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Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié naissante entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

La vie avait repris après le triomphe et les différentes fêtes données en l’honneur des glorieux soldats de Valyria. Désormais, les plus importants sujets de discussion étaient la loi votée par le sénat et surtout les nouvelles élections des Lumières qui allaient avoir lieu prochainement. La jeune Daenerys Maerion, dernière fille de la maison Maerion, ajustait sa toilette pour la fête que donnait ses parents le soir-même. Comme la dernière fois que son père s’apprêtait à naviguer dans la politique Valyrienne pour accéder au prestige d’être Lumière, il avait invité quelques maisons amies et parmi elle, les Tergaryon.  La Maerion connaissait surtout la fille aînée des Tergaryon d’Oros, Elaena, une amie de Naerys Voix d’Argent. Elle sait son frère Aerys proche de l’aîné et militaire Maekar. Restait dans la famille à connaître d’avanagage la cadette, Daenyra Tergaryon que l’on disait discrète. Daenerys ne savait si elle la verrait ce jour-là et présentement elle avait surtout en tête de faire bonne impression comme à chaque fois qu’elle se devait d’être la fille parfaite des Maerion.

Le visage de la jeune femme s’assombrit et ses lèvres se pincèrent lorsque son frère et futur époux, Jaehaegaron franchit le pas de sa chambre sans s’être réellement annoncé. Son aîné, tout aussi apprêté qu’elle, lui tendit son bras pour qu’elle y déposer sa main. Daenerys Maerion hésita un instant. Elle ne se faisait toujours pas à l’idée qu’elle devrait bientôt l’épouse. Mais son devoir était son devoir et la discussion qu’elle avait eu avec Aerys avant la guerre lui revint à l’esprit. Son frère avait été assez clair lorsqu’ils avaient discuté tous les deux. Le devoir devait primer, qu’à cela ne tienne. Comblant alors l’espace qui la séparait de son frère et fiancé, elle déposa avec calme et délicatesse sa main sur l’avant-bras de ce dernier. Et les deux Maerion quittèrent la pièce marchant au même rythme comme deux dragons volant l’un à côté de l’autre. Mais si Daenerys avait accepté, un peu à contre cœur de se tenir à côté de son frère le temps d’accueillir les invités et les premiers instants de politesses, elle s’éloigna bien vite de l’hériter des Maerion qui lui lança un regard réprobateur auquel la cadette répondit par une moue dès plus provocatrice, le défiant d’un simple regard d’oser dire tout haut ce qu’il pensait d’elle. La sœur connaissait suffisamment son frère pour savoir qu’il ne ferait rien qui amènerait le scandale en sa maison et sous el regard paternel.

Daenerys Maerion, Dame-Dragon des Maerion, fit quelques pas dans le jardin du palais familiale sur les hauteurs des montagnes qu’elle connaissait par cœur. Elle inclinait la tête ci et là pour saluer les invités de sa Lumière de père et échangea avec quelques dames. Et ce fut à ce fut au détour d’un regard qu’elle remarqua la chevelure blonde d’une jeune demoiselle qui devait avoir son âge. La cadette des Maerion navigua avec grâce jusqu’à cette dernière dont elle apprit rapidement l’identité qu’elle soupçonnait : Daneyra Tergaryon.

« Je suis Daenerys Maerion, fille de la Lumière de Sagesse Arraxios Maerion. Je suis ravie de te voir ici Dame Daenyra Tergaryon. » fit la jeune femme en s’adossant contre un arbre qui se trouvait non loin de là. Un léger sourire s’étira sur les lèvres de la plus jeune des enfants d’Arraxios et Vhaenyra Maerion. La dame-dragon était en réalité assez heureuse de trouver une jeune femme   de son âge parmi les invités de ses parents et surtout, elle semblait aussi calme quoi qu’un peu plus timide qu’elle. « Je t’ai vu un pu seule, les mondanités ne te plaisent guère ? » reprit la Maerion en tournant son visage vers son interlocutrice.

Daenyra Tergaryon
Daenyra Tergaryon
Dame-Dragon

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Amitié naissante entre Dames-Dragon
feat. Daenerys Maerion

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

Daenyra contemplait le ciel avec une douce fascination. Ce monde constellé d’étoiles, qui semblait s’éteindre à l’infini, à l’aspect flamboyant, royaume des dragons et source de tant de mystères. La jeune fille s’était abîmé la rétine sur de nombreux ouvrages, usant de nombreuses bougies à la lueur desquelles elle lisait les récits et les théories les plus impressionnantes sur le sujet. Cet horizon inatteignable, ce maître des ténèbres et de la lumière, fascinait l’esprit sagace et curieux de la jeune Tergaryon. Pour certains, il était le temple des Dieux, qui partageaient l’espace merveilleux des infinis avec les nobles dragons. Pour d’autres, le ciel était un royaume inexploré, un espace fertile de savoirs et de découvertes.

Le petit oiseau se rappelait les tendres jours de l’enfance et ses merveilles oubliées, des après-midis avec Elaena ou Maerion à s’éteindre dans les jardins du palais de l’Archonte, à admirer les offrandes des cieux à leurs yeux innocents. Daenyra se souvenait des prières qu’ils adressaient aux divinités pour réclamer clémence, pour assurer un avenir serein et une destinée tracée pour briller. Hélas, le temps accomplit son œuvre et balaye les illusions de l’enfance dans le souffle des années. Il n’était pas si simple de se fier à la volonté des astres pour obtenir une existence ôtée du moindre danger. Pas quand leur famille était frappée d’un drame terrible. Pas quand elle sentait une fragilité au sein des Tergaryon. Pas quand elle craignait pour les membres de sa famille. A présent qu’elle observait les étoiles flamboyantes, elle se surprit à espérer de revenir à cette époque prodigue où elle confessait ses désirs à la nuit. Elle aurait prié pour la sauvegarde des siens, elle aurait réclamé justice pour son père et protection pour ses frères et sœurs. Cependant, ce n’étaient guère des prières qui avaient empêché Aenar d’être agrippé par les bras terribles de la mort, arraché à ceux qui l’aimaient et qui le chérissaient. Daenyra avait appris le dur enseignement que l’existence conférait : l’homme est responsable de son propre destin et c’est à lui de le tracer. Le chemin des étoiles n’y était pour rien, pas plus que le scintillement de l’astre au jour levé.

L’oiseau était toute à ses réflexions alors que la musique et la cacophonie des voix lui parvenaient dans une grotesque symphonie tamisée. Il lui avait fallu retrouver le calme de la nuit, s’éloignant de la fête pour rassembler ses esprits. Elle ne pouvait guère blâmer le vin et ses épices pour l’étourdissement qui la saisissait à présent. Chaque fête suivait cette même chorégraphie. Elle accompagnait sa sœur Elaena aux fêtes mondaines, ne quittant que très peu ses côtés. L’oiseau discret se fondait dans le ramage de son aînée, lui laissant mener la danse des mondanités. Toutefois, son esprit était vif et prêt à discerner la moindre fausse note. Elle était cette alliée de l’ombre qui œuvrait pour le bien de celle qu’elle chérissait plus que tout.

Hélas, le poids de tous ces efforts déployés l’affaiblissait en dépit de toute la détermination qui était la sienne et il n’était pas rare qu’elle soit obligée de se retirer quelques instants, si ce n’était parfois quitter complètement les festivités. Autant qu’elle le pouvait, elle essayait de combattre ses faiblesses, mais elle ne pouvait aller à l’encontre des maux de son corps et il lui fallait rendre les armes à contrecœur lorsque la soirée était trop avancée.

Pour cette fois, elle s’était isolée dans les jardins du palais des Maerion, riche demeure des beaux quartiers de Valyria. La Dame-Dragon avait flâné au hasard des petits sentiers qui serpentaient entre les buissons, les arbres et les fleurs. Elle se ressourçait au contact exquis des pétales sous ses doigts délicats, à l’odeur subtile de la nuit, à la caresse de l’écorce. Son havre de paix prit la forme d’une fontaine où elle s’assit sur le rebord, gâtant son repos par la contemplation des ténèbres du ciel et de ses merveilles.

Une voix finit par l’arracher à ses contemplations. L’âme se révélait si douce, si discrète, si caressante que Daenyra n’avait même pas pris conscience qu’elle s’approchait d’elle. Elle en reconnut Daenerys Maerion, l’une des hôtes de ces festivités. La blonde lui rendit également ce sourire sincère. « Le plaisir de ta compagnie est également partagé Dame Daenerys Maerion. » Rares étaient ceux qui pouvaient se targuer de ravir l’âme de l’oiseau solitaire par leur compagnie. Daenerys était de ceux-là, par l’innocence qu’elle dégageait, cette amabilité dont elle irradiait et cette douceur qui caressait la chair. Un esprit tourmenté, décelait-elle toutefois. « Il est vrai, je me suis détournée quelque peu des réjouissances au sein du palais. Elles me ravissent, toutefois, elles épuisent souvent mes forces. Je ne suis guère habituée à tant d'agitation et j’aime à apprécier le calme des jardins et de la nuit. » La jeune fille marqua une pause, se remémorant les usages que sa sœur maniait avec tant d’habileté. « C’est une des fêtes les plus somptueuses qu’il m’ait été donné de voir depuis mon arrivée à Valyria. Cette soirée est un triomphe ! » la flatta-t-elle bien qu’elle n’en appréciait pas tous les aspects, notamment les plus obscènes et scabreux. Retrouvant de son naturel, elle ajouta avec un léger sourire. « Mais je constate que je ne suis guère la seule âme à chercher un peu de calme, n’est-ce pas ? »


Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

« Me voilà rassurée. » fit la jeune Maerion en ne quittant pas des yeux la jeune Tergaryon. Daenerys Maerion appréciait les mondanités même si contrairement à sa sœur aînée elle avait toujours préféré s’y tenir un peu dans l’ombre. A chaque lumière correspondait une ombre et pendant longtemps, elle avait été l’ombre heureuse de Meleys. La Dame-Dragon n’était pas encore habituée à briller dans la lumière et se comportait encore bien souvent comme la seconde fille du couple qu’elle avait toujours été. « Je comprends. Il est vrai que les mondanités sont un art. Il m’arrive aussi de m’éclipser pour échapper aux regards de certaines personnes… » et à la surveillance d’autres mais cela elle ne le signifia pas. Elle préférait garder certains secrets pour elle. Pourtant elle savait bien que le fait qu’elle ait quitté précipitamment la compagnie de Jaehaergaron n’était pas passée inaperçu pour ses parents. « Tu as de la chance, la nuit est magnifique aujourd’hui. Peut-être aurons nous droit à la visite de nos dragons. » souffla la fille cadette des Maerion. Elle savait que sa dragonne passait quelques fois au-dessus de leur demeure comme pour garder un œil sur sa cavalière et ami.

Un sourire éclatant se dessina sur les lèvres de la Maerion en entendant les compliments de la jeune Tergaryon. « Oh tu trouves ! ô nom des Maerion je te remercie grandement. Mon père sera ravi de l’apprendre quand je lui dirai. Et ma mère sera aux anges. Elle a mis tant d’énergie pour organiser cette réception. » répondit gaiement la demoiselle. Oui, sa mère n’avait rien laissé au hasard. Elle avait même été prier les Quatorze Dieux pour que la soirée se déroulent sous les meilleurs auspices. La Dame de Castel Maerion avait toujours tout fait pour son époux. Elle l’avait soutenu lors de sa première élection en tant que Lumière de Sagesse et faisait de même encore une fois. Un silence s’installa un court instant entre les deux dames et puis soudain, Daenerys Marion ouvrit de grands yeux sombres. Les récentes paroles de la Tergaryon l’avaient surprise. C’était comme si sa jeune nouvelle amie avait lu en elle, qu’elle avait compris quelque chose sans même qu’elle n’ait eu besoin de l’exprimer. « Tu m’as démasquée ma chère. » commença par répondre la brune. « Ma sœur Meleys était plus habituée que moi à marcher dans la lumière en tant qu’aînée et épouse de l’héritier de ma maison. Je n’ai pas encore trouvé mes marques en tant que remplaçante alors je me suis échappée. » reprit la demoiselle en baissant la tête. Elle avait choisi sciemment chacun de ses mots. Oui, Daneerys n’était qu’une remplaçante à ses yeux et aux yeux de l’héritier. Une petite sœur qu’il connaissait si mal et qui le fuyait à la première occasion, elle devait bien le reconnaître. Mais comment pouvait-elle dire qu’elle ne supportait pas ce rôle qu’elle devait endosser ? Que de se trouver trop longtemps si proche de l’héritier de sa famille la ramenait à une dure réalité qu’elle tentait chaque jour d’oublier ? Chaque jour, elle essayait de se faire à l’idée qu’elle avait perdu son Aerys, celui avec qui elle se sentait réellement à sa place. Et si elle acceptait un peu l’affaire, elle était très loin d’avoir pardonner à son père la décision qu’il avait prise pour ses enfants. Entre raison et choix du cœur, Daenerys elle-même n’était pas certaine d’avoir fait pleinement son choix même si le fait d’être apparu ce soir-là au bras de l’héritier pouvait laisser croire le contraire. La jeune femme avait toujours été un brin rebelle et jamais le feu sacré de son sang n’avait autant brûlé qu’au cour de ces quatre dernières années de guerre.

Daenyra Tergaryon
Daenyra Tergaryon
Dame-Dragon

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Amitié naissante entre Dames-Dragon
feat. Daenerys Maerion

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

Il commençait à ne plus être un secret que les mondanités n’étaient guère du goût de la jeune Tergaryon. Il n’était pas rare que l’oiseau ne cherche quelques solitudes afin de rassembler ses esprits et de se ressourcer. Par chance, les festivités se déroulaient dans des résidences fastueuses qui ne se passaient pas de la présence d’un grand et merveilleux jardin. C’était au milieu des fleurs et des plantes diverses, parmi les arbres, auprès des fontaines et le nez planté vers la voute céleste que Daenyra retrouvait possession de ses sens et qu’elle éloignait les tourments qui étreignaient son âme. Au cœur de cet écrin paisible, elle respirait l’air frais qui lui était offert et goûtait au calme, l’écho des âmes se faisant lointain.

Cependant, son repos avait délicatement été troublé par une nouvelle présence. Celle de Daenerys Maerion, fille de l’hôte de ces lieux. Une créature à peine plus jeune qu’elle et dont la douceur transparaissait par tous ses attraits sans même que Daenyra n’ait à user de ses dons. Aussi apprécia-t-elle sincèrement la présence de la noble qui vint à son côté à qui elle avoua ses quelques faiblesses et son besoin de s’extirper de la foule pour se ressourcer. Une véritable nécessité si elle voulait éteindre sa présence auprès d’Elaena le plus longtemps possible au cours de ces festivités. Un stratagème qu’imitait Daenerys pour échapper à son tour aux réjouissances et à une personne, bien qu’elle tut cette information. Cela, la Dame-Dragon put le lire dans son esprit, décernant gêne, lassitude et culpabilité.

« Alors les efforts de ta mère n’ont pas été en vains et elle peut se targuer de participer si grandement à la réussite de cette fête. » Daenyra apprenait les arts des mondanités auprès de sa sœur en l’observant faire, toutefois, le compliment était sincère. Usant d’un peu plus de hardiesse, elle s’essaya à démasquer la jeune fille. Elle ne doutait pas d’avoir vu juste dans sa propre retraite, mais elle craignait la réaction de cette dernière. Heureusement, elle ne chercha pas à se voiler plus, faisant immédiatement tomber le masque. Alors qu’elle évoquait le souvenir de sa sœur Meleys, Daenyra put sentir toute la douleur et la rancœur qui l’étreignaient. Un sentiment, au départ, difficile à cerner pour la jeune noble qui aimait sa sœur plus qu’aucune autre chose en ce monde. Toutefois, elle se lut un peu en elle. L’aînée qui agrippait toutes les lumières et la cadette dans l’ombre… Que devrait-il se passer si un jour Elaena venait à s’éteindre ? Qu’adviendrait-il d’elle ? « Tu as bien fait de t’octroyer un tel répit. Viens donc à mon côté Daenerys Maerion. » Sa main désigna la place à côté d’elle autour de la fontaine avec un charmant sourire. La pierre y était encore chaude. « D’ici, il suffit de lever les yeux et c’est presque comme si nous pouvions observer les Dieux. » Il était presque justice qu’ils puissent les observer à leur tour, quand eux les contemplaient chaque jour et décidaient impitoyablement de leur sort. « Les Dieux ont parfois d’étranges desseins pour nous, tu ne trouves pas ? Ils semblent qu’ils s’amusent de nos pauvres destins. » Mais dans le fond, que cherchaient-ils vraiment ? A tester la profondeur de chaque âme ? A rallier à eux les plus fidèles ? Ou seulement à prouver leur toute puissance ? Daenyra s’était parfois égarée dans des considérations blasphématoires, voire hérétiques, questionnant les grands projets de l’univers. « Les lumières sont également dédiées à mon aînée, Elaena. Elle possède un charme que je n’aie pas pour ravir les assemblés et se prête parfaitement au jeu des mondanités. Comme si cela était une seconde nature pour elle. Je l’admets, je ne m’en plains pas et je m’accommode de cette situation avec grand plaisir. » Dans la pénombre de la nuit, uniquement éclairées par les braseros qui jonchaient le chemin des jardins, Daenyra se tourna vers la jeune femme qui lui tenait compagnie. « Alors si ma sœur venait à disparaître… je crois bien que je serai perdue moi aussi... » Un regard tendre fut destiné à Daenerys, telle une invitation à se confier, un appel à la confiance. Daenyra ne savait guère pourquoi, mais elle sentait qu’elle voulait décharger un peu la noble de son fardeau.



Daenerys Maerion
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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon
Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5
Daenerys avait réussi à s’éloigner de son frère Jaehaegaron à la première occasion qui s’était présentée devant elle. Elle le savait, elle allait devoir finir par le rejoindre parce qu’elle devait bien jouer son nouveau rôle. Mais la jeune femme avait besoin de force, elle devait se ressourcer pour affronter ce nouveau devoir. Elle échangea quelques sourires, forcés pour certains mais que personne ne perçu fort heureusement. Elle allait épouser, contrainte et forcer son frère et héritier de la maison Maerion. Elle devait apprendre à se composer un nouveau masque. Pas celui qu’elle portait depuis des années, dissimulant son caractère bien elle, trop rebelle pour la maison traditionnelle du Sud de Valyria ou bien trop doux pour la maison que tous redoutaient pour sa clientèle très particulière qu’il n’était pas bon de fréquenter. Les Maerion avait à la fois une certaine hora et engendrait aussi une certaine crainte et méfiance de la part des habitants de la péninsule.

Dans sa retraite salvatrice au cœur des jardins de la demeure Maerion, Daenerys avait finalement fait la rencontre de la jeune Daenyra Tergaryon, sœur de la sénatrice Elaena Tergaryon. Elle connaissait la jeune femme de nom mais n’avait jusque là jamais eu réellement l’occasion de lui parler librement. Leur discussion était agréable et la Dame-Dragon des Maerion fut touchée par les compliments de la Tergaryon à l’égard de sa mère. Vhaenyra était une femme qui avait un sens aigue de la réception et elle l’avait d’ailleurs bien plus transmise à l’aînée de ses filles qu’à celle qu’elle voyait comme sa petite protégée, celle qu’elle trainait toujours dans les temples, Daenerys Marion. « Elle en sera flattée, Daenyra. Si tu le désires, je pourrai t’accompagner pour que tu lui dises tous ces bons mots en face à face. » Et Daenerys était parfaitement sérieuse à ce sujet. Elle savait au combien sa mère se démenait pour chaque fête, chaque réception donnée au sein de la demeure des Maerion soient source de compliment et de grandeur. C’était sa façon à elle d’élevée le nom de sa maison toujours plus haut. Elle voulait que les fêtes des Maerion soient inoubliable comme pour prouver que la place de son époux au sein des Lumières n’était pas qu’une vague place qui ne voulait rien dire. Et en cela, Daenerys suivait les pas de sa mère comme elle les suivaient aux cœurs des différents temples de l’empire Valyrien. Et la jeune femme entendait souvent les voix discrètes qui s’interrogeait sur le fondement de la dévotion de sa mère. Sincère ou de façade comme pour racheter toutes les fautes commises par les Maerion. Des fautes dont la jeune Dame-Dragon s’efforçait chaque jour de s’éloigner. Elle n‘avait jamais adhérer aux méthodes de sa famille. Elle était semble-t-il la seule personne un peu humaine de sa famille. Même sa sœur Meleys, aussi douce soit-elle avec les siens pouvaient avoir le regard aussi noir que son frère-époux ou que leur père. Daenerys n’était pas comme cela, du moins elle avait toujours tout fait pour ne pas l’être. Toujours plus douce, plus aimable, plus obéissante que jamais, éteignant le feu sacré des dragons qui coulait dans ses veines. Les colères et les épines de l’enfant avaient disparues un temps et puis tout avait changé. Sa sœur n’était plus et sa mort avait comme briser les chaines qui maintenaient encore les ailes de la cadette des Maerion. Et pourtant elle ne laissait encore rien paraître. Une fois de plus, elle avait cédé en acceptant de paraître au bras de celui qu’elle devait désormais épouser. Mais il ne fallait pas en demander plus à la plus rebelle des Maerion. Daenerys s’était éclipsée jusqu’à rejoindre la jeune Daenyra Tergaryon et maintenant, elle se laissait guider par sa main et venait s’asseoir auprès d’elle.

« Si nous pouvons les observer c’est qu’ils le veulent bien. Même au cœur des temples j’ai le sentiment qu’ils décident pour nous quand ils se montrent. » souffla avec un petit air de malice la jeune Maerion qui accompagnait régulièrement sa mère. La jeune Dame-Dragon le pensait véritablement et pourtant elle s’en amusait tout autant. « Tu as raison, ce qu’ils nous réservent est parfois bien étrange. Mais pour ma part, je suis un être bien joueur Daenyra Teragryon. Et cela m’amuserait beaucoup de jouer avec les Dieux. Il faut parfois savoir prendre des risques et provoquer un peu le destin même si cela signifie déjouer les plans initiaux des quatorze. » ajouta avec une pointe de défie et de rébellion la dernière-née des Maerion. Daenerys se refusait à rester parfaitement sage même si elle devait épouser ce frère qu’elle n’aimait pas. La jeune femme aurait pu poursuivre davantage mais elle préféra s’abstenir et écouter sa jeune interlocutrice qui devait être de peu sa cadette. Et elle finit par lui rendre son sourire comme un remerciement alors que Daenyra lui confiait qu’elle serait elle aussi perdu si sa sœur aînée venait à disparaitre. « Penses-tu qu’il faille accepter sagement une nouvelle condition, Daenyra ? Moi je n’arrive pas à savoir. Tu vois mon frère Jaehaegaron là-bas… » fit la jeune Maerion en montrant d’un geste du menton son frère Jaehaegaron, l’héritier de sa maison. « Il avait pour épouse ma sœur Meleys. Mais peu de temps avant la guerre, elle est morte, chutant de son dragon. Elle n’a pas eu le temps de lui donner un fils ou le moindre enfant. Et il semblerait que cette charge m’incombe désormais. » souffla entre ses dents la jeune Maerion. Elle marqua un silence et reprit. « Pourtant j’étais promise à mon autre frère. C’est un sacrifice que de l’épouser maintenant que la guerre est belle et bien terminée et je ne suis pas certaine d’en avoir la force. » finit par lâcher la Dame-Dragon qui savait pourtant que la pérennité du nom des Maerion dépendait maintenant d’elle. Daenerys Maerion n’avait guère le choix. Elle ne faisait pas exception et craignait aussi un peu son père comme beaucoup de Valyriens et de Valyriennes. Pourtant, elle avait encore espoirs que sa mère intercède en sa faveur et fasse plier le patriarche. Mais l’espérance était maigre. Les Maerion ne transigeaient pas aux traditions et le mariage incestueux pour préserver la pureté de leur sang était de mise.

Daenyra Tergaryon
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La lune opaline jetait sur les Dames Dragons son regard le plus doux, les enrobant d’une douce quiétude. La tiédeur du soir s’appréciait à l’intérieur plus chaud de la demeure où tous les convives se massaient dans une valse effervescente. Les réjouissances se paraient d’or et de merveilles, enchantement pour les yeux. Le prestige de cette grande famille ne ternissait pas aux festivités ostentatoires qu’elle dévoilait au sein de son palais. Les Tergaryon n’avaient pas à rougir non plus de la richesse de leurs fêtes, mais Daenyra devait admettre que cette réception était particulièrement réussie. Depuis les jardins paisibles, les mélodies entonnées par les musiciens se faisaient entendre, ravissement pour les oreilles et pour l’âme. Sur son palais résidait encore les saveurs délicates et sapides de mets délicieux et recherchés. Et si son appétit n’était pas suffisant pour se rassasier de tout, il lui semblait bien avoir vu quelques denrées exotiques sur les nombreuses tables qui jonchaient le chemin des convives lors de la soirée. Signes de luxe et d’opulence. Observatrice et sensible à l’art, elle avait apprécié la décoration soignée qui régnait en ces lieux, affichant toute la délicatesse de la personne qui en était à l’origine. De la bouche de la benjamine des Maerion, elle apprit que c’était sa mère qui était l’autrice de tels prodiges. Son admiration s’afficha sincère et fut reçue avec un plaisir non feint. Daenerys lui proposa même de l’escorter jusqu’à sa mère pour lui adresser ses compliments elle-même. La jeune femme n’aurait pas rechigné à une telle manœuvre si son besoin de s’éloigner de la foule n’avait pas été aussi grand. Il lui fallait se ressourcer encore quelques temps avant d’affronter la tempête de toutes ces âmes aux émotions qui se superposaient entre elles, amas incongrus et grotesque. « Il me plairait d’adresser mes compliments à Dame Vhaenyra, il va de soi. Pourrions-nous cependant attendre encore que la soirée s’écoule ? Je souhaiterai d’abord me reposer à l’abri de ces jardins. »

L’obscurité semblait tomber sur les deux silhouettes tel un voile. La lumière diffuse de quelques braseros leur offrait des jeux d’ombre discrets et donnait interprétation à paréidolies prêtes à tromper l’œil le plus alerte. Daenyra aimait à privilégier ses solitudes, toutefois, la présence de la jeune femme n’était point pour la troubler. Le velouté charmant de son âme lui apportait un certain apaisement, bien qu’elle ne fût pas sans cerner un trouble lancinant qui meurtrissait un cœur bifide. Cependant, la fraîcheur de ses sentiments n’était pas sans éveiller ses affections pour cette créature qu’elle sentait aussi vulnérable et perdue qu’elle pouvait l’être à ses heures les plus troubles et ténébreuses. La langue d’ordinaire réservée se faisait plus sociable. Du tableau charmant qu’elles formaient, il semblait que les Dieux marquaient une pause dans leurs facéties capricieuses. Et tandis qu’elle contemplait un ciel éclaboussé d’étoiles, Daenyra songeait à ces desseins étranges qu’Arrax et ses enfants leur réservaient parfois. La malice qui pointa dans la voix de Daenerys ne manqua pas de la faire sourire. Au moins n’était-elle en rien une personne agélaste. « Je crois bien que tu as raison, Dame Daenerys. La volonté des Dieux leur est propre et il n’est rien qui ne soit décidé au hasard. » Il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’ils choisissent eux-mêmes leurs apparitions ou de ne point répondre aux messages de leurs fidèles. Jour et nuit, Daenyra s’était épuisée le cœur et la voix à une piété accentuée durant la guerre. Elle avait prié son relâche que Tyraxes épargne ses frères, son père et ses cousins sur le champ de bataille. Par sa ferveur, elle souhaitait éloigner les mains méphitiques de Balerion et épargner un sort cruel aux siens. Hélas, la cruauté des Quatorze avait su lui arracher un frère, creusant son être d’une plaie hideuse et putrescente. Depuis, l’acrimonie sourde gangrenait son esprit et maudissait dans ses songes la volonté divine. Et à présent qu’elle observait la demeure de Meraxes, elle se demandait si Aenar portait également son regard sur elle. Jugeait-il aussi durement les Dieux qu’elle pouvait le faire ?

« Prends garde, jeune Daenerys Maerion. Les Dieux sont joueurs et facétieux, mais ils peuvent être cruels et trouver des moyens retors de nous infliger les pires tourments. Tente le destin, mais ne le nargue pas. Gare à celui qui se moque des Puissants, car un sort plus terrible que l’ennui pourrait l’attendre. Les Dieux sont bien trop imprévisibles pour te jouer d’eux. » Ses paroles ne se voulaient  point menace et vibraient sur le ton du conseil, comme d’une sœur à une autre. Il ne convenait point de se montrer effronté face à ces êtres immuables et intangibles dont les susceptibilités pouvaient s’avérer funestes. Au sein de cette réunion impromptue entre les deux Dames, Daenyra pouvait déceler les affres douloureuses d’une perte presque semblable à la sienne. Il ne lui suffisait que de savoir la mort d’une regrettée sœur pour se figurer qu’il ne pouvait s’agir que d’elle. A cela s’ajoutait le destin tragique de devoir prendre la place de celle qui disparait. La noble imaginait difficilement incarner le rôle d’Elaena si celle-ci venait à périr. Elle n’avait pas l’étoffe pour siéger au Sénat, ni même pour briller au bras de Maekar dont l’âme mortellement blessée pleurerait chaque jour la perte de l’être aimé. Un tel scénario lui était impensable et intolérable. Son regard suivit celui de Daenerys tandis qu’elle lui présentait Jaehaegaron Maerion. Un homme de haute stature et fier. Un homme pour lequel elle pouvait sentir toutes les tendresses, mais pas la force d’un amour véritable. A présent que sa sœur était morte, elle se devait d’épouser cet aîné ayant perdu son épouse sans héritage de chair et de sang. « Je crois bien que notre condition nous empêche parfois d’avoir le choix… Notre cruel destin réside dans le fait que nous naissons les mains pleines de privilèges, mais pourtant, nous ne sommes pas libres. Plus encore quand les Dieux décident de nous faire naître femmes. » La famille Tergaryon prenait ses racines dans le Sud d’Essos, là où l’érudition et le pouvoir des femmes n’étaient pas reconnus. Chaque jour, elle devait observer sa sœur Elaena se battre pour affirmer sa place et sa puissance face au Sénat et à la faction mercantiliste. Un courage et une hargne formidables dont elle se savait difficilement capable. « Si Balerion a décidé de rappeler ta sœur auprès d’elle, sûrement les Dieux ont-ils quelques desseins à accomplir… » Il lui était difficile d’offrit le moindre crédit à ces Êtres des cieux qui entreprenaient des jeux dangereux. Elle croyait plus facilement à des caprices drapés d’ennui qu’à un véritable plan de l’univers. Toutefois, ce n’était pas une histoire qu’elle pouvait conter à ce cœur qui saignait à côté d’elle. « Ton cœur est accroché à ton autre frère, n’est-ce pas ? » La question fut lancée sans réfléchir, comme guidée par une voix qui n'était pas la sienne. Pourtant, elle ne pouvait ignorer ce que cette poitrine lui hurlait par ces battements frénétiques. « Pardonne-moi cette impudeur… Je ne voudrais pas te blesser, Dame Daenerys. Il me semble juste le lire sur ton visage… » Il fut à peine nécessaire qu’elle obtienne une réponse pour savoir que son intuition guidée par ses dons voyait à nouveau clairement.



Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon
Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5
Daenerys Maerion avait proposé à sa jeune comparse d’aller complimenter la maîtresse de maison de vive voix. La jeune Dame-Dragon trouvait cela plus appréciable que ce soit pour la jeune Tergaryon que pour sa mère. Elle savait Vhaenyra sensible à ces réactions, elle qui faisait tout pour faire rayonner le nom des Maerion et tout particulièrement lorsqu’elles se déroulaient au cœur même de la demeure de son illustre famille. Parce que les Maerion n’étaient pas certes des Dynastes mais c’était une vieille famille de Valyria. On disait même qu’elle faisait partie des toutes premières familles à avoir dompter des dragons après les fondateurs. Alors forcément, la matriarche de la maison faisait en sorte que leur nom rayonne encore et toujours à travers tout Valyria. « Je comprends parfaitement. Nous irons voir ma mère lorsque l’heure sera plus avancée. Ainsi il y aura peut-être moins de monde. Et cela sera plus facile pour toi de lui parler tranquillement, chère Daenyra. » Daenerys se voulait conciliante et agréable. Elle avait bien remarqué que la jeune Tergaryon ne semblait pas apprécier de se mêler à toute cette foule. Elle n’en connaissait pas la raison mais là n’était le plus important. Après tout Daenyra Tergaryon était aussi son invitée et la Maerion voulait la mettre à l’aise. Elle lui offrit alors un regard empli de bienveillance et se garda bien de lui demander la raison première de sa retraite alors que la fête battait son plein.

La jeune hôtesse avait plongé son regard vers l’infini de la voie lactée qui commençait à se dessiner sous ses yeux alors que la conversation prenait une tournure un peu inattendue pour elle. Voilà qu’elle discutait religion avec la Tergaryon et elle lui confiait aussi ce qu’elle pensait au sujet des Quatorze. Elle eut un petit rire d’amusement alors que Daenyra abondait en son sens, allant même jusqu’à dire qu’elle devait avoir raison au sujet des dieux. Sa chevelure passa de chaque côté de son visage alors que la jeune femme ne semblait pas tout à fait d’accord avec les paroles de la sœur de la sénatrice Tergaryon. « Je n’ai pas la prétention de détenir une vérité, dame Daenyra. Mais mes nombreux séjours auprès des Quatorze tendent à me forger ma propre perception à leur sujet. Et même lorsqu’ils daignent nous parler ils ne le font pas toujours totalement ou de manière si floue. » et elle repensait déjà aux prédictions si étranges et diffuses qu’avait faite Haemera lors du Triomphe. Tessarion avait alors été bien cruelle de ne point s’exprimer clairement sur ce qu’elle et les autres dieux attendaient de la maison Maerion. Daenerys pressa la main de la jeun femme à ses cotés alors que cette dernière se faisait conseillère. Craignait-elle que les Quatorze foudroient de leur colère la jeune dame-dragon ? Ou bien craignait-elle qu’ils ne lui prennent encore davantage d’être cher en guise de punition. Daenerys l’ignorait. Elle se voulu tout aussi rassurante que déterminée à ne point se laisser totalement ballottée par la volonté de ces dieux qu’elles priaient pourtant avec ferveur. « Ils m’ont déjà pris une sœur et un frère Daenyra. J’ai passé bien des années à agir comme tous le désiraient. J’ai envie de voir par moi-même quel chemin je peux prendre. Et peut-être que je jouerai le jeu des Quatorze en pensant m’en affranchir un peu. » souffla sur le même ton de malice, de défi et d’amusement la jeune Maerion. Oui, son père avait décidé pour elle après la mort de Meleys. Aerys avait décidé, seul, pour eux deux ce qu’il jouait seul bon de faire sans prendre réellement en considération ce qu’elle pensait. A dire vrai, il s’était montré bien plus dans la lignée de pensée de leur père qu’elle ne l’aurait cru.

La Dame-Dragon avait montré d’un signe de tête son frère aîné avant d’indiquer à Daenyra qu’elle était désormais promise à ce dernier plutôt qu’à son autre frère. La mort de Meleys avait rabattu les cartes. Tout ce qu’elle avait cru être sa réalité s’était effondrée, consumer en quelques secondes comme si la lave des volcans de Valyria avait déferlé sur sa vie. Cette sœur qu’elle avait tant aimée, voilà qu’elle la détestait pour lui avoir laissé un trop lourd fardeau sur les épaules. La Maerion laissa échapper un soupire alors qu’elle ne pouvait que reconnaitre que ce que disait Daenyra était la stricte vérité. Ici au Sud, elle n’avait pas tellement son mot à dire. « Tu as peut-être raison, mais m’avoir en tant qu’épouse ne sera pas chose aisée pour Jaehaegaron. Il ne m’a jamais considéré tant que Meleys était en vie. Je ne prendrais pas sa place si facilement. Je ne suis pas ma sœur. » Daenerys marqua une pause et puis reprit sur un ton un peu rêveur et mélancolique. « Parfois je me surprends à rêver de notre destin si nous étions nés dans le Nord de Valyria. On dit que les femmes y sont plus libres qu’ici. » Elle l’avait dit sans gêne aucune. C’était un constat, un cri du cœur, presque un appel au secours que personne ne pouvait entendre. Seule Synthara avait dû ressentir cette tristesse infinie. Et si une larme avait discrètement perlé le long de sa joue, elle l’avait rapidement balayé d’un revers de paume. Quelle image donnait-elle donc à son hôte. Et puis Daenerys avait légèrement rougi alors qu’elle se rendait compte qu’elle ne pouvait cacher les sentiments qu’elle ressentait pour son frère. « Cela se voit tant que cela. » souffla la jeune femme qui instinctivement chercha du regard sa dragonne qui volait bien souvent non loin du dragon d’Aerys. Et puis une fois de plus, elle chercha à aire en sorte que Daenyra ne sente pas gênée par son audace ou sa clairvoyance. Rare était les personnes qui savaient autant mettre à l’aise la Maerion et qui la faisait se livrer de la sorte, elle l’enfant qui se devait parfaite et qui en était bien loin dans son cœur et dans ses veines. « Il n’y a pas de mal. Je doute que cela soit un secret pour les autres. J’i toujours été plus proche d’Aerys. Il est le seul au sein de notre maison à me connaître et à me comprendre réellement. La famille Maerion a une réputation qui lui est propre et je t’avoue que parfois je me sens bien étrangère à tout cela. Et il est bien le seul hormis peut-être Dame Vhaenyra à ne point porter de jugement à ce sujet. Longtemps j’ai cru que je ferai ma vie à ses côtés. C’était dans la logique des choses, la tradition. Ainsi nous gardions la pureté de notre sang… » Et maintenant, pouvait-elle décemment remettre tout cela en question, mettre en péril la lignée des Maerion et son nom ? Son cœur hurlait qu’elle le pouvait, qu’elle devait raisonner père, mère et frères tous ensembles. Que si ce n’était pas Aerys, alors cela serait personne. Pourtant la raison voudrait qu’elle se résigne, mais elle n’était pas prête à déposer les armes, du moins pour le moment. Parce qu’elle le savait, elle le sentait, son frère Jaehaegaron n’était peut-être pas si mieux loti qu’elle.

Daenyra Tergaryon
Daenyra Tergaryon
Dame-Dragon

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Amitié naissante entre Dames-Dragon
feat. Daenerys Maerion

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

La soirée se proposait douce et la quiétude des jardins de Castel Maerion achevait d’apaiser les dernières virulences de son esprit avide des émotions qui l’entouraient. Daenyra trouvait son repos dans des solitudes toutes simples, juste accompagnée d’une brise paisible ou d’un ouvrage intéressant. Des occupations qui s’éloignaient autrement des loisirs pour devenir une véritable nécessité si elle ne voulait point souffrir de trop intenses langueurs.

Sa contemplation esseulée de la voute constellée d’étoiles fut cependant troublée par la compagnie d’une jeune Dame qui n’était nulle autre que Daenerys Maerion, fille de cette demeure. Sa présence n’était point une perturbation pour elle. Si elle pouvait trouver des désagréments sévères à subir les assauts d’une âme enflammée et de sentiments dévastateurs, elle savait s’accommoder des natures douces et de sentiments discrets. Cela était le cas de la noble qui se trouvait à ses côtés, non point qu’un feu authentiquement valyrien flamboie dans le creux de son être. La fraîcheur de sa jeunesse embaumait par tous ses pores et auréolait son visage d’une tendresse toute juvénile. Aucune année ne les séparait, l’une et l’autre, et pourtant, la Tergaryon n’aurait pu réclamer une telle innocence pour elle. Voilà bien longtemps qu’elle s’était enfuie au bras de toutes ces âmes qui effleuraient la sienne. Si elle n’était coupable d’aucun péché, elle en avait vécu la plupart. Si elle n’avait jamais cédé à la rage ou la violence, elle en connaissait les affres. Si l’horreur et les monstruosités n’avaient pas encore tapissé son regard, elle en sentait l’odeur putrescente à ses narines. Son âme n’était pas vieille, mais elle la sentait cornée comme les pages d’un ouvrage ancien et malmené par de trop nombreuses mains négligentes et peu soigneuses. Daenyra n’était pas vieille, encore à l’aube de ses jours. Cependant, il lui semblait avoir déjà vécu mille vies. Alors, de la douceur ingénue dégageait par la jeune Maerion, la Dame-Dragon l’enviait un peu.

« Je crois que tu as compris là une part de l’essence des Dieux. Sûrement la plus importante d’ailleurs. Leur langue est sibylline et il n’est pas aisé de comprendre leurs desseins. » Daenyra trouvait bien ironique de devoir mettre en garde la jeune fille contre les Quatorze, alors qu’elle-même les dédaignait depuis de nombreuses années, décelant en eux les responsables de ses maux les plus atroces, de ses jours obscurs et de ses nuits tourmentées. Quel que soit les projets divins –daignaient-Ils en créer– elle ne trouvait guère d’excuse pour l’avoir affublée d’un don qui prenait tout l’air de malédiction. Elle leur tenait une vive rancune de lui avoir arraché un frère, abreuvant un conflit immense entre elle et les Cieux. Mais toutes ses foudres se livraient dans le secret sépulcral de sa conscience. S’Ils n’entendaient rien de ses poisons, Ils n’entendaient sûrement pas plus ses prières. Toutefois, elle savait les craindre et se prévenir de leur courroux, aussi tenait-elle un tel langage à Daenerys. D’ailleurs, un petit sourire ironique retroussait ses lèvres. « Un grand réconfort pour les prêtres et les prêtresses d’Essos. Autrement, ils se trouveraient bien dépourvus. »

Les paroles de la belle Maerion surprirent la demoiselle à la crinière de lune, et forcèrent une certaine admiration. Elle possédait une témérité qui la laissait songeuse. Et elle-même ? Prenait-elle également son destin en mains, ou se laissait-elle abattre par la volonté d’Arrax et ses Enfants ? « Cette voie est dangereuse et incertaine… mais sûrement est-ce la bonne. Du moins, est-ce la plus courageuse, Daenerys Maerion. » Pourtant, une crainte voilait son ton. Se retrouverait-elle un jour abattu par un destin obscur ? Trouverait-elle la force de s’extirper des griffes prophétiques des Quatorze pour mener sa propre route ? Daenyra demeurait inquiète car elle savait qu’aucune liberté n’était offerte aux femmes de leur rang.

Les affaires de cœur étaient une chose difficile, plus encore lorsque la stratégie s’en mêlait, car alors, l’ambition générale triomphait sur les désirs personnels et innocents. Daenyra tentait de s’imaginer ce qu’il serait advenu si Aenar était toujours en vie. Aurait-il été promis à Elaena comme la tradition valyrienne l’exigeait ? Propulsant ainsi Maekar dans les bras de sa cadette ? La jeune femme frissonnait de cette éventualité déchirante, là où le cœur de chacun aurait été douloureusement contrarié. Peut-être alors auraient-ils pu trouver une issue auprès de leurs parents qui ne pouvaient se targuer d’avoir contracté un mariage dans la règle du sang pur. Quoi qu’il advienne, tout ceci n’était que terribles spéculations, et le dilemme se présentait sous des formes bien plus réelles pour sa compagne de fortune. « Je comprends ta détresse… Il n’est guère aisé de prendre la place d’un vivant, plus encore d’une âme rappelée par Balerion. Moi-même, en étant projetée dans une telle situation, je crois bien que je n’aurai su comment l’affronter. » Aucun choix n’était hélas offert, forcé de courber l’échine face aux devoirs familiaux. La nature de Daenyra était bien trop lucide pour imaginer une échappatoire quelconque. La jeune femme détestait son discours, mais elle savait qu’il ne pouvait se nourrir que d’abnégation. « Toutefois, tu demeures autant sa chair et son sang que le fût Meleys. Votre âme est différente, mais les Quatorze savent que l’amour fleurit en des territoires inattendus. Le temps vous apportera peut-être le réconfort nécessaire… »

La Dame-Dragon ne se sentit pas le cœur de poursuivre ce discours qui serrait la poitrine de sa douce interlocutrice. Tout dans l’être de Daenerys s’agitait et le regard en biais qu’elle égara vers Aerys n’échappa pas à la Tergaryon. Un simple regard qui la frappa au creux d’elle-même, dévoilant là tout le malheur de cette situation. Daenerys Maerion aimait le mauvais frère. Cela était-il réciproque ? Il serait bien difficile de le deviner tant la réputation qui entourait le jeune homme était sulfureuse. Sûrement pourrait-elle y lire plus clairement si sa route venait à croiser la sienne de manière plus intime. Daenyra regretta d’avoir parlé à voix haute et s’excusa d’autant d’imprudence. Elle ne voulait point froisser son hôte, et moins encore molester ses plaies béantes. Par chance, la noble n’en prit pas ombrage et s’accusa même de sentiments trop lisibles. La Tergaryon n’osa pas démentir, soucieuse de conserver son don secret. Les rumeurs venaient s’ajouter au tableau et délièrent la langue de l’élégante Valyrienne. Elle crut se reconnaître dans ce discours qu’elle tenait. Etrangère à sa famille. Daenyra ne pouvait se plaindre de ne pas avoir reçu l’amour des siens, et pourtant, elle souffrait de ne pas se sentir aussi Tergaryon que le reste de ses frères et sœur. Quant au reste, elle imaginait si Elaena avait dû épouser Aenar plutôt que Maekar. « Sont-ce des sentiments qu’Aerys partage ? Tes parents savent-ils ? » osa demander la jeune femme, curieuse de savoir à quel point cet amour s’en retrouvait contrarié. Daenyra aurait voulu lui apporter quelques paroles réconfortantes, mais rien ne vint effleurer le bout de sa langue. En vérité, il n’existait aucun réconfort possible, et cette idée la désespéra. Elle ne pouvait que compatir. Sa main serra affectueusement la sienne, comprenant toute la tourmente de son âme. « Les devoirs sont un fardeau bien lourd à porter… Et comme il est dur de leur échapper. » Elle lui adressa un triste sourire. « Continue de puiser tes forces en ton cœur. Il est ton meilleur conseil… »




Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon
Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5
Danerys Maerion ne put refreiner un léger rire face aux paroles de la dame Tergaryon. Oui un grand réconfort pour les prêtres et prêtresses que les dieux ne se dévoilent jamais complètement. Daenyra n’avait pas tort et la Maerion eut une pensée touchante pour Haemera. Chaque être avait sa place à Valyria. Arrax avait dû y songer dès la naissance de la belle et grande République Valyrienne. « Du courage il m’en faudra, assurément. J ne sais en revanche si cela est la bonne voie mais c’est celle que j’ai choisi. Pour une fois je veux choisir pour moi et peut-être que je me perdrais ainsi que les miens. » ajouta la Dame-Dragon un peu rêveuse. Tout cela était des paroles et elle ne savait même pas encore comment les mettre en œuvre. Elle ne savait pas non plus quel soutien elle allait recevoir et si seulement elle allait en recevoir un. Pourtant les mots d’Haemera lors du Triomphe raisonnait encore en elle. De mémoire, elle ne serait pas seule sur cette route. Elle tourna le visage vers Daenyra et lui offrit un large sourire. Avait-elle trouvé une nouvelle alliée sur ce chemin si sinueux qu’elle s’apprêtait à emprunter ? Elle le saurait bien assez tôt ou peut-être trop tardivement mais qu’importe. Des choix devaient être fait et bientôt elle ferait les siens. Pas ceux de ses parents pas ceux de ses frères mais bel et bien ses propres choix si douloureux soient-ils. Un une petite flamme dansa dans son regard et au lointain, un petit cri caractéristique de dragon perça la nuit. Sa dragonne avait sûrement perçu le changement qui s’opérait dans le cœur meurtri de sa cavalière.

Et le sujet si délicat arriva sur la table si on pouvait dire les choses ainsi. Daenerys s’était livrée sans trop vraiment savoir pourquoi. Elle n’en avait pas l’habitude mais la voix douce e Daenyra l’avait invité à la confession à demi-mot. Alors elle lui avait désigné d’un signe de tête le frère qu’elle devait désormais épouser. Elle lui avait aussi raconté qu’elle n’était pas destinée au départ à se tenir à son bras. « Si encore j’étais proche de Jaehaegaron comme peuvent l’être des frères et sœurs, mais ce n’est pas le cas tu sais Daenyra. » ajouta la Maerion profitant d’un court silence de la part de la Tergaryon. Et face à la reprise de sa jeune interlocutrice, la dame-dragon fit une petite moue désolée. Jaehaegaron en avait-il seulement conscience ? Oh oui sûrement, du moins depuis qu’il n’avait pas le choix et qu’il devait l’épouser. L’aîné des Maerion n’avait jamais considéré sa sœur benjamine jusqu’au jour où leur père annonça qu’elle était sa nouvelle fiancée. Un intérêt plus part dépits que part réelle affection et Daenerys le savait bien. « Je doute qu’u amour puisse aître entre nous. Les circonstances joueront trop pour que cela se produise un jour. Si jamais mariage il y a bien, seule de la courtoisie se lira dans mes yeux à son égard. Je ne pourrais lui donner plus. » affirma avec conviction la dernière fille des Maerion. Et son regard lancé en direction de ce frère tant aimé n’échappa pas à la Tergaryon. Daenerys s’empressa de rassurer celle qui pouvait devenir son amie alors qu’elle se rendait compte que ses sentiments étaient bien trop lisibles. Elle s’en voulait un peu d’ailleurs. Jamais Maerion ne devait montrer pareille faiblesse, voilà ce que lui dirait son père ou son nouveau fiancé.

« Je le pensais, Daenyra. Je l’ai toujours cru mais je ne peux plus te l’assurer. La mort de Meleys l’a changé et je peine à reconnaître mon frère. Je le pensais plus prompte à se battre pour nous, pour ce mariage que nous devions faire… » avoua la jeune femme dont les propres mots faisaient saigner le cœur. Elle revoyait encore et encore le geste de recul de son frère. Son cœur se serra avec force. Jamais elle n’aurait songé qu’Aerys puisse réagir de cette façon. Et surtout pas alors que la guerre allait les séparer. « Quant à mes parents, ma mère le sait, le sent mais cela dépasse mon père. Il ne prend pas en considération les sentiments. Araxios est ainsi. » lâcha avec tristesse la fille de la lumière de Sagesse. Elle le savait, pour Arraxios, la politique avait plus de valeur que ce que voulait ses propres enfants. Et puis ils étaient du Sud de Valyria, c’était ainsi que devait se dérouler les affaires de la famille. La chaleur de la main de Daenyra réconforta l’âme de la Dame-Dragon. Elle l’apaisait bien plus que ce que la Tergaryon pouvait le croire ou le penser. « Je te remercie Daenrya. Tes mots me touchent et me donne la force de continuer à me battre. Je ne sais si mon cœur sera de bon conseil. J’ai aussi appris à ne point trop l’écouter pour… » Daenerys ne finit pas sa phrase. Elle se livrait bien trop à la jeune Dame-Dragon. Et pourtant c’était vrai. Si elle coutait toujours son cœur, elle ne se serait pas autant assagit avec le temps. Daenerys Maerion regarda danser une des lumières présente dans le jardin de sa demeure et s’amusa à ressentir cette danse qui ne ressemblait à première vu à rien dans son cœur. Une douce chaleur, un peu rebelle, et si dangereuse voilà ce que représentait cette lumière. Et son regard quitta alors la petite flamme pour aller se perdre dans l’immensité de la demeure de Meraxès. « Je me demande ce qu’a pu ressentir Meleys ce jour-là. » reprit s’en réellement s’en rendre compte la jeune femme tout en prenant à son tour la main de Daenyra pour la serrer dans la sienne.

Daenyra Tergaryon
Daenyra Tergaryon
Dame-Dragon

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Amitié naissante entre Dames-Dragon
feat. Daenerys Maerion

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

Daenyra éprouvait les sentiments de la jeune Maerion sans même avoir besoin d’utiliser son don. Son empathie se tissait au fil de ses souvenirs, comprenant les affres d’un amour contrarié. Pire encore, elle s’imaginait ce que cela aurait pu être si une telle situation s’était présentée parmi les Tergaryon. Si Aenar n’avait pas été rappelé par Balerion et que Maekar avait été pris en échange, aurait-elle regardé simplement son frère aimé s’unir à Elaena ? Deux cœurs brisés… l’un par un amour arraché, l’autre par un amour mort. Quel triste tableau que celui-ci… la jeune femme n’osait à peine esquisser cette pensée, les entrailles tordues rien qu’à l’idée que l’homme qu’elle aimait puisse étreindre une autre, dusse-t-elle être sa sœur tant chérie.

En dépit de la situation, Daenyra admirait le courage et l’abnégation qui irradiaient de Daenerys. Forcée d’épouser l’aîné de ses frères quand son cœur était toujours accroché à Aerys… et pour remplacer une sœur décédée dans de tragiques circonstances. Il n’était guère aisé de se substituer à un fantôme, surtout lorsque le souvenir est si illustre et aimé. La douce noble ne pouvait que compatir à ce mauvais coup du sort. Parfois, il était difficile de comprendre le dessein des dieux et d’Arrax… A croire que ces derniers se jouaient de leurs enfants, s’amusant de leur destin comme les enfants s’imaginent des histoires et fantaisies. Daenyra n’appréciait en rien leur nature versatile et se questionnait secrètement sur les intentions de ces êtres immuables et impalpables. S’ils demeuraient si puissants et célestes, pourquoi n’intervenaient-ils pas pour tirer les hommes de leur misère ? Pourquoi créer de tels malheurs et de telles catastrophes sur cette terre qu’ils avaient créée et aux enfants qu’ils avaient sculptés ? Elle y voyait un ressort cruel et se défiait trop souvent de requérir leur pitié ou leur aide. Une rébellion silencieuse que Daenyra ne se serait jamais enhardie à révéler à qui que ce soit, sous peine d’entacher la renommée des Tergaryon et de s’attirer les foudres d’Arrax. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de les maudire au plus profond de ses pensées et de son âme. Pour chaque douleur, pour chaque absence, pour son don maudit, pour chaque malheur…

« L’amour est une créature imprévisible et indomptable… Si l’amour ne peut naître entre vous comme tu sembles tant le croire, j’espère au moins que vous saurez trouver la force nécessaire pour vous accorder de la tendresse. » L’amour n’était malheureusement pas une constante du mariage. Bien que ses références en la matière ne soient pas source d’exemples… Ses parents en étaient la preuve. Et Elaena et Maekar brûlaient d’une passion dévorante l’un pour l’autre, promis à voir leur destin s’unir pour l’éternité. Elle espérait toutefois que ses tourments ne seraient pas trop déchirants. Toutefois, Daenyra sentait dans le ton de la Maerion une fougue et une détermination propre à la jeunesse. Leur âge était semblable, mais il semblait que l’âme de la Tergaryon était plus vieille. Plus éprouvée, plus malmenée, plus assombrie des tourments de toutes ces autres âmes qui s’écrasaient contre sa volonté. Sûrement la sagesse des années saurait adoucir son propos et peut-être trouverait-elle un peu d’amour au fond d’elle à témoigner à Jaehaegaron. Pour leur bien à tous les deux…

Poussée par la curiosité, Daenyra s’enquit de savoir si elle ne pourrait pas trouver un quelconque concours auprès de ses parents afin d’intercéder en leur faveur. Toutefois, à l’instar d’Aerys, il semblait qu’ils n’étaient pas prêts à œuvrer en ce sens. Les sentiments n’étaient pas un facteur à prendre en compte dans de telles stratégies que représentait le mariage. La jeune femme ne sut offrir autre chose qu’une grimace contrite et un regard mélancolique pour son amie de ce soir. Sa main se joignit à la sienne, symbole de son affection et de son soutien. En effet, il semblait que cette situation demeurait sans issue, à moins que les dieux capricieux ne décident de s’en mêler. Une intervention sur laquelle il ne faudrait guère compter… La voix de Daenerys mourut avant qu’elle n’ait pu finir sa phrase. Daenery fronça les sourcils, suivant le regard de son amie vers un flambeau à la flamme oscillante et sauvage. Une lueur qui s’imprima sur la rétine de la jeune Maerion tandis qu’elle demeurait égarée dans le flot de ses pensées.

Son propre regard se posa sur cette main qui venait prendre machinalement la sienne. Les paroles sibyllines qui franchirent les lèvres de Daenerys achevèrent de la rendre confuse. « De quoi parles-tu, Daenerys ? A quel jour fais-tu référence ? » La jeune femme paraissait emprisonnée dans ses souvenirs… L’avait-elle seulement entendue ?




Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5
Jamais la cadette des Maerion ne s’était tant livrée à quiconque. Seuls les Quatorze connaissaient l’entièreté de la tristesse de son cœur. Jamais sa mère ne saurait à quel point son âme saignait. Son cœur gélif était fragile et se serrait au fur et à mesure que les jours passaient et que le jour de son futur mariage se  précisait. Et pourtant, Daenersy se sentait pas obligée de parler de tout cela à la dame des Tergaryon. C’était même chose aisée à son plus grand étonnement. Daenyra avait cette façon d’être qui apaisait et rendait les discussions les plus délicates, faciles et agréables. Alors un petit sourire se dessina sur ses lèvres.  Mais malgré cette facilité et la douceur qui émanait de la voix de sa compagne, le sujet de la conversation était un sujet qui serrait le cœur de la jeune demoiselle.

« Pour tout te dire je ne sais si la tendresse arrivera un jour. Cela serait pourtant le plus beau présent que nous pourrions faire à notre mère. Vhaenyra n’est pas dupe, elle sait très bien que Jaehaegaron aimait tendrement Meleys et  que j’ai toujours préféré Aerys. Elle sait aussi que nous n’avons jamais été proches l’un de l’autre. » répondit avec simplicité la jeune dame-dragon à la question de la Tergaryon sur une potentielle aide de ses parents pour intercéder en sa faveur. Personne dans la maison des Maerion ne croyaient réellement à ce mariage. Daenerys ne savait même pas si Arraxios y croyait lui-même. Mais la jeune demoiselle ne se risquerait pas à lui poser un jour la question directement au risque de le rendre quinteux pour le reste de la journée. Daenerys devait ménager son père, surtout à l’approche des élections.

La tombée de la nuit était propice aux confidences et aux pensées dites tout haut. Ce dont ne se priva guère la jeune Maerion. Elle observait le ciel étoilé et les flammes des lumières qui dansaient pour éclairer le jardin de Castel Maerion. La chaleur des flammes et surtout de la peau de la jeune Daenyra réconfortait la demoiselle. D’ordinaire, à la nuit tombée il n’était pas rare que la jeune Dame-Dragon pare ses délicates mains de gants aussi blancs que les flocons de neige. Mais ce soir-là, Daenerys n’en avait pas besoin et un soupire s’échappa d’entre ses lèvres. « Le  jour de sa mort, quand elle a chuté. Quel enfant des quatorze laisse pareil drame se produire. » souffla la Maerion comme toute réponse qu’elle pouvait donner à sa compagne. Oui, c’était une question à laquelle elle ne trouvait nulle réponse. Pourtant elle ne la quittait jamais. Elle s’était toujours questionnée sur ce qu’avait pu ressentir sa sœur alors qu’elle chutait de son dragon. A quoi avait pu penser Meleys, quelle avait pu être sa dernière pensée. Avait-elle pensée à Jaehaegaron, à leur parent ? Des larmes étaient-elles venues humidifier son teint si délicat et si parfait ? Et elle, Daenerys Maerion, avait-elle le droit de prendre sa place ? Avait-elle le droit de poser son regard sur ce frère qui lui semblait si lointain ? Qui était-elle pour un jour partager la couche de Jae ? Ne trahissait-elle pas sa sœur et son frère Aerys ? Tant de questions, tant d’incertitude, tant de chose qu’elle ne savait pas appréhender et comment parler de tout cela à son aîné ? Elle ne le pouvait pas et pourtant cela était sûrement encore le plus simple. Mais Jaehaegaron était si différent d’Aerys, il ressemblait tant à Arraxios, la dernière des enfants de la Lumière de Sagesse  en avait même un peu peur comme elle craignait son propre géniteur. « Peut-être que la maison Maerion s’en serait mieux sorti si j’avais rejoins les quatorze à la place de Meleys… » une réflexion qu’elle se faisait parfois et qui traversa bien trop vite les barrières de sa bouche.  Dans de telle circonstance, la place d’Aerys aurait été la même qu’aujourd’hui, quant à Jae, il serait toujours en compagnie de sa bien-aimée. Et elle, elle n’aurait pas à jouer un rôle qui n’était pas le sien et à assurer l’avenir de sa maison avec un homme qu’elle ne connaissait pas, quant bien même le sang des Maerion coulait aussi dans ses veines.  

Daenyra Tergaryon
Daenyra Tergaryon
Dame-Dragon

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Amitié naissante entre Dames-Dragon
feat. Daenerys Maerion

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

Esclave de son don dès lors qu’Arrax s’était penché sur son berceau, Daenyra ne pouvait qu’éprouver les affres de ce qui composaient toutes les inconstances de l’amour. Elle qui songeait que ce sentiment ne lui serait jamais dévolu possédait malgré tout une appréhension improbable de ce sentiment. Elle l’avait d’abord expérimenté auprès des siens, dans l’écueil tendre et chaleureux du palais des Tergaryon. Père et mère s’y vouaient un amour inconditionnel qui n’aurait su être malmené par les années. Et à leur exemple, leurs enfants s’étaient aimés profondément. Nulle ne saurait entacher le lien qui se tissait fermement entre les membres de la fratrie Tergaryon. Aucun pour être méprisé. Aucun pour être ignoré. Aucun pour être délaissé. Ils avaient existé tous les cinq comme la part d’un tout grandiose qui ne saurait survivre si l’un venait à périr. Et pourtant, Aenar leur avait été cruellement arraché voilà de nombreuses années de cela… Ce qui aurait dû les déchirer ne fit que les fortifier plus fort encore. Cependant, les textures de l’amour s’étaient révélées plus complexes à l’âme de Daenyra qu’à ses jeunes années. Au trépas de son aîné, il lui avait semblé partir avec lui. Que le cortège de Balerion ne se tenait jamais bien loin des fils fragiles de sa vie. Que la mort ne serait qu’une douce réunion avec celui que son cœur pleurait et réclamait dans les silences de la nuit. La sagesse des années avait su apporter des saveurs bien différentes à ce sentiment si imparfait et enivrant. L’amour s’était paré de ses plus beaux atours comme de ses plus terribles déguisements. Des amours aux mille visages… tendres, violents, patients, exigeants, passionnés, honteux, orgueilleux, pures, étourdissants… Source de félicité comme de malédiction.

L’émouvant chant d’amour qui criait dans la poitrine de Daenerys Maerion prouvait ce malheur dans les maux du cœur. Une âme qui ne réclamait qu’à se conjuguer à celle d’Aerys quand les Quatorze lui avaient choisi une toute autre destinée. Celle de s’unir à son frère aîné après que le sort tragique ne fit trépasser sa première promise. La mort d’une sœur et l’avènement d’un amour contrarié. La noble ne comprenait que trop le chagrin qui affligeait une créature si jeune et éprise de passions. Toutefois, la vieillesse prématurée de son âme tendait à lui faire croire que l’amour pouvait se révéler patient. Et que si le regret habitait son cœur, elle pourrait peut-être trouver quelque tendresse pour son frère-époux avec les années et l’intimité qui serait bientôt la leur. Il était plus facile d’aimer son sang que l’inconnu. Hélas, une telle foi en l’avenir n’habitait nullement la Maerion qui exposa la complexité de l’affaire et avoua les sentiments de Jaehaegaron pour une sœur disparue en de tragiques circonstances… Daenyra esquissa un triste sourire à l’adresse de cette amie impromptue que le destin avait dressé sur sa route. « Ma douce amie… » murmura tendrement la jeune femme en attrapant les mains blanches comme neige de la Dame-Dragon. « Je ne puis donc que prier les dieux que le sort te soit doux et qu’Arrax se montre clément après toutes les épreuves qui furent les tiennes. »

Autour d’elle, les festivités se poursuivaient avec une allégresse merveilleuse. Il semblait que la douce musique qui leur parvenait du Castel Maerion et la quiétude de la nuit pouvaient porter le souffle d’une conversation aussi grave que la leur. Une réflexion de Daenerys échappa à la compréhension de la jeune femme, forçant cette dernière à lui demander de préciser sa pensée. Par pudeur, elle tenta de réprimer les pulsions de ce don prêt à assaillir l’âme de sa compagne, de s’insinuer dans la moindre aspérité de son cœur pour en cerner tous les mystères. Bien qu’il fallut que la bouche de Daenerys lui révèle son énigme, elle entendit clairement la plainte de son âme. Une douleur atroce. Un manque béant. Un sentiment tel qu’il vint serrer la Tergaryon à la gorge. Plus encore, une culpabilité impérieuse s’écrasa contre ses pensées, émanant de la douce demoiselle. Ses paroles ne firent que confirmer ce que Daenyra avait compris depuis quelques instants.

Les mains de Daenyra vinrent agripper fermement celles de la jeune Maerion, comme pour l’arracher à de si cruelles réflexions. « Cruelle est ta bouche de prononcer de telles paroles… Daenerys, aucune mort n’est à souhaiter. Pas même la sienne pour sauver celle d’une autre. » Une propre culpabilité l’étreignait alors. Pour des désirs enfouis au fond de son cœur, dans des ténèbres qu’elle n’osait admettre. L’échange d’un frère pour un autre… Aenar contre Maekar. Mais ce souhait restait muet et honni. « La main de Balerion n’est point guidée par le hasard. Si une telle était la destinée de ta sœur Meleys, alors il ne sert de réclamer que ton âme fut prise à la place de la sienne. Arrax possède un dessein pour chacun de nous. Ta route ne fait que commencer, Daenerys Maerion. » Les paroles de Daenyra s’en révélait presque prophétique alors qu’elle tentait simplement d’y appliquer le plus de tendre fermeté pour venir en aide au chagrin de la Dame. « Peut-être faut-il apprendre à vivre en l’honneur de sa mémoire et point dans le chagrin de sa mort… » Hypocrite conseil alors que Daenyra Tergaryon n’était point capable de s'accorder une telle clémence…





Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon
Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5
Jamais les Maerion ne s’étaient tant livrées à d’autres êtres que les dieux. Jamais telle confidence avait été faite et peut-être que la cadette des Maerion faisait là une terrible erreur. Personne ne connaissait réellement les Maerion parce qu’ils avaient toujours fait très attention à ce qu’ils laissaient filtrer vers l’extérieur de Castel Maerion. Trop en dire pouvait s’avérer bien dangereux pour leur famille. Pourtant, Daenerys Maerion sentait qu’elle pouvait faire confiance en la belle Tergaryon. Elle le sentait et avec pudeur qu’elle lui offrait son cœur et son amitié. Parce que Daenerys n’avait jamais été comme ses frères et sœurs, elle avait cette douceur qu’ils avaient tous perdus. Elle avait passé des heures à prier Meraxès devant une chandelle allumée pour que la mort de sa sœur ne fût pas trop horrible. Elle, elle avait prié là où sa famille s’était efforcée d’aller de l’avant et surtout de trouver une solution pour un héritier qui se retrouvait veuf et sans descendance.  Sans descendance, là était une chose à laquelle elle devrait remédier rapidement, tel était le vœu le plus cher de sa mère Vhaenyra Maerion. Un vœu qu’elle devrait réaliser même si cela la faisait tressaillir de tout son long. Des frissons qui s’accentuèrent avec le toucher si tendre des mains de la sœur cadette d’Elaena Tergaryon sur les siennes. Daenyra avait saisit les mains de la Maerion tout en lui confiant qu’elle prierait Arrax pour que le sort lui soit désormais plus favorable.

« J’espère que tes prières parviendront jusqu’à Arrax, ma douce amie. Et sache que cela me touche beaucoup que tu le fasses. Je sais la réputation de ma famille et la peine d’un des enfants de la Lumière de Sagesse Arraxios pourrait bien faire les affaires de beaucoup de familles. » triste réalité qui n’échappait guère à la dernière née des Maerion. D’ailleurs, combien soutiendront son père lors de la prochaine élection de Lumière de Sagesse, Daenerys se le demandait réellement. Arraxios avait un bilan plutôt bon mais elle n’aimait guère l’importance que semblait prendre Baelor Cellaeron à Valyria. Ce noble aussi bedonnant qu’un gros gâteau dégoutait presque la Dame-Dragon, pourtant elle ne pouvait que reconnaître qu’il avait été plus qu’apprécié après le Grand Effondrement et c’était principalement cette grandissante notoriété qui inquiétait la fille cadette d’Arraxios. Et puis il y avait ses murmures qui courraient dans les couloirs de Castel Maerion et qui semblaient se mourir à chaque fois que ses pas approchaient des bouches un peu trop bavardes. Il était alors presque insupportable pour la jeune femme de se sentir autant mise à l’écart. Un tremblement de colère parcourut l’échine de la demoiselle avant qu’elle ne trouve refuge dans l’observation des étoiles et qu’elle ne se perde à nouveau dans ses pensées.

Et puis la jeune Maerion fit par à la Tergaryon de ses terribles pensées et de sa propre culpabilité face à la tristesse de son aîné Jaehaegaron qui ne se remettait toujours pas de la mort de Meleys. Daenerys le savait, l’héritier des Maerion aimait trop sa sœur pour regarder sa cadette comme celle qui deviendrait sa femme. Les yeux pers de la Dame-Dragon fixèrent la Tergaryon alors que cette dernière lui reprochait de telles paroles.  « Comme j’aimerai retrouver ta foi envers les Quatorze, ma chère Daenyra. Cela n’est peut-être pas le fruit du hasard et la main de Balerion ne frappe peut-être pas au hasard mais dans ce cas, le hasard ne fait pas bien les choses. » fit la jeune femme comme réponse aux paroles de la Tergaryon. Mais inconsciemment, la Dame-Dragon savait bien que sa compagne du soir avait raison. Jamais les mains des Quatorze ne frappaient au hasard mais en ce qui concernait la maison Maerion, Daenerys peinait à comprendre les desseins des dieux.  Pourtant, elle avait pris conseil peu après le Triomphe auprès de celle qui avait assuré son éducation, Haemera Bereneon et cette dernière avait eu les même propos que la Tergaryon à peu de chose de près.  « Vivre pour elle, tu veux dire ? Je ne sais si cela est la solution. Je ne veux pas que les miens pensent que j’essaye de lui ressembler car j’en serai bien incapable. Nous avions des caractères bien trop différents. Je ne me soumettais bien moins à la volonté de nos parents qu’elle ne pouvait le faire et ce, sans le moindre effort. » ajouta la jeune femme avec, étrangement, un maigre sourie alors que cela semblait lui rappeler de tendres souvenirs de son enfance.

Daenyra Tergaryon
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Amitié naissante entre Dames-Dragon
feat. Daenerys Maerion

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

L’amertume qui embrasait l’être de Daenerys Maerion venait lécher le cœur de la jeune femme. Une colère putride l'enrobait tandis que la promise de Jaehaegaron agonisait silencieusement d’un amour contrarié et rendu impossible par les turpitudes du destin. Une énième facétie des Quatorze qui ne saurait être expliquée, raisonnée, comprise… Hélas, les règles de leur monde ne pouvaient être modifiées par des ressorts si insignifiants que les élans du cœur et le devoir exigeait des sacrifices. Daenyra éprouvait tout le chagrin et la rancœur que la belle Maerion ressentait envers Aerys tandis que son regard s’égarait dans sa direction. Un amour acide qui hurlait dans les poitrines déçues.

La dynaste ne pouvait empêcher son cœur de dériver vers des rivages douloureux. Les contours d’un visage tant aimé et vaporeux s’imposait à son âme. Et bien que la main de Balerion soit abattue sur son épaule, ses pensées tissaient les fils de leur destin autrement. Si Aenar n’avait point connu le trépas sur les champs de bataille, que serait-il advenu parmi les Tergaryon ? Les droits d’aînesse auraient réclamé une union entre Elaena et Aenar, déroutant là les projets de la sénatrice et de Maekar. Et dans l’ombre, les sentiments de Daenyra pour son frère se seraient vus écrasés sous le poids du devoir, réduite au silence, forcée de contempler un mariage qui aurait lacéré toutes les fibres de son être. Mais la souffrance d’un amour éconduit n’aurait-il pu être moins cuisant que la douleur de l’absence ? Un vide abyssal agrippé à ses tripes, l’étouffant entre ses doigts glacés pour l’attirer vers les profondeurs d’un désarroi indicible, profond et agonisant. Daenyra aurait été capable d’éprouver mille morts de son âme et de son cœur s’il lui avait été permis d’admirer à nouveau le visage d’Aenar. Même si sa main n’avait pas étreint la sienne, même s’il ne lui avait pas été permis de l’aimer, même si ses murmures n’avaient pas été pour elle, même si ses caresses n’avaient pu les toucher. Son existence simple suffisait à son bonheur et sa tranquille plénitude. L’univers ne revêtait ses attraits, ses couleurs et ses parfums que si Aenar existait aussi. A présent, tout son paysage lui semblait indolent, brumeux et sans saveur. Et si ce n’était pour la gloire des Tergaryon, sûrement n’aurait-elle plus eu le goût d’y vivre. Daenyra comprenait les tourments qui affligeaient l’âme de la noble. Cependant, une part plus sombre de son esprit jalousait son privilège de pouvoir haïr un être de chair, de sang et de vie, et non point une silhouette intangible.

Hélas, les drames de Balerion marquaient également la dynastie des Maerion. Et si le théâtre sinistre de tous ces événements éclaboussait leur famille, le destin funeste de Meleys en était la cause. A la mort de cette dernière, la vie de chacun des siens avait été bouleversée d’une manière singulière. La culpabilité accrochée au nom de Meleys qui résonnait dans l’esprit de Daenerys comprima la poitrine du la jeune femme. Un remord qui lui imposait de ténébreuses pensées, souhaitant troquer son existence contre celle de son aînée. Une vie pour une autre… Les desseins de Balerion pouvaient paraître insondables, mais sûrement ne frappait-il pas au hasard. Une toute autre destinée s’érigeait pour cette jeune femme. Si son nom avait pu s’éteindre dans l’oubli, sort réservé aux puinés, il serait à présent auréolé de gloire aux côtés de Jaehaegaron. Deux noms mis côte à côté pour briller dans le firmament des puissants.

« Ce ne sont là point mes mots, Daenerys Maerion. Ne te fourvoie pas sur mes intentions. Deux âmes si singulières ne pourraient se métamorphoser pour devenir jumelles. Ce n’est point ce que je te conseille et ce n’est pas ainsi que tu trouverais le moindre apaisement. » Daenyra s’inquiéta que ses propos aient été mal interprétés, ce qui était manifestement le cas. Elle s’ingénia à clarifier sa pensée. « Demeure toujours fidèle aux tiens, à ceux qui te protègent et qui te chérissent. Tente de cultiver ta propre singularité, mais ne t’égare pas sur des sentiers d’orgueil et d’idées irraisonnées. Car le devoir, à présent que ton nom sera plus illustre que s’il avait été attaché à celui d’Aerys, te sera réclamé de nombreuses manières. Et si tout ceci n’est pas en ton nom, alors qu’il soit en le nom de Meleys. Ne sois pas elle, mais vis pour faire honneur à cette existence qui lui fut ôtée. » Sa voix tenta de se faire la plus douce et enveloppante possible. Ce n’était qu’avec bienveillance qu’elle s’exprimait en ces mots. « Pour lui faire honneur, continue d’exister et ne regrette point sa mort. Travaille à la gloire de ta famille et des héritiers que vous forgerez. Car un destin plus grand qu’aucun autre qui t’attend, Daenerys Maerion… »




Daenerys Maerion
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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon

Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

Cette soirée se déroulait de façon assez étonnant sous le signe de la confession. La Dame-Dragon de la maison Maerion ouvrait son cœur à son interlocutrice, la fille cadette de la maison Tergaryon. Et si la demoiselle en avait pas l’habitude, elle le faisait naturellement. Daenerys en avait probablement plus besoin qu’elle n’aurait pu le croire. Et si jusque-là elle n’en avait jamais ressentit le besoin, elle devait reconnaître que la rencontre avec la Tergaryon était venue à point nommé. Elle, la fille focement réservé et effacée dans l’antre des Maerion, elle que l’on ne voyait que peu lors des mondanités que donnait sa maison, elle, la seconde , celle condamné à vivre dans l’ombre de sa sœur aînée, était désormais en pleine lumière et elle se devait de trouver des alliées et des maies pour naviguer dans ce nouveau monde. Elle aimait certes les mondanités, mais c était avant tout lorsqu’elle pouvait aussi se retirer lorsqu’elle le désirait. Maintenant qu’elle était fiancée et presque mariée à Jaehaegaron, elle ne pouvait plus le faire à moins de trouver une très bonne excuse. Et fort heureusement, tenir compagnie à l’une de ses invités qui manifestement préférait se tenir éloignée de la foule en était un. DU moins c’était ainsi qu’elle avait vu les choses en s’approchant de la douce délicate Daenyra Tergaryon. Mais force était de constater que son idée lui avait joué des tours. Elle avait trouvé en la jeune femme un être apaisant et qui pouvait s’apparenter au divin.

Daenerys Maerion avait peut-être répondu avec un peu trop d’empressement à son interlocutrice. Cette dernière semblait vouloir clarifier ses propos alors qu’elle avait l’impression de ne pas avoir été réellement comprise par son hôte. Parfois cela arrivait de ne point se comprendre, alors avec douceur, la Dame-Dragon secoua la tête et pressa les mains de la Tergaryon dans les siennes. « Je ne dis pas le contraire, Daenyra. » fit tout d’abord la Maerion pour tenter de rassurer la Tergaryon. « Je comprends bien que ce ne sont pas tes mots ma chère Daenyra. Mais je crains que cela ne soit la volonté des miens. » là était toute la crainte de celle qui devait à présent paraître aux bras de Jaehaegaron en tant que sa nouvelle fiancée. Elle avait depuis longtemps repoussé l’échéance. Elle avait autant secrètement et honteusement béni ces années de guerre qui avait tenu éloigné la perspective de son mariage avec l’héritier de sa famille et autant pesté contre cette dernière qui risquait de lui prendre son frère tant aimé. « Tes paroles sont bien sage, Daenyra Tergaryon. Tu parles comme peut le faire Alynera Vaekaron. Ton âme et ta sagesse sembles si éloignés de ce que je peux connaître auprès de celles et de ceux de mon âge que je fréquente. Tu es bien différente de nous, Daenyra et cela t’honore. Tu aurais pu servir les Quatorze avec de telles paroles. » reprit la Maerion qui ne machait pas ses mots. Oui, la jeune Tergaryon aurait pu être une prêtresse avec tant de sagesse. Elle ne faisait pas son âge et cela se voyait d’autant plus qu’elle se tenait au côté de l’âme si fougueuse de la Maerion. Daenerys avait toujours été très enjouée et souriante. Elle avait tout perdu le jour où son frère Aerys l’avait repoussée peu de temps avant qu’il ne parte pour la guerre contre Gish. « Daenyra, tes paroles apaisent mon âme si tourmentée. Meleys sera toujours avec moi, je le sais bien. Je ne sais si j’y arriverai mais me permettras-tu de te rendre visite pour que nous puissions échanger à l’avenir ? Je ne veux que le bonheur de ma famille et sa gloire mais je ne sais encore si j’arriverai à me dompter moi-même… » et à ces mots une ombre passa dans le ciel, volant et voltigeant dans le ciel. Un fin sourire se dessina enfin sur les lèvres de la Maerion alors qu’elle reconnut la silhouette de sa sœur. « Ma sœur…. Te voilà. » fit doucement la Dame-Dragon en regardant le dragon s’éloigner au loin. Cela n’était pas rare de voir Synthara survoler la demeure de sa sœur mais ces derniers temps, elle le faisait de plus en plus souvent et cela était un risque, Daenerys le savait. Les tourments de son cœur touchaient la dragonne et il n’y avait plus Meleys pour couvrir les frasques de sa cadette. La fille de la maîtresse des lieux souffla légèrement et se tourna vers la Tergaryon. « Crois-tu que nos dieux laisse nos êtres chers disparus nous rendre visite parfois, Daeny ? Si cela est possible, j’aimerai que les enfants d’Arrax laisse Meleys me venir en aide lorsque j’en aurai besoin. »Le diminutif était apparu spontanément dans la bouche de la Maerion. C’était sans aucun doute le meilleur témoin du fait que la fille cadette de la Lumière de Sagesse se sentait bien à ses côtés.  Quant à la question qu’elle avait posée, cela ne faisait que refléter le fait que Daenerys s’accrochait à cet espoir, cet espoir qu’elle pouvait se rapprocher de l’âme bienveillante de sa sœur en se rendant au cœur des temples et en honorant les Quatorze.

Daenyra Tergaryon
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Les affections de Daenyra se déployaient à la proximité de l’âme douce que Daenerys Maerion. Elle n’en demeurait pas moins tempétueuse, amère et furieuse sous les coups d’une injustice vivide. Un tempérament enflammé qui rappelait le feu sacré qui coulait dans les veines de cette dynastie grandiose. La rumeur parlait d’ailleurs d’un cadet colérique et d’un aîné enflammé d’orgueil. Mais sous ce brasier ardent vivait une douceur naturelle qui plaisait à l’âme de Daenyra. Elle n’en était pas moins insensible à la douleur qui l’étreignait et elle ne comprenait que trop les tourments d’un cœur contrarié. Leur monde était régi selon des règles bien injustices. Et pour toutes les richesses, la célébrité et la gloire qui étaient leurs, ils devaient se plier à une existence de devoir et d’exigences. Une vie qui précipitait Daenerys au bras de son aîné Jaehaegaron alors qu’elle lui préférait Aerys. Et dans un contexte politique aussi important que l’était celui des élections, la place ne pouvait pas être laissée aux disparités familiales et à des guerres internes. Plus que jamais, si les Maerion briguaient la place de Lumière de Sagesse, ils devaient apparaître unis et fort d’une nouvelle union au sein même de leurs rangs. Quelle que soit la situation, Daenerys ne pouvait se défiler à ses obligations, si douloureuses soient-elles.

Daenyra essaya de lui tenir un tel propos dans un langage qui ne paraissait pas trop abrupte. Il n’y avait point de malveillance dans ses propos, plutôt une volonté d’apaiser son cœur à une raison qui lui serait bénéfique. Se défier des volontés de sa famille ne lui apporterait aucune félicité et ne consolerait nullement son âme en peine. Cela ne lui apporterait que bien plus de tourments. La noble réalisait combien ses exhortations à plus de bon sens semblaient sûrement cruelles, mais la réalité le serait bien plus encore que si elle la berçait d’illusions mirifiques. Son unique recours était de tempérer l’ardeur de ses frustrations et de trouver un peu d’amour dans son union avec son aîné. Si elle ne lui vouait pas une passion aussi puissante qu’à Aerys, il demeurait de son sang et de son lignage. Elle saurait trouver des tendresses que les liens d’une dynastie réclamaient entre deux épousés.

Hélas, Daenyra ne pouvait souffrir d’entendre la belle Maerion aliéner son cœur de la sorte et de souhaiter que sa place eut pu être échangée avec sa sœur Meleys. Les desseins divins s’avéraient bien nébuleux, mais ils n’étaient aucunement à renier ni même à parjurer. Il lui semblait entendre l’écho atroce de la voix de Maekar, pétri de remords à l’ouvrage de Balerion qui lui avait préféré la carcasse d’Aenar. La mort terrible d’un héritier déjà irradié de gloire et de célébrité, de charisme et de merveille. Daenyra avait pu palper son désir douloureux que sa vie fût substituée à celle de son aîné. Et même si la jeune femme vouait toutes ses passions à ce frère décédé, elle n’aurait jamais pu souhaiter que l’un lui soit rendu au trépas de l’autre. Si les Quatorze avaient eu le projet sibyllins d’en décider ainsi, alors il n’était rien qui pouvait être fait parmi les mortels, hormis honorer les décisions divines et la mémoire de cette sœur qui les avait quittés trop tôt. Aussi essaya-t-elle de consoler cet être assailli de ces remords atroces et de lui ôter le doute qui gangrénait son esprit coupable. « Ne prête point ces intentions aux tiens, Daenerys. Nulle ne saurait souhaiter le trépas de son propre sang… » souffla-t-elle, sa main étroitement serrée dans celle de son amie impromptue. Il était aisé de s’abîmer dans de sombres pensées quand l’âme se mettait à douter et que le cœur était éventré.

Daenyra eut un maigre sourire aux compliments de la douce Maerion. Une âme sage et vieille… si cela sonnait comme une bénédiction au résultat merveilleux d’une raison et d’une intelligence plus fermes, la Tergaryon vivait ce don comme une malédiction. Car ce n’était point son âme qui avait vieilli et sa peau était encore jeune et fraîche, mais le passage de tous ces êtres en l’abysse de son cœur avait eu raison de son innocence et de ses pensées ingénues. Touchée par des voix retorses, cruelles, fausses, putrides et grossières, de ces volontés impies, vengeresses et roides. Elle avait déjà connu toutes les beautés et toutes les horreurs de l’âme, éprouvé des maux dans toutes leurs différentes textures et leurs différents dégradés. Un chant puissant qui hurlait en elle constamment, lui ôtant toute la propriété de son être. Daenerys était bien loin de se douter du fardeau qui pesait sur les épaules de la Tergaryon qui lui valait ce qualificatif de sage. « Bien sûr, Daenerys. Les portes du palais Tergaryon te seront toujours ouvertes j’aurais plaisir à te recevoir dès que tu en ressentiras le besoin. Sois assurée de mon amitié à ton égard. » Un frémissement dans le ciel arracha un sursauta à Daenyra. La présence des dragons, si majestueux étaient-ils, n’avait jamais apaisé la jeune femme. Elle les redoutait, comme si son sang n’était pas le même que le leur. Myrha vivait en reine dans ses solitudes, n’ayant jamais partagé le moindre lien avec sa jumelle ou les autres créatures célestes. Les légendes contaient un lien indéfectible entre un dragon et son jumeau, une osmose des êtres que Daenyra n’avait jamais pu goûter. Insensible aux caresses de Myrha quand elle sentait toutes les âmes d’Essos l’effleurer en même temps. Sourde aux cris de Myrha quand les murmures d’autrui tintaient à la lisière de sa conscience. A ce soulagement qu’elle lut sur les traits de la Maerion, la jeune femme s’admit envieuse. Elle avait toujours souffert de cette absence de connexion avec sa jumelle, étrangères l’une à l’autre. La question de Daenerys tira la Tergaryon de ses douloureuses pensées.

« Je crois bien l’ignorer… Les dieux sont parmi nous à chaque instant, et pourtant, ils recèlent tant de mystères. Je ne suis pas certaine que Balerion laisse des âmes s’échapper de son royaume, mais je ne suis point prêtresse pour l’affirmer. » Et pourtant, l’âme d’Aenar venait la visiter dans ses solitudes. Chimères ou malédiction ? Daenyra redoutait la réponse mortifère qui lui serait livrée. « Je crois qu’il tient surtout à nous de ne pas laisser mourir les morts, de leur octroyer une place dans nos vies et dans nos pensées. Car il n’y a que notre mémoire pour les rendre immortels. Si tu désires que Meleys continue d’exister parmi les Maerion, il ne tient qu’aux vivants de faire vivre les trépassés. »  

Bien que la quiétude des jardins apaisait l’âme tourmentée de Daenyra, elle admettait ressentir une profonde fatigue. Non point que les ombres de la nuit étaient très étendues, mais elle avait toujours tendance à s’éloigner des festivités avant qu’elle vienne à bout de ses forces. « Je crois bien que la fatigue me guette, ma douce Daenerys. Saurais-tu me conduire à ta mère pour que je la félicite du merveilleux ouvrage qu’elle a accompli ce soir ? Je prendrai sûrement mon congés après cela, mais sache que je te porterai toujours une oreille attentive et que mon cœur sera là pour te répondre s’il possède la réponse. »


Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

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Amitié entre Dames-DragonDaenerys Maerion & Daenyra Tergaryon
Jardin de Castel Maerion & Année 1066, mois 5

Les heures passaient et la soirée avançait. La jeune Maerion ne voyait pas le temps passer et elle appréciait sa discussion avec la cadette des Tergaryon. Elle s’était livrée à elle bien plus qu’à n’importe qui d’autre. La présence de la jeune femme était d’un réconfort si appréciable. Daenerys Maerion ne pouvait que louer les dieux pour avoir mis sur sa route la douce et délicate Daenyra Tergaryon. Elle ne manquerait pas d’ailleurs d’aller les remercier dès le lendemain, elle s’en faisait la promesse. La dernière des Maerion avait confié bien des choses à sa nouvelle amie et peut-être alliée dans cette nouvelle vie qui s’offrait à elle. Elle s’était ouverte sur sa tristesse face à la décision de son père de la marier à un frère qu’elle n’aimait pas et qu’elle ne connaissait d’ailleurs que bien peu. Elle avait aussi ouvert son cœur pour laisser paraitre tout son désarroi face à la mort de cette sœur tant aimée mais qui lui demandait un bien trop lourd sacrifice. Elle avait trouvé auprès de la jeune femme une oreille attentive et de bon conseil. Elle lui assurait que nul dans sa famille aurait souhaité que leur vie soit échangée. Et si la Maerion le comprenait, l’entendait, la culpabilité était encore présente. Il lui faudrait sûrement de longues heures de discussions avec les siens ou avec les dieux ou même encore avec sa mentor pour trouver définitivement sa place dans cette famille qu’elle avait jusque-là toujours regardé de loin. Jamais réellement impliquée dans les actes des Maerion, jamais réellement mise au courant de ce qui se tramait ici et toujours montrée comme la petite fille sage qu’elle se devait être et qu’elle jouait si bien. Et elle y trouvait son bonheur dans cet éloignement forcé et voulu. Il n’aimait pas les méthodes de sa famille, ne les comprenait d’ailleurs pas vraiment alors, elle avait pris son parti du fait que tous jettent un voile léger de pudeur et l’écarte de toute cette violence. C’était comme elle ne savait pas, et son ignorance feinte n’était qu’un secret de polichinelle.

La Dame-Dragon de la maison Maerion complimenta naturellement la Tergaryon pour sa sagesse. Et ce fut naturellement aussi qu’elle demanda à Daenyra si elles pouvaient rester en contact et si elle pourrait lui rendre visite. La réponse de la Tergaryon ravie la demoiselle qui lui offrit un tendre et sincère sourire. « Merci ma chère Daenyra. Je serai ravie de découvrir ta demeure. » répondit la dame dont le timbre de la voix témoignait de toute sa joie retrouvée. Elle ne la perdit qu’un court instant en voyant la silhouette sombre de sa sœur passer dans le ciel. Elle questionna alors son amie sur le fait que les êtres chers perdus pouvaient revenir rendre visite aux vivants. Daenyra n’en savait rien et la Maerion pouvait l’entendre. La Tergaryon n’était pas prêtresse et de fait encore moins prêtresse de Balerion. « Jamais elle ne sera oubliée. » assura la dernière-née des Maerion. Oui, elle ferait en sorte que sa sœur soit toujours présente au cœur de Castel Maerion et dans l’histoire de la maison Maerion.

Les deux dames auraient pu poursuivre leur discussion encore longtemps mais la Tergaryon exprima sa fatigue et son souhait de rendre ses hommages à la maitresse de maison Vhaenyra Maerion. Daenerys Maerion serra les mains de son amie du soir et se leva avec légèreté. Elle lissa les pans de sa tenue avec grâce et prit l’une des mains de la jeune femme pour l’aider à se lever et quitter le petit banc de pierre sur lequel elle avait trouvé refuge plus tôt dans la soirée. « Suis-moi je te prie. » fit la demoiselle Maerion en entrainant la Tergaryon à sa suite. Les deux demoiselles se frayèrent un chemin parmi les convives et Daenerys ne s’arrêta que lorsqu’elles se trouvèrent face à sa mère. Elle introduisit brièvement son amie auprès de sa mère et laissa la Tergaryon échanger quelques mots avec Vhaenyra. « Si tu le souhaites, tu peux te reposer dans les appartements que nous laissons à disposition de nos invités ce soir. » ajouta la Maerion en désignant la porte qui s’ouvrirait sur le couloir déservants les dits appartement si la Tergaryon le souhaitait. Puis elle inclina doucement la tête avant de faire quelques pas en arrière. « Je te laisse pour la soirée, ma chère Daenyra. Sois assurée de mon amitié également et excuse-moi de t’abandonner. Je vais retrouver Jaehaegaron avant que mon absence à ses côtés ne soit trop source de commérage. Ce qui ne serait préjudiciable pour les futurs élections. » fit la Maerion avant de se retirer définitivement et de retrouver le bras de son aîné. Jaehaegaron et Daenerys échangèrent un bref regard mais aucun son ne sorti de la bouche ni de l’un ni de l’autre laissant la fin de la soirée les porter d’un invité à l’autre.

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