Let the story begin

Introduction

Tolos. Une magnifique petite cité nichée au cœur des Falaises Noires, fortifiée elle offrait une vue incroyable par son entrée maritime tant elle semblait encadrée d’une gigantesque muraille aussi bien naturelle qu’ouvragée par la main humaine. Une cité qui a vu s’y installer et prospérer les descendants de l’héroïne Haera, ce fut ainsi qu’en l’an 1035 les Haeron s’agrandirent en accueillant la nouvellement née Rhaenys. Cet enfant vécu de longues années au sein de cette ville, parcourant de long en large les petites ruelles serpentant les bâtiments resserrés, si haut qu’il y faisait toujours sombre même lorsque l’astre solaire était à son zénith. Bien que quelque peu introvertie la deuxième enfant d’Aera Haeron aimait cette liberté dont elle jouissait, l’ouverture des Valyriens du Nord qui lui permettait de satisfaire son appétence pour la découverte. Bien que proche de son aîné Gaemor, c’était avec son cousin Zalhaltal Qhosan qu’elle se plaisait autant à parcourir les marchés de la ville, courir jusqu’au bout de la digue pour, accrochés au pied d’un des deux guerriers de Tolos, observer les navires marchands entrer dans le port.

Comme tout enfant d’ascendance noble, Rhaenys reçu une éducation emplie de diversité dans laquelle elle excella, attirant de ce fait l’attention de sa mère alors que son esprit s’aiguisait sur le côté mercantile qui animait tant les Haeron. Rien n’intéressait autant la jeune enfant que la prospérité de sa famille et la découverte de produits venants des autres Empires d’Essos. De jeune fille elle devint jeune femme lorsqu’elle célébra son rêve de Meleys, jour à partir duquel sa mère reçu plusieurs demandes en mariage pour Rhaenys qu’elles aient été envoyées par des nobles ou des marchands tel que l’insatiable Valerion Qoherys et ses alléchantes propositions. Devant ces offres qui ne la satisfaisait pas et surtout qui pouvaient signifier l’accès à sa fortune, Rhaenys et Aera décidèrent d’un commun accord qu’elle se fiancerait à son frère une fois le moment venu.

Lorsqu’elle atteignit l’âge de seize ans elle effectua le service militaire réglementaire où elle pu y apprendre son fonctionnement, à se battre et cette année eu tôt fait de lui confirmer que la guerre n’était pas un terrain de jeu pour elle contrairement à son frère Gaemor qui semblait y avoir pris goût lorsqu’il l’avait effectué cinq années auparavant. A son retour à Tolos ses fiançailles furent célébrées puis elle s’attela à faire main basse sur l’industrie marine en engageant les pêcheurs de la ville, en acquérant des navires permettant de commercer aussi loin que de l’or se trouverait en échange et s’aidant d’un réseau qu’elle avait commencé à établir durant son année au sein de l’armée. Ainsi, faisant preuve de plus d’esprit que son frère aîné sur les questions mercantiles, ce fut elle qu’Aera désigna comme son héritière et quand elle eu dix-huit ans elle fut amenée à Valyria, flanquée de son cousin, afin d’y parfaire son éducation.

La capitale était tellement différente de sa chère ville natale. Les tours érigées, quelles fussent carrées ou en ogive, remplaçaient les bâtiments iconiques de Tolos. Une ville si éloignée de la mer, à l’air si chaud, où prospéraient pourtant les jardins et circuler dans ces rues pouvait se révéler être une épreuve tant il y avait d’habitants. Pour autant cela n’empêcha pas Rhaenys de se laisser volontiers baigner dans la culture de ses compatriotes du Sud et d’y évoluer aisément, appréciant le commerce qui s’y déroulait. Elle se maria à Gaemor lorsqu’elle eu vingt ans, elle eu son premier enfant l’année suivante et peu à peu sa famille s’agrandit, accentuant sa dévotion envers les siens.

Guerre contre l’Empire Ghiscari

Le choc, dans sa forme la plus pure. L’incompréhension. La stupéfaction. Lorsque l’éleveur de bétail était venu jusqu’à la Tour de l’Epée, cela faisait des jours que l’héritière des Haeron tentait d’obtenir la moindre information lui pouvait être utile, par le biais de son réseau de contacts. De longs jours que sa mère, Aera, avait quitté la cité portuaire de Tolos pour rejoindre Valyria avant qu’elle se ne rende à Borash en compagnie de neuf autres seigneurs-dragons. Des générations de douaniers, de négociants, de marchands avaient vu le jour au sein de cette fière famille descendant de l’héroïne Haera, une négociation de paix ne pouvait être qu’un récital quand bien même il y avait la présence des dragons en guise d’arme de dissuasion. Par mesure de précaution Rhaenys avait ordonné à ses pêcheurs de ne pas s’aventurer dans les eaux ghiscaris, les échanges commerciaux avec l’Empire commençant à montrer de plus en plus de tension même pour cette famille habituée des relations avec ce peuple esclavagiste. Ce furent les mots rapportés par cet éleveur du nord-est de Tolos qui scellèrent ces journées d’attentes de revoir Aera. Sans un mot c’était une Rhaenys âgée de vingt-sept ans qui suivit le paysan, flanquée de son frère-époux Gaemor, qui appréhendait ce qu’elle trouverait sur place, finissant par être submergée par tant d’émotions lorsque ses yeux se posèrent sur la Bête. Vavor gisait dans le cratère creusé par la lourde chute céleste.

La respiration difficile, il souffrait de ces terribles blessures -mortelles était le mot le plus approprié pour qualifier toutes ces profondes entailles sanguinolentes. Alors que Gaemor s’était rapidement attelé à inspecter la créature mourante, l’esprit de Rhaenys cherchait les raisons pour lesquelles une telle vision puisse s’offrir à elle et la conclusion était sans appel : sa chère mère avait été prise par Balerion. Ainsi donc après une rude bataille menée, le dragon avait volé depuis Borash avant que l’épuisement n’ait raison de sa détermination. Après de longues secondes à maudire la Bête de ne pas avoir défendu sa dragonnière jusqu’à la mort, Rhaenys s’avança enfin. Elle accrocha le regard du dragon alors que ses doigts fins caressaient la cicatrice sur son bras, datant du jour où le feu était venu mordre sa chair lors de son Epreuve. D’un côté l’œil sombre ne reflétait qu’épuisement et souffrance, de l’autre le regard clair n’exprimait qu’une peine immense et la colère froide qui couvait. L'être qui se trouvait à quelques centimètres de son visage était le symbole d’un destin précipité…

Les heures s'étaient écoulées aussi rapidement que les vagues venaient s'abattre sur les digues, Rhaenys se tenait à présent, stoïque, dans la grande salle où elle avait réuni les siens. Seuls Jacaenarr et Saenna étaient les représentants de la branche cadette présents à la Tour de l’Epée. Alors qu’elle regardait tour à tour son oncle, sa tante, ses enfants, la nourrice qui tenait dans ses bras Jaegon le dernier né de Rhaenys, elle eut une pensée pour son cousin Zalhaltal dont elle aurait tant apprécié la présence…  Elle prit une grande inspiration avant qu’elle n’annonce la terrible nouvelle de la mort de Vavor, le dragon de sa mère. Tous étaient affectés par cette tragique perte causée par ce même peuple avec lequel ils avaient établi tant de liens commerciaux et même matrimoniaux, le désarroi et la tristesse pouvaient se lire sur les visages… Mais ce n’était guère le moment de pleurer pour celle qui d’héritière devenait ainsi matriarche, qui avait relevé la tête et appelé à l’unité de leur famille, ordonnant ainsi leur loyauté à son encontre...

Ce qui vint ensuite, nul corps et esprit ayant survécu à cette épreuve, ne souhaiterait poser des mots sur ce qui aurait été vécu. La mobilisation générale fut décrétée et ce fut seize mille soldats valyriens de métier furent rassemblés vers le nord du pays. Alors que les importations de l’Est furent stoppées, il fallut tout mettre en œuvre pour protéger la ville et se préparer aux attaques des légions ennemies. Et c’est ainsi que survint probablement la pire période de sa vie. Cinq longs mois. Infernaux. Si les premiers temps avaient pu être un tant soit peu vivables, il ne fallut que deux mois avant que la famine ne vienne frapper aux portes de la ville malgré l’organisation de ravitaillements par la mer, ces derniers furent perturbés par le blocus ghiscari dans les eaux tolosiennes avant qu'ils ne cessent définitivement. Les morts survinrent peu à peu, accablant tant les visages inconnus au sein de l’armée que les visages que Rhaenys connaissait depuis sa plus tendre enfance. Balérion alla même jusqu’à frapper au cœur de la Tour de l’Epée, emportant les deux plus jeunes enfants des Haeron et les représentants de la branche cadette. Une peine immense pour celle qui chérissait tant sa famille, œuvrait tant depuis de nombreuses années pour les siens.

Se relever d’une telle épreuve, si toutefois Rhaenys s’est bien cachée de le montrer, n’a pas été aisé. Pourtant la matriarche restée la femme déterminée qu’elle était, s’attelant dans un premier temps à redresser tout ce qui pouvait rebâtit à Tolos avant de rejoindre Valyria au début de l’année 1065. Malgré la mort de son illustre mère causée par les ennemis autrefois clients, Rhaenys s’associa à Baelor Cellaeron afin de mettre un terme à cette guerre, un travail de longue haleine avec les ghiscaris qui ne cessaient de réclamer réparation pour les villes de Borash et Meereen. De longs mois furent nécessaires pour trouver le bon terrain d’entente où toutes les conditions serraient respectées par les deux parties, sans oublier le point représentant le plus aux yeux de la Haeron : l’Île aux Cèdres. Dès que les négociations prirent un tournant des plus favorables, elle revint dans sa cité natale où elle s’attela à faire reprendre l’échanges avec les marchands de Ghis pour que le commerce puisse être revigoré, après ce qu'elle avait subit Tolos méritait tant de retrouver un semblant de normalité.

De nos jours :Depuis la signature du traité de paix déclarant officiellement la fin de la guerre, Rhaenys s’emploie à prospecter les marins (qu’ils soient de bonne famille ou des pirates) pour les faire travailler pour elle afin qu’elle puisse bâtir une seconde compagnie maritime. Celle-ci permettrait aussi bien la protection des navires que la garantie d’une flotte pouvant repousser les futures relances d’hostilité des Ghiscaris. La fin de la guerre signifie aussi le retour des enjeux sénatoriaux et l’élection d’une nouvelle Lumière de Sagesse, elle compte bien y prendre part afin de mieux servir ses intérêts.