-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem
Confession auprès d’une Dynaste Daenerys Maerion & Alynera Vaekaron
Tour Vaekaron & Année 1066, mois 9

Sa discussion avec son frère Aerys remontait à loin désormais, pourtant Daenerys revoyait la scène comme si c’était hier. Elle revoyait le regard de son frère et le geste qu’il avait eu pour la repousser loin de lui. Avec le temps, elle avait cru qu’Aerys serait un peu revenu sur ses dires. Mais depuis son retour, depuis le Triomphe, il n’en était rien. Sa lecture de flamme avait grandement perturbé la jeune femme et elle avait été cherchée conseil auprès de la prêtresse de Tessarion Haemera. Elle avait aussi veillé sur lui en silence pendant sa convalescence après le Grand Effondrement. Elle s’était faite aussi discrète qu’elle le pouvait n’abordant pas le sujet qui la rongeait de l’intérieur. Et plus le temps passait, plus Daenerys s’éteignait. Elle lui avait juré qu’elle ne sourirait plus s’il ne se battait pas pour eux et la Dame-Dragon avait perdu son sourire. Elle avait retrouvé, un temps, un peu de légèreté en compagnie de Daenyra Tergaryon lors de la réception qu’avaient donné ses parents il y a de cela un mois. Mais la fête était passée et avec elle l’étirement de ses lèvres sur son visage. Les hommes de son père ne la reconnaissaient plus, elle, enfant souriante et joyeuse. Elle était devenue un fantôme ne sortant plus de la demeure Maerion que pour se rendre aux temples déposer des offrandes. Et puis Daenerys le savait, son mariage approchait. Il n’était encore sur toutes les lèvres mais le sujet finirait par arriver. Alors un matin, elle s’était saisie de sa plume pour écrire un message à son mentor, à celle que sa mère avait choisi pour l’accompagner et la faire grandir dans la bonne société Valyrienne, la dynaste Alynera Vaekaron. Belle parmi les belles, elle était assurément la veuve la plus convoité de la république. Daenerys Maerion avait demandé à voir la Dame-Dragon et celle qui avait un siège au sénat. La Dame lui avait répondu favorablement et la dernière des Maerion devait se ressaisir rapidement pour se rendre à Tour Vaekar.

La jeune femme avait passé une éponge humidifiée d’eau fraiche sur son visage. Une esclave n’avait pas eu le temps de la prendre pour assurer le geste à la place de sa maîtresse. Daenerys appréciait parfois d’agir par elle-même et la jeune fille d’à peu près son âge le savait bien. Elle laissa la Maerion faire tout en anticipant le moindre de ses désirs. Elle s’empara alors rapidement d’un peigne en bois pour coiffer les cheveux de sa Dame-Dragon. Elle lui présenta ensuite une robe dont le décolleté épousait parfaitement ses courbes. Elle para sa gorge d’un collier et ses bras de bracelet pour parfaire sa tenue du jour. Alynrera Vaekaron était une proche de la famille Maerion mais ce n’était pas n’importe qui non plus. Alors Daenerys devait faire attention à ce qu’elle portait. Elle laissa sa servante jeter un dernier regard sur son être avant de sortir de sa chambre et de quitter la demeure des Maerion. Comme toujours, elle serait accompagnée par l’un des hommes de son père. Daenerys le savait, il n’était pas envisageable qu’elle sorte seule. Les derniers événements qu’avait secoué Valyria et surtout le fait que la Lumière de Sagesse avait eu vent de défection dans sa clientèle ne voulait prendre aucun risque. Et puis Daenerys était désormais la future Dame de la maison et sa vie était devenue très précieuse aux yeux de son paternel. La jeune Dame-Dragon traversa les rues de Valyria et arriva bientôt aux portes de Tour Vaekar.

« Je suis attendue par Dame Alynera Vaekaron. » fit la jeune Maerion en s’avançant vers l’homme qui gardait l’entrée. Son regard fixait ce dernier. L’homme inclina respectueusement et lui ouvrit la porte de l’imposante demeure des Vaekaron. Danerys pénétra à l’intérieur et entre aperçu Ragaenor, l’oncle d’Alynera et le salua d’un signe de tête. Une servante de la maison vint l’accueillir presque aussi tôt et la conduisit auprès de sa maîtresse. La silhouette de la Dame de Tour Vaekar se dessina maintenant sous les yeux de la jeune Dame-Dragon. Alynera avait toujours impressionnée Daenerys. Pourtant, elle avait un peu délaissé les préceptes de la veuve pour suivre dans sa folle vie de Naerys Arlaeron. « Alynera, mercie d’avoir accepté de me voir aujourd’hui. J’ai besoin de tes conseils. Tu ne dois pas ignorer que père m’a fiancée à Jaehaegaron après la mort tragique de Meleys. » fit la jeune Daenerys Maerion en s’approchant de sa mentore et en inclinant respectueusement la tête. La fille de la lumière de Sagesse avait encore la voix forte mais son regard plongeant précipitamment vers le sol après ses derniers mots. Elle sentait déjà ses jambes fléchir et espérait que la dame le remarque et lui propose d’aller s’asseoir. Un acte qu’elle ne ferait pas tant que la maitresse des lieux ne l’invite à le faire.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Confession auprès d'une
dynaste
@Daenerys Maerion

Tour Vaekar, An 1066, mois 9

Demain devait se tenir le Rêve de Caraxes. Il avait été décidé, difficilement, comme toujours ces derniers mois, que les aînés se rendraient à Mhysa Faer. Après tout, la Mer d’Été avait noyé l’un des leurs et la ville avait été délivrée par la bravoure d’une autre. Ces remembrances semblaient d’assez bon augure pour que cette cité soit préférée à Rhyos. Les hauts appartements de la Princesse étaient sans dessus-dessous. Sur la couche et les meubles, l’amas de soieries formait une mer de mille et unes couleurs dans laquelle les servantes plongeaient délicatement pour en sortir les plus beaux accoutrements. Parfois, une grimace sur leurs visages angéliques, elles devaient tirer avec un peu de force pour combattre un nœud invisible. Les cassonne étaient ouvertes, leurs butins d’or et de joyaux faisant miroiter des couleurs arc-en-ciel sur les fresques peintes.



Dehors, la ville était déserte. Les citoyens de la Cité Éternelle avait laissé derrière eux des graffitis bien silencieux. La campagne électorale battait son plein, mais pour les jours à venir les murs seraient délaissés. Afin d’assister aux parades portuaires, la plèbe avait entrepris en amont le voyage vers les ports où ils avaient familles, amis ou relations. Seuls restaient les plus pauvres, les malades, quelques familles démembrées ne pouvant quitter leur commerce, et, bien évidemment, les Seigneurs-Dragons qui pouvaient relier les différentes villes en quelques heures. Ces Maitres du ciel séjourneraient également chez des parents, amis, clients ou, pour les plus riches, dans leurs demeures secondaires ou d’origines. Les Vaekaron ne possédant que leur Tour antique, Alynera logerait chez un Sénateur de la faction religieuse. Pour trois jours, le centre du monde serait déplacé. En plus des cérémonies journalières, les nuits seraient festives. Il fallait attendre des habitants de la ville portuaire des soirées plus enivrantes les unes que les autres : ce n’était qu’une fois pas an qu’ils pouvaient rivaliser avec la Capitale. Il fallait attendre des orgies démoniaques. Veuve, à nouveau dans le monde, elle était consciente que l’attention masculine serait portée sur elle.



Exténuée par avance de ces mondanités, Alynera s’était retirée dans le calme. Elle avait espéré pouvoir dédier ce temps, rare, précieux, à ses recherches de dressage. En vérité, ce voyage aurait du compter énormément. Elle avait secrètement espéré pouvoir parler avec Aelarys qui était, très certainement, le meilleur dresseur vivant en Valyria. Hélas, ce dernier était introuvable. Il n’avait répondu à aucune de ses missives. Ses quelques domestiques du Quartier Ouest ne l’avaient pas vu. Sa famille ne savait rien. Le Targaryen n’avait jamais passé autant de temps éloigné d’elle — à vrai dire, d’ordinaire, il s’arrangeait pour venir la trouver, par hasard, quotidiennement. Inquiète, Alynera avait espéré entendre de ses nouvelles. En vain. Yraenarys et elle devraient se débrouiller seuls face à leurs mésententes cordiales. Malheureusement, elle n’avait pas eu le temps de se pencher sur ses notes. Les préparatifs de ce déplacement spectaculaire signifiait orchestrer d’une main de maitre le moindre détail. Rien ne devait, ni ne pouvait, être laissé au hasard.



C’est au milieu de ce bazar, digne du Quadrant Est, que, la veille, une missive, courte, brève, lui avait été remise. La vue du sceau de pourpre des Maerion n’était pas pour la réjouir. Un long moment elle s’était demandée si Arraxios n’allait pas lui demander une requête particulière pour ces prochains jours. Après-tout, elle lui avait promis son soutien et était, depuis, sa loyale obligée… Sa surprise fut totale lorsqu’elle découvrit l’écriture maniérée de sa pupille. Elle n’avait pas vu Daenarys Maerion depuis de nombreux mois. Cette dernière avait été trop occupée à batifoler avec sa grande amie, intime de son ancien fiancé, la célèbre Naerys Arlaeron. Sa première réaction fut de faire disparaitre la lettre et son cachet d’un geste autoritaire. Allons bon, la petite rebelle voulait lui parler ! C’était bien elle que de demander une telle chose quand la ville était sans dessus, sans dessous ! Elle ne pouvait plus tolérer ces états d’âme d’enfant gâtée. Puis, parce que son cœur était bon, rarement injuste, elle demanda de l’encre et du parchemin. La missive fut encore plus brève que celle qu’elle avait reçu : « Viens demain. » Depuis on attendait, sans réellement attendre, la plus jeune fille d’Arraxios. 


Au centre de la pièce, Alynera se tenait bien droite, bien ferme, tandis que des dizaines d’aiguilles venaient rectifier la draperie artificielle de son vêtement. Ah, les drapés cet outil merveilleux du pathétique ! Réel processus de création, rare étaient les valyriennes qui pouvaient rivaliser avec la précision sacrée qu’Alynera dévouait à l’art de la draperie. Si la déesse Meleys lui avait offert un physique à son image, elle faisait de son corps son messager. Plis, tombés, relâchés, rien n’était jamais laissé au hasard : l’intemporalité des émotions humaines se mouvaient sur sa peau. Personne ne pouvait l’égaler dans la maîtrise, toute féminine, de cette dialectique paradoxale : se couvrir pour mieux montrer. Connaissant la sensualité de sa peau, de chaque mouvance de son corps, elle faisait caresser sa nudité dans le regard des autres. Son corps devenait une statuaire expressive. Ce jour-là, elle avait donné des instructions pour que sa stolae soit drapée d’une tourmente toute marine. Ses instructions étaient claires : écrites ou croquées, elles étaient jetées sur un feuille.



Lorsque la porte s’ouvrit des dizaines de paire d’yeux se fixèrent sur la jeune pupille. Celle-ci baissa avec respect la tête, une salutation de repentir, prenant le plus grand soin de ne pas croiser le regard de son mentor.



« Alynera, merci d’avoir accepté de me voir aujourd’hui. J’ai besoin de tes conseils. Tu ne dois pas ignorer que père m’a fiancée à Jaehaegaron après la mort tragique de Meleys. »



Nue au milieu de ses couturières, Alynera n’était pas encore certaine de sa prédisposition. Elle était cependant prête à l’écouter, voire lui accorder son pardon si il lui était demandé. Après-tout, son père était un homme puissant et son allié politique. Quant à son fiancé, quand bien même Daenyra semblait vouloir le noyer sous des torrents de larmes, il promettait un futur brillant. Et puis, elle avait promis à Vhaenyra de faire gravir à sa fille les plus hauts sommets. Il y avait aussi cette dette silencieuse, secrète, qu’elle devait à Aerys. Bref, bien malgré elle, tout la liait aux Maerion : elle ne pouvait donc déverser sa fureur dragonne sur l’enfant.



« De nous deux, me semble-t-il, ce n’est pas moi qui ignore la gravité du monde. »



Impassibles, ses yeux améthystes dardèrent un regard sombre et plein de sous-entendus sur la jeune femme. Daenyra était fiancée à son frère depuis maintenant plus de trois années. Son sourcil gauche se haussa très haut, circonflexe posé sur l’idiotie terrible de cette entrée désastreuse. Finalement, après un suspens tragique et calculateur, elle fit signe à la demoiselle d’entrer dans les appartements et de prendre place où elle le souhaitait.



« Je n’ai très peu de temps comme tu peux le voir nous préparons notre départ pour demain, à l’aube. »

Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem
Confession auprès d’une Dynaste Daenerys Maerion & Alynera Vaekaron

Tour Vaekaron & Année 1066, mois 9

Daenerys Maerion n’était pas insensible au respect qu’inspirait Alynera, celle qu’on surnommait la princesse. Elle avait alors baissé instinctivement la tête face à la remarque de la jeune femme que sa mère avait chargé d’être sa mentor, sa guide dans les haute sphère. Et si Daenerys avait un temps préféré suivre la fille d’œil d’Argent au marché et en d’autres lieu, elle n’ignorait pas que la Vaekaron pouvait lui donner des conseils fort utiles. Et d’autant plus au vu des nouvelles circonstances. La Maerion avait relevé lentement le visage pour faire face à son hôte. « Je n’ignore pas la gravité du monde, Alynera. Le grand effondrement est une catastrophe que nous ne pouvions pas prévoir. Mon futur mariage est une chose sur laquelle je peux agir. » lâcha un peu penaude tout de même la jeune femme. Et pourtant elle en était persuadée. Si les hommes ne pouvaient pas tout prévoir, si les Dieux semblaient mettre du destin des valyriens, Daenerys n’était pas encore assez mâture sûrement pour accepter pleinement que l’on vienne bousculer tous ses plans ou du moins ceux qu’avaient prévu à sa naissance ses parents. Alors naïvement, elle espérait bien pouvoir faire quelque chose pour que ce mariage n’ait pas lieu.

Un maigre sourire étira ses lèvres lorsqu’elle vit la princesse Vaekaron l’invité à entrer dans ses appartements et à prendre place là où elle le désirait. La Maerion s’exécuta, bien sûr et en silence. Elle prit place sur un petit coussin aux couleurs chatoyantes, et une fois de plus réitéra ses remerciements. « Je n’en doute pas Alynea. C’est pour cela que je te remercie d’avoir accepté de me recevoir. » Le rêve de Caraxès était une fête importante pour tout le monde et la jeune femme savait que sa mère était elle aussi en plein préparatif pour le départ. Daenerys, elle, avait simplement donné quelques consignes aux esclaves en charge de ses affaires. Elle s’était concentrée sur sa venue à Tour Vaekaron et elle s’était préparée à ce que la Princesse la reçoit de cette manière. Alors bien sûr elle aurait préféré qu’elle soit moins froide mais après tout ce n’était pas son rôle auprès de la plus jeune des Maerion. La Dame-dragon avait profondément inspiré avant de ne reprendre d’une voix qu’elle tentait de rendre plus forte et moins timide. « Alynera, j’ai besoin de tes conseils. Je ne sais comment agir à l’approche de mon mariage. J’ai pourtant été cherché conseil auprès de notre prêtresse de Tessarion Haemera Beraenon. Mais je ne sais quoi faire. Je n’arrive pas à me résoudre à ne point me lier à Aerys. Pourtant, depuis la guerre, rien n’est plus comme avant. J’ai le sentiment qu’il s’éloigne de moi. » et c’était un sentiment qu’elle supportait de moins en moins. Elle pouvait accepter beaucoup de chose mais que son frère préféré la laisse derrière lui comme il le faisait présentement. La mort de Meleys avait eu des conséquences bien plus importantes que simplement de faire de Daenerys la nouvelle épouse de Jaehaegaron. L’équilibre de la maison Maerion était mise à l’épreuve et un simple geste, une simple action pouvait détruire cette maison, cette famille aussi vieille et presque aussi prestigieuse que les familles dynastes.

Daenerys Maerion laissa passer un court silence avant de reprendre ne nouvelle fois. « Je sais que tu vas me dire que la tradition est ainsi, mais épouser Aerys c’est aussi respecter la tradition, non ? » Une interrogation qu’elle trouvait justifier. Elle avait toujours agi dans l’intérêt de sa famille. Elle avait accepté, cela l’avait bien arrangé de ne point trop se mêler des affaires de sa maisons. Elle s’était tenue toujours loin des actions douteuses des Maerion qu’elle jugeait bien souvent comme excessives et barbares. Elle était peut-être celle dont l’âme était encore trop pure pour adhérer à tout cela. Ou bien avait-elle simplement enfoui tout le feu des dragons dès son plus jeune âge. Or réveiller un dragon endormi est dangereux, tout le monde à Valyria s’accorderait à le dire. Alors, fixant droit dans les yeux la princesse de Tour Vaekar, la jeune dame-dragon justifia sa réaction avec ardeur. « Il est mon frère et lui seul me connaît assez bien pour mériter mon cœur. » c’était peut-être prétentieux mais c’était la vérité, sa vérité. Aerys était le seul dans sa famille à réellement connaître la jeune Daenerys. Même Vhaenyra ne pouvait pas se targuer d’un tel exploit. La Dame des Maerion avait beau être proche de sa fille, elle n’avait jamais semblé comprendre aussi bien sa fille que pouvait le faire Aerys. Et pourtant, Daenerys savait que sa mère la soutenait un peu dans ses choix. Elle l’avait vu lorsqu’elle avait croisé son regard après l’annonce d’Arraxios de marier son aîné à sa plus jeune fille. Elle avait vu le regard de sa mère exprimant à la fois tout le soutien qu’elle pouvait apporter à son époux et les milliers d’excuses qu’elle voulait dire à sa fille.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Confession auprès d’une Dynaste @Daenerys Maerion

Tour Vaekar, Année 1066, mois 9

« Je n’ignore pas la gravité du monde, Alynera. Le grand effondrement est une catastrophe que nous ne pouvions pas prévoir. Mon futur mariage est une chose sur laquelle je peux agir. » Une aiguille arrête net son ouvrage. Surprise, la servante criminelle pose sur la jeune Maerion un regard interdit. De ces étranges paroles, il n’était pas étrange que cette fille du peuple soit intriguée : comment pouvait-on agir sur son mariage ? Sentant l’attrait hypnotique de la sottise, Alynera émet un râle peu engageant. C’était une bien drôle d’idée de comparer la catastrophe du grand effondrement à un mariage. Contenant une humeur noire, elle fait un geste autoritaire à la jeune ouvreuse. Affolée, l’aiguille reprend son ouvrage. Cette enfant gâtée ignorait tout du monde. Elle avait été élevée dans un goût nouveau qui était tout, tout, sauf de bon goût. Il n’avait rien de l’étoffe d’une pupille Vaekaron. « Alynera, j’ai besoin de tes conseils. Je ne sais comment agir à l’approche de mon mariage. J’ai pourtant été cherché conseil auprès de notre prêtresse de Tessarion Haemera Beraenon. Mais je ne sais quoi faire. Je n’arrive pas à me résoudre à ne point me lier à Aerys. Pourtant, depuis la guerre, rien n’est plus comme avant. J’ai le sentiment qu’il s’éloigne de moi. »


L’aiguille s’arrête une seconde fois. Ses yeux améthystes braqués sur la jeune fille, Alynera ne le remarque pas. Elle est d’une pâleur mortelle. Le teint sans vie. Le regard hagard, perdue dans ses atermoiements d’enfant. Son esprit semble lointain comme si toute la mélancolie était venue ravager la pétulance bien célèbre de la cadette d’Arraxios. Daenerys, était l’ombre d’elle-même. L’heure était grave. Excessivement grave. Ce qu’Alynera avait pris pour un caprice d’enfant redoutable, était un mal ravageur. « Je sais que tu vas me dire que la tradition est ainsi, mais épouser Aerys c’est aussi respecter la tradition, non ? » La Vaekaron étouffe un cri, s’en est trop ! Il faut éradiquer ce mal grotesque. D’un geste immense, l’aile d’Yraenarys déployée, implacable, elle fait reculer les couturières. « Sortez. » Butinant autour de leur maîtresse, elles s’empressent de détruire leur chef d’œuvre, presque terminé, et de remporter avec elles la précieuse stola. Elles termineront leur besogne dans leurs quartiers. Désormais complètement nue, Alynera s’empare d’une de ces robes d’intérieur légère. Son souffle est rauque. L’enfant continue ses ribambelles, interdite dans les affres de sa bêtise. « Il est mon frère et lui seul me connaît assez bien pour mériter mon cœur. »

« Aide-moi. » Sa voix est atone. Sans un regard, elle exige à la jeune fille de lui nouer sa robe. Une façon de mieux l’observer, d’évaluer la gravité du mal. L’influence de Naerys était terrible. Daenarys pouvait parler du grand effondrement, et se croire spirituelle à faire des métaphores plates, mais ce n’était rien par rapport au saccage que cette dernière avait fait sur la Maerion ! « Et qui est Jaehaegon, sinon ton frère ? » Ses doigts s’enroulèrent sous le menton de la jeune fille. Le geste était maternel, mais le visage d’Alynera était dur comme la roche Tarpéienne. Il n’y avait aucune empathie dans son regard brûlant. Si même la prêtresse n’avait pu lui faire entendre raison, alors il faudrait employer les mots durs. Il faudrait extirper le mal de son corps et lui livrer bataille. « Je crains que ton esprit ne soit ensorcelé de fables populaires. Tu dois cesser de penser à Aerys. L’amour, tel que tu l’imagines, n’existe pas. » L’amour ne pouvait être que cosmique et filial. Les comédies romantiques véhiculées par les troupes de théâtre étaient bonnes pour amuser le petit peuple qui, lui, peut-être pouvait s’adonner à l’injonction de ses propres désirs par manque d’appartenance aux hautes institutions sociales de ce monde. Hélas, il était difficile de savoir si l'entêtée était pétrie de cette mauvaise littérature ou si elle agissait seulement comme une enfant têtue et révoltée souhaitant contredire l’autorité paternelle, la tradition ancestrale. La cosmogonie toute entière. « Tu crois l’aimer. Or, ce que tu ressens n’est que la perte amère de tes illusions sur un futur qui n’existe plus. Et qui, du reste, n’a jamais existé. » Fallait-il seulement s’abaisser à lui rappeler que ses émois devaient être excités par ses nuits avec Aerys ? Elle -même n’avait jamais partagé son lit, mais ses conquêtes étaient si nombreuses qu’il devait être un amant plus qu’honorable. Daenarys était entichée de leurs corps unis, de l’autorité qu’il avait sur ses plaisirs. Elle était encore inexpérimentée. Le rêve de Meleys pouvait être perturbant. Bien évidemment, le sujet était une omerta. Elle-même avait été déçue de découvrir les ébats charnels avec son défunt frère-époux, Daelor, car ils n’avaient rien de comparable avec ce que la déesse lui avait offert. Bref, si Aerys s’éloignait c’était par raison. Lui avait compris que ces enfantillages ne mèneraient à rien. Décidément, cet homme ne cessait de la surprendre… malheureusement, en bien. « Quant à ta question, la réponse est non. La tradition est de perpétuer la lignée, de conserver la pureté du sang. Et, désormais, tu es la seule à en avoir le devoir et l’immense privilège. » Elle devait faire le passé sur sa peau.

Relâchant son emprise, Alynera vérifie que les nœuds réalisés par les mains fébriles de sa pupille, du moins ce qu’il en restait, étaient bien sécurisés. Il ne fallait pas montrer à cette enfant gâtée qu’elle prenait trop de considération pour ses mœurs délabrées. « Je crains que Naerys ait eu une influence néfaste sur tes passions, mais tu es venue me trouver. C’est un acte courageux. Il montre que tu es prête à te confronter à ta bêtise. La fortune de nos existences est parfois troublante. Nos parents nous dessinent des chemins tracés et les Dieux, taquins et sévères, en décident autrement. » À nouveau, son regard cherche le sien. Dans quels pays sans images se rendent ensemble les amants perdus ? « Nous devons tous ployer devant la volonté divine. Si la déesse Shrykos a décidé ce changement dans ta destinée c’est qu’elle a pour toi de grands desseins. Mariée à Aerys, tu serais tombée dans l’oubli des âges à venir. Mariée à Jaehaegon, ton nom restera gravé dans les astres à jamais. Oh, ne prends pas la peine de débattre mes propos. » Elle n’avait pas la force d’entendre des pleurnicheries de bas-étage. Il ne fallait pas lui laisser le moyen de riposter. « Daenerys, ne crois pas que je me délecte de ta souffrance… mais je ne peux te venir en aide quand tu t’entêtes à croire que la compagnie désolante de Naerys est plus édifiante que la mienne. Certes, Arlaeron a certainement des avantages que je n’ai pas, quoiqu’il me soit très honnêtement difficile de les trouver, mais ta mère t’a confié à moi. » Comment cette cadette ne pouvait obéir à sa mère ? « Si tu n’es pas prête aux exigences impartiales que demande une position honorable dans cette société, je te suggère de partir. Si tu es prête à faire des efforts, de vrais efforts cette fois-ci, alors je t’accompagnerai pour guérir ce mal qui te dévore. Voilà la seule chose sur laquelle tu peux agir. »

Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem
Confession auprès d’une Dynaste Daenerys Maerion & Alynera Vaekaron

Tour Vaekaron & Année 1066, mois 9

Daenerys Maerion avait presque sursauté en entendant la voix d’Alynera Vaekaron ordonné aux femmes de sortir. Jamais encore elle n’avait entendu la princesse de Valyria parler ainsi. Alors forcément, elle s’était levée sans un mot lorsqu’elle lui avait demandé de venir l’aider. La Maerion s’afférait autour de la sublime robe de la Princesse de Valyria. Daenerys baissa les yeux alors que la Vaekaron lui rappelait, si elle en avait besoin que Jaehaegaron était lui aussi son frère. La cadette ne répondit rien. Bien sûr Alynera avait raison, Jaehaegaron était aussi son frère au même titre que l’était Aerys. Mais la dernière-née des Maerion était trop éloignée pour considérer réellement l’aîné des enfants d’Arraxios comme un frère. Il était lointain, ne la regardait jamais et ne la considérait d’ailleurs pas. Il avait toujours eu ce regard agacé et hautain lorsque les cadets s’approchaient de sa sœur Meleys et étaient invités à se joindre à eux. Daenerys n’avait jamais rien dit mais elle avait tout retenu, rien oublié. Jaehaegaron ne les voyaient pas comme des frères et des sœurs mais comme des membres lointains de sa famille, des membres qui pourraient éventuellement servir les intérêts de la maison et rien de plus. « Impossible » souffla la jeune fille en tentant de dégager son visage de la prise de la Dynaste. Jamais elle ne pourrait cesser de penser à Aerys. La simple idée de le faire lui serrait le cœur d’une force qu’elle ne soupçonnait même pas. Elle sentait le feu sacré de son amour brûler son être tout entier. Elle sentait la colère monter en elle face à une telle incompréhension. Tous cherchait à faire plier son esprit rebelle et jusqu’à présent, seule les convenances et la volonté de ne point faire de vague avait su le tenir. Mais la décision qu’avait prise Arraxios après la mort de Meleys avait brisé des chaines invisible, réveillé le volcan qu’était sa plus jeune fille. Synthara était sauvage et sa cavalière le redevenait tout autant. Elle rêvait de la liberté des femmes du Nord. La fille de la Lumière de Sagesse écoutait les paroles de la Dynaste mais déjà elle le savait, elle faisait des efforts surhumains pour se contenir. Alynera Vaekaron parlait comme la dynaste qu’elle était, comme la Sénatrice qu’elle était. Mais elle ne semblait pas voir que sa pupille était dans un tout autre état d’esprit. Et déjà presque la fille d’Arraxios regrettait presque sa venue jusqu’ici.

Lorsque la princesse de Valyria relâcha son emprise, la Maerion s’écarta d’elle. Elle s’éloigna vivement et serra les poings, enfonçant ses ongles dans sa peau aussi blanche que l’albâtre. « Je ne crois pas l’aimer, Alynera. J’aime Aerys c’est un fait et non un songe. Je le sais, je le sens. » répliqua enfin la cadette de la famille du Sud. Sa voix était teinté d’une rage sourde, tel le crépitement d’un feu qui couvait. « Je suis en colère face à la perte de mon futur et je ne sais combien de temps je vais tenir cette rage que je sens en moi avant qu’elle n’explose. » reprit la demoiselle sur un ton des plus sérieux. Son être tout entier tremblait face à tant d’émotion. Alynera était convaincu que la tradition n'était pas d’épouser Aerys. « Je peux préserver la pureté de nôtre sang en épousant à Aerys. Puisque je suis la seule à faire perpétué notre lignée je devrais au moins pouvoir choisir mon frère. Je devrais avoir ce privilège. Dois-je comprendre que notre père se moque bien du bonheur de ces enfants ? » ajouta la fille de Vhaenyra avec force et détermination. Elle était prête à tenir tête à beaucoup de monde de son entourage pour défendre son avenir. « Naerys m’a permis de me sentir vivante alors que j’attendais le retour de mes frères. Je ne suis pas de celle qui arrivent à rester sagement assise à attendre. Je ne suis pas comme cela. Je l’ai été trop longtemps, contrainte et forcée. J’étais libre de mes mouvements tant que Meleys était vivante et je n’arrive pas à me résoudre à perdre ce semblant de liberté. Je ne suis pas faite pour être dans la lumière Alynera. Je ne suis pas comme Meleys et je ne suis pas comme toi. » avoua finalement la cadette des Maerion. A bien y réfléchir, elle aimait la compagnie de Naerys parce qu’elle pouvait être elle-même, sans fard, sans artifice. Naerys connaissait la Daenerys spontanée et feu follet. « Je ne suis pas venue ici pour me confronter à ma bêtise mais pour trouver une oreille et une aide. » poursuivit la demoiselle en se rapprochant de sa mentor. « J’ai espoir que tu me connaisses assez bien pour me guider. Mais je ne peux renier ce que je suis et ce que je ressens. » Et le regard de la Maerion cherche à accrocher celui de la Dynaste ce qu’il parvint finalement à faire. Alors elle se tut un instant, écoutant ses paroles sur la volonté des dieux. Les dieux, avaient-ils donc décidé de mettre autant à l’épreuve la maison qui les honorait sûrement le plus ici à Valyria. Daenerys ne comptait plus les heures que sa mère passait au cœur des différents temples y laissant des offrandes par centaines. Était-ce donc pas encore assez pour avoir leur faveur ?

La cadette des Maerion allait répliquer lorsque la descendante de l’un des fondateurs évoqua le fait que mariée à Jaehaegaron, son resterait gravé à jamais. Un voile de souvenir passa devant ses prunelles. Alynera n’était pas la seule à lui avoir tenu pareil discours. « Daenyra Tergaryon m’a parlé en ces termes elle aussi, où du moins ils s’en rapprochaient. » avoua à demi-mot la Maerion. Oui la cadette des Tergaryon avait elle aussi parlé de la sorte et ces paroles touchaient l’âme ambitieuse qu’était celle de la Maerion. Daenerys avait beau être semblable à une étrangère en sa propre demeure tellement elle avait en horreur les agissements de ses proches, elle avait la même ambition que ceux qui partageait son sang. Alors une flamme se mit à scintiller dans son regard. Et puis il y eut ces mots, ces mots qui s’échappèrent de la bouche de la Dynaste. Les premières paroles de compassion de la part de sa mentor et la Maerion en avait besoin. Elle ne défiait pas sa mère en fréquentant plus que de raison Naerys Arlaeron. Elle ne remettait pas non plus en question le fait qu’elle soit la pupille de la Vaekaron. Mais la demoiselle avait eut besoin de ces échappatoires, voir autre chose, poser un autre regard, faire ses propres expériences au lieu de suivre sagement le chemin qu’on lui avait tracé. « Je suis prête Alynera à faire des efforts mais qu’on ne me demande pas d’être aussi parfaite que l’était Meleys. Je suis prête à faire ces efforts si c’est la volonté des Quatorze plus que celle de mon père. J’ai besoin de ton aide pour comprendre ma nouvelle place, mon nouveau rôle et canaliser ce que je suis, ce que je ressens. » commença par répondre la Maerion qui prit finalement entre ses mains celles de la princesse de Valyria. « Je ne suis pas aveugle. Je sais bien que la maison Maerion a perdu en influence depuis le Grand Effondrement. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ce jour-là mais je sais que ce n’est plus pareil. » reprit la Dame-Dragon qui ne lâchait pas les mains de la Dynaste. « Aide-moi à servir au mieux ma famille Alynera tout en restant moi. Je veux que les choses changent et si je dois accepter d’épouser Jaehaegaron alors je ne peux plus cacher mon caractère… et ceux qui s’en prennent aux miens en payeront le prix. » Le timbre de la voix de la dernière-née des Merion laissait s’échapper une pointe de supplique dans cette aide qu’elle venait quérir auprès de la Vaekaron et la détermination qui lui était propre. Au loin, elle le savait, Synthara volait avec fougue sentant sûrement que sa cavalière ne cherchait plus à dompter son cœur si semblable à sa sœur.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Confession auprès d’une Dynaste @Daenerys Maerion

Tour Vaekar, Année 1066, mois 9

« Je suis prête Alynera à faire des efforts mais qu’on ne me demande pas d’être aussi parfaite que l’était Meleys. Je suis prête à faire ces efforts si c’est la volonté des Quatorze plus que celle de mon père. J’ai besoin de ton aide pour comprendre ma nouvelle place, mon nouveau rôle et canaliser ce que je suis, ce que je ressens. »



Ses mains, frêles et tremblantes, s’appuient avec désespoir dans les siennes. Le corps comme un torrent de larmes, elle semble s’accrocher pour ne pas tomber. Cette passion est bien étrangère à Alynera qui reste stoïque, incapable d’accueillir ce déferlement d’émotions. Elle comprenait, trop tardivement, qu’elle avait trop exigé d’une jeune fille qui n’était pas issue de sa caste. Après-tout, il suffisait à Daenyra d’exister dans un monde forger par les siens. Du bout de ses doigts, imperceptiblement, Alynera tente de la réconforter. C'était un sacrifice mais, au fond d'elle-même, elle savait le vide, incommensurable, que pouvait laisser la perte d'un proche. La disparition de Meleys était une tragédie. La défunte avait été élevée pour un rôle précis et tout ce qui avait été attendu de sa cadette c’est qu’elle ne lui fasse pas de l’ombre. C’était la même chose pour son cousin. Daegor, fils d'une troisième branche, septième sur la ligne de succession se retrouvait aujourd’hui l'héritier à l'âge de dix ans.

« Tu es mortelle, née avec les imperfections et les tares de ta condition. Nul ne te demandera d’égaler la perfection des Quatorze, si ce n’est ton hybris seul, cela t’es impossible. »



Que dire à cette enfant ? De toute évidence, ces mots n’étaient pas d’un grand réconfort, mais la perfection n’existait pas. De toutes les femmes de cette Cité, ils disaient qu'elle était la plus dotée pour s’approcher de la perfection divine. Meleys faite humaine. Pourtant, elle devait lutter chaque jour contre ses défauts.



« Aide-moi à servir au mieux ma famille Alynera tout en restant moi. Je veux que les choses changent et si je dois accepter d’épouser Jaehaegaron alors je ne peux plus cacher mon caractère… et ceux qui s’en prennent aux miens en payeront le prix. »


« Tu l’as déjà accepté. »



Elle était là, dans cette demeure illustre, lui demandant de l’aide comme on demande asile. Ce mariage aurait lieu. Elle ne pouvait rien faire pour l'en empêcher.



« Ce n’est pas de ta faute si ton caractère n’a pas été façonné pour être l’ainée des tiens. Tu apprendras, en laissant ta rage à tes pieds ce jour, qu’être la dernière femme a pouvoir perpétuer une lignée n’est pas un privilège. Les privilèges sont pour les cadets. Et, Daenyra, laisse-moi te dire que tu en as usé de beaucoup trop. »


Il était inutile de lui faire miroiter une vie d’oisiveté et de luxure. Il ne servait à rien de l’amadouer par de douces paroles. Elle allait devoir apprendre en quelques lunes ce que feue Meleys avait appris en vingt ans. Plus tard, elle devait sortir de cette Tour avec l’idée immolée de sa soit-disant liberté. Il n’y aurait pas d’anathème tant qu’elle suivait les règles. 


« Tu devras faire des choix, sans cesse, pour protéger les tiens. D’aucuns ne seront faciles, tous auront des conséquences. Et un jour, prochain, tu comprendras celui de ton père… Que tu le détestes encore, alors, t’appartiendras. »



Le plus délicatement possible, elle relâche ses mains. Alynera resterait à ses côtés, elle l’aiderait, la forgerait, mais Daenarys était désormais seule avec sa destinée. Elle ne pourrait plus la narguer en prétextant être amoureuse comme si cet étrange mot, cette étrange idée, pouvait user de tous les droits pour s’élever au-dessus des lois. 


« La lumière, comme le jour, est évanescente. Tu vivais dans la lumière tant que tu étais enfant. Désormais femme, tout ce que tu feras désormais, et cela n’aurait rien changé avec Aerys, sera pour ton époux, tes enfants et la société. Tu passes de l’autorité de ton père à celle de ton époux. Tu n’es pas fille du peuple : être amoureuse, fantasmer sur les joies du printanières, butiner le nectar masculin, n’a jamais été ta condition. Ta vie appartient aux autres, tes sentiments compris. »



Ses doigts s’entremêlent dans une de ses mèches argentée. Sa colère s’est dissipée. Aynera avait été élevée dans l’une des trois familles ayant dictées les valeurs de leur société. L’honneur, les valeurs, la conduite parfaite, les règles, étaient inscrits dans son sang. Plus que la fierté de ses parents, elle ferait de Daenerys celle de tout un peuple. Oui, elle rachèterait les fautes des siens, assassins et parvenus. Perchée dans sa tour d’ogive,  plus proche du ciel que l’or de la terre, Alynera s’en faisait la promesse.

« Ma chère enfant… »

Les mots restent en suspens. Ses sentiments pour Aerys devraient être contraints, cachés, enterrés à jamais. Nul ne devrait plus jamais soupçonner les trépignements de son coeur. Elle devrait paraître dévouée tout à son époux, à sa maisonnée et ses enfants.

« … voilà bien le seul effort que tu devras jamais offrir. »

Nul doute que Daenerys, pendant un temps, verrait cela comme un ultime sacrifice. Mais Alynera ne doutait pas que Jaenaherys lui ferait rapidement oublier les bras de son ancien fiancé. Quoique plus discret que son frère, les femmes le disait amant d’exception. La jeune Maerion découvrirait assez rapidement le plaisir des relations conjugales, leurs secrets forgeants une force insoupçonnée. Coquette, elle aimerait rapidement diriger une maison et recevoir la société la plus racée du monde. Et puis, un jour, des héritiers viendraient alourdir son ventre, assagir son caractère et dompter sa fougue pubère.



Alynera dépose un baiser à la naissance de ses cheveux comme on baise l’être aimé sur le lit funéraire, avant le dernier grand embrasement. Après la colère, la période de deuil avant la renaissance.



« Maintenant, nous devons changer cette mode que Naerys t’as fait goûter. Cette couleur fastueuse n’est pas appropriée pour une visite en journée. Tu ne veux jamais montrer à tous la supériorité de ton rang par des accoutrements trop… exotiques. Le peuple doit t’apercevoir avec des tissus et des couleurs produites en Valyria, tout est politique. Et cette couleur dit à nos marchands que tu leur fais concurrence en enrichissant leurs rivaux. Tu devras réserver les extravagances pour les festivités. Après le Rêve de Caraxès, je te ferai venir mes couturières afin d’altérer tes tenues puis nous irons choisir les couleurs de tes prochaines stolae ensemble. »



C’était ainsi, la vie était aussi futile. Les lourdes peines devaient être enterrées où elles n’étaient plus soupçonnables. Lorsqu’elle serait seule, entre les mains de ses servantes, Daenyra pourrait s’adonner à la nostalgie de sa vie perdue. Elle pourrait pleurer, crier et en vouloir aux Dieux mais personne n’en serait jamais rien. Même elle, sa confidente, oublierait ces égarements terribles. Silencieusement, elle observerait la future matrone avec un regard secret. Un pacte invisible, connivence féminine que les hommes ne connaissent pas. 


« Que dis-tu de tout cela ? »


Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem
Confession auprès d’une Dynaste Daenerys Maerion & Alynera Vaekaron

Tour Vaekaron & Année 1066, mois 9

Daenerys Maerion mettait son cœur à nu et ce n’était que comme cela qu’elle aurait le soutient de la Dynaste. La cadette des Maerion savait à quel point Alynera Vaekaron était différente d’elle. A chaque fois qu’elle l’avait observée, elle avait eu la désagréable mais subjugante sensation qu’elle n’arriverait jamais à être comme elle. Le sang des fondateurs n’étaient pas celui des autres maisons nobles de Valyria, qu’importe que celles-ci soient aussi vieille qu’elles, qu’importe que les Maerion ait domestiqué les dragons si peu de temps après les familles Dynastes. Mais elle devait au moins essayer d’atteindre les hauteurs que tutoyaient sa mentor. C’était pour cela qu’elle se trouvait presque à ses pieds, ses mains tremblantes dans les siennes. Elle déposait à terre toutes ses émotions comme on dépose une offrande pour la laisser derrière soi. Elle offrait au regard de la princesse de Valyria qui était sans concession. Alynera Vaekaron n’était pas sa chère mère et n’avait pas son affection sans limite. « Pourtant j’ai souvent eu la sensation que père et mère voudraient que je devienne ce que Meleys était. » souffla la jeune femme entre ses lèvres. Une larme ruissela le long de sa joue. Et étrangement, elle se demanda si ses frères avaient aussi cette sensation de ne jamais être assez à la hauteur du désir de leur paternel. Jusqu’à présent, elle avait bénéficié de la protection de sa mère et de sa sœur. On lui demandait d’être une jeune femme bien née, une hôtesse aimable et d’épouser son frère Aerys avec qui elle s’entendait à merveille. Mais désormais qu’elle devait se résoudre à épouser Jaehaegaron tout était différent. C’était aussi pour cela qu’elle finit par demander l’aide d’Alynera la Dynaste pour qu’elle la conseille au mieux sur comment servir sa famille. Les mots de la Vaekaron fit naitre sur le visage de la Maerion un air de stupéfaction tellement la vérité était poignante. Oui, elle ne se l’avouait peut-être pas mais Alynera avait raison. Si ses pas l’avait mené jusqu’ici c’était parce qu’elle avait courbé l’échine et s’était inclinée face à la volonté de son père. « Même si je l’ai accepté, jamais Jaehaegaron ne me regarda et me regardera comme il regardait ma sœur. Il n’a pas d’intérêt pour moi. » ajouta d’un ton empreint d’un léger désespoir la jeune dame-dragon.

Daenerys Maerion, après un silence secoua doucement la tête face aux nouvelles paroles de sa mentor. Oui elle n’avait pas été élevée pour être l’aînée des femmes de la maison. On n’avait pas dompté son caractère comme on l’avait sûrement fait pour sa sœur. Longtemps, sa mère n’avait jamais considéré ses colères comme un acte des plus répréhensible. Alors oui, elle devrait apprendre à se comporter comme une future maîtresse de maison. Elle devrait apprendre à être la matriarche de la maison Maerion et à la tenir comme la tenait Vhaenyra depuis des années. Mais si pour cela Alynera avait raison, il semblait à la jeune femme qu’elle n’avait pas compris tout le sens de ses propos. « Les choses doivent changer mais cela ne doit pas uniquement venir de moi. J’aimerai que ma famille change. Je ne supporte plus le silence qui s’installe en ma présence et les absences des miens. Je ne supporte plus ces rumeurs sur ma famille…. Elles ne sont pas dignes des Quatorze…. » siffla la Maeion. Dire que sa mère avait le doux surnom d’ « Envoyée de Tessarion » pour ses actions de mécène auprès des temples.  « Valyria ne doit pas craindre les Maerion mais les admirer. » ajouta Daenerys avec force et conviction. Et les nouvelles paroles de la princesse de Valyria fit s’étirer en un étrange sourire les lèvres de la Maerion. Faire des choix, elle avait longtemps aspirer à pouvoir en faire. Elle avait longtemps craint de devoir en faire et de s’opposer à son père mais si cette nouvelle position au sein de la maison Marion lui donnait au moins ce droit, voilà qui changeait un peu les choses. Alynera Vaekaron ne s’en rendait peut-être pas compte ou bien, plus comme Daenerys le supposait, savait pertinemment que toutes ces paroles ne resteraient pas lettre morte, mais elle encourageait la dernière-née des Maerion a se révéler telle qu’elle était véritablement. Celle qui noyait sa tristesse de voir les siens s’enfoncer dans des méthodes qu’elle ne cautionnait, dans les soirées mondaines de Valyria prendrait bientôt son envol, libérée de ses chaînes et du poids qu’elle s’entait sur ses épaules. D’autres naîtraient bientôt, mais acceptés et ils seraient bien moins douloureux.

Sans combattre, la dame-dragon laissa les mains réconfortantes de la Dynaste quitter les siennes. Plus sage qu’elle ne l’a jamais été, la Maerion écoute celle que sa mère a désignée depuis des années pour la guider sur le chemin qui la mènerait à être pleinement une femme du Sud. Elle l’écoute et son cœur saigne à chaque parole. Alors silencieusement, elle s’astreint à penser cette plaie béante qui mettrait des années probablement à guérir, si les Quatorze lui accordent cette grâce. La Maerion n'a jamais aimé dépendre de quelqu’un alors elle devra vraisemblablement avoir une discussion avec Jaehaegaron. Être son épouse ne signifiera pas ne rien avoir le droit de faire ou de dire, elle se le promettait. Calmée par le contacte des doigts de la Dynaste dans une de ses mèches, celle qui avait le destin d’une maison entière hocha doucement de la tête. « Ce sera un effort constant de ne rien laisser paraitre. Mais j’aurai ton soutien, n’est-ce pas ? » questionna la Maeerion en plongeant son regard dans celui de la Vaekaron. Un jour peut-être que l’effort deviendra naturel mais en attendant, elle souhaitait s’assurer que sa mentor lui tendrait une main secourable en cas de besoin.

« Je la trouvais jolie… »
souffla un peu penaude la Maerion face à al critique de la Vaekaron. Naerys était une amie et une âme douce et appréciable. Elle avait aidé la Maerion a mieux supporter les absences de ses siens durant la guerre. « Devrais-je m’éloigner des Arlaeron ? » demanda rapidement Daenerys Maerion qui ne pouvait oublier que les enfants de Lucerys avaient été des compagnons de jeux pendant bien longtemps. Elle se rappelait très bien de ses premiers échanges avec Voix d’Argent alors qu’elle trouvait que cette dernière se tenait bien trop proche d’Aerys. Elle la regardait alors bien souvent avec des prunelles assassines. Et puis était venue la discussion salvatrice et la découverte de la terrible méprise à son égard. Méprise, là encore elle le comprenait alors que la Vaekaron évoquait les marchands valyriens. « Je ne voulais pas leur faire ombrage et les contrarier, je te l’assure, Alynera. » lâcha la Maerion en baissant la tête comme une enfant prise en faute. Jamais elle n’aurait cru que le choix des couleurs et de ses vêtements revêtirait un caractère si important. Instinctivement, elle se mordit les lèvres se rendant compte bien trop tard à quel point son manque d’implication dans les leçons que s’était acharnée à lui prodiguer la descendante de Vaekar était lourde de conséquence. Elle commettait des erreurs qu’elle n’aurait jamais dû commettre.

« Après le Rêve de Caraxès, nous corrigerons mes erreurs. Tu pourras être digne de ton élèves, Alynera Vaekaron et mère ne t’auras pas sollicité en vain. » répondit la Maerion à la dernière question de son hôte. L’enfance était presque morte en quelques échanges. C’était comme si un voile brumeux s’était dissipé laissant entre apercevoir un autre avenir. Il était à bien des égards bien plus terrifiant que celui qu’elle s’imaginait, elle, la cadette des Maerion, celle que l’on voyait et que l’on oubliait rapidement.

Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
Confession auprès d’une Dynaste @Daenerys Maerion

Tour Vaekar, Année 1066, mois 9

Du haut de son patronage, Alynera trouvait particulièrement désagréable de devoir accompagner la Maerion dans sa désillusion et ne prenait aucun plaisir à être ce bourreau intransigeant, dur et inflexible. Il lui semblait que trop souvent déjà ses pairs l’observaient comme une femme ennuyante, drapée d’une fierté de marbre désuète. Etait-ce pourtant sa faute si les questions de Daenyra étaient sans appel ? À l’observer, la Vaekaron en oubliait  presque la subtilité cynique de sa propre jeunesse. 


« Je ne fais pas ça pour ta mère Daenerys. »



Je le fais pour toi, pour Valyria. Le sourcil épais, ses yeux s’étaient durcis d’un jaune reptilien. Fille de Vaekar, elle avait un devoir primordial envers ces bergers égarés. Car, bien au-delà de sa propre lignée, la fortune et la puissance du sang valyrien devaient être sauvegardées comme au premier jour. Et c’était pour ne pas déroger à cette règle sacro-sainte qu’elle acceptait avec magnanimité, du moins autant qu’elle le pouvait, de venir en aide à la Maerion.



« Quant aux Arlaeron, tu dois, au contraire, rester proche d’eux. »



S’éloigner d’eux, maintenant, aurait été la pire erreur qu’elle puisse commettre ! Alynera soupira, sans que cette lassitude ne soit particulièrement portée contre sa pupille. L’éducation des jeunes gens d’aujourd’hui n’était que débauche : il lui semblait trop évident que sa jeune protégée était inapte aux tâches qui l’attendaient. Le travail serait long et fastidieux.



« C’est une famille puissante. Ton frère-époux aura besoin de leur soutien… ou eux du vôtre. »



Elle prit bien soin de marquer ces quatre derniers mots d’une intonation différente. Ses griefs envers les Arlaeron étaient bien plus profonds qu’une simple jouxte féminine. Si Naerys était une ombre à sa propre popularité, certes, sa rivale était avant tout progéniture d’une des familles les plus avides de Valyria. Aucun dynaste ne pouvait oublier que c’est sous le cri de leur bannière parjure que les leurs étaient tombés, voilà de ça près de huit siècles. Par le passé leur ambition les avait portée jusqu’à narguer les Dieux, jusqu’où iraient-ils la prochaine fois ? Il était grand temps que les choses changent. Et qui était mieux placée que la jolie Maerion pour torpiller de l’intérieur les dessins de gloire de sa nemesis ? 


« Je dois bien avouer que je ne crois pas en l’amitié, les liens filiaux me semblent être les  seuls importants… mais puisque tu es amie avec Naerys, demeure-le. »



D’un mouvement maternel, la jeune veuve s’empara du bras de son élève. Ella jouta sur un air de connivence doucereuse :

« Cependant prends tes distances, ne soit plus sous son influence. Devient la personne qu’elle doit craindre le jour où elle le devra. Aujourd’hui, la bonne société te perçoit comme la petite marionnette de Naerys. Une jeune femme qui s’habille, s’apprête et emprunte les mêmes airs. Tout ceci te rend juvénile et peut-être touchante, certes, mais, ce faisant, tu donnes tout le pouvoir à la Arlaeron. Quand tu croire jouir de son influence, tu demeures en réalité dans l’ombre qu’elle te fait croire solaire. Inconsciemment, tu renvoies l’idée que les Maerion ne pourront jamais surpasser politiquement les Arlaeron. Tu dois renverser cette balance et créer ton propre statu quo. »



En quelques phrases, elle venait de prouver en quoi l’amitié était un principe réservé aux mortels : celle-ci était tout aussi évanescente que la vie. Et quoique les Valyriens vivaient au rythme des envies des Quatorze, du moins les quelques rares personne qui les honoraient encore, ils pouvaient bien obliger les autres à danser selon leur bon vouloir ! Parce que les autres la traitait avec une dévotion folle ou parce que son sang avait une arrogance non analogue chez les autres aristocrates, Alynera avait appris très tôt à donner ordre de ces danses cosmiques. Jamais personne ne prenait l’ascendant sur elle et tous dansait quand elle l’exigeait. Car, et qu’importe les aléas du temps, certaines choses ne devaient jamais changer : les Arlaeron étaient des opportunistes, les Maerion des assassins et les Vaekaron des demi-dieux. 



« Après-tout ne dites vous point que vous êtes les premiers, après nous, a avoir eu la magie du dragon en vos veines ? *Et dire qu’on vous a accordé ce privilège, cette initiation divine, alors que vous alliez nous planter un poignard dans le dos !* Vos origines ne remontent-elles pas jusqu’à avant la Fondation ? Devant tel lignage, que sont ces argentiers ? »



Alynera était restée douce, laissant le nectar de la vengeance se dissiper lentement chez sa pupille. Dès aujourd'hui Daenerys devrait cesser de porter préjudice à son père, à son époux, et à sa famille toute entière : les enfantillages de Naerys étaient terminés. Lucerys était un homme bien trop puissant, son rejeton le serait encore plus. Il était grand temps qu'ils perdent un peu de cette splendeur pavanée. Mais enfin là était une leçon plus avancée, une leçon pour plus tard...

« Bien sûr, je ne dis pas cela pour m’interposer entre ton amie et toi. Simplement il me peinerait que tu sois blessée par les manigances d'autrui... »



Ses doigts pressent le tour de son bras, dans un encouragement calculé, tandis qu’elle la dirige vers une cassette d’or. La majorité des bijoux des Vaekaron provenaient de leurs glorieux ancêtres. Avec les âges, ceux-ci avaient amassé un trésor digne de faire saliver une armada de dragons. Et cet or était bien la dernière illusion qu'ils pouvaient offrir sur leur richesse ! Evidemment, seuls quelques infimes pièces, des breloques majoritairement, étaient gardées dans cette chambre. De quelques doigts connaisseurs, elle s'empare délicatement d’une fibule d’or massif. Un cadeau de son frère lors de leur union. Un objet si exubérant que ces aristocrates avides en avaient parlé pendant des semaines, le temps que le tout Valyria imite l'œuvre dans de vulgaires copies. Le bijou représentait la tête d’un dragon à crêtes dont chaque écaille avait été martelée dans les antiques fossiles des créatures les plus célèbres de leur famille. Sous les écailles, pour donner du relief, comme si le dragon respirait réellement, des petites plaques de rubis avaient été posées. La fibule était si grande et si large que, portée, elle dépassait élégamment de l’épaule créant la naissance d’une aile. C’était un présent somptueux.



« Tu ne peux pas le savoir, mais moi non plus je n’étais pas promise mon frère. Une vie différente m’attendait. »



Un sourire rare, intime, passa sur le visage de la veuve. La fibule dans le creux de ses mains, il lui semblait pouvoir soupeser toute la folie de son défunt frère. La règle familiale ancrée dans les tréfonds de son être, elle ne dévoila pas plus de sa vie passée. Sans un mot, sans un regret, elle fixa d'un geste expert l’objet unique sur l’épaule droite de sa pupille. Il ne lui revenait plus de la porter. 
C'était plus d'une protection qu'Alynera lui offrait, un talisman de prestige. Et, désormais, tous seraient à qui ployait l'allégeance de la jeune femme.

« Je ne serai pas ton amie Daenerys, mais je te promets de toujours te venir en aide tant que tu te plies à mon enseignement. »



Ces mots n’étaient pas une fantaisie pour la faire rêver, mais une mise en garde. La Maerion ignorait encore pourquoi les roses étaient coupées si tôt dans leur floraison, alors qu’il était si difficile de les faire fleurir dans leur climat aride. Elle était une ingénue. Avoir était dans les bras de son frère, déflorée à maintes reprises, ne changeait rien à cette vérité. Sa destinée serait pleine d’embûches et les larmes viendraient lui brûler la peau, la grandeur n’était pas pour les faibles. Et, de toute évidence, Alynera usait de son charisme et de cette magie secrète qui entourait son existence pour s’assurer une alliée chez les Maerion. Dans quelques semaines, Alynera bouleverserait les moeurs de leur société. Oui, bientôt qu’elle ait été au Sénat comme chef de famille ne serait qu’un cauchemar, doux et suave, à côté de ce qu’elle s’apprêtait à faire… Et tant pis si les Maerion étaient considérés comme des parias aux yeux de ses pairs. Alynera, elle aussi, créait son propre statu quo.  

« Et si tu suis les règles, une place t’attend dans les étoiles, pour toujours. »


Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem
Confession auprès d’une Dynaste Daenerys Maerion & Alynera Vaekaron
Tour Vaekaron & Année 1066, mois 9

Daenerys Maerion resta sans voix face aux paroles de sa mentor. Si la Princesse de Valyria n’agissait pas pour sa mère, Vhaenyra Maerion, le faisait-elle pour elle-même ? Peut-être faisait-elle tout cela pour les Quatorze, pour Valyria pour le sang sacré des enfants des dieux et surtout par honneur et fierté. Dès l’enfance de sa dernière-née, la matriarche des Maerion avait fait appel à la dynaste pour qu’elle l’accompagne dans le monde. Depuis ce jour-là, Alynera Vaekaron s’était toujours montrée intransigeante et dure envers la jeune dame-dragon. Mais si la Maerion s’était éloignée d’elle au profit de Voix d’Argent, la jeune femme n’avait jamais oublié les cheveux presque argenté et le regard profond de la princesse. Daenerys Maerion avait toujours eu de l’admiration pour Alynera même si elle ne l’avait jamais dit, tout comme elle admirait aussi les actions de certaines femmes du Nord comme Elaena Tergaryon. Pourtant, elle savait très bien que son sang ne lui permettait pas de briller comme la fille d’Oros. Non, là n’était pas sa place et de toute façon elle ne prendrait jamais le risque de voir Alynera et sa mère s’étouffer face à un tel comportement.

Si les premières paroles de la dynastes avaient surpris la Maerion, les suivantes la laissèrent perplexe. Alynera lui conseillait tout à la fois de rester amie avec Naerys tout en s’en éloignant. C’était un comportement qu’elle n’arrivait pas encore à appréhender et qui demeurait pour l’heure assez flou. Mais ses yeux s’agrandir et elle sentit son sang s’éveiller lorsque la princesse lui rappela ce que les Maerion clamait depuis des années. « Oui, nous avons eu ce privilège de dompter les dragons juste après les fondateurs. C’est un cadeau que nous ont fait les Quatorze. » répondit avec fierté Daenerys Maerion. Oui leur sang avait été jugé assez puissant pour qu’Arrax et Aegarx les autorisent à monter ces créatures féroces. Un héritage dont ne pouvait se targuer les Arlaeron, c’était un fait. Aujourd’hui, ils se croyaient peut-être parmi les plus puissant de Valyria et il sous-estimait les Maerion mais cela devait changer, Alynera avait raison. Les maitre de Castel Maerion devait retrouver leur vrai rang au sein de la République et Daenerys Maerion était bien décidée à en être l’instigatrice. « Ils ne sont rien face à notre sang. » lâcha alors la dame-dragon dont la confiance était revigorée par les paroles de la dynaste. Elle était venue la voir pour avoir des conseils, Alynera avait fait bien plus que cela. Elle avait réveillé son sang, sa fierté, son orgueil.

Guidée par la poigne tout à la fois douce et forte de la princesse sur son bras, Daenerys Maerion marcha en direction d’une petite cassette d’or. Que voulait lui montrer la Vaekaron alors que leur échange semblait toucher à sa fin. Daenerys le savait, bientôt la princesse de Valyria la congédierait et elle ne pourrait le refuser. Elle lui avait pris déjà bien trop de son temps alors que la jeune veuve se préparait pour le Rêve de Caraxès. Ce fut d’un air incrédule que la dame-dragon regarda les doigts délicat de la descendante de Vaekar s’emparer d’un magnifique fibule d’or massif. D’un pas instinctif, Daenerys recula légèrement. Jamais telle splendeur n’était montrée à des yeux profanes. Puis les prunelles de la fille rebelle de Vhaenyra se posa sur le visage de la dynaste. Elle y vit alors l’expression d’un fin sourire, discret mais bien là. « Je l’ignorait, Alynera. Cela a du être difficile pour toi de faire le deuil de ta précédente vie. » répondit alors la Maerion en effleurant du bout des doigts la fibule que la Vaekaron venait de fixer avec dextérité sur son épaule droite. Puis le port de tête de la jeune femme se redressa, essayant de reproduire les gestes que sa mentor s’était acharnée à lui apprendre alors qu’elle était plus jeune. Désormais, la Maerion devait porter fièrement le cadeau inestimable que venait de lui faire la dynaste. Bien sûr, Daenerys ne la porterait pas tous les jours, mais elle se ferait un devoir de l’arborer lorsqu’elle serait amener à se rendre dans les soirées et événements importants de Valyria. Depuis de nombreuses années les Maerion et les Vaekaron étaient liés et il était venu le temps de le réaffirmer aux yeux de tous.

La jeune femme tressaillit légèrement alors qu’Alynera Vaekaron la mettait en garde. Parce qu’il s’agissait bien de cela, une mise en garde. Alynera ne serait pas son amie, mais l’avait-elle était ne serait-ce qu’une seule fois ? Daenerys en doutait. Alynera n’avait pas besoin d’amie et Daenerys devait apprendre à restreindre ses liens amicaux. Après tout, Alynera n’avait pas tort sur un point, seuls les liens familiaux demeuraient par-delà le temps alors que l’amitié pouvait changer au grès des événements. « Alynera, ta confiance m’honore et sache que les Maerion seront toujours aux côtés des Vaekaron. » fit la jeune Dame-Dragon en inclinant la tête. Puis elle se recula de quelques pas. « Je te remercie pour tes conseils, Alynera Vaekaron. Je te laisse finir de te préparer pour ton départ. » ajouta la dame. Puis elle se retira après que la princesse de Valyria l’ait autorisée à se quitter les lieux se retrouvant de nouveau seule avec ses servantes.

Contenu sponsorisé