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Le souvenir, c'est la présence invisible Ft. Helenys
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Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le souvenir, c'est la présence invisible
Mon cheval pour un regard !

Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

"Quelle couleur devrais je porter ?"

Seul le silence lui répondit. Droit et digne, Merroxas Catharys gardait un visage de marbre alors que son Légat s'agitait en tout sens dans la petite salle de réception de l'appartement qu'il avait acheté. Ses rentes d'argent lui permettaient de s'offrir un tel luxe, en particulier dans ce quartier de Valyria.

"Surtout, ne me réponds pas !" grommela Jacaerys en saisissant une belle ceinture rouge. Il l'observa longuement, faisant jouer le tissu entre ses doigts puis de soupirer et d'attraper celle de son uniforme. Passant la sangle autour de son ventre, il la serra fermement avant d’agripper son fourreau d'épée et une dague. Le Légat jeta un coup d'œil à Merroxas. Le soldat n'avait pas bougé d'un pouce, mais son officier le connaissait suffisamment pour voir sa bouche s'étirait sur son affreuse cicatrice, trahissant son amusement.

"Quelque chose à me dire, Exarque ?
- Non, Légat.
- En es-tu bien certain ?
- Oui, Légat.
- Alors parles par Arrax et Meleys ! On dirait une prétendante présentée à son fiancé pour la première.
- Si tu me permets, Légat, c'est toi qui te prépares de la sorte. Je ne t'ai pas vu aussi fébrile depuis le temps où nous allions conter fleurette aux dames du marché.


Jacaerys eut une moue pensive avant de soupirer et d'éclater de rire. L'Exarque de ses cavaliers frappait fort et juste, à l'image du sabreur de talent qu'il était. Finissant de nouer son épée andale à sa ceinture, le Seigneur-Dragon ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil au miroir de bronze poli posé sur une table. Avec sa tunique couleur ocre et ses chausses noires, il avait plus l'allure d'un notable Andale que celui d'un Valyrien. Seuls ses cheveux d'or et d'argent en fusion ainsi que ses yeux trahissaient ses origines. Même la barbe qu'il laissait pousser n'était pas en vogue dans les Possessions, bien que de nombreux militaires l'aient gardée, soit par esprit pratique ou pour cacher une cicatrice.

Attrapant une petite fiole en céramique, le Légat laissa couler quelques gouttes d'huile de santal sur son poignet pour le frotter contre sa nuque. Avisant ses tatouages, il hésita, grommela entre ses dents et se dirigea droit vers son coffre d'effets personnels. Il en sortit une paire de gants de monte, ceux-là mêmes qu'il utilisation pour chevaux Mysarix. Les glissant à sa ceinture, il nota mentalement de les enfiler avant de partir. Aussi fier soit-il de ces marques, il ne voulait pas les imposer dès leur première rencontre. Se redressant, il s'observa pour l'énième fois dans le miroir, se déclara intérieurement satisfait et fit signe à son aide de camp de le suivre.

rappelle-moi, Légat, qui est ta belle du soir ?

Un frisson remonta l'échine de Jacaerys qui préféra ne pas répondre. Ils se trouvaient alors dans la cour où il lui louait une modeste étable pour son destrier, le fidèle Joggo, ainsi que ceux de plusieurs de ses officiers et amis. Avec un soupir, le Légat jeta lestement sa jambe par-dessus le cheval et attrapa ses rênes. Bien qu'il lui coûta de l'accepter, il devait bien s'avouer que Merroxas avait raison. Ce n'était pas proprement une rencontre amoureuse qui l'attendait - ni même amicale pour ce qu'il en savait ! Pourtant son cœur s'emballait en pensant à qui il rencontrait.

Helenys, la belle Andale pour qui il avait eu autrefois une amourette. Belle, douce, passionnée de chevaux, elle avait tout pour faire tourner en rond le jeune Valyrien en visite en Andalos qu'il était. Une partie de sa passion pour la culture Andale venait de cette amourette, quelque peu absurde étant donné qu'elle allait dans un seul sens et que jamais Jacaerys n'avait dévoilé ses sentiments à la nièce du roi. Malgré tout, ce souvenir était tenace alors qu'il chevauchait vers le bosquet où ils avaient rendez-vous. C'était un lieu coquet, où de nombreux membres de la belle société se retrouvaient avant la tombée de la nuit.

Voilà près d'un mois que Jacaerys était de retour à Valyria et avait appris l'arrivée d'Helenys comme ambassadrice de son royaume. Sur un coup de tête, il l'avait invité à se retrouver, sans être sûr qu'elle se souvienne de lui. La réponse, positive, semblait aller dans ce sens aussi ce fut nerveux - malgré la présence de son Exarque - qu'il arriva au lieu de rendez-vous. Se rappelant dès lors de l'existence de son frère d'armes, le Légat jeta un regard par-dessus son épaule et secoua la tête.

"Je rencontre l'ambassadrice des Andals, je n'ai pas besoin d'un garde du corps Merroxas..."

Le concerné haussa les épaules avant d'enfoncer son casque à panache et s'éloigner au petit trot. Alors que Jacaerys mettait pied à terre, il put clairement entendre son ami se venger d'un petit commentaire :

"Bonne chance avec ta pouliche, Légat."

Le concerné serra et desserra les poings, les yeux fermés avant de soupirer. Heureusement, il était en avance et seule la miséricorde des Quatorze épargna Helenys de telles âneries...

***

Lorsque l'ambassadrice se montra, le Légat était prêt, gants enfilés et aussi nerveux qu'un poulain. Sentant la nervosité de son maître, Joggo s'ébroua distraitement, permettant à Jacaerys de se détendre, apaisé par la présence sa monture. Ce fut un grand sourire aux lèvres qu'il accueillit l'Andale.

"Helenys ! Quel plaisir de te revoir ! Je ne pensais pas te reconnaître après tant d'années et pourtant tu es aussi jeune et ravissante qu'alors." Menant son cheval par la bride, il se rapprocha de son invitée : "Voici Joggo, mon fidèle destrier et un pur-sang dothraki ! Taillé pour la course et les raids... Je me suis dis que tu aimerai le rencontrer, en souvenir de notre passé commun sur vos champs de course." Observant du coin de l'oeil l'Andale, il ne put s'empêcher : "Je crois me rappeler que tu te faisais appeler Arryn à l'époque... J'en déduis que tu as épousé un fils Grafton ?"


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le souvenir c’est la présence invisibleHelenys Grafton & Jacaerys Velaryon

Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

Helenys Grafton, ambassadrice d’Andalos en Valyria était en pleine rédaction de courriers à l’attention de son frère lorsqu’un jeune garçon frappa à la porte de son petit cabinet privé. Le serviteur salua à la mode andale l’ambassadrice et ancienne princesse du royaume avant de lui tendre un rouleau de parchemin. « Je te remercie. » fit la maitresse des lieux à l’égard de son serviteur. Helenys avait mis du temps mais désormais, le tutoiement était presque devenu une habitude lorsqu’elle s’adressait à un valyrien. L’ambassadrice d’Andalos avait vite compris qu’ici le vouvoiement, marque de respect et de déférence dans son royaume ne l’était nullement dans cette République. Curieuse, la Grafton s’empara de la missive et pris le temps de s’asseoir avant de la lire. Le serviteur n’attendit pas un signe de la part de sa maîtresse pour se retirer et retourner vaquer à ses occupations premières. Les pupilles de l’ancienne Arryn parcoururent les lignes écrites avec une certaine fébrilité et un petit sourire étira les commissures de ses lèvres. Malgré toutes les années passées, Helenys Grafton n’aurait pu oublier ce style si particulier et cette calligraphie qu’elle aimait tant voir. L’écriture était belle et la dame était connue pour aimer tout type de raffinement.

Jacaerys Velaryon, l’Ambassadrice d’Andalos le connaissait bien ou du moins l’avait bine connu. A l’époque, elle n’était encore que fiancée à celui qui allait lui donner cinq enfants. Les fiançailles avec Jon Grafton avait été officialisée le lendemain du départ du Velaryon mais déjà dans les haute sphère de l’aristocratie Andale, le nom des deux fiancés étaient connus depuis plusieurs mois déjà. Mais cela n’avait que peu d’importance. Helenys gardait un très bon souvenir de ses échanges avec le Velaryon. Elle le trouvait fort agréable à voir et à partager des discussions sur des sujets communs. Alors évidemment, en lisant la demande de l’homme, Helenys n’hésita pas longtemps avant de décider de le retrouver dans le petit bosquet du quartier des Ambassadeurs. Prise par l’excitation de revoir un visage connu, la princesse ne pris pas le temps de rédiger une petite missive qu’elle aurait pu envoyer à Jacaerys Velaryon pour l’assurer de sa venue. Quant à sa tenue, l’Andale avait du mal à se décider. La pauvre servante qui se tenait à ses côtés pour l’aider à se vêtir attendait patiemment que sa maîtresse jette enfin son dévolu sur quelques tissus dans lesquels elle pourrait se draper.

« Mère, vous sortez ? » Helenys Grafton sursauta avant de se retrouver nez à nez avec sa fille benjamine qui l’observait prendre pour ensuite reposer les différentes tenues qu’on lui proposait. « Je sors effectivement ma fille. Mais pour cette fois je vous demande de rester ici avec votre septa. Les rues de Valyria ne sont plus assez sûres pour que vous sortiez sans ma permission et sans escorte. » répondit la mère avec un petit sourire triste. Helenys savait que sa fille aimait sortir et se rendre au port notamment pour y trouver de magnifiques tissus qu’elle confiait ensuite à des couturières. Elle-même se rendrait à ce rendez-vous accompagnée d’une petite garde. Pour ne pas inquiéter Jacaerys, ses hommes se tiendraient à une certaine distance tout en étant assez proche pour veiller sur elle. Après de longues minutes d’hésitations, Helenys Grafton se décida finalement à porter une petite stola qui mêlait subtilement les traditions Andales et Valyriennes. Une servante coiffa ses cheveux en les attachants au niveau de sa nuque avant que sa maîtresse ne se regarde une dernière fois dans le grand miroir en pied qui se trouvait dans sa chambre.

Prête, Helenys Grafton quitta sa chambre et finalement sa demeure du quartier des Ambassadeur pour monter dans une petite chaise à porteur. Le lieu du rendez-vous ne se trouvait pas très loin de sa résidence, quant à sa petite garde, elle marcha d’un bon pas à ses côtés. Une fois arrivée sur place, la dame quitta sa chaise et ses hommes, des valyriens et des Andales qui l’avaient accompagnée lors de sa venue se postèrent à une distance raisonnable. Helenys Grafton regarda droit devant elle et lorsqu’elle vit le Velaryon, une petite sourire vint illuminer son visage de porcelaine. Un petit rire vint accompagner les premières paroles du Valyrien à son égard alors qu’elle marchait à sa rencontre. Elle ne s’arrêta qu’à hauteur de son cheval. Il faut dire que l’homme avait fortement contribué à réduire la distance qi les séparait. « Tu sais toujours aussi bien parler aux femmes, mon cher Jacaerys. » commença par répondre l’ambassadrice tout en flattant l’encolure du cheval. « Je ne pensais pas non plus te retrouver ici. Il faut dire que lors de notre dernière rencontre, je ne pouvais imaginer que je quitterai un jour Andaols et encore moins que je me rendrai à Valyria. » reprit celle dont le sang royal coulait dans ses veines. « C’est une très belle monture que tu as. J’aimerai la voir un jour en action, je te dirais alors si elle aurait été digne de nos élevages. Mais je gage que son sang doit être prometteur. Les dothrakis ont toujours su avoir des chevaux de qualité. » ajouta Helenys Grafton tout sourire. La jeune femme avait toujours aimé les chevaux, les voir s’ébrouer après une course éreintante, les observer se mouvoir en troupeau était une chose fort intéressante.

« C’est exacte, à l’époque je n’étais encore que fiancée et je portais encore le nom de la maison royale d’Andalos. Pas un fils Grafton mais l’héritier, Jacaerys. Le sang de l’unique princesse Arryn ne pouvait se donner à un autre qu’un premier fils, qu’importe la famille. Là est notre devoir en tant que femme. » répondit la cousine du roi Dareth III. « Le temps a passé depuis mon mariage… » lâcha la princesse avec une pointe de nostalgie dans la voix. Jacaerys n’avait pas la moindre idée de tout ce qui s’était passé depuis leur dernier échange à Andalos et cela rendait leur nouvelle rencontre rafraichissante. L’homme ne s’adressait pas elle comme on s’adresse à une ambassadrice mais plus comme on pouvait le faire avec une connaissance, voire une amie que l’on n’avait pas vu depuis des années. Un tel comportement fit légèrement rougir les joues de la Grafton qui ne chercha pas à le cacher. Après tout, Jacaerys n’était pas n’importe quel valyrien et au cœur de se bosquet, seuls les Sept et les Quatorze seraient les témoins muets de leur entrevue.

« Que dirais-tu de marcher un peu ? »

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le souvenir, c'est la présence invisible
Mon cheval pour un regard !

Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

Tandis qu'il observait Helenys, Jacaerys notait le passage des ans sur son visage. Ils n'étaient guère plus que des adolescents lorsqu'ils se côtoyaient tant d'années auparavant dans les mottes castrales Andales. Le Velaryon ne pouvait pas se targuer d'être un proche de la cousine même du roi, bien qu'il ne puisse se rappeler si celui-ci portait déjà la couronne. La politique de l'époque ne l'intéressait que peu, et encore aujourd'hui il peinait à s'intégrer à celle de sa propre contrée d'origine. Seule la force des évènements l'impliquait peu à peu au conflit latent entre les différentes factions. Rencontrer quelqu'un plus ou moins neutre dans ces affaires était une bouffée d'air rafraîchissante.

Ainsi Helenys exposait une figure plus austère et âgée que dans le passé. Le passage des ans marquait déjà sa peau et Jacaerys pouvait observer à loisir les marques autour de sa bouche et ses yeux. Autant de traces d'une vie intense et peu reposante. Elle ne présentait aucunement la peau tannée et usée de la paysanne aux mains déformées par l'arthrose, mais plutôt la belle sagesse de la mère de famille. Si les goûts du Légat avaient évolué avec l'âge - il n'était pas de ces hommes attirés par la jeunesse vierge de gamines de quinze ans - Helenys avait su rester à son goût. Malgré ses vêtements à la mode andale, il ne pouvait s'empêcher son esprit de s'égarer sur les formes pleines de grâces et arrondies par l'âge et la maternité qu'ils cachaient. Avalant difficilement sa salive, Jacaerys croisa le regard désapprobateur de son cheval et détourna le sien.

"J’escompte ne pas t’outrager en te parlant ainsi Helenys, telles sont les manières de mon peuple. S'il te plaît, je peux essayer de me souvenir des mœurs de ton pays."
Jacaerys n'espérait pas offenser son amie en le séduisant inutilement. Il abandonnait cela à la jeunesse aux hormones en ébullition. I devait pourtant bien s'avouer que le charmant sourire d'Helenys ne le laissait pas indifférent.

"Il est vrai que cette rencontre est sous la lumière des Sept."

Peu croyant, exhibant au contraire un froid contraste avec son frère touché des Dieux, Jacaerys pouvait bien s'afficher sous les couleurs des divinités Andales. Leur principe monothéiste sous la forme d'un éclat fragmenté l'avait toujours fasciné et, bien qu'il ne soit pas théologien, le Légat connaissait leur doctrine. Jagahenon, son fraternel de prêtre, avançait les mêmes arguments lors de ses prêches concernant Arrax.

"J'ai appris bien des choses aux côtés des sauvages Dothrakis. Leur savoir des chevaux rendraient fous de rage les maquignons les plus talentueux de ton peuple."
Jacaerys ne doutait pas que certains des secrets appris aux côtés de ses alliés, même informels, étaient connus des chevaliers Andals. Leur puissance rivalisait avec celle de la cavalerie lourde ghiscari, dont le Légat ne maîtrisait que trop bien les talents. Repoussant loin dans son esprit le grondement sourd des sabots frappant les plaines du Lhazar, il se concentra sur les paroles d'Helenys. Ainsi qu'il l'avait deviné, elle avait épousé le premier né des Grafton. Jacaerys ne se souvenait qu'à grande peine du jeune homme, un Andal somme toute bien intégré à sa culture. Pourtant, une question le turlupinait.

"Je ne peux que m'interroger sur la raison de ta présence cependant..." laissa t'il échapper en détournant légèrement le regard. La nostalgie dans la voix d'Helenys le remplissait d'une joie sauvage, et d'une pointe coupable. "Ton cousin étant mort, j'imagine qu'il est de ton devoir d'ambassadrice d'enquêter à son sujet... Or ton mari aurait dû être à tes côtés. Aussi, l'Etranger l'a rappelé auprès du Père..."

Ce n'était que de simples paroles, les élucubrations d'un homme de guerre depuis longtemps rompu à la mort et devenu insensible à sa mention. Il l'espérait qu'Helenys le comprendrait également. Bien que son égocentrisme impudent lui susurre le contraire, Jacaerys ne voulait donner à croire qu'il prenne avantage de la disparition d'un rival imaginaire. Il n'empêchait que le rouge qui montait aux joues de l'Andale lui allait à merveille... Le Légat toussota légèrement et acquiesça avant de mener Joggo jusqu'à un arbre et d'y nouer ses rênes. Avec une dernière flatterie sur la croupe de son destrier, il se détourna.

"Voilà une bonne idée que de marcher. Entre les chevauchées de nos dragons, celles de nos chevaux et les chaises à porteurs, je ne saurai dire si mon peuple sait encore le faire ! Je t'aurai bien proposé une course sur son dos, mais je ne crois pas que la bienséance accepterait tolérer une telle chevauchée."

Alors qu'ils s'avançaient sous le couvert des arbres, Jacaerys se tourna légèrement vers Helenys, les lèvres pincées.

"J'espère que mes mots de tout à l'heure n'ont pas été rudes. Je ne veux pas m'intéresser à tes affaires politiques si tu ne le souhaites pas. Je ne voulais pas me montrer grossier en mentionnant Hugo ou feu ton époux..."

Le Légat posa une main désolée sur l'avant-bras de son amie et lui sourit timidement, attendant sa réponse.


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le souvenir c’est la présence invisibleHelenys Grafton & Jacaerys Velaryon

Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

La princesse était heureuse d’avoir retrouver cet ami de longue date. Elle ne l’avait plus revu depuis ces années d’adolescence. A cette époque, la Dame était encore princesse et son cousin n’était pas encore devenu roi d’Andalos. Elle était une jeune fiancée au premier né des Grafton. La famille Grafton avait été choisi pour leur lien avec les Arryn, leur loyauté et leur richesse. On ne donnait pas la seule fille de la famille Arryn à n’importe qui. La famille de l’époux devait être assez noble et ancienne pour accueillir le sang royal qui coulait dans les veines de la princesse. Un choix qui avait été payant et désormais, les Arryn pouvaient se féliciter d’avoir pris la bonne décision. Mais de ces jeunes années, Helenys Grafton se souvenait aussi de ce jour délicieux où elle avait rencontré Jacaerys Velaryon et de ceux qui s’en étaient suivis. Elle se rappelait aisément de sa verbe et surtout de sa façon de parler aux femmes avec tant de délicatesse. Elle rougit simplement un peu face aux compliments de l’homme et elle ne fit aucun détour quand elle lui rappela ses talents d’orateurs face aux dames.

La réaction de Jacaerys fit sourire la noble ambassadrice. A dire vrai, elle trouvait cela tout à fait charmant. « Il y a bien longtemps que je ne m’offusque plus pour de telles manière, Jacaerys, sois rassuré sur ce point. Je connais les mœurs valyriennes désormais et je ne suis pas ici en mon domaine. C’est à moi de m’adapter et non aux autres. » assura la princesse qui avait ici le rôle d’ambassadrice. Depuis son arrivée à Valyria, Helenys Grafton avait tout fait pour s’adapter à cette terre et aux mœurs de ses hôtes. Bien sûr, certaines mœurs déplaisaient à celle qui priait ardemment les Sept, comme notamment ces relations incestueuses entre frère et sœur. Mais elle n’avait pas son mot à dire. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était préserver son âme et celle de sa benjamine qui l’avait accompagnée. Ce n’était d’ailleurs pas pour rien qu’elle avait demandé l’autorisation au Grand Septon d’emmener avec elles leur septa. Sa présence rassurait l’homme de foi et permettait à la mère d’assurer une continuité dans l’éducation de sa fille. Les Sept en étaient témoins, Lady Grafton faisait tout pour que sa fille ne perde pas sa foi en l’Etoile à Sept branche et qu’elle ne tombe pas dans l’idolâtrie de ces quatorze dieux. Helenys n’avait rien contre ces Dieux mais là n’était pas sa religion et tous savaient en Andalos et de nombreux valyriens le savaient désormais, notamment la Grande Prêtresse de Vermax, Helenys était une mécène des plus généreuses. Un contraste saisissant face à la personne de Jacaerys Valeryon qui était plutôt connu pour son manque d’entrain à rendre hommage aux dieux. Alors l’entendre louer les Sept surpris un peu l’ambassadrice. « Tu parles comme les Andales, Jacaerys. Cela me ravie mais je ne suis pas certaine que cela enchante les autres valyriens. Mais après tout s’il l’ignore.. » Un petit rire s’éleva entre la Dame et son ami de ses jeunes années. Helenys aimait cette rencontre imprévue qu’ils avaient organisés à la demande du valyrien. Cela lui rappelait ses années passées au palais d’Andalos en compagnie de ses frères et de ses cousins.

La conversation entre la princesse et le valyrien divergea quelque peu et bientôt ils en vinrent à discuter des chevaux, animal adoré par lady Grafton. La Dame de la famille Grafton avait toujours appréciés les chevaux et ne manquait aucun des entrainements de ce que possédaient sa famille puis celle de son époux. « Je n’en doute pas un seul instant. Les Dothrakis est un peuple à part. Il parait qu’ils ne font qu’un avec leurs chevaux tout comme on dit que vos seigneurs et dames-dragons ne font qu’un avec ces animaux cracheurs de feu. Mais je dois dire que je préfère rester proche de la terre plutôt que de m’élever dans le ciel. La chute si elle advient serait bien plus douloureuse. » pour ne pas dire mortelle à coup sûr. Les siens disaient que certains Valyriens étaient morts ainsi, en chutant de leur dragon en plein vol. Si les chutes de cheval pouvaient être mortelles, cela ne se produisait pas à chaque fois, fort heureusement.

Malgré la douceur de leur échange, les traits de la noble dame se refermèrent légèrement lorsque la conversation commença à tourner autour de son époux. Le sujet était délicat et la dame le savait, elle pouvait se montrer encore sensible malgré les années qui avaient passées. Pourtant, elle ne pouvait nier la perspicacité de son ami. Jacaerys Valeryon avait su voir la réalité des événements et Helenys n’eut d’autre choix que de confirmer les hypothèse du voyageur. « Ton esprit a vu juste. Après la mort de mon cousin, mon roi aimerait en savoir plus sur les circonstances de sa mort et ma présence en Valyria y est liée, effectivement. Mais comme tu le dis, en temps normal, mon mari aurait été ambassadeur et j’aurai été ici en tant qu’épouse. Mais l’Étranger la rappelé il y a de cela déjà presque 7 ans et mes frères ne peuvent endosser un tel rôle. Leurs obligations les tiennent en Andalos. » Helenys ne disait pas tout, évidemment. Elle ne pouvait dire, même à lui, les réelles raisons qui avaient poussé son cousin Dareth III à la choisir elle plutôt qu’un homme. Mais elle ne doutait pas que le valyrien comprendrait par lui-même qu’il ne valait mieux pas trop en demander à la princesse andale. Parfois l’ignorance était la gardienne d’une vie plus longue et plus sereine.

Après un petit silence, la Dame avait finalement osé proposer une balade en sa compagnie et elle fut plus que ravie de voir le valyrien mener sa monture vers un arbre pour l’attacher. Ainsi Jacaerys acceptait la proposition et alla même jusqu’à oser une petite remarque sur la bienséance. Oh chevaucher aux côtés de son ami ou même partager la monture de ce dernier ne l’effrayait pas. Helenys était au-dessus de tout cela depuis longtemps. Et si la nature noble de son sang lui intimait de rester dans le carcan de la bienséance et des bonnes mœurs, son veuvage et son éloignement de la cour andale lui offrait une liberté retrouvée. « Oh Jacaerys, tu devrais me connaître assez pour savoir que je peux faire, lorsque cela en vaut la peine, quelques entorses à la bienséance. » rigola la dame qui bien des années avant n’hésitait pas à fausser compagnie à ses hôtes sou couvert de s’occuper de ses enfants pour échapper à des conversations bien ennuyeuses ou pour profiter de longues chevauchées en compagnie d’autres dames andales ou de proches de sa famille. Bien sûr, cela lui valait quelques remontrance lorsqu’elle était enfant et adolescente et quelques haussement de voix lorsqu’elle était devenue épouse et mère. Une larme ruissela le long de ses joues alors qu’elle se rappelait de ces scènes avec son défunt époux. Malgré le temps qui passait, l’absence la rendait parfois toujours aussi triste. Elle ne pouvait se l’expliquer. Certains jours la Dame se remémorait ces souvenirs et un fin sourire se dessinait sur ses lèvres témoin s’il en fallait que sa vie conjugale avait été heureuse et qu’elle avait eut cette chance. Et d’autres jours, les larmes lui montaient aux yeux.

La Dame eut un léger sursaut face au contact de la main de Jacaerys sur son avant-bras. Il y avait bien longtemps qu’un homme ne l’avait touchée de la sorte, avec autant d’affection et de tendresse. Doucement, Helenys secoua la tête de gauche à droite. « Ne t'inquiète pas, mon cher Jacaerys. La politique est affaire de tous, mais tu comprendras aisément que mon rôle d’ambassadrice m’oblige à garder parfois le silence. Quant à mon époux… » la dame marqua un silence, essuyant ses joues d’un revers de main. « Sa mort n’était pas accidentelle mais justice a été faite désormais. Pour ce qu’il est de mon cousin Hugor. Les tiens ont fait justice, eux aussi. J’étais proche de lui enfant mais je l’étais encore plus de mon roi et avec le temps, nous nous étions éloignés. » Et cela était un euphémisme. Helenys Grafton n’avait jamais pardonné à Hugor d’avoir laisser ce duel se tenir, entrainant la mort de son époux. A ses yeux, les Sept avaient rendu leur divine justice. Certes tardivement mais elle avait été rendue.

« Mais dis-moi, qu’es-tu devenu depuis tout ce temps ? Les Quatorze ont-ils été généreux envers toi ? Que fais-tu au cœur de la capitale de Valyria ? » demanda la princesse andale et ambassadrice de son royaume en Valyria. Jusqu’ici, ils avaient plus parlé d’elle et la Grafton et curieuse d’en apprendre plus sur la vie de son ami.

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

Là où les hommes se délectaient de la pureté argentée des dames valyriennes, Jacaerys trouvait goût à admirer l'exotisme des boucles châtains d'Helenys. Là où certains aimaient les visages angéliques des sangs les plus préservés, le Légat s'extasiait devant la finesse des traits de l'Andale. Le délicat rouge de ses joues se mêlait à la perfection à l'étincelle de vie dans ses yeux. Jacaerys aimait la froide et rude beauté des valyrienne, mais il situait sa passion dans l'exotisme des autres pays. Même le teint olivâtre et les yeux en amande des ghiscari pouvaient exciter ses sens et, presque, lui faire passer ses envies d'éradiquer cette race infâme.

Il inclina respectueusement la tête alors qu'Helenys déclarait son intention de s'adapter aux mœurs valyriennes. La pudeur des Andals était légendaire parmi les peuples aux moeurs plus tolérantes. Voir une femme noble de ce peuple désirait se faire aux valeurs de son pays d'adoption était des plus honorables. Avec un léger sourire, Jacaerys essaya de s'imaginer l'expression d'horreur peinte sur le visage d'Helenys lors de sa première orgie. Il paierait cher pour voir cela si ce n'était pas encore arrivé. La Mère entendrait sûrement de longues prières et litanies, or les Dieux savaient que Jacaerys aurait préféré la faire soupirer des louanges à Meleys. Parlant des Dieux, le Légat ne put s'empêcher de ricaner, secouant ses boucles blondes dans un geste de dénégation.

"La foi est bien plus libre ici qu'en pays Andal. Mon frère est lui-même le Grand-Prêtre d'Arrax, notre premier Dieu." expliqua-t-il, essayant de dissimuler à peine perdue l'amertume dans sa voix. "Pourtant, je ne me considère pas comme un bigot, ni un dévot. J'aimerais avoir l'aveuglement de ces fous parfois.."

Sans grande surprise, Helenys se trouva loquace lorsque vint le sujet des chevaux. C'était une passion qu'ils partageaient déjà autrefois, et Jacaerys ne put s'empêcher de sourire à nouveau. Une femme tenant un tel sujet à cœur ne pouvait que trouver écho au sien. La discussion déborda naturellement sur les dragons et les relations des seigneurs-dragons avec les fils d'Arrax. L'espace d'un instant, Jacaerys souhaita développer l'amour fraternel qui le nouait à Mysarix, mais il se ravisa. Le dragon était déjà jaloux d'un cheval, il ne voulait pas imaginer le sort réservé à une Andale de sang inapte.

Le cœur de Jacaerys se serra à la mention de la mort de l'époux d'Helenys. Son amie méritait une vie épanouie aux côtés d'un homme aimant et, à la vue de son visage fermé, elle l'avait eu. Personne ne devrait endurer la terrible perte des êtres aimés. D'Alynera à Helenys, il semblait parfois à Jacaerys n'être entouré que du sombre linceul du deuil. La chance de ne jamais l'avoir subi ne le rendait que plus amer. Pourquoi lui quand tant d'autres méritaient plus ? Malgré tout, sept ans étaient une longue période. Une vieille prière andale revint à la mémoire du Légat qui la murmura en langue andale entre ses lèvres pincées:

"Par Sept fois, les Sept ont honoré l'être perdu. Les Sept Paradis l'accueille désormais et par Sept fois, sa mémoire a été révérée. Puisses les Sept chaînes tomber et te libérer de ce deuil. "

La main de Jacaerys vint écraser sous le tissu de son gant les larmes ruisselant sur les joues d'Helenys. Cela chagrinait le Légat de voir son amie faire part de sa peine ainsi. Les Andales étaient volontiers plus réservés, en particulier chez les femmes. Entendre que la mort du dit époux n'avait ni honorable, ni juste attrista Jacaerys qui recula sa main. Peu importait que cela eût lieu tant d'années auparavant, il espérait que le coupable brûlait dans les sept enfers et le royaume de Balerion tout à la fois. Malgré son pieux voeu, la conversation se détourna et revint à lui. Le Légat fut pris de court. Il n'aimait guère parler de lui ou de la guerre, il ne voulait pas s'attirer une fausse adoration ou une pitié mal placée. Se frottant les mains et les jointures, il se décida à se lancer. Helenys avait fait preuve d'honnêteté à son égard, Jacaerys en devait tout autant.

"Tu te rappelles certainement que je suis le dernier fils de ma famille. J'ai dû prendre la place de mon frère, le prêtre. J'ai rejoint l'armée de Mhysa Faer, tournée vers l'océan." Il sourit avec nostalgie à l'évocation des heures années d'innocence avant la guerre. "Je n'ai pas plus chevauché de chevaux que d'épouse durant cette période, je ne faisais qu'un avec mon épée et mon dragon. Aujourd'hui encore, à moins d'ajouter Joggo à l'équation. Puis la guerre est venue..."

À demi-mots, Jacaerys expliqua son rôle en tant qu'officier en charge des Premiers, cette ligne de front de la Veme Armée. Rompus aussi bien aux assauts maritimes qu'aux premières minutes du combat, ils avaient frappé fort à Tolos. Il avait failli y perdre son dragon et décider de laisser Mysarix derrière lui. Évoquant la douleur d'être séparé de l'être le plus cher à ses yeux, Jacaerys en vint au siège de Bhorash et serra les mâchoires, les épaules tombantes.

"Je suis monté douze fois à l’offensive contre ces murs infernaux. La Mort nous y attendait et l'Étranger a cueilli tant de mes hommes..." Serrant ses poings, Jacaerys pouvait sentir la brûlure des cicatrices courant sur ses mains et des flammes qui y brillaient de leur encre noire. Retirant ses mitaines, il fit claquer ses mâchoires. Helenys avait droit de voir cet hommage. Elle comprendrait. "Seize survivants. Nous étions seize survivants, sur des centaines et des centaines. Les Premiers n'étaient plus. Et on m'a arraché à mes hommes."

Un sanglot le secoua alors qu'il expliquait avoir rejoint les dothraki.

J'ai vécu six mois parmi ces sauvages. Du moins les considérai je comme tel. Malgré tout une certaine noblesse rude et primaire transparaît derrière leurs mœurs douteuses. Je me suis attaché à leur amour des chevaux, leurs techniques de guerre et leur capacité d’adaptation autant que je haïssais leur violence crasse lors des raids. C’était sans compter sur les Ghiscaris.

La voix de Jacaerys se brisa et ce fut à travers un voile de larmes qui commencèrent à s'écouler sur ses joues qu'il regarda Helenys.

Je me couvre de ridicule, je suis désolé Helenys.

Avec un frisson, il tourna le dos à la belle Andale et écrasa les larmes avec la hargne honteuse de l'homme brisé. Puis il reprit, d'une voix plus douce, demandant à Helenys de se rapprocher et tendre l'oreille.

Nous avons été écrasés... Presque éradiqués. Je n'ai dû ma survie qu'à la chance et mon talent. Il m'a fallu de nombreuses semaines pour rejoindre les forces valyriennes. J'ai servi les cohortes cavalières de l'arrière à Meereen en éliminant les colonnes ghiscaris de pillards. Mon Légat y a trouvé la mort, et moi la consécration.

Levant la tête vers le ciel, Jacaerys ferma les yeux et inspira profondément.

Et me voilà devant toi, Jacaerys, Légat de la Veme armée. Je... Je suis à Valyria simplement pour suivre les évènements. Et peut-être y prendre part quand le temps viendra...



Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

Étrangement, la conversation entre le valyrien et la Andale dériva jusqu’aux portes des temples des Quatorze et des septuaire de la Foi des Sept. Helenys ne savait comment Jacaerys allait réagirais elle fut agréablement surprise par sa réponse quoi qu’un peu étonnée. Elle savait l’homme enclin à louer les dieux mais elle n se doutait guère que le Valeryon s’en était autant éloigné. Mais après tout, les Valyriens étaient bien différents des andals sur ce point. « J’ai pu le constater. En Andalos, le Grand Septon ne tolèrerait aucun de vos temple des quatorze flamme. » commença par réagir la princesse des Andales alors que Jacaerys lui confirmait la grande tolérance des Valyriens vis-à-vis des autres religions qui s’établissaient au sein de la République. Pourtant, si elle avait vu que la Grande Prêtresse de Vermax accueillait avec joie les étrangers et même ceux pratiquant une autre religion, l’Ambassadrice des Andals avait aussi eu vent de la façon de penser du Grand Prêtre d’Arrax. Alors quelle ne fut pas sa surprise d’apprendre qu’il ne s’agissait de nul autre que du frère de Jacaerys. A dire vrai, elle aurait pu le savoir, évidemment vu que les deux hommes portaient le même patronyme. Pourtant elle n’avait pas fait le rapprochement jusqu’à cet instant où Jacaerys lui avouait qu’il était le frère de l’homme de foi.  « Je vois. Je dois dire que je l’ignorais. Je n’ai fréquenté que peu de fois son temple de la première flamme. » concéda la noble femme dont le visage s’était légèrement fermé alors que son interlocuteur qualifiait les croyants les plus fervents de fous. « Ils ne sont pas fous, Jacaerys. Leur Foi peut leur faire faire des choses extraordinaires. » reprit la Brune qui y croyait avec fermeté. Parce que oui, la belle andale pensait vraiment que la Foi des Sept et la croyance des Valyriens  les poussaient à agir avec bravoure et obstination. Elle l’avait pris à défaut de l’avoir vu. Parce que les andals avaient suivi de près le conflit entre Valyria et l’Empire de Ghis et on disait que les Grands Prêtres avaient mobilisé leur temple pour soutenir la guerre. A n’en pas douter le Grand Septon en aurait fait autant, du moins Helenys Grafton le pensait et l’espérait avec force et rage.

Leur conversation quitta ensuite les bords des temples pour rejoindre le domaine de l’Étranger et de Balerion. A l’évocation de la mort de son époux, Helenys laissa parler ses sentiments sans rien cacher. La pudeur dont pouvait faire preuve les femmes andale et qu’elle avait appris à avoir au sein de la cour de son oncle puis de son cousin vola en éclat face au valyrien. Jacaerys n’était pas n’importe qui et même si elle était étrangère dans ce pays, elle avait l’impression de se trouver face à vieille ami. C’était d’ailleurs sûrement ce qu’il était, un vieil ami qui ne la jugerait pas. Alors entendre la voix de cet homme réciter une vieille prière andale, louange et respect des morts suscita beaucoup d’émotions dans le corps et le cœur de la veuve. « Je te remercie Jacaerys. Tes paroles me touchent. Je ne savais pas que tu avais appris cette belle prière. » fit l’Ambassadrice d’une voix chevrotante. Un frisson parcouru son corps alors que l’homme venait sécher ses larmes. Alors qu’elle aurait dû s’éloigner, s’écarter du valyrien par pudeur, par bienséance aussi, Helenys Grafton ne fit rien. Elle resta sur place et même rougit de nouveau face à ce geste d’une tendresse extrême.

Sentant un trop pleins d’émotions envahir son cœur, la dame préféra changer de sujet et questionna alors Jacaerys sur ce qu’il était devenu depuis leur dernière rencontre. Si sa question n’était pas innocente et si la dame voulait en savoir plus sur cet homme qu’elle portait dans son cœur, elle ne s’attendait pas aux confessions qu’il lui fit. Helenys garda le silence de longues minutes laissant le Valeryon tout lui livrer mais plus les mots traversaient l’espace qui les séparaient et plus la dame pouvait ressentir la grande tristesse qui envahissait son interlocuteur. La retenue obligeait l’ambassadrice et cousine du roi Dareth II a maintenir une distance qui lui était de plus en plus insupportable alors qu’elle voyait son ami se débattre avec ses vieux souvenirs. Helenys apprenait au fur et à mesure le cauchemar qu’il avait vécu. Cœur brisé, tout autant que le sien même si les circonstances étaient différentes. Elle le savait, perdre des compagnons était tout aussi difficile. Et le cœur de la noble manqua un battement en voyant le sanglot prendre le pas sur le corps du soldat. Que les Sept les préservent de vivre une telle chose, pria en silence la princesse qui ne supporterait probablement pas de voir partir au front ses fils et ses frères avec le risque immense que l’Etranger ne les emporte alors qu’elle avait déjà dû se séparer de son tendre et aimé époux.

Avec hésitation, Helenys Grafton s’approcha de l’homme dont de nombreuse larmes coulaient le long de ses joues. Il lui souffla et lui expliqua comment il avait rejoint les troupe valyrienne à Meeren et pourquoi il était devenu Légat de la Vème armée de Valyria. La Dame ne prononça pas un mot alors que Jacaerys levait finalement les yeux au ciel pour lui dire qu’il était au cœur de la capitale pour suivre les derniers événements et peut-être même y participer. Ce fut à ce moment-là que le cœur de la princesse parla et instinctivement, les bras de la jeune femme vinrent enserrer un Jacaerys complètement perdu. L’instinct maternelle de la dame s’exprimait sans fard et elle ne s’en cachait pas. « Il n’y a aucun ridicule à laisser s’exprimer ses émotions Jacerys. Je ne sais que nous ne sommes pas en privé mais peu importe. Tu as traversé tellement d’épreuves difficiles. » fit la Grafton d’une voix douce et réconfortante. Passant un main dans les cheveux du valyrien, Helenys Grafton poursuivit. « Je prierai pour les camarades que tu as perdus pendant toutes ces années de guerre. » Et la cousine de Dareth II le ferait. Elle n’était pas de celle à dire des choses et à ne pas s’y tenir. Puis s’écartant légèrement du légat, elle planta son regard dans celui plus améthyste du valyrien. « Si tu prends par à tous ces événements, fais attention à toi. Le peuple de Valyria est agité et si je peux les comprendre, je n’aime guère les mouvements de foule, cela est dangereux. Mais plus que tout, je sais que tu n’aies pas croyant mais ne va pas à l’encontre de la volonté des Quatroze. Si tu ne les crains pas, moi je crains leurs mécontentements et il me serait fort désagréable d’apprendre qu’il t’es arrivé malheur. » souffla la Grafton avec émotion dont les mains n’avaient pas encore quitté les épaule du Légat. Son souffle était court et cela témoignait de l’affection encore bien présente pour le Valyrien. « Et que feras-tu si les événements prennent un autre tournant ? Valyria est au bord du gouffre et certains veulent déjà repartir en guerre… » ajouta tristement celle qui représentait son cousin à Valyria et qui n’était pas sans savoir que ce dernier penchait bien plus pour Ghis que pour cette République qui lui avait arraché un frère.


Jacaerys Velaryon
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Alors que les larmes creusaient un sillon sur les joues de Jacaerys, il ne s'était pas attendu à sentir se rapproche Helenys. L’éthique Andale n'encourageait guère les contacts physiques, au contraire des Valyrien. Là où les caresses, les poignées de main et les embrassades étaient courantes, la force morale et silencieuse répondait. Tout à sa peine et son indécision devant les périls de sa Patrie et de la place qu'il voulait faire sienne, il ne la sentit pas venir. Un frisson le saisit l'espace d'un instant et ses muscles se contractèrent lorsque les bras de la belle Andale se refermèrent autour de lui. Hormis la lutte et quelques égards purement sexuels, Jacaerys ne connaissait guère le contact physique tendre et maternel qu'elle lui offrait. Son esprit sut repousser au plus profond ce réflexe viscéral de se détourner et au contraire une douce chaleur l'envahir. Elle venait de l'arrière de son crâne et se diffusait à tout son être. La froideur monotonie de sa vie s'oubliait.

Son visage s'enfouit dans le cou d'Helenys presque instinctivement. Il se nourrit de l'odeur suave et poudrée de sa peau et de son parfum tandis que ses mains se refermaient dans le creux de ses seins pour l'attirer à lui. Son souffle se rallongea, plus calme, presque endormi alors qu'il frémissait au contact des longs doigts de son amie sur son crâne. Ce fut à son tour de se laisser s'égarer dans les épaisses boucles châtains. Il s'émerveilla un instant de leur douceur, si éloignée du contact rêche du crin de cheval ou celui froid de la garde son épée. Alors que sa main gauche caresser la nuque d'Helenys, sa dextre se pressa contre son dos pour la rapprocher un peu plus de lui. Un profond soupir de bien être s'échappa de ses lèvres et il se détendit réellement depuis bien des mois.

Merci Helenys. Pour ton réconfort malgré les apparences.

Alors qu'elle se séparait de lui, aux grands regrets de Jacaerys, Helenys indiqua vouloir prier pour ses camarades. Essuyant ses larmes, le Légat hocha la tête. Peu lui importait le panthéon, savoir qu'une amie pleurait leur mort le touchait plus qu'il ne le pouvait le dire. Aussi garda-t-il le silence. Si les mains de l'ambassadrice s'égaraient sur ses épaules, celles de Jacaerys trônaient fièrement autour de ses hanches, encore étroites en dépit de l'enfantement. Il s'étonnait qu'une femme si frêle puisse lui apporter tant malgré les années d'absence.

Pas si. Quand. Je vais prendre part à ces évènements, Helenys. Il est dans notre nature d'intriguer, de tisser notre toile pour mieux s'approcher. J'espère que cela se fera dans la paix et le respect de chacun. Malgré tout, Jacaerys doutait que cela serait le cas. Il escomptait que son armée lui apporterait autant d’influence et de poids qu'une épée de Damoclès pour pousser les acteurs de la politique à reconsidérer leurs actions. Je peux comprendre ta peine, mais je dois d'être honnête avec toi. J'espère tirer un grand pouvoir et prestige des prochains évènements. La République dans l'ombre de laquelle j'ai été élevé est fragmentée. Je me dois de saisir cette chance...

Délaissant les hanches de la belle andale, Jacaerys vint cueillir son visage entre ses mains et la regarda droit dans les yeux.

Je ne désire pas la guerre. Je m'y opposerai quoi qu'il en soit, Helenys. Mais je dois être certain que les acteurs de ce monde sauront comprendre que Valyria n'est pas la marionnette des hommes appelant à voir le sang couler. Il suffira d'une provocation de ton peuple, de Sarnor et surtout de Ghis pour que les brasiers de nos temples redoublent d'intensité et que nos hommes marchent de nouveau sous les trompettes de Vhagar...

Observant Helenys, Jacaerys eut un petit rire nerveux et laissa son pouce caresser la joue de son amie.

Je n'aurai pas cru te revoir un jour Helenys. Pourtant, les Sept comme les Quatorze savent que mon coeur d'adolescent battait pour toi. Malgré tout, te voilà aussi belle qu'alors. Bien plus sage en tout cas.



Helenys Grafton
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Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

La bienséance et la pudeur des andales auraient du empêcher l’ambassadrice Andale et princesse Arryn de se rapprocher de la sorte d’un homme de son âge. Si on l’acceptait lorsqu’il s’agissait d’enfant ou d’homme d’âge bien plus mûr, Jacaerys était de ceux qui aurait pu être un nouvel époux de la jolie veuve. Mais la brune ne pesait pas à cela lorsqu’elle avait passer ses bras autour du valyrien pour apaiser sa peine. Elle ne dessera son emprise que lorsque Jacaerys la remercia de son soutien. « C’est ce que font les amis, Jacaerys, tu ne crois pas ? Les amis se réconfortent et se soutiennent. » fit avec un petit sourire l’Ambassadrice d’Andalos à Valyria.

Machinalement l’ambassadrice d’andalos secoua la tête pour accueillir les paroles de son ami. Visiblement la dame n’avait pas souligné la bonne question. L’homme semblait déterminer à prendre part à tous ces événements et cela effrayait un peu la brune. « J’espérai, sûrement en vainement que tu ne participes pas à tout cela. Ne pourrais-je te faire changer d’avis ? » questionna alors la dame en encrant son regard dans celui du valyrien. S’il s’était agi d’un autre, il y aurait déjà bien longtemps que ces mains seraient venues retirer celles de l’homme qui la tenaient par les hanches. « Je ne sais si intriguer est dans notre nature ou si nous jouons la partie qu’ont décidé pour nous les Sept et les Quatorze. »  souffla la dame de la famille Grafton. Oh oui, elle le pensait de plus en plus. Les hommes n’étaient que le jouer des dieux qu’ils louaient et malgré tout, Helenys Grafton espérait bien pouvoir aussi provoquer un peu le destin. Elle avait d’ailleurs avancé son propre jeu en devenant la nouvelle ambassadrice des Andales. C’était du jamais vu à la cour de son roi et les Andales étaient loin d’être aussi progressistes que les valyriens du nord de la république ou que les enfants de la Rhoyne. Pourtant, elle voyait en sa position un espoir, l’espoir de trouver une issue plus favorable et moins sombre aux événements qui se précipitaient les uns après les autres. Mais pour cela, elle ne pouvait agir seule, elle le savait très et bien et au-delà de l’aide des hommes, elle avait besoin du soutien des Sept et de ces hommes et de ces femmes qui officiaient dans les temples valyriens. Sa piété l’avait poussé à franchir les portes des temples des Quatorze. Elle avait fait la rencontre de la Grande Prêtresse de Vermax et elle devait bien avoué que la dame l’impressionnait un peu. Quant à la nouvelle et toute jeune dame des Arlaeron, Helenys ne savait que penser de son dernier échange. La discussion avait été fort aimable et elle l’avait apprécié, si elle mettait de côté l’information capitale qu’elle avait obtenue. Le fait que les Arlaeron aient participé à la chute de la Triarchie l’effrayait d’autant plus que c’était leur allié qui tenait aujourd’hui la faction Rouge entre leurs mains. La dame se perdait dans ses pensées et ses réflexion lorsqu’elle fut ramenée à la réalité. A dire vrai il n’y avait eu que quelques minutes qui s’étaient écoulée entre les nouvelles paroles de Jacaerys Velaryon et le petit sourire contrit qui se figea sur les lèvres de la née Arryn. Les hommes étaient au fond tous les-même. Ils rêvaient de gloire là où les femmes, même ambitieuse se souciaient bien d’avantage de leur famille et de leur descendance. « Saisi donc ta chance Jacaerys mais ne pêche pas par excès d’orgueil. A quoi sert la gloire si tu ne peux en profiter. » répondit simplement l’Ambassadrice. « D’autant que tu me parles de toi mais pas de femme. Alors vis simplement assez longtemps pour qu’une descendance puisse jouir de ta nouvelle gloire si cela t’es si cher. » ajouta la Grafton.

La femme et mère de famille laissa les mains du valyrien quitter ses hanches pour encadrer son visage. Les yeux de Jacaerys vinrent accrocher ceux de son amies de ses jeunes années et la Grafton eut beaucoup de peine à soutenir son regard. Non pas qu’elle ne le désirait pas mais voilà qu’elle se trouvait soudainement un peu gênée. Un court instant, elle se surprit à considérer le noble valyrien à peine plus jeune qu’elle comme un homme qui pourrait se tenir à ses côtés comme l’avait fait pendant des années son défunt époux. Fébrile face à cette idée qui la submergeait sans prévenir, elle posa ses mains tremblantes sur celles de Jacaerys. Elle aurait pu les retirer à ce moment-là mais l’homme prit de nouveau la parole et la dame écouta silencieusement. Jacaerys ne voulait pas la guerre, voilà un point qui les rapprochait tous les deux. Et si cet aveu rassurait la dame, ce qui suivit n’eut pour effet que de refermer son visage laissant apparaitre des traits durcit par le devoir de protection et de gouvernance. Malgré les derniers mots de son ami qu’un petit rire neveu accompagna, le regard de la dame ne changea pas. Cessant de trembler, ses mains vinrent retirer de son visage les mains de Jacaerys pour reprendre un peu de distance. « Je ne désire pas la guerre Jacaerys. Je ne veux pas que mes fils partent combattre des dragons qui ne leur laisseront aucune chance de s’en sortir vivant. Mais je ne fais pas la politique de mon royaume. Et je ne pensais pas te rappeler que le casus belli entre Valyria et Andalos, il viendrait bien d’avantage de la République. » commença par rétorquer l’Ambassadrice d’Andalos. « Je connais mon cousin et lorsque j’ai quitté le palais il n’avait pas encore oublié les circonstances de la mort de son frère. La tête de votre mage n’a pas suffi à apaiser sa tristesse et sa colère. » reprit la femme qui sur ce point là ne partageais pas les pensées de son royal cousin.

Embarrassée, Helenys Grafton passa une main dans ses cheveux. Inconsciemment, elle avait toujours mis un voile pudique sur ce qu’elle pouvait lire des sentiments du jeune Jacaerys Velaryon à l’époque. « En d’autres circonstances, si je n’avais pas été princesse et fiancée, en d’autres lieux, peut-être que nous aurions pris le même chemin main dans la main, Jacaerys… Les Sept savent au combien j’avais peur de rester à tes côtés et de voir mon esprit faiblir. » fit la dame dont le rouge enflammait les joues. « Je ne suis tout simplement plus la jeune femme que j’étais. Élever mes enfants y est sûrement pour beaucoup. » ajouta l’ambassadrice avec un éclat de fierté dans le regard. Et puis, hésitante, elle brisa le court silence qui s’était installée. « N’as-tu jamais songé à fonder ta famille, Jacaerys Velaryon ? »

Jacaerys Velaryon
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Jacaerys ne s'était pas attendu à ce que sa rencontre dévoile à quel point une folie de jeunesse pouvait à jamais entacher le coeur. Tous connaissaient une histoire, de celles qui enflamment les esprits et forgent le caractère. Qu'elle soit imaginaire, pure ou au contraire gravée du drame, cette aventure aux raisons connues seules de Meleys existait bel et bien. Le Légat n'aurait jamais cru que cette passion éthérée puise être partagée par Helenys. Elle lui montrait pourtant tenir à lui. S'il pouvait ressentir l'amour maternel, cet instinct propre à la matrice même de la vie, il voulait y voir également un attachement plus charnel et émotionnellement imbriqué au sien. Être appelé un ami lui réchauffer le corps, reléguant presque son désir d'en avoir plus au second plan.

Évidemment, Helenys n'avait pas encore en soulignant la vanité de vouloir l'éloigner des complots et des évènements récents que traversait Valyria. Sa soif de pouvoir et reconnaissance se mêlait à son sens du devoir. Se laisserait-il corrompre ou non par l'orgueil et la démesure propre aux politiciens ? Seul l'avenir le dirait, mais il voulait croire avoir la force mentale de laisser l'influence qu'il acquérait partir quand le temps viendrait. Jacaerys n'était pas de ces généraux fats et imbus de lui-même. Sa soif d'amour et reconnaissance était ses guides. Il était plus homme à retourner à la charrette - ou plutôt à son dragon - et à attendre qu'on vienne lui proposer à nouveau le pouvoir que de se battre pour le garder. Là où certains se nommaient César, il se voulait Lucius.

Aux yeux de Jacaerys, il n'y avait rien de divin dans son choix de vie. Il n'était que le fruit d'une longue évolution culturelle. Celle des opportunités, des évènements et d'une certaine audace qui avait été créée par la révolution des Verts voilà si longtemps. L'esprit torturé, poussé par des valeurs vertueuses et désuètes et tiraillé par l'appel égoïste de l'imperium personnel. Les Temples avaient délaissé leurs ouailles il y a bien longtemps et ces dernières s'étaient tournées vers d'autres dieux, factices aux yeux de son frère, vitaux pour les autres. La foi valyrienne ne trouvait guère grâce, si ce n'est celle de sa culture, aux yeux de Jacaerys. La rigueur puritaine des Sept l'attirait bien plus malgré son désenchantement spirituel. Même l'invocation du Père et du Guerrier ne pouvait cependant le détourner de son assomption humaniste de ses choix.

Je...

Jacaerys ne sut que répondre. La question familiale. Son tabou personnel, l'oubli d'une vie et qu'il considérait comme un devoir plus qu'un droit. D'aucuns pouvaient jurer qu'il méritait l'amour d'une femme. Le Légat prendrait fierté et joie à l'éducation martiale de son fils, au bon mariage de sa fille et qui sait de voir son puîné maîtriser les arcanes de la magie. Pourtant, il ne pouvait s'imaginer ainsi. Il n'était pas prêt à être père. Peut-être celle qui pourrait porter ses enfants ne s'était pas encore présentée à lui. Auquel cas, Jacaerys tomberait à ses pieds. En attendant, il se lierait par devoir et pour faire le jeu des puissants. L'influence matrimoniale surpassait celle de la richesse. Y penser le laissait confus alors que ses mains se réchauffaient au contact des joues d'Helenys.

Alors qu'elle évoquait à son tour ses fils et son désir de paix, il ne partait qu'à la conquête de ses lèvres. Leur courbure délicate dépassait les plus grandes oeuvres de Valyria, la profondeur de son souffle était aussi enivrant que la chaleur subtile des écailles de Mysarix et leur douceur celle de la soie de Yi-ti. La brûlure moite du baiser éveillait une ardeur autrement plus violente dans son bas-ventre et ses doigts se crispaient de plaisir. Il ne fallut qu'un instant pour faire voler le voile, se presser plus impatiemment contre Helenys et... Jacaerys se se racla la gorge et détourna le regard, rougissant légèrement. Les pensées qui le prenaient n'étaient pas dignes de ce moment. Les mots de l'ambassadrice parlaient pour eux même. La regardant à nouveau droit dans les yeux, Jacaerys frôla du bout de son pouce ses lèvres.

Je ne me sens pas prêt pour fonder une famille, Helenys. Peut être est-ce le prix à payer d'un cinquième fils. Rougissant encore plus violemment, il hésita : Je crois que l'Aïeule et Meleys ont tracé un chemin pour nous. Peut être que nous ne serons jamais époux à la face du monde... Mais accepterais-tu un baiser pour sceller une union aux yeux de ma déesse ?


Helenys Grafton
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Ambassadrice

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Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

La dame de la famille Grafton s’était montrée peut-être un peu trop curieuse. Helenys devait reconnaitre que ses dernières questions avaient comme jeter un froid sur leur charmante discussion. Elle n’avait jamais voulu mettre mal à l’aise son ami de longue date mais cette fois elle avait commis un impair. Comme pour s’excuser face au début de réponse que lui offrait le valyrien l’ambassadrice des Andales avait légèrement baisser les yeux. Toujours aussi proche l’un de l’autre, la dame ne savait si elle devait poursuivre son nouvelle entreprise d’instaurer une distance ou si elle devait rester ainsi et attendre de voir ce que cela allait donner. Dire qu’elle était gênée était désormais un euphémisme. Helenys ne pouvait certes pas nier qu’elle ressentait une certaine attirance pour le valyrien mais sa foi et son éducation ne lui permettait pas de poursuivre plus avant. Elle était une noble dame de la cour Andale et plus que cela, elle était princesse d’un royaume où la bienséance avait une place prédominante. Si jeune fille et maintenant adulte, elle s’affranchissait bien volontiers de tout cela, elle ne pouvait pour autant pas faire exactement ce qu’elle voulait. Elle devait penser à ses enfants et notamment à sa fille qu’elle avait emmené avec elle. Helenys, comme toutes les mères était un modèle pour la jeune Cathlyn. Elle ne pouvait alors aller à l’encontre de tout ce qu’elle lui inculquait, à l’encontre de tout ce que pouvait lui dire sa Septa au risque de perdre sa fille. Et pourtant, l’ambassadrice savait mieux que personne qu’il y avait la théorie et la pratique. Si dans les faits son mariage avait été heureux, si elle était tombée sur un époux de son âge, doux et aimant, elle savait très bien que là avait été un peu le hasard. Evidemment, la Grafton choisissait avec soin les prétendants et prétendantes de ses enfants, mais tout mariage arrangé n’était pas source de bonheur. Il fallait parfois apprendre à composer et à défaut de s’aimer au moins se respecter.

Autant de chose, de savoir et de coutumes à respecter qui venaient s’additionner à la religion des Sept et à son rigorisme qui n’avait jamais dérangé la jeune femme jusque-là. Elle était même plutôt dévote, la Grafton, passant un nombre certain au cœur des Septuaires et allant même jusqu’à conseiller son royal cousin lorsqu’il était question d’échange avec le Grand Septon. Seulement voilà, elle n’aurait jamais cru revoir Jacaerys Velaryon, valyrien et bel homme. Son monde et ses certitudes commençaient à voler en éclats alors qu’elle n’arrivait plus à arracher son regard des yeux améthystes de l’homme. Un léger frisson à peine perceptible l’envahi alors que son puce frôlait ses lèvres. La jouvencelle était prête à s’emparer d’elle alors que les mains de la Mère l’enveloppait dans le voile de la retenue. Le rouge qui montait aux joues du légat de la Ve armée le rendait encore plus charmant qu’il ne pouvait l’être déjà. Un petit sourire illumina le visage de la princesse et puis finalement un petit rire amusé par la situation franchit la barrière de sa bouche. « Tu le seras un jour, Jacaerys, n’ait crainte. Quant à être le cinquième de sa fratrie n’a jamais condamné un homme à ne pas devenir père. Un jour tu trouveras celle qui balayera d’un regard, d’un mot d’un geste tout tes doutes. » répondit la Dame des Grafton d’un ton bien trop maternel à son propre goût. Alors, comme pour faire oublier ce timbre de voix, elle se rapprocha de l’homme jusqu’à sentir son souffle sur son visage. « Je ne sais si l’Aïeul et Meleys ont tracé un même chemin pour nos âmes, Jacaerys. Je ne sais si la Jouvencelle me guidera à nouveau vers toi, si le Guerrier nous séparera à jamais… Je ne peux rien prédire…Mais sache que si je te l’accorde je ne peux t’offrir plus pour le moment. » souffla alors l’ambassadrice des Andales aux creux de l’oreille du Vayrien. Puis, cruelle, elle se dégagea de son étreinte et fit quelques pas dans le bosquet qui les couvraient du regard des autres.

« Me suivras-tu Jacaerys Valeryon, Légat de la Vème armée ou bien préféras-tu la compagnie de ton cheval ? » lança sur un ton mutin et un brin provocateur la mère de quatre enfants. Helenys Grafton souriait d’une bonheur retrouver. Là, dans ce bosquet, elle ne se souciait plus de rien. Elle ne pensait pas à son rôle d’ambassadrice, elle ne pensait pas non plus à ses projets pour sa fille adorée. Tout en se retournant, elle lui tendit une main qu’il était libre de saisir ou non. S’il le faisait, elle pourrait lui confier d’autres secrets, d’autres projets pour préserver la paix entre leur deux royaumes. S’il la refusait, alors elle poursuivrait sa marche seule et lorsque la lune sera à son zénith, elle s’en retournera au cœur de sa demeure du quartier des Ambassadeurs.

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le souvenir, c'est la présence invisible
Mon cheval pour un regard !

Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

Jacaerys n'aurait su dire le temps qui s'était écoulé pour qu'il se sente bien en la compagnie d'une autre. S'il n'avait jamais été adepte des traînées laissées dans le sillage des armées, il avait connu plusieurs partenaires, issues des orgies ou encore des rencontres au cours des années. Pourtant, Helenys était bien au-dessus de ces quelques embrassades effrénées. Elle était cet attachement inexplicable, cet amour immature inoubliable. Là où la haine venait remplacer la passion, la leur ne semblait être jamais éteinte, intouchée par les émois de la jeunesse. Le Légat dévorait sa compagne du regard, il prenait plaisir à la sentir dans ses bras. Sa gestuelle, ses expressions, il se nourrissait de cet état de grâce. Un rare moment de partage là où il voyait habituellement la triste aptitude du dominant et du dominé. Jusqu'à son rire était musique aux oreilles du Légat, pourtant dressé aux voix rauques des ordres et le tintement de l'acier.

Le ton maternel qui échappa à la princesse serra son coeur l'espace d'un instant. Il craignait d'être vu que comme l'adolescent malingre et curieux qu'il avait été. Malgré les quelques rares années qui les séparaient, Helenys pouvait ne pas s'être libéré du passé et des souvenirs. Son regard se voila l'espace d'un instant, soucieux. Pour mieux s'éclaircir alors que ses yeux s'écarquillaient. Le rapprochement de la belle Andale excitait une nouvelle fois ses sens et son souffle charriait quelques senteurs de miel et d'épices. Le souffle court, Jacaerys entrouvrit ses lèvres, hésita. Avant même de pouvoir agir, la bouche d'Helenys venait embêter le creux de son oreille. Les mots s'y déversèrent comme autant de réponses à ses prières.

Cruelle déesse, la princesse brisa leur étreinte, laissant Jacaerys coi. Son regard était aussi provocateur que ses mots. Le Légat releva la tête haute, piqué à vif par cette bravade. Il désirait bien plus triompher d'une escapade avec Helenys que mater Joggo. Comme une réponse à cette pensée, le hennissement insistant du cheval s'éleva derrière lui. Jacaerys hésita. Marraxos et les soldats andals les attendaient plus haut, or il savait que sa monture ne goûtait guère une présence autre valyrienne. Certes, l'Exarque était apte à maîtriser le cheval, mais saurait-il faire avant que les dents ne referment sur quelques mains impudentes voir même une épaule ?

La main tendue d'Helenys coupa court à ses interrogations. Jacaerys s'ébroua et la saisit, se laissant entraîner vers les bois, nouvelle monture de la princesse, guidée par sa longue. À peine eurent-ils disparu de la vision du moindre témoin, il ne put que laisser parler son instinct et saisit Helenys dans ses bras. La faisant tournoyer à quelques centimètres autour du sol, il finit par la déposer délicatement et l'embrassa rapidement. Ce n'était qu'un baiser, assez insistant toutefois pour faire parler de lui-même ses sentiments à l'égard de la belle Andale.

Où donc me conduis-tu Helenys ? Quels terribles secrets Andal me réserves -tu ?


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le souvenir c’est la présence invisibleHelenys Grafton & Jacaerys Velaryon

Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

La main tendue avait été saisie par le valyrien et la Andale ne pu que sentir une joie immense l’envahir. La Dame des Grafton avait espéré qu’il le fasse mais elle aurait aussi totalement compris si le Valeryon avait préféré retrouver la compagnie de son cheval et par conséquent celle de ses hommes. Alors évidemment, le savoir à ses côtés était source de joie et l’ambassadrice des Andale guida l’homme à travers le bosquet. Elle ne s’attendit pas à se voir porter comme l’aurait fait un jeune fiancé face à la réponse affirmative de sa jeune fiancée. Ses pieds quittèrent le contact du sol et elle fut soulevée dans les airs avant de tourner dans les bras de son ami de toujours. Et puis finalement il y eu le contact de ses lèvres sur les siennes. Furtif, discret, le baiser était chaste mais appuyé. Helenys Grafton se désola lorsque les lèvres du Valyrien quittèrent les siennes. Et pourtant, c’était bien elle qui avait donné le ton dans ce jeu de séduction. Elle avait affirmé ne pas pouvoir lui donner plus et même si dans un sens c’était vrai, elle regrettait presque déjà ses mots. Depuis la mort de son époux, nul ne l’avait regardé comme une femme. Ses cousins la voyaient comme une la dame douairière du domaine de Grafton et comme conseillère en ce qui concernait Dareth. Les autres hommes ne s’approchaient pas plus d’elle qu’avant, craignant sans doute l’esprit de son défunt époux. La veuve avait obtenu un statut particulier et désormais les lords et dames se tournaient plus vers elle pour approcher ses enfants. Des enfants qu’elle devait protéger bec et ongle contre les intrigues et les luttes de pouvoir qui régnaient à la cour d’Andalos. En tant que régente, elle avait tenu éloigné les filles de familles prestigieuses de son héritier jusqu’à ce qu’il devienne en âge de trouver réellement épouse. « J’ai bien compris tes sentiments Jacaerys. » fit la dame alors qu’elle se détachait légèrement. « Ils sont partagés quoi que ma distance puisse dire… » souffla la dame avouant par la même qu’elle n’avait jamais oublié le valyrien et que l’attirance était bel et bien réciproque.

Puis la dame se força à reprendre contenance alors que son cœur battait bien trop rapidement. Elle profita de la demande du Valeryon pour entrainer loin des oreilles indiscrètes son ami et compagnon du soir. « Je t’emmène là où seul Meraxès pourra voir nos échanges, Jacaerys. » reprit alors la dame qui ralentissait son pas. « Il n’y a pas de terrible secret andal. » commença l’Ambassadrice tout en s’arrêtant et trouvant place sur un petit banc fait de pierres. « Je te l’ai dit, Jacaerys, je ne veux que la paix entre Andalos et Valyria. J’ai été envoyée ici en partie pour garantir cette paix. Je n’ai pas de camp ici, Jacaerys. Je sais très bien que certains ambassadeurs ont fait leur choix. » poursuivit un ton plus bas la dame de la famille Grafton. « J’ai une fille avec moi, ici à Valyria. Mon devoir est aussi de garantir sa sécurité. Je choisirai mes alliés pour la préserver et préserver ma vie. » ajouta alors la dame. « Mais je sais que certains Valyriens voudraient en finir avec le veille Empire de Ghis, cela serai un désastre. » finit par lâcher l’ambassadrice. Helenys Grafton le savait, la guerre n’amenait rien de bon. Valyria si elle s’engageait la dedans ne serait pas forcément gagnante. Contrairement à Andalos, la République de Valyria avait déjà perdu beaucoup d’hommes, combien de famille accepteraient encore de fournir des fils, des pères et des frères ? La Dame ne pouvait le dire. « Sache que si rumeur il y a quant à un rapprochement entre Andalos et Ghis, et ceci est une confidence Jacaerys Valeryon, légat de la Ve armée, je ne soutiens pas cette position. » La position d’Helenys Grafton sur ce sujet était clair. Elle avait beau avoir le sang des Arryn dans ses veines, elle ne partageait absolument pas les pensées de son royal cousin. Elle n’aimait pas Ghis, c’était un fait et elle était bien décidée à faire entendre raison à Dareth sur ce point. Le seul souci était que son roi était obnubilé par la mort de son frère Hugor Arryn et par ses circonstances extrêmement mystérieuses. La rancœur de son cousin ne pouvait conduire à une guerre destructrice, Helenys se le refusait mais seule, elle ne pourrait rien faire. « Jacaerys je ne sais si j’arriverai à faire bouger les choses en Andalos, mais puis-je te demander un service ? » questionna finalement la dame qui voyait en son compagnon retrouver un homme d’honneur et loyal face à un serment prêté. Alors appuyant sa future requête, la dame saisit dans ses mains celles du valyrien qu’elle ne tenait jusque-là que d’une main. Plongeant son regard dans celui améthyste du frère du Grand Prêtre d’Arrax, elle pria les Sept et les Quatorze pour que l’homme accepte sa demande.

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

Jacaerys s'estimait heureux d'avoir pu voler un baiser à Helenys sans entendre mille sermons sur le Père, la Mère et l'Aïeule. Il respectait profondément la foi de son amie, mais parfois, il trouvait les Andal si pieux et prudes qu'ils en oubliaient leurs désirs. Leur catharsis n'était jamais pure et brutale à l'image d'autres peuples et Himéros en pleurait des larmes de sang. La chaleur de la belle princesse dans ses bras et le contact soyeux de ses lèvres contre les siennes étaient autant de délicatesses dont Jacaerys avait perdu le goût. Le miel de ses paroles adoucissait sa passion pour la remplacer par un désir plus sourd tricoté par Meleys et sa mère.

L'homme était Homme, et cela signifiait être un animal politique. Si pour les petites gens, cela signifiait se contenter des rapports humains entre dominants et dominés, ils n'en étaient rien pour la noblesse. Leurs privilèges s'accompagnaient du lourd poids des responsabilités et des conséquences de chacun de leurs actes. Jusqu'à leur mariage et leurs enfants étaient des outils et des leviers pour comploter et renverser le cours des éléments. Aussi l'esprit de Jacaerys revint à la raison dès qu'Helenys changea de ton. Malgré ses mains jamais bien éloignées de la petite toge de la princesse, le visage du Légat affichait une mine grave et concentrée. Il avait beaucoup à apprendre de son amie.

M'emmènerais tu au Septième Ciel ? ne put il s'empêcher de répliquer en entendant Helenys mentionner Meraxès, la déesse des cieux.

Vint alors le désir profond de la princesse. Un souhait que Jacaerys partageait, celui de la paix entre les peuples d'Essos. Le Légat savait que les appétits de son peuple, et probablement même les siens, reviendrait à jour. Pour l'heure, il ne voulait que se reposer et oublier les affres de la guerre. Les cris des Dothrakis massacrés sur le champ d'honneur se mêlaient à celui des blessés des sièges de Bhorash et Meereen chaque nuit. Les paroles d'Helenys continuaient à aller dans ce sens tandis qu'elle parlait de sa fille et des risques qu'elle était prête à prendre pour lui assurer une vie sauve. Jacaerys était toujours ébahi par l'instinct maternel des femmes, cette puissance aussi brute que celle des dragons qui émanait d'elle. Il serra la main de la princesse.

Quoique l'avenir nous réserve, la chair de ta chair sera toujours la bienvenue et protégée dans Valyria. Les Dieux en soient témoins.

La confidence d'Helenys accentua l'attachement de Jacaerys à son égard. Savoir qu'elle ne soutenait pas la guerre officiellement était source de soulagement. Cela signifiait également que la question était sur les bords des lèvres du royaume Andal. Un frisson parcourut le dos du Légat. Jamais Valyria ne pouvait espérer un jour écraser Ghis dans un futur proche, mais si les chevaliers Andal déversaient leurs chevaliers dans les plaines du nord de la Péninsule... Cela serait un massacre. Malgré le renforcement des armées, ils ne sauraient résister à une telle dynamique. Pourtant, Jacaerys désirait tomber aux pieds d'Helenys et lui jurer de la servir dans sa quête de paix et d'amour. Il ne pouvait simplement pas. Aussi il dut choisir la voie des lâches, celle de la prudence.

Je ne peux prêter serment de t'aider sans en connaître les tenants et aboutissants, Helenys. Si je devais me retrouver à choisir entre Valyria et toi, je ne saurai être pardonné d'un tel parjure. Et le Légat ne désirait pas se jeter dans la gorge flamboyante des Quatorze. Je te jure par Arrax et le Père ne jamais parler de ce que tu vas me demander, que j'accepte ou non. Cela sera notre secret jusqu'à la tombe et par là les royaumes de nos Dieux.


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le souvenir c’est la présence invisibleHelenys Grafton & Jacaerys Velaryon

Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

Les pas de la Andale les menaient dans les profondeurs du bosquet du quartier des Ambassadeur de  Valyria. L’étreinte entre la dame du royaume du nord et le Valyrien s’arrêta à un baiser mais la princesse en était ravie. Pourtant, elle devait aborder des sujets bien plus délicats et sérieux. Fort heureusement, la boutade de Jacaerys fit sourire Helenys Grafton alors qu’elle lui avait affirmé qu’elle allait le conduire auprès de Meraxès. « Je ne sais si je pourrais t’y conduire. Je ne suis pas fille de Meleys et là est le domaine de Meraxès et je ne possède pas de ces créatures ailées que certains d’entre vous ont. » répondit avec un petit sourire entendu. La Dame avait parfaitement compris là où voulait en venir le Valyrien. Mais malgré tout, elle restait femme Andale et si son veuvage la libérait un peu des chaines de la religion de sa patrie de naissance, elle se devait de garder une certaine pudeur au moins dans ses propos. Mais les gestes et les regards ne pouvaient trahir des sentiments sincères et enfuis depuis es années dans le cœur de la belle cousine du roi Dareth III. Mais même si elle se serait bien perdue dans les bras de Velaryon au nom de leur déesse de l’amour, la Grafton préféra aborder le sujet de sa loyauté envers son royaume et son désire de paix entre Valyria et Andalos.

Si Helenys avait un profond désire de paix, son intention n’était toutefois pas complètement désintéressée. La Grafton n’était pas n’importe qui. Cela faisait des années qu’elle conseillait son royal cousin et dès son mariage, elle s’était impliquée dans la gestion du domaine Grafton dans l’ombre de son époux. Il fallait dire que Jon n’avait pas eu tellement le choix. Helenys, en digne Arryn qu’elle était avait un fort caractère avec lequel son époux avait dû composer. Alors lorsqu’elle avait réussi à saisir l’occasion de servir son royaume en tant que nouvelle ambassadrice d’Andalos à Valyria elle n’avait pas hésité à emmener avec elle sa dernière fille. Catlyn le savait très bien. Venir avec sa mère n’avait rien d’anodin. Elle avait eu la même éducation que son ainée et même que sa mère, Helnys y avait tenu. Si la dame avait épousé un seigneur au sang moins élevé que le sien, bien que loyal à sa famille, elle avait tout fait pour que  ses enfants et en particuliers ses deux filles aient la même éducation qu’elle avait eu au sein du palais. « Dois-je comprendre que ta lame sera mienne et nous viendra en aide si nécessaire, Jacaerys Velaryon ? » questionna la princesse face à la remarque de son compagnon du jour et peut-être futur amant de ses fêtes typiquement valyriennes qu’elle ne fréquentaient pour dire que très peu.

Perdue dans de telles pensées, son imagination s’égarant en des lieux interdits, l’Ambassadrice fut ramenée à la réalité par la nouvelle prise de parole du légat de la Vème armée. Choisir entre Valyria et elle ? Il ne pouvait rien promettre s’en connaître les tenants et aboutissants de sa requête ? Le contraire l’aurait profondément touchée mais aussi très étonnée. Helenys connaissait les hommes d’arme. Ils avaient un honneur bien au-dessus de tous les autres. « Je ne pourrais jamais te demander de choisir entre ta patrie et moi, Jacaerys Velaryon. Quelle est ma place pour un jour y songer ? Je ne suis que l’ambassadrice d’une puissance étrangère et même si nos liens sont puissants, je me doute que ton choix serait vite arrêté. » souffla la dame qui à dire vrai ferait probablement le même. Quand bien même ses sentiments étaient fort, si une guerre venait à éclater entre Valyria et Andalos, Helenys ferait son devoir et ferait tout pour protéger sa famille et ceux partageant son sang. Et si pour cela elle devait alors renoncer à cet amour renaissant, elle le ferait. Mais pour l’heure, personne en était là et aucun choix ne devait être fait. Pourtant, la Dame planta son regard dans celui du Valyrien et lui saisissant les mains, elle s’agenouilla devant lui, laissant les pans de sa robe tomber dans l’herbe du bosquet. « Jacaerys Valeryon, je joue un jeu dangereux auprès des miens. Je suis actuellement en correspondance avec mon frère pour maintenir la paix en Andalos et entre mon royaume et la République de Valyria, quitte a bousculer le sang royal. Mais si je venais à échouer, j’aimerai que tu me promettes de veiller sur ma fille ici à Valyria et de l’épargner si je ne parvenais à la ramener avec moi en Andalos. » fit la princesse d’Andalos en pressant les mains du Valyrien et seigneur-dragon entre les siennes. Femme de pouvoir, elle savait aussi jouer de son statut et de son sang pour implorer les hommes de l’armée et de la politique. Car après tout, elle ne parlait pas là en tant que princesse mais bien en tant que mère, une mère qui ne voulait qu’une chose, garantir la survie de fille dans une République qui lui serait peut-être hostile dans quelques semaines au vu de l’instabilité de la politique intérieur que subissait le pays des dragons.

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
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Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

Jacaerys eut une petite moue désolée après avoir osé faire sourire la belle ambassadrice Andale. Il se savait joueur, aussi bien amateur de risques que d'humour, et n'hésitait jamais bien longtemps à narguer ou s'amuser de ses compagnons. Une chose était certaine, plus le Légat se sentait à l'aise et vous embêtait, plus il faisait démonstration de son attachement pour vous à sa manière maladroite. Évidemment, il n'avait aucune envie de coucher avec Helenys au milieu des bois. Il rêvait plus de pouvoir se réveiller à ses côtés, son nez rivé à son cou pour ressentir la chaleur poudrée de son odeur et cette légère odeur de lait que dégagent les femmes. Hélas, Jacaerys ne se faisait guère d'espoir quant à toute union possible avec la princesse. Si les Rhoyne avaient laissé la main d'une des leurs à un noble, aussi obèse fût-il, les mœurs Andales n'étaient pas assez libérales pour cela.

Malgré toutes les années passées et les aléas de la vie, ses sentiments le liaient indéniablement à Helenys et sa famille. Si ses enfants n'étaient pas les siens, et que jamais il ne les considérait tels quels, Jacaerys ne pouvait que devoir protéger le sang de celle qu'il chérissait. Effaré par la profondeur de son attachement, le Légat releva les yeux et observa un point au-delà de l'ambassadrice. Il n'était homme à fuir ses sentiments aussi lorsque son regard se porta à nouveau sur l'Andale, il hocha gravement la tête. Sa lame serait celle du Père et d'Arrax si Helenys devait en appeler ainsi pour défendre l'honneur de ses enfants. Porté par le poids du défenseur de la veuve et de l'orphelin, Jacaerys ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour une autre princesse, d'un tout autre genre à laquelle il avait promis cette même lame en cas de danger.

Ramené au présent par les paroles d'Helenys, le Légat resta de marbre, seul son regard troublé se teinta d'amour et de doute. Il ne doutait pas de l'ambassadrice. Personne ne pouvait changer à ce point même au fil d'une vie décousue au sommet de la pyramide sociale. Aussi sombres et tortueux que fussent les coulisses du pouvoir, la princesse aurait su garder cette force de caractère qui était la sienne. Jacaerys craignait bien plus ses propres valeurs changeantes, surtout ces derniers mois. Repoussant ces idées loin de son esprit, preuve d'un déni aussi large que son ego, il observa tétanisé Helenys s'agenouiller face à lui. La gravité du moment le frappa malgré son allégresse et il écouta avec sérieux.

L'énormité des paroles de l'ambassadrice le laissa coi l'espace d'un instant. Elle prévoyait de renverser la monarchie si cela lui permettait de maintenir la paix entre leurs deux peuples. Jacaerys songea à la bénédiction des Dieux d'avoir su mettre une femme si aimante et capable en ce monde. Puis à la chance qu'il avait de la connaître. Encore toujours Helenys pensait à sa famille et son devoir envers ses propres désirs. Une telle abnégation poignait le coeur du Légat qui se laissa tomber à genoux à son tour. Prenant les mains d'Helenys entre ses doigts usés par la guerre, Jacaerys les baisa doucement. Voilà un serment qu'il désirait ne jamais avoir à réaliser. Pourtant, il voulait le prendre. Peu importait les conséquences.

Je jure devant le Guerrier et Vagar de me lever pour te défendre toi et ta famille si un tel secret devait un jour te mettre en danger. Je jure devant le Père et Arrax d'être juste envers tes paroles et t'écouter. Cela me brise le coeur de l'envisager, mais si ta mission devait échouer, que tu en perdes la vie ou l'honneur, sache que ta fille sera comme une soeur pour moi et que je la protégerai aussi farouchement qu'un autre Velaryon.

Ouvrant ses bras, Jacaerys attira Helenys contre lui et la serra doucement. Caressant ses cheveux, il ne douta pas l'espace d'un instant du curieux tableau qu'ils dégageaient. Deux amants, à genoux l'un face à l'autre, s'enlaçant dans un simulacre d'union. Se penchant vers l'oreille de la princesse, il sourit puis murmura :

Quels sont tes plans mon aimée ? Si je peux t'apporter la moindre aide, demande-le-moi et je serai présent à tes côtés. Les pensées se bousculant dans son esprit, Jacaerys essaya d'imaginer les moyens de soutenir la princesse sans se parjurer. Ma famille possède de nombreux comptoirs, mon propre frère a épousé une Andale et vit au royaume Sarnor désormais... Je peux les contacter...


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le souvenir c’est la présence invisibleHelenys Grafton & Jacaerys Velaryon

Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

Le temps était comme suspendu et la princesse andale aurait voulu qu’il ne reprenne jamais. Sentir le Valeryon aussi près d’elle l’apaisait et lui permettait de se sentir mieux. Respirant l’odeur du militaire, la femme ferma les yeux et se laissa porter alors qu’il venait la serrer dans ses bras. Qu’importe ce que l’on pouvait voir ou dire d’eux, présentement la dame s’en moquait bien. Après tout elle n’était pas en Andalos et elle était veuve. Un statut qui lui octroyait quelques libertés nouvelles auxquelles elle ne voulait renoncer. Le serment que l’homme lui fit réchauffa son cœur de mère avant tout. Voilà qu’elle pourrai agir  l’esprit plus léger. Puis vint les questions du légat de la Vème armée quant à son projet. Et plus surprenant, il en vint à lui expliquer que l’un de ses frères avait épousé une andale et possédait plusieurs comptoirs. Il s’était établi à Sarnor selon lui et Jacaerys lui proposait même de le contacter. « Tes mots me touchent, Jacaerys Velaryon et ton serment t’honore. S’il m’advenait malheur et que le destin t’oblige à la traiter comme une sœur… tu devras lui trouver époux en ces terres. Saches-le Jacaerys, cela fait en partie parti de mes plans pour ma dernière fille. Un mariage scellerait encore un peu plus les relations de paix entre Andalos et Valyria. » fit l’ambassadrice à l’esprit imminemment politique. Puis elle se leva après avoir déposer un baiser sur le front du légat de la Vème armée. Elle posa ensuite ses mains sur ses épaules. Elle songeait aux dernières paroles du militaire. Voulait-il réellement lui apporter son aide ? Le méritait-elle seulement. Helenys Grafton n’était pas n’importe qui et si elle lui révélait trop de chose, elle risquait de l’entrainer dans sa chute le jour venu s’il arrivait. Alors comme une mère, comme une amante, elle pressa doucement la tête de l’homme encore à genoux contre son ventre. « Je n’ai pas encore de plan bien défini Jacaerys. » commença par souffler la Grafton en approchant son visage des cheveux de son amant de cœur à défaut de corps. Et ce n’était pas mentir. La brune avait pris sa décision il y a peu de temps et elle ne savait encore comment cela allait tourné. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle devait agir pour préserver le peu d’entente qui existait encore entre son royaume et la république des dragons.

Prenant doucement les mains du valyrien dans les siennes, elle le força doucement à se relever. « Ton aide pourrait m’être précieuse dans un futur plus ou moins proche. J’ignorait que l’un de tes frères avait pris pour épouse une femme de mon royaume. » commença par reprendre la dame d’Andalos. « Ta famille est pleine de surprise Jacaerys. D’abord ton frère Grand Prêtre d’Arrax, le dieu des dieux valyriens et maintenant un autre frère marié à une Andale. Je ne pensais pas qu’une famille de Valyria pouvait être aussi ouverte d’esprit. Aurai-je la chance de connaitre le nom de cette dame ? Je n’ai pas souvenir d’avoir été mise au courant d’un tel mariage. La dame ne devait point se montrer souvent à la Cour de mon cousin Dareth. » reprit avec une pointe de curiosité l’ambassadrice andale. Puis elle passa son bras autour de celui du légat et l’entraina une nouvelle fois sur les chemins que couvraient les bosquets. « Jacaerys, je correspond en ce moment avec mon frère mais cela devra rester entre nous. Je ne veux pas que le Sénat et les autres institutions l’apprennent. Ils pourraient se méprendre sur mes intentions. Je sonde actuellement le cœur des Andales et cela est dangereux. » fit lady Grafton un ton plus bas de peur sûrement qu’on ne puisse les entendre. « Je ne peux t’en dire plus, pardonne-moi. » ajouta la belle brune en marquant soudainement un arrêt. « Te mettre un peu plus dans la confidence pourrait être dangereux pour toi, mon aimé… Je ne peux prendre ce risque. Je ne peux risquer la vie d’un être qui m’est aussi cher… » souffla l’ambassadrice en frôlant la joue du légat du bout de ses doigts. « Certaines décisions doivent être prises et je serai prête à les prendre mais je ne peux entrainer dans mon sillage que ceux qui le veulent et qui sont prêts à rejoindre l’Étranger à mes côtés pour la survie d’Andalos. » La belle marqua un court silence avant de reprendre. « Ta place est à Valyria et tu dois la servir et rester en vie pour respecter ton serment. » ainsi parla la cousine de Dareth III qui ne pouvait oublier la puissance que représentaient les dragons. Depuis son arrivée à Valyria Helenys Grafton a déjà pu voir ces immenses créatures survoler le ciel de la belle République. Et pire encore, elle avait lu ce qui s’était passé lors de la guerre contre Ghis et comment les Valyriens, envoyant ceux et celles qu’ils appelaient seigneurs et dames-dragons combattre et détruire les villes par le feu dévorant des reptiles.
Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

Jacaerys ressentait une certaine paix. Malgré la douleur dans le bas de son dos, malgré ses genoux humides et, encore, malgré le flot des souvenirs qui se fracassaient contre la digue de son esprit. Helenys, dans ses bras, était l'essence même de cette jeunesse innocente retrouvée. Inconsciemment, il se revoyait aussi pur que fringant et loin d'être cabossé par les ans et l'amertume. Le poids sur ses épaules disparaissait alors que la chaleur de l'ambassadrice se diffusait dans son corps. Même une longue et épuisante cérémonie d'honneur à Meleys ne le laissait aussi décontracter. L'odeur délicate de sa chevelure s'éloignait tant de la crinière sauvage de Joggo ou certaines compagnes que le Légat se donnait l'impression d'explorer les cieux une nouvelle fois encore.

Il n'en restait pas moins à l'écoute. Satisfait de voir Helenys le croire, il aimait de la savoir en confiance. Marier sa fille ? Son esprit travaillait déjà à cette idée. Peu de famille de la noblesse accepterait de se marier avec un sang étranger, même s'il était d'un bleu royal. Cependant, les marchands ne manqueraient pas de répondre à l'appel pour s'élever ou échanger plus encore avec Andal. Peut-être même que certains Seigneurs-dragons verraient dans la filiation d'Helenys un certain avantage. Les Cellaeron étaient fameux pour avoir rapporté de la Rhoyne non pas moins qu'une princesse. Si cela devait même arriver, Jacaerys épouserait la fille même de son aimée - bien que cette idée lui donna une nausée et un malaise profond. Mais l'amour appelait parfois de terribles sacrifices.

Ton vœu sera respecté, Helenys. Je traiterai ta fille comme ma famille. Mais tu devrais peser tes mots. A désirer la voir être traitée comme une soeur, je me devrai de l'épouser et l'honorer.

Avec un frisson, Jacaerys posa son front contre le ventre d'Helenys. Cette matrice de la vie qui avait déjà tant honoré les puissances telluriques et inamovibles du monde. Cette chaleur douce et maternelle le rassurait, éloigné ses démons et ses idées noirs. L'embrassant, le cœur incertain de ne pas avoir été celui à même de la féconder au fil des ans, il y enfouit son visage avant de regarder l'ambassadrice. Il était étonnant d'observer la capacité des femmes à dominer leurs émotions, être ces éminences grises guidant - dominant pour certaines- les hommes. Quand bien même, le Légat en était conscient, il s'y adonnait à coeur joie.

Les Velaryons sont des hommes de charme que veux-tu. dit-il en haussant les épaules. Sa famille était de ces modestes lignées, aussi ancienne que pure, mais rarement connue. Véritables administrateurs, guerriers à l'occasion, ils étaient cette clientèle aussi chère que désiré. Le patriarche représentait cet arrière-ban au Sénat qui, s'il n'avait pas une influence concrète, pouvait changer le destin d'une loi ou d'un vote d'une seule main parfois. Ainsi, les Velaryon vivaient en paix et indépendamment, sans se réclamer d'une mouvance ou d'une autre. Les temps changeaient et les benjamins, frappés de cette malédiction commune des derniers, rompaient avec cette neutralité. Leurs aînés sauraient représenter la famille tandis que Jaeganon et Jacaerys luttaient pour s'imposer par leur identité.

Clarysse n'est qu'une fille d'un banquier de la côte sud de ton royaume. Je ne penses pas que tu la connaisses. Avec ses cheveux noirs et son regard ardent, Jacaerys pouvait comprendre les sentiments de son frère pour cette femme. Pourtant, elle l'avait toujours impressionnée, lui rappelant par trop Helenys. Mon frère connaît par contre les rouages d'Andalos et Sarnor. Il saurait t'aider. Attrapant la main d'Helenys, il embrassa longuement ses doigts fins. Ne me dis rien. Je ne saurai trahir un secret qui m'est totalement inconnu. Je ne veux pas savoir ce que tu complotes ou prépares, de ce soit au coeur de Valyria ou à la cour de ton cousin. Demandes seulement mon aide et je répondrai. Avalant sa salive, Jacaerys conclut : Lorsque tes plans seront mis à exécution, je ne te demanderai qu'une seule chose. Préviens moi d'une façon ou d'une autre. Je veux savoir quand je pourrai du jour au lendemain perdre à nouveau cet amour à peine retrouvé.


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le souvenir c’est la présence invisibleHelenys Grafton & Jacaerys Velaryon

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Les mots du valyrien avaient fait sourire la princesse Andale. Evidemment, Helenys envisageait tout pour sa fille. Et un mariage avec Jacaerys en faisait parti si cela devenait une nécessité. Alors un petit rire amusé sorti de sa gorge en l’entend lui rappeler les coutumes valyriennes quant aux mariages effectués dans les nobles familles valyriennes et notamment celles du Sud. « Si cela doit en être ainsi… » commença par répondre la jolie brune en desserrant légèrement son étreinte. « Je connais vos mœurs Jacaerys. Je sais votre coutume à faire des mariages entre frère et sœur pour préserver la pureté de vos sangs. Je n’encouragerai jamais une telle chose et je dois bien avouer que cela est su jusqu’au cœur du palais d’Andalos et révulse au plus profond de leur être les nobles d’Andalos. » reprit la Dame d’un ton monocorde. Elle, elle ne l’envisageait pas une seule seconde et la simple idée de devoir s’offrir à l’un de ses frères lui donnait presque la nausée. Bien sûr elle aimait chacun d’eux mais de là à partager ses nuits avec… « Si cela devait arrivé, cela signifierait que je ne serai plus là pour décider de son avenir et lui choisir à un homme qui saura la protéger et la traité convenablement. Alors si je dois te donner sa main pour la savoir en sécurité si tout ceci venait à tourner mal, je le ferai sans aucune hésitation ñuha jorrāelagon. » conclut en souriant la princesse d’Andalos. Oui, elle était prête à prendre une telle décision et cela sans aucune hésitation. « J’ai pleinement confiance en toi. » poursuivit Helenys en souriant. Oui, elle avait jusqu’ici choisi chaque époux et épouse de ses enfants. Même pour son dernier né, elle était dans les confidences de son fils pour trouver la femme idéale. Alors elle ne se voyait pas ne pas choisir celui qui poserait le lourd manteau aux armes de sa famille ou se trouverait devant l’autel de Vermax comme le voulait la coutume valyrienne. Si cela ne tenait qu’à elle, elle la donnerait en fiançailles le plus tôt possible pour lui assurer le plus brillant des avenirs. Mais les Sept ne semblaient pas être de cet avis. Jusqu’ici la Dame d’Andalos n’avait pas trouver son bonheur parmi les jeunes hommes des familles qu’elle fréquentait.

« Cela, je te le confirme mon cher. Des hommes pleins de charme et qui, je gage, font tourner les têtes des dames qu’ils croisent. » répliqua la princesse et cousine du roi Dareth III d’Andalos en se rapprochant de son compagnon. Elle avait un peu forcé le Velaryon a se relever après avoir embrasser ses cheveux comme une mère et une amante pouvait le faire. Et si le début de leur nouvelle conversation avait été quelque peu délicat, voilà que le sujet devenait beaucoup plus léger. Helenys avait cette capacité à naviguer entre les conversations, témoin de ses nombreuses années à côtoyer la cour de son cousin. Depuis sa plus tendre enfance elle avait grandit aux côtés de Dareth et de Hugor. Elle avait grandit parmi les nobles du royaume, leurs intrigues et confidences. Il fallait savoir se retirer avec douceur des conversations les gênantes sans jamais offenser ses interlocuteurs. Un art à part entier que la Dame avait appris à maitriser en grandissant. Helenys déambulait dans le bosquet au bras de Jacaerys et elle tourna la tête vers ce dernier lorsqu’il lui énonça le nom de la jeune femme venue d’Andalos qui avait épousé l’un de ses frères. « Je vois. Effectivement, son nom ne me dit rien. Je dois dire que la cité d’Andalos ne se trouve pas proche de la frontière Sud du royaume. Mais je pourrai en savoir plus sur sa famille en demandant à mes fils. Le domaine Grafton de mon défunt époux se trouve plus au Sud que ne l’est la capitale. Et les Grafton ont fait leur fortune sur le commerce avec les principautés de la Rohyne et notamment la cité de Chroyan Drohe. » reprit la dame qui connaissait bien l’histoire de la famille de celui qu’elle avait épousé. Elle l’avait toujours su, son père et son oncle n’avaient pas choisi les Grafton par hasard. La nouvelle famille de la princesse devait avoir une fortune confortable, c’était un aspect essentiel du futur accord qui lierait les Arryn à la famille qui accueillerait la jeune femme. « Tu devras me présenter ce frère dans ce cas. Je suis certaine que nous pourrons longuement discuter ensemble. Et puis cela sera une joie de converser avec une native de mon royaume. » ajouta l’Ambassadrice, curieuse d’en apprendre plus sur les Velaryon famille de celui qui aurait pu ravir son cœur dans sa jeunesse et qui le possédait désormais.

Marquant un arrêt, la dame de la famille Grafton et Ambassadrice d’Andalos au nom de son cousin à Valyria inspira profondément. Les paroles du Velaryon sur son secret et son projet de pai entre Andalos et Valyria touchait profondément la mère de cinq enfants. Helenys ne voulait pas trop en dire à Jacaerys. Si elle savait l’homme prompt à l’aider, il était tout simplement hors de question de le mettre en danger. Et fort heureusement pour elle, Helenys avait l’impression que son amant s’était peut-être assagi avec le temps. « Tu es un homme sage Jacaerys. Je te suis reconnaissante de ne point chercher à en savoir plus. Je te suis reconnaissante de me faire confiance malgré le peu de chose que je te dis.. » souffla la belle étrangère. « Il y a complot et intrigue lorsque les décisions sont prises. Ce n’est pas encore le cas. » reprit l’ambassadrice d’un air chafouin et amusé. Oui, elle jouait sur les mots et elle en avait pleinement confiance. Mais cela lui importait peu. Pour la Dame, il n’y avait pas encore de complot. Puis, accrochant son regard aux yeux si particulier du valyrien elle ajouta. « Au nom des Sept et de Meleys, tu seras le premier que je mettrai au courant en dehors ceux déjà dans la confidence par la force des choses. Mais si la Mère veille sur et moi, si les Quatorze Dieux de Valyria me protègent, il ne m’arrivera rien de fâcheux et tu ne me perdras pas à peine retrouvée. » C’était une promesse qu’elle faisait devant les divinités qu’elles soient Andales ou Valyriennes et elle n’était pas femme à rompre ses promesse. Alors, tout en prenant les mains de Jacaerys dans l’une des siennes, elle se saisit du petit poignard à lame rétractable qu’elle gardait toujours à sa ceinture sous les pans de sa robe. « Il me semble que parfois les valyriens scellent des alliances par le sang. Je suis prête à le faire. » fit l’Ambassadrice en déposant le poignard d dans les mains du Velaryon.

Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

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Le Bosquet du Quartier des Ambassades, An 1067 Mois 4

L'idée de devoir épouser et coucher avec la propre fille de son aimée effrayait Jacaerys. Pourtant accoutumé aux moeurs peu orthodoxes pour le reste du monde de son pays natal, il exécrait la simple idée de la toucher ou la regarder sous le regard des Dieux. Le Légat y voyait une insulte, un pamphlet silencieux et grotesque dans une mémoire qu'il n'avait même pas encore pu chérir. S'il devait devoir l'honorer comme il l'aimait, Jacaerys préférerait se jeter sur sa lame plutôt que de se souiller à un tel acte. Du moins métaphoriquement, il était tout simplement trop réaliste ou trop lâche pour le faire.

Si les Dieux le veulent et me privent de ta présence, je ferai. L'idée me répugne, Helenys. M'imaginer me réveiller aux côtés de ta fille plutôt qu'au tien est un cauchemar sans fin. Je comprendrai presque ton dégoût pour nos mariages entre frères et soeurs.

Jacaerys ricana devant le compliment d'Helenys. La verve de l'ambassadrice était aussi agile que plaisante. Le militaire aimait découvrir l'intelligence qui se cachait derrière ces belles prunelles. Il préférait largement les femmes de caractère aux ornements guère plus digne qu'un pot à plantes dont certains s'entouraient. Alors que son amie enchaînait sur les liens de sa famille, le Légat se rendit compte qu'il savait si peu du passé et de la place des Grafton dans la société Andale. Ses connaissances dataient de près de vingt ans plus tôt, et seul un idiot pouvait penser que la politique et les schémas dynastes restaient inchangés en presque une génération. Évidemment il lui présenterait son frère lorsqu'il viendrait en ville ainsi que Clarysse. Helenys apprécierait somme toute une rencontre non politique - à moins qu'elle ne veuille la transformer - avec une consoeur si loin de leur pays natal.

Je me rends compte à quel point je suis ignorant de vos jeux de pouvoir et d'influence, Helenys. Mon regard était tant braqué vers l'est et la lame Ghiscari pointée vers notre coeur que j'en ai délaissé ton beau pays. Tu me dois un véritable exposé sur le pays Andal. Ton royaume ne m'a jamais autant intrigué que depuis que ton nom a résonné à nouveau dans mes oreilles.

Jacaerys ne put s'empêcher de se braquer en écoutant les paroles d'Helenys. Complot ou intrigue, la différente n'existait pas à ses yeux. Le danger était réel, la mort tout aussi poignante. Que l'ambassadrice puisse considérer la chose différemment lui arracher le coeur. Il craignait qu'elle ne baisse sa garde. Les lames aiguisées des espions Andale, comme la puissante magie de l'Inquisitrice de Valyria saurait la briser corps et âme. Seul le serment d'Helenys sut calmer son esprit. Pendant de longues secondes, Jacaerys l'observa, les mâchoires serrées et les épaules contractées. La lame attirait son regard inlassablement alors que le temps se transformait peu à peu en minutes. Enfin il l'attrapa et s'entailla la main avec un grognement à peine feinte. Puis il tendit le couteau à Helenys ainsi que sa main ensanglantée et la regarda droit dans les yeux.

Je suis tien, Helenys, tant que mon devoir et mon amour pour mon pays le permettront. À toi de prononcer ce serment, je le suivrai à la mort et à la vie.


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Le bosquet du quartier des Ambassadeur, 1067 mois 4

La réponse de Jacaerys sur la possibilité qu’il doive un jour épouser et honorer la fille de l’ambassadrice d’Andalos fit sourire cette dernière. Oui, elle se doutait bien que cela n’enchanterait pas le valyrien malgré les mœurs quelque peu discutable des habitants de la République. Et Helenys devait bien admettre que cette réaction la touchait. Ainsi cela la confortait dans les sentiments qu’il avait pour elle et paradoxalement dans sa confiance à respecter ses volontés. Elle en était certaine, même horrifié, Jacareys épouserait la dame. « Personne ne te demandera de lui donner de nombreux enfants et l’accord que vous passerez ne regardera que vous du moment qu’elle est heureuse. » fit l’Andale qui pensait tout à la fois à sa fille et celui qui était sans aucun doute son âme sœur. Mais évidemment, elle espérait bien sortir vivante de ce plan qu’elle commençait à mettre en place.

Puis doucement, le sujet de leur conversation se fit plus léger un instant. Elle apprenait que l’un des frères du Valeryon avait épousé une fille de son royaume. Une fille du nom de Clarysse et si la demoiselle ne lui disait rien, elle espérait bien en apprendre davantage sur cette dernière. Si des mariages entre des enfants d’Andalos et de la rhoyne existaient malgré leur rareté, une union entre Andal et Valyrien l’était encore plus. Surtout lorsque la dame venait du royaume du nord d’Essos. La adorateurs des Sept n’étaient pas très enclin à donner des filles en mariages à des hommes qui ne priaient pas l’Étoile sacré à Sept Branche. Alors oui, la Grafton était curieuse de rencontrer la dite Clarysse. Et pour cela, elle faisait confiance à ses enfants, ses frères et surtout Jacaerys Valeryon pour assouvir sa curiosité et surtout provoquer la rencontre. Pour Helenys Grafton, le fait qu’une Andale ait pu épouser un valyrien était une chose tout à fait étrange à son esprit. Elle ne comprenait pas comment son roi avait pu laisser faire une telle chose. Évidemment, cela allait en total contradiction avec ce qu’elle ressentait pour Jacaerys et ce qu’elle espérait peut-être désormais secrètement. Mais elle n’était pas n’importe qui. Alors si certains pouvaient croire que son statut de princesse Arryn pouvait jouer en sa défaveur dans cette affaire, et en un sens ils avaient raisons, mais Helenys aimait croire aussi que son sang royal lui permettrait possiblement de plus facilement négocier un tel accord. Alors comment cette Clarysse avait réussi à avoir l’accord d’un paire pour épouser un homme ni andal, ni rhoynar, cela était un mystère qu’elle espérait bien éclaircir par une conversation avec la jeune femme. « De ce que je peux voir de Valyria et de sa politique, je dirais que les jeux de pouvoir qui se trament en Andalos sont semblables à ceux de Valyria. La différence majeure est qu’ici à Valyria, plusieurs famille tiennent le pouvoir et par conséquent autant de membres dont il faut se faire apprécier pour parvenir à ses fins. En Andalos, seuls les membres plus ou moins éloignés de la famille royale sont approchés. » fit l’ambassadrice pour amorcer sa réponse à son ami sur la politique andale. « Mais je t’en dirais plus sur Andalos si tu consens à me rendre visite dans ma demeure, mon cher. » ajouta la dame qui offrait là une invitation de premier choix.

Une invitation qui s’effaça comme la légèreté de leur conversation lorsqu’elle lui parla de ses plans. La Dame était prudente et ne voulait pas trop en dire à ce sujet au frère du Grand Septon d’Arrax. La réaction du Valeryon et sa compréhension rassurait la cousine du roi Dareth III. Mais cela ne suffisait pas et évidement, elle ne pouvait que remarqué la raideur de la stature de son compagnon. Et face à cela, elle ne put que lui faire une promesse au nom des Sept et de Meleys. Oui, il serait le premier à être au courant de tout ici à Valyria. Sortant alors la lame qu’elle gardait avec elle dès qu’elle quittait sa demeure, elle le déposa dans les mains de Jacaerys qui s’en saisit pour s’entailler la main. Observant le sang qui coulait de la plaie, elle n’hésita pas une seconde avant de laisser la lame glisser sur sa peau d’un blanc de porcelaine. « Je suis tienne Jacaerys devant les Sept et les Quatorze même si un jour Valyria et Andalos nous sépare. » fit la Dame en pressant sa main ensanglantée contre celle du Valeryon. « Je gage que j’arracherai une alliance durable entre Valyria et Andalos, Jacaerys. » souffla la dame en déposant un baiser sur la main du Valyrien.

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