne savait pas quoi penser de cela, mais si son jumeau était là, rien ne pourrait lui arriver ! Et puis, il fallait qu’elle fasse bonne figure ! Riahenys n’avait pas eu peur de ses cousins, elle ! Et Père non plus, d’ailleurs ! Quant à Mère, elle les laissait toujours jouer avec eux sans y voir le moindre danger ! Comment le pourrait-elle ? C’était une Dame-Dragon après tout ! Comme elle plus tard ! Aussi offrit-elle un grand sourire à Aedar, qui le lui rendit immédiatement. Oui, Saerelys en avait la certitude. Tant qu’ils seraient ensemble, rien ne pourrait leur arriver.

Mois 5, An 1055.

« Qu’as-tu appris aujourd’hui, jeune fille ? » s’enquit Daela, tout en peignant la chevelure de sa petite-fille.

Saerelys porta l’un de ses index à ses lèvres, levant les yeux au plafond, visiblement plongée dans une profonde réflexion. Tapotant du bout du doigt ses lèvres, l’enfant ne pouvait que se demander ce qu’elle pouvait répondre à sa grand-mère. Sentant une pression derrière sa tête, la jeune fille comprit qu’elle devait la redresser, ce qu’elle fit avant de se replonger dans ses pensées. Aujourd’hui, elle avait encore appris beaucoup de chose, il est vrai. Plus qu’Aedar même, se plaisait-elle à penser, aussi bien pour s’amuser que pour taquiner son jumeau ! Leurs précepteurs avaient fini par leur faire cours ensemble, n’ayant pu remarquer à quel point les deux enfants étaient dissipés sans la présence de leur double. Mais cela, Saerelys ne pouvait pas le savoir. Elle était juste heureuse de pouvoir étudier en compagnie d’Aedar ! S’ils ne jouaient plus ensemble comme avant, ils continuaient de se voir ainsi !

« Hum… Beaucoup de choses, Grand-Mère ! s’exclama Saerelys, en levant d’un coup les bras, ce qui provoqua un léger soupir chez sa grand-mère, avant qu’elle ne rabaisse d’elle-même les bras de sa petite-fille, afin de poursuivre son minutieux ouvrage. Je pense que les précepteurs étaient satisfaits, comme pour Aedar ! » ajouta-t-elle, avec un grand sourire.

Suite à cela, l’enfant expliqua en détails la nature de ses apprentissages du jour à sa grand-mère, qui plus qu’absorbée par la coiffure de cette petite fille pour le moins gesticulante, se prêtait volontiers au jeu des questions. Saerelys aimait apprendre, c’était un fait. L’histoire, la géographie, les chiffres… Il en fallait beaucoup pour la rassasier à ce sujet ! Elle avait même appris à lire plutôt qu’Aedar, ce qui restait un grand sujet de taquineries entre eux !

« Et voilà jeune fille. Qu’en penses-tu ? » s’enquit sa Grand-Mère, coupant Saerelys dans son récit sur l’un de leurs ancêtres sénateurs.

Immédiatement, Saerelys stoppa son récit, s’intéressant de plus près à ce que sa Grand-Mère avait prit tant de temps à lui faire, plus encore avec son impressionnante capacité à ne pas rester en place. Avec toute la patience qui était la sienne, Daela avait tressé les cheveux argentés de sa petite-fille, les agrémentant ensuite d’un peigne d’or finement ciselé. L’enfant esquissa un grand sourire en se voyant ainsi parée. Sa Grand-Mère avait toujours eu des trésors fantastiques en sa possession ! Certains devaient même dater de plusieurs générations et peut-être même avaient-ils appartenu à Riahenys elle-même !

« Tu as des mains de Mage, Grand-Mère ! s’extasia l’enfant, en joignant ses propres mains sous son menton.
-  Je te remercie du compliment, jeune fille. Et si nous allions voir tes parents, qu’en penses-tu ? Ils doivent avoir achevé leur discussion avec vos précepteurs. »

Saerelys hocha la tête à cette idée, heureuse à la fois de pouvoir se montrer ainsi devant ses parents et peut-être son frère s’il les avait déjà rejoint, mais également d’en apprendre d’avantage sur ce que leurs précepteurs avaient pu dire sur elle et sur son jumeau ! Sautant sur ses jambes Saerelys accompagna donc sa grand-mère jusqu’au bureau de son père, fredonnant joyeusement avec cette insouciance dont seuls les enfants étaient capables. Saerelys ne se calma qu’une fois devant la porte. Lorsque Daela s’annonça et qu’on lui permit d’entrer, Saerelys prit une grande inspiration avant de la suivre. Père et Mère étaient assis côte à côte, échangeant déjà quelques mots avec Aedar. Cette première discussion cessa au moment de leur arrivée. Si Vaelya offrit un sourire sincère à Saerelys, la situation était différente pour ce qui était du père de l’enfant. S’il souriait, son sourire semblait d’avantage crispé.

Mais cela, Saerelys ne s’en rendit pas réellement compte. Comment pouvait-elle savoir que, si la discussion de leurs parents avec leurs précepteurs s’étaient déroulées pour le mieux, cela signifierait le pire pour elle d’ici quelques années ? Que désormais, ses connaissances et sa capacité d'apprentissage seraient épiées ? A cet instant, seul comptait pour elle le fait de rendre ses parents fiers des compétences et des connaissances qu’elle développait.

Mois 8, an 1057.

Trois cris simultanés s’élevèrent de la demeure ancestrales des Riahenor. Trois cris, dont un qui disparu presque immédiatement après avoir été poussé, puis à nouveau le silence dans la demeure. Sans doute ne s’agissait-il là que d’un rêve. Mais il n’en était rien. Saerelys vivait un réel cauchemar. Se débattant vivement contre ce Mage qui tentait de la maintenir en son pouvoir, essayant par tous les moyens de l’enchaîner, la jeune fille hurlait encore et encore, mais plus aucun son ne sortait de sa bouche, bâillonnée pour l’occasion, par crainte que, du haut de ses douze ans, ses cris n’ameutent ne réveillent le reste du palais.

Malgré que ses mots ne soient inaudibles, Saerelys hurlait, encore et toujours. Elle hurlait le nom de cette Mère qui ne pouvait pas l’entendre et qui vivait le pire à cet instant sans qu’elle ne puisse le savoir, de ce Père qui l’avait livrée à cet homme soi-disant pour son bien et pour celui de leur famille, de ce jumeau qui aurait tout fait pour la sauver des griffes de ce monstre mais qui ne pourrait jamais venir à son secours, de ce frère et de cette sœur qu’elle craignait ne jamais revoir. De ce dragon qui ne serait plus jamais le sien si elle n’arrivait pas à fuir. De cette ancêtre si lointaine dont elle ne serait plus jamais la semblable si on lui coupait ainsi les ailes.

Hélas, malgré les coups qu’elle essayait de porter, ces chaînes qu’elle esquiva un temps, rien n’y fit. Ce Mage qui lui avait déjà fait tant de mal en lui laissant l’espérance de voler de ses propres ailes arriva à ses fins. Enchaînée par cet acier dont seuls les siens avaient le secret, Saerelys n’avait plus que ses yeux pour pleurer et son âme pour crier, sa gorge ne parvenant plus à émettre le moindre son, comme brisée. Si l’homme lui ôta le bâillon, ce ne fut que pour lui faire ingérer une mixture immonde et sombre comme de l'onyx, dont le goût ressemblait d’avantage à celui du métal qu’à autre chose. Alors, Saerelys cessa de se débattre, ne comprenant pas elle-même ce qui lui arrivait. Ses jambes se dérobèrent alors sous elle et sous le poids de cet acier qu’elle ne parvenait plus à porter. Elle ne fut rattrapée que de justesse par le Mage qui se trouvait là, toujours à côté d’elle.

Les minutes qui passèrent ensuite furent des plus troubles pour Saerelys, qui peinait à garder sa conscience éveillée. Que pouvait-il bien se passer ? Elle avait la certitude qu’un second Mage était entré, avec quelque chose dans ses bras. Mais que cela pouvait-il bien être ? Sa tête lui faisait si mal et était si lourde… Et pourtant quelques bribes lui parvenaient, de temps à autre. Si seulement son esprit était clair, pour que la jeune fille puisse réellement en connaître la teneur...

« Elle est la seconde, comme elle. disait l’un.
- Bien, c’était la seule chose qui nous manquait. disait l’autre.
- Nous n’avons plus beaucoup de temps. reprenait le premier.
- Tout est prêt, n’aies crainte. Il ne nous reste plus qu’une chose à faire et nous pourrons procéder. Son sang est toujours chaud. C’est tout ce qui compte. »

Et d’autres choses encore, de plus en plus floues au fil des secondes. Saerelys tenta de se redresser sur ses mains. Sur quoi avait-elle bien pu être installée ? Ses doigts et ses paumes s’écorchaient presque sur ces roches qui dégageaient une certaine chaleur. Des roches volcaniques ? La jeune fille n’eut pas le temps de s’y intéresser d’avantage, ses mains se dérobant sous son poids. Fermant les yeux et s’attendant à un choc, Saerelys se sentit alors maintenue par des mains qui lui semblait avoir une force incroyable, comparée à la sienne. L’homme s’adressant à elle, Saerelys fit un effort qui lui paru surhumain pour tenter de l’écouter, rouvrant les yeux.

« Nous en avons bientôt terminé. Tout cela ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir pour toi. disait l’homme.
- Ne faites pas ça… Je vous en supplie… Ne le faites pas… murmurait Saerelys, sa voix chevrotante.
- Un potentiel comme le tien ne demande qu’à éclater au grand jour, Saerelys. Laisse-le se montrer et tu seras capable de grandes choses. Nous n’accueillons que trop peu de descendants de Riahenys dans nos rangs, et tu y seras la bienvenue.
- Riahenys… Elle ne voudrait pas cela… Elle voudrait que je vole… Comme elle... »

Ce furent les derniers mots prononcés par Saerelys avant qu'elle ne perde conscience. Aussi ne sut-elle jamais ce qui se produisit par la suite. Elle ne sut pas que le Mage la reposa délicatement sur cet amas de roches volcaniques qu’ils avaient déposé là plus tôt dans la journée, en prévision de ce qu’il devrait se passer ce soir. Elle ne sut pas qu’on leur avait offert l’une de ses sœurs tout juste née pour mener à bien leurs desseins. Elle ne sut pas que sa mère avait elle-même du être endormie peut après son accouchement, car elle aurait pu s’opposer à ce qu’on lui prenne sa dernière-née. Elle ne sut pas que cette pauvre âme innocente, née comme elle juste après une autre personne, fut sacrifiée en cette obscure nuit et que son sang fut porté aux flammes tout d’abord, emplissant la pièce où ils se trouvaient d’une odeur des plus âcres. Elle ne sut pas que des ombres se mirent à danser en ces lieux à cette occasion, alors que les Mages psalmodiaient afin de s’assurer leurs services. Elle ne sut pas que ces créatures venues des confins de la nuit se nourrirent elles-mêmes du sang de cette sœur qu’elle aurait pu tant aimer si les choses s’étaient déroulées différemment. Elle ne sut pas que ces créatures infâmes dansèrent autour d’elle, la frôlant, la griffant sans pour autant l’atteindre physiquement quand elles passaient près de son corps inerte. Elle ne sut pas que les Mages lui firent ingérer ce qui restait du liquide vital de cette pauvre petite chose qui n’avait même pas eu le temps de goûter à la vie.

Et pourtant, à l’intérieur, elle brûlait. Elle brûlait alors même que les pierres sur lesquelles elle reposait étaient encore tièdes. Elle brûlait à chacun des rugissements que poussait son dragon, emmené loin d’elle pour la sécurité de tous. Elle brûlait à chaque gorgée du sang qu’elle buvait sans pouvoir la recracher. Elle brûlait à chaque coup de griffes que ces ombres lui donnaient, arrachant petit à petit ce lien mental qui durait pourtant depuis des années. Elle brûlait, se tordait en tous sens, faisant bruisser ses chaînes encore et encore, cliquetantes, presque animées d’une vie propre depuis que les Mages avaient commencé leur macabre office. Une douleur infernale la consumait sans que Saerelys puisse y faire quoique ce soit. Elle était devenue la prisonnière, la victime, de son propre corps et des Mages dont elle rejoindrait les rangs en échange de son propre héritage…

Un brasier. Un réel brasier avait finit par l’envahir, réduisant en cendres chaque parcelle de son âme, réduisant à néant ce lien que seul le feu avait pu créer au commencement de son existence. Luttant à nouveau contre les ombres qui l’entourait et qu’elle percevait mêmes les yeux fermés, Saerelys poussa un cri terrible. Un cri qui aurait pu ébranler les murs de marbre de cette demeure pluriséculaire. Un cri qui chassa toute la chaleur des pierres qui se trouvaient sous le corps. Un cri qui en fit même fuir les ombres, conscientes d’avoir achevé leur œuvre. Un cri qui souffla même le brasero qui se tenait non loin. Un cri qui ne put que faire écho au rugissement atroce que poussa le dragon brutalement arraché de l’âme de celle qui aurait du partager une partie de son existence.

Puis, à nouveau le silence. Saerelys la Dame-Dragon n’était plus et ne serais jamais plus. Désormais, il n’en restait plus qu’une âme épuisée par la Magie. Une âme qui devrait apprendre à faire l’usage de l’art qui lui avait retiré ce qu’elle avait de plus précieux au monde, son deuxième jumeau, celui qui aurait pu lui permettre mille et une merveilles…

Saerelys ne retrouva ses esprits qu’une journée plus tard. Le regard vide, fantomatique, une âme lésée incapable de faire mouvoir son enveloppe de chair à nouveau. Tel était le coût de la sang-magie. Tel était le coup de cette vie qu’elle n’aurait jamais du avoir. Tel était le coup du sacrifice de cette sœur qui ne sentirait jamais la douceur du soleil sur sa peau et qui ne goûterait plus jamais à l’air...

Mois 8, an 1057.

Prostrée, Saerelys serrait contre elle l’oreiller qui aurait du se trouver sous sa tête en temps normal. Pâle comme la mort elle-même, la jeune fille bredouillait des propos que même elle ne comprenait pas. Elle s’était réveillée ici, dans sa chambre, il y a à peine quelques jours. Dès lors, elle n’avait plus bougé. Si son absence avait été remarquée au Baptême du Feu du nouvel enfant de ses parents, ces derniers avaient sans doute trouvé un prétexte pour l’expliquer car personne ne semblait s’être posé de questions. Les seules personnes qui lui rendaient visite était en effet sa grand-mère, qui lui ramenait de la nourriture à laquelle elle ne touchait jamais, sa Mère, et bien sûr Aedar. Les plus jeunes n'étaient sans doute pas autorisés à la voir. Malgré les plateaux de nourriture que sa Grand-Mère lui ramenait, elle n’avait pas faim… Pas avec ce brasier qui animait parfois encore ses veines…

Un courant d’air traversa alors la pièce, faisant frisonner la jeune fille malgré ce feu qui lui rongeait la chair. S’enveloppant dans sa couverture au point d’en faire disparaître sa tête sous l’étoffe. Sursautant lorsque son habituel plateau métallique fut posé sur le meuble le plus proche, Saerelys ne sortit pourtant pas de son cocon pour autant. Si elle voulut fermer les yeux en attendant que sa grand-mère ne quitte les lieux, Saerelys n’en eut cependant pas le courage. A chaque fois qu’elle cherchait le sommeil ou qu’elle tentait juste de fuir la réalité quelques instants, des ombres dansaient devant son regard. A chaque fois, ce goût métallique lui venait en bouche, lui donnant la nausée. Mais ce n’était rien face à ce vide qui creusait son cœur…

C’est alors qu’elle ressentit comme une présence. Une main se saisit de l’étoffe, la retirant doucement. Saerelys n’opposa cependant pas de résistance, n’en ayant pas la force. Ouvrant les yeux, la jeune fille ne put que remarquer Aedar, penché sur elle, la mine grave. Saerelys ne l’avait que rarement vu ainsi. Déglutissant difficilement, Saerelys ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. C’est alors que son frère la saisit en-dessous des épaules, l’asseyant. Une véritable poupée de tissu, comme Aelys se plaisait à les détester…

« Saerelys, c’est moi, Aedar. Tu me reconnais ? s’enquit son jumeau, dans cette langue qu’ils avaient inventé au fil des années.
- … Ou… Oui… répondit-elle, après avoir rassemblé ses pensées pour retrouver ces mots qu’eux-seuls connaissaient.
- Tu m’as fait peur ! s’exclama Aedar. Ça fait des jours que tu ne t’aies pas levée ! Comment veux-tu que je fasse pour survivre aux cours tout seul, moi ? Il n’y a personne pour me sauver quand je ne trouve pas de réponse à leurs questions ! »

Saerelys se surprit à sourire à ces paroles. Aedar se lova contre elle après s’être assuré que sa jumelle était bien installée. Tendant la main vers le plateau, il en ramena un morceau de pain. Le coupant en plusieurs plus petits morceaux, il en tendit un à sa jumelle. Sur un ton plus dur, son aîné lui lança :

« Une bouchée pour toi et une pour moi. C’est équitable, tu ne trouves pas ?
- … Tu ne devrais pas être ici… bredouilla la jeune fille, mangeant sans grande conviction.
- Où veux-tu que j’aille ? Tu es ici, alors j’y serais également.
- Aedar… souffla Saerelys, déglutissant difficilement. On… On ne volera jamais ensemble… lui rappela sa sœur, reprenant leurs conversations précédentes.
-  Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu penses vraiment que mon dragon ne pourra pas te porter ! Il est immense et fort, tu verras ! On volera ensemble, je te tiendrai ! Tu n’auras pas à avoir peur !
- Aedar... »

Saerelys ne pouvait plus retenir ses larmes, ne sachant s’il s’agissait-là de larmes de joie ou de tristesse. Pleurant contre son jumeau, la jeune fille sentit son étreinte se resserrer autour d’elle. On ne lui avait pas laissé le choix. Elle n’était plus rien. Et si ce n’était pas aujourd’hui, cela serait demain. Ne disait-on pas que les Mages finissaient souvent par perdre l’esprit ? Elle ne voulait pas de cela. Elle ne l’avait jamais voulu. Tout ce qu’elle voulait, c’était voler avec Aedar et avec Aelys et Gaelor lorsqu’ils en auraient eu l’âge. Voler sur ces dragons qu’on disait doter d’une fureur extraordinaire, mais qu’elle n’aurait pas eu peur de dompter. Sans doute même en aurait-elle pu en rire.

Mais ce rêve n’était plus qu’un lointain souvenir. Son dos lui brûlait de cette absence d’ailes. Et que dire de ces ombres qui envahissaient son esprit ? Et si elle finissait folle de cette absence, de ce dragon qui hantait une grande partie de ses pensées ? Qu’allait-elle faire ? Qu’allait-elle faire, du haut de ses douze ans ? Elle ne devrait pas avoir de telles choses à l’esprit… Et pourtant…

« Aedar… Aedar… Il faut que tu me fasses une promesse… Si tu m’aimes ne serait-ce qu’assez pour cela...
- Saerelys, que racontes-tu ? Tu sais bien que tu peux me faire confiance !
- Si je deviens Mage… Saerelys secoua la tête. Quand je serais Mage… Si tu vois que je tourne mal… Je t’en supplie… Tues-moi avant que je vous fasse du mal… Je t’en supplie mon frère… Je t’en supplie… Ne me laisse pas devenir un monstre… Ne me laisse pas le devenir... »

Devant les larmes de sa sœur et cet aveu, Aedar resta interdit. Et pourtant, Saerelys répétait toujours ces mots, les enfonçant d’avantage dans son esprit encore et encore. Aussi, hocha-t-il la tête lentement, espérant apaiser sa cadette de quelques minutes, bien que ne pouvant pas imaginer un seul instant qu’une telle chose soit possible. Saerelys était sa jumelle. Il la connaissait par cœur et jamais elle ne pourrait songer à faire le mal autour d’elle. Il en avait la certitude.

Mois 8, semaine 3, an 1057.

« Saerelys, regarde ce que nous t’avons apporté ! »

Saerelys se redressa difficilement dans son lit, s’appuyant sur ses mains encore tremblantes pour s’asseoir. Aedar se rapprocha de son lit, tenant un paquet d’étoffe, un grand sourire aux lèvres. Aelys et Gaelor se trouvaient dans son sillage, la petite fille tenant par la main leur plus jeune frère. Ils étaient tous radieux, comparés à elle… La jeune fille fit cependant en sorte de faire bonne figure en les voyant. Depuis cette nuit où son dragon lui avait été arraché, elle ne sortait guère de sa chambre, il est vrai. Et dire que cela faisait déjà une semaine… Une semaine qu’elle ne sentait plus cette grandiose créature qui lui avait pourtant été offerte dès sa naissance... La fatigue la reprenait souvent. Aussi ne restait-elle jamais loin de son lit. Son précepteur venait même la voir ici, s’asseyant à côté de son lit ou à côté de son bureau lorsqu’elle en avait la force.

Et depuis deux jours maintenant, une autre personne lui rendait visite. Il s’agissait d’une femme, une dénommée Mealys, que sa mère lui avait présenté comme étant une Mage envoyée par le Collège à la demande sa famille. Une Mage que Saerelys s’était retenue de renvoyer dès sa mère partie. N’en avait-elle pas le pouvoir ? N’avait-elle pas assez souffert à cause d’eux ? Cette femme avait eu de la chance qu’elle soit si faible… Elle n’avait pu que l’écouter, ne pouvant point lui fausser compagnie. Et dire qu’elle venait ici une fois par jour… Au moins, avec sa fratrie avec elle, elle n’oserait point les déranger…

« Que se passe-t-il ?
- Attends, grande sœur. On te montrera, promis ! Mais il faut que tu t’installes bien ! Tu as mangé, tu as bu ? demanda Aelys, en agitant sa main libre.
- Je… Eh bien…
- Mère sera mécontente de l’apprendre… remarqua l’enfant, attristée. Quand est-ce que tu pourras revenir jouer avec nous ? On s’ennuie ! Personne n’a le temps de nous raconter des histoires comme toi ! Et tu m'avais dit que tu m'apprendrais à danser !
- Aelys... Viens là. »

Saerelys offrit un pâle sourire à sa cadette, tendant sa main vers elle. Aelys contourna le lit, toujours en compagnie de Gaelor. Grimpant dans le lit et aidant leur plus jeune frère à faire de même, Aelys se lova ensuite contre sa sœur aînée, imitée de près par Gaelor. Leur aînée esquissa un sourire à cette vision. Ces deux-là ne faisaient que s’imiter, se mimer. A croire qu’ils ne faisaient que répéter le schéma que son jumeau et elle avaient instauré ? Aedar, quant à lui, resta là où il était, souriant, amusé par cette scène sans doute. S’amusant avec les cheveux d’Aelys d’une main, Saerelys sonda son regard, se demandant bien à quoi son jumeau pouvait penser. N’en pouvant plus d’attendre, la jeune fille finit par l’interroger :

« Mon frère, que me caches-tu donc ?
- Nous avons quelqu’un à te présenter, Saerelys. Mère voulait attendre que tu te sentes mieux, avant de le faire et elle pense que le moment est venu. D’ailleurs, Aelys a raison. Tu ferais mieux de vider un peu ce plateau. Il ne faudrait pas la mettre de mauvaise humeur, tu ne crois pas ?
- Bien, bien… » capitula Saerelys.

Alors que son frère s’installait aussi dans son lit, la jeune fille tendit la main vers son plateau, se saisissant de la coupe qu’il contenait. Elle en vida le contenu progressivement, appréciant le goût sucré de la boisson qui s’y trouvait. Elle grignota ensuite quelques morceaux de fruits, n’hésitant pas à mettre à contribution Aelys et Gaelor qui semblaient porter un grand intérêt à ce que leur aînée mangeait. Il y en avait bien trop pour une seule personne, de toute manière. Toujours est-il que si le plateau ne fut pas totalement vidé au final, il semblait l’être suffisamment aux yeux de la jeune fille.

« La situation vous semble-t-elle plus correcte à présent ? s’enquit Saerelys, en indiquant le plateau à ses frères et à sa sœur.
- Mère sera contente de voir que tu vas mieux ! s’exclama Gaelor. Elle a eu très peur, tu sais ?
- Gaelor, on a dit qu’on en parlerait pas ! piailla Aelys, en donnant un coup de coude à son frère. Ça devait rester entre toi et moi !
- Du calme tous les deux. tempéra Aedar, en adressant un regard aux deux plus jeunes, avant de le porter sur sa jumelle. Sae…
- Ce n’est rien… Je… Je suis désolée…
- Tu n’as pas à l’être, Saerelys. »

Reconnaissant la voix de leur mère, les quatre enfants se tournèrent vers elle. Qu’elle lui semblait pâle. Saerelys ne se souvenait pas de l’avoir vue ainsi auparavant. Était-ce de sa faute ? Le cœur de la jeune fille se serra à cette pensée. Quand bien même sa mère ne semblait pas voir les choses de cette manière, sa santé la préoccupait bien assez pour agir sur son propre état… Vaelya s’approcha d’un pas qui semblait lourd à sa fille, là où il était si léger en temps normal.

« Mes enfants, avez-vous présenté à votre sœur la nouvelle-venue dans notre famille ? s’enquit Vaelya, en s’installant sur la chaise laissée vacante près du lit de sa fille.
- Pas encore Mère. avoua Aedar. Mais tu tombes à point nommé ! Saerelys, je te présente notre petite sœur, Rhaelys ! »

Tendant ses bras dans la direction de sa jumelle, Saerelys se pencha difficilement dans sa direction. Emmaillotée dans une étoffe colorée, un nourrisson dormait à poings fermés. A cette vision, la jeune fille fut prise de sentiments contraires, presque de vertiges. Aussi préféra-t-elle se reculer, se calant convenablement dans ses oreillers. Regardant ses mains quelques instants, la jeune fille ne pouvait que s’interroger. Elle était à la fois attirée par cette petite et d’un autre côté… Elle ne voulait que la repousser. Un profond dégoût la prenait à la vision de cette créature pourtant si innocence…

« Saerelys ? Quelque chose ne va pas ? s’enquit Aedar, qui lui tendait toujours Rhaelys. Tu ne veux pas la prendre un peu pour la voir de plus près ?
- Je… Je… J’ai peur d’être trop faible pour la tenir… bredouilla Saerelys. Je n’aimerai pas lui faire de mal…
- Ce n’est rien, ma fille. Rhaelys ne t’en tiendra pas rigueur. » lui assura leur mère, sur un ton doux.

Saelerys hocha la tête, penaude. Pourquoi ressentait-elle cela ? Cela ne lui était pas arrivé avec Gaelor… Bien sûr, elle avait eu peur de lui faire mal, mais il était si petit au début… Même Aedar avait eu peur de le blesser sans même le vouloir. Mais là, c’était différent… Totalement différent… Elle avait l’impression que ses mains la brûlaient, lorsqu’elle les approchait de Rhaelys.

Mois 12, an 1057.

Le Collège des Mages. Telle serait sa destinée à présent. Saerelys avait toujours du mal à l’accepter. De temps à autre, son regard se portait sur ces dragons qui fendaient le ciel, cherchant instinctivement le sien. Son cœur se serra à cette pensée. Plus jamais elle ne l’apercevrait, sans doute. Prenant une grande inspiration pour refréner un possible sanglot, la jeune fille redressa la tête. Elle était Saerelys Riahenor, descendante de Riahenys, fondatrice de leur belle Valyria. Et elle ne volerait jamais. Les Dieux en avaient décidé ainsi. Les Dieux ne se trompaient jamais, contrairement à cet homme qui n’avait pas été capable de discerner sa destinée de celle de son frère.

« Es-tu prête, Saerelys ? s’enquit la Mage qui l’accompagnait.
- Je le pense, Mealys. répondit la jeune fille. Mais douze ans, n’est-ce pas jeune ?
- Pour toi ? Je ne le pense pas. Tu verras, tu te sentiras rapidement à ta place ici. Tu pourras exploiter ton savoir dans toutes ses largeurs.
- Je l’espère… » murmura Saerelys.

Père avait demandé à la voir avant qu’elle ne quitte leur demeure. Fébrile, Saerelys avait accepté. Ne jamais contredire Père. Il s’agissait-là d’une règle d’or. Aussi, la jeune fille l’avait écouté, lui faisait la promesse de ne pas faire honte à leur famille, de se montrer à la hauteur. Père en avait semblé satisfait. C’était là le plus important.

Saerelys la Dame-Dragon n’existait plus et n’aurait jamais du exister. Saerelys la Mage, descendante de Riahenys, la remplacerait. Aussi, c’est d’un pas confiant que Saerelys entra au Collège, oubliant l’espace d’un instant les rugissements que poussaient de temps à autres les dragons et le bruit de leurs ailes.

Mois 11, An 1060.

Du haut de ses quinze ans, Saerelys étudiait. Plongée dans plusieurs rouleaux qu’elle semblait consulter parfois simultanément, la jeune fille découvrait encore et toujours ces arts qu’elle serait amenée à maîtriser, si les Dieux le voulait. Trois ans qu’elle était là. Douée, sans doute l’était-elle. La jeune fille nourrissait en effet l’espoir de passer prochainement au deuxième cercle. N’était-elle pas entrée plus tôt au Collège de part son potentiel ? Elle ne devait pas déroger à sa réputation toute faite ! Il ne s’agirait-là que du premier échelon vers les autres cercles et vers ce qu’elle serait peut-être un jour. Une Mage accomplie, rompue aux arts qu’importe leur nature. Une Mage qui ferait la fierté de Valyria, de sa famille. De Riahenys, et même des Dieux ! C’était bien là tout ce qui pouvait lui rester !

« Encore en train de travailler, Saerelys ? lui demanda Mealys, en se penchant sur elle et sur les rouleaux, les étudiant rapidement d’un regard.
- Encore et toujours. répondit l’intéressée. N’est-ce pas la raison de ma présence parmi les novices et au Collège ? demanda-t-elle à son tour, sous le couvert de l’humour.
- Il est vrai. Poursuis ainsi. Peut-être as-tu besoin d’autres rouleaux ou de d'autres parchemins ?
- Hum… Cela pourrait m’intéresser, en effet… avoua la jeune fille, tout sourire, tapotant l’une de ses joues du bout de ses doigts. Qu’as-tu à me proposer ?
- Beaucoup de choses, je le pense. avoua la femme, posant ses mains sur l’épaule de cette jeune fille qu’elle avait rencontrée brisée il y a quelques années. Le deuxième cercle demande une rigueur comme celle dont tu sembles faire preuve. Tes précepteurs ne nous avaient pas menti. »

Saerelys esquissa un sourire en attendant ce compliment à peine voilé. Si danser était l'une de ses passions, elle se révélait d'ailleurs assez douée à ce sujet, étudier en était une autre. Sans doute était-elle faite pour cela. Pour le moment, son apprentissage au Collège ressemblait beaucoup à ses anciens cours en compagnie de ses précepteurs. Mais bientôt… Les choses sérieuses débuteraient. Et elle devrait se montrer prête pour cela.

Mois 10, an 1061.

Meleys les avaient unis. Saerelys esquissa un sourire à cette pensée, oubliant quelques instants le rouleau sur les runes qui se trouvait devant elle et les autres problèmes qui traversaient parfois son esprit. Aedar lui appartenait plus qu’hier, et elle était sienne désormais. Une fois de plus, leurs destins avaient été liés. Il ne manquerait plus que la bénédiction de Vermax, et tout serait parfait. Mais cela attendrait encore un peu. Aedar et elle en avaient convenu ainsi. Leurs fiançailles pouvaient bien durer, après tout. Personne ne pourrait défaire leur lien. Personne. Pas alors qu’elle était née quelques minutes après lui.

Portant instinctivement sa main au niveau de sa gorge, Saerelys retrouva rapidement le contact familier de ses doigts contre le collier d’acier valyrien finement façonné de manière à imiter le corps d’un dragon lové autour de son cou, l’étreignant de ses ailes. Après leurs fiançailles, son frère lui avait fait ce présent, arguant que cela lui permettrait d’être avec elle quand bien même elle devait rester au Collège, et qu’ainsi, jamais elle ne pourrait l’oublier. Et elle n’avait pu que répliquer que cela était tout simplement impossible. Saerelys avait longuement observé ce présent, à la fois discret, fin mais si précieux. Ici et là, le torque était incrusté de pierreries dont la couleur rappelait le dragon de son jumeau. Ce n’était pas son dragon. C’était leur dragon. Là était toute la nuance. Un dragon que Saerelys portait fièrement jour après jour. Un dragon d’acier qui lui rappelait Aedar alors que son jumeau était protégé par une créature au sang de feu.

Enroulant délicatement le rouleau qu’elle étudiait auparavant, décidée à passer à autre chose l’espace de quelques minutes, Saerelys se saisit ensuite de sa plume. La trempant dans son encrier, la jeune femme veilla à ôter le surplus d’encre de sa pointe. Puis, délicatement, la novice traça les premiers caractères qui lui venaient à l’esprit. Écrire une lettre à Aedar relevait toujours d’une certaine souplesse mentale. En effet, les jumeaux ne s’écrivaient que rarement dans la langue communément parlée en ces lieux. Pourquoi le faire alors qu’ils avaient fini par créer leur propre langage à force de se côtoyer ? Pourquoi prendre le risque qu’une personne puisse lire leurs états d’âmes alors qu’ils avaient un moyen d’éviter une telle chose ? Dans les faits, sans doute ne s’agissait-il là que d’une précaution.

‘’ A mon frère, mon double,

Je ne puis te cacher que tes dernières lettres m’ont quelque peu troublée. Moi qui pensait nos problèmes derrière nous au sujet de nos fiançailles et du reste. J’aurai tant voulu t’accompagner pour cette discussion avec nos parents. Hélas, cela fut impossible pour des raisons que tu ne connais que trop bien. Je ne peux que prier pour que tout se soit bien passé pour toi. Vermax peut sans doute nous attendre encore un peu. Nos Dieux savent mieux que quiconque qu’il est impossible de briser notre lien. Il dure depuis trop longtemps pour cela.
J’aimerai tant pouvoir me dire que d’ici un an ou deux, nous pourrons accéder à leur requête et célébrer ce mariage qui nous attend. Mais je ne peux le permettre dans l’état actuel des choses… Je sais que tu le comprends, Aedar. Sans doute es-tu l’un des seuls à qui j’oserai avouer mes craintes à ce sujet… Et à pouvoir les comprendre. Fais-moi parvenir de tes nouvelles au plus vite si tu le peux. Si tes mots n’ont pas atteint leur cible, peut-être que les miens auront plus d’effets. Après tout, qui pourrait m’en vouloir de nourrir le souhait d’étudier d’avantage avant de me consacrer à d’autres choses ? N’ai-je pas été envoyée au Collège pour cela après tout ?

J’espère recevoir rapidement de tes nouvelles, mon frère. Je m’excuse pour cette lettre des plus courtes, mais je dois avouer qu’avec tes précédents propos, mon esprit n’est pas des plus sereins. Mais je te fais la promesse de me rattraper la prochaine fois. Portes-toi bien, Aedar et passe le bonjour à notre famille. Vous me manquez tous terriblement.

Ta jumelle, Saerelys. ‘’

Reposant sa plume, Saerelys poussa un soupir, se massant les tempes. La vérité, seul Aedar la connaissait. Si leur jeunesse ne laissait qu’entendre que leur union pouvait attendre, malgré leur rang dans leur famille, il y avait autre chose. Saerelys aimait ce savoir que le Collège lui enseignait. Plus encore depuis qu’elle avait atteint le Deuxième Cercle, il y a de cela quelques mois maintenant. Mais elle n’en oubliait pas pour autant tout ce que cela avait pu lui coûter et lui coûterait. Et elle n’oubliait pas le prix de cette Magie qui coulait en elle. Aussi attendraient-ils encore quelques années si on le leur permettait. Quelques années durant lesquelles Saerelys ferait ses preuves parmi les novices, puis parmi les Mages si les Dieux le voulaient. Et seulement après cela, après s’être assurée que les effets de la Magie sur son esprit ne seraient pas trop importants, peut-être pourraient-ils allaient prier Vermax ensemble.

Saerelys ne pouvait que prier pour cela.

Mois 3, an 1062.

Aedar partait. Telle était la dure, la froide vérité à laquelle Saerelys faisait face. Lâchant la missive qu’elle tenait, la jeune femme retient difficilement ses larmes, bien qu’elle fusse seule à cet instant. Il partait. Il partait combattre. Du haut de ses dix-sept années, la guerre n’était encore pour elle qu’un mot et rien de plus. Le fait que son frère ait décidé de se joindre aux troupes ne la rendait que plus réelle encore, plus affreuse. Il partait. Il partait avec leur père et certains de leurs cousins. Saerelys avait l’impression de suffoquer à cette pensée. La jeune femme avait l’impression que son cœur était pris dans un étau qui se resserrait d’avantage à chaque seconde, inexorablement.

La guerre était là et seuls les Dieux pouvaient savoir combien de temps elle pourrait durer et qui en reviendrait. Tremblante, Saerelys récupéra la lettre, la portant à nouveau à sa connaissance. Aedar semblait si confiant. La jeune femme avait portant l’impression qu’il ne s’agissait-là que d’une façade pour la rassurer, pour apaiser sa peine. Si seulement elle avait pu sonder son regard pour infirmer ou affirmer ses doutes… Si seulement elle pouvait l’étreindre une dernière fois, si seulement… Saerelys ferma les yeux. Combien de temps faudrait-il pour qu’ils soient à nouveau réunis ? Le seraient-ils ? Comment ne pas craindre que le pire puisse se produire ?

Ravalant un sanglot et essuya prestement les larmes qui perlaient de ses yeux, menaçant de se répandre sur ses joues, Saerelys reprit contact avec la réalité. Les mots de son frère dansaient devant ses yeux, se mêlant, se distordant mais rappelant toujours à la jeune femme la terrible réalité qu’ils décrivaient. La jeune femme relisait encore et encore les derniers paragraphes écris de cette main qu'elle ne connaissait que trop bien. La vérité. Cela ne pouvait qu'être la vérité, hélas...

‘’ Nous ne pouvons pas les laisser détruire ce que Riahenys a permis de construire. Elle aurait sans doute été la première à mener son dragon à la bataille. Nous devons faire de même avec ses descendants. Il s’agit de notre devoir, Sae. Au fond de toi, tu le sais aussi bien que moi. Le danger est sans aucun doute réel mais nous nous devons de l’affronter. Les Dieux nous ont fait naître ensemble, ma sœur. Ils ne nous séparerons pas aussi facilement. Attends-moi et je reviendrai. Attends-moi et nous serons réunis.
Je suis désolé de te demander quelque chose après cette nouvelle que je viens de t’annoncer. Sans doute te semblera-t-elle difficile à mettre en œuvre, mais je partirai le cœur plus léger en sachant que tu veilleras sur Aelys, Gaelor et Rhaelys durant mon absence. Si Aelys prend son rôle d’aînée très à cœur vis-à-vis de nos cadets, je pense que ta tempérance lui ferait le plus grand bien.  Je ne veux pas que tu restes seule avec tes pensées, Saerelys. Écris leur comme tu l’as toujours fait. Écris leur même plus si cela te semble nécessaire. Prend des nouvelles de Mère et de Grand-Mère également. S’il te plaît. Ne reste pas dans l’obscurité. Tu ne le peux pas et je ne le souhaite pas. ‘’

Tout cela, Searelys le savait déjà, Aedar avait vu juste. Elle ne le savait que trop bien. Peut-être même aurait-elle suivi son frère sans hésiter d’une manière ou d’une autre si elle avait encore ses ailes. Mais ce n’était pas le cas. Elle devrait rester ici, à compulser des rouleaux et des ouvrages, à prendre soin des leurs comme elle le pourrait, à apprendre pour le bien de Valyria et prier pour que ce double auquel elle tenait tant revienne indemne de ces combats qui s’annonçaient… Si seulement la Magie n’était pas si coûteuse, peut-être aurait-elle pu faire quelque chose… Pour lui, pour leur père, pour leurs cousins. Pour leurs dragons.

Mois 6, an 1064.

‘’ A mon jumeau, mon double.

Sans doute trouveras-tu cette initiative grotesque à ton retour. Cette guerre dure encore et encore, pour notre malheur à tous. Aussi avais-je besoin de me confier à toi, bien que tu ne sois pas là. J’aimerai te faire lire tout ce que j’ai écris à ton absence. Ainsi, nous nous retrouverons et tu serais au fait de tout ce qu’il s’est passé en ton absence. J’ai tant de choses à te dire. En ce jour, nos sœurs et notre frère se portent pour le mieux. Si la guerre est là, Aelys, Gaelor et moi tentons de la faire oublier à Rhaelys, bien que je ne puisse pas être à leurs côtés. Elle n’a que sept ans et n’a pas à s’inquiéter comme nous. Aelys dit qu’elle apprécie lorsqu’elle lui lit les lettres que je peux lui envoyer. On dirait que rien ne peut l’atteindre ! Je pense qu’elle ressemblera beaucoup à Aelys, quand elle sera plus âgée ! Elle veut déjà que je lui apprenne à danser quand il me sera possible de rentrer dans notre chère demeure, rend-toi compte ! Nous avons tous des dragons agités en nous, il semblerait !
Mère et Grand-Mère se portent aussi pour le mieux. Elles arrivent à maintenir toutes nos affaires en ordre, pour ce que j’en sais, malgré l’absence de Père. Au moins retrouvera-t-il tout en ordre quand vous serez de retour, avec nos cousins. Je ne peux que prier pour cela. Notre château n’est plus le même depuis votre départ, Aelys et Gaelor ne cessent de me le rappeler dans leurs lettres... Pour ma part, je n’ai rien à t’apprendre, je pense. Le Collège reste le Collège, l’apprentissage reste l’apprentissage. Seules mes prières se font plus fréquentes.

Au sujet de Collège, je me dois de partager une grande nouvelle avec toi, mon frère ! Le Troisième Cercle me tend les bras ! Je serais bientôt plus Mage que novice, rends-toi compte ! Cela signifie également qu’il me sera possible d’aider plus efficacement Mère et Grand-Mère ! J’aimerai tellement pouvoir te le dire en face dès maintenant ! J’en ai encore la tête qui tourne ! Dans quelle spécialité me vois-tu, d’ici quelques années ? La guérison, les runes ? La pyromancie peut-être ! J’ai tellement hâte de pouvoir t’en reparler à nouveau ! Père voudra sans doute savoir aussi, je le sais. Peut-être a-t-il une meilleure idée que moi à ce sujet. Sans doute voudra-t-il se pencher sur la question à son retour. Mealys me voit d’avantage pyromancienne ou adepte des runes. Mes amis ont d’autres idées sur la question et je dois avouer que nous débattons beaucoup sur ces spécialités lorsque nous en avons l’occasion. Elle a peut-être raison. Il y a tellement de possibilités… Mais il ne faudrait pas en oublier la prudence, comme tu le sais si bien. J’ai notre promesse gravée dans mon âme. Et je ferai tout pour que tu ne sois pas obligé de la respecter, mon frère.

Tu me manques terriblement.

Saerelys, ta sœur. ‘’

Mois 10, an 1064.

Le Troisième Cercle. Elle avait atteint le Troisième Cercle. Saerelys avait encore tant de mal à se rendre compte de ce rêve qui devenait petit à petit réalité. Lorsqu’elle était entrée au Collège il y a de cela sept ans, cela lui semblait si lointain… Le Troisième Cercle puis  le Quatrième. Et là, là seulement, elle serait considérée comme une Mage de leur si belle Valyria. Le Troisième Cercle était celui de tous les possibles, où il fallait se former avec encore d’avantage d’ardeur qu’auparavant et trouver sa voie. Il s’agissait également d’un retour à la liberté, aux yeux de nombreux futurs Mages. Le Collège laissait en effet une plus grande liberté aux personnes comme elle. Et Saerelys mentirait en disant qu’elle n’en avait pas profité.

Retrouver plus souvent Mère et Grand-Mère lui avait fait le plus grand des biens. Et que dire de ses retrouvailles avec Aelys, Gaelor et Rhaelys ? La première l’avait étreinte avec une telle force que Saerelys en avait gardé des douleurs aux côtes plusieurs jours durant ! Gaelor s’était fait un peu plus discret. Il avait atteint cet âge où il commençait à se considérer d’avantage comme un homme que comme un enfant, du haut de ses quatorze ans. Et que dire de Rhaelys ? La petite ne l’avait presque jamais vue, Saerelys étant entrée au Collège peut de temps après sa naissance. Leurs seuls souvenirs en commun remontaient à ces quelques grands événements auxquels la novice avait pu participer, quittant de ce fait le Collège pour quelques temps. Et pourtant, malgré tout cela, les choses s’étaient faites naturellement, comme si elles ne s’étaient jamais quittées. Aelys lui avait alors confié qu’elle n’avait pas arrêté de parler à leur cadette de leur aînée. Un acte qui n’avait pu qu’émouvoir Saerelys, il est vrai. Devant un tel aveu, la future Mage n’avait pu que remercier sa cadette, lui assurant qu’elle ne devrait plus agir ainsi à présent. Si elle restait attachée au Collège, elle était désormais bien plus libre de ses mouvements et jamais plus Rhaelys ne pourrait l’oublier.

Portant à nouveau son regard sur le rouleau ouvert en face d’elle, la jeune femme en reprit la lecture. Plus le temps passait et plus son apprentissage avançait. De nouvelles questions se posaient encore et toujours. Elles étaient même plus nombreuses qu’auparavant. Si la Magie était un apprentissage long ( Ne disait-on pas qu’il durait même toute une vie ? ) et complexe, Saerelys savait qu’il lui faudrait faire des choix, à un moment donné. Il y avait tant de possibilités. Guérison, incantation runique, Pyromancie… A moins qu’elle ne se tourne plutôt vers la lecture des flammes, douce ironie s’il en est pour elle ? Les chemins de la Magie étaient tortueux, il est vrai. Mais n’était-elle pas faite pour cela, à défaut de pouvoir profiter des ailes d’un dragon ?

« Saerelys, Mère te demande ! »

Reposant sa plume, l’intéressée tourna la tête dans la direction d’Aelys. La jeune fille lui offrit un sourire radieux. En retour, Saerelys ne put que pouffer en voyant la mine de sa cadette. Avec sa chevelure ébouriffée et l’état de sa tenue, il n’y avait pas de doute possible ! Aelys revenait d’une promenade aérienne ! Se levant, la jeune femme observa sa sœur sous toutes les coutures, ce qui lui valu un rire de la plus jeune. Ce n’est qu’après cela que Saerelys jugea bon de répondre à la nouvelle-venue.

« Et c’est ainsi que tu t’es présentée à notre Mère ? Tu as beaucoup de courage, Aelys ! s’exclama Saerelys, en riant.
- Pour être totalement franche avec toi, je ne suis pas sûre qu’elle ait eu le temps de voir l’ampleur des dégâts ! Aussi te serais-je reconnaissante de me laisser me cacher ici quelques temps ! ironisa sa cadette.
- Cette pièce est tout à toi mais n’en profite pas pour fouiner, tu sais que je le saurai ! répondit la future Mage, un sourire en coin.
- C’est mal me connaître ! contra sa cadette, faussement renfrognée. Mais tu ferais mieux de te dépêcher, ma sœur. Mère t’attend dans le bureau de Père avec Grand-Mère ! Et tu sais qu’elle déteste attendre ! » lui fit-elle remarquer, un sourire angélique aux lèvres.

Saerelys poussa un soupir faussement exaspéré. Se saisissant du rouleau qu’elle était en train d’étudier et l’enroulant à nouveau avec ses propres notes à l’intérieur, la jeune femme quitta la pièce, sa sœur fermant la porte derrière elle. Lors de sa précédente visite, Mère lui avait fait part de son envie de la voir un jour prochain, afin de l’entretenir sur certains sujets concernant leur famille. Saerelys n’avait pu qu’accepter et était donc revenue la voir comme elle l’avait demandé et n’avait rejoint sa chambre pour étudier un peu qu’en l’attendant. Mère était une personne des plus occupées, depuis le début de la guerre.

Père, comme de nombreux hommes de leur famille, avait du quitter Valyria pour la défendre. Dès lors, les femmes régnaient en maîtresses en ces lieux. Riahenys n’était-elle pas la seule fondatrice du trio qui avait donné le jour à Valyria ? Il ne fallait pas voir en elles des âmes simplettes… Aussi, c’est la tête haute que Saerelys entra dans le bureau d’habitude occupé par son père. Tout y était rangé avec une grande rigueur, si ce n’était qu’une important paperasse avait été étalée sur le bureau derrière lequel sa mère et sa grand-mère se trouvaient toutes les deux, penchées sur les affaires urgentes que leur famille devait traiter même dans les temps actuels.

« Mère, Grand-Mère, veuillez m’excusez pour mon retard. L’étude de la Magie me fait souvent perdre la notion du temps. avoua Saerelys avec un sourire lumineux. Quelles sont les affaires du jour ? »

Aerys Maerion
Aerys Maerion
Seigneur-Dragon

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Po-po-po-po Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3478876275

Voilà un nom éminemment glorieux ici, quel plaisir de te voir créer un tel personnage What a Face

Je te souhaite très officiellement la bienvenue parmi nous sur Rise of Valyria. J'espère que tu t'y plairas autant qu'on se plaît à t'y accueillir. Comme tu le sais, nous sommes à ta disposition en cas de question Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3686388144

Belle rédaction à toi ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 2326446878
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Merci pour cet accueil ( Encore ! XD ) ! J'ai hâte de pouvoir rp avec vous et de voir jusqu'où on peut aller ensemble ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 601789314 Et promis, à la moindre question je sais où vous trouver ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3350919650
Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Bienvenuuuuue officiellementttt !!!! Hihi
Elaena Tergaryon
Elaena Tergaryon
Sénatrice

Quelle beauté Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 871372357

Bienvenue cette fois avec un visage Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 690370254 Bon courage pour ta fiche !
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Bienvenue officiellement parmi nous ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 871372357 Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 2830586797 Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 704899288 Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 806077519 Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 656223358

Je me joins à mes camarades, j'ai vraiment hâte d'en savoir plus sur ton personnage What a Face
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Merci vous tous ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 871372357 J'ai encore de nombreux ajustements à faire pour que tout soit cohérent mais je pense que ça devrait le faire et que je devrais bientôt terminer tout ça ! On y croit ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 37082739
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Bienvenue officiellement, tout cela me semble déjà très prometteur ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 1491939867 Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 1491939867

On en veut plus Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3478876275 Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3478876275
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Merci beaucoup !! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 871372357 J'ai déjà posté une partie de mon histoire ! La suite au prochain épisode ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 1150986550
Elaena Tergaryon
Elaena Tergaryon
Sénatrice

A moi de passer par ici Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3478876275
C'est un véritable plaisir de lire ta fiche, c'est évidemment délicat de traiter le lien briser avec son dragon, mais tu as relevé le défi haut la main Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 2898026494

Avant de te valider en revanche j'aurais une remarque :
- Le Collège est un endroit relativement fermé, les novices qui s'y trouvent ne peuvent pas en sortir à moins d'une exception exceptionnelle ( Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3350919650 ). Par exemple il semble tout à fait envisageable que les grandes familles puissent user de leur influence (et de leur fortune) pour permettre à leurs enfants d'assister au Triomphe ! Mais autrement c'est plus ou moins comme Poudlard... en plus fermé encore Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3409803819

De ce fait, les scènes où Saerelys est déjà entrée au Collège ne peuvent se dérouler en dehors de celui-ci, à moins d'un événement très particulier ! What a Face

On reste à ta disposition pour en discuter, n'hésite surtout pas Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3402963341
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Ouf, tu m'en vois rassurée pour ce qui est de ce qu'il s'est passé au moment où le lien entre Saerelys et son dragon a été brisé ! Je dois avouer que c'était quand même un sacré challenge, donc je suis contente que ça ait plu ! XD Et entendre que ma fiche plaît, c'est aussi un plaisir évidemment ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3350919650

Pour l'histoire du Collège, je prends en notes et je modifie ces quelques scènes dès que possible ! J'ai juste quelques petites questions à vous poser à ce sujet, pour être sûre de bien comprendre ce que je dois modifier ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3402963341 Mais en tout cas, ça ne devrait pas poser de problème ! Je reviens vers vous dès que ça sera fait ! Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 871372357
Elaena Tergaryon
Elaena Tergaryon
Sénatrice

Simonagon hen Valyria


Bienvenue Saerelys Riahenor !


Validation, douce validation




C'est bon, c'est fait. Vous voici validé(e). Bravo ! Ce petit picotement que vous ressentez est celui du début d'une aventure où vous rencontrerez des personnages et des créatures incroyables. Vous sentez vous prêt(e) à nous rejoindre ? On espère que oui car le grand moment est arrivé Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3686388144

Votre personnage, Saerelys Riahenor, va désormais rejoindre le groupe des MAGES de notre belle Valyria pour devenir l'un de ses membres les plus illustres, espérons-le !

D'ici là, n'oubliez pas d'aller créer :

- Votre fiche de liens et de RP ici : https://rise-of-valyria.forumactif.com/f44-fiches-de-liens
- Votre chronologie ici : https://rise-of-valyria.forumactif.com/f45-chronologies

Ensuite, n'oubliez pas de recenser :
- Votre chronologie ici : https://rise-of-valyria.forumactif.com/t86-recenser-la-chronologie-de-votre-personnage
- Votre généalogie ici : https://rise-of-valyria.forumactif.com/t87-recenser-la-famille-de-votre-personnage

Et on attend de se croiser en RP au plus vite, encore bravo et à très vite sur Rise of Valyria  Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 1491939867

Le mot du staff :

Notre première (presque) maaage ! Ta fiche était si agréable à lire, j'en suis d'autant plus ravie de te valider et t'accueillir officiellement parmi nous  Saerelys Riahenor - La magie est une bien triste mélopée. 3402963341


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