et tumblr pour les gif !
Ma famille.. n'a pas vraiment d'importance. De simples marchands de tissus faisant partie de la guilde des tisserands depuis des générations. Mon père, Valor Valgaris, importait des tissus dits "exotiques" et ma mère, Jaerys, tissait des ouvrages plus fins qui pouvaient se vendre une petite fortune. Mais le temps demandé et nécessaire à leur fabrication n'était pas rentable, si bien qu'elle faisait peu de bénéfices. Je me souviens avoir passé de longues heures à l'observer faire, à décrypter le moindre de ses gestes, mémorisant chaque schéma réalisés avec ses doigts. Nous faisons partie du peuple. Une famille parmi tant d'autre. Elle me suffit largement. A quoi bon être reconnue dans une société où l'on attend de vous toujours plus pour honorer votre sang et votre nom. J'ai deux frères, Galaedar et Visenyx des jumeaux tisserands, et enfin Vahaerion, un militaire. Les premiers ont 2 ans de plus que moi et le second 4, notre entente est bonne, en particulier avec Vahaerion. Ils ont été gravement brûlés lors de l'épreuve du feu et cela se voit nettement.
Que pensez-vous de l’esclavage à Valyria ? Cette pratique me révulse.
Quel futur envisagez-vous pour votre personnage au sein de Valyria ? J'aimerais qu'Herya grimpe les échelons aux seins du Collège des Mages et qu'elle puisse donner un nouveau statut à sa famille. Elle désire surtout prouver aux nobles que les gens du peuple valent mieux qu'eux.
Voyez-vous d’un bon œil l’influence de l’armée à Valyria ? Moyennement. Mais Vahaerion, mon frère, en faisant partie, je tente pour l'instant de la tolérer.
Quel futur envisagez-vous pour votre personnage au sein de Valyria ? J'aimerais qu'Herya grimpe les échelons aux seins du Collège des Mages et qu'elle puisse donner un nouveau statut à sa famille. Elle désire surtout prouver aux nobles que les gens du peuple valent mieux qu'eux.
Voyez-vous d’un bon œil l’influence de l’armée à Valyria ? Moyennement. Mais Vahaerion, mon frère, en faisant partie, je tente pour l'instant de la tolérer.
Un vent frais vint soulever ses cheveux et ses vêtements fins, la réveillant d'un long rêve douloureux, sans logique ni fondements. Le soleil ne tarderait pas à se lever, mais déjà le ciel présageait une pluie antédiluvienne. Herya était allongée sur sa couche, contemplant le plafond quelques instants. Il était tôt mais il était coutumier à Valyria de se lever tôt. Alors elle se redressa, passa une main dans ses cheveux visiblement humides. Avait-elle eu de la fièvre cette nuit-là ? À peine se leva t-elle qu'il lui parla. Comme chaque matin, il lui rappelait ses angoisses, lui faisait la morale, ne cessait de la juger et de ressasser ses erreurs. Cette routine, aussi peu agréable fut-elle était devenue la sienne. Mais la mage ne répondait jamais. Elle faisait simplement en sorte de remettre de l'ordre dans ses idées, faisait fi du perturbateur.
"Tu m'entends ? Je sais que tu m'entends. Ne te cache pas, c'est inutile, puisque je suis toi.".
La jeune femme attrapa un parchemin, de quoi écrire et s'affaira sur son bureau. Depuis que la voix était apparue, elle prenait le temps de noter chaque chose, comme un rituel visant à ne plus oublier, mais ce matin, elle semblait être à bout. Elle commença alors à gratter nerveusement.
« Cette voix résonne dans ma tête depuis si longtemps. "Herya. Le destin t'a offert un chemin tout tracé, pourquoi refuses-tu de m'écouter ?". Je n'en peux plus de l'entendre susurrer à mes oreilles. J'ai beau frapper mes tempes de toutes mes forces, rien n'y fait, il refuse de partir. Qui est-il ? Je le sais, avec certitude, mais je n'ose pas le dire parce qu'une part de moi à honte, et l'autre part se voile la face. "Tu te souviens de ton passé ?" Bien sûr que je m'en souviens... Je me souviens de ma vie dans les moindres détails. Sauf peut-être...
Je suis née sous une chaleur étouffante, au fond de l'échoppe de ma mère tandis que cette dernière tissait de ses mains habiles. Elle ne s'arrêtait jamais de travailler. Mais ce jour-là, les contractions la stoppèrent dans son oeuvre. Elle a tant souffert... J'étais la quatrième à naître ici. Mais aussi la seule en état acceptable. Et tout le monde savait pourquoi. Mes parents, à la naissance de chaque enfant, allaient jusqu'au temple puis ils faisaient baptiser leur enfant, en espérant que l'épreuve du feu soit révélatrice. Ils ont été qualifiés de fou, d'inconscients pour des gens de leur classe. Il était rare que les enfants s'en sortent bien, et il n'y avait pas de raison pour que la famille Valgaris échappe à la dure réalité. Mais, contrairement à mes frères, je m'en étais plutôt bien sortie, en tout cas, je n'étais pas couverte de brûlures. Et le plus étonnant encore, mon dos avait gardé la marque d'une brûlure bien particulière en forme de croissant de lune. Personne n'a jamais vraiment su pourquoi. On attribua la chose au hasard mais avec le temps, j'ai appris que le hasard n'existait pas, qu'il ne s'agissait que d'un concept visant à rassurer les plus crédules. Moi, j'étais persuadée que les dieux y étais pour quelque chose. Peut-être m'avaient-ils jugés suffisamment dignes. De cette épreuve ressorti une chose : j'étais d'un sang-melée plus pur que ceux de Galaedar, Visenyx et Vahaerion et donc apte à rentrer au collège des Mages.
Concernant mon potentiel sanguin, je n'ai appris la raison que quelques années auparavant sur le lit de mort de ma mère : elle avait copulé avec son propre frère, sans jamais en parler à quiconque. Tout le monde se doutait que quelque chose d'anormal avait dû se passer pour que le dernier enfant Valgaris soit ressorti avec bien moins de séquelles de l'Épreuve du feu que les autres. Chacun a cherché à savoir mais dans notre famille, les secrets étaient tenaces et ne se révélaient que sur les lits de mort de chacun. Mon père n'a visiblement jamais su, et c'était tant mieux. Il est mort l'année suivant le décès de ma mère sans savoir à quel point le nom des Valgaris avait été souillé par des pratiques qui ne regardaient pas les gens du peuple.
Je suis alors rentrée chez les mages. J'étais une étudiante moyenne, sans grande conviction, sans ambition, mais pas non plus trop mauvaise. Le strict nécessaire dira t-on. Certains des étudiants enviaient les nobles et leurs dragons comme s'ils étaient les seuls à avoir un intérêt notable. Puis j'ai découvert la divination. Et cela avait raisonné en moi comme une évidence, mon instinct me criait d'emprunter cette voix. Mais mon sang en partie souillé n'était pas idéal et il me fallu faire beaucoup de sacrifices. Mais il s'avéra que je n'étais pas mauvaise. Alors on m'appelait un peu partout en ville pour quelques prédictions, parfois pour des raisons aussi ridicules que futiles. Mais on me payait et finalement, c'était tout ce qui m'importait. J'ai rejoint aussi la guilde des tisserands, non pas parce que j'y étais née, mais parce que j'avais des projets. Je m'étais demandée s'il était possible de distiller de la magie dans des tissages à l'aide de son propre sang, et ainsi faire appel à des sorts bien plus puissants mais moins dangereux pour le mage, puisque le sort aurait été lentement intégré à l'ouvrage. Peut-être pouvais-je prédire des évènements de grande importance à travers cette technique, qui prenait du temps, mais qui assurait l'intégrité physique et mentale du mage tisserand. Ce n'était qu'une théorie un peu ambitieuse, mais j'aurais tout donné pour la vérifier et ainsi montré que la guilde des tisserands pouvait être aussi importante que celle des forgerons en terme de magie.
Puis un jour, il m'est arrivé quelque chose. Je ne sais pas vraiment quoi, à vrai dire, je ne me souviens plus de rien. Mais si j'en crois les mages, j'ai sans doute lancé un sort beaucoup trop puissant pour la personne que je suis et... l'intégralité de mes souvenirs se sont effacés sur cette période. Je ne sais pas combien de temps je suis restée inerte mais on m'a visiblement retrouvée dans une ruelle, bien amochée, et crevant de faim. Puis "Il" est arrivé. À mon réveil, il m'a parlé comme si nous nous connaissions depuis longtemps, il m'a raconté tout un tas de choses que je n'ai pas voulu écouter au départ. Je ne connais pas son nom, je sais juste qu'il est dans ma tête et qu'il me parle, souvent dans des moments inadaptés ou durant des périodes de doutes ou de stress. Il n'est pas vraiment d'une grande aide. Personne n'est au courant de "son" arrivée, j'ai préféré ne rien dire.
Je ne m'étais guère intéressée à la campagne militaire - victorieuse - de Valyria. Pourtant, elle apporta quelque chose de nouveau pour moi : la possibilité, un jour, de partir dans une autre contrée grâce aux futures conquêtes. Loin de mon origine incestueuse. Loin aussi du mariage presque obligatoire qui m'attendait. J'avais de grandes ambitions et des désirs. Puis "Il" a anéanti mes espoirs un à un. Et j'ai sombré un peu plus. »
Sans doute dans un désir de se préserver, Herya évitait soigneusement de mettre un mot sur ce qu'elle vivait. Sans doute aussi avait-elle peur d'admettre qu'elle entendait des voix et que cela venait uniquement de sa tête. De nos jours, on donnerait un nom bien précis à ce problème. Mais ailleurs, on dit simplement que l'on est fou. Et la jeune femme était effectivement devenue folle.