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Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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T'aimer comme un frère à Valyria Cela fait venir de coupables pensées

Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

Tandis que le tissu glissait sur ses délicates épaules, Vaenyra se demandait ce qu'elle faisait là. La dernière heure se rappelait à elle et elle voyait une faiblesse dans ses gestes. Sa facilité à s'abandonner à accompagner un homme à peine rencontré aux thermes la consterner. Nul ne se leurrait sur leurs véritables intentions dans les eaux torrides des bains. La mage n'était pas prude et elle se donnait volontiers à Meleys. Elle connaissait même les arcanes tabou des amours féminins grâce à sa cousine. Le contexte l'intriguait. Généralement ses partenaires étaient des personnes de confiance, qu'elle connaissait. D'une certaine façon, il lui semblait le connaître intimement en l'espace d'un après-midi. Daelarys dégageait une certaine tendresse dont Vaenyra rêvait de s'emparer et faire sienne.

Nue comme un ver, elle hésita une longue seconde. Seule dans la petite pièce permettant de se changer, elle avait le choix entre deux libertés. Celle de tourner le dos à Daelarys et simplement se détendre parmi les femmes. Elle doutait qu'il la poursuive. Le marin était persévérant, mais loin d'être idiot. Aucun homme ne continuerait sur cette voie après une telle humiliation. D'un autre côté, il était tout autant dangereux de s'attirer l'animosité du fils d'une Lumière de la Sagesse. Vaenyra savait qu'elle n'était probablement pas digne de l'intérêt de Baelor Cellaeron, même en jouant du cœur de son fils. Ce dernier avait malgré tout accès à des secrets et des leviers dont elle ne voulait pas connaître la teneur, à moins d'en être la détentrice. En d'autres termes, elle se retrouvait piégée par son ambition démesurée, ses paroles insensées et... sa propre attirance pour le jeune homme.

Avec un soupir, Vaenyra attrapa une serviette et fit glisser le tissu entre ses doigts. Quitte à céder sous les élans de son cœur, elle ne rendrait pas la partie facile à l'autre joueur. Elle résisterait autant qu'il fallait, peut être même à jamais. Enroulant avec expertise le tissu juste en dessous de ses épaules, elle s'assura de bien le nouer de sorte qu'il ne tombe pas par accident. Ou du moins, elle voulait être sûre d'être à l'origine de cette mésaventure volontaire. Fin prête, elle glissa ses pieds dans les souliers prévus pour les bains et fit passer son épaisse natte par-dessus son épaule. Ses cheveux épousèrent naturellement le contour de son corps, un effet dont elle était généralement fière. Ils cachèrent également l'affreuse cicatrice de son épaule, celle récoltée lors de leur combat contre le Magister.

Elle s'enfonça dans les souterrains des thermes pour rejoindre Daelarys. Il l'attendait avec son allure d'ours prédateur. Son ventre fourmilla de papillons tandis qu'elle l'observait. Avec un léger sourire, elle le salua de la main et voulut jouer de sa natte à nouveau. Celle-ci, déjà alourdie par l'humidité ambiante, retomba mollement. Avec une moue peinée, Vaenyra commença à la détresser tout en s'adressant au marin: Merci pour ton invitation Daelarys. Je crois que j'ai le plus grand besoin de me détendre. As-tu mis ton armure à briquer ? Plissant son petit nez, Vaenyra finit de dénouer ses cheveux qui s'étalèrent aussitôt sur ses épaules tandis qu'elle secouait la tête, découvrant son ossature fine et sa peau presque intacte. Offrant la vision au marin, la mage le regarda droit dans les yeux: Quels sont tes désirs ? Par quoi désires tu commencer ?

Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

Il passa lentement l’éponge sur chaque partie de son corps, le savon noir éliminant chacune des impuretés. A travers ces gestes minutieux, il lui sembla expier ses péchés un peu plus encore. A son arrivée aux thermes, il avait déposé ses effets dans un coffre et avait demandé à ce que personne ne touche à son armure. Il s’était alors hâté pour se laver de ses deux semaines de périple. Même s’il avait été se baigner dans les cours d’eau qu’il avait croisé en chemin, rien ne valait un bain chaud. Et une bonne compagnie. Ses muscles étaient encore ankylosés par des nuits au confort douteux et par des jours de chevauchée dont il avait pourtant l’habitude. Les courbatures le firent râler un peu mais il fut vite ramené à d’autres… problèmes.

Il ne s’était pas attendu à ce que Vaenyra finisse par le rejoindre, si bien qu’à l’annonce de son entrée par l’un des esclaves, il s’empressa de remettre maladroitement l’étoffe qui lui servait de serviette autour de la taille. Lorsqu’il la vit, son cœur s’emballa. Il dû alors s’asseoir et croiser les jambes pour ne rien laisser paraître. Il détourna le regard autant que possible pour ne pas se laisser intimider par le chef-d’œuvre corporel qu’il avait face à lui mais il n’y parvint pas. Lorsque la mage arriva, il lui tendit la main pour qu’elle puisse s’installer à ses côtés sans glisser. La voir détacher ses cheveux ne fit qu’accentuer un désir ardent qu’il peinait à faire redescendre. Ce n’est qu’au prix de longues respirations qu’il parvint à faire décroître sa montée en pression. Rarement il s’était senti aussi malmené par une femme. Habituellement, il était celui qui minaudait et jouait de ses charmes pour mieux séduire et obtenir celles qu’il désirait. Pourtant, aujourd’hui, Daelarys se sentait pris au piège. Rhaegar ne l’avait pas prévenu. Ou tout du moins, peut-être ne s’en était-il pas rendu compte.

Soudain, le piège se referma sur lui.

- « Mes désirs, Archimage, n’ont rien de bien différent de ceux de tout homme. »

Il ne put détacher son regard d’elle, de son visage, de ses lèvres si bien qu’il se pencha vers elle, et il glissa une main le long de sa mâchoire. Doucement alors, Daelarys l’embrassa. Son pouce caressa sa joue et il pouvait sentir une peau à la douceur d’un fruit duveteux et juteux. Une décharge traversa son échine et il frissonna de plus belle. Sa main descendit lentement le long de son cou puis dans le creux de son épaule. Ses lèvres avaient encore le goût des mets de Volantis, mais elles avaient également cette saveur de liberté et… Il recula. A la fois horrifié et gêné de s’être laissé aller. Si d’ordinaire, il n’avait aucune honte à se jeter dans les bras de la première femme qui lui faisait du pied, cette fois-là était différente, et c’était bien tout le problème.

- « Pardonne-moi Vaenyra. Je crains qu’il n’y ait eu méprise. »

Le marin refusait de la placer sur un même niveau que toutes les autres. Elle valait bien mieux que cela. Elle méritait mieux que lui, mieux qu’un imbécile de sa trempe qui rêvait d’obtenir la gloire militaire avant de s’exiler sur une île pour vivre dans une bicoque en bord de mer après la mort de son père. Mieux qu’un type qui voulait pêcher et se nourrir de ses propres récoltes, loin des Cellaeron et de l’effervescence Valyrienne.  Elle, était archimage, sans doute vouée à un avenir brillant et mouvementé. L’un et l’autre avaient des vies aux antipodes.

Ou peut-être étaient-ce là des excuses.



Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

Vaenyra tirait une certaine fierté de sa beauté et de ses atouts féminins. Elle n’était pas une mère maquerelle, vulgaire et prise par le premier venu. Ses compagnons étaient toujours choisis avec le plus grand soin. Elle avait goûté l’ambroisie divine dans les bras de son frère et ne désirer qu’une chose : retrouver ce bonheur. Alors qu’elle se trouvait dans la moiteur tropicale des thermes, elle s’avouait enfin cette vérité. La mort de Hogear l’avait écrasé. Vaenyra s’était coupée de ses sentiments. Un processus déjà présent lorsqu’elle avait causé la mort de son rival. Les souvenirs se mélangeaient dans sa tête et le goût des lèvres de son frère se mêlaient aux horribles hurlements d'Athelor tandis que les esprits mettaient son corps en charpie. Devant une telle horreur, elle n’avait pu que se recroqueviller sur elle-même.

Il fallait un autre traumatisme pour déverrouiller les portes de l’esprit parfois. La révolution de palais du Collège suffisait. Le poids de la culpabilité d’avoir laissé s’engager ses élèves sur cette voie, avec pour résultat la mort d’entre eux, pesait lourd sur ses maigres épaules. Elle réalisait qu’elle n’était pas seule. Ses désirs restaient inchangés : servir les Possessions, s’élever et dominer. Elle désirait une seule nouvelle chose : son éminence grise. Cette ancre à laquelle se raccrochait : pouvoir murmurer ses doutes et ses douleurs au cœur de la nuit pour mieux redresser le menton et faire face en plein jour. Daelarys représentait peut-être cet espoir. Il était bien trop pour le dire. Elle risquait de le regretter. Pourtant, Vaenyra voyait qu’il pouvait lui apporter tout cela et bien plus. Le pouvoir, la vérité et l’amour… N’était ce pas l’ultime désir de chacun ?

Lorsqu’il se pencha vers elle, l’Archimage connaissait l’enjeu de ce geste et se prêta au jeu plus qu’elle ne voulait l’admette. La simple sensation de sa main forgée par la guerre éveilla son désir. Inconsciemment, elle se rapprocha de lui. Ses propres mains se perdirent dans les boucles du marin tandis qu’elle se redressait sur la pointe des pieds pour accueillir ce baiser. Voilà longtemps qu’un geste d’une telle tendresse ne lui avait pas été offert sans qu’elle le désire si ardemment. Prise dans la ferveur de cette danse labiale, Vaenyra se pressa contre lui. Elle voulait autant le dominer qu’être sienne et ses pensées s’entremêlèrent dans un instant d’oubli. Abandon bien vite retrouvé par deux éléments. Tout d’abord, l’excitation de Daelarys était aussi palpable que palpitante, pour la plus grande gêne de la mage. Elle ne voulait pas se donner ainsi. Pas au cœur des thermes comme une vulgaire putain, elle était un membre haut placé du Collège par les Quatorze ! Ensuite parce que Daelarys suivait adroitement le cours de ses pensées – ou connaissait ses propres dilemmes.

Tandis qu’il reculait, Vaenyra fit de même et ferma les yeux. Sa respiration saccadée n’était rien à retrouver ses esprits. Faisant appel à son entraînement, elle se calma à son tour puis laissa ses cheveux glisser le long de son visage. A n’en pas douter ses iris s’écarquillaient de désir, ses lèvres gonflées par le martyr divin. Réajustant sa serviette, elle resta silencieuse de longues secondes. Lorsqu’elle reprit enfin la parole, ce fut d’une voix rauque :

« Lorsque j’évoquais tes désirs, Daelarys, je voulais savoir si tu préférais un bain froid ou chaud. Je crois que le premier te conviendrait parfaitement dans ton état. » Vaenyra laissa entrevoir l’ourlet de ses lèvres, ramassé en un sourire moqueur. « J’apprécie ton… attitude à mon égard. Je t’apprécie également comme personne. »  Se rapprochant à nouveau de Daelarys, elle exerça une légère pression sur ses épaules pour l’obliger à s’asseoir. Professeur exigeante, tout autant que comme maîtresse, elle observa longuement le marin et lui caressa la joue. « Peut être que dans une orgie, sous l’effet de Tyraxès et Meleys, je pourrais me donner à toi. »  Vaenyra passa ses genoux de part et d’autre des puissantes cuisses de Daelarys. Sans réellement le toucher, elle passait pour le chevaucher. « Cependant… Cependant… Je suis une archimage. L’une des conseillères de Jaenera elle-même. Tu comprendras que je ne suis pas une vulgaire noble que tu peux rouler dans la soie ou la paille à ton gré. »  

Appuyant ses deux mains sur les épaules de sa victime, elle se redressa pour mieux le regarder droit dans les yeux. « Comportons-nous comme des êtres civilisés. Nous devions parler de la mer, de tes rêves et moi de mes peines de guerre, de mon frère. D’accord soldat ? »

Vaenyra se pencha et embrassa Daelarys. Ce n’était pas la folle embrassade d’auparavant. Un simple effleurement des lèvres, trahissant une tendresse rare chez elle. Satisfaite, elle se redressa et remit de l’ordre dans ses cheveux.

« Alors… Quels sont tes désirs ? Bain chaud ou froid ? »


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
Citoyen

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Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

La honte l’étreignit telle une caresse râpeuse et désagréable. Il s’était fourvoyé et s’était laissé emporté par le flux de choses qu’il ne parvenait plus à contrôler. Alors lorsqu’elle s’installa au-dessus de ses cuisses pour l’embrasser, il la laissa faire avant de la repousser doucement. Au fond de lui, une lutte interne s’était engagée. Daelarys se releva alors et rattrapa sa serviette qui commençait à se dénouer. Il la coinça de nouveau puis se tourna de moitié vers Vaenyra.

- « J’ai besoin d’un bain froid. » - fit-il sur un ton qui instaurait une certaine distance.

Il ne la regarda pas, pour mieux se préserver. Dans une pièce attenante avait été construit un frigidarium, dernière étape après un passage au tepidarium. Le marin, lui, n’attendit pas la pièce à température intermédiaire. Il avait besoin d’un choc thermique pour mieux l’aider à reprendre ses esprits. Dos à sa comparse, il s’avança lentement, se plaça face au bassin puis laisse tomber sa serviette à ses pieds. Lentement mais sans hésiter, il pénétra dans les eaux glaciales. Son corps se mit à frémir et ses poils se hérissèrent. Le fils Cellaeron plongea entièrement. Ses vaisseaux sanguins se contractèrent et tout son corps se mit en alerte.

Daelarys aimait les bains froids qui lui rappelaient parfois les températures de l’océan. S’il évitait de s’attarder trop longtemps dans ces eaux glaciales, il tentait néanmoins d’y habituer son corps. Il se concentra alors sur la situation actuellement et force était de constater que l’effet du froid lui fit redescendre toute envie tout en le rappelant à ses priorités.

- « Je crains, Archimage, que nous avons chacun des priorités bien différentes. Je dois repartir à Mysha Faer dès demain. Mes supérieurs m’attendent pour un nouveau départ en mer. Et toi, je suppose que ta nouvelle position auprès de la Magister Valineon ne te laisse que peu de répit. » - fit-il alors qu’il osa de nouveau poser les yeux sur elle.

Daelarys était un lâche face à cette situation qu’il ne maîtrisait pas. SI bien qu’il tenta de trouver un moyen de se défiler. Et s’il espérait ne pas avoir été maladroit dans sa manière de dire les choses, il se fourvoyait grandement. Lui qui avait pour habitude de réfléchir avant de parler, cette fois-ci il s’était enfoncé dans sa bêtise. Etrangement, le Nadresyon se rappela une conversation avec son paternel, quelques mois plus tôt. Baelor lui avait demandé s’il avait une quelconque attirance pour une femme, et celui-ci avait presque ricané, tant la situation lui paraissait comique. Il était largement en âge de se marier et même si rien ne pressait, la société tendait à lui rappeler qu’il était important de se fiancer et de procréer. S’il avait rejeté cette idée en bloc, il savait pourtant que son tour viendrait. Il s’était mis en tête, au départ, de demander en épousailles une rousse, rencontrée dans une orgie, juste pour se décharger de la pression. N’importe quelle femme aurait fait l’affaire, tant qu’on lui fichait la paix. Néanmoins, présentement, il lui sembla appréhender la situation d’une manière quelque peu différente…

L’eau lui montait désormais jusqu’à mi-torse et il ferma les yeux pour contrôler sa respiration. Il ne les rouvrit que pour faire face à l’archimage. Vaenyra n’était pas rentrée dans le bain, sans doute trop froid. Entourée de sa serviette, il était difficile de ne pas imaginer ses courbes sous celle-ci.

- « Parle-moi de ton frère et j’essaierai de t’aider à ma manière depuis la caserne. Si je glisse un mot à mon supérieur, peut-être que nous parviendrons à faire la lumière sur ton histoire… » - il plongea sa tête dans l’eau froide avant de la ressortir – « Et que feras-tu, lorsque tu auras ta réponse, Archimage ? »




Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
Mage

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Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

Vaenyra frémit lorsque les larges mains du soldat se posèrent sur elle. Elle craignit l'espace d'un instant d'avoir réveillé le dragon endormi sous sa bâtardise aussi criante qu'attirante. Il n'en fut rien à sa plus grande déception. La mage se laissa délicatement repousser et une petite moue plissa sa lèvre inférieure. La déception rongea son bas ventre alors qu'elle se rendait compte n'éveiller guère plus qu'un vulgaire appétit frugal chez son hôte. Vaenyra trouvait presque insultant de le voir préférer un bain froid à sa proximité. D'une certaine façon, elle ne pouvait nier avoir ressenti de manière insistante l'intérêt de Daelarys à son égard. Si tel l'acier en fusion, son glaive devait être plongé dans l'eau glacée pour être acérée, elle s'en contenterait. Si Vaenyra ne s'était jamais intéressée aux arcanes de la forge, elle était curieuse de découvrir l'alchimie particulière du corps humain.

Mine boudeuse, la mage suivit Daelarys dans les entrailles des thermes. La fraîcheur du bassin se faisait ressentir jusque contre les murs et Vaenyra frissonna lorsqu'elle s'y appuya. La mine sombre, elle croisa ses bras sous sa poitrine et décocha le regard de profonde lassitude qu'elle réservait normalement à Rhaegar. Par bien des aspects, les deux comparses étaient tout aussi frustrants bien que pour des raisons différentes. Enragée par le délaissement troublant de Daelarys, Vaenyra avait sa petite idée sur le pire des deux. La naïveté candide du marin était aussi étonnante que rafraîchissante. Les mages se rodaient bien rapidement aux coulisses de la séduction et des échanges à demi mots au point qu'ils n'en avaient rien à envier aux Sénateurs les plus retors. Les étreintes sauvages et sans émotion dont le fils de Baelor devait avoir l'habitude n'étaient que pacotille. Vaenyra se détendit tandis que son regard s'éclairait d'une lueur prédatrice. Elle lui montrerait. Tout comme ce callipyge invétéré exposait son fessier remplumé à ses yeux.

« Tu te plies aux ordres de ton Légat, soldat. J'aime entendre ses mots. Même si je n'ai jamais eu affaire à cet adorateur des plaisirs équestres. » trancha la voix de Vaenyra. « La seule supérieure dans cette pièce, c'est moi. J'attends obéissance de mon chevalier servant. »

Tandis qu'il plongeait la tête sous l'eau, elle s'avança vers le rebord du bassin. Ses doigts de pied l'effleurèrent et des éclairs douloureux remontèrent le long de ses jambes. Les ignorant, elle observa longuement Daelarys. Cherchait-il à la mettre au défi en se baignant sans l'inviter ? Il croyait probablement qu'elle trouvait l'eau trop fraîche. Peu de Valyrien appréciaient cette pièce des thermes, comme leur solitude apparente le laissait entendre. Pourtant, la Mage connaissait intimement les eaux glaciales de la Rhoyne au coeur de l'hiver de Volantis. Elle observait chaque semaine et participait même parfois des cérémonies bien étranges autour de l'eau dans les temples du dieu attitré. Elle ne craignait pas l'eau, encore moins le froid. La mage embrassait chaque jour l'étreinte glacée de la folie issue de la magie et ne le connaissait que trop bien.

Pourtant elle recula d'un pas, effrayée par une simple phrase. Et que feras-tu, lorsque tu auras ta réponse, Archimage ? Elle savait ce qui se passerait lorsqu'elle connaîtrait la vérité. Elle comptait se livrer à Daelarys à ce sujet, l'enchaîner à ce secret terrible. Pourtant, les paroles du marin recelaient une inconnue effrayante. Vaenyra ne voyait pas de futur au-delà des arcanes entourant la mort de son frère. Elle ne s'était jamais projetée au-delà, ni même jamais sans lui. Pourtant, elle devait bien se l'avouer : elle était seule. Loin de sa famille, dont elle avait usé les liens bien des années avant cette perte, isolée dans la tour d'ivoire de son rôlet de sa responsabilité. L'étau de la solitude étreignit son cœur et en fêla la glace pour la première fois en une longue année. La ligne de sa mâchoire se contracta et une unique larme coula de ses yeux désemparés. Serrant et desserrant les poings pour éloigner l'abrupte vérité, Vaenyra jeta un regard courroucé autant que paniqué à Daelarys.

« Lorsque j'aurai ma réponse, je goûterai le goût amer de la vengeance, me nourrirai de la détresse de ceux qui m'ont blessé et renaîtrai de leurs cendres ! » cracha-t-elle au visage du soldat pour essayer maladroitement de camoufler son malaise. Inspirant profondément, elle ferma les yeux puis relâcha l'air de ses poumons. Plus calme, Vaenyra observa longuement Daelarys et lui sourit froidement. Sa main blanche se glissa le long de ses côtes et détacha le noeud de sa serviette. Le tissu tomba dans un bruit feutré, exposant son corps dans sa superbe simplicité à la vue de son sigisbée. Elle s'étira langoureusement, offrant sa souplesse à la volupté dans une pose sans équivoque. Puis elle plongea à son tour avant de réapparaître face à Daelarys l'instant d'après. S'appuyant sur ses épaules, elle se pressa contre lui :

« Lorsque je serai de retour parmi les vivants, je désirerais vivre ma vie, libérée de mon devoir de fille et de promise. Je trouverai un homme, l'épouserai et si les Dieux veulent porteraient ses enfants. » Vaenyra mordit la lèvre de Daelarys et le regarda droit dans les yeux : « Si un homme me désire assez et serve la République avec autant d'ardeur que je ne le fais. » Elle caressa sa joue. « Évidemment. »


Daelarys Nadresyon
Daelarys Nadresyon
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Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

Elle était une tempête. Telle une houle qui montait sans cesse jusqu’à engouffrer les navires imprudents. Elle était de celles dont on se méfiait, de peur de sombrer au sein de leurs abysses. Au fond de son cœur semblait hurler une vague déferlante prête à tout détruire sur son passage. Face à elle, un marin imprudent que la tempête semblait avoir déjà prise entre ses griffes. Vaenyra était animée d’une rage sourde à tout raisonnement. Furtivement, Daelarys repensa à une chanson de marin qui racontait l’histoire d’une fille ayant perdu un père trahi : Craignez, craignez la fille du vent salé, tels furent ses derniers mots. Il les livra au gré des alizés, en sombrant dessous les flots… Emportée par la mort d’un frère sans jamais avoir pu obtenir des réponses, l’Archimage s’était perdue dans un flot d’émotions qu’elle ne parvenait plus à contrôler. Qu’arriverait-il à celui qui avait provoqué la mort de sa chair ? Qu’adviendrait-il de son corps ? De son âme ? Le marin avait quelques idées, et celles-ci ne lui plurent guère.

Elle joua un peu avec lui, lui mordillant la lèvre avant de caresser sa joue. Alors, doucement, il attrapa les mains de la douce Menaleos au creux des siennes. S’il avait été quelques minutes avant secoué par la vue de son corps nu, il fut pris désormais d’un sentiment plus calme, comme s’il voulait lui transmettre un peu d’apaisement. Ses doigts calleux étaient froids comme le givre, mais il lui véhicula un peu de la chaleur de son corps. Appuyée contre lui, Daelarys pouvait sentir sa peau contre la sienne. Un peu comme un embrun se glissait dans vos cheveux, le marin ressenti une émotion presque berçante.

Il aurait voulu la garder contre lui encore des heures, au creux de ses bras tannés, entremêlés dans des draps blancs aux parfums herbacés. Il s’imaginait glisser ses doigts dans ses cheveux blonds tandis qu’elle serait encore au pays des songes. Ainsi, la tempête qu’elle était avait englouti le matelot qu’il était, son bateau, son corps et son âme.

- « Vaenyra. Laisse-moi essayer de t’aider à mon retour. Mais patientons pour la vengeance. » fit-il, un sourire léger aux lèvres.

Il glissa ses mains sur ses hanches, sans descendre plus bas. Pour une fois, le Nadresyon fit preuve de retenue et de patience. Le moment était propice pour s’adonner à la luxure mais il estima que cela n’était pas le moment. Trop tôt, sans doute. Qui plus est, son dos le fit souffrir. Ces jours de chevauchée dans la campagne valyrienne n’avait fait que renforcer les douleurs qu’il ressentait depuis quelques temps déjà. Il supposa que sa chute à Ybben y était pour quelque chose. A moins que malgré son jeune âge…

- « Lorsque tu trouveras cet homme, laisse-lui un peu de temps, Dame Menaleos. Certains sont animés d’une peur à la hauteur de leur égo… » - avoua-t-il à demi-mots. « Ils imaginent une vie toute tracée, ils idéalisent un avenir pavé de gloire. Ils regardent l’horizon en mer, et ne s’attendent pas à faire la rencontre d’une créature les rendant fous. » - il caressa doucement sa colonne vertébrale – « Un jour, alors, ils regardent par-dessus bord, attirés par un chant d’une beauté qui dépasse tout ce qu’ils ont un jour pu entendre. Leurs oreilles pensent entendre des murmures divins, leur nez croit sentir les effluves les plus délicates, et leurs yeux voient alors la plus belle des émanations marines. »

Ses yeux verts parcoururent tout son visage, analysant chaque détail comme s’il détaillait un joyau brut. Malgré le froid qui régnait dans le caldarium, il lui sembla être parcouru d’une douce chaleur.

- « Alors, la sirène les attire à elle, doucement. Au départ, ces hommes sont réticents, parce qu’ils se sont fait la promesse de ne jamais faillir. Ils luttent intérieurement contre un désir irrépressible. Ils savent que s’ils se laissent aller, ils rompent leur propre serment. Alors, certains résistent. Ils plaquent leurs mains contre leurs oreilles et détournent le regard, avec le plus grand regret. Et il y a ceux qui plongent. Ils tendent la main vers cette sirène et alors, elle les entraine avec elle au fond des abysses. Personne ne sait ce qu’il advient de ces hommes. Certains racontent qu’ils se noient, d’autres qu’ils vivent quelque chose d’extraordinaire. » - il marqua un temps d’arrêt en souriant – « Ou qu’ils se font dévorer. Que penses-tu qu’il arrive aux hommes qui se porter par les mains des sirènes ? »



Vaenyra Menaleos
Vaenyra Menaleos
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Thermes de Valyria, An 1067 mois 6 PP, peu après leur rencontre

Laisse-moi t’aider. Même si ce n'étaient les mots exacts prononcés par Daelarys, ils se gravèrent dans l'esprit de Vaenyra. Tandis que les mains rugueuses du marin descendaient le long de son dos, déclenchant autant de frissons délicieux jusque dans sa nuque, la mage faillit renâcler. Ses genoux se resserrèrent autour des hanches de son amant malheureux tandis qu'elle se cambrait pour mieux échapper au regard inquisiteur de Daelarys. Regardant le mur droit devant elle, Vaenyra afficha une moue dont elle avait le secret pour faire part de ses doutes. Tandis qu'il débitait son histoire et essayait de calmer son ardeur, elle réfléchissait.

Elle ne savait pas si elle pouvait se fier à qui que ce soit, encore moins cet inconnu à peine rencontré. Pourtant, sa candide naïveté avait de quoi la toucher, même si elle ne s'expliquait toujours pas ce lien d'amitié avec l'infâme Rhaegar. Parfois, les opposés s'attiraient. Repoussant le borgne loin de son esprit, Vaenyra baissa le regard vers le visage de Daelarys. Elle caresse du bout des doigts les traits du soldat en lui souriant. Sa poésie valait à peine mieux que les danseuses de ventre du port de Volantis mais elle appréciait l'effort. Vaenyra tapa le bout du nez avec douceur avant de le regarder avec froideur :

« M'aider ? Qu'est-ce que tu pourrais m'apporter ? Je désire détruire ceux qui ont fait du tort à ma famille et ont brisé mon coeur. Qui s'engagerait à mes côtés dans cette spirale autodestructrice ? » Avec un soupir, la jeune femme se pressa un peu plus contre le marin : «De la patience ? Voilà bientôt un an que je patiente. J'attends patiemment et lorsque je connaîtrai la vérité, ma vengeance sera terrible. Marque mes mots. Terriblement, délicieusement, horriblement satisfaisante. »

Se redressant, Vaenyra offrit la vue de ses seins à Daelarys tandis qu'elle s'appuyait sur ses épaules. Peu lui importait de le mettre en peine pour les maintenir hors de l'eau.

« Voici le chant de tes sirènes: l'ode et la ballade. L'appétit des hommes pour honorer Meleys suffit généralement. Ajoutes-y un joli minois et quelques courbes et ils te mangent dans la main. Ce que les sirènes en font, je peux te répondre : ce qu'elles veulent. Elles les dévorent si leur victime brise leur cœur, les noient à la première déception venue et leur font vivre une vie extraordinaire s’ils se montrent à la hauteur de leur promesse. Enfin, je te le dirais si j'étais une sirène. »

Avec un rire cristallin, Vaenyra se pressa contre Daelarys et l'embrassa jusqu'à ce que tous deux passent sous l'horizon. Malgré le froid et le souffle manquant, elle laissa durer leur étreinte plus longtemps qu'il ne le fallait jusqu'à ce que le corps solide du soldat ne les fasse émerger de l'eau. Avec un sourire taquin, Vaenyra l'attrapa par la nuque et le regarda droit dans les yeux :

« Pour le moment, je dois m'avouer ne pas être déçu. » laissa-t-elle échapper en jouant avec ses cheveux. Posant son menton contre l'épaule du soldat, elle soupira et fut parcourue d'un frisson : « J'ai froid. Porte-moi en des lieux plus agréables par pitié. Je ne suis une fille de Volantis, pas d'Ybben. »

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