[Event 2] - Dans la Gueule du Cauchemar (Du Pain et du Sang)
Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin


Du Pain et du SangDans la gueule du cauchemar
Le vacarme est indescriptible. La moitié de la place des marchands glisse toujours plus profondément dans les entrailles de Valyria, et de grands chocs font vaciller les objets tout autour et les humains alors que des blocs se détachent et chutent vers les profondeurs. Au milieu de ce carnage, pourtant, Aeganon Bellarys, Maekar Tergaryon et Laedor Arlaeron peuvent s’estimer heureux : ils sont saufs, la maison que les Tergaryon avaient loué se trouvant à l’autre extrémité de la place. Immédiatement, les trois guerriers sentent leur sang bouillonner dans leurs veines, alors qu’ils contemplent ce carnage. Valyria a besoin d’eux, et la vue d’une telle désolation réactive leurs vieux réflexes de la guerre.

Avec un regard d’excuses envers la sœur de Maekar, ils descendent quatre à quatre les escaliers qui les conduisent en bas et arrivent sur les lieux. S’approchant prudemment – autant que possible pour trois têtes brûlées pareilles – leurs yeux aguerris perçoivent certes les blessés et les morts, mais des sons menaçants grouillent en sous-bas, que leurs ouies fines entraînées par les combats perçoivent aisément. La réponse est presque instinctive.

Les silhouettes de Vaemor et Kyraxes, les dragons de Maekar et Laedor, se dessinent dans le ciel. Les deux hommes courent vers l’arrière de la place, afin de trouver un endroit où enfourcher leurs montures sans mettre davantage en danger le dangereux équilibre de ce qu’il reste de la place des marchands. Le dragon d’Aeganon, l’Ancien Astyrax, a aussi entendu l’appel de son maître. Mais plus vieux, plus lent, et infiniment plus massif, il a préféré l’ignorer … pour un temps.

Une fois juchés sur Vaemor et Kyraxes, Maekar et Laedor s’apprêtent à décoller, tandis qu’Aeganon, resté sur place, observe avec inquiétude leurs ennemis. Avisant un enchevêtrement d’éboulis sur un côté du cratère, il prend une profonde inspiration … et saute, se réceptionne souplement, et entreprend sa descente, manquant plusieurs fois se rompre le cou. Une fois en bas, il atteint son but, et frémit d’horreur : le bruit distinctif des mâchoires d’un wyrm de feu qui dévore la roche est à présent clairement audible. L’homme frémit et sort son épée, quoiqu’il ait conscience du caractère dérisoire de cette tentative.

Soudain, les ombres imposantes de Vaemor et Kyraxes le surplombe. Ils sont arrivés. Et au même moment, trois wyrms de feu sortent du trou qu’ils ont creusés, et font face entre ce piéton inconscient et les deux dragonniers, seuls remparts entre les créatures terrifiantes et la masse de blessés non loin, qui git et gémit puissamment, emplissant les oreilles des deux sénateurs et de Lames d’Argent d’un bruissement désagréable qui leur rappelle le prix de l’échec.


Ordre de passage


Règles générales

Pour cet évent dynamique et forcément un peu stressant, l'avantage sera donné à la rapidité d'exécution. Des personnes sont en danger, le Mal court les rues : il est urgent d'intervenir [Event 2] - Dans la Gueule du Cauchemar (Du Pain et du Sang) 3460246627

Vous n'aurez donc que quatre jours - 96 heures - pour poster votre réponse à chaque tour. Si vous ne pensez pas avoir le temps, pas de problème ! Vous serez PNJsés par le MJ pour ce tour et vous pourrez rattraper votre coup au prochain tour [Event 2] - Dans la Gueule du Cauchemar (Du Pain et du Sang) 4062388460

Il n'y a donc aucune pression, manquer un tour ne sera pas pénalisant  [Event 2] - Dans la Gueule du Cauchemar (Du Pain et du Sang) 894420505

Nous vous demandons simplement de bien vouloir prévenir dès que possible vos partenaires de jeu si vous ne pensez pas pouvoir tenir le délai. Les tours doivent rester inchangés pour que les plans de la MJ marchent à merveille  [Event 2] - Dans la Gueule du Cauchemar (Du Pain et du Sang) 1138098981

D'ici là, bon jeu ! Et que le sort vous soit favorable  [Event 2] - Dans la Gueule du Cauchemar (Du Pain et du Sang) 1502348457



avatar
Invité
Invité

Event 2 : Dans la gueule du Cauchemarft Maekar et Laedor

Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Abasourdi, Aeganon resta quelques secondes les bras ballants et les yeux grands ouverts, à moitié accroché au mur vers lequel il s’était instinctivement projeté lorsque la terre avait tremblé, son corps accusant le coup du choc. Certes, le bâtiment avait tenu. Mais l’espace de quelques secondes, il avait eu la sensation que tout pouvait basculer, sa vie avec. Pour autant, les vieux réflexes reprirent le dessus et il se détacha de son couvert, à l’affût, le dos légèrement baissé, comme pour anticiper un nouveau tremblement et mieux se jeter à terre, ou le détachement de blocs de maçonnerie fragilisés par la secousse. Il vit, maigre consolation, mais consolation tout de même, que tous ses amis étaient saufs. Un bref sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il avisait les Tergaryon et l’Arlaeron, puis il osa regarder par la fenêtre. L’horreur le submergea, et des souvenirs d’un autre temps brûlèrent son esprit, de charniers valyriens devant Bhorash, des morts à jamais silencieux et des blessés qui ne voulaient pas se taire. Ses poings se serrèrent. Pas chez eux. Pas sur leurs terres. Pas au cœur même de Valyria, de cette République dont il était un représentant. Pas alors qu’ils venaient de se battre pour que personne ne souffre de la faim, pour que les invalides aient un avenir. Et pourtant, s’étalait devant lui l’un des pires spectacles de désolation qu’il ait eu à subir, malgré quatre années de guerre. C’était impensable, inimaginable, innommable.

Et dire que cette journée avait été si prometteuse ! Les rumeurs sur la candidature de Baelor Cellaeron étaient nombreuses, dans les couloirs de Drivo, au poste de Lumières. A vrai dire, dès sa prise de parole durant le débat sur l’Edit de Consolation, beaucoup y avaient vu un affranchissement du pouvoir Tergaryon sur les militaristes. Il ne s’agissait donc que d’une suite logique. Et parce qu’il était impensable de ne pas observer un tel événement, il s’était naturellement joint à ses amis, non sans une pointe d’amusement pervers et peu avouable à l’idée de voir Elaena bouillir sur place. A moins qu’elle n’ait revêtu la toge des intrigants à son tour et n’ait négocié quelque avantage avec le maître du Pinacle ? Après tout, elle pouvait y gagner, considérant son emprise ténue sur sa faction – les successions étaient rarement aisées, surtout en politique, alors qu’elles arrivaient à l’impromptu … Dans tous les cas, il faudrait observer, recueillir tout ce qu’il voyait, et discuter après avec Œil d’Argent de la position militariste. Voudrait-il s’y présenter, fort de son succès au Sénat et de ses faits d’armes ? Ou bien travaillerait-il en sous-main, comme lors des présentes élections, à faire élire un homme favorable à sa cause ? L’invitation étendue à son fils, Laedor, l’arrangeait fort, à cet égard. Il aurait pu l’interroger discrètement, mais tout à son aise, et évaluer également les volontés du fils du maître, car hormis l’avoir croisé dans un bordel dernièrement, il n’avait que peu eu l’occasion de discuter.

Et puis, tout avait basculé, alors qu’ils écoutaient le discours du Seigneur-Soie. Heureusement que la maison louée par les Tergaryon n’était pas au niveau de l’estrade, sinon, ils auraient été emportés par le glissement de terrain, et probablement morts. Impossible de rester les bras croisés. Les trois hommes échangèrent quelques regards, avant de descendre, prudemment, vers la rue, et de mesurer l’ampleur du carnage. Cependant, alors qu’ils avançaient vers son centre, un bruit particulier attira l’oreille d’Aeganon. Et tandis qu’ils s’approchaient, se penchaient, contemplait cette masse agonisante de débris, de boue, de roche, de maçonnerie diverse et de corps humains, le Bellarys, aux aguets, perçut une onde vers l’autre extrémité du cratère.

« Vous avez entendu ? »

L’adresse à ses compères n’était pas complétée, et pour causes : tous savaient que les tréfonds de Valyria recelaient de véritables horreurs. Ils les avaient étudiés, lors de leur formation militaire, afin d’être capable de répondre à une attaque de créatures dangereuses – l’armée, après tout, servait parfois aussi à cela, et notamment ses seigneurs dragons. Et cet amas de viande fraîche ne pouvait qu’attirer les prédateurs. Il fallait sauver ces malheureux, oui. Mais il était à craindre que ce ne soit pas uniquement de ces ruines fumantes de la place qui avait été si bondée. Instinctivement, Aeganon chercha à entrer en contact avec Astyrax, persuadé que la secousse avait été trop importante pour ne pas être notée par le monstrueux prédateur. Cependant, son instinct ne lui répondit rien, et il jura dans sa barbe. Voilà bien le moment de lui faire défaut !

Laissant Maekar et Laedor aller retrouver leurs propres compagnons à écailles, Aeganon resta sur place, traçant du bout de ses pieds les contours du glissement de terrain, cherchant à cartographier ce territoire inconnu, comme face à une région nouvelle et inhospitalière. Il finit par trouver un point d’appui en avisant plusieurs débris en équilibre en contrebas, pas trop loin et après avoir pris une profonde inspiration, l’homme sauta, se réceptionnant habilement, toujours courbé comme un félin, avant de progresser vers la paroi et de l’enfourcher, descendant l’éboulement aussi agilement que possible, n’évitant que de peu de se rompre le cou alors que les pierres, débris et autres restes étaient entraînés vers le fond. Enfin, il parvint aussi profondément qu’il le pouvait, percevant les râles des mourants, les malchanceux qui avaient été précipité dans ces entrailles et n’avaient pu se raccrocher à des obstacles ou être arrêtés par quelque chose dans leur terrible chute. Il hésita, échafaudant déjà des plans pour les monter sur les dragons de ses amis, lorsqu’un bruit terrible le fit se retourner.

Des têtes serpentines émergèrent, les faciès hideux agitant leurs gueules avec gourmandise. Après avoir creusé dans la roche, les créatures avaient faim d’une vraie nourriture, plus douce, plus délicate. Et un festin de chair humaine les attendait, ces triplés infernaux. Reculant, Aeganon sortit son épée, se sentant bien idiot, fétu de paille face à ces monstres avides. Les yeux furetant aux alentours, il aperçut le corps sans vie d’un garde de la cité non loin de lui et s’en approcha, avant de ramasser sa lance, son carquois et son arc, bien qu’il ne se fit guère d’illusion sur leur utilité. Un rugissement l’obligea à relever la tête, et il accueillit avec soulagement la vision des deux autres soldats et de leurs terrifiants compagnons. Ce qu’il devait faire, désormais, était évident. Attirer l’attention des trois monstruosités qui lui faisaient face pour les détourner des blessés … et espérer que ses amis sauraient se lancer dans la bataille au bon moment pour lui éviter de se faire dévorer.

Bravement, et stupidement, Aeganon arma donc son bras, et projeta la lance de toutes ses forces vers la tête d’une des créatures, visant ses yeux, avant de s’égosiller, accompagnant ses admonestations de jets de tout ce qui lui tombait sous la main : pierres, débris …

« Face de limaces décérébrées, vous puez plus que le derrière de la dernière des catins du Quadrant Est que j’ai culbuté, et encore davantage à la foutrerie qu’elle m’a refilée !

Allez mes mignons, dansons ! »


Et de s’enfuir aussi vite que ses jambes le lui permettaient, slalomant entre les débris pour les amener où il les voulait : juste sous les dragons et leurs cavaliers, et aussi loin que possible des blessés.

avatar
Invité
Invité

Dans la Gueule du Cauchemar
Maekar & Laedor & Aeganon







Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Ce n'était pas de gaieté de cœur que le jeune homme avait accepté d'observer le spectacle qui se jouait devant lui, ce n'était pas non plus du fait de son nouveau rôle de sénateur, mais parce qu'il voyait là une utilité à observer ce futur candidat. Certes son ancien supérieur serait très intéressé d'entendre son rapport sur cette présentation, surtout puisqu'il ne semblait pas être dans les environs, mais c'était aussi un exercice auquel le jeune soldat voulait être plus familier. Il observa donc avec retrait et retenu le candidat déballer son petit speech tout préparé, jusqu'à ce que tous sentent l'écroulement des fondations mêmes de cette. Était-ce la volonté des Dieux, que de punir les valyriens, ou un simple coup du sort ? Maekar n'eut guère le temps de se poser la question, alors qu'il perdit l'équilibre l'espace d'un crucial instant.


« Qu'est-ce que... ? »

Tout comme ses deux camarades, il ne lui fallut pas bien longtemps afin de regagner ses esprits, de se rappeler où il était et, surtout, qui l'accompagnait. Balayant ses compagnons, proches et invités d'un regard alerte, il lança alors d'une voix puissante :


« Tout le monde va bien ? »


Reprenant ses esprits en se remémorant ce qu'il venait de se passer, le téméraire se tourna vers sa sœur dans un premier lieu, pour venir s'enquérir de son état, avant de se tourner vers Aeganon, Laedor et tous ceux qui avaient rejoint les Tergaryon pour cette célébration de bien trop courte durée. S'il fut soulagé de voir que personne ici n'était blessé, grâce à la distance qui les séparait du gouffre éventrant à présent le centre de la place, Maekar croisa immédiatement le regard de ses deux frères d'armes et sentit d'instinct son corps tout entier bouillir d'une énergie qu'il n'avait pas ressenti depuis la fin de la guerre. Il était un guerrier au sang de feu avant d'être un sénateur, un fils ou un amant et son corps aimait à le lui rappeler de temps à autres. Ainsi, d'instinct, son corps tourna les talons et dévala les marches aussi rapidement qu'humainement possible, accompagné de ses deux frères d'armes avec qui il avait pénétré dans les pires des batailles.

Lorsque Laedor, Aeganon et Maekar étaient ensemble : rien ne leur semblait impossible.

Bien vite le jeune guerrier s'extirpa hors de la maison louée et déjà les cris, les pleurs et l'odeur du sang parvinrent à lui, comme un rappel d'une vie qu'il n'avait jamais vraiment quittée. Lui qui pensait avoir enfin gagné le droit d'être en paix, de se sentir en sécurité et serein dans son propre foyer, les Dieux semblaient avoir d'autres plans en tête pour lui. Peut-être que quitter l'armée n'était pas la plus sage des décisions, après tout, non ? Le général chassa ces idées d'un revers de la main, alors que ses yeux se posèrent sur deux larges formes presque indomptables,  fendant les cieux comme s'ils étaient leur domaine. Bon nombre de fois la vision d'un dragon à travers les nuages avait été signe de mort pour la harpie, signe de futurs corps carbonisés mais, aujourd'hui, ces deux formes là étaient salvatrices alors que la plus large d'entre elles peinait à se faire connaître. Le dragon d'Aeganon était parfait pour les attaques frontales, pour la grosse artillerie et les brasiers longs de plusieurs kilomètres, mais pour des attaques rapides ? Kyraxes et Vaemor étaient des choix plus indiqués.


« Laedor ! Prenons de la hauteur ! »


Sentant ses poumons se remplir du même feu qui brûlait dans ses veines, posant une main sur la garde de son épée accrochée à sa ceinture, le soldat se mit à courir à l'autre bout de la place, se dirigeant vers les dragons qui semblaient avoir pris conscience de la fragilité d'un tel lieu. Assurément l'ajout soudain du poids de ces deux bêtes ne manquerait pas de faire s'écrouler le reste de la place, et d'ajouter plus de victimes à une liste sans doute déjà bien trop longue. Un pas après l'autre, le guerrier s'approcha de son terrible destrier et, à la vue de son seigneur, Kyraxes allongea son cou pour que Maekar puisse y grimper, ce qu'il fit avec une aisance née d'années et d'années de pratique. S’accrochant aux épines dorsales de son destrier recouvert d'écailles, le Tergaryon renforça sa position lorsque Kyraxes comprit son rôle, s'élançant dans les airs pour surplomber la place et se diriger vers le trou béant en son centre, sans crainte de faire s'écrouler le reste des fondations.
Le Téméraire s'était attendu à ce que ce soit l’œuvre d'explosifs savamment disposés ou éventuellement d'anarchistes, se préparant toujours au pire pour prévoir le meilleur, mais lorsqu'il posa les yeux sur trois gueules béantes faisant face à son meilleur ami, son regard accueillit la lueur d'un chasseur face à une proie à sa portée.
Tout seul, arme à la main il n'aurait pas eu l'ombre de chance et i le savait, mais ici ? Sur le dos de son plus terrible ami ? Il n'avait peut-être pas l'avantage du nombre, mais le ciel était le plus précieux des alliés des seigneurs-dragons.


« Nous devons les contenir ! Ces wyrms ne doivent pas aller plus loin ! Aeganon, fais attention à ton cul et demande à Astyrax de bouger le sien ! »


Oh il était là le soldat et son jargon, celui qui n'avait pas le temps pour les politesses et le tact, celui qui était respecté pour sa brutale franchise. D'ici le jeune guerrier pouvait sentir la rage de son dragon, cette rage maintenue sous contrôle par une poigne de fer et, pourtant, avant de donner l'ordre final, Maekar s'autorisa quelques courtes secondes pour balaya la place dans son ensemble de son regard. Beaucoup trop de gens, beaucoup trop d'instabilité : ce champ de bataille là n’avait rien de ceux auxquels il était habitué. Son esprit s'activa à vive allure en évaluant la situation et les scénarios possibles, comme il avait l'habitude de le faire avant chaque bataille et, lorsque la nécessité d'une action rapide et directe se fit sentir, Maekar se pencha en avant, tout en donnant un ordre à pleins poumons :


« Jēda naejot arghugon ! »


« C'est l'heure de chasser » tels furent les mots en haut valyrien qui s'échappèrent de la bouche du jeune colosse, alors que ses yeux se braquèrent sur les trois créatures reptiliennes qui avançaient devant lui. Oh oui il y avait un million de questions qui passaient dans sa tête en ce moment-même, qu'il s'agisse de l'origine de ces wyrms ou de leur présence ici, en cet instant, un timing qui n'avait rie d'une coïncidence à ses yeux, mais Maekar les chassa toutes pour se concentrer sur le moment présent. En cet instant d'extrême danger il ne songeait pas une seule seconde à sa propre sécurité, mais plutôt à la vie de tous ces pauvres malheureux coincés sous les décombres ou tentant de s'en extirper, alors que les wyrms prenaient leur première bouffée d'air frais.
Le Tergayon savait très bien ce qu'essayait de faire son frère d'armes, à provoquer ainsi les trois wyrms pour les attirer dans un coin un peu plus dégagé. Tout était affaire de timing dans cette histoire et, alors qu'il observait avec attention le mouvement des trois wyrms, il essaya de croiser le regard de Laedor, afin de se mettre d'accord sur le signal d'attaque d'un simple signe de tête. Aeganon avait essayé d'aveugler l'une des trois créatures, Laedor et Maekar se chargeraient donc des deux autres restantes, en un seul assaut rapide et mortel.



Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t174-laedor-arlaeron-lame
Dans la Gueule du Cauchemar
Aeganon & Maekar & Laedor


Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Laedor s’était levé du bon pied ce matin. Rien dans le ciel ne laissait présager que la journée d’aujourd’hui ne serait pas formidable. Le ciel était clair et l'air soufflait un vent frais sur son visage alors qu’il se trouvait à la fenêtre d’une maison de marchant, près de ces amis. Il regardait avec un certain sourire ce bon vieux Baelor alors qu’il entamait son discours sur cette tribune nouvellement bâtie. Cela risquait comme toujours d’être des plus divertissant. Il regardait discrètement la fratrie Tergarion ainsi qu’Aeganon pour tenter de deviner ce qu’ils pensaient de tout cela. Il le saurait sans aucun doute plus tard. Bien qu’ils eussent tous prévu simplement se divertir, cela va sans dire que la discussion finirait par aboutir aux questions politiques. Le regard du jeune héritier s’était ensuite porté vers la foule à la recherche de son père. Il ne l’avait qu’entrevue quelques heures auparavant, mais savait qu’il devait être présent lui aussi. C’était à cela qu’il pensait avait d’être subitement secoué. On aurait dit que tout Valyria avait tremblé à en croire cette secousse. Laedor eu à peine le temps de s’appuyer au mur sans quoi il aurait été projeté au sol comme quelques éléments du mobilier. Il s’assura rapidement que tous étaient sains et saufs avant de se relever prudemment.

Il lança un regard interloqué à ses compagnons. « C’est bon pour moi, mais qu’est ce qui peut bien nous tomber dessus cette fois ? »  Une invasion ennemie ou bien une rébellion des citoyens? Peu importe ce qui avait causé se massacre, savoir qu’il avait deux bons acolytes avec lui le rassurait. Il s’élança après Aeganon en dehors de la maison. La vue des blessés devant eux alors qu’ils descendaient prudemment vers la place centrale lui glaça le sang un moment. Laedor se remémora la guerre qu’ils venaient de vivre. Ils s’étaient battus si fort et voilà que Valyria étaient à feu et à sang malgré tout. La vision de cauchemar que Laedor observait, en était cette fois-ci bien réveillé, était innommable. Le sort des bâtiments n’était guère enviable à ceux des gens éparpillés çà et là, cherchant désespérément de l’aide.

Le sol gronda une nouvelle fois sous ses pieds et le traumatisme de la guerre laissa vite place à ses réflexes de soldat durement acquis par des années d’entraînement. Quelque chose sous terre cherchait à sortir et il fallait savoir ce que c’était. Instinctivement il sut quoi faire, même s’il n’avait jamais eu l’idée qu’un jour un tel scénario aurait pu se dérouler au cœur même de la ville. Il aurait une meilleure vue d’en haut. Son regard se posa au ciel pour constater que son dragon avait eu le même réflexe. Scrutant la zone autour d’eux, il repéra un coin ou le sol semblait plus stable et vu Vaemor s’y poser avec une délicatesse peu croyable venant d’un dragon. Il s’élança vers lui, grimpant sur son dos dans un geste devenu aussi naturel avec le temps que de dégainer son épée. Le seigneur-dragon prit de la hauteur et réalisa un grand cercle pour avoir une meilleure vue d’ensemble. Un frisson lui parcouru le dos à la vue du spectacle. De la sueur froide perla à son front alors qu’un long soupir franchissait ses lèvres à demi-clauses.  

De toutes les créatures infâmes dont les souterrains valyriens étaient peuplés, jamais Laedor n’aurait pu prévoir devoir se battre contre celles-là. Les wyrms, ces créatures ignobles, frétillants tels de gros vers de terres dévorant les fondations de leur merveilleuse cité et sortait du sol, avide de sang et de chaire valyrienne.

Avec toutes ces personnes et l’instabilité du sol, leurs prochains mouvements allaient devoir être précis. Ici, il n’était pas question de simplement survoler la zone et tout mettre en feu, les gens n’aimeraient pas ça. Non, leur mission risquait d’être délicate. Même s’il arborait fièrement son surnom, Lames d’Argent, l’épée qu’il sentait à son côté ne serait pas plus efficace que le feu des dragons, même si Aeganon, lui, n’avait pas grand-chose de plus pour les distraire. En d’autres circonstances l’Arlaeron aurait bien volontiers ri des galipettes de son comparse qui tentait d’approcher les reptiles d’eux. S’ils s’en sortent tous indemnes, il en rira probablement en y repensant plus tard.

L’échange de regard qui suivit entre Laedor et Maekar fut rapide. «Quand tu es prêt ! » Puis il s’élança à son tour, la gueule de Vaemor grande ouverte vers les wyrms. Le vent s’engouffra dans ses cheveux en désordre, les ébouriffants encore d’avantage alors qu’ils piquaient vers le sol dans l’espoir d’atteindre leur cible. L’air en entrant dans ces poumons lui apporta autant de force que d’oxygène. Il avait la certitude qu’ils surmonteraient avec brio cette nouvelle bataille comme toutes les précédentes.



Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin


Du Pain et du SangDans la gueule du cauchemar
Les wyrms hésitent, attirées par l’odeur du sang tout prêt et en même temps agacées par le morceau de chair humaine tout aussi appétissant qui gesticule devant elles, leur lançant même des projectiles qui, s’ils ne leur font rien, ont l’heur de les mettre de fort mauvaises humeurs. Les créatures dodelinent de leurs têtes proéminentes et laides, avant de dévoiler des gueules qui exhalent un fumet putride, causé par les remugles de leurs précédents repas, et surtout garnies de crocs acérés. Puis, elles s’élancent, leurs corps serpentins glissant contre le sol boueux, escaladant sans coup férir les débris.

Aeganon, malgré toute sa fougue, parvient de justesse à les tenir à distance, ses poumons le brûlant face à l’effort. Mais il est parvenu à son but : mettre les wyrms à portée des dragons de ses deux compagnons. Ces derniers, ayant compris sa manœuvre, fondent sur les deux premières bêtes. Le combat est âpre. Mais les wyrms sont des reptiles intelligents, qui sont énervés par le bruit et l’odeur de leurs proies, non loin, qui les rendent fous. Celle opposée à Kyraxes, vicieuse, s’enroule autour de la patte gauche du dragon pour l’attirer au sol, où sa victoire fait peu de doute. Le dragon se cabre, éructe, mais son adversaire tient bon, et la chute paraît inévitable. De son côté, Vaemor est plus chanceux. Il parvient à éviter les crocs du serpent de feu et réplique avec pugnacité. Les deux opposants semblent se tenir en respect.

La troisième créature, laissée libre, tourne sa tête repoussante vers Aeganon, qui s’est tapi derrière un amas de débris, maigre rempart. La ruse semble pourtant porter ses fruits, et le wyrm se détourne de lui pour porter son attention faire une cible plus tentante encore : Kyraxes. D’un mouvement souple, il se porte à l’aide de son frère et s’enroule autour de la seconde patte, achevant d’emprisonner la puissante créature ailée. Face à cette nouvelle traction, le dragon se défend avec férocité, mord, griffe, renâcle, rugit. Rien n’y fait. Et son dragonnier est bien en peine de rester sur sa monture, les soubresauts manquant de peu de le désarçonner plusieurs fois. Maekar s’accroche pourtant, mais il voit le sol se rapprocher dangereusement. Puis c’est le choc, sourd, qui ébranle le sol déjà fragilisé. Des fissures se forment, alors que les wyrms se précipitent sur Kyraxes pour tenter de l’achever.

Au loin, un grondement se fait entendre. Puis un autre. Mais il est difficile de savoir d’où il provient, s’il s’agit d’une aide … ou d’un nouveau danger.



avatar
Invité
Invité

Dans la Gueule du CauchemarFt Maekar et Laedor là

Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Aeganon ne se souvenait pas avoir couru aussi vite de toute son existence. Derrière lui, il sentait le souffle chaud des wyrms, attirés par ses vagissements sans queue ni tête, et la sueur qui perlait dans son cou n’était pas uniquement due à l’effort physique. Rarement avait-il été aussi exposé. Sans la présence imposante d’Astyrax, qui restait sourd à ses appels, il n’était qu’un homme comme les autres, faible amas de chair qui ne demandait qu’à être dévoré par de telles créatures. Chaque nouvelle inspiration était un supplice, et ce qui était une course de quelques secondes durait, dans sa tête, des heures, tant il devait veiller à ne pas buter sur un débris, ce qui lui serait fatal, tout en se tenant hors de portée des têtes monstrueuses. Enfin, il arriva à son but, et commença à dévier de sa trajectoire, pour ne pas se laisser enfermer entre les dragons et leurs proies. Apercevant la silhouette de Kyraxes, la monture de Maekar, il adressa quelques prières silencieuses à Vhagar, le dieu de la guerre, qui l’avait protégé jusqu’alors, et bifurqua, plongeant derrière un amas de détritus en équilibre instable, qui s’étaient accumulés lors du glissement de terrain. Se tassant contre la boue et les restes de maçonnerie mêlés, il retint sa respiration, son cœur tambourinant follement dans sa poitrine et résonnant à ses tempes avec un bruit insoutenable, dans cette situation de tension. D’un rapide coup d’œil, il vit l’ombre du troisième wyrm rester immobile, et il comprit qu’elle cherchait à savoir s’il valait mieux attaquer de concert avec son frère ou bien le chercher et en finir. Heureusement, la bête parut se désintéressa de lui, et son long corps serpentin coula en direction de ses amis. Restant toujours coi, le Bellarys veilla à ne surtout pas attirer à nouveau leur attention, ne sachant que trop bien ce qu’il lui en coûterait, seul contre une de ces créatures. Et puis, bien qu’il ne se l’avouât pas, la peur de mourir, à cet instant, l’enserrait si fort qu’elle l’empêchait de réagir. C’était une chose que d’être habitué à la côtoyer. C’en était une d’être dans un champ de bataille en criante infériorité tactique, avec des vies en danger à protéger qui ne seraient d’aucun secours, et en étant soi-même bien désarmé. Le jeune homme se rendait compte, à cet instant, de l’importance d’un dragon, de l’avantage d’être le chevaucheur d’un tel don des dieux. Bien sûr, il en avait toujours eu conscience. Mais là, seul, à la merci du moindre mouvement de crocs, il appréhendait d’autant mieux le sort cruel de tous les ghiscaris qui avaient été emportés par le feu-dragon, et de tous les valyriens à pied qui avaient péri. Le terme Seigneur-Dragon ne lui avait jamais paru si juste, alors qu’il contemplait ses frères d’armes sur leurs montures tenir en respect les hideuses créatures des profondeurs, tandis qu’il était là, inutile. Peut-être devrait-il profiter du fait que les wyrms étaient occupés pour se porter prudemment vers les blessés et tenter d’en dégager certains ? Repliant ses jambes, Aeganon s’accroupit, cherchant un échappatoire pour revenir sur ses pas et aider comme il le pouvait. Un hurlement déchirant l’en empêcha.

Le cri d’un dragon n’avait pas de comparaison possible. C’était une expression d’une immense pureté, qui ravageait le cœur de tout dragonnier. C’était le bruit le plus tonitruant qu’un humain puisse entendre. Comment une telle créature pouvait souffrir ? Il y avait presque un aspect hypnotique dans un tel appel à l’aide. Tournant la tête, le Bellarys vit avec effroi les wyrms s’enrouler autour des pattes arrières de Kyraxes et l’emmener lentement vers le sol. Malgré sa force, le dragon ne pouvait que difficilement lutter, surtout dans un environnement étroit, avec deux wyrms de feu adultes, ou presque. Peut-être Astyrax, compte tenu de sa puissance brute, aurait été à même de les repousser. Mais ce dragon-là n’avait pas survécu un siècle. Et tandis que Laedor, lui, tenait en respect son adversaire, Maekar chutait. Instinctivement, l’adrénaline commença à nouveau à irriguer les veines du Sénateur, qui, décidément, n’avait pas oublié ses habitudes de soldat. Il savait qu’il devait intervenir. Comment ? La question paraissait insoluble. Il était à pied, avec son épée pour toute arme. Bien sûr, il pouvait ramasser quelque chose, mais … Cela lui semblait insurmontable. Un tremblement sourd l’arrêta dans ses réflexions, le jetant à terre en raison de la violence du choc ressenti. Kyraxes venait d’être amené au sol par les wyrms, qui se jetèrent sur lui. Ils tentaient probablement d’atteindre son ventre ou sa gorge. Et certes, ce n’était pas le réel point faible de ces formidables créatures, mais tout de même, ils pourraient réussir à le blesser très sérieusement. Sans parler de Maekar. Avait-il réussi à éviter l’écrasement ? Il n’arrivait pas à voir où ce dernier se trouvait. Était-il même encore vivant ? L’inquiétude l’ébranla. Sans le Tergaryon pour contrôler sa monture, l’issue risquait d’être encore plus complexe, et le danger pour lui-même de s’aventurer hors de sa cachette, immense. Pour autant, si le général était blessé, s’il y avait une chance pour le tirer de ce mauvais pas, Aeganon devait la saisir. Sa résolution prise, il inspira une goulée d’air, comme pour se donner du courage, ignora vaille que vaille la crainte qui le prenait, et entreprit de se rapprocher, avec prudence, en profitant toujours de son relatif couvert. Les wyrms étaient engagées dans une lutte féroce avec Kyraxes, et les coups et jets de flammes échangés en démontraient aisément toute l’âpreté. Avec soulagement, il aperçut l’éclat argenté des cheveux de Maekar, et en conclut que l’homme était au moins encore en vie. Dans quel état, cela, il n’arrivait pas à le dire, dans le tourbillon de crocs, de griffes et d’écailles qui s’étalait sous ses yeux. Cherchant la folie qui lui restait face à cette vision de cauchemar, Aeganon marmonna entre ses dents :

« Note à moi-même : refuser d’être surnommé ‘mon wyrm adoré’ au lit à partir de maintenant. Admiration du serpent ou pas. »

La grivoiserie le fit sourire lui-même, comme un idiot, en repensant à l’une de ses maîtresses et son inspiration dévorante pour les surnoms. Une pensée aussi stupide ayant eu l’avantage de le calmer, ce qui était le but recherché, le jeune homme inspira profondément, sortit de sa cachette et la contourna, pour se retrouver derrière les combattants. Adressant une ultime pensée aux dieux, ou à quiconque voudrait bien l’entendre, il ferma les yeux, puis il s’empara un poutrelle fendue en deux par le glissement de terrain, et qui venait sans doute d’une maison ou de l’estrade monumentale de Cellaeron, pour ce qu’il en savait. Faisant fi des échardes plantées dans sa chair, il la soupesa, soupira doublement, et s’élança. Un bruit sourd résonna quand il la planta dans le sol, et qu’il s’élança dans les airs, son épée en avant, tenue comme un poignard, dans l’espoir de s’accrocher. Il filait droit sur sa cible, à savoir l’une des deux wyrms, et planta férocement son arme dans ce qu’il pouvait trouver afin de se maintenir accrochée à la réception. Un hurlement – de souffrance ou d’énervement, il n’aurait su le dire – retentit, et, se retrouvant balloté dans les airs comme un fétu de paille, arc-bouté comme il le pouvait, sentant que sa vie pouvait à tout moment connaître une fin brutale, il expira dans un murmura inaudible le prénom aimé.

« Daemor … »

Sans doute n’avait-il pas assez dit à ce jumeau adoré à quel point il était son oxygène. Là, à cet instant où tout semblait se terminer, Aeganon ne voyait que les traits de son double, et cette vision lui fouettait les sangs, l’enjoignant à ne pas céder pour pouvoir le rejoindre et avouer tout ce qu’il était pour lui. Plus de faux-semblants, plus de fierté mal placée. Avant cela, il fallait survivre. Et après cela, il serait récompensé, ou il mourrait comme il avait vécu : dans un ultime acte insensé.

avatar
Invité
Invité

Dans la Gueule du Cauchemar
Maekar & Laedor & Aeganon









Quadrant Sud & An 1066, mois 5


Les trois hommes présents face aux trois reptiles avaient été formés à l'art de la guerre et à celui de tuer leur prochain, à l'art de faire face à un ou plusieurs combattants et de commander des troupes vers la victoire, mais jamais encore n'avaient-ils eu à combattre des adversaires si...massifs. Oh oui les trois faisaient partie des meilleures lames de tout Valyria, il ne fallait pas un œil expert pour s'en rendre compte, mais ils ne restaient pas moins des hommes, frêles, fragiles et....inutiles face à un combat de titans. Maekar le savait déjà mais il s'en rendit compte lorsque, refermant sa prise sur les épines dorsales de son compagnon, vit Kyraxes foncer sur la première créature devant lui et, ainsi, le véritable combat débuta. Oh ce n'était pas le premier combat ou la première charge qu'il menait à dos de dragon, mais celles-ci s'étaient toujours terminées par un énorme bûchers et le spectacle de ses adversaires réduits en cendre mais ici, face à ces créatures, le combat prit une toute autre ampleur alors que les deux créatures faisaient leur possible pour dévorer l'autre.
Si le plus gros de son effort était concentré dans le fait de rester debout, de ne pas chuter alors que son monde tout entier était bringuebalé dans tous les sens, Maekar puisa dans son expérience de combats passés pour jauger la créature devant lui, en prenant en compte la dangerosité de cette dernière. Une pointe de frustration vint se ficher à l'arrière de son crâne en réalisant qu'il était proprement inutile dans ce combat, comprenait qu'il serait réduit en charpie au moindre mouvement irréfléchi mais, fort heureusement, les mouvements irréfléchis étaient la signature de Aenar et pas la sienne. Il connaissait ses forces, ses faiblesses et n'était pas assez stupide pour penser rivaliser avec la puissance brutale de ces wyrms, en combat en face à face.

Malheureusement entre deux maîtres des flammes le commbat tourna vite au match nul et, malheureusement, la plus grande crainte de Maekae se réalisa lorsque la créature s'enroula autour de la patte de Kyraxes, afin de le priver de sa supériorité aérienne. La mâchoire fermée, pestant contre son incapacité à renverser la vapeur, le Tergaryon laissa cette rage guerrière le remplir davantage, tout en s'adressant à son compagnon qui continuait de lutter et rugir de toutes ses forces.

« Tiens bon, Ky' !  »

C'était un maître des cieux et des flammes, une arme sauvage de puissance brutale mais, lorsque une seconde créature vint imiter la première, imposant une évidente supériorité numérique, Maekar ne put ignorer cette tension qui l'envahissait. Il n'avait pas peur du danger ou de la proximité de la mort mais, s'il ne pouvait renverser la vapeur, qui viendrait sauver tous ces gens ? Qui sauveraient ses deux amis, qui se trouveraient ensuite en infériorité numérique, à leur tour ? Telle était la préoccupation première du Téméraire. Malheureusement il n'eut pas le temps de s'en préoccuper davantage car déjà, surpassé par les deux créatures rampantes, Kyraxes se dirigea rapidement vers le sol et...arriva ce qui devait arriver.
D'autres se seraient jetés sur le côté, au risque de se faire embrocher sur des gravas, afin de prendre de la distance face à ce combat devenu bien trop inégal, mais ce n'était pas le genre du Téméraire. Ce dernier resta accroché aux épines dorsales lorsque la terre trembla sous ses pieds, espérant qu'il ne se soit rien cassé au moment du puissant choc.

Il savait que son compagnon  ne tiendrait pas longtemps dans cette position et, alors que ses méninges s'activaient pour trouver une solution, le regard du Tergaryon dévia vers le Bellarys salvateur, arrivant à sa rescousse en se dirigea vers l'une des deux créatures. Était-ce ainsi qu'ils allaient finir ? Dans la gueule puante d'une de ces bêtes, après avoir survécu à plusieurs années de guerre ? Cette seule idée retourna l'estomac du jeune guerrier qui ne put que s'indigner et se rebeller contre ce jeu de vie et de mort. En un éclair il extirpa sa lame étincelante de son fourreau, en posant le regard sur son compagnon recouvert d'écailles.

« Ce n'est pas encore notre heure. Certainement pas. »

Se redressant sur le cou de Kyraxes, Maekae s'avança d'une charge rapide et, bondissant essaya d'atteindre la même créature visa vers Aeganon mais, cette fois, en tentant de lui percer un œil pour la déséquilibrer, l'espace d'un court instant. Ils n'avaient besoin que d'une fenêtre, d'une toute petite fenêtre pour renverser la vapeur et permettre à Kyraxes de se relever et de lutter à nouveau, comme lui seul savait le faire.



Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t174-laedor-arlaeron-lame
Dans la Gueule du Cauchemar
Aeganon & Maekar & Laedor


Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Vaemor, gueule grande ouverte, venait de fondre sur un de ses adversaires. Le dragon, agile et robuste, tenait en respect la créature. Personne, pas même son cavalier n’aurait pu dire qui avait réellement le dessus sur l’autre. Laedor observait autour de lui en essayant de tout analyser simultanément. Le jeune homme avait beau être une des meilleures lames de Valyria, il n’avait aucunement l’expérience d’un combat comme celui-ci. Mais où pouvait donc être son père par tous les dieux ? À ce moment, il aurait tout donné pour les conseils avisés du chef de famille. Il aurait bien apprécié aussi avoir un peu plus de ses frères d’armes à ses côtés. À seulement trois hommes contre trois wyrms le combat était inégale voir limite suicidaire, surtout pour le Bellarys sans le support de son dragon. Pour le moment, l’Arlaeron ne s’en sortait pas trop mal, comparativement à ses deux comparses. D’autant plus en comptant les deux wyrms qui s’attaquait à présent à Kyraxes. Le nombre aurait pu faire une grande différence ici, mais malheureusement, ils allaient devoir gérer ça par eux-mêmes.

Le cri du dragon lui glaça le sang et trouva écho dans son cœur. Il était reconnaissant d’avoir Vaemor à ses côtés non seulement aujourd’hui, mais en tout instant. Laedor ne pouvait pas imaginer la douleur de devoir être séparé de son dragon que ce soir par la mort ou par… Autre chose.

Alors que Kyraxes plongeait au sol avec Maekar toujours bien accroché à son dos, Laedor se demandait s’il valait mieux abandonner sa cible pour aller aider son ami ou bien poursuivre sa charge sur son propre adversaire.

« Maekar ! » Voilà qu’il criait le nom de son compagnon alors que celui-ci chutait au sol dans un grand bruit. « Relève-toi, bon sang, rien n’est fini tant que Balerion ne l’a pas décidé ! »

Laedor hésitait à aller défendre Kyraxes et son seigneur dragon. Tant qu’il poursuivait l’attaque contre le wyrms, il n’irait pas rejoindre ses frères. Par contre, il ne pourrait pas le tenir en joue encore bien longtemps. Sans prévenir, Aeganon se lança glorieusement, épée droit devant, fondant sur les wyrms comme s’il n’y avait pas de lendemain. Était-ce du courage ou de la témérité ? Peu importe, il se balançait à présent tenant toujours fermement son épée alors que la créature tenait de dégagé ce qui devait de se planter dans son dos.

« Saleté de créature, il est temps d’en finir ! » Prenant exemple sur le courage suicidaire de ces deux amis, le jeune Arlaeron indiqua à son dragon de prendre un peu de recul « Aller mon grand, c’est le moment ou jamais. »

Puis, ils fondirent à nouveau droit sur le wyrms isolé tentant une ultime attaque, malgré le risque. Si le dragon réussissait à le blessé considérablement, ils auraient une bonne avance sur le combat, dans le cas contraire, il ne donnait pas cher de leur peau.  Il pensait à Naerys, bien sûr. Savoir que ses actions pourraient lui garantir la vie sauve était sa principale motivation. Au diable le danger et la protection de sa propre vie. Elle ne valait pas la vie d’un membre de sa famille, de ses amis ou bien même celle de n’importe qui dans tout Valyria.  

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin


Du Pain et du SangDans la gueule du cauchemar
Lame d’Argent, Le Téméraire et la Terreur Rouge, voilà des noms qui montraient que la prudence ne saurait être de mise avec les trois hommes aux prises avec ces wyrms cauchemardesques. Et en même temps, qu’attendre d’autre de Laedor Arlaeron, Maekar Tergaryon et Aeganon Bellarys ? Les trois hommes sont des soldats courageux, qui ont le sens du sacrifice chevillé au corps. Trop peut-être, tant ce qu’ils entreprennent confine à la folie. Mais il en faut, parfois, surtout quand on est le seul rempart entre une multitude de blessés et des prédateurs affamés. Quitte à y laisser la vie. La gloire, après tout, ne rend-elle pas immortelle ?

Aeganon est en plus mauvaise position. Arc-bouté sur la tête du wyrm qui se tord pour se débarrasser de cet insecte désagréable et remuant, il est balloté en tout sens par les mouvements de la créature hystérique, et manque être éborgné par une des piques qui orne sa tête. Par réflexe, il se jette en arrière et se protège avec sa main, qui s’empale sur ladite pique. La souffrance est atroce. Le pire ? Il ne tient plus sur le wyrm que par cette main trouée, dont la blessure s’agrandit à chaque mouvement. Ses yeux se révulsent face à l’assaut insupportable. Sa conscience vacille. Mais il tient, par ce lambeau de chair humaine.

Pendant ce temps, Maekar tente lui aussi de se maintenir. Il s’agrippe, mais le wyrm furieux tente de le désarçonner. Pourtant, il grimpe, écailles après écailles. Centimètre par centimètre. Il est bientôt face au globe jaunâtre, injecté de sang qui darde sur lui un regard haineux. Il le lui rend. La créature se cabre violemment. Aeganon est pratiquement éjecté et pend mollement. Maekar se concentre et d’un geste rageur, plante son épée dans l’œil. La lame s’enfonce dans un giclement écœurant. Et la bête mugit atrocement. Elle rue, se précipite contre le sol, rendue folle par la douleur. Le Tergaryon est précipité contre la roche. Son souffle se coupe. Il lâche prise. Heureusement pour lui, la folle course du wyrm dément le porte ailleurs.

Laedor, galvanisé par l’inconscience de ses deux amis, précipite Vaemor sur son propre adversaire. Crocs contre crocs. Griffes contre griffes. Feu contre feu. Le dragon, agile et puissant, se démène. Son dragonnier manque à deux reprises être jetés à bas de sa monture, face à la violence des chocs, car le wyrm, furieux de cette résistance, se bat comme un beau diable. Et il prend le dessus. Se détendant, la vicieuse créature mord le cou de Vaemor, qui hurle comme un fou. Lame d’Argent tente de le dégager en lui ordonnant de se redresser.

Rien n’y fait. La prise est trop forte. Alors, perdu pour perdu, les instincts du dragon prennent le dessus. Il rue, il se démène et déploie ses ailes. Il griffe, il mord, il arrache. Le wyrm tente de s’enrouler autour de lui, pour l’écraser de son poids. Vaemor recule brutalement, plaque le wyrm contre la paroi. Et appuie. Encore et encore. Le sol tremble encore plus, des fissures se creusent profondément.

Aeganon tente désespérément de rester en vie, accroché par ce qui lui reste de main à la tête du wyrm enragé. L’adrénaline coule dans ses veines. Avec l’énergie du désespoir, il prend son épée de son autre main et la plante devant lui pour avoir un appui. Les bonds du wyrm redoublent. Mais il a un appui. Il arrache sa paume de la pique, se mordant la lèvre au sang pour ne pas s’évanouir, et rampe, coup d’épée après coup d’épée, sur la tête du wyrm. Ce dernier se tortille au sol, se retourne, l’écrasant sous son poids. Un craquement sinistre résonne. Puis le wyrm reprend sa course, et le Bellarys, aveuglé par la souffrance, continue à progresser. Il coule le long du museau, tel un vermisseau ensanglanté, erratique, inhumain. Il rampe jusqu’à la paupière de la bête. Il se penche, croise le regard de la pupille étrécie, folle, et plonge son épée dans le second œil.

Le wyrm se recroqueville à terre, son cri faisant trembler tous les alentours. Le Bellarys se laisse tomber, hagard, à peine vivant, et Maekar peut lui faire face. Kyraxes, de son côté, est toujours engagé dans une lutte à mort contre le wyrm restant. Et leur duel est homérique. Impossible de savoir qui a le dessus, dans ce fatras d’écailles et de rugissements mêlés.

Avec un hurlement de rage, Vaemor ouvre le ventre de son wyrm, qui tressaute et lui mord l’aile. Un bruit de déchirure se fait entendre. Mais il continue son œuvre, aidé par Lame d’Argent, et bientôt, enfin, la bête expire, fiché dans la paroi, créant une ouverture supplémentaire dans ce qui ressemble de plus en plus à une œuvre d’art de la guilde des maçons.

Et au loin, toujours ce hurlement qui se renforce.



avatar
Invité
Invité

Event 2 : Dans la gueule du Cauchemarft. Maekar et Laedor

Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Un Seigneur-Dragon n’était rien sans la bête qui lui donnait ce titre. Aeganon avait pu largement le mesurer au cours de sa vie, en chevauchant un Ancien tel qu’Astyrax, qui imposait la terreur chez presque tous les êtres vivants par sa seule présence. La créature, après son siècle d’existence, était en effet une véritable montagne d’écailles, dont chaque griffe aurait suffi à éventrer un homme de bas en haut d’un simple coup de pattes. Très vite, il avait eu conscience de sa chance, à avoir pu se lier à un tel dragon, et l’avait utilisé, il l’admettait volontiers, comme un atout dans sa conquête du pouvoir, capitalisant sur ce dernier pour faire taire les méchantes langues qui rappelaient les origines de sombres épiciers de sa branche familiale, le déshonneur dû à cette alliance rhoynare, à ce sang qui coulait dans leurs veines et ressortaient dans certains de leurs traits physiques, encore aujourd’hui, et qui l’empêchait de nier qu’elle eut un jour existé. Il appartenait à une famille respectable, mais point de premier plan. Il n’avait jamais été qu’un second choix, et in fine, plus une option du tout pour son père. Sans nom et sans réel appui familial offert de bonne grâce, il ne lui était resté que sa ruse, et son dragon. Il avait usé de l’un comme de l’autre, et essentiellement de la première pour mettre en avant le second. Qu’importait les médisances : son sang était puissant. Suffisamment pour avoir conservé le plus ancien dragon de sa famille – et, pour ce qu’il en savait, le plus ancien encore au service d’une lignée valyrienne. Mais là, au cœur même de Valyria, à la différence de toutes les batailles qu’il avait pu mener, il était seul, vulgaire amas de chair humaine, si tendre, aisément mis en pièce par une simple morsure. Il n’était pas ce fier chevaucheur du ciel, ordonnant ses troupes depuis l’arrière, organisant la logistique avec sa capacité à voir l’ensemble du champ de bataille, puis féroce attaquant sonnant l’halali en répandant le feu-dragon. Maintenant, il n’était qu’Aeganon, soit pas grand-chose : juste un homme, idiot et imprudent qui plus est. Et déterminé.

Ses jambes cherchaient désespérément un point d’accroche sur lesquelles se poser et butaient sur les écailles, et sur chaque mouvement du wyrm décidé à se débarrasser de sa présence pour le moins gênante. La pression exercée sur ses bras était insupportable, le brûlant. Il ressentait la présence de chaque muscle, chaque nerf, chaque veine presque, tant il était tendu à l’extrême, ses mains comme soudées à la paume de son épée. Qu’elles glissent, et il mourrait. Le wyrm l’entendait bien ainsi. Ses ruades le malmenaient, le ballotant en tout sens. Un bond particulièrement vicieux le rabattit avec une force impossible à contrer contre la crête de la bête. Instinctivement, il se roula en boule, accroché d’une seule main à son arme, l’autre devant son visage pour protéger ses yeux. Dans un bruit obscène, il sentit sa chair se déchirer et l’une des piques de la crête lui empaler la paume, s’arrêtant à quelques centimètres de ses yeux. Avant qu’une nouvelle embardée violente n’achève de lui faire lâcher prise, arrachant son épée à la chair écailleuse pour le laisser pendre dans la vite. Il ferma les yeux, sentant l’impact arriver. Ce dernier n’arriva pas immédiatement, et la souffrance fulgurante qui se déversa par sa main massacrée lui rappela à quoi cet exploit tenait. Il planta son épée sur le côté, aveuglé, incapable de résister, son instinct entièrement focalisé sur sa survie. Il avait l’impression qu’un esprit reptilien s’était emparé de lui, qui ne réagissait plus que par sens ultime de ce qui pouvait le maintenir en vie. Tout son cerveau était annihilé par le tourment subi. Il n’entendait plus, ne voyait plus. Son monde se limitait à sa chair, aux signaux qui parcouraient son corps pour lui signaler ce qu’il savait : que bientôt, il n’aurait plus de main. Et après, que son existence entière prendrait fin. Son souffle coupé, sa vision brouillée, il était incapable de savoir ce qu’il se passait autour de lui. Les cris, les sons dus au combat, il était enfermée dans un carcan impénétrable, érigé par sur les murs de son martyre, verrouillé avec son propre sang qui s’écoulait, goutte à goutte, maculant son bras, son épaule, son visage, le reste de son corps. Il était noyé par son propre fluide vital, qui s’échappait de lui peu à peu. Rouge, il ne discernait plus que cette couleur qui lui rappelait celle de son dragon. La Terreur Rouge … Voilà une fin appropriée pour un homme qui avait porté un tel surnom, que de mourir baigné dans ce pigment si enivrant, à l’odeur si caractéristique. Cela sentait le métal et la mort. Sa mort.

Non. Ou du moins, pas maintenant, pas ainsi. Son âme se rebellait à l’idée d’en finir ainsi, pendu comme un vulgaire animal, écorché comme du bétail. Si les dieux décidaient que la fin était proche, alors, il emporterait son ennemi avec lui. Aeganon Bellarys n’était pas né pour mourir que dans un seul sang, celui du dernier adversaire qu’il aurait égorgé. Alors, seulement, il s’effondrerait, le sourire aux lèvres et les doigts enfin gourds, repu. Avec un hurlement de rage, qui ressemblait davantage au cri primaire et guttural d’une bête à l’agonie que d’un son formé par une gorge humaine, l’homme arracha sa paume transpercée à son pic, avant de s’accrocher à son épée et aux écailles. Elles entaillèrent ses doigts, sa peau. Peu importait. Il inspira à nouveau. Et arracha son arme, avant de la planter devant lui. Quelques centimètres de gagnés : quelques centimètres plus proches de la belle mort. Tout son être était tendu vers son objectif : l’épée se releva, retomba. Et ainsi de suite, encore et encore. A l’odeur se mêlait désormais le goût, sa lèvre pratiquement fendue sous l’effet de ses dents bouillonnant dans sa bouche. Il cracha devant lui, maculant le wyrm et sa main. Cataplasme hideux et ironique. La bête, enragée de sa progression, s’abattit vicieusement sur le sol. In extremis, Aeganon projeta son corps sur le côté, attendant l’impact. Ce dernier lui coupa le souffle. Il sentit ses os craquer, sa cage thoracique siffler dangereusement. Ses yeux ne virent plus que le noir, et du blanc. De l’air, de l’air ! La vie s’écoulait par tous les pores de sa peau, à défaut de l’oxygène qui lui manquait. Des pétillements apparurent devant lui, dans sa tête. Et soudain, il fut arraché au sol et repartit dans sa folle cavalcade, à la merci du wyrm et de ses soubresauts. Il ne pensait plus, n’existait plus. Au milieu de son corps tuméfié, supplicié, il n’y avait plus que le besoin obscur de se traîner jusqu’à son but et de détruire, puis d’expirer. Gorgé de cette énergie du condamné, il expira, oubliant la douleur atroce qu’infligeait chaque respiration à son torse malmené, et enfonça son épée devant lui. Il se laissa glisser, ignorant les estafilades vicieuses dues aux écailles. Plus rien ne pouvait l’atteindre, désormais. Il était au-dessus de la simple affliction. Il traînait sa carcasse, laissant derrière lui un sillon sanglant.

Enfin, Aeganon arriva au-dessus de la paupière monstrueuse. Un sourire douloureux – mais qu’est-ce qui ne l’était pas ? – étira ses lèvres malmenées, et une lueur folle dansa dans ses yeux aussi rouges que ceux de la bête, ou peu s’en fallait. Il ramena son épée contre son corps, avant d’avancer son bras. Encore un peu, juste un peu. Dernière tentative pour l’éjecter, ultimes meurtrissures. Son corps vomissait sa vie, et lui crachait sa rage de ne pas mourir. Une expression hideuse s’épanouit sur ce qui lui restait de visage, et les bêtes blessées se firent face, œil contre œil, sang contre sang, haine contre haine. Il y eut un instant d’éternité comme si, au sortir du combat, chacun adversaire se jaugeait, que le respect perlait dans cette lutte à mort qui, sans doute, ne compterait de survivant que le désespoir. Et l’humain frappa, plongeant son épée dans le globe visqueux et mou, ne rencontrant aucune résistance. Son bras s’y engouffrant, les fluides se mélangeant, tandis qu’il essayait d’aller aussi loin que possible. Il fouailla, brâmant dans le langage incompréhensible des damnés toute sa folie, déchirant, tournant, brisant, détruisant. Il entendit à peine le hurlement du wyrm, cette musique résonnant par trop avec son âme en miettes pour qu’elle rencontre autre chose qu’un doux écho, qu’un bel accueil. Il était chez lui, au milieu du désastre, à contempler Balerion se pencher sur son rival d’écailles et de crocs.

La créature s’abattit au sol, agitée des soubresauts de la fin. Aveugle, elle ne pouvait plus savoir où aller, et la souffrance atroce l’handicapait par trop. Aeganon, lui, s’échoua au sol à ses côtés, et il sembla un court instant que les deux belligérants en resteraient là, à sombrer ensemble, main dans la griffe. Pourtant, le souffle de vie s’obstinait à rester dans l’entêté guerrier valyrien. Avec un grognement sourd, bestial, l’humain se releva, s’appuyant sur son épée tel un vieillard aidé de sa canne. Ses pas traînants le menèrent vers la tête de la bête. Maekar n’était pas loin. Le coup de grâce n’était pas loin. Alors seulement, il se souvint qu’il appartenait au monde des hommes, et que le langage en était le témoignage. Il souffla :

« Par le feu et le sang ... »

Et plongea son épée, décidé à en finir, dans cette tête hideuse. Il se sentit ployer sous la force de ses coups, et il fut bientôt à genoux, réduisant en charpie ce qui tombait sous son épée, abandonné et hagard. Où était-il ? Que devait-il faire ensuite ? Il n’en avait aucune idée. Il savait simplement qu’il n’était pas encore mort, bien que les doigts frigides de cette dernière commençait à l’enlacer. Il avait soif. Pourquoi le monde avait-il ce goût de finitude ? Pourquoi tournait-il autour de lui ? Son pied dérapa sur une fissure. Ces tremblements …

« Il faut … mettre … »

Il cracha un glaviot de sang qui lui était remonté en bouche.

« … les … blessés … après … »

Il pointa le ciel, comme pour expliquer ce qu’il était incapable de continuer à dire. Il fallait en finir avec ces wyrms, puis évacuer ce qui pouvait l’être. Pour que ce sacrifice n’ait pas été effectué en vain. Pour que son sang ne se soit pas mêlé à la terre pour rien. Pour que Balerion ne rit pas, lorsqu’il le verrait.

avatar
Invité
Invité

Dans la Gueule du Cauchemar
Maekar & Laedor & Aeganon







Quadrant Sud & An 1066, mois 5


La plupart des valyriens croquaient la vie à pleines dents, profitant de tous les plaisirs que pouvaient procurer leur existence mortelle, tirant assez souvent jusqu'à l'excès car la vie ne valait la peine d'être vécue que le plus intensément du monde. Cette nation avait été bâtie à partir de rien et s'érigeait désormais en bastion de richesse et de culture, ce qui faisait bien sûr bon nombre d'envieux. Fort de ce constat, certains des plus épicuriens des valyriens eurent tôt fait d'abandonner leur existence égoïste et insouciante pour prendre les armes, pour se battre afin que d'autres n'aient pas à le faire et, depuis cette époque, d’innombrables générations de soldats se suivirent, les unes après les autres. On pourrait croire que Maekar n'était donc qu'un nom parmi tant d'autres, que tête de plus dans la foule, qu'une épée de plus au service de cette République, mais il était conscient de porter un héritage séculaire de justice par le feu sur ses solides épaules.
Il n'avait jamais rêvé d'être soldat mais avait accepté son rôle avec honneur et sérénité depuis bien longtemps. Il savait que sa nation faisait des envieux et que, tôt ou  tard, il aurait lui aussi à défendre son pays au prix de sa vie. C'était pour cela qu'il avait travaillé plus dur et plus intensément que n'importe quel autre soldat, afin de devenir  un excellent combattant et un encore plus formidable meneur d'hommes, car il ne pouvait concevoir l'idée de voir les rues de sa patrie  tâchée du sang de ses compatriotes.

Et aujourd'hui sa plus grande crainte fut réalisée. Il avait toujours cru que si cela devait arriver ce serait à la suite d'une gigantesque bataille, un combat de longue haleine contre plusieurs nations alliées contre les dragons valyriens, mais il n'avait jamais cru que cette tragédie pourrait venir de l'intérieur même de cette nation. Des entrailles mêmes de la terre ayant vu naître son fidèle Kyraxes et beaucoup d'autres. Comment cela pouvait-il être possible ? Froid et posé comme à son habitude, même alors qu'un combat titanesque faisait rage juste à côté de lui, les méninges du Téméraire continuaient de tourner afin de trouver une explication à cette tragédie, à tel point qu'il fut contraint d'effectuer un effort conscient pour focaliser son esprit sur ce qu'il avait devant les yeux. Et ce qu'il avait devant les yeux, justement, était une créature à laquelle il n'avait jamais été préparé à affrontement mais, malgré l'évident écart de puissance et de taille, malgré la possibilité que sa vie s'arrête sur un coup de mâchoire mal esquivé, le feu du valyrien resta intact en sentant sa lame dans sa main.

Il avait entendu les mots de Laedor alors qu'il chutait à terre, il entendait les rugissements de son compagnon ailé, il entendait même la douleur de son plus vieil ami et pourtant, en cet instant, c'était bien la rage qui le poussait à aller de l'avant. Une rage  dont la maîtrise était née de plusieurs années d'épuisement et de douleur,  mais une rage qu'il avait réussi à canaliser mieux que personne, afin de polir ses talents. N'importe quel outil était bon à prendre, lorsqu'il s'agissait de protéger les siens.
C'était avec cette rage rugissant dans sa poitrine que le puissant guerrier escalada cette immonde créature, écaille après écaille comme s'il ne s'agissait que d'un mur ou d'une colline de plus, à quelques mouvements près. Il savait que le moindre mouvement de trop l'enverrait vers une chute violente et fatale, aussi s'arma t-il de toute la puissance nécessaire, jusqu'à ce que son regard ne croise celui de la créature. Elle ne pouvait s'exprimer, pas en des termes compréhensibles en tout cas, mais Maekar pouvait sentir d'ici la brutale et sauvage énergie qui s'emparait de cette bête, qui voyait sa proie essayait de devenir prédateur. Indignée ? La créature devait sans doute l'être, oui, mais plus pour longtemps. Bien. Qu'elle rugisse : Maekar n'en savourerait cette victoire que plus intensément !
Un pas après l'autre, il grimpa et, enfin, il laissa exploser sa rage en plantant sa lame dans le gigantesque œil de la bête, cette dernière rugit, mugit, se tortille dans tous les sens et, avant même que le Tergaryon ne puisse savourer cet instant, lui et son épée se trouvèrent de nouveau éjectés en contrebas. Un instant il crut s'être fracturé une jambe ou le colonne vertébrale, tant la chute fut violente mais, en s'autorisant quelques secondes d'immobilisme, il réalisa que seule sa respiration lui avait été dérobée. Était-il béni des Dieux, ou juste chanceux ? Plus chanceux que son ami Bellarys, en tout cas, si on en croyait l'état de sa pauvre main.

Crachant par terre un amas de sang venu s'accumuler dans sa bouche, Maekar enfonça la pointe de son épée dans le sol, serrant les dents alors qu'il faisait un effort pour se relever, usant de cette lame comme d'une canne. S'il ne perdait pas de vue Kyraxes, son regard dévia vers Laedor et son fier destrier qui, au prix d'un intense combat, parvinrent tous deux à éventrer la première de ces bêtes, renversant la vapeur en leur faveur. En d'autres circonstances il aurait félicité Laedor pour ce coup d'éclat mais, au vu de la situation et de l'état du Bellarys, Lame d'Argent comprendrait que les mots devraient être remis à plus tard. Au lieu de cela, justement, il fit porter sa voix tout en se dirigeant vers le wyrm aveuglé.


« Laedor, le dernier ! Aide Kyraxes ! »


Même blessés, deux dragons seraient en mesure de réduire cette bête en bouillie, sans compter le talent pour l'épée de Laedor dont les égaux se comptaient sur les doigts d'une main. Il avait confiance en son frère d'arme, même dans une situation désespérée cela ne changerait jamais. Ainsi, il s'approche de la wyrm aveugle et, dans un souffle, de concert avec son ami, il planta son épée dans son cou, son flanc, tout ce qui était à portée jusqu'à ce que la bête ne cesse de gigoter pour de bon. Puis il retira son épée imbibée de sang et leva les yeux vers Aeganon qui avait vu des jours meilleurs, s'avançant vers lui, posant une main rassurante sur son épaule, en lui soufflant :


« Ce serait fait. Laisse-moi prendre la suite. »


Il allait ensuite jeter un regard vers Lame d'Argent pour voir comment il s'en sortait. Il irait à son secours si la situation le nécessitait mais, si ce n'était pas le cas, il arracherait un morceau de sa tunique pour bander la main meurtrie du Bellarys.

La rage était toujours là.




Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t174-laedor-arlaeron-lame
Dans la Gueule du Cauchemar
Aeganon & Maekar & Laedor


Quadrant Sud & An 1066, mois 5

La dernière guerre avait eu un grand impact sur Laedor. Il s’était battu pour le bien de sa famille, de ses amis et de tout Valyria. Il y avait laissé une partit de son âme et était revenu en étant un autre homme. Bien sûr, il restait le petit con bagarreur et arrogant, s’amusant toujours autant à fanfaronner devant qui voudrait bien l’admirer, mais quelque chose au fond de lui, c’était brisé sur le champ de bataille. Le seigneur-dragon avait réellement pris conscience de la mort, de la vie et du pouvoir qu’il avait sur ces deux états. Tant d’hommes étaient morts sous ses yeux. Combien de fois, avait-il dû faire abstraction de l’échos des cris de ses frères d’armes alors qu’il donnait lui-même la mort à l’ennemi devant lui. Voir la vie quitter les yeux d’un homme, peu importe le côté pour lequel il se bat est quelque chose d’indescriptible. Le jeune Arlaeron avait sué sang et eau, avait prier tous les dieux, dans l’espoir de revenir auprès de sa famille, auprès de sa magnifique Naerys. Pas un jour n’avais passé sans qu’il pense à elle, sans qu’il ne rêve de la chaleur de ces bras et de la douceur de sa peau. Il avait vaincu les Ghis pour ses beaux yeux en dépit de la distance que cela avait manifestement amené entre eux. Non, Laedor n’était plus le même, mais cela n’avait pas d’importance tant que la paix pouvait régner.

Dans cette fausse, prit au piège avec ces wyrms, il repense à tout ce qui a perdu dernièrement, simplement pour la sécurité de ses proches et voilà qu’ils sont plus menacés que jamais. La prochaine attaque aurait pu venir de n’importe où, de n’importe quel ennemi, mais il avait fallu que l’attaque vienne du cœur même de la cité. Qu’avaient-ils donc tous pu faire pour que les dieux décident de les punir ainsi ? Tout leur avait pourtant toujours souris. Ils avaient réussi à maîtriser les dragons, bâtis de grandes choses et gagnés de grandes guerres, alors pourquoi maintenant ? Pourquoi quelques mois seulement après la fin d’une dernière grande bataille les dieux décidaient de fermer les yeux à leur sort ?

Le seigneur-dragon maintenait toute sa concentration sur le combat qui se jouait devant lui. Il tenta de faire abstraction au combat que menaient ses deux amis en parallèle pour aider du mieux possible Vaemor. La fière créature savait qu’il n’y avait pas de deuxième chance, il fonça sur le wyrms la gueule grande ouverte pour rencontrer les dents du wyrms tout aussi acéré à l’arrivé. Des écailles s’envolaient de tous les côtés et Laedor eu tout juste le temps de protégé son visage de sa main gauche avant d’être lacéré par les projectiles volants. Il reprit sa poigne sur son dragon juste à temps, car celui-ci fit un mouvement brusque vers la gauche puis la droite pour tenter d’éviter les coups de griffes qui venait de toute part. Le lézard ne se laisserait pas faire sans mener un bon combat. À deux reprises, Laedor tenta de sortir son épée de son fourreau, mais en fut empêcher. Il était continuellement secoué par les assauts du wyrms et tentait lui aussi de se protéger des attaques. Il se protégea de justesse d’un coup de dent, mais ne fit pas assez rapide pour totalement esquiver le coup de griffe qui suivit. Il sentit son flanc droit se faire lacérer au même moment que sa tête frappait contre le dos de Vaemor. Celui-ci se débattait du mieux qu’il pouvait, mais était submergé par la violence de frappe de son assaillant. Le wyrms du sentir qu’il arrivait à prendre le dessus, car l’instant suivant, il bondissait de plus belle sur le dragon, plantant ces crocs dans sa gorge.

« Vaemor ! » Refusant de perdre son dragon de la sorte, tué par une saleté de ver-de-terre, Laedor sorti son épée. « Redresse-toi, tu es plus fort que ça ! » Et le dragon se redressa d’un coup, animé par la force du désespoir. Son râle puissant laissant maintenant place à un cri de guerre alors qu’il reprend le combat de plus belle. Même salement amoché comme maintenant, Vaemor reste un dragon robuste qui ne recule devant aucun ennemi. La témérité coule autant dans les veines du seigneur-dragon que dans celles de son destrier et fait partit du lien qui les unis si étroitement. Lame solidement braquée devant lui, près à découper tout ce qui pourrait se trouver sur sa route, Laedor tente du mieux qu’il peut d’aider son ami dans ce combat à mort.  

Alors que le wyrms tente une dernière fois de maîtriser le dragon en s’enroulant autour de lui, le jeune homme saute par terre, croyant être plus utile sur un terrain stable. Il s’élance vers la bestiole sortie de terre et le pique du tranchant de son épée. Il ne lui fait pas grand mal, mais c’est juste assez pour qu’il se retourne vers lui. Ce moment de diversion est justement ce qu’il fallait à Vaemor pour le charger contre la paroi rocheuse, ou du moins ce qu’il en reste. Le sol tremble à nouveau. Bien que cette fois, ce soit par les faits du dragon, cela cause néanmoins de nouvelles brèches dans le sol en plus d’accentuer celles qui s’y trouvaient déjà. Laedor, toujours à ses côtés, rend coup par-dessus coup pour aider du mieux qu’il peu dans ce combat de titans.  Un dernier coup de gueule du dragon signe la fin pour le wyrms qui s’encastrer au mur, éventré.  

L’Arlaeron sait qu’il est blessé, sans avoir pris le temps de vérifier l’ampleur ou la gravité de ses blessures. Vaemor a été bien plus malmené que lui, et même si tout son être voudrait aller s’enquérir de son état, il se retourne plutôt vers ses frères d’armes alors qu’il entant la voix de Maekar. Il prend alors pleinement conscience du combat qu’ils ont mené chacun de leur côté. D’un mouvement il fait signe à son dragon de le suivre et se précipite vers Kyraxes pour l’aider à achever se combat.

« On s’occupe de lui, va aider Aeganon ! » Ou du moins ce qui reste d’Aeganon. Du peu qu’il avait pu en apercevoir, son ami n’était à présent qu’un amas de chair entaillé et de sang. Il respira un grand coup avant de laisser transpercer toute sa rage dans un cri brutal alors qu’il s’élançait plantant son épée dans le dernier wyrms encore vivant de concert avec Vaemor qui lui plantait ces crocs acérés. Ensemble, ils en viendraient vite à bout et pourraient ensuite se concentrer sur l’état du Bellarys ainsi que sur les hurlements derrière eux, devenant de plus en plus fort à mesure que le temps avance.
 

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin


Du Pain et du SangDans la gueule du cauchemar
Les wyrms sont des prédateurs redoutés, même des dragons. Leur force et leur rapidité serpentine n'ont d'égales que leur intelligence prédatrice. Ces créatures attaquent en nombre, pour ne laisser aucune chance à leurs adversaires ... ou du moins, éviter qu'elles en aient trop pour les défaire. Et pourtant, deux de ces monstres gisent à terre. L'un est proprement sanguinolent, tant Aeganon Bellarys et Maekar Tergaryon se sont acharnés sur lui, animés par la rage de la vengeance. Abêti par la souffrance, le premier taille en pièce la tête de la bête, qui ressemble bientôt à une charpie sans nom. Quant au Tergaryon, il entaille le cou, la base du crâne. Les soubresauts de ce géant des profondeurs se font de plus en plus espacés. Dans un dernier sursaut, sa gueule s'ouvre et délivre quelques flammeroles, mais l'énergie vitale quitte définitivement cet immense corps écaillé. Enfin, il ne bouge plus, et ses yeux crevés contemplent ses bourreaux, qui peuvent respirer, enfin, même si chaque goulée d'air fait mal : la bête a péri.

Laedor, juché sur son dragon, est à nouveau en plein combat. Vaemor s'élance pour porter secours à Kyraxes, toujours en pleine mêlée, et ce qui était un véritable déchaînement de crocs et de griffes devient encore plus confus. Le wyrm a sévèrement déchiré les ailes du dragon de Maekar, et lui a cassé deux crocs. Sa patte antérieure gauche est profondément entaillée, et saigne abondamment, maculant le sol, et le liant au sang du wyrm, qui n'en est pas sorti indemne pour autant. Même à terre, un dragon demeure un adversaire redoutable, surtout un qui a eu l'expérience de la guerre, qui a détruit une ville. Pour autant, la situation est relativement lisible: sans l'intervention de Vaemor, le noble fils d'Aegarax aurait probablement perdu ce combat acharné. L'arrivée de la puissante monture de Lames d'Argent change pourtant la donne. Désormais condamné à se défendre sur deux fronts, le wyrm frappe de sa longue queue pour tenter de repousser son assaillant, tandis qu'il tente d'arracher définitivement la patte de Kyraxes en plantant ses crocs à la jointure de l'articulation, malgré les écailles qui mordent son impressionnante mâchoire. Le rugissement de douleur de la créature s'entend à deux lieues à la ronde.

Plus loin, Aeganon s'est relevé péniblement, aidé de Maekar, et les deux hommes se mettent comme ils le peuvent à couvert. Le Tergaryon, grâce à sa formation militaire, sait quoi faire, tout comme le Bellarys. Les deux hommes, qui ont fait leur classe ensemble, n'ont guère besoin d'échanger pour savoir qu'il est temps d'agir, mais également pour se répartir les rôles. Les tuniques sont promptement rapiécées. Le Bellarys, toujours pragmatique, s'approche même d'un cadavre dont il sectionne la vêture, considérant qu'il en aura probablement davantage besoin que le mort. Ils enveloppent comme ils le peuvent sa main, bourrant de tissus le trou à l'intérieur pour stopper l'hémorragie. Puis, Maekar enveloppe le torse d'Aeganon avec ce qui leur reste, serrant fortement pour maintenir les côtes en place et éviter que les lésions ne s'accentuent. Respirer est difficile avec, mais c'est toujours cela de pris. Les deux hommes, péniblement, s'écartent, le second s'appuyant sur le premier pour marcher. Ils constatent qu'une évacuation a été - péniblement - mise en place, et encouragent les blessés restés au fond du cratère. Maekar aide à en dégager quelques-uns, Aeganon leur montre le chemin le plus praticable, appuyé contre un rocher pour se maintenir debout.

Le combat entre Laedor, Vaemor, Kyraxes et le dernier wyrm est particulièrement acharné. Seule, la créature redouble de ruse. Ses crocs toujours fermement plantés dans la jambe du second dragon, elle mâche, et des bruits sourds se font entendre. Kyraxes se défend farouchement, manquant énucléer le wyrm, qui relâche enfin sa prise, alors que Vaemor l'asperge de feu-dragon. Les cris des uns se mêment à ceux des autres. Et le sol, martelé, se craquèle encore plus.

Soudain, une ombre obscurcit les environs. Immense, imposante, ses ailes recouvrent le soleil. L'espoir, pour autant, ne dure que quelques secondes. Un grondement intense lui répond, comme si deux titans avaient décidé de s'affronter, ici et maintenant, au coeur de Valyria. Qui vient du sol. Qui rompt, dans un fracas assourdissant. Fragilisé par les combats, l'équilibre instable de l'éboulis a vécu. Et surtout, une menace plus grande encore y œuvre, après avoir envoyé ses petits affaiblir son plantureux dîner. Les wyrms ont un sens de la famille particulier.

Kyraxes, Vaemor et leur adversaire chutent lourdement, emportés par leur élan, et surtout tenus par le wyrm, qui les maintient par ses crocs, ses griffes, et son corps serpentin enroulé autour de la patte avant de Vaemor. Laedor ne peut que se cramponner, vaille que vaille, à sa monture. Après plusieurs mètres, l'atterrissage a lieu, chaotique et douloureux. Immédiatement, le combat reprend. Les opposants, bien que sonnés, blessés, martyrisés, luttent tous pour leur vie. Dans un bruit de rage, Kyraxes, referme sa mâchoire sur le cou de son rival. S'il ne peut plus tenir debout sur son membre blessé, il a atterri à l'horizontale et en a profité. La prise est imparable. Vaemor lacère le ventre du wyrm. Le sang gicle. Laedor se joint à la bataille. Enfin, le wyrm cède. Ils ont vaincu. Hélas, le triomphe sera de courte durée.

Aeganon n'est pas assez rapide pour échapper au nouvel éboulement. Alors, désespéré, il s'accroche à son rocher, et attend la fin, inéluctable. Dans son état, une telle chute lui sera fatale. Le sol se dérobe sous ses pieds. Il s'enfonce, durant quelques secondes d'éternité et ferme les yeux, accueillant la mort avec sérénité. Devant ses yeux défile sa vie, qui s'achève aujourd'hui et maintenant, dans les profondeurs de Valyria.

Ou pas. De puissantes griffes se referment autour de lui sans le blesser. Sonné, il met une bonne minute à comprendre ce qui lui arrive. L'air fouette son visage. Cela n'a point l'odeur de l'au-delà. Il sent tous ses muscles, et respire à pleins poumons. La vie veut donc encore bien de lui. Son esprit endolori est soudain empleint d'une présence lourde, puissance, séculaire. Astyrax l'emporte avec lui, survolant le champ de ruines sous eux. Enfin, l'Ancien est arrivé. Si au départ il n'a pas répondu à l'appel, il a senti le danger de son dragonnier, et surtout, la présence d'un ennemi millénaire de sa race. Et l'immense dragon, l'un des plus vieux de la péninsule, ne peut résister à un tel défi. Il a sauvé son humain ... pour le moment. Planant, il observe ... puis plonge dans les entrailles du cratère. Son cri résonne et appelle sa future proie.

Maekar tente d'échapper à la dévastation. L'adrénaline le porte, il saute de monticules en monticules, à s'en éclater les poumons et à s'en déchirer les muscles. Mais lui aussi est rattrapé par l'éboulement, et il chute. Le contact avec le sol est abominable. Le souffle coupé, sa vue se trouble, et il perd connaissance. Le contact d'une langue râpeuse et humide le fait revenir à la réalité. Kyraxes a rampé vers lui et s'emploie à le réveiller. Son cavalier est perclus de douleurs ... Mais un hurlement lugubre lui insuffle l'énergie suffisante pour tenter comme il le peut de se redresser.

Face aux valyriens et à leurs montures apparaît une créature de cauchemar. Longue de plusieurs dizaines de mètres, la face encore plus hideuse et trois fois plus grosses que les wyrms précédents, une bête immense se dresse dans l'ombre d'une cavité naturelle. Et les darde de ses yeux immenses et mauvais. Sa langue fourchue siffle. La Mère des Wyrms est désormais éveillée, et tous ces ébats l'ont mis en appétit. L'odeur du sang l'excite.

Et elle entend bien le faire couler encore davantage.



avatar
Invité
Invité

Event 2 : Dans la gueule du Cauchemar
ft. Maekar et Laedor

Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Aeganon frappait, aveugle à tout ce qui n’était pas chair écailleuse s’affaissant contre son épée. Le sang giclait, maculant ses doigts, ses bras, son visage, son corps, se mélangeant au sien. Tout son être n’était que souffrance, et il l’offrait en retour, dans une vengeance morbide contre cet ennemi qui l’avait tellement martyrisé. Il ne sentit même pas que la bête, enfin, avait fini de tressauter, qu’elle avait été emportée par le trépas. Inlassablement, il continuait son macabre massacre, se raccrochant au liquide qui gouttait au sol et l’empuantissait comme au témoignage que c’était celle vie-là qui était perdue, et non la sienne. Il trouvait dans cette expression de mort la plus pure le courage de continuer sa propre existence, au-delà de la douleur qui perçait par chaque pore de sa peau. Il se gorgeait de sa tuerie, pour oublier qu’il n’était qu’un mort sursis. Ivre de rage, de haine et de l’odeur du wyrm abattu, il se délectait de ce qu’il lui infligeait, de cette tête hideuse qu’il martelait, comme s’il s’en moquait, après tout ce qu’elle lui avait fait subir. Il se souvenait de ce qu’il avait vu dans l’œil de la créature, avant qu’il ne l’énuclée. Et un rire manqua le traverser, alors qu’il se rendait compte qu’il avait, pour un temps, triomphé. Ses côtes malmenées le ramenèrent à la réalité, ainsi que la voix de Maekar. Un sourire ironique le traversa : la victoire avait un goût amer. Il ne servirait plus à rien, désormais. Rampant tant bien que mal à l’abri, il laissa le Tergaryon vérifier la situation de son dragon ainsi que de Laedor. Lui s’affala contre un rocher, et tenta de se souvenir de la manière dont on respirait sans avoir envie de s’arracher les poumons de la poitrine. Chaque mouvement était une torture. Mais au moins, souffrir lui rappelait qu’il était encore vivant. Qu’il avait une chance de revoir les siens. L’image de Daemor s’imposa dans son esprit, à nouveau. C’était instinctivement vers son jumeau qu’il s’était tourné, lorsqu’il avait cru que la fin advenait. Et c’était encore vers lui que ses pensées se dirigeaient, maintenant qu’il repoussait la fin, pour un temps au moins. Ah, il rirait sans doute de voir le fier guerrier ainsi malmené. Ou peut-être qu’il serait fier de l’avoir vu lutter avec son épée pour toute compagne, face à un wyrm adulte. Qui serait assez fou pour le croire, lorsqu’il le raconterait ? Peut-être enfin qu’il serait inquiet, au moins un peu. L’espace d’un bref instant, Aeganon se perdit dans une rêverie réconfortante, celle d’imaginer les lèvres de son jumeau contre les siennes, venues lui murmurer à quel point il l’aimait. Chimères, mais douces pour celui qui n’était pas certain de tenir jusqu’à leur hypothétique réalisation. Voyant Maekar s’approcher à nouveau de lui, le Bellarys s’efforça d’afficher un sourire bravache, qui ressemblait davantage au rictus d’un cadavre, puis il crachota :

« Heureusement que je ne suis pas gaucher … Ce wyrm m’aurait arraché un atout de choix auprès des dames. Même si manifestement, ma langue a survécu. Déjà cela.

Enfin, si tu pouvais m’aider à sauver ma main … »


Montrant sa senestre percée et tuméfiée, Aeganon entreprit sans plus de cérémonie de déchirer sa tunique, puisque de toute façon, il faudrait aussi lui bander les côtes. Avec le tissu réduit en charpie, il entreprit de faire des bandes à peu près régulières puis, se levant, il se tourna et, appliquant cette vieille technique connue depuis la nuit des temps, entreprit d’uriner sur les bandelettes de tissus afin d’obtenir un désinfectant très rapide, quoique peu ragoûtant. Au moins, l’armée avait suffisamment endurci leurs estomacs pour qu’ils n’en aient honnêtement pas grand-chose à faire. Une fois ceci fait, Aeganon récupéra donc les tissus humidifés et entreprit de nettoyer sa main avec, tentant de ne pas tressaillir. Apercevant une main qui sortait d’un monceau de rochers, il commanda à Maekar :

« Sors-moi ce macchabée de là … »

Une fois le corps en partie découvert, il s’approcha et entreprit de tailler ses vêtements sans l’ombre d’un remords, puisque l’autre n’en aurait guère l’usage dans les bras de Balerion. Les nouvelles bandelettes propres faites, il entreprit de bourrer la plaie comme il le put, et de solidement bander la main pour maintenir la boule compacte en place. Au moins, le sang ne coulerait plus. Avisant la tunique de Maekar, Aeganon lança :

« Je crains de devoir profiter de toi … mais n’aie crainte, je ne dirai rien à quiconque. »

Il avait un instant hésité à mentionner Elaena, mais puisqu’il ne savait pas exactement où la jeune femme se trouvait, il préféra s’en abstenir, laissant la plaisanterie planer entre eux, plus lourde qu’il ne l’aurait voulue, in fine, alors qu’il cherchait plutôt à détendre tant bien que mal l’atmosphère, et surtout à oublier qu’il ne savait si ce jour serait le dernier qu’il – et qu’ils – verrait. Et enfin, il prononça l’inévitable :

« Bande-moi les côtes. Serre aussi fort que tu le peux. »

Ainsi fut fait. Stoïque, le Bellarys serra les dents autant qu’il le put, se souvenant de l’arrachage de la flèche reçue à Tolos pour se convaincre qu’il pouvait supporter la douleur en silence. La jointure de ses mains blanchit, mais il tint bon. Ils avaient fait tout ce qu’ils pouvaient. Aux dieux plaisent, désormais. S’appuyant sur Maekar pour avancer, Aeganon et lui reculèrent afin de se mettre encore davantage à l’abri. Avisant un imposant rocher, le sénateur déclara à son comparse :

« Va aider à dégager ceux qui sont plus bas … je leur dirai où avancer. »

Appuyé là, comme un naufragé accroché à son radeau, le dos calé contre la pierre, il entreprit donc de guider les blessés qui revenaient vers la fragile chaîne mise en place par les autres survivants, leur indiquant le passage le plus aisé. Au loin, il entendait toujours Vaemor, Kyraxes, Laedor et le wyrm combattre, priant Vaghar pour que son frère d’armes triomphe et leur permette d’évacuer plus aisément les victimes les plus atteintes grâce à son dragon. Déjà, il imaginait comment les sangler, focalisait son attention sur les hauteurs, essayant de percevoir ce qu’il s’y passait. Cependant, ses pensées furent interrompues par un grondement insistant. Il ne put que voir les fissures dans le sol s’agrandir, puis s’ouvrir, alors que le soleil se voilait subitement, comme pour annoncer ce qui allait se passer, ce qu’il allait subir. Il n’eut pas le temps de réagir : s’il avait compris, son corps fatigué ne pouvait pas suivre. Comble de l’horreur, que d’apercevoir son trépas, à nouveau, et de ne rien pouvoir y faire. Tant bien que mal, il se retourna pour s’accrocher à son rocher, espérant vainement que cela le protègerait d’une chute où il finirait emporté par tous les débris. Cruel destin que celui de savoir la mort à portée de main, et de ne pas être capable de l’empêcher. Et pourtant, Aeganon resta étonnamment serein. Il le savait, que sa vie ne tenait qu’à un fil. Ainsi ou plus tard, dévoré par la fièvre, quelle différence ? Au moins, tout serait vite terminé. Et du reste, il avait déjà fait ses adieux, tandis qu’il était à la merci du wyrm. Il avait recommandé son âme aux dieux, et pensé à ceux qu’il quittait, à son frère. Il convoqua une dernière fois le visage adoré dans son esprit, et s’y raccrocha. Lorsque le sol se déroba sous ses pieds, il ne lutta pas. A la place, il étreignit la pierre comme il l’aurait fait pour son frère et amant, cherchant à travers les veinules de la roche à sentir les courbures de la peau aimée. Il cherchait dans la flagrance de dévastation le souvenir de l’odeur de Daemor après l’amour. Il voyait son sourire, qu’il aimait tracer du bout de ses doigts, après le plaisir, quand il contemplait son reflet dans ses yeux, et sur ce visage si semblable et si différent. Et la chute l’emporta. Il ferma les yeux, et se laissa aller.

Lorsqu’il les rouvrit, la première chose qu’il remarqua furent l’air frais et l’odeur caractéristique de chair écailleuse. Un instant, il se demanda s’il n’était pas dans les bras de Balerion, emporté vers son domaine. C’était donc cela, l’ultime voyage, après la mort des valyriens ? Pourtant, il sentait sa poitrine se soulever – avec difficulté, avec cahots, mais elle y parvenait – au rythme de sa respiration. Ses yeux, enfin, capturèrent le paysage autour de lui. Il était dans le ciel. Entouré par des griffes puissantes. Emprisonné dans une immense patte écailleuse. Et une présence se fit dans son esprit, impérieuse, antique, entièrement autre, et pourtant terriblement familière. Astyrax était là. A cet instant, Aeganon ne put s’empêcher d’éprouver une intense gratitude envers l’Ancien, et de le lui démontrer à travers leur lien. Il sentit comme un grognement lui répondre. Il n’obtiendrait rien de plus. L’imposante créature avait son attention focalisée ailleurs, il le sentait. Alors, plutôt que de l’attirer à lui, il décida de se glisser dans les pensées du roi des airs, qui l’accueillit sans trop rechigner.

Partager ce lien si difficilement définissable avec Astyrax était une expérience à la fois vertigineuse et fascinante. L’esprit du vieux dragon était totalement insondable pour un cerveau humain, et Aeganon avait toujours tenu à ne jamais s’éloigner du fil rouge qui les reliait, car il avait conscience que la folie le guetterait, sinon. Alors, il marcha sur la ligne de crête de sa consciente de la magie qui les étreignait depuis son Epreuve du Feu. Là, dans cet espace-temps si particulier, il fit face à Astyrax, et toucha son museau. Il plongea ses yeux dans les siens, et vit. Il observa la dévastation de Valyria, ce creux béant qui défigurait, furoncle immonde ayant éclaté et tout englouti, la place des esclavagistes. Il contempla ces petits points qui s’agitaient, luttaient pour vivre, mourraient. Comme tout cela paraissait futile, depuis ces hauteurs, que ces malheureux corps de chair humaine qui se trouvaient pilés, concassés, par la force de la nature. Ils n’avaient pas la force d’un élu d’Aegarax. Seul un des souverains du ciel savait quel était le vrai risque, le réel danger. Il en sentit avec l’Ancien la senteur putride. Son cœur se emplit de haine alors que des images de temps immémoriaux passaient en lui, contant cet affrontement millénaire entre deux espèces destinées à s’affronter. Il eut l’impression que de la lave en fusion coulait dans ses veines tandis que la certitude de la lutte se dessinait. Une seule créature pouvait dominer Valyria. Et elle se trouvait inextricablement liée à lui. Elle était la force, la ruse, l’expérience. Et il était impensable qu’elle ne réponde pas à ce défi, à ce gant projeté dans sa face comme le faisaient les humains. D’autres visions lui apparurent : celles de petits dévorés, d’autres wyrms, plus loin. Et la haine se mua en rage. La vengeance engloutit sa vue, alors qu’Astyrax plongeait. Avec une folie guerrière, emporté par les sentiments du vieux dragon qui déferlaient en lui, Aeganon s’immergea profondément en lui, jusqu’à perdre le souvenir de son identité, des limites de son corps et de celui de la noble créature. Ils formaient un tout, et ce dernier avait soif de sang et de revanche.

Par Astyrax, Aeganon vit clairement Maekar et Laedor ainsi que leurs montures. Il vit la victoire sur le dernier wyrm. Mais il ne s’y arrêta pas. Il savait, désormais, qu’un autre obstacle les attendait. Son désir de protéger Valyria se mêlait à l’instinct primaire de sa monture de défendre les siens. Ensemble, ils rugirent. Ensemble, ils descendirent en piqué pour prendre par la surprise la Mère des Wyrms. L’impact fut terrible. Dans le poing serré de son dragon, Aeganon ressentit durement l’impact, qui le projeta contre les immenses griffes d’Astyrax. La transe fut temporairement atténuée, et il en profita pour reprendre ses esprits humains, sans pour autant rompre son lien avec le dragon. Il ouvrit sa bouche avec lui pour cracher un déluge de feu, et sa gueule s’ouvrir en même temps pour tenter de déchirer le cou de leur adversaire. Mais en même temps, son humanité le poussait à voler au secours de ses compagnons, comme ils l’avaient fait pour lui, et à élaborer d’autres tactiques. Leur tandem avait toujours fonctionné ainsi, et il sentit, confusément, l’approbation de l’Ancien. Toussant pour s’éclaircir la voix, Aeganon hurla :

« Le Pont de Kharkolis ! »

La référence, obscure, serait pourtant aisément compréhensible pour Laedor et Maekar – du moins, il espérait que l’adrénaline ne ferait pas perdre à ses deux comparses le souvenir de leurs classes militaires. Il s’agissait en effet du nom d’une manœuvre connue de la plupart des Seigneurs-dragons, qui impliquait la neutralisation d’une cible en l’enchevêtrant, tandis qu’un troisième se chargeait d’occuper son attention. A l’entraînement, Aeganon avait presque toujours tenu le dernier rôle, compte tenu de la taille de son dragon, qui n’avait pas l’agilité nécessaire à de tels mouvements. En revanche, il avait toujours brillé dans son domaine, car Astyrax avait la puissance nécessaire pour l’occuper. Avec son siècle passé d’existence, la créature était une montagne majestueuse, certes, mais surtout un prédateur retors. Ainsi, aiguillé par Aeganon, il entreprenait là de couper les trajectoires à la Mère des Wyrms pour l’empêcher de se déployer entièrement, et la forcer à se battre sans tous ses moyens, notamment son immense queue. Et il conservait son attention, pour éviter qu’elle ne se perde à taquiner les deux autres dragons plus petits, pour leur donner la plus grande amplitude de possibilités. A eux, après de jouer.

« Vhagar … arme nos bras et les crocs de nos frères. »

Et sur cette ultime prière au dieu de la guerre, Aeganon joignit à nouveau son esprit à celui de sa monture, le duo combattant férocement contre leur ennemi antique et honni. A la mort comme à la vie, il n’y avait pas d’autres alternatives que de s’offrir entièrement. L’ivresse du combat les gagnait, comme celle du destin qui s’approchait.

Puisse les dieux être de leurs côtés.

avatar
Invité
Invité

Dans la Gueule du Cauchemar
Maekar & Laedor & Aeganon







Quadrant Sud & An 1066, mois 5


Maekar avait une très bonne mémoire et se souvenait de chaque leçon, chaque proverbe, chaque tactique enseignée au fil du temps, ce qui lui permettait de se rappeler du temps où il faisait ses classes, même dans une situation aussi tendue que celle-ci. Il se rappelait de ses instructeurs qui lui parlaient de la mémoire des muscles, du fait que parfois le corps pouvait prendre le pas lorsque l'esprit flanchait et, si nombre de jeunes recrues ne pouvaient s'empêcher de rire devant une telle absurdité, Maekar ne tarda pas à vérifier la véracité de ses propos.
Il était le plus appliqué et plus calme des soldats à n'en pas douter, se servant de son feu intérieur comme d'une énergie nouvelle, mais il était aussi un homme avec ses propres limites. Plus d'une fois il avait senti ses forces l'abandonner, plus d'une fois il avait vu sa vision se troubler à la suite d'un coup à la tête ou à cause de la fatigue liée à une bataille trop longue mais, lorsque tout espoir semblait perdu, son corps avait toujours su reprendre le flambeau. Parfois la lumière dans son esprit laissait sa place aux ténèbres et, plus d'une fois, ces moments d'absence s'étaient vus entrecoupés de flash de lucidité où son corps tranchait tout ennemi à portée, avant que son cerveau ne l'ordonne. Maekar avait été entraîné pour tuer ses congénères si bien que cela était devenu aussi naturel que tué. On aurait pu donc croire qu'il se serait trouvé désemparé face à une telle créature mais, alors qu'il s'avançait vers elle, ses instincts prirent une fois de plus les rennes pour brandir son étincelante lame.
Il avait mal mais, lorsqu'il sentit une fois de plus sa lame se gorger de sang, lorsqu'il retrouva la douce sensation de la lame pénétrant la chair, Maekar ne put s'empêcher de laisser un sourire carnassier venir se dessiner sur son visage aux traits taillés au couteau. Peu importaient le nombre d'années écoulées depuis qu'il avait fait sa première victime, cette sensation était la plus grisante du monde et il ne pourrait jamais s'en lasser. Oh il aurait voulu crier au moment où la créature s'écroula à terre, hurler sa victoire à la face du monde mais, d'instinct, conscient que le combat n'était pas terminé, il se tourna vers Laedor qui semblait avoir les choses en main. De toute évidence le trio n'avait pas usurpé sa réputation et, instinctivement, suivant les directives de son camarade, le Téméraire se tourna vers le Bellarys et sa main en piteux état.

Tous les deux avaient été blessés plus de fois qu'ils ne pouvaient le compter et, lorsque la bataille faisait toujours rage, ils devaient improviser pour panser les plaies sans être forcés de retourner vers l'arrière-garde. Maekar avait appris depuis le trépas de son frère, il ne pouvait décemment pas laisser une plaie entraver la bonne marche d'un combat. Aeganon et Maekar étaient donc familiers avec la douleur aussi, lorsque vint le temps de déchirer des tuniques pour faire des bandages, aucun des deux ne s'embarrassa de remords. Ils avaient eu leur dose de camarades charcutés, de corps en décomposition, de membres arrachés et de visage écrasés, alors dépouiller quelques cadavres ne faisait ni chaud ni froid au Tergaryon. Ce dernier aida donc à bander la main de son ami, écoutant ses piètres tentatives d'humour pour masquer son inconfort et, quand vint le temps de faire une allusion sexuelle douteuse, Maekar fronçant les sourcils devant le sérieux de la situation, resserrant les bandages entourant le corps de son ami, avant de croiser son regard et lui affirmer :


« J'ai déjà perdu un frère, je n'en perdrai pas un second. »


Peut-être était-il trop sérieux pour son propre bien mais, selon lui, l'heure n'était plus aux plaisanteries compte tenu de l'état de son ami. Laissant ce dernier se reposer un instant, Maekar prit une inspiration et descendit davantage dans le cratère, pour aider les pauvres malheureux à remonter la pente. Ils étaient des civils, des marchands, des sans-le-sou mais des valyriens avant tout aussi, même si certains d'entre eux étaient trop terrifiés pour aider, le général fit son possible pour dégager les gravas, pour tendre des mains et aider plusieurs d'entre eux à rejoindre Aeganon. Ce dernier serait encore capable de leur indiquer le chemin le plus court vers la surface, malgré son état.
Se redressant après un énième sauvage, le Tergaryon n'eut pas le temps de réagir que déjà le sol se dérobait sous ses pieds. Encore ? Chassant toute pensée parasite, il se redressa et laisser ses jambes le porter vers la surface le plus vite possible, sentant ses poumons brûler à l'intérieur de sa poitrine mais, malgré le plus intense des efforts, son monde ne fut bientôt que ténèbres. Combien resta t-il privé de toute conscience ? Il ne sut le dire mais, étrangement, sentir la langue râpeuse de son compagnon contre son visage eut un effet salvateur et rassurant : il n'était pas mort.
Il lui fallut bien quelques secondes pour redresser la tête, reprendre conscience et enfin croiser le regarder de son compagnon d'écailles et de feu. Tous les deux étaient semblables, de farouches guerriers, blessés de toute évidence mais, même s'ils étaient diminués, la douleur ne faisait que les enrager davantage. Maekar passa une main sur l'énorme museau de Kyraxes, maintenant le contact visuel, jusqu'à ce qu'un hurlement terrible ne fasse réagir le dragon et son seigneur.


« Daor, Balerion. Tubī daor. »


Non  Balerion. Pas aujourd'hui. Le Téméraire se redressa sans doute attendre et, un instant, un très court instant, il resta immobile face à la vision de cauchemar qui se présentait devant lui. Jamais encore il n'avait eut à affronter la mère d'une couvée, une bête d'une telle taille mais, là où d'autres se seraient enfuis à toutes jambes, il tint bon en sentant la rage embraser chaque parcelle de son corps. Serrant les dents, il tenta de remonter à la surface, jusqu'à ce qu'il entende les paroles du Bellarys. Le Pont de Kharkolis ? Parfait, ils avaient un plan d'action ! Supposant que Laedor n'aurait aussi entendu, le guerrier balaya les environs à la recherche d'un outil à utiliser et, au bout de quelques secondes, ses prunelles tombèrent sur une très longue et épaisse corde au milieu de gravas.
Ni une ni deux il monta sur Kyraxes et, instinctivement, la créature comprit ce que son dragonnier attendait de lui. Elle viendrait donc attraper une portion de la corde, l'autre extrémité serait la responsabilité de Laedor et sa monture, puis le duo se ruerait sur la gigantesque créature qui venait de faire son apparition.
Le but de Maekar était très simple, il viendrait aider Kyraxes à entourer la corde autour du cou de la  créature mère et, une fois que cela serait fait, tous deux s'écartaient et useraient de la première solide aspérité venue comme d'un levier. Sentant la rage continuer de s'écouler à travers lui, il hurlerait alors à Kyraxes :


« Par Vhagar, tire ! »


L'expression pouvait paraître étrange car elle sortait de la bouche d'un homme qui n'était pas particulièrement connu pour sa dévotion religieuse, mais ici elle prenait tout son sens. Certes Maekar croyait en la possibilité de forger son propre destin, mais il était aussi conscient que chaque existence était jugée par un panthéon divin auquel tous ne pouvaient que se soumettre. Tout soldat de son état, il avait été éduqué et formé pour se tourner vers Vhagar et Tyraxes avant la bataille, mais aussi pour accepter le passage de Balerion à la fin de cette dernière. Il avait déjà ressenti la fureur au fond de lui lorsque la bataille faisait rage et, si certains mettaient cela sur le compte de l'instinct de survie, qui pouvait lui dire que ce n'était pas Vhagar qui agissait à travers lui ? Alors s'il y avait bien un moment où il devait faire preuve de dévotion, un moment pour se tourner vers le divin afin de faire pencher la balance en faveur de la survie de son peuple, le Tergaryon savait que ce jour était bien aujourd'hui.
Il aurait pu se tourner vers Tyraxes pour prier que le plan de son ami d'enfance fonctionne, que cette stratégie porte ses fruits mais, face à la douleur et à la fatigue qui ne tarderaient pas à venir prendre leur dû, c'était avant tout de force et de rage dont le Téméraire avait besoin. Il se fichait de sa propre vie ou de ce qu'il adviendrait de son corps après ce combat, il souhaitait simplement rassembler toutes les forces qui étaient encore les siennes afin de terrasser cette bête géante, à l'aide de ses deux plus talentueux frères d'armes et leurs terribles compagnons écailleux.

Cette tentative pourrait sembler désespérer mais, comme on le lu avait dit souvent, à nul risque nulle gloire. Lorsque viendrait le moment de tirer pour étouffer la créature cauchemardesque, le Tergaryon viendrait donc ajouter sa fureur à celle de son dragon et, ensemble, il l'espérait, leur écho attendrait les cieux et peut-être les dieux eux-mêmes.

Tout allait se jouer ici. Vaincre ou mourir, tel était le credo des guerriers présents dans ce cratère.





Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t174-laedor-arlaeron-lame
Dans la Gueule du Cauchemar
Aeganon & Maekar & Laedor


Quadrant Sud & An 1066, mois 5

La fin était proche, plus qu’une brindille et se serait fini. Ils avaient enfin l’avantage et Laedor ne devait pas laisser filer cette chance. Il encouragea Maekar à rester près d’Aeganon et repartit au combat. Son dragon allait bien, il le ressentait à travers le lien si unique qui les unissaient. Lui aussi voulait en finir au plus vite. Le guerrier remarqua un éclat brillant sur le sol. Il tassa un peu de gravats et saisie une épée dans les décombres. L’adrénaline coulant dans ces veines, brûlante comme du feu-dragon, la douleur en venait à disparaître. Il ne sentait plus ces côtes blessées et ces diverses petites entailles. Avec maintenant deux épées en main et à dos de dragon, Laedor, gonflé d’orgueil par le mince avantage qu’ils avaient, était beaucoup trop confiant. Il frappait tout ce qui était wyrms et qui passait à porter de lame. Le cri de Kyraxes alors que le wyrms lui lacérait ce qui lui restait de patte fut le coup final. Laedor ressentait la fureur de Vaemor alors que son frère rugissait sa souffrance. L’écho se répercuta en lui et ressorti sous forme de feu-dragon donc il aspergea le wyrms tel l’insecte qu’il était. Le combat était acharné, violent, mais tous tenaient bon.

Le seigneur-dragon s’accorda un bref regard à ses compagnons. Savoir Aeganon plus ou moins debout guidant les survivant du mieux qu’il le pouvait avec l’aide de Maekar le rassura sur leur état. Le Bellarys était loin d’être sorti d’affaire, mais Laedor savait qu’il n’abandonnerait jamais et cela serait sûrement suffisant pour le maintenir en vie, jusqu’à l’issue du combat.

« C’est bientôt fini… »

Laedor murmura cette phrase pour lui-même un peu trop vite. À peine avait-il reporté ses yeux sur le combat devant lui qu’il fut emporté dans une chute imprévue. Il lâcha ses épées sous l’impact et réussi à se maintenir fermement accrocher à son dragon, mais de justesse. Ils étaient attirés vers le bas bien trop rapidement et la rencontre avec le sol ne se fit pas sans heurt. Laedor était sonné, mais reprit vite ses esprits. Il analysa rapidement la scène. Kyraxes venait de porter un coup décisif en refermant sa gueule sur le cou du wyrms.  

« Maintenant ! »

Et Vaemor s’exécuta, lacérant le ventre du wyrms comme il l’avait déjà fait avec son frère quelques minutes plus tôt. Une nouvelle coulée de sang se joignait aux précédentes, humidifiant toujours un peu plus la terre qui épongeait ce le liquide ferreux et poisseux. Le wyrms était de toute énergie vitale et cédait sous les assauts. Le tout c’était joué si vite que le jeune guerrier n’avait pas encore assimilé la victoire. Le dernier éboulement avait fait bien des dégâts. Laedor vit Maekar reprendre conscience sous les coups de langue affectueux de son dragon, Aeganon, lui, manquait à l’appel. Puis un bruit, un hurlement. Le rugissement de la terre, toujours plus avide de leur sang qui grondait maintenant sous la forme d’un nouvel ennemi, bien plus grand et redoutable que l’échantillonnage d’avant. Oh non, ce n’était pas fini, peut-être même cela ne ferait-il que commencer vraiment.

Laedor recula auprès de l’autre guerrier. La peur se lisant dans ces yeux alors qu’il contemplait la wyrms adulte. Il leur fallait un plan et vite. Alors que le cerveau du jeune noble tournait à toute vitesse, cherchant les possibilités, revoyant des tactiques si durement apprises, c’est le Bellarys qui leur vint avec la solution

« Le pont de Kharkolis ! Oui bien sûr »

L’écho de sa voix répétait à celle du tacticien. Si Laedor était une fine lame, il était toujours heureux d’entendre un bon plan pour le guider dans ces mouvements. Sans même se concerter d’avantage, ils savaient tous quoi faire. Le jeune homme cherchait rapidement de quoi entravé la bête. Il repéra rapidement les codages épais et savait qu’il venait de trouver ce qu’il cherchait. Voyant Maekar déjà à l’ouvrage, il passa de même à l’action en tachant de s’occuper des pattes de l’animal.

« Ma chérie, j’ai l’habitude de travailler entre les jambes des femmes, mais toi, tu manques cruellement de charme. »

La bête grogna. Non pas en réponse à la stupide réplique de l’homme, mais plutôt en réplique au coup qu’elle recevait du gigantesque dragon. Astyrax avait une tache bien définie qui lui convenait parfaitement, occupé la matriarche. Le moment n’était pas à la rigolade, pourtant Laedor était en paix. Le corps à une mémoire, disait-on. Cela était bien vrai. Tous ses muscles se mettaient en mouvement machinalement. Il n’avait pas à penser à ses actions, l’enchaînement était naturel. Vaemor n’avait pas l’expérience ni la force d’Astyrax, mais il était agile. C’est de cette agilité en ce moment dont ils allaient avoir besoin. Ils passèrent les cordages entre les pattes de la créature et le dragonnier chercha ensuite la bonne aspérité qui lui servirait de levier.  

La manœuvre était risquée et ils l’avaient tous accepté, avaient-ils vraiment d’autres choix ? Peut-être que si l’idée n’était pas venue d’Aeganon, ils auraient eu un doute, mais l’homme avait fait maintes fois ces preuves et c’est aveuglément que les deux autres l’avaient suivi. Les dieux allaient-ils être encore une fois de leur côté ou bien était-ce là, la fin de leur tout dernier combat ?  Ils allaient le savoir bien vite, mais rien n’était encore joué. C’est avec force et acharnement que le seigneur-dragon guidait sa monture. La corde était maintenant bien tendue et ils étaient prêts. Laedor mettait ici sa vie entre les mains des dieux, puissent-ils juger qu’il avait encore assez à donner dans sur cette terre pour lui permettre d’y rester encore un peu plus.

 

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin


Du Pain et du SangDans la gueule du cauchemar
Deux forces de la nature se font face. Astyrax passe à l’attaque. Une immense flambée carmin sort de sa gueule, pas pour brûler la Mère des Wyrms, mais pour l’aveugler. Sa réplique contient le feu adverse, mais là n’est pas le but du dragon centenaire, qui profite de son occupation pour lancer sa queue sertie de piques contre l’imposante créature des profondeurs, ainsi que ses griffes. La bête gronde, s’interrompt et tente de plonger comme elle le peut pour éviter ce qui effleure ses écailles. Mais elle n’est pas entièrement sortie encore de sa tanière et rampe lourdement. Sa rage est décuplée quand l’Ancien continue à la titiller. Il trace des sillons sanglants dans son dos, sans parvenir entièrement à percer. Il se jette, elle balance son immense gueule, le contrecarre, riposte, dans un duel de titans. Le grand dragon paraît plus juvénile qu’à l’accoutumée, porté sur l’offensive, parfois un peu brouillon, désordonné, avec de grands coups qui fendent l’air et le découvrent. La Mère des Wyms s’y engouffre et mord, tranche, s’accroche. Elle extirpe centimètre après centimètre son long corps serpentin de sa cachette. Le dragon semble la laisser venir à lui.

C’est qu’Astyrax attend. Il observe du coin de son œil torve ses deux congénères plus jeunes voleter et tisser leur toile autour de la Mère des Wyrms. La corde est amarrée. La bête, lentement encerclée. Maekar et Laedor travaillent aussi vite qu’ils le peuvent, tout en devant parfois changer de cap momentanément pour éviter un coup d’un des deux protagonistes. Ainsi, la queue d’Astyrax manque assommer Vaemor, et ralentit la marche de leur plan. Progresser au milieu du tohu-bohu est déjà un exploit en soi. Enfin, ils parviennent à leurs fins. Tout est prêt. D’un commun accord, ils tirent. La Mère des Wyrms mugit. Etranglée, immobilisée, elle s’agite furieusement. Astyrax voit l’ouverture et se détend. Il emprisonne l’immense créature dans son étreinte, et serre, plantant ses griffes dans le cou de la bête. Elle tressaute, s’agite. Les cordages se tendent. A l’extrême. Elle reste une force de la nature indomptable. Les dragons bandent leurs muscles, et ce sont là les plus grandes forces de Valyria qui se comparent les unes aux autres. Les dragonniers, liés à leurs dragons, assistent à ce choc, ressentent les douleurs de chacun. Laedor encourage Vaemor, et donne de la force à son dragon. Mais le sang-mêlé de Maekar rend Kyraxes moins sensible à sa présence. Le dragon, déjà fatigué, peine à maintenir son emprise. Elle devient plus lâche. Quant à Astyrax, il continue son œuvre, sans guère se soucier de ce que peut bien lui dire Aeganon, qui assiste fasciné à cet échange. Balloté au cœur de la mêlée, il s’est recroquevillé dans le poing de sa créature, et tente tant bien que mal de survivre. Sa protection handicape le grand Dragon, et la Mère des Wyrms a fini par le comprendre. Elle tente d’atteindre la patte, forçant la bête à desserrer momentanément son étreinte pour éviter la mort de son compagnon humain. C’est plus qu’il ne lui en faut.

Un hurlement s’échappe de sa gueule. Rassemblant toutes ses forces, la prodigieuse créature se détend et … se renverse en arrière, pour cogner contre le haut de la caverne. Cette dernière affaiblie par la pression maintenue et par les éboulements, ne résiste pas quand Astyrax la suit, tambourinant de toute sa lourde silhouette, malgré les supplications mentales d’Aeganon. Il est trop tard. Dans un bruit terrible, l’ensemble s’effondre, se répercute sur une partie de la caverne. Elle engloutit la Mère des Wyrms, ainsi que ses opposants. Tous à terre. Plusieurs rochers percutent Maekar et Laedor, les blessant douloureusement. Aeganon, protégé par la poigne de son dragon, y échappe de justesse … mais son répit est de courte durée. Alors que le grand dragon lève ses ailes pour se protéger, la Mère des Wyrms surgit dans un bond homérique. La roche est son élément. Elle la creuse, la dévore depuis des décennies. Elle est chez elle. Et elle a créé l’avantage dont elle avait besoin. Tout son corps, soudainement libéré, se détend, et elle bondit sur l’Ancien, le renversant. Ce dernier bascule en arrière sous le poids de son adversaire, exposant son ventre, et sa gueule déverse des torrents de flammes. Désormais, son dragonnier l’encombre. Il ouvre sa patte, expulse le Bellarys, qui tombe à terre et rampe pour se mettre à l’abri comme il le peut. Les flammes lèchent son dos. Il ne ressent guère de douleurs, mais sait qu’il n’a que quelques secondes. Alors il serpente à son tour, et profite de l’attention focalisée de la Mère des Wyrms et d’Astyrax pour, péniblement, fuir. Vaemor et Kyraxes volète plus loin, ayant réussi à se mettre à l’abri. La fatigue est intense, pour tous. Les corps, épuisés, des dragons comme des humains hurlent leur supplice.

Au-dessus d’eux se dévoilent les entrailles de Valyria. Des pylônes soutiennent encore la structure, et d’immenses arches maintiennent ce qui reste d’arches enfouies sous la terre, empêchant un nouveau pan de la ville de s’effondrer. Et par-delà l’endroit où ils se trouvent, la caverne de la Mère des Wyrms brille de mille lueurs, de trésors enfermés qui sont là depuis des siècles, comme tout autour d’eux.

L’heure, pourtant, n’est point à la dorure, mais au rouge du sang. Il tapisse l’endroit, macule tout, des morts aux vivants. Dans sa rage, la Mère des Wyrms s’expose, en cherchant à porter le coup fatal à Astyrax qui se rebiffe, et lutte pour sa survie, comme il ne l’a peut-être jamais fait en plus d’un siècle d’existence. Le sol tremble, les murs se dilatent, et des stalactites et stalagmites chancellent de partout. Le monde se trouble sous la rage des plus imposants prédateurs de Valyria.

Et à la fin, il n’en restera qu’un.



avatar
Invité
Invité

Event 2 : Dans la gueule du Cauchemar
ft. Maekar et Laedor

Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Rarement Aeganon s’était senti aussi minuscule que face à la puissance déployée devant ses yeux. Enfermé dans le poing de son dragon, il n’apercevait le monde qu’à travers les fentes de ses griffes et de son lien avec ce dernier. La comparaison était vertigineuse. Un instant, il était une montagne de muscles, d’écailles et de feu en train de se battre avec férocité, et une autre, un simple fétu de paille, une vie humaine sans valeur, maintenue dans ce monde par la volonté d’un enfant d’Aegarax qui avait pitié de lui et qui le protégeait autant que possible, au mépris d’ailleurs de sa propre vélocité, car cela lui faisait une patte en moins pour attaquer, et face à un adversaire aussi exceptionnel, chaque handicap comptait double, voire triple. L’homme se maudissait d’être aussi inutile, cependant, il admettait ne pas être en état de tenir en chevauchant sa créature. Il avait pleinement conscience de n’être encore éveillé qu’en raison de l’adrénaline qui coulait dans ses veines, de sa folle témérité, et du lien psychique avec Astyrax qui le maintenait au cœur de l’action. Alors qu’il ressentait l’impact d’une griffe sur le flanc écailleux de la Mère des Wyrms, le valyrien ne put s’empêcher de répéter son émerveillement d’être le témoin d’un tel combat, aux côtés d’un partenaire comme son dragon. Ce dernier suivait sa stratégie, affectant la lenteur ou effectuant des attaques que son humain aurait appelé volontiers de l’esbrouffe si les enjeux n’étaient pas aussi importants, pour permettre à leurs quatre comparses d’agir. Parfois, au gré d’une fente sur son monde désormais bien réduit, le Bellarys voyait un bout d’ailes ou une once de chevelure blanche, mais il suivait leur avancée grâce aux yeux d’Astyrax, qui, retors, surveillait toujours leur avancée. De temps en temps, il tentait de prévenir son immense compagnon de leur position, pour éviter qu’il ne les broie par inadvertance, cependant ses moyens étaient limités, et l’attention de la créature déjà bien occupée à se protéger tout en donnant le change. Charge aux deux autres de mener leurs montures. Au moins, il avait pleinement conscience dans leurs capacités.

Enfin, ils parvinrent à leurs fins, et dans un mugissement, la Mère des Wyrms fut garrotée. Aussitôt, Astyrax passa à l’attaque. Aeganon se recroquevilla un peu plus au creux de son poing fermé, conscient du choc à suivre. Il vint, mais hélas pas de la façon dont il l’avait espéré. A travers Astyrax, il vit leur adversaire se tordre, puis se relever violemment pour atteindre l’arche fragilisée au-dessus d’elle qui servait de plafond entre sa grotte et celle où ils se trouvaient. Il comprit en un éclair son dessein. Dans un sursaut mental, il tenta d’en avertir son double, cependant, ce dernier l’ignora, plongeant, persuadé de parvenir à asséner le coup fatal avant la chute inévitable. Le calcul échoua. Des tombereaux de roches tombèrent sur eux. Astyrax déploya ses ailes immenses pour s’en faire un cocon protecteur, et le Sénateur pria de toutes ses forces les Quatorze de protéger ses frères d’armes … et Balerion d’être miséricordieux et de ne pas prendre encore son dû. Pis, alors qu’il rouvrait les yeux, il vit en une fraction de secondes le corps serpentin gargantuesque surgir de l’éboulement et se précipiter sur eux. Concassé contre les griffes d’Astyrax, Aeganon ne put que suivre le mouvement en arrière, balloté de toute part, horrifié de voir l’immense dragon amené dans une telle position. Désormais, il n’y avait plus de stratégie ou autre qui tienne, il le sentait : son dragon était entièrement focalisé sur sa survie, et sur son envie farouche de massacrer au-delà du raisonnable ce prédateur honni. Mais il ne pourrait y parvenir avec une de ses pattes occupées. Le Bellarys hocha la tête silencieusement, et ils se comprirent. Puis Astyrax ouvrit son poing, et lâcha sans ménagement son dragonnier, qui se réceptionna comme il le put sur le sol. Autour de lui, tout tremblait devant la fureur des assauts des immenses créatures. Des blocs entiers de roche se déversaient d’un côté ou de l’autre, et les mouvements désordonnés des deux combattants menaçaient de le couper en deux à chaque instant. Mû par l’instinct de survie, il rampa, aussi vite que son corps malmené le lui permettait, sourd au reste du monde, avec un éboulis près de la paroi pour seule ligne de mire, qui lui offrait un semblant d’abri – et encore … Cependant, entre mourir écrasé maintenant ou plus tard, il préférait toujours plus tard.

Arrivé tant bien que mal, Aeganon se tassa autant qu’il le pouvait et, après quelques secondes, risqua un coup d’œil vers le champ de bataille. Comment parvenir à aider Astyrax ? Son regard se perdit au-dessus de leurs têtes. Le soleil y perlait. C’eut été une vision réconfortante, en d’autres circonstances. Ils étaient véritablement dans un puit creusé dans les tréfonds de la terre, et il vit sans mal les fondations vaciller autour d’eux. Si le combat perdurait, alors non seulement les risques qu’ils soient ensevelis et ne profitent guère de leur victoire étaient grandes, mais ils risquaient d’emporter avec eux la moitié de Valyria. Soit précisément ce qu’ils avaient cherché à éviter. Et s’ils étaient vaincus … Aeganon n’osait imaginer les ravages qu’une telle créature pourrait commettre, maintenant qu’elle avait des accès vers la surface. Une pareille possibilité le fit frémir. Il avait risqué sa vie face aux wyrms précédents pour éviter cela, il s’était probablement condamné pour que d’autres survivent, il n’était pas question que tout ceci ait été tenté en vain ! La résolution, farouche, battait à ses tempes. Elle lui éclaircissait l’esprit, chassait la douleur de ses pensées. La situation appelait une réponse à nouveau téméraire. Vaincre, ou périr. Il n’y aurait pas d’alternatives. Et déjà, une ébauche de plan germait dans son esprit. Se râclant la voix, il inspira, avant d’espérer couvrir le chaos comme il le pouvait, sans être certain de porter suffisamment pour que Maekar et Laedor puissent entendre quoi que ce soit :

« Visez la tête et la queue ! La Mère des wyrms est entièrement sortie, il faut qu’elle soit occupée à autre chose, même brièvement, pour qu’Astyrax prenne l’avantage et se dégage, sans qu’elle ne voie son mouvement ! »

En tentant une attaque coordonnée double – et même triple avec Astyrax qui pourrait ainsi labourer les flancs et viser la gueule par en-dessous, ils pourraient déconcentrer quelques instants la Mère des Wyrms et donc reprendre l’avantage pour en finir. Bien sûr, ce serait encore mieux s’ils parvenaient à lui faire des dégâts. Après tout, elle ne pouvait être partout à la fois. Or, si Aeganon s’attendait à ce que les assauts sur son immonde faciès ne donnent rien, au moins auraient-ils le mérite d’arrêter l’œuvre de ses crocs contre son propre dragon, et surtout, elle ne pourrait éviter la seconde vague, à l’arrière. Quant à lui, malgré le fracas, il tenta de se concentrer pour venir en aide à Astyrax, lui offrant un point de vue différent pour anticiper les actions de la créature en voyant grâce à une autre perspective. Il le soutenait, à présent, comme ce dernier avait pu faire à son endroit, de toute la force de son mental. Il n’avait plus que cela à offrir, certes. Et, en désespoir de cause, pour aider son dragon et participer à la distraction de leur adversaire, il se mit à agripper des roches à les lancer de son bras valide. C’était sans doute futile, cependant, il ne pouvait rester sans rien faire. Et s’il y avait une possibilité, même minuscule, pour que cela contribue à la désarçonner … Il était prêt à le tenter. Y compris si cela signifiait attirer l’attention sur lui, et se retrouver sans possibilité de fuir. Il avait trop trompé la mort au cours de cette journée pour s’arrêter. Que cette dernière ne s’impatiente pas : elle viendrait bien assez tôt.


avatar
Invité
Invité

Dans la Gueule du Cauchemar
Maekar & Laedor & Aeganon







Quadrant Sud & An 1066, mois 5


Tous ceux qui portaient en eux la flamme de Valyria, tous ceux dont le sang était pur se voyaient l’opportunité d’être lié à un dragon, à un de ces formidables seigneurs des cieux pour, un jour, porter le titre de seigneur-dragon. Si tous ces bénis des dieux voyaient leur vie liée à un œuf qui deviendrait un jour un formidable allié, rares étaient ceux qui étaient assez forts pour pouvoir amener ce seigneur d’écailles et de feu au combat. Maekar, tout comme ses deux frères d’armes, avait été lié à Kyraxes dés son plus jeune âge et, si les deux avaient grandi ensemble, le Téméraire savait que l’impureté de son sang rendrait le lien avec Kyraxes plus fragile, plus faible que les autres seigneurs-dragons. Qu’à cela ne tienne, cela ne changeait rien au fait que, dans les cieux, le Tergaryon se sentait le plus libre du temps mais, malheureusement, ses responsabilités l’empêchèrent de passer autant de temps avec son compagnon qu’il l’aurait voulu. Leur lien dépassait tous les mots et toutes les pensées existantes, de cela au moins il était sûr et, si la force de leur lien avait été éprouvée de nombreuses fois dans la guerre qui venait de prendre fin, ici la situation était différente.
La plupart des hommes étaient terrifiés à la vue d’un monstre de flammes perçant les nuages pour fondre sur eux, la plupart étaient impuissants face au feu-dragon et nombreuses furent les cités et armées réduites en cendres. Maekar lui-même avait mené plusieurs de ces monstrueux assauts, encore aujourd’hui il se souvenait de l’attaque sur Bhorash, des flammes venant lécher les cieux, des cris, des corps carbonisés à perte de vue. A ce moment-là il s’était senti invincible mais à présent, devant cette Mère des wyrms, il comprit que ces petits victoires n’avaient aucune importance en comparaison de ce combat titanesque.
Kyraxes n’était pas le plus gros des dragons ni le plus rapides mais, en général, cet équilibre en force et vitesse jouait en sa faveur, lui permettant une certaine variété de mouvements et de tactiques pour prendre l’ennemi au dépourvu. Seulement aujourd’hui, face à cette massive créature, le Tergaryon jalousa son camarade Bellarys d’avoir avec lui un si puissant et ancien dragon. Devrait-il, à son tour, descendre dans les profondeurs de Valyria et en réclamer un autre, risquer sa vie pour un peu plus de puissance ? L’idée était tendance, mais les récits d’aussi folles entreprises étaient trop nombreux pour qu’il prenne le risque. Certes la puissance de Valyria était principalement liée à ces maîtres des cieux, ces armes de destruction absolue, mais sa relation avec Kyraxes était-elle tout ce qui le définissait ? Non, aussi frustrant que cela puisse être il savait bien que non.

Maekar ressentait la souffrance de son compagnon dans chaque rugissement, chaque coup de crocs ou de griffes et, s’il savait que le combat ne pourrait durer bien longtemps, tous les deux étaient simplement trop têtus pour abandonner. Oui il ne pouvait attaquer frontalement mais, tout militaire qu’il était, le Tergaryon avait d’autres tactiques dans sa poche, et il en allait de même pour ses deux frères d’armes. Ainsi ils choisirent l’option de l’étranglement et, en moins de temps qu’il ne fallut pour le dire, l’immense créature était déjà prise au piège. Priant silencieusement les Dieux que cela fonctionne, Maekar observa la Mère de la couvée rugir et se débattre, jusqu’à ce qu’il sente la prise de Kyraxes faiblir, la faute à son sang impur. Rejetant l’envie de cracher et hurler sa frustration, le soldat pria son compagnon d’écailles de tenir bon, coûte que coûte, s’accrochant à deux mains à ses épines dorsales, jusqu’à ce que la Mère de la couvée ne vienne réduire l’attaque à néant. Elle était sur son terrain, elle avait l’avantage et elle le savait, aussi n’hésita t-elle pas à se rejeter en arrière, fragilisant encore les fondations de Valyria en les faisant s’effondrer un peu plus.
Alors que Kyraxes agit d’instinct pour s’écarter, Maekar manqua de lâcher prise à deux occasions, la première fois lorsqu’il rocher vint s’écraser contre son épaule droite, et l’autre lorsqu’un objet solide vint percuter sa tempe. Il resta accroché simplement parce qu’il était bien trop têtu pour son propre bien, mais il ne se rendit compte de son état que lorsque la moitié de son champ de vision fut teinté couleur carmin. Se risquant une perte d’équilibre, le guerrier détacha sa main gauche de l’épine dorsale de Kyraxes, la passant sur son visage pour en découvrir le liquide y coulant. Eh merde, c’était vraiment le moment de commencer à perdre du sang, juste alors que le combat se faisait le plus terrible.
En cet instant Maekar comprit ce qui était passé dans la tête de son aîné, Aenar. En effet, si une partie de lui hurlait de reculer et prendre soin de cette plaie, son devoir ne pouvait lui permettre de battre en retraite. Il devait continuer à se battre, coûte que coûte et, alors que ces deux côtés faisaient rage dans sa tête, la voix de son frère Bellarys parvint à lui remettre les pieds sur terre. Peu importait s’il avait mal ou s’il sentait ses forces l’abandonner à chaque goutte de sang, peu importaient si les chances n’étaient pas avec lui, il continuerait à se battre de tout ses forces, car c’était la seule chose pour laquelle il était diablement douée.

Essuyant sa main imbibée de sang sur son pantalon, avant de la refermer sur l’épine dorsale de Kyraxes devant lui, le jeune Téméraire serra les dents, laissant sa rage l’envahir à nouveau, alors qu’il répondait à la proposition de son frère.


« Je m’occupe de la queue. »


L’instant d’après son esprit entra en communion avec celui de son dragon, ce dernier rugissant de rage et de douleur alors qu’il fondait sur la Mère de la couvée, refermant ses pattes et ses crocs sur la queue de l’énorme créature, pour l’immobiliser alors que Laedor l’attaquerait directement à la gorge.

Ils allaient réussir. Ils devaient réussir.






Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t174-laedor-arlaeron-lame
Event 2 : Dans la gueule du Cauchemar
Aeganon & Maekar & Laedor

Quadrant Sud & An 1066, mois 5

Vaemor tire, Laedor ressent par leur lien si puissant toute la force déployée par son dragon. Il l’encourage, tente de lui transmettre sa force à son tour tout en restant vigilant au combat se jouant encoure sous ses yeux. Les liens semblent bien résister un moment, mais les dragons sont blessés, et même si Vaemor s’en sort sommes toutes assez bien, Kyraxes est bien amoché et la mère wyrms lutte férocement. Malgré toute leur volonté, ce n’est pas assez et elle finit par s’étirer. Le sol tremble toujours d’avantage alors que la matriarche frappe le haut de la grotte. Laedor ne réalise véritablement l’écroulement qu'un instant trop tard. Les gravas tombent du ciel et retombent lourdement tout autour sans discernement. Le seigneur dragon ne put qu’éviter la première des pierres alors qu’il plaçait approximativement un bras au-dessus de sa tête pour se protéger, son dos et ces côtes étaient marteler par des cailloux de plus ou moins grosses tailles. Son flan déjà blessé reçu un nouveau coup qui lui fit perdre l’équilibre. Son dragon fit un mouvement pour les éloigner du danger et Laedor, qui avait tout juste eu le temps de reprendre son souffle, s’accrocha aux dangereuses épines dorsales pour maintenir sa position.

Ils étaient sonnés, abattus, presque vaincus. Ils devaient à présent réfléchir rapidement à une nouvelle option d’attaque s’ils ne voulaient pas tous y laisser leur peau et du même fait signer la mort de tous les habitants encore vivant de Valyria. Un lien indescriptible liait ici non seulement les dragons avec leur dragonnier, mais les liait aussi tous les uns aux autres. Ils avaient fait mains combat et maintes victoires. Ils n’étaient pas des perdant, mais les héros victorieux de Valyria. S’ils avaient tant gagné, c’est qu’ils avaient tout autant survécu. Cette bataille ne serait pas leur dernière, c’est à cette pensée que Laedor s’accrochait et c’est cette énergie enivrante qu’il transmettait à son dragon. L’adrénaline coulait tous dans leurs veines, les brûlaient, les revigoraient et surtout leur rappelaient qu’ils étaient toujours en vie. L’esprit de l’Arlaeron était embrumé par le manque d’air, de sang et d’eau, mais il voyait les tactiques se dessiner devant lui, voyait les failles et les ouvertures en analysant le nouveau terrain de jeu que l’éboulement avait créé pour eux. Lorsque le Bellarys leur indiqua où frapper, il fut tout de suite rassuré. Premièrement rassuré de savoir son ami toujours bien en vie, et tout aussi rassuré de savoir qu’en effet, ils tenaient là leur chance, fut-elle leur dernière.

« Garde ton cul en sécurité, on gère »

Non, on ne pouvait pas exactement dire qu’ils géraient, mais le pensé restait une bonne chose. Maekar n’avait pas besoin de lui dire que lui et Kyraxes s’occuperaient de la queue, Laedor l’avait déjà bien saisie. Dans l’état ou ils étaient c’est en effet ce qui était le plus logique. Vaemor avait encore assez de force pour s’élancer vers la tête du monstre des profondeurs, ce qu’il fit rapidement d’ailleurs. Le dragon prit d’asseau la gorge de son opposant, mais juste avant crachat une flambé histoire de l’aveugler un peu.

La survie de tous se jouait à cet instant. Allaient-ils pouvoir faire diversion suffisamment longtemps pour qu’Astyrax prenne le contrôle de la bataille et renverse les positions ? C’était leur ultime chance et ils le savaient. Les guerriers allaient puiser dans leurs dernières forces, tout comme leur monture.

Contenu sponsorisé

Page 1 sur 2

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant