[Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1
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Voix de l'Ombre
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Les Ombres de Sothoryosla jungle infernale

Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

Votre périple a commencé voici cinq jours, lorsque vous avez tous embarqué à bord de La Vierge Foudroyante, une trirème à haut-bord. Le navire n’est guère imposant en comparaison de certains bâtiments armés par la marine valyrienne mais il est largement suffisant pour transporter votre groupe, votre équipement et l’équipage en charge de la manœuvre. Certains ont pu essayer d’interroger le capitaine sur la signification du nom du navire sans jamais réussir à en tirer une histoire similaire. La traversée depuis le port d’Aquos Dhaen, repaire ancestral de la famille Arlaeron, a été relativement calme. Des esclaves sur les bancs de rame, un bon vint d’Ouest et le navire a tracé sa route sans incident notable. Pour la plupart des personnes à bord, ce fut l’occasion d’admirer le vol des deux dragons magnifiques accompagnant Ragaenor Vaekaron et Laedor Arlaeron. Le navire a été affrété par Lames d’Argent, lorsque le groupe a été constitué.

L’histoire de la constitution de ce groupe semble d’ailleurs assez incongrue. Cette légende tenace agitait les cercles des passionnés d’exploration et de découverte depuis plusieurs mois déjà. Mais soudain, la prise de position publique de Ragaenor Vaekaron se déclarant prêt à monter une expédition à tout déclencher. La rumeur a circulé et ce fut rapidement au tour de Laedor Arlaeron, sorti glorifié du Grand Effondrement, de souhaiter échapper à la monotonie de la vie à la capitale en rejoignant ce projet fou. Si la coïncidence peut sembler énorme, le fait qu’Herya Valgaris et Adhara Nahram aient rejoint l’expédition alors qu’elles sont toutes les deux liées à Baelor Cellaeron n’est pas lié au Seigneur-Soie. La mage qui est venue de sa propre initiative et la guerrière a entendu parler de l’expédition alors qu’elle espionnait Baelor et a considéré que cela pouvait être l’occasion de profiter du voyage pour éventuellement retrouver des traces de sa famille. Le légat de la troisième armée, quant à lui, a été mandaté par le Conseil des Cinq pour représenter officiellement la République avec un petit détachement de soldats (une vingtaine). Quant à l’Augure, il s’est simplement manifesté au dernier moment, sans forcément chercher à expliquer quel rôle il pouvait avoir, mais il a amené avec lui une somme conséquente pour participer aux frais généraux. En tout cas, ce sont les raisons officielles que chacun a avancé… Inutile de dire qu’obtenir la seule autorisation pour votre navire de jeter l’ancre à Zamettar représente déjà une concession diplomatique majeure en ces temps d’armistice.

Votre premier contact avec ce fameux Nouveau Monde qui fait tourner les têtes des tous les explorateurs d’Essos n’est pas franchement enchanteur. La cité pénitentiaire de Zamettar est une bourgade assez hideuse aux bâtiments délabrés qui luttent contre la végétation locale semblant vouloir rejeter ces colons à la mer. La baie naturelle autour de laquelle est construite la ville ne compte que quelques navires de conception typiquement ghiscarie. La plupart semblent en piteux état et la trirème pimpante portant un dragon sur sa voile ne vous attire que des regards peu amènes à mesure que l’on vous identifie comme des Valyriens. Les dragons ont beau voleter suffisamment loin et haut pour ne guère attirer l’attention des locaux, il est évident que votre équipage et vous n’êtes pas les bienvenus. Les Ghiscaris sont un peuple assez hostile aux étrangers qui préfère asservir les peuplades vaincues que des les assimiler dans sa société ; et tous ont encore en mémoire les dernières années de conflit.

Pourtant, si la ville est de manière objective un trou à rats, elle parvient à dégager une espèce d’atmosphère de conquête immuable. Il n’y a aucun officiel pour vous accueillir en tant que représentants de Valyria, bien que vous n’en ayez cure : vous n’êtes pas ambassadeurs. Le long de la côte, vous pouvez d’ailleurs voir des cohortes de prisonniers, de colons et d’esclaves défricher une portion de jungle pour y créer des champs. La présence militaire est impressionnante pour l’avant-dernier jalon de civilisation ghiscarie vers l’Est. Vous êtes au bout du monde, et pourtant l’endroit doit bien compter près d’un millier de légionnaires en linothorax ainsi qu’un fortin à l’air fort capable. Les Ghiscaris sont de grands bâtisseurs et d’excellents militaires ; si ces moyens sont ainsi déployés, c’est pour une bonne raison. Rapidement, vous prenez place dans la seule auberge digne de ce nom de la colonie. Elle est un peu en retrait des quais et des zones de détention où sont parqués esclaves et prisonniers à leur arrivée sur place. Le propriétaire rechigne à vous servir jusqu’à l’instant où vous déposez une pièce d’or pur sur son comptoir crasseux. Autour de vous, vous remarquez que l’établissement – miteux selon les standards valyriens (assez élevés, faut-il bien le dire) – abrite pourtant ce qui semble être l’élite locale : des marchands à peu près capables d’avoir une élocution correcte, des officiers corrompus suffisamment malins pour le dissimuler, quelques magistrats et un usurier. Vous parvenez rapidement à convaincre Krazdan nar Thozra, un nobliau en exil ici, de vous mener sur la piste dont parlaient les derniers marchands à avoir mentionné la cité perdue. Parlant couramment les idiomes ghiscari et valyrien et étant ravi de pouvoir s’afficher avec des Valyriens pure souche, il a pris sur lui de vous recruter plusieurs guides et une véritable petite caravane avec des porteurs et plusieurs ânes (« ils passent partout et sont très peu têtus ») pour gérer la logistique.

Au midi du sixième jour depuis votre départ des terres valyriennes, vous êtes tous rassemblés à l’extérieur du rempart de terre entourant la petite colonie. Krazdan vous accompagne sur un cheval à l’air fatigué et décrépi ; il est accompagné d’un serviteur rondelet qui lui voue une espèce de loyauté touchante. En sa qualité de noble, il a revêtu une tenue fantastique composée de soieries turquoise et dorées : difficile de ne pas le voir et de sentir son rang supérieur aux autres. En plus de vos personnages, il faut compter les vingt légionnaires – tous volontaires – accompagnant leur légat ainsi que les six porteurs et les cinq ânes. Sans compter les dragons qui savent se faire discrets pour le moment : la ville paniquerait sans doute à leur vision.

Avant de s’enfoncer dans la forêt vierge et menaçante vous faisant face un peu plus loin, il reste encore à organiser un tant soit peu vos rôles au sein de ce drôle d’équipage. La direction est plein Sud, mais il peut rapidement être difficile de se repérer dans la forêt profonde. Le convoi doit donc s’organiser ! Adhara, Iason et Laedor ont chacun leur légitimité à déterminer quelle organisation doit prendre le convoi et il faudra convenir d’une vision efficace pour limiter les ennuis. Peut-on faire confiance aux locaux, au premier rang desquels Krazdan ? Quelle allure adopter ? Où placer les légionnaires ? Doit-on utiliser des éclaireurs ? Si oui, qui ?

De leur côté, Ragaenor, Herya et l’Augure ont eux-mêmes largement de quoi réfléchir. Il faut notamment déterminer la raison de la présence de chacun et les compétences de chacun. Il est probable que Ragaenor, le plus érudit de tous, a sans doute eu vent des innombrables créatures hostiles et dangereuses ayant élu domicile dans ces lieux. Ce n’est pas pour rien qu’un immense navire quitte le port de Ghis tous les mois, chargé de deux cents esclaves : le coût de l’expansion de la Harpie à Sothoryos est le sang, affluant de tous les coins de l’Empire. Quant à Herya, sans doute peut-elle sentir qu’il flotte dans l’air une forme de magie très particulière dont le moindre caillou semble être imbibé.

Bien entendu, Krazdan ne reste pas à rien faire. Cette expédition, si elle parvient à son but, c’est pour lui une chance de pouvoir retrouver l’Empire ! Aussi, il arrive rapidement pour vous donner ses suggestions de son accent traînant de Yunkaï, dont il est originaire.

« Nous sommes prêts, c’est un grand jour pour tous ! Aujourd’hui, nous allons lever le mythe sur une légende. J’espère que vous êtes prêts, car nous avons une belle route devant nous… enfin, une route. Disons que nous avons du chemin à faire, haha ! »

Étrangement joyeux, seul à avoir un cheval, il vous harangue presque comme s’il était à l’origine de cette expédition pour laquelle il n’a pas dépensé un rond de cuivre.

« Pour notre déplacement, ma préférence irait à mettre devant vos soldats, précédés de deux éclaireurs, ensuite nos augustes personnes. Les ânes fermeront la marche ! »

Il est évident qu’il compte les porteurs parmi les « ânes ». Une telle formation vous permet en effet de pouvoir marcher vite et bien, et de pouvoir faire face en force à toute attaque frontale ou latérale. Elle vous laisserait toutefois assez exposés sur votre arrière. Avant d’aller plus loin, il va donc vous falloir répondre à ces questions avant de pouvoir véritablement vous enfoncer dans la jungle.



Ordre de passage


Règles générales

Bienvenue à toutes zé à tous dans cette nouvelle quête qui existe depuis le lancement du forum  [Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1 3686388144

Vous l'aurez compris, nous allons au devant de moments assez STYLAX, comme dirait quelqu'un qui m'est cher [Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1 2991234872

Vu que nous sommes nombreux, je vous propose que nous gardions le même rythme que pour l'évent dans la mesure du possible, afin que les tours ne durent pas 40 ans. Partons du principe de quatre jours par personne pour répondre. Si vous ne pouvez pas le faire, vous avez la possibilité de demander à sauter votre tour afin que nous perdions pas quatre jours [Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1 888921720



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La jungle déploie son ombre devant eux comme une maîtresse allongeant la jambe pour inviter à la suivre. Iason n'aime pas cela, craignant ce moment depuis le voyage de la Vierge Foudroyante. Ce qui lui fait face est une idée du Chaos que le militaire peine à accepter : l'inconnu.
Il garde un visage impassible, laissant la dureté de ses traits effacer doutes et questionnements. Ne rien montrer, ne jamais rien montrer.
Quelque instants plus tôt, Iason a fait refaire l'inventaire de ce que les ânes transportent. Savoir exactement les quantités afin d'éviter les mauvaises surprises au beau milieu de nulle part. Découvrir qu'il nous manque ceci ou cela.
Le Légat n'est pas dupe, il leur manquera des choses et Iason a participé à assez de campagnes militaires pour le savoir. Calculer, recalculer et calculer encore.  Cela sera fait. Au fil des déboires et des chemins, cela sera fait.
Il regarde ses hommes. Des soldats. A quoi ressembleront-ils dans les prochains jours?  @”Laedor Arlaeron” et @”Adhara Nahram” sont proches. A voix basse et de manière à seulement être entendu d'eux, Iason s'adresse aux deux autres:

”Un cheval? Sa monture aura du mal à avancer dans un tel environnement” dit-il en parlant de leur guide, Krazdan nar Thozra. ”Soit cet homme a connaissance de chemins praticables, soit nous remettons notre sort entre les mains d'un fou.” Iason prend garde à ne pas élever la voix. ”Il serait sans doutes capable de nous filer entre les doigts et de nous laisser à une mort certaine.”.
L'homme ne porte pas les Ghiscaris dans le coeur. Les traumatismes de la guerre restent, à peine Iason voit-il en eux des êtres humains. Il arrive à leur prêter des sentiments bien sûr, mais sombres comme le sont ceux des monstres.
Lui-même continue de saigner de trop de blessures invisibles.
Il se noue un morceau de tissu autour de la gorge, enjoint quelques uns des soldats n'ayant pas eu ce réflexe à faire de même. Une pièce d'habit pour absorber la sueur autant que possible, protéger la peau : ils en auront besoin.
Krazdan intervient, tout en miel et en sourire. Iason n'aime pas cet homme, de la même façon qu'il n'aime aucun Ghiscari. Sa pitié n'est pas pour eux. Il secoue la tête à ce que propose l'autre, refuse.

”Il serait sûrement plus sage que des soldats encadrent les ânes et les porteurs également. “” Son regard glisse sur Laedor et Adhara, prêt à écouter leur avis. A y donner plus de poids que celui de leur guide.
Et Iason reste impassible.
”Les ânes au milieu, qu'en pensez-vous? Du moins ceux transportant ce dont nous ne saurions nous passer. Les soldats par groupe de cinq pour encadrer, devant, derrière et de chaque côté.  Eviter aussi que l'on se perdre les uns les autres...” Encore une fois, il regarde les deux autres. Ceux-ci sont libres de refuser, de proposer une autre configuration de même. Iason sait qu'il n'a pas la préséance, mais sa confiance va à Laedor et Adhara, non Krazdan. Il est certain qu'eux poursuivent le même but, lorsque le marchand peut très bien posséder des motivations plus obscures.  C'est un Ghiscaris après tout.
Quant aux mages, Iason a retenu les leçons du Grand Effondrement. Il ne peut décider pour eux ce que magie peut faire ou non.
Déjà, les moustiques bourdonnent en nuage épais alors même que le convoi n'a pas encore franchi la frontière verte de la jungle.
Ni même se soit organisé de manière quelconque.
Une idée de l'enfer est proche, tapie dans l'ombre, et n'attend qu'eux.



Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

Chaque son était un émerveillement. Chaque bruissement de feuille, chaque piaillement, et chaque craquement rappelaient à quel point les paysages qui s'offraient à eux recelaient de trésors. Il suffisait de fermer les yeux pour ressentir toute l'intensité de la jungle qui s'étendait à perte de vue. Mais au milieu de toute cette cacophonie luxuriante, il y avait autre chose. La magie qui en émanait était étrange, elle semblait si proche et à la fois si lointaine, parfois tangible, parfois inaccessible. Herya avait eu vent de la rumeur concernant Sothoryos et le trésor que renfermaient potentiellement les ruines de l'ancienne cité. Les rumeurs parlaient également d'un dieu changé en pierre, ou un joyau quelconque. C'était la première hypothèse qui avait motivé la mage à se lancer dans l'expédition. Si dieu il y avait, elle espérait pouvoir faire une requête pour se débarrasser de la voix. Mais cette aventure avait aussi un autre attrait : elle pourrait mettre ses talents de divination à rude épreuve en travaillant au milieu du bruit et l'exercice en valait peut-être la chandelle. Après tout, si elle voulait rentrer au Cinquième Cercle, il faudrait faire encore plus d'efforts et prendre sur elle. Depuis qu'elle avait le soutien de Baelor, certaines de ses inquiétudes s'étaient mues en souvenirs lointains.

La cité pénitentiaire ghiscarienne était un véritable furoncle face à la beauté des lieux, si bien que la jeune femme fut ravie de quitter cette immondice. De plus, ils n'étaient visiblement pas les bienvenus ici et la tension était palpable. Après tout, la défaite avait été amère. La mage fit mine de ne pas voir les esclaves. Non pas qu'elle éprouvait un certain mépris à leur égard, mais à l'inverse elle ne pouvait supporter de voir des êtres vivants réduits à la servitude. Lorsque Krazdan donna ses instructions et suggestions, Herya fronça les sourcils. Elle n'éprouvait aucune confiance en lui." Moi non plus je n'ai pas confiance en lui. De toute façon, qui aurait confiance en un de ces autochtones de Ghis ? Personne." Placer ses hommes et les ânes chargés de leurs vivres et autres objets de première nécessité à l'arrière ressemblait fort à une stratégie de fuite, au cas où leur virilité ne saurait assumer la vue de quelques bestioles. Elle écouta alors discrètement Iason, acquiesçant en silence. Son regard se porta sur Laedor, gardant un visage indéchiffrable. Elle ne s'était pas doutée un instant qu'elle se retrouverait nez à nez avec son compagnon de plaisir sur la Vierge Foudroyante. Ni d'ailleurs avec l'Augure. Ils n'avaient guère échangé de mots lors de leur traversée et Herya, pour le moment, n'y tenait pas. "Aurais-tu peur ? ". Elle leva les yeux au ciel. La mage ne connaissait pas les autres membres de l'équipe mais en écoutant un peu les conversations de chacun, elle était parvenue à les approcher. Elle, en revanche, paraissait froide et fermée.

Cramponnée à sa sacoche en cuir renfermant de quoi prendre des notes et surtout de la documentation nécessaire, elle se tenait prête au départ. Puis une angoisse remonta lentement le long de son échine mettant alors tout son corps en alerte. Ses poils de bras se dressèrent et elle eut un frisson. "Eh bien Herya... Serait-ce là un mauvais pressentiment ?". La mage jeta un regard autour d'elle puis elle siffla discrètement : "Vas-tu te taire ?". Pourtant, il n'avait pas tout à fait tort. Elle avait bien un mauvais pressentiment mais à quel propos ? Elle avait tenté deux fois de savoir ce qui les attendait durant l'expédition mais aucune réponse n'avait daigné sortir. Herya avait appris qu'une absence de réponse signifiait généralement qu'il ne fallait pas s'interposer dans le cours du destin. Mais cela renforçait sa méfiance.



Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

Laedor avait passé un bon moment immobiliser après le Grand Effondrement. Il avait eu beaucoup de chance en comparaison à d’autres, notamment un certain Bellarys, mais cela ne l’avait pas empêcher d’être un vrai casse pied. L’immobilité, ne lui faisait pas et dès qu’il eut été sur pied, il s’était mis en quête d’une nouvelle aventure. Il avait entendu parler comme tant d’autres du périple qui se planifiait et avait décider d’en faire partit. Partir en expédition lui ferait, il en était certain, le plus grand bien. De plus, si celle-ci était couronnée de succès aller savoir ce qu’ils pourraient ramener.
Les préparatifs s’étaient ensuite enchaînés tout naturellement et s’en qu’il ne s’en rende vraiment compte, le voilà débarquant à Zemettar accompagné de ce groupe hétéroclite.

Il avait été surpris d’ailleurs de la composition du groupe au premier regard. Si les motivations de tous et chacun n’était pas tout à fait claires, il savait tout de même à qui il avait à faire. Enfin, tous sauf Krazdan. Laedor n’avait pas une très bonne impression de l’individu, mais faute de mieux ils allaient devoir faire avec. Au matin du sixième jour, le fier Lames d’Argent et ses compagnons de bonne fortune, espérons-le, en étaient aux derniers préparatifs. Ils s’étaient affairés çà et là et lorsqu’était venu midi, ils étaient presque près à prendre la route. L’arrivé du Yunkaï à cheval avait étonné tout autant Laedor qu’Iason. En effet, non seulement les chemins, du moins ce qu’il avait pu en voir ces derniers jours, étaient difficilement praticables, mais en plus la pauvre bête ne semblait pas en mener large. Le jeune Seigneur-Dragon avait de plus en plus de doute sur leur guide, mais tâcha de ne pas trop le laisser paraître.

« Je crois que deux éclaireurs suivis de quelques soldats sont en effet un bon début. Je suis un peu moins convaincu de laisser les ânes fermer la marche seul cela dit. Iason a une bonne idée, je crois aussi qu’il faudrait diviser un peu nos forces pour un peu plus de protection. »

Le soleil était à son climax et l’air était déjà lourd, sans compter les nués d’insectes qui sifflaient inlassablement à ses oreilles.  

« Je ne connais pas bien la région, mais j’ai l’impression que le chemin ne sera pas une charmante marche de santé. Je crois qu’il serait aussi bien d’établir un roulement dans la position des soldats et des éclaireurs pour éviter d’épuiser ceux qui devrons ouvrir la marche. »

S’il n’avait jamais tenté une quête comme celle-ci, Laedor avait tout de même l’expérience de la guerre et le souvenir des mois de rémission qui avait suivi le Grand Effondrement. Ici, surtout en territoire inconnu et hostile, toutes les précautions étaient bonnes à prendre et les idées bonnes à entendre.
Son regard fit un tour d’horizon et se posa sur Herya. On ne pouvait pas dire qu’ils avaient échangé grands mots depuis le début du voyage. Il avait été étonné de la voir s’intéressée à cette aventure et n’aurait pu dire ce qu’elle espérait y trouver. L’étonnement du début avait ensuite fait place à l’amusement. Décidément, elle ne cessait de le surprendre et il aimait cela. Il voyait qu’elle n’était pas tout à fait à l’aise et aurait bien aimé s’enquérir de la raison, mais choisi pour le moment de respecter sa discrétion. Le périple qui les attendait en était tout un et il ne doutait point qu’il aurait bien vite l’occasion de jouer au galant guerrier.  

Viserion Tyraelys
Viserion Tyraelys
Mage

Les Ombres de SothoryosLa promenade de l’Augure

Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

Zamettar était un trou.

C’était un fait auquel l’Augure s’était attendu depuis le début de cette étrange expédition mais la vision des bâtisses inégales et moisissant sur place, l’inculture crasse et la violence inutile omniprésente des esclavagistes de Ghis avaient amplement suffi à ne laisser aucune chance de rédemption à la colonie dans l’esprit du mage. Mais voilà, nous étions là aux confins du monde et sur cette côte vierge de toute civilisation trônait Zamettar, improbable furoncle rougeâtre sur la fesse du monde. C’était dégoûtant, l’homme au masque d’argent préférait encore les souterrains valyriens à cet endroit.

Mais il devait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Après un voyage qu’il avait passé intégralement reclus dans sa cabine, il avait fini par mettre le pied sur le pont pour observer ce nouveau monde qui s’offrait à eux. Il s’était assez peu intéressé à ses compagnons de voyage, gageant qu’il aurait suffisamment de temps avec eux pour en apprendre plus que nécessaire. De ce qu’il pouvait dire, il y avait le grand ténébreux qui dirigeait les soldats valyriens de l’expédition : le légat. L’homme semblait compétent sans pour autant savoir s’il pouvait être fiable dans un tel cadre qui sortait sans doute largement des attributions d’un officier classique. Iason Valralys était-il un officier classique ? Ils auraient tous l’occasion de le découvrir en temps voulu.

Leur équipage était toutefois bien glorieux, de ce qu’il avait cru comprendre : la plupart des membres notables de l’expédition étaient nobles. Il y avait l’héritier Arlaeron et c’était là un contact intéressant à avoir, aussi se fit la promesse de veiller sur lui. S’il pouvait, à un moment ou un autre, lui venir en aide, il serait très utile d’avoir ses entrées auprès de son illustre père. Il y avait également le protecteur de la bibliothèque des Vaekaron, Ragaenor, et il le connaissait de réputation. Quant à l’autre mage, Herya, il sentait en elle une noirceur et un chaos qu’il ne parvenait pas à expliquer. Quant à la combattante étrangère, elle sentait le sang et sa condition d’étrangère et d’esclave en puissance la rendait à peine plus digne d’attention qu’un bon outil.

Patientant enveloppé dans ses toges, l’Augure patientait avec le reste du groupe en attendant que leur convoi daignât se mettre en marche. Il sentait sans mal la défiance qui régnait envers leur guide local. L’homme n’inspirait en aucun cas la confiance, et cela sans même mettre en relief les passifs de chacun avec les hommes de la Harpie. Il y avait dans sa manière d’être et de communiquer une forme de malhonnêteté patente qui ne rassurait guère l’Augure sur la suite des opérations mais il ne pouvait toutefois rien faire d’autre que d’attendre de voir les choses se passer. La gestion de l’expédition n’était pas de son domaine. Il resterait en retrait et observerait. La Toile était déjà tendue et écrite, il n’y avait rien d’autre à faire que de la suivre en attendant d’éventuellement la modifier ponctuellement… même si l’Augure souhaitait conserver ses forces pour interagir avec ce qu’ils trouveraient s’ils arrivaient un jour à destination.

Il entendît Heyra marmonner quelque chose dans sa barbe mais ne fut pas en mesure de savoir ce dont il retournait. Il lui jeta un regard appuyé, essayant de décrypter ce qu’il se passait dans son esprit mais sans trop y parvenir. Il n’était guère doué pour les interactions humaines. Toutefois, il avait lui-même une question pour leur guide. Il s’adressa directement à Krazdan de sa voix éraillée et fatiguée ; usée comme après avoir trop hurler.

« A quel genre de rencontre devons-nous nous attendre dans la jungle ? Est-elle habitée par des peuplades locales d’un genre quelconque ?

- Ah, j’aimerais vous répondre avec certitude messire le fantôme haha ! Mais non, nous n’avons aucune véritable certitude. Il semblerait toutefois étrange que ces lieux ne soit pas du tout habités, ne trouvez-vous pas ? Pour le reste, vous pouvez vous attendre à tout : chat-bondissant, serpent-lion, manticores – et des grosses ! – et je ne sais encore quelles créations infernales de la Nature. Nommez-le, et Sothoryos l’aura pour vous... !
»



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Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8


Ragaenor avait supporté la puanteur tout le long du voyage. Bien naïf étaient les benêts qui voyaient dans ces entreprises d’explorations et de découverte un voyage romantique où se déployaient de grandes aventures et où l’emprise de grands idéaux sur des esprits nobles servait de matière aux splendides récits épiques. La réalité était bien plus prosaïque, et laide. La réalité, c’était de devoir migrer de la Cité Phare du monde, de la glorieuse Valyria, pour aller s’enterrer dans une jungle. Cependant, les grands accomplissements étaient à ce prix. Ragaenor avait été le premier à annoncer son intention d’entamer ce voyage « trépidants » dans des terres encore inexplorées. Il n’y recherchait pas forcément des trésors, mais il lui fallait un succès, une réussite, dont le crédit politique lui reviendrait pour tout ou partie.
Ainsi c’était assemblé cet étrange équipage. Certains, comme l’Augure, semblaient à peine humain. On y trouvait la plus haute noblesse comme le bas peuple. La traversée fut calme. Ragaenor avait très bien préparé le voyage. Durant les semaines qui avaient précédé l’embarquement, il avait lu et relu les diverses chroniques, monographies et les quelques cartes présentes dans la Bibliothèque de Tour-Vaekar. Il avait fait faire des copies des documents les plus importants, notamment sur la faune et la flore, qu’il avait emmené dans ses bagages. Il fallait bien l’avouer, il ne s’attendait pas à ce que tous reviennent vivants d’un tel voyage.
Tout, absolument tout, là où voudraient se rendre, allait désirer les tuer, plus ou moins lentement, plus ou moins atrocement. En réalité, Ragaenor s’en moquait, après tout, il avait toujours eu des pulsions morbides et mourir ne lui semblait pas si déplaisant. Si les dieux voulaient mettre fin à l’inénarrable farce macabre de son existence, il n’irait pas les contredire dans les décrets de leur très sainte providence. C’était ainsi que, plein d’entrain et de la joie qui le caractérisait, il avait embarqué Valkorion dans l’aventure. Ragaenor était un chevaucheur de toute première catégorie, partir à l’aventure sans son dragon lui semblait comme de partir à la guerre sans armes ni armure : une folie. Son précieux compagnon se tenait à bonne distance. Valkorion était un dragon fort discret, aussi, cela convenait parfaitement à sa nature et son inclination.

Puis vint l’accostage à Zemettar. Alors que la ville se dévoilait à l’équipage, Ragaenor ne put s’empêcher de mépriser cette espèce d’agglomération sale et absurde. Il se retint même de porter un mouchoir de tissu devant sa bouche. C’était donc cela, des Ghiscari ? C’était donc cela, l’Empire le plus glorieux du monde ? L’illustre descendant de Vaekar se rappela d’y débarquer du pied gauche, cela pouvait porter bonheur. L’architecture ne lui paru pas meilleure que la voirie. Des bâtiments sans queue ni tête, sans plan ni forme semblaient gémir de douleur devant lui. Ces Ghiscaris n’avaient aucune conscience géométrique ni théologique, comment pouvaient-ils prétendre régenter quoi que ce soit alors même qu’ils ne savaient pas empiler des pierres convenablement l’une sur l’autre ? Le seul élément réjouissant demeurait dans le mauvais regard que les habitants jetaient à l’équipage valyrien. Poser leurs sales pupilles sur la vertu valyrienne pouvait peut-être laver la race misérable dont ils étaient issus. Ragaenor se demandait à quelle religion imbécile ces pauvres gens devaient croire. Croyait-il seulement en quelque chose ? A les regarder, on pouvait en douter. Seule une population avilie et sans dieux pouvait en être réduit à ce point là.

Que dire de leurs auberges… Ce fut la cerise sur le fumier. Ragaenor se demanda même s’il n’était pas possible d’attraper des maladies vénériennes en respirant tant l’air lui semblait embaumé d’une atmosphère de vinasse et de mauvaises filles de joie. Cyniquement, il lui vint la réflexion que les marchands de chair humaine valyrienne pourraient faire fortune à l’export dans cet infâme agglomération : « Même nos putes feraient un meilleur produit d’export vu la marchandise locale » songea-t-il en levant les yeux au ciel.

L’équipage recruta, sous le regard sceptique du Vaekaron, une sorte de hobereau local qui devait certainement se vendre au plus offrant pour se nettoyer de sa vilénie apparente. Il proposa ses services pour étoffer un peu la logistique de l’équipage. Il fallait bien s’y résoudre, en dépit des lectures de Ragaenor, un fait simple l’obligeait : peut de gens avaient écrit sur l’endroit où ils allaient, encore moins l’avaient cartographié, et aucun avec précision. Il fallait donc des gens informés. Une fois que ce fut fait et que l’extravaguant « guide » eut géré cette partie de l’expédition, on se mit en marche. Ragaenor ne faisait habituellement confiance en personne, mais en ajoutant sa profonde xenophobie, sa haine des parvenus et sa mauvaise humeur naturelle, il n’y avait pas, de mémoire d’homme, un guidé qui crut aussi peu en son guide. Pour le descendant des fondateurs de la très noble Valyrien, la chose était entendue : au moindre mouvement suspect il faudrait probablement trancher la gorge de cet olibrius. En effet, vu son tempérament volubile et son apparente joie de vivre, il ne pouvait cacher qu’un imbécile ou un fourbe. Dans les deux cas, cela ne faisait les affaires de personne parmi les valyriens.
Il ne connaissait personne, réellement, dans cet équipage. Il se méfiait naturellement des gens du Magister, dirigés par un violeur -du moins c’était ainsi que Ragaenor appelait le fait de coucher avec plus grand que soi- et un perfide. Ne pouvant entendre les délibérations du Légat, la première parole censée qu’il entendit fut la question pertinente posée par l’Augure. Derrière toute cette draperie de carnaval se cachait donc un cerveau, la chose était heureuse, il nota donc qu’il valait mieux en cas de soucis, se tenir prêt de lui. En revanche, la réponse du Ghis ne lui parut pas de nature à le rassurer quant à ses capacités. Froidement, Ragaenor intervint dans la conversation.


-Le problème de cette jungle, ce ne sont malheureusement pas les indigènes éventuels, ou les grosses créatures effrayantes avec force crocs et griffes. Ces choses là vous tueront bien moins certainement que le fruit que vous ne connaissez pas et que la faim vous poussera à manger à la cantonade ou que l’insecte mortel qui viendra sans que vous ne vous en rendiez compte vous piquer pendant la nuit. Les bestiaires et les herbiers sont peu nombreux sont cette région encore très peu explorée, mais ils s’accordent à peu près tous à dire qu’à peu près tout ce sur quoi vous allez poser les yeux est probablement mortel, ou venimeux, ou empoisonné. Nous devons avancer avec prudence, la moindre flaque d’eau pourrait bien vous sauter au visage pour vous dévorer.

Le ton est tranchant, comme pour rappeler au guide qu’il n’est pas là pour plaisanter ni piailler. Ragaenor n’a pas du tout apprécié sa petite introduction. Pour qui se prend cet individu à s’adresser à des valyriens comme s’il était des leurs ? Il faut pourtant s’en accommoder. Il y a plus urgent à voir. S’approchant des deux mages, Ragaenor, sur un ton un peu plus courtois, s’entretient avec eux.


-Mes écrits, quoique très lacunaires, parlaient clairement d’une ambiance, comme une senteur, magique, qu’il serait possible à un mage de ressentir. Les écrits ne disent pas le sens de cette forme d’odeur magique, mais il serait intéressant, si jamais vous veniez à la ressentir, d’en décrire les caractéristiques, je pense que si elle est avérée, cette présence magique pourrait s’avérer cruciale pour mener à bien cette expédition. Je crois qu’au-delà des éventuels trésors matériels que peut fournir ce voyage, nous pourrions aussi bien découvrir des formes de magies inconnues.
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Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

La Vierge Foudroyante avait laissé dans son cœur des sillons amers.

Par deux fois, elle avait cru flancher, succomber à sa colère et renoncer à cette surprenante entreprise. La vision des esclaves, trimant sous la houlette du capitaine, avait poussé Adhara dans ses retranchements. Et pourtant, elle avait tenu : par entêtement, par résignation. Le trajet, jusqu’à Zamettar, s’était déroulé dans un silence renfrogné ; l’amarrage, lui, dans une douloureuse neurasthénie. Partout pullulaient les ilotes, qui défrichant les champs, qui suant aux ordres de quelque légionnaire par trop zélé. Leur ombre, misérable, avait enveloppé la jeune femme d’une colère sourde, mais vaine. Elle avait signé pour cela : la perspective d’informations pertinentes aux yeux de sa maîtresse, contre le repos de son âme. La nature Ghiscarie de la colonie, après tout, ne lui avait jamais été dissimulée. Alors elle s’était tue, avait ravalé sa bile et attendu, patiemment, que leur expédition prenne corps en la personne - méprisable - de Krazdan nar Thozra.

Le Ghiscari avait gagné son inimitié à l’instant où les yeux de la Rhoynare s’étaient posés sur sa ganache faussement policée. Tout, dans son attitude, appelait à la méfiance... Hélas, l’homme s’était révélé désespérément utile, de sorte que le groupe d’aventuriers n’avait guère pu (par ambition) se défaire de son indésirable présence. Malédiction ! Si Adhara identifiait sans peine les avantages à garder Krazdan à leurs côtés, son excitation mal placée, couplée à la sournoiserie inhérente à son sang, achevaient d’exaspérer sensiblement la jeune femme. Thozra, après tout, était un fils de la Harpie, et, à ce titre, ne méritait qu’une seule chose : pendre au bout d’une corde, ou agoniser au fil de son épée. Hélas. Hélas !

Maussadement hissée aux côtés de ses compagnons d’infortune, la reître observait d’un oeil noir la cohorte d’aventuriers, dont elle ignorait pratiquement tout, si ce n’était leurs noms et, pour certains, leurs titres. Valralys, par exemple, était de ces gradés de la République, un Légat, doublé d’un Sénateur, dont Adhara avait eu vent des exploits durant le Grand Effondrement. Héros des Possessions, également, l’Arlaeron, avec sa gueule d’ange et ses frusques de nobliau. Troisième homme du cortège, Vaekaron transpirait la morgue et l’érudition, à l’instar de la mage du nom de Valgaris, que Nahram n’avait pour ainsi dire jamais approché. Restait l’Augure, sous son masque d’argent, dont la présence seule suffisait à incommoder la jeune femme. Quelque chose… Quelque chose n’allait pas avec cet homme. Mais quoi ? Elle ne tenait pas à le découvrir.

Délaissant son malaise au profit des prémices de leur (certainement chaotique) voyage, Adhara prêta l’oreille aux suggestions du Légat, qu’elle acquiesça d’un vague hochement de tête. L’Arlaeron fit de même. D’un oeil méfiant, la reître laissa son regard courir sur la mine enjouée de leur guide et, d’une voix basse et grave, glissa aux deux guerriers :

« Je peux le flanquer, si vous craignez qu’il file. » Les clapotis et les senteurs de la Rhoyne perlaient dans chacun de ses mots. « Auquel cas je doute que sa vieille rosse ne le sauve de nos lames. »

Elle se tue, préférant ne pas s’imposer davantage. Après tout, elle n’avait rien à prouver ! En silence, donc, Nahram écouta les interrogations de l’Augure, la réponse tristement jouasse de Thozra et les babillements savants du Vaekaron. L’indolence générale lui arracha une moue d’impatience, tandis que déjà s’organisaient les porteurs. Adhara les observa faire, ses prunelles noires brûlant de compassion. Le destin était, décidément, un compagnon bien cruel.  


Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
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Les Ombres de Sothoryosla jungle infernale

Sothoryos - An 1066, mois 8

Vous avez fini par vous mettre en route.

La chaleur est écrasante mais la plupart d’entre vous est habitué aux chaleurs de Valyria la volcanique. En revanche, l’humidité est nouvelle pour tout le monde, y compris les soldats pourtant d’élite qui accompagnent le Légat Valralys. L’idée de nouer un tissu pour limiter l’insinuation de la sueur partout sous leur équipement est rapidement remarquée et plusieurs décident de les imiter. La caravane a finalement suivi l’organisation proposée par les Valyriens ; sans que Krazdan nar Thozra ne semblât s’en préoccuper plus que cela. Sa compétence semble véritablement se limiter à un bagou potentiellement utile et à gérer la logistique des natifs utilisés par votre groupe. Le train portant bagages et nourriture est donc escorté par des soldats sur tous les côtés répartis comme proposé par Iason. A l’avant du convoi, ils ne sont que trois car deux partiront en éclaireurs dès qu’ils auront besoin.

Alors que vous commencez à quitter le voisinage immédiat des remparts de ce qui pourrait bien être une future forteresse destinée à contrôler les mers environnantes, vous suivez votre guide qui vous mène sur un chemin de terre longeant rapidement un immense fleuve dont vous estimez la largeur à plusieurs centaines de mètres. Les eaux y sont boueuses et paresseuses, et pourtant étrangement désertes. Quelques esquifs bien frêles y évoluent non loin de l’embouchures mais aussi loin que votre regard peut porter vers l’intérieur des terres, il semble bien vide. Votre guide, chevauchant sa pauvre monture fatiguée, vous présente le cours d’eau d’un geste théâtral : il faut dire que l’ampleur du fleuve s’y prête bien. De sa voix chantante et de son accent traînant, il entame :

« Chers amis d’au-delà des mers, je vous présente le Zamoyos. Le plus grand fleuve pour l’instant identifié à Sothoryos. »

L’homme est peut-être un idiot bouffi d’orgueil en lequel aucun d’entre vous n’a confiance, mais il semble connaître son affaire. La proximité relative du fleuve vous permet d’évoluer le long de berges où la végétation est moins dense. Rapidement, vous laissez donc derrière vous la détestable colonie de Zamettar pour pénétrer sous la canopée sauvage de Sothoryos avec le voisinage du Zamoyos. Tandis que les éclaireurs partent devant, vous pouvez prendre toute la mesure de l’humidité qui règne sous ces arbres centenaires : le contraste avec l’air sec valyrien est difficile à ignorer et toutes les précautions du monde n’auraient pas pu vous préparer à cela. Rapidement, vous suez tous, et la progression s’en ressent. Autour de vous, la jungle regorge de bruits étranges plus ou moins inquiétants. De nombreux oiseaux piaillent et pépient tandis que des bruissements dans la végétation alentour vous rappellent que vous n’êtes ici que de passage. Votre périple commence enfin. Il n’y a évidement pas de pistes mais le terrain est encore praticable et vous progressez plus vite que vous ne l’auriez peut-être cru.

Tandis que vous avancez, Krazdan vous fait l’inventaire des lieux. L’Empire de Ghis essaie activement de coloniser ces lieux depuis quelques années. D’importants moyens ont été déployés pour repousser la nature sans franc succès mais le fleuve semblait un bon moyen de pouvoir disséminer des cités vers l’intérieur des terres. A la question venant de votre part visant à savoir pourquoi ce n’est pas le cas, il répond d’un simple mot : crocodiles. Le fleuve en serait infesté, et ils seraient très gros. Pour autant, vous apercevez encore un peu l’eau orangée sur votre gauche mais rien ne laisse supposer qu’il y a de tels monstres.

Vous marchez ainsi durant plusieurs jours sans surprise particulièrement désagréable, ni agréable d’ailleurs. Votre organisation et les bribes de connaissance sur ces terres sauvages de Ragaenor Vaekaron vous permettent d’éviter un accident regrettable. Au troisième jour de marche dans un décor inchangé (vous pourriez littéralement avoir tourné en rond tant la flore est aussi dense), vous débouchez sur une première trouée dans la jungle.

Seulement pour tomber face à un macabre spectacle.

[Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1 Ruines11

Un vaste champ de ruines s’offre devant vous, couronné par les vestiges d’une pyramide à degrés à la mode ghiscarie. L’édifice a beau dominer les restes de ce qui semble être une cité connectée au fleuve, elle ne compte que quelques étages et ressemblent plus à une surélévation qu’une véritable pyramide mais Iason, Adhara et Laedor reconnaissent sans mal les vestiges d’une architecture qu’ils ont eu loisir d’observer des années durant. Vous n’ignoriez pas les tentatives de colonisation avancée de Ghis en ces lieux sauvage, aussi votre surprise n’est sans doute que très modérée : certains soldats se demandent même s’ils sont déjà arrivés. En revanche, le sol jonché d’os humains broyés atteste d’un massacre à grande échelle. Vous aventurer dans la cité pourrait bien vous permettre d’en apprendre plus sur ce qu’il s’est passé ici et les dangers qui vous guettent, mais il faudra pour cela marché sur des milliers d'ossements ne laissant plus apparaître le sol. Krazdan lui-même semble bien pâle face à ces ruines. Sentant qu’il va devoir vous fournir quelques informations, il s’éponge le front d’un geste tremblant.

« C’est Qaxar ; une cité financée par une grande famille proche de l’empereur. Ce devait être la capitale du vice-roi de Sothoryos, d’où la pyramide. »

Jetant un regard dépité et plein de regrets à la pyramide avortée envahie par la végétation, il hausse les épaules. Face à vous, une nuée d’oiseaux colorés s’envole de son perchoir, révélant une grande effigie en bronze de la Harpie de Ghis.

« Le lieu est maudit, vous le voyez vous-mêmes. Personne ne sait ce qui s’est passé ici ; nous devrions continuer. »



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Sothoryos - An 1066, mois 8

Depuis un moment déjà, le regard que porte le Légat sur Krazdan nar Thorzra garde une certaine tristesse. Plus que l'homme ghiscaris, c'est à la monture de celui-ci que va toute la compassion du sang-mêlé. La pauvre bête est épuisée, comme eux-tous commencent déjà à l'être également. L'animal mérite autre chose que cette jungle humide mais si la justice ne s'applique pas aux hommes et aux femmes, pourquoi le serait-elle pour de simples bêtes aussi magnifiques soient-elles?
En silence, Iason reprend son avancée. Il sait l'ombre d'Adhara non loin de leur guide ainsi qu'elle l'a promis.
Au début, quelques soldats grognaient, demandant au Légat d'intervenir auprès des mages pour que ceux-ci fasse quelque chose. Un demi-sourire aux lèvres, comprenant leur fatigue cependant, Iason avait acquiescé avant de suggérer que les mages les rende à l'épreuve du feu dans cette quête. Les soldats parmi les plus agités avaient baissé la tête, capable de reconnaître l'ironie dans les mots du Légat et le simple avertissement non dénué d'humour : attention à ce que l'on espère de la magie, car cela peut bien vite se retourner contre nous.
Souvenez-vous de Fosse-Dragons, leur disait le Légat par mots teintés. Les soldats se souviennent, qu'ils y aient été présents ou non. Les histoires circulent, pleines d'horreur et de cauchemars, certaines n'ont pas eu besoin de trop être exagérées.

Les soldats ne se plaignent plus à présent. Ils avancent, un rythme commence à se mettre en place. Bientôt, l'impression d'être ici depuis le temps de trois éternités griffe le coeur de Iason. Comme si Valyria n'avait jamais été qu'un rêve, que seule la jungle avait toujours existé. La jungle, le fleuve aussi. Le fleuve surtout.
Iason s'assure que tous les soldats aient un bâton assez long pour frapper le sol et éloigner les serpents de leurs pas. Il rabroue ceux qui se vantent d'avoir le regard assez perçant pour tout voir venir, donne le fleuve en exemple : distingue-tu les crocodiles, soldat? -Non. Alors comment espères-tu repérer le moindre serpent, le moindre inscete entre les troncs et les hautes herbes?
Les soldats obéissent.
Certains se déshydratent rapidement, Iason s'assure qu'ils puissent boire. Ceux qui veulent en profiter ne récoltent rien.
Laedor est d'une aide précieuse et surtout nécessaire en cet environnement hostile. L'autre homme sait analyser une situation et surtout agir. Adhara est capable de conseils également. Dans un de ces jeux de stratégies que l'on pouvait faire avec des pièces de marbre, de roches ou tout simplement des grains de blé ou de toute autres céréales à poser sur les cases, chacun d'entre eux représenterait une puissance importante et équivalente aux deux autres.

Ensemble, mages, soldats, serviteurs, ânes, guide, cheval, ils parviennent à survivre ainsi plusieurs jours.
Quelque chose de la jungle commence à manger leurs traits, à redéfinir leur manière d'être, du moins Iason en a-t-il l'impression. Il ne s'en ouvre pas aux mages, du moins pour l'instant. Le Légat sait que sa propre mélancolie est grande, peut jouer sur ses perceptions. Chaque soir quand le camps (du moins le semblant de camps) est dressé, il parle aux soldats, leur donne des mots d'encouragement, des paroles de repos.
Avec les mages, il échange peu. Ils sont une force indépendante de sa volonté, capables cependant de conseils parfois nécessaires.
Aujourd'hui est semblable aux autres jours avec leurs lots d'efforts et de souffrance. Tous, ils avancent, et bientôt un spectacle différents mais en même temps complémentaire de tout ce qu'ils ont vu jusqu'alors, s'offre à leurs yeux à tous.
Dans la poitrine de Iason, quelque chose se tord, fulmine, crache, comme à chaque fois que le Légat est face à quelque chose lui rappelant l'empire ghiscaris.
A terre, des ossements. Les soldats murmurent, les paroles de Krazdan ne font que les troubler encore plus : un lieu maudit.

”Depuis quand cet endroit est-il abandonné?”s'enquiert Iason. Il ne peut s'empêcher d'être curieux. Son regard se tourne vers les mages, il ne peut pas s'empêcher de demander, de poser la question.

”Quelqu'un ici a une hypothèse sur ce qui a pu ou non se dérouler en cet endroit?” Avoir face à lui un possible danger impossible à définir le dérange. Il a besoin de faits, non de légendes.
Les mages vont-ils vouloir s'avancer dans la cité en ruines? Le temps se suspend, l'ombre de la cité est là, dangereuse à sa façon. ”Nous pouvons commencer à monter le camps plus loin si des affaires nous retiennent ici” Eloigner les soldats des superstitions d'au moins quelques mètres. ”A moins que rien ne nous retiennent, ce que j'espère...”


Edit Valou avec accord de Iason :
Le guide se tortille sur sa selle, jetant des regards assez inquiets tout autour de lui :
"Une bonne question, messire dragon ! J'aimerais vous répondre avec certitude. Cette cité a été fondée voici bien vingt ans, mais je n'ai aucune idée de quand le contact a été perdu avec elle. J'ignore d'ailleurs si quelqu'un en est revenu pour prévenir l'empire. Je n'étais pas sur place, à cette époque. Mais je crois me souvenir que certains avaient mentionné une épidémie."

Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

Ils avaient passé des jours à marcher, à avancer dans une jungle luxuriante qui offrait des trésors visuels à perte de vue. Le furoncle n'était désormais qu'un mauvais souvenir et la mage avait progressé sans trop de difficultés. Vêtue à la masculine grâce aux vêtements empruntés à Galaedar, ses mouvements étaient plus fluides et ses pas plus assurés. La chemise ample en chanvre lui collait à la peau tant la moiteur était imposante et ses cheveux pourtant attachés lui collaient au front et à la nuque. Tout valyrien était habitué à la chaleur, mais l'humidité était une autre histoire. Elle s'insinuait partout, était suffocante, brûlait les voies respiratoires tant l'air était chaud, et rendaient les corps visqueux. Mais Herya s'y était habituée assez rapidement, ne perdant pas ses objectifs de vue. Elle se concentrait sur les vagues de magie qui parcouraient toute la zone, lançant de temps à autre un regard à l'augure pour jauger ses réactions, mais il semblait être aussi impassible qu'une tombe.

Quant à Laedor, ils restaient discrets même si par moment les envies revenaient et il était difficile de gérer les frustrations. Mais ils gardaient mutuellement un oeil l'un sur l'autre. Quelques fois, ils se lançaient quelques piques, rigolaient sournoisement et maintenaient une sorte de distance de bienséance entre eux. La nuit, même si Herya brûlait d'envie de se loger dans les bras du blondinet, elle restait dans son coin, se concentrant - à la place - sur les bruits nocturnes de la jungle. Ils n'étaient plus des adolescents et personne ici n'avaient envie d'assister à une pièce de théâtre érotico-romantique. Lorsque tout le monde semblait dormir, elle s'asseyait en tailleur dans l'ombre et tentait encore et toujours de voir ce que l'avenir proche leur réservait. La voix se taisait, lui laissant, par gentillesse peut-être ou par lassitude, le champ libre pour la pratique de sa magie. Elle répétait encore et toujours les mêmes gestes : la mage s'installait, prenait de longues et profondes inspirations et laissait son corps à la merci des dieux. Ses yeux se révulsaient puis sa main gauche, par automatisme, entaillait finement l'un des doigts de sa main droite. Un filet de sang coula le long de sa main et s'égoutta sur la terre qui s'en abreuva immédiatement. C'était là, son sacrifice.

Puis un soir, enfin, quelque chose se dessina dans son esprit. Elle voyait une ruine sur laquelle la jungle avait imposée son diktat, la pierre s'effritait, tombait, explosait parfois sous la pression des racines et de l'humidité qui s'y infiltraient. L'air y était putride et une odeur infâme semblait y régner. Un flash lui dévoila des centaines et des centaines de cadavres en décomposition, certaines mains tendues vers le ciel demandaient de l'aide. L'image fut brève. Juste une fraction de seconde. La jeune femme fut prise de nausées. "A force de vouloir te débarrasser de moi, Herya, tu finiras par en mourir.". Cette nuit là, le sommeil n'arriva pas. Et si ni les crocodiles ni Krazdan n'avaient réussi à mettre en doute son désir d'aller au bout de cette quête, ce qu'elle avait vu la nuit d'avant lui avait glacé le sang. Mais si elle avait espéré, pour une fois s'être trompée, lorsqu'ils approchèrent de la trouée, ses craintes se confirmèrent. Tout collait. Les ruines étaient celles qu'elle avait vue, les lianes et les pierres abimées également. Mais le pire étaient les squelettes qui formaient un sol à eux seuls. Puis l'odeur de la mort. Elle prenait à la gorge comme un surin. La jeune femme blêmit.

Elle se tourna vers l'Augure, incertaine de ses propos.
"Est-ce que... tu sens cette odeur aussi ? " - fit-elle en évitant de le regarder dans les yeux.

D'un pas hésitant, elle s'approcha des premiers ossements et attrapa un crâne entre ses mains. La sensation qui s'empara d'elle ne lui plaisait guère. Il fallait respecter les morts, alors pourquoi les avoir laissés dans de telles conditions ? N'avaient-ils donc pas le droit à une sépulture digne ? Avaient-ils au moins eu une bénédiction des prêtres ? "Repose ça de suite. Tu es déjà assez misérable pour en plus finir maudite. Tu as entendu ce que viens de dire Krazan ?". Elle fronça les sourcils. Le seul réconfort qu'elle pu trouver en cet instant était que sa prédiction s'était trompée en un point : il ne restait plus que des squelettes, les chaires ayant sans doute été dévorées ou emportées par le temps.

"Nous ne pouvons pas marcher sur eux. Si nous voulons nous aventurer dans le temple, il faudra trouver un autre chemin. Aucun être humain ne mérite d'être piétiné, même lorsqu'il n'est plus qu'os et poussière." fit-elle.


Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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Zamettar, colonie pénitentiaire de l’empire de Ghis - An 1066, mois 8

La première journée avait été pénible et suffocante. L’air était chargé d’une humidité qui leur collait à la peau tout autant que leur propre sueur. Laedor n’avait jamais eu peur de la chaleur. Il trouvait même le vent chaud de Valyria tout à fait réconfortant. Cette chaleur-là par contre était étouffante. Un petit temps lui avait été nécessaire afin de s’acclimater à la température. Au deuxième jour, l’air était toujours aussi lourd, mais son corps semblait moins perturber. Le Seigneur-Dragon tacha aussi de se garder l’esprit occupé pour ne pas penser à la moiteur environnante. Il analysait alors plus que jamais les environs, gardant un œil autant sur la nature autour d’eux que sur les membres du groupe en lui-même. Laedor donna un coup de main à ceux qu’il pouvait. Il admira d’autant plus le travail de Iason avec ses hommes. Le légat était bon, mais ferme et il trouvait en lui un bon meneur.
Incontestablement, il savait qui dans ce groupe méritait sa confiance. Si un malheur devait arriver, il touchait du bois pour que cela n’arrive pas, il savait vers qui se tourner.

La mage avait aussi tout son appui. Il avait confiance en elle et d’ailleurs tous deux étaient ressorti vivant des derniers moments qu’ils avaient passés ensemble cela voulait tout dire. Les souvenirs rattachés à ces nuits lui faisaient regretter le vent et l’air de chez eux. Il gardait tout naturellement un œil sur elle, un œil peut-être baladeur par moment, mais protecteur tout de même.
Il voulait rester discret. Ce n’était ni l’endroit ni le lieu pour afficher à tous leur passé commun. Parfois, il avait tout de même du mal à se retenir et lui envoyait une remarque grivoise discrètement, ce qui les faisait rire. Laedor tentait de maintenir une ambiance joyeuse parmi le groupe.

Au matin du dernier jour, il avait remarqué qu’Herya avait l’œil vitreux, et suspectait qu’elle n’avait pas bien dormi. L’environnement et le climat n’étaient, en effet, pas propices au sommeil réparateur et lui aussi aurait sans doute du mal si les dernières années de guerre ne l’avaient pas déjà habitué aux nuits de sommeil coupé et aux campements inconfortables.  
Ils avaient depuis les derniers jours suivi le cours un peu débroussé d’un fleuve. Leur guide avait présenté la région, ainsi que plusieurs autres informations plus ou moins pertinentes. Ils se dirigeaient à présent vers un clairsemé entre les arbres. Laedor accéléra sur les quelques derniers mètres pour mieux observer ce qui se révélait sous leurs yeux. Le spectacle était ahurissant.

Si l’architecture sentait le Ghis à pleins nez, rien à première vue pour expliquer l’amoncellement de squelettes. Une épidémie ? C’était une explication. Une malédiction ? Laedor n’osa pas le mentionner, mais l’idée lui vint à l’esprit. Les ruines qui se dressant devant eux ne lui disait rien de bon. Il porta le regard au loin, essayant de trouver, cherchant une idée.
« Si, et c’est vraiment une hypothèse, nous avions l’idée suicidaire d’explorer les dragons pourraient être utiles. Je ne crois pas qu’une cité en ruines, au sol jonché de cadavres ait quelque chose d’utile à nous apprendre, mais nous sommes parties en exploration, alors la question se pose. »

Il était d’accord pour ne pas profaner plus que ça le dernier repos de ces gens. L’origine de ce peuple n’avait que très peu d’importance ici.
Lorsque l’on est face à un carnage comme celui qui se dévoilaient sous leurs yeux à présent, on ne pouvait décemment que respecter la trêve, le répit d’un peuple après l’agonie qu’avait été leur dernier instant.

Viserion Tyraelys
Viserion Tyraelys
Mage

Les Ombres de SothoryosLa promenade de l’Augure

Jungle de Sothoryos - An 1066, mois 8

Le spectacle de la cité abandonnée avait quelque chose de fascinant. L’Augure était familier des ruines : il vivait dans un univers oublié depuis belle lurette par les Valyriens mais ce n’était rien de similaire à cette cité que la jungle menaçait d’engloutir. Le charnier qui encombrait les rues de jadis avait quelque chose de déplaisant, même pour l’Augure qui fréquentait plus la mort que les vivants. Leur guide décidément bien curieux n’était peut-être pas si loin de la vérité lorsqu’il disait la place maudite. Il s’était passé ici quelque chose de terrible, et l’air en empestait encore.

La question d’Herya lui indiqua qu’il n’était pas le seul à sentir cette odeur de putréfaction qui embaumait fortement malgré l’ouverture aux quatre vents de l’endroit. La jungle, de sa maigre expérience, l’Augure considérait qu’elle sentait fort ; qu’elle puait toujours un peu la putréfaction. Mais cette odeur était diffuse, prégnante et variant selon les endroits et le vent. Parfois, un massif fleuri venait chasser l’odeur humide par des senteurs sucrées. Dans cette cité fantôme, il n’y avait pas d’air, la senteur de la mort était comme attachée à chaque os, pierre et tronc qui parsemait l’endroit. L’immense base effondrée de la pyramide était parcourue de lianes grimpantes et de plantes colonisant rapidement ses pierres crasseuses. Il sentait l’atmosphère vibrante de l’endroit : le péril était lié à la ville détruite. La question était de savoir s’il rôdait encore dans les parages. Cet endroit était proprement fascinant, jamais l’Augure n’avait entendu parler d’une telle magie jadis. Ce voyage était des plus passionnant. Il se fit la promesse de noter la localisation approximative de l’endroit et d’y revenir. Leur guide n’avait-il pas dit qu’elle était construite sur la berge du fleuve ? Il devrait être aisé de la retrouver par voie nautique, et tant pis pour les crocodiles ! Oui, l’endroit n’était sans doute pas sûr mais l’Augure se voyait déjà y revenir pour fouiller et comprendre. Peut-être qu’il pourrait se faire accompagner de la jeune Riahenor et de quelques alliés.

La voix éraillée de l’Augure retentît doucement derrière son masque d’argent, à destination d’Herya.

« Je la sens. Nous ne sommes pas les bienvenus ici. »

Il n’en avait aucune idée, à vrai dire. Le sens de l’accueil d’une cité morte dont les restes des habitants jonchaient les rues était assez délicat à déterminer. Toutefois, l’Augure sentait bien qu’un frein les retenait tous à pénétrer dans l’enceinte de la cité. Et quand Laedor mentionna les dragons, l’Augure se manifesta enfin. L’idée du jeune Arlaeron était bonne car les créatures volantes leur donneraient la possibilité – pour ceux qui les montaient – de pouvoir jeter un premier coup d’œil à la ville depuis les hauteurs et peut-être effectuer une reconnaissance habile. Toutefois, ce n’était pas vraiment dans l’intérêt immédiat de l’Augure qui préférait revenir plus tard, et sans gêneurs. Peut-être certains membres de cette expédition auraient intérêts à revenir, mais certainement pas tous. Ni l’Arlaeron et ses connexions politiques familiales trop flamboyantes, ni le légat et sa troupe de jupettes, quant à la mercenaire, l’Augure la considérait à peine comme un être vivant. Le Vaekaron, toutefois, était visiblement un érudit et cela pouvait se montrer utile, à terme. Ce n’était de toute manière pas la question la plus urgente : il fallait s’éloigner. Pour éviter qu’un ambitieux souhaitât visiter de plus près ces ruines et pour éviter de se retrouver face à une calamité maison offerte par Sothoryos qui semblait décidément avoir une grande spécialité dans les horreurs et désolations en tous genres. Se raclant la gorge, l’Augure reprit la voix, plus fortement, avec la manifeste intention de se faire entendre de tous.

« Cet endroit ne me dit rien qui vaille. Ma camarade l’a également noté : il empeste la mort. Et si vous ne l’avez pas senti… Eh bien, c’est qu’une magie dont nous ignorons tout est à l’œuvre ici. Mais l’odeur de putréfaction est un langage que je gagerais universel : nous ne devrions pas approcher et passer notre chemin. Confirmez-vous ma supputation, maître Vaekaron ? »



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Le périple avait donc continué. Cette marche incessante lui rappelait fort bien son année de service militaire. Cette obligation pour chaque jeune citoyen valyrien remontait aux origines de la République, et à l’époque, Ragaenor avait naturellement rempli son devoir, fait de longues marches, comme celle-ci. Une différence près avait rendu les exercices de l’époque plus supportable : le climat. Dans cette jungle épouvantablement humide, le moindre mouvement semblait un effort surhumain. Il suait à flots intarissables. Tout versé qu’il fût dans l’anatomie, il ne pouvait guère imaginer qu’un corps put contenir autant d’eau. Ses vêtements en étaient souillés. Les bourdonnements des insectes retenaient bien plus son attention. Il l’avait dit, un moustique ici pouvait faire bien plus de dégâts qu’un lion. Il fallait saluer le travail du légat qui avait bien commandé à ses hommes de balayer le sol méticuleusement. L’Erudit nota cependant, le premier jour, quelques plaintes parmi les légionnaires. Il ne s’en inquiéta pas plus que cela, mais c’était à garder dans un coin de sa tête. Le succès ou non de cette expédition dangereuse reposait sur la totale coopération de chacun des membres de l’équipe. Chacun ici remplissait un rôle bien précis mais celui de l’armée était le plus important : garder tout le monde en vie. Que servait l’érudition d’un Ragaenor, les pouvoirs de l’Augure ou le bon sens du légat sans cette vingtaine d’hommes pour appliquer si besoin était quelques coups de glaive bien placés ? Certes, il y avait les dragons, mais c’était une carte que Ragaenor n’entendait pas jouer à moins qu’il n’en fût rendu à la plus extrême nécessité. Et s’occuper de l’ordinaire du voyage ne constituait pas, loin s’en fallait, la plus extrême nécessité pour le descendant de Vaekar.

Alors qu’ils avançaient en restant à proximité du fleuve, le guide se lança dans un très intéressant exposé de la colonisation Ghis dans le secteur. Ragaenor l’écoutait avec attention. Toute information susceptible de servir la République contre les Ghis dans le futur étaità prendre, au reste, il était bon de noter qu’en dépit de la défaite cuisante -c’était le bon mot vu les circonstances qui y avaient présidé- l’Empire Ghiscari possédait encore les moyens de se lancer dans des opérations aussi absurdes. De cela, Ragaenor tirait deux conclusions : d’une part, la puissante inertie des institutions politiques Ghiscari qui visiblement n’avaient pas intégré toutes les conséquences de leur défaite et d’autre part, que la folie des grandeurs était ce qui menait plus certainement que toutes les défaites militaires un Empire à une chute prochaine. Plus immédiatement, le fait que le fleuve pullule d’énormes crocodiles s’avérait nécessaire à savoir.

Ils finirent par arriver près d’une cité en ruine. Était-ce déjà la destination ? Ragaenor en doutait, le peu de cartes disponibles leur promettait encore bien des kilomètres à faire à pied. Leur guide les informa qu’il s’agissait d’une ancienne colonie Ghis dont la construction avait été décidée par une famille proche de l’Empereur. En considérant la végétation qui avait quasiment avalé les bâtiments et les ossements qui jonchaient le sol, le savant valyrien ne se remémorait rien dans les chroniques qu’il avait pu lire qui parlait d’une telle tentative. Cependant, la Bibliohtèque de Tour-Vaekar, quoiqu’elle contînt de splendides volumes sur l’histoire Ghis, ne possédait quasiment rien sur cette région-là. L’hypothèse de l’épidémie était troublante. Lorsque le Légat s’enquit de quelques informations, Ragaenor n’acheta pas une second la tentative d’explication donnée par leur guide. Soit il en savait beaucoup plus, soit il n’en savait rigoureusement rien, mais l’explication vaseuse ne convainquît pas l’illustre dynaste. Personne ne savait ce qui s’était passé ici ? la belle affaire. Une famille proche de l’Empereur se ruine à construire une pyramide enfoncée dans la jungle, tout le monde y périt voilà vingt ans, et l’on ne dépêcha personne pour enquêter ou du moins essayer de comprendre ce qui avait tué des centaines voire des milliers de gens ? Non, la vérité était autre. Quelqu’un savait très bien ce qui s’était passé ici, mais avait cherché à l’enterrer bien profondément dans cette jungle pour être sûr que personne ne subisse le sort de tous ces pauvres gens, ou bien pour cacher autre chose, voire les deux. L’expédition était visiblement unanime, il fallait passer son chemin et continuer. Les mages sentaient visiblement une magie mauvaise à l’œuvre. Ragaenor hésitait. L’empressement du guide à continuer l’incitait machinalement à se poser des questions. Cet homme connaissait bien trop le coin et semblait bien trop ambitieux et téméraire pour se contenter de passer un endroit où il y avait de potentiels trésors, surtout si, comme le pensait Ragaenor il n’hésiterait pas à envoyer les valyriens mourir à sa place pour ensuite rafler toute la mise sur un coup de panache. L’idée d’une reconnaissance par les airs semblait la moins risquée mais là encore utiliser les dragons maintenant semblait prématuré. L’Augure intervint ainsi dans la discussion et interpella le Vaekaron. Que cachait ce mage énigmatique derrière ce masque ? Ragaenor l’ignorait, mais il savait une chose : de toute l’expédition, lui et Ragaenor étaient les plus âgés et manifestement les plus retors. Le légat lui apparaissait plus comme un soldat que comme un politique en dépit de son rang de sénateur. Il faisait la même analyse de son confrère monteur de dragon Laedor. Quant aux autres, ils ne valaient pas la peine d’être évoqués. Or, si Ragaenor avait raisonné que cette histoire était très probablement une déformation de la vérité, voire un mensonge, l’Augure devait avoir également sa propre opinion et ses propres plans. Ragaenor ne portait aucun masque mais lire sur son visage était aussi difficile que de lire sur le masque de l’Augure. Devinant une conjonction d’intérêt entre eux dans le moment, Ragaenor alla dans son sens, mais marquant tout de même une position moins tranchée sur l’opportunité de l’exploration.


-Il me semble évident que nous lancer dans une si incertaine aventure à ce stade de l’expédition serait saugrenu. Nous aurons tout loisir sur le retour, à la lumière des gains et pertes que nous aurons, de réviser notre jugement. Si une magie sinistre est à l’œuvre ici, nous enferrer pourrait mettre fin prématurément à l’expédition ou bien, éventuellement, à nos vies. Ce serait risquer celles des soldats de façon inutile.

Personne n’avait envie de s’attarder de toute façon. Le Guide n’avait pas mal joué son affaire, dans une terre inconnue, prononcé le mot de « terre maudite » suffisait effectivement à passer le goût d’entrer à tout le monde, si là-dessus les mages nous gratifiaient de leur jugement olfactif, tout de suite, le savoir que l’on aurait pu y découvrir passait au second plan. Ragaenor s’agaçait intérieurement que dès lors qu’on ignorait les causes d’une chose et que celle-ci ne sentait pas la rose, on se réfugiait derrière des superstitions ou de grands mots au lieu de chercher à comprendre quitte à risquer un peu. Et puis ils n’étaient pas ici dans une entreprise philanthropique, il allait bien falloir à un moment brusquer quelque tombeau, violer quelque sépulture et outrager quelque momie pour sortir quelque chose de cette épouvantable jungle. Revenir bredouille à Valyria semblait quand même bien plus humiliant que de mourir au service de la science, du savoir et de ses ambitions politiques. Mais enfin, Ragaenor passa outre, puisqu’après tout, ils avaient envie de vivre.

-Quitte à profaner des temples où je ne sais quelle nécropole que nous trouverons dans cet endroit sinistre, autant que ce soit celui sur lequel nous étions venu en premier lieu. Il y a bien assez de lugubreries dans cette jungle qui seront moins dangereuses j’imagine.
Voix de l'Ombre
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Jungle de Sothoryos - An 1066, mois 8

Vous avez finalement tourné le dos à la cité perdue de Qaxar pour continuer votre périple. Il est probable que la vision de cette ville morte, envahie par la végétation, à la population décimée laissée pourrir à l’air libre, et de sa pyramide inachevée vous hantera encore de nombreuses nuits. C’est dans un silence pesant, après cet échange, que votre groupe se remet en route. Les secrets de Qaxar resteront seuls avec la cité, du moins pour l’instant.

Malgré les yeux experts que compte votre groupe, le dernier regard que certains lancent par-dessus leur épaule avant de s’enfoncer dans l’enfer vert ne remarquent pas la silhouette sombre et hirsute qui surveille discrètement le départ du groupe depuis la pyramide en ruines.

Le périple reprend.

Le lendemain, votre groupe connaît sa première perte. Il s’agit de l’un des porteurs du groupe, victime d’un serpent d’une taille gigantesque, surpassant tout ce que vous avez pu voir jusqu’à présent. Certains parmi vous ont même cru voir de nouveau un wyrm, bien que la bête ne soit rien de plus qu’un constrictor classique de n’importe quelle jungle, toutes proportions gardées puisque celui-ci mesurait bien une vingtaine de mètres de longueur. La dépouille du malheureux ensevelie et son paquetage réparti avec soin entre le reste du groupe, vous vous êtes remis en route, plus vigilants que jamais.

C’est au petit matin du dixième jour depuis votre départ, semblant déjà si lointain, de Mhysa Faer, que vous remarquez quelque chose de nouveau. La jungle, jadis si bruyante, semble ne pas se réveiller. Vous vous mettez en route dans un silence assourdissant, seulement troublé par le souffle du vent sur les feuilles coiffant la cime de la canopée sous laquelle vous évoluez depuis un long moment. Et soudainement, la jungle s’arrête net, comme si elle avait été découpée à l’acier valyrien. L’épaisse torpeur de la jungle laisse soudainement place à un air frais bienvenu : devant vous s’étend une immense plaine faisant des dizaines de kilomètres carrés.

[Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1 Tom-hi10


Une immense cité, plus vaste encore que Valyria ou Ghis, s’étend devant vous, faisant passer la défunte Qaxar pour un triste hameau. A la différence de toutes les architectures que vous avez pu voir jusqu’à présent, à Sothoryos ou ailleurs, l’immense champ de ruines est uniquement constitué d’une pierre noirâtre à l’aspect huileux. Si vous pouvez deviner qu’il y a jadis eu quelques structures de bois, ces dernières se sont depuis longtemps décomposées. La cité semble avoir des siècles, voire des millénaires. Il devient évident pour tous, y compris Krazdan, que cette cité est issue d’une civilisation inconnue qui bâtissait des mégalopoles titanesques à une époque où Ghiscaris et Valryiens grattaient encore la terre pour manger des cailloux. Certains bâtiments reposent sur des blocs de pierre d’une telle taille que dix éléphants ne suffiraient pas à les tracter. Malgré sa toute-puissance apparente, le peuple qui a laissé derrière lui cette cité formidable ne vénérait visiblement aucune idole. Aucune statue, aucun visage, aucun bas-relief n’est visible. L’endroit, bien que mortellement silencieux, dégage une forme de sérénité assez agréable.

Traversant la cité, vous retrouvez le fleuve Zamettar et son cours tranquille, parcouru de ponts pour la plupart effondrés ou dont seuls subsistent quelques piliers. Certaines des constructions de la cité sont encore debout et même parmi les bâtiments effondrés, on devine un gigantisme rappelant les tours valyriennes du Quadrant Ouest. Un immense aqueduc traverse la ville de part en part et enjambe le fleuve avec majesté. A la différence de Qaxar, il n’y a aucun corps en vue. Tout autour de la vaste vallée que vous pouvez embrasser depuis le promontoire où vous vous trouvez, vous pouvez constater que la jungle a soigneusement contourné la cité sans l’attaquer. Une pente douce de quelques centaines de mètres recouverte d’une herbe courte et douce vous sépare des premiers bâtiments de la cité mystérieuse. Seul un amas de rocher blanchâtres gâche l’espace autrement parfaitement dégagé. Au loin, vous pouvez déterminer avec précision un vaste dôme construit dans la même pierre noire que le reste de la cité, qui semble dominer cette dernière depuis son centre. Sur la droite, vous notez également des tours aux créneaux ronds qui semblent signifier un ouvrage défensif. A gauche, le champ de ruine semble se dégager dans un espace dégagé, parsemé de vestiges si écroulé que l’herbe en a recouvert la plupart : ce passage semble plus praticable pour contourner l’aire urbaine et atteindre plus rapidement le reste de la cité.

Tandis que vous avancez, vous vous rendez compte que l’amas rocheux blanc n’est pas tout à fait ce qu’il semble être. Alors que vous le laissez sur votre droite en vous dirigeant vers les premiers bâtiments, vous découvrez avec une stupéfaction un peu horrifiée qu’il s’agit en réalité d’un crâne immense et de quelques restes osseux d’une taille démesurée. Vous pourriez presque vous tenir debout dans les orbites vides qui fixent le lointain. Ce crâne n’est assurément pas humain (à moins que vous ne soyez vraiment bigleux), mais n’est pas plus non celui d’un fameux géant qui peuple le lointain continent de Westeros. Celui-ci est bien plus conséquent. Les dents, notamment les canines, y sont acérées. Vous êtes deux à pouvoir identifier le crâne : Adhara, qui a voyagé plus que tout autre, et Ragaenor qui a lu plus que tout autre. Il s’agit d’un crâne d’une espèce simiesque, possiblement un lointain et grand cousin des gorilles parfois exposés dans les ménageries de la haute aristocratie de Ghis. Ces animaux font rarement plus de trois mètres, et sont déjà conséquents. A voir la taille du crâne que vous prenez le temps d’observer, son possesseur devait bien mesurer dans les quinze à vingt mètres de haut. Un adversaire plus que de taille pour un dragon, même un Ancien. Tous l’ont compris.

[Quête] Les Ombres de Sothoryos - Partie 1 Skulls-and-bones-of-kaaawa-valley

Krazdan reprend la parole une fois que les commentaires et la stupéfaction sont terminés.

« Voici, chers amis. Comme promis : la cité perdue de Yéen. Le plus grand mystère du coin, à n’en point douter. Alors, hein ! Vous avais-je menti en vous disant que je serai capable de vous y amener ? A partir de là, toutefois, je n’ai aucune idée de ce qu’il convient de faire… »

Passer dans la ville en ruine et au niveau de l’édifice fortifié ou contourner par la plaine de bâtiments écroulés : le choix vous appartient.



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Jungle de Sothoryos - An 1066, mois 8

Ils avaient marché. Marché, puis marché encore, tout épuisés qu’ils étaient, au milieu de cette jungle suffoquante et hostile, dont Adhara avait maudit, chaque jour davantage, la moiteur des ombres. Éprouvantes, les journées de cavale, passées à ramper au milieu de lianes, des fougères, des arbres ! Et éprouvantes, aussi, les nuits : tout juste réconfortantes, à peine salvatrices. On suait à grosses gouttes. On frissonnait, aussi : d’appréhension, de crainte, de remords. Les ruines de Qaxar la Magnifique avaient planté dans la poitrine de chacun l’angoisse d’un destin funeste. Nahram, la première, avait ruminé de longues heures sur le sort - terrible - des habitants de la cité. Les spectres de cette mystérieuse épidémie, s’il s’agissait bien de cela, avaient éveillé en elle une anxiété nouvelle : celle de mourir seule dans cette contrée inhospitalière, loin des berges de sa Rhoyne natale. Loin de cette famille qu’elle n’osait retrouver. Loin du genre humain.

La découverte de la cité de Yéen, si elle apporta avec elle son lot de soucis, jeta sur l’expédition un vent bienvenu de changement. Finie l’épaisseur de la jungle et sa flore menaçante : voici que devant eux s’étendaient les ruines d’une ville gigantesque, dont l’étendue dépassait largement celle des capitales du monde connu. La vue de pareille splendeur ne manqua pas d’arracher une œillade médusée à la reître qui, sous ses airs bougon, ne parvint toutefois à réfréner l’élan d’excitation inhérent à pareille découverte. « C’est… Magnifique. » Hélas, l’émerveillement céda rapidement sa place aux éternelles inquiétudes à mesure que le petit groupe progressait dans les entrailles de la cité. C’est qu’il fallait rester vigilant, surtout en pareille compagnie. Qui sait ce qui se cachait dans ces ruines ? Ou pire : dans la tête de leur guide.

Jusqu’alors adroitement posté non loin de ce dernier, les sens en éveil et la mine figée dans une expression maussade, Adhara observait avec attention ce que chacun, ici, avait d’abord pris pour un amas rocheux quelconque. Un frisson lui parcourut l’échine lorsque les orbites enténébrés de la chose la projetèrent brutalement quinze ans plus tôt, au cœur du domaine des Amasis, loin, si loin de Sothoryos et de ses contrées maudites. « Regardez le ! » fanfaronna, dans sa tête, le souvenir tenace du fils du maître, que Adhara cru apercevoir, l’espace d’un instant, promener fièrement sa chose au milieu des pierres noirâtres de Yéen. « Regardez ses mains ! Un coup, un seul coup et paf ! Vous voilà le crâne brisé. Merveilleux, n’est-ce pas ? » Elle n’avait, à l’époque, pas répondu et ne répondit cette fois-ci pas davantage. Le fils du maître disparut à l’ombre d’une colonne effondrée.

Chassant ses démons d’une moue discrète, Nahram abandonna finalement son poste pour se diriger d’une foulée souple vers la gigantesque carcasse du gorille, qu’elle mira avec intérêt. Après tout, il s’agissait bien là d’un colosse ! Haut de plusieurs mètres, ce spécimen dépassait largement celui qu’elle avait pu croiser dans son ancienne vie. « Ses mains devaient être énormes. » pensa-t-elle tout bas. Adhara scruta les orbites mortes du grand primate, avant d’avancer prudemment une main en direction du crâne. Ses doigts effleurèrent fébrilement l’os.  

« C’est un singe. » Elle se tourna en direction de ses compagnons de voyage, capta le regard du Légat qui s’avançait déjà vers le squelette. « Je n’en avais jamais vu de cette taille. »

Elle espérait ne jamais en revoir.


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Jungle de Sothoryos - An 1066, mois 8

Certains hommes murmurent que le malheur de la cité maudite les a suivit de la même manière que les chiens galeux suivent le sillage d'une armée.
Autoritaire, Iason fait taire chaque bavardage : l'homme mort, le porteur, est un Ghiscari, non un Valyrien comme eux. Il y a une leçon à cela, celle du hasard et du malheur.
Son propre coeur cesse de battre dès les premiers cris aux Wyrms, ce coeur qui n'a nul endroit dans lequel se cacher ou se dérober, et nulle main amie pour l'envelopper. A nu, à vif, Iason se précipite parmi les premiers pour intervenir. Il est calme, son calme est illusoire. Des faux semblants, les hommes et les femmes sont doués à cela.
”Pas de Wyrms”, rassure-t-il les soldats. Ils l'écoutent, certains étaient à Fosse-Dragons comme lui mais ils se souviennent de la peur, non du combat en lui-même. ”Regardez”, les harangue Iason. ”Regardez la jungle et les lianes, souvenez-vous de ces enfants de salauds complètement patauds et incapable d'éviter nos flèches. Ils ne pourraient pas progresser dans un tel endroit.”  Il en rajoute, il enjolive pour ramener le calme.
Mais son coeur bat à l'unisson de la terreur des soldats. Chaque bataille laisse à l'âme si ce n'est au corps une cicatrice indélébile, ils portent la leur. Cela est ainsi. ”Ce n'était pas une wyrm” conclut le Légat. Les soldats ont besoin d'entendre cela, Iason le dit avec toute l'autorité dont il est capable, épaules droites et regard noir. Ils l'écoutent, le Légat affirme sa prise sur eux autant qu'il le peut dans cet environnement hostile, étranger.
Il n'y a pas moyen de faire autrement.
La charge du porteur décédé est répartie entre les autres. Fort heureusement, la mort du malheureux n'a fait subir aucun réel dégât à ce qu'il transportait.
Ils enterrent l'homme cependant. Quelqu'un en fait la proposition, et Iason approuve. ”Inutile d'attirer les bêtes à notre rencontre en laissant des cadavres frais derrière nous pour le plaisir de leur estomac.” Plus que l'hommage, c'est le bon sens qui prime.
Pour un soldat, ses mots auraient été différents, respectueux. Peut-être.
Aucun soldat n'est mort, Iason se concentre sur cela.
La nuit, lui-même cauchemarde de Wyrms. Fort heureusement, il ne crie pas pas plus qu'il ne hurle. Il se réveille esseulé, l'absence de son dragon est soudain comme un coeur arraché dans sa poitrine. L'envie de revoir la silhouette lointaine de Lyonne dans le ciel est aussi violente et terrible que l'envie de revoir Valyria. Les deux sentiments se confondent, il n'a personne à qui en parler.  Au matin, le Légat semble pareil à son habitude : l'expédition continue.
***

Les jours passent et soudain, comme un songe qui s'efface lorsque le rêveur s'éveille en sursaut, la jungle disparaît. Un instant, Iason regarde le ciel. Il lui semble avoir oublié combien celui-ci peut être si bleu. Son coeur se serre un instant, le Légat craint de laisser quelque chose de bien trop importait de lui même sous la frondaison des arbres. Quelque chose d'impossible à retrouver sitôt une frontière franchie. La jungle si épaisse et sombre semble l'appeler encore, le rassurer tout autant que les bras d'une mère. Après tant de temps passé en son sein, retourner à l'extérieur effraye. Encore une fois, il ne doit rien en montrer : comme Adhara, comme Laedor, Iason est une figure de commandement. De fait, être humain contre bien moins qu'être fort, imperturbable. Il y a un rôle à tenir, Iason s'y tient. S'il fait ne serait-ce qu'un pas en arrière dans la jungle, son coeur se serrera d'autres terreurs, il le sait. Autant avancer...
Contrairement à Adhara, Iason est incapable de voir les magnificences de la cité. Il raisonne comme un soldat n'ayant jamais connu la paix, réfléchit à tous les avantages et inconvénients des deux sortes de terrains qui s'offrent à eux, en cas d'attaque. Son choix est vite arrêté.
Le crâne l'intrigue, le crâne les intrigue sans doutes tous. Adhara s'en approche en premier et après quelques instants, Iason la suit. Il la devine troublée d'un fardeau qu'elle ne partage pas.  C'est un singe, affirme la jeune femme. Iason acquiesce, du même avis bien que moins à même d'expliquer pourquoi ou comment.  ”Jamais de cette taille pour un singe? Cela fait pourtant plusieurs semaines que nous voyageons ensemble et que tu m'as sous les yeux” essaye-t-il de rassurer la jeune femme avec une tape sur l'épaule de la même manière qu'il réconforterait un égal et non un subalterne. L'humour n'est pas la qualité première qu'on lui prête, mais le Légat s'essaye à l'effort.

Songeur, Iason se tourne soudain vers leur guide. ”Donne-moi ton cheval.” L'ordre surprend l'homme. Bon courtisan, il tente d'abord de cajôler le Légat par des phrases mielleuses pour le dissuader de cette idée mais rien n'y fait. Quelques soldats se rapprochent, le Légat n'a pas eu besoin de leur faire signe, encore moins de les appeler. Krazdan cesse les ronds de jambe pour un refus plus direct. Iason ne le regarde plus, il échange avec ses hommes un regard fier, malicieux : nous savons que cet homme a perdu.
”Donne ton cheval”, réitère le Légat. L'autre n'a plus d'autre choix que d'obéir.
Aussitôt, Iason enfourche la haridelle. Il ne monte pas comme le précédent cavalier,  sa différence de stature l'empêche d'utiliser les étriers plus adaptés à la silhouette courtaude et bedonnante de Krazdan mais cela importe peu. D'un geste sûr, Iason les remonte et les coince à la sangle. Il tient les rênes bien plus long également, la bête s'ébroue, bouge la tête avec bien plus de souplesse. ”Je m'en vais reconnaître cette plaine”, informe Iason. Je sais déjà cependant qu'elle ne me plait pas : voilà trop longtemps que nous n'avons pas avancé en terrain aussi découvert avec cette mauvaise jungle. Il en faut moins que cela pour que notre réflexe et notre raison s'émoussent. Quant à jeter des dragons tout de suite dans cette affaire, cela serait prendre le risque de perdre un atout précieux trop tôt.”
Cela est bien connu : le Légat n'a pas pour stratégie de se reposer sur les dragons en oubliant toute raison. Quoi de plus étonnant, s'amusent les mauvaises langues. C'est un sang mêlé, sans doutes est-il incapable de chevaucher le sien...
D'une pression des talons, Iason s'élance. Le cheval adopte un petit trot d'abord timide puis, finalement heureux d'un terrain bien plus à son gré, galope avec toute la joie d'un poulain de quatre jours. Iason délaisse les rênes pour ne le diriger qu'à la force de ses jambes. Ainsi, il est à même de tirer l'épée au besoin.
Un vertige menace de le prendre, comme si la plaine se révélait cauchemardesque et sans fin par quelques maléfices lancés. Les mages sont-ils seulement capable d'une telle chose? Brusquement, le cheval ralentit et fait un écart brutal. Iason le calme autant qu'il le peut par des claquements de langues. Sa main se pose sur l'encolure tandis qu'il baisse les yeux, voit l'empreinte géante au sol assez creusé pour que quiconque y risquant la chute, homme, animal, ne menace de se rompre au moins un membre.

Iason fait faire demi tour à l'animal, puis revient vers les autres. Il démonte, rend la bride à un Krazdan qui n'y croyait plus et se tourne vers ses compatriotes.
”Notre ami...” le Légat désigne le crâne. ”... a laissé sur la plaine au moins une empreinte, peut être plusieurs. Le paysage n''est pas aussi plat qu'on l'imagine. Ma préférence va pour le chemin de la cité où nous serions plus à même de nous replier en cas d'attaque ou d'imprévu. Cela nous donnera également un confort bienvenue pour le bivouac.” Il ne donne pas d'ordre cependant, tout ce que le Légat peut faire en cet instant, c'est émettre un avis. ”Et vous, avez-vous observé quelque chose tout le temps que j'étais sur la plaine? Examiné un peu plus ce foutu crâne? Il nous serait utile à tous de savoir s'il s'agit là d'une espèce disparue ou d'un danger encore présent après tout.”


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Herya Valgaris
Herya Valgaris
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Les Ombres de Sothoryosla jungle infernale

Jungle de Sothoryos - An 1066, mois 8

Il était mort. Raidi, refroidi. Le porteur avait été le premier d'entre tous à mourir et dans des circonstances qui auraient pu être fatales à n'importe lequel des autres explorateurs. Il était le premier à avoir succombé aux griffes d'une jungle qui semblait ne jamais en finir. Les êtres humains qui se déplaçaient telles des chenilles processionnaires n'étaient rien d'autres que des insectes dans ce gouffre vert. Ils étaient aussi vulnérables qu'une mouche sur une droséra : pris au piège d'une gigantesque plante carnivore. On avait enterré le porteur pour éviter de le laisser à la portée des carnivores, et indirectement pour lui offrir un semblant de dignité. Depuis la perte de l'homme, la mage dormait peu, devenant méfiante du moindre bruit. N'étant plus capable de percevoir quoi que ce soit lorsque de ses séances divinatoires, elle abandonna. Si message il devait y avoir, elle l'aurait alors en temps voulu. Puis ils avaient continué à marcher encore, et encore, et toujours plus. Les corps étaient de plus en plus fatigués, même pour les plus aguerris d'entre eux. Krazdan, lui, parraissait de plus en plus cauteleux. Puis, une lueur. Une immense lueur venait de surgir de cet enfer étouffant. La lumière vint frapper les visages tirés, arrachant un mince sourire à la jeune femme. Une brise bien plus fraîche s'abattit et chacun semblait prendre une immense inspiration pour purifier les poumons de l'air poisseux de la jungle. Et cette cité, cette immense cité qui s'étendait face à eux... Herya fut ramenée des années en arrière, replongeant quelques instants dans ses souvenirs. Lorsqu'elle était enfant, ses parents partaient des semaines entières pour se réapprovisionner et quand ils revenaient, ils lui décrivaient les immenses cités qui s'étaient offertes à eux. Et de ces voyages, ils ramenaient quelques fois des souvenirs pour les 4 enfants, des bibelots, des breloques ou encore ce fameux vase campaniforme aux motifs d'opinicus reconnaissable par sa forme en cloche qui avait fini par être brisé par une querelle entre frères.

Mais cette citadelle n'avait rien à voir avec les histoires de son enfance. Elle était en ruine, et la désolation était palpable à des kilomètres. Herya avala sa salive. Puis il s'avancèrent et une nouvelle surprise s'offrit à eux. Ce qu'elle croyait être un tas de roches blanches était en fait la dépouille d'une créature immense. En écoutant Adhara, n'importe qui aurait eu des frissons. Ceux qui n'en avaient pas l'habitude ni connaissance de ce genre d'animal regardaient l'autre femme du groupe avec des yeux ébahis. Herya en faisait partie. D'un autre côté, elle découvrait de nouvelles choses, apprenait, et s'enrichissait. Où aurait-elle pu voir de telles créatures ? Et où aurait-elle pu en apprendre l'existence ? Même au sein des oracles sibyllins, ces recueils de prophéties et de malédictions, jamais il n'avait été fait mention de bêtes de cette espèce faisant preuve de gigantisme. Le Légat était parti à bride abattue pour faire un peu de repérage, et à son retour, il proposa de passer par la cité.

"Je suis d'accord avec le Légat. La ville nous offrira sans doute plus de protection mais également plus d'indications sur ce qui est arrivé à cette cité. Nous retrouverons aussi le silence dont nous avons besoin pour réfléchir." fit-elle tout en lançant un bref regard à l'Augure. Elle ajouta quelque chose de plus personnel sur un ton plus bas : "Je ne peux pas me concentrer sur ma magie en pleine jungle...".

Depuis le début de l'expédition, elle n'avait pu obtenir de résultats qu'une seule fois, et même si cela s'était avéré vrai, cela n'avait aidé en rien à part nourrir la crainte de la première cité. Par ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi il lui était incapable de tirer quoi que ce soit de sa propre magie, la poussant alors à se remettre en question plusieurs fois. Mais le contexte ne s'y prêtait pas. Elle était loin de chez elle et du collège des mages, et de ce fait, loin des conditions auxquelles sont esprit était habitué. L'expédition était pourtant une aubaine pour elle, il s'agissait d'un environnement qui pouvait la pousser à puiser plus profondément en elle-même. Mais les choses ne fonctionnaient pas tout à fait comme elle les avait imaginées.

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