La véritable question est ; est-ce qu'on a vraiment besoin des Arlaeron ? Famille illustre descendante du grand Arlon le Vert qui aida au soulèvement des autres familles et est à l'origine de la création du gouvernement d'aujourd'hui.

La gloire de la famille ne s'est pas arrêtée avec sa mort puisqu'elle resplendit encore chez ses descendants. Il y a Baedar Arlaeron "Dent d'Argent" qui vécut toute sa vie dans une richesse extravagante et de façon épicurienne profitant de la vie jusqu'à la fin de sa longue vie. L'"Esprit d'Argent" Vhaena Arlaeron qui était sa femme et qui continue de guider la famille dans la sagesse.

De cette union naquit l'intransigeant Lucerys Arlaeron "Oeil d'Argent" sénateur et chef de la famille qui s'est marié une première fois avec sa soeur surnommée "Main d'Argent" qui avant d'être assassinée eut le temps de lui donner deux enfants ; Laedor "Lames d'Argent" héritier parfait et Naerys "Voix d'Argent" qui sont aujourd'hui promis l'un à l'autre.

Lucerys se remaria avec Rhaelys qui lui donna quatre enfants ; l'enjouée Daerys "Joie d'Argent", le rusé Gaelor "Savoir d'Argent" et enfin des jumeaux Taena et Aemor.  

1056 Dans le palais d'Argent, les murs étaient couverts de mosaïques décrivant la guerre contre les Guis ou la vie de leur grand ancêtre ; Arlon le Vert. Quand elle avait été plus jeune, elle s'était imaginé des histoires légendaires sur ces batailles, elle avait toujours été prône à l'imagination. Elle se souvient avoir écrit ses premiers poèmes sur son père et son héroïsme. Elle se souvient avoir voulu dessiner sa mère dans autre chose qu'une mare de sang. Elle effleura du doigt les murs du couloir qui menait au bureau de son père. Ils étaient vierges, là où certains auraient vu en eux un vide dérangeant, Naerys voyait en eux l'opportunité d'y écrire un jour une histoire, l'art survivait aux hommes. L'art faisait les légendes. Elle se détourna des murs pour toquer aux lourdes portes de son père qui s'ouvrirent pratiquement tout de suite à son passage. Son père finit d'écrire une phrase avant de relever la tête et de croiser son regard. Dès qu'il la regardait, son regard s'adoucissait, un traitement de faveur puisqu'il était froid avec tous les autres sauf elle. Il désigna les couchettes aux tissus rouges délicats et elle s'assit sur l'une d'elles en face de lui. Au coin des bougies, il sembla l'observer avec attention avant de dire dans un souffle "Tu ressemble de plus en plus à ta mère." Elle aurait aimé avoir un souvenir clair de sa génitrice, mais peut-être était-ce mieux de vivre sa description à travers les yeux remplis d'affection de son père. Face à elle, sur la table, se trouvait un jeu de stratégie. Elle avait vu son père y jouer de nombreuse fois avec Laedor, elle les avait observés discrètement apprenant les règles au fil des parties. Elle observa un moment le jeu essayant de voir comment le résoudre et bougea une pièce puis une autre. Son père se pencha sur le plateau et lui lança un regard rempli de fierté avant de se redresser, il allait ouvrir la bouche quand elle le coupa en lui disant, les yeux toujours rivés sur le jeu "Je ferais honneur à notre famille, je sais quels sont mes devoirs." Elle fit basculer une autre pièce du bout des doigts, son père répliqua et pendant une heure, ils jouèrent en silence jusqu'à ce que la partie se finisse sur la victoire de son père mais très finement. Il releva la tête et leurs regards se croisèrent dans une complicité qui sembla figer le temps "Si tu es le général, mon frère le soldat alors je serais une arme silencieuse, une arme inattendue." Il hocha la tête satisfait. Dans la suite de l'entrevue, elle l'informa qu'elle avait appris qu'une fille de sénateur avait accouché en secret à la campagne et qu'il pourrait s'en servir pour faire pression. Il l'avait remercié et au bout d'une heure, ils s'étaient dit au revoir. En retournant dans ses appartements, elle toucha à nouveau les murs nus et chuchota dans l'obscurité "Est-ce qu'un jour, je me retrouverais ici ?" La question résonna dans les couloirs vides comme le refrain d'une mauvaise chanson.

1058 Sa servante était en train de coiffer ses cheveux en faisant de multiples tresses quand Rhaelys entra dans ses appartements sans se faire annoncer ou même toquer à la porte. La maitresse de maison lança un regard furieux à la servant qui s'empressa de partir au pas de course. En soupirant, Naerys continua le travail sur sa chevelure sans un regard pour la nouvelle venue, elle aimait voir sa belle-mère enrager. Celle-ci s'avança et se mit face au miroir pour être sûre que Naerys l'ait sur son champ de vision et prit la parole d'une colère sourde "Laedor devait se marier avec ma fille, qu'est-ce que tu as fait ?" Naerys éclata de rire, finit d'accrocher une dernière tresse et passa au maquillage, prenant le savant mélange de fruit rouges pour l'étaler sur ses lèvres sous le regard impatient de Rhaelys. En face de ses frères et soeurs, Naerys n'aimait pas faire d'esclandre après tout ils devaient tous être unis, mais elles étaient seules et l'aversion qu'elle ressentait envers cette femme aurait fait pâlir les dieux. Comment osait-elle se tenir aussi fière à la place qu'aurait eue sa mère ? Comment pouvait-elle se croire à la hauteur ? Elle réfréna ses paroles avant qu'elles ne franchissent ses lèvres et répondit "Une légende raconte qu'un homme en mer a rencontré de sublimes créatures qui rien qu'avec leurs chants pouvaient séduire un homme et lui faire faire ce qu'elles voulaient. En se rapprochant, il se rendit compte que les créatures mangeaient les pêcheurs qui s'approchaient d'elles." Naerys se leva et épousseta ses vêtements tout en remettant correctement les plis de sa toge "Prend garde Rhaelys où tu pourrais te faire manger." Répondit-elle en plissant les yeux à son encontre. Sa belle-mère lui jeta un regard furieux et fit demi-tour. Elle savait qu'elle ne tirerait rien de Naerys aujourd'hui. Elle attendit un moment puis son regard retourna à son reflet qui l'observait. Laedor, Laedor. À cette mention de lui dans ses pensées, ses lèvres s'étirèrent en un doux sourire. Il avait la carrure de ces statues de guerriers légendaires et dans son regard, on pouvait lire la grandeur qui l'attendait. Les dieux avaient été généreux avec son frère et futur mari. Son père lui avait fait part des intentions de Laedor la veille, elle lui avait alors demandé ce qu'il pensait de son fils aîné et jamais elle n'avait vu son regard briller avec autant de fierté. L'horloge tournait et bientôt, il partirait à la guerre et peut-être qu'elle ne le reverrait jamais. La pensée l'emplit de panique et elle se força à se calmer, Laedor reviendrait et il reviendrait en héros.

1062  Cher Laedor,

Tes lettes m'emplissent de réconfort mais aussi d'inquiétude à la fois. Comme j'aimerais te serrer dans mes bras, pouvoir de nouveau te voler un baiser dans les jardins du Palais d'Argent comme autrefois. Je t'écris, te lis et pendant un instant, je jure pouvoir te sentir à nouveau auprès de moi, le rappel est cruel quand je me retourne et que tu n'est pas là. Comme c'est étrange de manquer d'un bout de son âme et de son coeur, n'oublie pas d'en prendre soin jusqu'à ton retour. Je sais que lorsque tu reviendras, tu seras sain et sauf, auréolé de gloire pour notre famille, tu nous rendras fiers, j'en suis certaine. 

Savait-tu que notre plus jeune frère t'imite avec une épée en bois et chaque soir tente de délivrer sa soeur d'un monstre imaginaire en portant ton nom ? Je pensais te raconter mes journées qui sont comme d'habitude ; mondaines mais tes récits semblent beaucoup plus intéressants. Je sais que tu pense m'épargner en ne me racontant pas les détails sordides des batailles mais saches que tu ne m'ennuie pas du tout. J'ai toujours été fasciné par les arts de la guerre, un mauvais trait que j'hérite de notre père (j'aime aussi faire jalouser mes amies avec tes récits héroïques).

Quand tu reviendras, ment-moi en me disant que tu ne repartira plus. Je repense tendrement à nos derniers adieux, à la sensation de ta main dans mes cheveux, à celle de tes lèvres sur les miennes. Le temps est plus long sans toi, reviens moi.

Reviens moi,
Naelys, à tout jamais à toi.

1066 Les temps étaient troubles à Valyria. Quelque chose se tramait, elle pouvait le sentir et elle ne parlait pas seulement de son mariage. La nuit semblait se moquer d'elle, les étoiles riaient probablement en la voyant ainsi observer le jardin à travers la fenêtre. Laedor était revenu, la pluie avait été battante ce jour là et elle avait quand même tenu à l'accueillir à la descente de son cheval. Elle avait été si naive, si stupide, elle regrettait à présent de l'avoir fait. Au début, cela avait été comme dans un rêve ; il l'avait fait tournoyé dans les airs, l'avait serré fort et elle aurait pu jurer que dans ses bras, elle n'avait même pas eu froid une seule seconde. Ils s'étaient embrassés encore et encore puis il s'était figé et était partie sans une parole à son égard. Elle avait vécu son rejet comme une gifle. Elle l'avait regardé partir sous la pluie battante, elle serait sûrement resté un moment ainsi si l'une de ses esclaves ne l'avait pas raccompagné à l'intérieur effrayée qu'elle prenne froid. Elle n'avait pas versé une seule larme peut-être étais-ce parce qu'elle était trop en colère ou parce que le ciel pleurait déjà bien assez pour elle. Peut-être qu'il avait rencontré une autre femme, une femme plus belle, moins manipulatrice, une fille naive comme son autre soeur qu'il aurait dû épouser. Cette pensée lui donna des envies meurtrières. Elle lui avait donné une partie d'elle-même et voilà ce qu'il en faisait, il lui marchait dessus. Elle avait eu l'impression d'être parmis ces gens au Grand Effondrement, quand le sol s'était ouvert sous eux et qu'ils n'avaient rien pu faire, impuissants. Elle ravala ces pensées et concentra de nouveau son regard sur les robes qu'on lui proposait pour le fameux mariage avec son frère. Elle avait un goût amer à la bouche mais elle devait le faire, pour la famille et pour son père qui croyait vainement qu'ils se réconcilirait pendant le mariage. Les autres dames ne virent pas son désarroi, ne remarquèrent pas son trouble parce que Naerys était devenu une experte dans l'art de cacher ses véritables émotions ou intentions. Non, ce qu'elle voyait c'était une prochaine mariée épanouie qui regardait ses robes avec un air rêveur sur le visage. Peut-être que si elle s'y mettait un peu plus fort, elle croirait elle aussi à ses propres mensonges.

C'est bon, c'est fait. Te voici validéee. Bravo ! Ce petit picotement que tu ressens est celui du début d'une aventure où tu rencontreras des personnages et des créatures incroyables. Te sens-tu prête à nous rejoindre ? On espère que oui car le grand moment est arrivé !

Ton personnage Naerys Aerlaeron, va désormais rejoindre les Nobles de notre belle Valyria pour devenir l'une de ses membres les plus illustres, espérons-le !