Haera n’est pas un nom inconnu dans l’Histoire valyrienne, présent dans les histoires contées par les anciens comme dans l’épopée écrite sur l’héroïne qui côté de Naehrys combattit le terrible dragon Rytorth. Une femme dont l’héritage forgea le caractère de bon nombre de ses descendants, un nom et une histoire qui gonflent leur poitrine de fierté et d’une ambition qu’ils ne cessent de démontrer au quotidien.

Depuis de nombreuses générations les Haeron se sont installés dans la ville portuaire de Tolos, y bâtissant ce qui serait le siège de leur nom : la Tour de l’Epée. Cette ville fortifiée nichée au cœur des Falaises Noires est le chef-lieu de leurs affaires et le théâtre de l’accroissement de leur renommée ainsi que de leurs talents commerciaux, tant et si bien que nombre de leurs membres ont été nommés à des postes de contrôles des importations. Au point que le surnom de « Douaniers » leur a été attribué et qui ne cesse de les suivre dans leur sillage. Depuis la fin de la guerre et le rôle de sénatrice qu’occupe désormais la matriarche, ils possèdent un hôtel particulier dans le Cadran Nord de Valyria.

Le prestige de cette famille n’a eu de cesse d’être entretenu et ce fut au travers d'unions avec les principaux marchands de Valyria ou encore entre des membres de branches mineures avec des Ghiscaris afin d’obtenir leurs faveurs que leur membres purent y parvenir, leur permettant ainsi de servir leurs intérêts pécuniers et d’entretenir un important réseau d’associés au-delà de la péninsule. Les différentes branches qui composent la famille Haeron -cadette comme bâtarde- ont permises de conserver de discrets contacts avec le Viel Empire, Rhaenys s’attelant d’une main de fer à les conserver sous son strict contrôle.

Une terre à la symbolique stratégique mais aussi historique intéresse tout particulièrement les Haeron et leur matriarche : l’Île aux Cèdres. Située à égale distance de Valyria comme de Ghis elle revêt une importance indéniable dont ils veulent s’emparer mais c’est sans compter sur cette voix sortant tout droit des rangs de la famille Naehrys qui leur conteste cette suprématie. Forte de sa mission réussie à Yeen -à quelques détails près- et de la fondation de la colonie de Lys, Rhaenys compte bien poursuivre sur sa lancée et ne pas laisser les Naehrys lui soutirer l’Île aux Cèdres.[/color]

Mois 3, an 1062.

Le ciel tonnait, la terre lui répondait et les deux femmes étaient debout au centre de ce village couvert de cendres alors que se dressait devant elles la demeure de l’éternelle rage. Elles se dirigèrent alors sur la route sans retour vers cette Bête aux écailles sombres qui vole sans partage les habitants de leur joie, les privant de cette lumière dont ils ont tant besoin. Ils sont comme des oiseaux vêtus d’ailes de plumes, ils vivent dans l’obscurité sans jamais voir une autre lumière que celle du feu-dragon. Première description de l’antre de Balerion, un lieu duquel on ne revient pas et dans lequel les guerrières entrent.

Cela faisait près de vingt-sept années que la Tour de l’Épée avait vu la jeune Rhaenys Haeron expulser son premier souffle, deuxième enfant d’Aera et Visenarr Haeron, elle fut l’unique fille de cette union. Ce fut dans la magnifique petite cité nichée au cœur des Falaises Noires que l’enfant grandit dans cet environnement où les descendants de l’héroïne Haera s’étaient établis avant d’y prospérer. Elle y vécu de longues années venant parcourir les ruelles rendues étroites par la proximités de chaque bâtiments qui n’avaient de cesse de projeter leur ombre sur les pavés, des ruelles sombres peu importe la course du soleil. Jouissant de la liberté offerte par son statut et l’ouverture d’esprit des valyriens du Nord, la jeune Rhaenys avait alors comblé ses temps libres avec son cousin Zalhaltal Qhosan en parcourant les marchés de la ville, observant les nombreux commerçants ou encore en courant jusqu’au bout de la digue pour s’agripper aux pieds d’un des deux guerriers de Tolos et ainsi observer les allées et venues des navires marchands dans le port.

Au fil des années elle avait reçu une éduction diverse et complète dans laquelle elle excella peu à peu, finissant par attirer l’attention de sa mère sur une question qui ne se serait posée si les Haeron était une grande famille du Sud. Son esprit s’aiguisant sur les questions mercantiles qui faisaient tant la réputation des siens, Rhaenys avait alors commencé à s’intéresser grandement à la prospérité de sa famille et le commerce de produits venant des autres empires d’Essos. La jeune fille était par la suite devenue femme lorsqu’elle célébra son rêve de Meleys, jour à partir duquel la matriarche des Haeron reçu de nobles comme de marchands des missives demandant la main de son enfant. Au fil des lunes, malgré l’instance et les offres particulièrement alléchantes comme celles de Valerion Qoherys pour son fils, aucune décision ne fut prise avant que d’un commun accord il ne soit décidé que Rhaenys s’unirait en temps voulu à son ainé : Gaemor. Une union qui serait dénuée de passion et qui n’existerait que dans le but de sécuriser la fortune familiale.

La société ayant instauré un service militaire dès que les jeunes valyriens et valyriennes atteignaient l’âge de seize ans. Loin d’être une guerrière Rhaenys aurait pu avoir la possibilité en tant que noble de se soustraire à cette année d’enseignements martiaux si toutefois sa mère avait payé pour qu’un des serviteurs de leur demeure s’y rendre à sa place, mais poussée par une matriarche cherchant à ce qu’elle continue à recevoir une éducation complète elle s’était alors pliée à sa volonté. Elle y avait reçu les rudiments des techniques d’usage des armes, de l’organisation de l’armée mais peu portée sur l’art de la guerre, elle se concentra sur celui de nouer des liens. A son retour à Tolos ses fiançailles furent prononcées et dans la même année elle s’était attelée à faire main basse sur l’industrie marine locale, engageant les pêcheurs de la ville, une flottille permettant de commercer aussi loin qu’il était possible de trouver de l’or ou des produits rares en échange, et elle s’était aidée du réseau qu’elle avait commencé à créer afin de faire grandir peu à peu son entreprise. Elle avait preuve de plus d’esprit que son aînée sur ces questions mercantiles qui avaient vu nombre des siens être surnommés « Douaniers », n'échappant pas au regard d'Aera qui l’avait par la suite nommée comme son héritière et lorsqu’elle eut dix-huit ans elle était partie au coté de la matriarche à Valyria pour y parfaire son éducation…

Alors que son regard accrochait la Bête mourant devant elle, Rhaenys senti son cœur se serrer. Elle était morte. Elle avait rejoint la demeure de Balerion, sa vie écourtée par la traîtrise de ceux avec qui les siens avaient tant pu commercer. Elle était morte et c’était désormais à la jeune mère qu’elle était de guider les leurs, de continuer à les mener sur ce chemin tracé par leurs aïeux. Le souffle du dragon caressant sa peau, la désormais matriarche des Haeron se détourna ce qui serait le dernier souvenir de sa mère, le poing serré, et elle s’éloigna. Aera Haeron et les neuf autres seigneurs-dragons envoyés rencontrer l’Empire ghiscaris pour éviter la guerre étaient morts et cette dernière frappait désormais à la porte de la République.

Mois 1, an 1067.
- Dohaeris, Matavon. Lykiri!

L'ordre était prononcé de manière impérieuse au dragon qui rechignait à se laisser approcher par les soigneurs s'occupant pourtant habituellement de lui. La matriarche avait observé la scène d'un oeil distrait avant que le caractère de sa monture ne l'appelle à intervenir, un accident pouvait aisément survenir. Une part d'elle, avait cru qu'il se serait assagi après l'expédition sur Sothoryos mais il fallait croire que le combat mené contre ces crocodiles à la taille monstrueuse lui avait laissé un goût appréciable malgré les difficultés rencontrées. Peut-être était-ce là un point commun qu'ils partageaient tous les deux, de ne pas se laisser abattre par les obstacles qui se dressaient sur leur chemin et qu'ils appréciaient ce que jusqu'alors ils n'avaient que peu goûté. La magie et les dragons étaient pour les valyriens du sud, le point de vue de Rhaenys n'avait guère changé, pour autant elle ne pouvait s'empêcher de voir la praticité qui se dégageait de ces entraînements qu'elle accomplissait avec Matavon. A nouveau le dragon émis un rugissement mais cette fois il ne bougea pas avec cette rapidité mortelle, se contentant de frapper le sol de ses pattes.

Les lunes qui avaient suivis l'expédition de Sothoryos où la connaissance de nouvelles informations sur la cité de Yéen s'était mêlée à une débâcle humaine et diplomatique, ne jouaient probablement en faveur du caractère affiché par Matavon. Aussi mêlé son sang soit-il, elle avait créé un lien avec ce dragon qui avait éclos pour elle, il ne pouvait qu'avoir senti ce qu'elle-même avait ressenti à la suite de cet événement. L'appréhension ressentie entre le moment où l'amiral Valineon s'était adressé à elle et celui où elle avait gravi les marches de la Tour des Cinq. L'agacement de n'avoir eu que des bribes de souvenirs quant à ce qu'il s'était passé lorsque la pierre s'était réveillée entre ses mains. La crainte que le pire soit survenu pour son cousin présent à Zamettar. L'entretien avec les Lumières fut difficile mais si désormais on l'observerait attentivement, elle était parvenue à se tirer d'un bien mauvais pas... contrairement au légat Valralys et la mercenaire disparus. Les jours avaient rapidement défilé voyant le projet de colonie, conjointement monté avec Baelor, se concrétiser toujours un peu plus jusqu'à la fin du douzième mois où cette année 1066 qui avait tant connu d'agitation connu une certaine apothéose : la mort de Lucerys Arlaeron. Soudaine, terrible dans le moment et en particulier pleine de conséquences voyant la société valyrienne se diviser en trois visions venant s'opposer les unes contre les autres. Les Rouges. Telle fut la faction vers laquelle elle se tourna, suivant cette force qui pourrait sans le moindre doute enfin conquérir l'Île aux Cèdres, cette force qui aurait besoin de vivres et de matières premières.

La jeune femme inspira profondément avant de se rapprocher du dragon. Ne cessant d'observer le moindre ses mouvements elle leva doucement la main vers lui jusqu'à ce que ses doigts viennent au contact des écailles d'un gris clair. Il leur fallait s'entendre car bientôt il lui faudrait se rendre sur Lys pour voir son cadet et se familiariser avec ces nouvelles terres. Et si Tolos devait à nouveau connaitre l'horreur, il n'était pas question que cela se fasse sans réponse.

C'est bon, c'est fait. Te voici validé(e). Bravo ! Ce petit picotement que tu ressens est celui du début d'une aventure où tu rencontreras des personnages et des créatures incroyables. Te sens-tu prêt(e) à nous rejoindre ? On espère que oui car le grand moment est arrivé !

Ton personnage, Rhaenys Haeron, va désormais rejoindre les Nobles de notre belle Valyria pour devenir l'un de ses membres les plus illustres, espérons-le !