Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Maelor Vaekaron
Maelor Vaekaron
Mīsio Dārilaros

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1430-maelor-vaekaron-the
Maelor Vaekaronft. Ben Barnes
Pseudo/surnom : Valou
Âge : 28 ans
Pays/région : Ici c'est PARIS
Comment as tu connu le forum ?  Maelor Vaekaron - The heir that never was 2995236538
Un parrain ou marraine ?  Maelor Vaekaron - The heir that never was 2995236538
Crédit avatar et gifs : Zuz'
Quelle est ta pâtisserie préférée ? Paris-Brest en ce moment Maelor Vaekaron - The heir that never was 4287692158
Un dernier mot pour la route ? c'est encore moi Maelor Vaekaron - The heir that never was 690370254
avatar
Titres : Ancien seigneur dragon,  Mīsio Dārilaros* de Tour Vaekar selon lui-même
Âge : 24 ans
Lieu de naissance : Tour Vaekar, Valyria
Situation maritale : Célibataire
Statut du sang : Pur
Type de personnage : Inventé
Groupe : Noblesse
*Protecteur héritier
Caractère : Flamboyant - Vénal - Déterminé - Suffisant - Charismatique - Instable - Intransigeant - Ambitieux - Revanchard - Courageux - Orgueilleux - Concupiscent - Arrogant - Fort - Manipulateur - Grégaire - Zélote

Étudier l'Histoire du monde sans se pencher sur Valyria et sa civilisation est impossible. Et comprendre Valyria sans se pencher sur le destin extraordinaire des Vaekaron est tout autant impossible, sinon impardonnable.

Au premier jour de la première année de l'Histoire du monde et du calendrier tel que les Valyriens les envisagent, trois bergers découvrirent des dragons apportés par Arrax, le Dieu des Dieux. Ils apprirent à les chevaucher, à les maîtriser et à voler avec eux. Jadis, le monde était petit et insignifiant. Grâce aux Fondateurs, parmi lesquels Vaekar, les Valyriens eux-mêmes devinrent des Dieux. Vaekar et ses compagnons de légende jetèrent les bases d'une civilisation à nulle autre pareille, capable d'endurer le passage du temps sans sourciller car marteaux et ciseaux ne sont rien face au feu-dragon et aux sortilèges. De ces temps anciens, les descendants de Vaekar - les Vaekaron - en tirent grand orgueil. Durant plusieurs siècles, les trois dynasties issues des Fondateurs régnèrent sans partage sur la Péninsule qu'ils unissaient. Leur régime de droit divin et de pouvoir absolu, la Triarchie, jetait les bases d'un peuple uni et résolument tourné vers l'avenir.

Sous la férule de certaines familles jadis loyales, au premier rang desquelles les richissimes Arlaeron, une coalition de seigneurs-dragons mineurs objecta qu'il était plus que temps de partager le pouvoir et de redistribuer l'influence. La monarchie à trois tête avait fait son temps. Les Dragons Verts, du nom des bannières qui flottèrent bientôt à Valyria et ailleurs en soutien à leur action, exigeaient la fondation d'une République, d'un Sénat et d'un conseil d'esprits avisés, élus par ce Sénat, pour guider le pays. La Triarchie avait vécu. Aujourd'hui comme à cette époque, les Vaekaron n'ont jamais eu à l'esprit - comme les deux autres dynasties - que la prospérité de Valyria. Leur pouvoir était une perte insignifiante face à leur conception du temps, et il n'y aurait pas eu de pire perte selon eux que de fracasser l'unité du peuple sur une lutte de pouvoir intestine. Alors, les Vaekaron, les Lyseon et les Riahenor abandonnèrent. Ils devinrent des familles nobles presque comme les autres. Presque, bien entendu. Car personne ne pouvait véritablement oublier leur ascendance quasi divine.

Gardiens des savoirs valyriens, y compris les plus sombres et les plus dangereux, les Vaekaron s'enorgueillissent encore aujourd'hui de posséder la plus vaste et la plus complète bibliothèque de toute Valyria, et probablement du monde connu. Il y a assez de savoirs entreposés dans leur formidable palais vertical qu'il n'y aurait pas assez de deux vies pour tout lire, cela sans compter les nombreuses entrées de nouveaux volumes. Au fil des âges, la fortune des Vaekaron a fondu ; utilisée pour maintenir une majesté dont la patine s'effaçait au fil des âges, pour continuer de soutenir alliés et clients ainsi que pour faire face aux coups du sort. De nos jours, les descendants de Vaekar sont presque ruinés et leur vaste tour est bien démunie face aux assauts du monde moderne.

Ne croyez toutefois pas que leur heure est arrivée, et souhaitez-le encore moins car avec la fin d'une dynatie, viendra la fin de Valyria, et donc du monde.



Nom du Dragon : Maelyrax, dite La Bénédiction d'Aegarax
Age : Abattue à 20 ans
Couleurs : Blanc perlé, aux yeux bleus sombre, aux membranes et griffes gris fumée
Brève description : Maelyrax était une dragonne de grande taille, d'une placidité amicale surprenante pour une telle créature. Il était dit qu'elle était un esprit calme et bon, qui veillait sur Maelor tel un gardien envoyé par Aegarax. Elle se laissait aisément apprécier et caresser par l'ensemble des Vaekaron, envers lesquels elle n'a jamais montré la moindre hostilité. Son feu était fait de flammes d'un bleu vibrant et si Maelyrax n'en faisait guère usage, elle pouvait se montrer particulièrement enragée lorsque l'on s'en prenait à son frère de feu. Maelyrax a été abattue par une baliste ghiscarie lors du sixième mois de l'année 1063, lors de la première bataille de Bhorash.
Autres dragons de la famille : Valkarion, 46 ans, dragon de Ragaenor Vaekaron & Yraenarys, 28 ans, dragon d'Alynera Vaekaron
Que pensez-vous de l’esclavage à Valyria ? Pour en avoir été victime durant victimes durant près de quatre années, Maelor exècre l'esclavage sous toutes ses formes, en particulier à Valyria. Il a conçu une telle haine des Ghiscaris que les voir, même asservis, réveille en lui une fureur millénaire et il ne souhaite jamais en posséder, ni vivre sous le même toit qu'un Ghiscari.
Quel futur envisagez-vous pour votre personnage au sein de Valyria ? Maelor a tout perdu en se battant pour Valyria : son dragon, son futur, sa place d'héritier et son honneur. Il veut tout conquérir par sa propre force, désormais, car il a compris que son retour et ses prétentions potentielles poseraient un problème mortel à une dynastie déjà exsangue.
Que pensez-vous de la division de la société valyrienne en factions ? Il est bien entendu horrifié de voir le délitement de l'unité du peuple valyrien et il craint fort qu'un affrontement entre factions entraîne un enchaînement qui échappera au contrôle de tout le monde, et dont les conséquences seront incalculables.

Maelor Vaekaron
Maelor Vaekaron
Mīsio Dārilaros

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1430-maelor-vaekaron-the
Histoire de Maelor Vaekaronvéritable tragédie des Vaekaron


L’enfance : 1043-1059

Maelor Vaekaron - The heir that never was Aegon-house-of-the-dragon

A sa naissance au cours du deuxième mois de l’année 1043 après la Fondation, Maelor Vaekaron était un gros bébé. Chose curieuse dans l’histoire de la dynastie Vaekaron, son épreuve du feu révéla un profil assez rare car les flammes se tordaient autour de lui comme s’il les commandait en hurlant comme pour tout détruire autour de lui. Un esprit guerrier, à n’en point douter. L’anomalie ne s’arrêta pas là car, lorsque son œuf de dragon eut éclos, le bambin se calma instantanément et se lova contre la jeune cracheuse de feu blanche aux yeux bleus. Comme de nombreux membres de dynastie, Maelor présentait d’ores et déjà un lien très fort avec son dragon.

Maelor n’était pas le premier enfant de Lorgor et Glaïa Vaekaron : il avait une grande sœur, Alynera, de cinq années son aînée, et un grand frère, Daelor, trois ans plus âgé que lui. Daelor grandit en suivant partout ses deux aînés. Quelques années plus tard, la fratrie fut complétée d’un troisième fils, Taelor. Partout dans Valyria, on se félicita : la succession des Vaekaron était largement assurée. Après tout, oncle Vaerys, frère de Lorgor, avait également eu deux fils. Vaegor était de l’âge de Daelor et Maelor, tandis que Daegor était bien plus jeune. Il était né vers 1056 et c’était donc un bébé pour le jeune Maelor qui avait déjà treize années au compteur. Et surtout, un bébé n’était pas aussi intéressant que Daelor. D’aussi longtemps que puisse se souvenir, les deux frères avaient toujours eu une dynamique portée par l’aîné et cet état de fait était encouragé par leur entourage familial. En sa vertu de puîné, Maelor n’hériterait pas des titres et des charges de leur père. Daelor serait Sénateur, Daelor serait le chef du clan, prenant un titre qu’avait jadis porté Vaekar.

Les péripéties de cet âge béni qu’est l’enfance furent nombreuses pour ce qu’on appela bientôt les Lierres. A l’instar de la plante, Maelor, Daelor, rapidement rejoints par Alynera qui les surveillait tout autant qu’elle s’amusait avec eux, et suivis par le jeune Taelor, surgissaient de nulle part, jamais là où on les attendait et escaladaient tout ce qui leur passait sous les mains. Une journée ensoleillée, alors qu’ils avaient orchestré un plan complexe – quoiqu’un peu grossier – pour éviter la leçon de Ragaenor, ils se retrouvèrent à faire la course en marchant au sommet du mur d’enceinte du domaine dynastique. Bien que la chose eût été à l’instigation de l’héritier, ils restèrent soudés et, lorsqu’ils furent attrapés, recopièrent ensemble durant des heures un passage entier du Journal en terre lointaine : un atlas de l’Essos occidental, de l’archimage Vaelar Qohserys. Une autre fois, les quatre petites pouces de dynastes profitèrent d’une fête d’anniversaire où de nombreux enfants de la haute noblesse valyrienne étaient invités pour jouer la représentation d’une bataille de l’histoire lointaine d’Essos, et ils mirent en place un tel jeu de rôles qu’ils finirent par mettre le feu au fort de coussins de leurs ennemis d’un jour. On craignît ce jour-là que tout un étage de Tour Vaekar ne brûlât mais la situation resta maîtrisée. L’idée était cette fois venue de Maelor, abondamment soutenu et poussé par son grand frère, et, encore une fois, ils restèrent solidaires. Cette fois, ils travaillèrent sur le dernier ouvrage à succès de leur oncle Ragaenor, Principes élémentaires de la morale Valyrienne : La Vertu Républicaine. On les entraînait également à la stratégie, et leur père passait parfois des après-midis entières à faire jouer Daelor contre Maelor à des jeux de plateaux dont leur favori était le cyvosse. Durant les premières années, Maelor perdait souvent car il était plus jeune et moins expérimenté. Toutefois, il était bien plus concentré et prenait ces leçons avec bien plus de sérieux que son aîné vénéré. Ils utilisaient un vieux plateau somptueux avec des pièces faites d’ivoire et de pierres parmi les plus précieuses que l’on pouvait acheter. Lors de sa première victoire contre Daelor, Maelor subtilisa le Dragon – la pièce la plus importante – et la garda comme porte-bonheur et souvenir de sa victoire. Il fut évidemment attrapé et on le somma de rendre ladite pièce qui appartenait à un jeu plusieurs centaines de fois plus vieux que lui. Amusé par l’audace de son puîné, toutefois, le vieux Lorgor commanda une pièce de remplacement pour Maelor : une petite figurine de Dragon du cyvosse ayant les traits de Maelyrax. La pièce était d’ivoire, avec des détails conçus avec des saphirs et du lapis-lazuli. Maelor était fou de joie et garda cette pièce en permanence sur lui. Après cela, il ne souffrit plus d’aucune défaite au cyvosse, ni aucun autre jeu de stratégie.

De ses relations avec sa fratrie, on ne peut rien dire de plus qu’elles furent en tous points excellentes, toujours, et sans jamais aucune grave dispute ne remettante leur harmonie en cause. Même s’il n’était pas l’enfant aîné, ce statut était celui d’Alynera, Daelor restait le premier mâle et donc l’héritier. Il dirigeait cette petite fratrie avec une douce arrogance de chef autoproclamé que nul n’aurait songé à remettre en question. Il dictait les bêtises, les aventures, les univers : tous suivaient, car ils en étaient ravis. Maelor admirait beaucoup son grand frère pour son audace et son imagination. Il ne craignait pas d’envoyer paître précepteurs, mages et prêtres venus leur enseigner les vertus et la morale des bons Valyriens. Le seul avec lequel il montrait de la retenu était Ragaenor, car, expliquait-il à sa fratrie, il était de leur sang : divin. Et on devait respecter le sang Vaekaron. Mais les autres étaient des moins que rien. En ce qui concernait Daelor, et donc Maelor, leur sang aurait pu être de la bouse que cela aurait été la même chose. Peu importait combien ils gardaient leur sang pur, ils n’étaient que de pâles imitations de ce qu’avait jadis accompli Vaekar.

Lorsque les Lierres étaient attrapés à faire une bêtise – et il y eu à ce sujet plusieurs occurrences, la sentence était toujours la même. Ils étaient tous convoqués dans le bureau de leur père, qui les jugeait sévèrement et qui savait utiliser des mots durs et tranchants pour leur faire entrer dans la tête la stupidité de leurs actions et la nécessité impérieuse pour eux de se comporter de manière différente – et mieux – que les autres. Maelor, toutefois, bénéficiait de l’assidue attention de leur mère et, souvent, s’en tirait mieux que les autres car elle veillait à lui trouver des circonstances atténuantes. Et lorsqu’ils faisaient des bêtises entre garçons, Alynera veillait également largement à les protéger. Malgré tous ces écarts, leur petit groupe grandissait.

Maelor se rendît compte que leur dynamique avait légèrement changé vers ses quinze ans, en 1058. Ils étaient devenus des hommes faits, ou peu s’en fallait. Daelor et Alynera avaient évidemment partagé leur Rêve de Meleys ensemble et ils marchaient désormais vers leurs destins avec une proximité plus grande que jamais auparavant. Un jour, ils s’uniraient et enfanteraient à leur tour pour pérenniser la droite lignée de Vaekar. Leur enseignement se portait de plus en plus sur les valeurs, la gestion, et la politique. Ils participaient déjà à leurs premières orgies avec les jeunes héritiers des grandes familles. Pour Maelor, c’était le destin martial auquel il aspirait. Il y avait peu de tradition martiale chez les Vaekaron, car le savoir était leur arme. Les épées d’acier valyrien de la dynastie étaient aussi tranchantes qu’au premier jour, mais elles étaient anciennes et inutilisées depuis des siècles. De même pour leurs armures. Pourtant, si Maelor était attaché aux traditions et aux savoirs familiaux, il ne s’y intéressait guère. Il vivait pour combattre et avait toujours déclaré qu’il servirait son frère par les armes, en augmentant l’influence de sa famille dans les milieux militaristes, et pourquoi pas en devenant officier supérieur. Tandis, donc, qu’Alynera et Daelor étaient préparés à régner, Maelor s’entraînait avec le maître d’armes.


Le monde réel – 1059-1063

Maelor Vaekaron - The heir that never was Prince-caspian

Le mariage d’Alynera et Daelor fut un moment de grande joie et un tournant dans la vie de Maelor. Cette fois, il était le prochain en ligne. L’union des deux aînés annonçait au monde que la prochaine génération de Vaekaron arrivait en piste. Pour sa part, Maelor avait seize ans et s’il conservait le même lien puissant avec ses aînés, il sentait bien que leur existence allait changer. C’était l’occasion pour lui d’effectuer son service militaire, ce qu’il fit avec entrain. Il n’avait qu’indifférence pour la marine mais il voulait servir auprès des meilleurs et il parvint à se faire placer dans la première armée, lui permettant de rester à Valyria. À l’issue de son service militaire, il revint fier comme un paon et annonça avoir décroché une charge d’officier subalterne, sergent d’une section de la première armée. L’honneur était grand. Il servait comme garde pour les puissants sénateurs et les Lumières. Il patrouillait avec ses hommes dans les lieux de pouvoir de la République, et parfois sur les remparts de la cité. Les entraînements étaient rigoureux et il se savait avec les meilleurs car la première armée était la seule à avoir une tradition d’élitisme gravée dans le marbre. Il prenait de l’indépendance vis-à-vis du système familial auquel il restait particulièrement attaché. Au bout d’un moment, on lui proposa de remplacer un vieil officier et Maelor obtint sa première promotion au grade de polémarque. D’un parmi 400, il était désormais un parmi 40. Son étoile brillait fort, et il s’épanouissait dans ce rôle.

Un autre coup fatal porté à l’innocence de l’enfance des Vaekaron fut la mort de leur père. Lorgor s’éteint fin 1061, faisant de Daelor le nouveau chef du clan de Vaekar. Maelor fut affecté par la disparition de cette terrible figure paternelle, incarnation-même de l’autorité parmi ses enfants. Pourtant, la disparition de Lorgor repoussa ses frères Ragaenor et Vaerys plus loin dans la succession, faisant des Lierres la nouvelle fratrie en charge. Bien entendu, rien ne pouvait remplacer aisément l’expérience de Ragaenor ou le dévouement de Glaïa, mais Daelor entendait bien diriger selon ce qu’il avait en tête. Il ne se laissait dicter sa conduite par personne : ni sa sœur-épouse si aimée, ni ses frères cadets, ni même sa mère. Quant à son oncle, Maelor sentait les tensions entre eux et la désapprobation de Ragaenor : il prenait naturellement parti pour son frère aîné.

Et pourtant, quelques mois plus tard, ce qui restait des vestiges des illusions d’enfance fut balayé en autant de fragments que de vies perdues durant le conflit qui allait s’ouvrir avec ce terrible événement qu’était la Trahison de Bhorash. Ulcéré par la trahison ghiscarie, galvanisé par les proclamations guerrières de certains, Maelor demanda à être muté au front. En attendant la réponse, il parvint à convaincre son frère aîné de lui donner les fonds pour qu’il se fasse forger une splendide épée valyrienne destinée à honorer Vermithor, dieu de la terre, des forges, des constructions et des artisans, et Vhagar, dieu de la guerre. La lame avait un aspect fumé, car de très nombreux glyphes s’y entrecroisaient, pourvoyeurs d’une puissante magie et d’une lame au tranchant exceptionnel. Pour ces raisons, Maelor nomma son épée Ōrbar : Fumée. On l’envoya prendre une affectation à Tolos dans la deuxième armée. Là, il participa à fortifier la cité en attendant l’arrivée des légions ennemies. Finalement, au sixième mois de l’an 1062, alors qu’il fête tout juste ses dix neufs ans, Maelor participe à la bataille de la Passe des Démons. Dans le mur de boucliers valyriens qui défend alors la route vers Tolos et Mantartys, Maelor exhorte ses hommes à tenir, hurle des imprécations, soutient une charge de cavalerie légère ennemie, puis une deuxième, puis finit par arriver au contact de l’infanterie impériale : infinie, disciplinée, expérimentée. Ils infligèrent de terribles pertes à l’ennemi, mais à la fin de la journée, les officiers ordonnèrent le repli. Pour la première fois depuis un millénaire, le sol de Valyria était violé par une puissance étrangère. Alors qu’ils se repliaient en désordre vers Tolos, Maelor regardait derrière lui cette masse de sangs inaptes fouler la terre sacrée de ses ancêtres.

Ils avaient failli. A la République. A Tolos. Au peuple. A Valyria. Aux Fondateurs. Aux Dieux, peut-être. Fervent militariste, Maelor n’avait cependant jamais souhaité risquer sa dragonne Maelyrax, sa sœur de feu, en combat. Elle était un animal trop noble, une créature trop divine, pour être risquée et utiliser dans quelque chose d’aussi terrestre qu’un affrontement martial. Aussi, il laissait Maelyrax à l’arrière et combattait au milieu des formations et des boucliers, parmi les siens, proche de la bannière, des tambours et des trompettes. Mais malgré tout cela, leur échec résonnait avec une grande amertume. Désormais disloquée, l’armée valyrienne n’avait plus aucun espoir de retenir les Ghiscaris et devait échanger de vastes portions de son territoire septentrional contre du temps pour se réorganiser. Ce qu’elle fit à Mantarys, alors que ceux qui arrivaient à Tolos étaient prestement assiégés. Durant plusieurs mois, Maelor fut posté bien malgré lui dans la cité commerciale des Falaises Noires. Selon les sources, le siège dura entre six et huit mois. La cité n’avait guère eu le temps de se préparer à une telle épreuve et les pertes furent élevées. La maladie, les bombardements quotidiens, les attaques ghiscaries à repousser et, bien entendu, la faim. En dernier recours, ils mangèrent les chevaux et le bétail. Puis les chats, et les chiens. Puis les rats. Les premiers cas d’anthropophagie commençaient à se déclarer lorsque les bannières valyriennes arrivèrent depuis Mantarys. On était au premier mois de l’année 1063, Maelor allait bientôt célébrer ses vingt ans, dont un de guerre. Les Ghiscaris avaient subi une retentissante défaite devant la capitale du Nord et refluaient maintenant vers Tolos, pour se joindre aux armées assiégeantes. Mais les Valyriens avaient usé des dragons comme armes et comptaient bien réitérer. Voyant la bataille qui allait se livrer sous les remparts, les vestiges des troupes stationnées dans Tolos effectuèrent une sortie pour prendre l’ennemi par le flanc et le forcer à se retirer pour de bon. La bataille fut longue et sanglante. Le feu-dragon dévasta plusieurs pans de l’armée adverse et, bientôt, les Ghiscaris levèrent le siège.

Les mois suivants furent plus calmes. Les deux armées avaient beaucoup saigné, les pertes étaient importantes et les Valyriens découvraient le sens du mot guerre. Leur vocabulaire s’enrichissait de termes martiaux dont même les matrones du Sud s’emparaient. Durant ces mois où Maelor reprit du poids, et continua à s’entraîner, il écrivit de nombreuses lettres à sa famille, donnant des nouvelles de la difficulté de la guerre, son ressenti, ce qu’il aurait fait différemment de ses officiers, et de l’admiration qu’il avait pour certains personnages qui devenaient célèbres. Et bientôt, l’ordre de venir en marche parvint au camp de la deuxième armée.


Année 1063, mois 6 – Au-dessus de Bhorash, Empire de Ghis

Maelor Vaekaron - The heir that never was Ben-barnes-westworld

Le vent chargé d’effluves âcres fouettait le visage du jeune homme qui se cramponnait aux épines dorsales de sa dragonne. Il montait à cru, comme toujours, se sentant plus proche ainsi de sa sœur de feu. Maelyrax poussa un rugissement qui fit vibrer l’air autour d’eux et poussa sur ses deux puissantes ailes. Installé entre, Maelor se sentait tout petit alors que l’envergure de la dragonne dépassait les trente mètres. Plaqué contre le corps de son dragon, le Vaekaron observait le champ de bataille sous lui. Les murs de Bhorash étaient hérissés de défenseurs qui faisaient pleuvoir une pluie incessante de traits d’arbalètes sur les troupes valyriennes qui peinaient à monter à l’assaut. Les pertes étaient importantes. L’infanterie lourde ennemie tenait ses positions devant les portes, protégées depuis les fortifications par les escarmoucheurs. Dans le ciel montaient parfois des projectiles brûlants projetés par les armes lourdes défensives de la cité : onagres et balistes, notamment.

Au loin, il pouvait voir les tentes où se situaient le commandement valyrien, qui observait la bataille depuis un promontoire. Il volait suffisamment bas pour voir le ballet incessant des messagers qui descendaient de la colline au galop pour aller communiquer les ordres des officiers généraux. Maelor repéra du coin de l’œil un groupe de cavaliers ghiscaris qui remontaient le champ de bataille sur le côté, cherchant sans doute à frapper ses compatriotes par le flanc. Il murmura quelques mots à Maelyrax et cette dernière se déporta vers la gauche, majestueuse, en direction des cavaliers qui ne devaient guère être plus d’une trentaine. Lorsque la dragonne fut dans l’axe de leur course, elle se laissa choir vers le sol, abdomen et pattes arrière en avant. A proximité du sol, elle écarta les ailes, glissant sur l’air à moins d’un mètre du sol. Elle arriva avec une telle rapidité que les cavaliers de la Harpie n’eurent pas le temps de s’égayer. Maelyrax percuta leur groupe avec puissance, écrasant montures et cavaliers, broyant les os de ceux qu’elles percutaient sur les côtés. Un couple cheval/cavalier eût le malheur de voir se refermer sur lui une gueule hérissée de crocs acérés. Derrière elle, sa queue fouettait l’air et tua aussi sûrement que sa charge violente. Alors que la dragonne reprenait de la hauteur, Maelor se retourna pour vérifier le carnage. La plupart des cavaliers étaient à terre et gisaient là où la mort les avait cueillis. La demi-douzaine qui restait tâchait de se regrouper pour se replier vers Bhorash.

"Dracarys."

Pas un n’en réchappa, alors qu’ils étaient tous engloutis dans les flammes bleues de Maelyrax. Le crin des chevaux s’embrasait, les armures fondaient sur leurs propriétaires, le sable était vitrifié et se changeait en verre. Déjà, Maelor et son dragon reprenaient de la hauteur pour revenir à une altitude plus correcte. En bas, dans un défilé rocailleux, une compagnie valyrienne venait d’être clouée au sol par une pluie de flèches. Pas un homme n’en avait réchappé. Le Vaekaron faisait corps avec son dragon depuis toujours, et cela n’allait pas changer de sitôt. Il avait à peine besoin de songer à tourner à droite, que le dragon le faisait. Les projectiles saturaient l’air autour d’eux, désormais. Maelor jugea sage de s’éloigner un peu, car leur attaque au sol avait visiblement agacé les défenseurs. Hors de portée, il prit le temps de regarder autour de lui. Il voyait quelques autres dragons en vol, mais tous restaient à distance de la cité fortifiée. Une tour d’assaut valyrienne en feu achevait de se consumer à mi-chemin entre le camp valyrien et les remparts. Plus loin, un bélier s’était effondré après avoir été touché par le projectile d’un onagre ghiscari. Et partout, des morts, par dizaines et dizaines, et dizaines encore. Par-delà le fracas du métal et les hurlements guerriers, il entendait autant les cors et les percussions de guerre qui s’appelaient et se répondaient.

Cherchant où frapper à nouveau, Maelor aperçut des soldats valyriens qui étaient parvenus à approcher suffisamment des remparts pour tenter de poser des échelles sur le mur. Sous une grêle de projectiles, les hommes de la deuxième armée tentaient tant bien que mal d’assurer la solidité de leur prise avant de débuter l’ascension. Ces quelques échelles pouvaient représenter le début d’un assaut décisif s’ils parvenaient à emporter suffisamment de remparts pour y amener quelques tours de siège. Maelyrax l’avait compris aussi et la dragonne plongea vers le rempart. Maelor avait pour plan de répandre le feu-dragon sur le chemin de garde pour dégager un passage aux soldats. Il ne comprenait pas comment la défense ghiscarie, pourtant si resserrée pouvait laisser une telle opportunité aux siens. C’était une erreur des impériaux, et Maelor allait l’exploiter pour la plus grande gloire du nom des Vaekaron, et de la République.

"Draca-"

Maelor ne termina jamais cette injonction, et ne la prononça plus jamais.

Le temps sembla se suspendre alors qu’il ressentait un choc violent dans le corps de la dragonne sous lui et qu’une douleur atroce lui irradiait brutalement la poitrine. Il dut se cramponner de toutes ses forces à l’épine dorsale de Maelyrax pour ne pas se laisser chuter. Il entendit un hurlement déchirant alors que sa sœur de feu se tordait de douleur et que son cri résonnait dans toute la vallée. Il interrompit immédiatement son attaque, complètement désorienté. Il n’avait plus aucun repère, il n’y avait que cette douleur terrible qui l’empêchait de voir et de penser. Il voulait que la dragonne bleue prenne de la hauteur, qu’ils s’éloignent tous deux et se mettent à l’abris lorsqu’un autre projectile percuta le corps de Maelyrax. Cette fois, le projectile avait frappé depuis le bas, s’enfonçant au niveau du coup. La pointe jaillit au niveau de l’épaule droite, aspergeant Maelor d’un sang brûlant qui l’aveugla. D’un revers de main, il retrouva la vue et constata avec horreur la pointe vrillée d’un scorpion ghiscari fichée dans la chair de sa sœur de feu. La plaie était béante autour de la pointe d’acier renforcé. Maelor retint une violente nausée et se cramponna d’autant plus qu’il savait ce qui allait advenir.

Une immense tristesse l’envahit soudain. Il savait ce qui allait advenir. Incapable de se maintenir en l’air, le sang coulant à flots par deux plaies ouvertes par des projectiles conçus pour tuer des dragons, la créature mortellement blessée se laissait planer, usant ses ultimes forces pour sauver Maelor et lui garantir un atterrissage qui serait le plus doux possible. Il était de nouveau aveuglé, persuadé d’avoir été de nouveau aspergé de sang, il essuya de nouveau ses yeux d’un revers de main. Son soulagement ne fut que de courte durée car il était de nouveau aveuglé, le monde lui semblait flou, il ne parvenait plus qu’à distinguer des formes floues. Il se rendit compte, dans un ultime moment de conscience, qu’il avait le visage baigné de larmes. La douleur au torse le brûlait autant que celle au cou, comme s’il avait été lui-même touché et qu’il agonisait avec Maelyrax. Il ne voulait pas vivre, il n’avait pas de vie sans sa sœur de feu. Il ne devait pas vivre. Un nouveau choc, et une nouvelle douleur. Il sentît l’assiette de la dragonne giter violemment vers la gauche. Un nouveau projectile ; une nouvelle douleur, cette fois dans le bras. Et encore une douleur, un autre projectile : cette fois dans l’aine. Un rugissement bien triste et bien faible s’échappa de la gueule de la dragonne, qui semblait presque comme un adieu navré. Maelor ne voulait pas mourir, mais il ne voulait pas vivre sans cette alliée de toujours. Il s’allongea de tout son long contre le dos écaillé, laissant sa paume libre courir le long des reliefs de chaque plaque.

"Shijetra nyke. Gero silas, raquiros. Pardonne-moi. Adieu, amie."

Il ferma les yeux, sentant cette odeur de souffre et de sang qui entourait Maelyrax. Le sol n’était plus très loin.

"Kirimvose. Merci."

La dragonne Maelyrax et son monteur Maelor Vaekaron tombèrent dans le quartier des artisans de la cité fortifiée de Bohrash, qui gardait la frontière avec Valyria. On était à la première bataille de Bhorash, et il en faudrait encore trois autres avant que les Valyriens n’occupent la cité et la livrent au feu-dragon pour venger les multiples affronts et drames qu’ils avaient subis sous ses murs. En ce funeste jour du sixième mois de l’année 1063, quelques mois à peine après avoir fêté leurs vingt ans, le dragon bleu et le puîné des Vaekaron disparaissaient dans un violent choc qui fit s’effondrer huit maisons et deux ateliers. Ejecté du corps de Maelyrax au moment de l’impact, Maelor termina son vol contre un panneau de bois protégeant une boutique. Lorsqu’il se réveilla, il était couvert de fers et son calvaire commença. Tout d’abord, il fut contraint de rester prisonnier dans des conditions extrêmement dures alors que les Valyriens assiégeaient encore la cité. Il crut devenir fou lorsque les Ghiscaris affichèrent la tête de sa dragonne au-dessus des portes principales de la cité, pour mieux narguer les Valyriens. Lorsque la bataille fut remportée par l’Empire, il fut évacué vers la grande ville la plus proche : Meereen. Joyau commercial du Vieil Empire, c’était la plus grande cité après la capitale elle-même. Elle était dirigée d’une main de fer par le vice-roi Mardek, un satrape local compétent, nommé par l’Empereur lui-même. Dès que le temps le permit, Maelor fut envoyé dans le plus grand secret à ce vice-roi qui l’avait, disait-on, acquis à grands frais.

L’enfer de Meereen – 1063-1064

Maelor Vaekaron - The heir that never was Giphy.gif?cid=ecf05e47pfgahufv00b4w5prectlp9bdgxrcp3hin7ki1ak0&rid=giphy

Reprenant peu à peu conscience de son sort, Maelor Vaekaron voyagea sur la route entre Bhorash et Meereen dans un chargement de blessés et de permissionnaires ghiscaris. Il n’avait aucune idée du sort qui l’attendait, ni du grand secret qui était fait de sa survie ou de sa capture. Pour Valyria tout entière, Maelor et Maelyrax étaient les premiers Vaekaron fauchés par la Harpie dans ce conflit. Voyageant lentement, son convoi mit près de deux semaines à atteindre les murailles de Meereen. Durant tout ce temps, Maelor ne s’alimenta pratiquement pas. Il buvait peu, souvent forcé par ses geôliers. Il ressentait encore la brûlure des blessures infligées à son dragon. Un immense vide habitait son cœur et son âme car il avait perdu toute raison de continuer à vivre. Il sentait en permanence que son existence était incomplète, qu’il manquait quelque chose faisant vibrer le monde. De son avis, l’univers était un peu plus mort qu’auparavant. Il n’avait aucune volonté de vivre et ne fit ni commentaire, ni tentative d’évasion. Il ployait les épaules et la nuque sous le poids de la culpabilité. Une terrible malédiction s’abattait sur lui, celui à qui l’on avait coupé les ailes. Ses ancêtres, jusqu’à Vaekar lui-même, le méprisaient, et il s’était déshonoré aux yeux des Dieux. Il était indigne de son nom, indigne de sa vie puisqu’il était mort avec Maelyrax. Seule la vue des pyramides de Meereen le ramena un tant soit peu à la réalité.

Il était une coquille vide, dont l’existence était dénuée de sens, mais il était encore vivant. Quand bien même il ne le souhaitait pas, il ne pouvait aller à l’encontre du sort. Il restait Vaekaron, détenteur et dépositaire d’un sang divin, et il ne pouvait pas le laisser ainsi à la disposition des profanateurs de Ghis. Malgré le poids de la culpabilité, Maelor se redressa.

Il n’avait toutefois aucune idée de ce qui l’attendait. Comment aurait-il pu ?

Le vice-roi Mardek de Meereen était un grand vassal de l’Empereur ; un homme ambitieux et retors, qui savait déployer des trésors de majesté pour impressionner ses inférieurs et ses rivaux tout comme manier l’humilité face à ceux dont il convoitait les faveurs. Ils étaient nombreux dans le premier cas, et très peu dans le second. Mardek était également un grand guerrier ; il avait commandé aux armées ghiscaries lors de leur marche initiale vers les frontières valyriennes. Il avait remis son commandement peu avant la débâcle ghiscarie devant Mantarys et certains sujets de Sa Majesté Impériale murmuraient que tout aurait été différent s’il avait continué à servir. Mardek maniait une arme rare puisqu’il se battait au fouet barbelé et au bouclier. Il menait au combat sa propre légion, levée sur ses deniers personnels. Quand il comprit qu’un seigneur-dragon avait été capturé, il ordonna de le faire sortir de la cité et de lui faire amener afin qu’il puisse s’enorgueillir d’un esclave unique, dont même l’Empereur n’aurait pas d’exemplaire.

Affecté au service à table, Maelor eût une éducation longue et poussive car il n’avait ni la prédisposition, ni la volonté de devenir serviteur. Il n’eût toutefois pas vraiment le choix car, face à sa mauvaise foi manifeste, on commença bientôt à sanctionner les esclaves valyriens qui rejoignaient peu à peu la demeure du vice-roi. Au fil des mois, Maelor apprit à mettre ses vestiges de fierté de côté et à servir les côtes d’agneaux, les abricots farcis et les pâtisseries au miel avec déférence. Brisé, l’homme fuyait le regard de tous, y compris ses compatriotes qui n’avaient aucune idée de sa véritable identité. Au fil des mois qui passaient, les nouvelles devinrent de plus en plus sombres alors que les défaites successives des Valyriens devant Bhorash continuaient à s’accumuler. Mardek organisait de somptueux festins avec les notables de sa ville pour accueillir des pairs vassaux, des fonctionnaires impériaux, et une fois l’Empereur lui-même. Le dirigeant suprême et absolu de Ghis admira la rareté d’un tel esclave, aux yeux si violets et aux cheveux si argentés. Il fit plusieurs allusions au fait qu’il serait ravi de posséder un tel spécimen, mais Mardek joua la sourde oreille et l’Empereur, grâcieux, entendit le refus de son vassal de lui céder son esclave seigneur-dragon.

La vie était loin d’être aisé dans la pyramide de Mardek. Ceux qui se révoltaient étaient généralement mutilés ou abattus sur place et ceux qui essayaient de tirer au flanc ou de faire du mauvais esprit se retrouvaient envoyés dans les mines de sel et les plantations d’épices autour de la ville. Ceux que l’on voulait punir en faisant un exemple étaient donnés aux fauves dans l’arène de la cité. Durant tout ce temps, Maelor apprit à parler couramment le Ghiscari : la langue était gutturale et truffée d’exceptions, mais elle gardait une forme de cohérence. Dénuée de but, sa vie était une monotone succession de plats servis, de vin versé et de démonstration de sa nature valyrienne, lorsque le vice-roi lui demandait de s’exprimer dans sa langue natale.

Toutes ces épreuves endurcissaient le cœur et l’esprit de Maelor, particulièrement contre le peuple ghiscari et Mardek. Lorsqu’on lui demanda de faire la démonstration de ses talents guerriers, il tua deux légionnaires avec un simple pied de chaise en bois. Il fallut l’intervention hilare de son maître pour que ses arbalétriers ne le clouent pas sur place. Durant cet événement, Maelor se rendît compte qu’il avait perdu sa belle épée, Ōrbar. Et cela assombrît encore un peu plus sa personne. Il était une véritable bête de foire et le vice-roi se plaisait à le sortir à diverses occasions, lui demandant de réaliser de nombreuses épreuves, pour prouver que les Ghiscaris étaient supérieurs aux Valyriens. Il dût lutter contre un colosse provenant du Nord de l’Empire et se fit battre à plate couture. Pour une visite d’une princesse issue de la famille impériale, Maelor dût l’honorer devant l’ensemble de la cour de Mardek, afin de démontrer quels amants étaient les Valyriens. Un autre jour, on lui demanda de se lancer dans un concours de mangeur de piments. Il perdît cette épreuve, et passa huit jours à se tordre de douleurs et à voir ses entrailles se vider selon la terrible devise feu et sang. Lorsqu’on trouva sa figurine d’ivoire et de saphirs représentant Maelyrax, on lui confisqua et Maelor tua un autre garde et deux esclaves Lazarhéens avant d’être immobilisé et jeté dans une cellule où il ne pouvait ni s’asseoir, ni se tenir complètement debout. Il y passa une semaine, baigné de ses excréments, nourri de pain rassis et d’eau croupie. A sa sortie, il tua de nouveau trois gardes en s’emparant d’une épée avant d’être assommé. Lorsqu’il fut réveillé, on crucifia devant lui l’entièreté des esclaves valyriens du vice-roi. Quarante-huit personnes trouvèrent la mort. On l’envoya récurer les sorties d’égouts de la pyramide avec une dizaines d’esclaves durant deux jours en punition supplémentaire. Trois hommes suffoquèrent et périrent dans les effluves innombrables des rejets humains de trois mille personnes avant que le flux d’évacuation retrouve un débit acceptable pour les contremaîtres. Une semaine après, Maelor était de nouveau amené à servir le vice-roi et à réciter des poèmes valyriens pour sa cour lors des dîners intimes où les négociants de la cité venaient quémander des faveurs auprès du puissant seigneur. Cette routine d’allers-retours entre les sanctions diverses, les services réguliers et les épreuves exigées dura neuf mois.

Cette phase d’opulence insouciante s’acheva brusquement avec la nouvelle du Bris de Bhorash. Les Valyriens en avaient finalement eu assez de la résistance de la cité fortifiée et avaient assemblé plusieurs dragons pour pulvériser les défenses de la cité. A sa capture, la cité avait été pillée, évacuée, puis livrée au feu-dragon. Lorsque les rapports parvinrent à Meereen, là où s’était jadis tenue une cité fortifiée depuis des siècles par les Ghiscaris, qui avait gardé la frontière et infligé trois défaites retentissantes à Valyria, il ne restait désormais plus qu’un vaste espace plat et calciné de pierre fondue. L’ambiance changea alors que l’on se rendait compte que la prochaine cible des Valyriens et leurs dragons serait Meereen car la route de la cité leur était ouverte. Comprenant que sa situation allait être profondément compliquée dans les prochains mois, Mardek annonça se rendre à Ghis avec sa cour pour demander l’aide des légions impériales. Ce fut ainsi que Maelor découvrît la Cité Immortelle, la plus grande ville du monde, la capitale du Vieil Empire : Ghis.

A à ses côtés marchait cette compagne qui était désormais comme une vieille amie : la culpabilité.

La cage dorée de Ghis – 1064-1067

Maelor Vaekaron - The heir that never was Checking-out-general-kirigan

Arrivé dans les bagages de Mardek, Maelor reconnût silencieusement et à contre-cœur que la capitale impériale ennemie était un spectacle à couper le souffle. Ses innombrables ziggourats et pyramides lui donnaient une telle grandeur que même Valyria paraissait tassée et exigüe en comparaisons. D’immenses jardins suspendus et de grands parcs donnaient de l’air à la cité qui respirait et n’était pas engluée dans les remugles usuels d’une grande ville. Les monuments à la gloire de l’Empereur, de la Harpie et de l’Histoire impériale étaient majestueux et nombreux. Le peuple était visiblement heureux, bien nourri et bigarré, on y croisait des gens originaires de dizaines de pays. Maelor s’attendait à ne rester que quelques semaines à la capitale, car il savait que son maître rentrerait rapidement à Meereen mais il fut confié au domaine impérial sans trop comprendre ce qui lui arrivait.

Lorsque Mardek quitta la cité, Maelor comprit que l’Empereur avait finalement obtenu ce qu’il souhaitait. Il fut confié au contremaître impérial et fut mis au travail pour servir à la cour de l’Empereur. La discipline était bien plus serrée qu’à la cour de Mardek, car il n’était qu’un despote local qui tenait son pouvoir de son suzerain. A Ghis, il était dans le domaine de l’Empereur qui ne devait son pouvoir qu’à la Harpie. L’homme était rarement aperçu, mais Maelor fut rapidement mis à profit pour démontrer sa rareté. Il était appelé l’esclave dragon ou Cheveux Pâles selon qui parlait de lui. On le fit servir les grands vassaux et fonctionnaires de l’Empire ainsi que les membres éminents de la famille impériale. De nouveau, il put faire la démonstration de la culture valyrienne en récitant poèmes et en chantant quelques musiques traditionnelles. Grâce à sa maîtrise de la langue ghiscarie, il raconta les légendes de Valyria, tout en gardant pour lui son identité. Pour les Ghiscaris, il n’était qu’un seigneur-dragon anonyme et il se félicitait chaque nuit de leur ignorance de sa véritable valeur. Un soir, il retrouva la princesse impériale qu’il avait défloré à Meereen et celle-ci exigea de réitérer l’expérience, ce que le Valyrien fit avec diligence.

Il tua, encore. Il y avait, parmi les esclaves de l’Empereur, une hiérarchie très stricte et très précise. Par son statut particulier, Maelor avait chamboulé l’ordre établi car il était unique. Ils furent plusieurs à essayer de le mettre de côté, de lui rendre la vie difficile ou de le confronter physiquement. Un esclave originaire des Îles d’Été tenta de l’étrangler dans son sommeil et Maelor lui creva les yeux à mains nues avant de lui briser la nuque. Une native des berges de la Rhoyne essaya de l’empoisonner et il attendît la nuit suivante pour la jeter du haut de la pyramide. Un Valyrien, capturé au tout début de la guerre, essaya de l’égorger pour sortir du lot. Pour ce traître, Maelor n’eut aucune pitié puisqu’il lui arracha la mâchoire et le laissa errer dans le palais impérial sans menton ni dentition inférieure, sa langue pendouillant lamentablement contre son torse, avant qu’il ne s’écroule, vidé de son sang. Maelor supprima aussi un garde de la famille impériale car ce dernier s’était emporté lorsqu’il avait appris qu’il avait continué à avoir des relations avec sa princesse ghiscarie. Cela causa grand bruit car la relation était aussi indécente que sacrilège ; et le meurtre était problématique. Maelor fut fouetté pendant que sa compagne nocturne était chassée de la pyramide impériale pour être mariée à un noble vassal point trop exigeant sur le pucelage de sa future épouse.

De la morsure du fouet, et nombre d’autres sévices corporels, le dos de Maelor en portait encore les traces en 1066, lorsque la nouvelle de la paix arriva à Ghis. Cela faisait exactement deux années pleines qu’il était arrivé à la capitale impériale. Il avait espéré un retour à la liberté à la signature de la paix entre la République de Valyria et le Vieil Empire de Ghis, mais ses espoirs furent rapidement douchés car personne ne semblait se préoccuper de lui. Son identité était restée secrète depuis tout ce temps, mais il était de notoriété publique parmi les hautes sphères ghiscaries que l’Empereur possédait un noble valyrien comme esclave. Pourtant, il ne fut jamais question de le libérer. Et lorsque les Ghiscaris apprirent que les Valyriens avaient brûlé en place publique de nombreux prisonniers de marque, tous issus de grandes familles vassales de l’Empire, il perdit espoir. L’Empereur le gardait pour le divertir et faire son orgueil.

Les Vaekaron le considéraient sans doute comme mort et enterré depuis quatre années et il n’y avait personne pour venir réclamer sa libération.

Il était condamné à vivre dans ce purgatoire jusqu’à ce que Balerion daigne lui accorder la clémence de rejoindre Maelyrax dans son antre, pour qu’il puisse connaître la sensation du vol une dernière fois avant de retourner à la flamme primaire. Il avait hâte, car alors, il pourrait le dire de nouveau, et il pourrait disparaître en paix.

"Dracarys."


Jaenera Valineon
Jaenera Valineon
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1347-jaenera-valineon-ar
Re bienvenueeeee chez toi !!!
Valaena Cellaeron
Valaena Cellaeron
Sénatrice

Salut toi 😏
Aemond Qohraenos
Aemond Qohraenos
Mage

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1340-aemond-qohraenos-a-
Rebienvenue !! Maelor Vaekaron - The heir that never was 2043654651 et omg ce personnage Maelor Vaekaron - The heir that never was 2662366857 Hâte de le voir en jeu !
Jacaerys Velaryon
Jacaerys Velaryon
Seigneur-Dragon

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1399-jacaerys-velaryon-a
Quelle fiche quelle histoire Maelor Vaekaron - The heir that never was 2043654651

Rerererebienvenue champion Maelor Vaekaron - The heir that never was 238207597
Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t661-epreuve-du-feu-d-aly
MON PETIT FRÈRE a tellement grandit qu'il a conquis la Chine... Maelor Vaekaron - The heir that never was 3063046672 Maelor Vaekaron - The heir that never was 1491939867
J'ai loupé ton arrivée, tant attendue, mais je ne te quitterai plus jamais même si ça doit être la guerre, la vraie, entre nous Maelor Vaekaron - The heir that never was 3063046672 Maelor Vaekaron - The heir that never was 1491939867

Ta fiche était sublime, mais tu le savais déjà !
VIVE LES VAEKARON !!! Maelor Vaekaron - The heir that never was 3817726558
Contenu sponsorisé