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EVENT I - Le Triomphe du Dragon (Première Partie)
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Le Triomphe du Dragon



La mort avait le parfum le plus délicieux au monde. Elle irradiait la puissance du tueur et la défaite de l’assassiné, la souffrance du macchabée, ses plaintes, ses espoirs déçus, ses amours passées qui iraient dans les bras d’un autre, car le vainqueur se servait toujours, aimant à se tailler la part du dragon. Il n’y avait pas odeur plus sublime que celle d’un champ de bataille à l’agonie, pas de chant plus vibrant que celui des mourants qui appelaient à l’aide ou demandaient pitié. Aeganon n’avait jamais aimé l’hypocrisie de ceux qui déclaraient tuer par devoir, qui répugnait à cette débauche de sang. Eh quoi, combien étaient-ils, ceux qui mettaient un mouchoir devant leur précieux nez, tout en commanditant la disparition d’un rival, se réjouissaient des guerres menées par les autres à leur place, voire, plus pernicieusement encore, mettaient un serviteur trop âgé à la porte, le condamnant lentement et sûrement à crever de faim la gueule dans le caniveau, rongé par la vermine davantage encore que par la vieillesse, insatiable et tyrannique maîtresse des hommes ? Non, la vérité, c’est que la puissance donnait le pouvoir, et que chacun se servait de son pouvoir pour améliorer sa situation au détriment de celle des autres, sans remords ni pitié, parce qu’il fallait vivre ou périr, et que la mort des autres n’était jamais rien de plus qu’un triste incident. Seule des siens comptait. Cela en avait toujours été ainsi, et rien ne changerait cette loi immuable. On trouverait toujours des guerres, car l’envie, la jalousie, la folie gouvernaient les hommes. Ce qui était nécessaire, c’était de se trouver du côté des vainqueurs. La perte personnelle était insoutenable, l’offense faite à son peuple, une plaie béante perpétuellement suppurante, pas parce qu’il, comme tous les autres valyriens réunis, avait quoi que ce soit à faire de tous ces noms égrenés, de ces souvenirs que beaucoup portaient en étendard sur leurs visages mouillés de larmes de joie et de tristesse, mais parce qu’à partir du moment où la Trahison de Borrash avait eu lieu, le sang avait appelé le sang. Et derrière, c’étaient des milliers d’hommes qui étaient morts, parfois dans des conditions épouvantables. Ils se souvenaient des hommes et des femmes de Tolos, méconnaissables après la levée du siège de la ville, avec leurs regards hantés par les horreurs sous leur mur et la faim. Valyria avait même été touchée en plein cœur, à Mysa Faer, et si l’attaque avait été repoussée, cela avait été réalisé au prix de lourdes pertes, encore. Et que dire de tous ces anonymes tombés devant Borrash la cruelle elle-même ? Devant Meereen ensuite ? Leurs âmes appelaient à la vengeance. Ils n’avaient eu de cesse d’exaucer ce souhait morbide exhalé de leurs lèvres gercées par la mort et la soif, ces soldats que la mère patrie célébrait à ce moment. Ils avaient puni par le feu-dragon, mais aussi en prenant des captifs et en marquant dans leurs chairs les ghiscaries lors du sac de Meereen. La guerre n’avait rien d’honorable. Voilà, précisément, ce qui la rendait belle, car elle était le plus pur déchaînement humain, la force brute portée à son firmament, et là encore, Aeganon taxerait d’hypocrisie tous ceux affirmant qu’ils n’avaient pas aimé plonger leurs armes dans la gorge tendue d’un ennemi, voir le sang en couler, les yeux se révulser et la voix dérailler en une prière muette. La découverte de cette puissance changeait les hommes, certes. Mais elle apprenait aussi la valeur de la vie, ainsi que celle de leur propre force.

Nul remord ou gêne dans ses yeux ne brillait alors qu’il recevait acclamations et vivats, et qu’on déposait à ses pieds le butin de guerre. Il l’avait mérité. Il avait combattu, il avait saigné pour Valyria, il avait servi et aurait servi jusqu’à son dernier souffle, si cela avait été nécessaire. Un héros vivait. Les morts avaient été vaincus. Ils étaient célébrés pour leur souvenir. Mais lui était bien vivant, comme en témoignait le sang qui battait à ses tempes, son cœur qui cognait à tout rompre dans sa poitrine tandis que son « Gloire » était repris, y compris par l’épouse d’une des Lumières, la mère de son ami Aerys, à qui il adressa furtivement un sourire léger. Cela lui permit de revenir à son frère, et de se gorger de son expression, de ses lèvres qui s’ourlaient d’un mot trop longtemps attendu, au cours de son séjour à Rhyos, et qui venait enfin le couronner, presque, de ses treize lettres peintes en or, du moins il lui semblait, déposées par le vent à ses pieds comme ces monceaux de pierreries dont il n’avait que faire. Il n’avait pas besoin d’une autre récompense que celle que lui offrait Daemor. Et pourtant, une part de lui, encore une fois, se rebellait contre ce contentement indicible qui gonflait sa poitrine d’une exaltation emphatique, comme s’il n’y avait rien d’autres qui comptait. Comment ! Encore une fois, il était pieds et poings liés face à son jumeau ! Non, il appartenait aussi au peuple, à ces hommes et ces femmes qui les fêtaient ! Voilà ce qui importait, la reconnaissance, enfin, la gloire surtout, bientôt, la consécration. Il se répétait ce mantra dans sa tête, tandis que leur échange de de regards furtifs se brisaient déjà, et que venaient les prêtres et leur onction. Fier comme un paon, il reçut ainsi la récompense rituelle, et se souvint, un bref instant, de ses années de jeunesse à quémander l’appréciation d’un père qui n’était jamais venue, à chercher l’ombre d’une assurance quant à sa valeur, qu’il attendait encore. Auraient-ils pu imaginer, tous les siens, qu’un Bellarys deviendrait Gardien de Tyraxès, devant Valyria entière, tant ils étaient bouffis dans leurs livres de compte et leurs calculs sordides à ses yeux ingrats d’idiot qui n’en avait jamais compris les subtilités ? Là où il n’aurait dû être que dévotion et reconnaissance, Aeganon se retrouvait pétri de mauvaises pensées, et sa joie n’était due qu’au plaisir pervers qu’il éprouvait à se venger des humiliations répétées qu’il avait subies durant son enfance et son adolescence. C’était son moment, et rien ne pourrait le gâcher. Qu’importait qu’on acclame davantage ceux dont les noms étaient davantage connus. Il saurait représenter, pour beaucoup, la capacité à s’élever par soi-même. Ou presque, bien sûr, mais le peuple aimait s’identifier à ce qu’il pouvait, après tout ? Il fallait rêver un peu, et un bon discours suffisait à tordre la réalité dans le sens nécessaire à ses envies.

A peine la cérémonie close que la suite arriva, en la personne d’un disciple de Balerion. Il charriait l’odeur de la mort avec lui, ainsi que dans son discours, et à mesure qu’il égrenait ses vérités, à savoir celle d’un peuple encore meurtri qui accomplissait sa vengeance dernière, scellant au nom des dieux l’affront lavé par le sang versé, le sourire d’Aeganon s’agrandit, se flétrit, tandis qu’une lueur dangereuse s’alluma dans ses yeux. Oui, il la humait, cette flagrance putride et grandiose, il la sentait venir. L’air avait toujours eu une saveur particulière quand la mort arrivait, il l’avait remarqué dès son premier champ de bataille, à la Passe des Démons. Il charriait avec lui cette senteur doucereuse de la peur mêlée à l’excitation de ceux qui allaient la contempler. Il sentait frémir les spectateurs autour de lui tandis que les prisonniers ghiscaris étaient amenés, et il lui semblait pouvoir sentir les émotions que les condamnés exsudaient par chaque pore de leur peau. Était-ce dû à son lien avec Astyrax ? Son ombre s’étendait d’ailleurs sur Valyria, remontant le Glaeron, manquant faire vaciller les feux magiques d’un battement de ses immenses ailes. L’immense reptile arriva bientôt à sa place, préférant néanmoins rester en vol stationnaire plus haut que ses congénères plutôt que de se poser, compte tenu de son envergure. Un bref instant, Aeganon sentit son cœur se gonfler de fierté à l’idée qu’une créature aussi miraculeuse ait pu décider de se lier à lui. L’esprit du dragon occupait à nouveau une place dans son propre cerveau, et il percevait, pendant quelques instants, les environs comme l’immense prédateur. Définitivement, ce dernier se repaissait de la peur qu’il voyait dans les yeux de ses futures proies, s’amusait de leur stoïcisme. Ils n’étaient, au fond, que des fourmis pour lui. Les yeux de l’humain se posèrent sur le ghiscari le plus proche de lui. Ironie suprême, il ne le reconnut que trop bien, pour avoir accepté sa reddition en personne. Armé de son rictus mauvais, pendant que Maekar offrait le discours cérémoniel attendu, lui-même se pencha vers le mort en sursis, et grimaça, tel un démon :

« N’aie crainte, je prendrai soin de ta femme. Tu ne lui manqueras pas. »

Son rire s’éleva, gras et provocateur, ignorant le regard haineux de la victime annoncée. Déjà, Astyrax enclenchait le processus qui ferait naître au fond de sa gorge le feu purificateur, offert aujourd’hui à Balerion, dieu de la mort, et à tous leurs sacrifiés. Aeganon se vit, l’espace d’un bref instant, le chevauchant au-dessus de Borrash, et prononçant les paroles qui franchissaient déjà ses lèvres, à l’unisson des autres combattants valyriens, alors qu’il s’était élevé dans les rues pour les passer à la torche, réduisant en cendres fumantes hommes, femmes et enfants, vieillards et nourrissons, et qu’il s’était délecté de leurs cris de détresse, de ces derniers adieux aperçus, qui auraient pu être le témoignage qu’ils appartenaient tous à la même humanité, mais n’avaient servi qu’à lui rappeler que d’autres qui n’avaient rien demandé n’auraient jamais la chance de mourir avec leur épouse dans leurs bras et leurs enfants à leurs pieds, parce qu’ils gisaient dans la boue devant Borrash. Ghis avait pris Valyria pour sa catin, et se retrouvait en retour cruellement humiliée, le froc baissé sur les genoux de ses cités autrefois si fières et qui avaient mérité de retourner à la chienlit, bloc par bloc, pierre par pierre, dans ce torrent d’enfer qu’était le feu-dragon. Aujourd’hui ce serait la même : ils avaient été bien arrogants, ces notables, de se croire intouchables du haut de leurs ziggourats plantées dans le sol et tournés vers les cieux comme s’ils en étaient les maîtres, alors que cette place revenait aux dragons et à leurs monteurs. Sa voix se joignit à celle des autres, et à la sienne venue d’un autre temps, pour à nouveau déclarer :

« Dracarys ! »

Astyrax ouvrit sa gueule aux crocs acérés, déchaînant le feu-dragon sur leur victime désignée, qui fut figée en quelques secondes en une posture d’éternel suppliant et supplicié, avant que les restes ne s’écroulent au sol. L’odeur leur emplit les narines, et ils vibrèrent à l’unisson, s’en gorgeant en carnivores repus qui contemplaient leur œuvre commune. A travers leur lien mental, Aeganon sentait le frémissement du dragon à l’odeur de la chair brûlée, du gras qui goutait sur le sol et sa langue passa sur ses lèvres sans qu’il ne s’en aperçoive, comme subjugué par les sensations qui lui parvenaient de la sorte. Un frémissement dans la foule, pourtant, l’arracha à sa contemplation sordide. L’ambassadrice ghiscarie partait. Sa haute silhouette, immanquable compte tenu de sa tenue bigarrée, ne pouvait échapper à la scrutation des valyriens qui attendaient tous de voir ce que l’envoyée de l’éminent et dangereux vaincu pourrait faire. Au milieu des murmures, probablement aidé en cela par le ronronnement de son dragon dans sa cervelle, le Bellarys sentit son cœur s’embraser. Fallait-il donc que Valyria subisse l’orgueil de ces chiens jusqu’entre ses murs ? L’affront à leurs morts, à tous leurs morts, allaient-ils devoir le souffrir ? Qu’on ne se s’y trompe pas : par cet acte, Ghis venait de signifier son dédain à l’égard de son voisin de la péninsule, pour ses rites, ainsi que la haute condition dans laquelle la Harpie se tenait encore. Il allait falloir lui arracher les plumes une à une, un jour. Contemplant les cadavres – ou plutôt ce qui se trouvait à leur place, Aeganon ne put s’empêcher de déclarer, faisant écho au discours de Maekar pour mieux le reprendre et exciter la foule :

« Voilà la place des ennemis de Valyria : mort à nos pieds, ou fuyant la queue entre les jambes car incapables de faire face à la conséquence de leurs actes. »

Et son regard, droit et brûlant, se planta dans la tribune, à l’endroit exact où avait siégé, quelques instants auparavant, l’ambassadrice ghiscarie. L’insulte était évidente, voulue comme telle. Il ne permettrait pas que ce jour – le sien – soit sali par ces maudits ghiscaris. Valyria devait avoir la tête droite, être fière de ses actes, de ses cultes, de son œuvre, de sa victoire, et bien entendu, de ses héros. Vae victis, disaient les Andalos : malheur au vaincu. Cela n’avait jamais été aussi vrai qu’à cet instant précis. De ses deux bras, il commença encourager la foule à manifester son ire. Enfin, il n’y tint plus et proclama :

« Valyria, ton sang est vengé ! »




Résumé du long pavé:
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Le Triomphe du Dragon


Le vacarme de la foule l’atteignit de plein fouet, alors qu’il amorçait sa descente.

C’est que des cieux, le tapage des badauds, s’il restait perceptible, demeurait autrement plus doux que l’effroyable barouf qui vrillait désormais les tympans du Sénateur. Là, perché au dessus des redoutables tours de la cité, loin, si loin de cette vociférante marée humaine, les courants aériens, quoique portant le ronronnement bouillonnant de la cohue, en amortissaient toutefois efficacement le boucan, de sorte que Lucerys, s’il avait pressenti pareil raffut, n’en restait pas moins secoué. Car comment ne pas l’être ? Sous ses pieds, Valyria exultait - littéralement ! Entre les envolées lyriques de troubadours par trop zélés, les hurlements d’allégresse de la peuplade excitée, les applaudissements enjoués, les coups - bam, bam, bam - des tambours qui rythmaient la progression des armées, les artères de la cité s’étaient décidément transformées en un véritable pandémonium de sons, de couleurs et d’odeurs, tout mobilisé à la seule gloire des enfants de l’Empire. De quoi enorgueillir le plus humble des soldats.

Toujours perché sur sa redoutable monture, Lucerys tira sur la bride (colossale) de Tyraxes, laquelle acheva calmement sa manoeuvre au dessus du Glaeron - noir de monde. Si la cohue, braillarde, aurait pu en intimider plus d’un, la créature ne se formalisa pourtant guère des spectateurs et, d’une secousse habile, se posa délicatement sur le haut de l’esplanade, où déjà paradaient, tantôt souriants, tantôt impressionnés, les fils prodigues - et rescapés - de Valyria. A l’instar de plusieurs autres de ses hauts-gradés de collègues (qui, eux aussi, quittaient progressivement la quiétude des cieux pour l’euphorie de la cité), Arlaeron démonta et, prestement, ôta son heaume pour embrasser d’un regard satisfait cette foule d’inconnus aux visages pourtant si familiers. Les visages des mères, des femmes et des sœurs dont il avait sacrifié les hommes sur l’autel de la victoire.

Lucerys se tourna en direction des gradins officiels où, il le devinait sans peine, sa sœur-épouse et ses enfants l’observaient très certainement en ce moment même. Un élan de fierté gonfla sa poitrine, tandis que le soleil faisait rutiler les joyaux de sa cuirasse d’argent, de même que la pierre précieuse fichée dans son œil droit. Un sourire, discret, presque invisible, étira les lèvres fines du Sénateur qui, quoique comblé par les vivats de la foule, n’accorda pourtant pas le moindre geste susceptible d’entretenir l’euphorie des badauds.  D’un pas souple, presque félin, Lucerys se dirigea plutôt vers la scène, face à laquelle trônaient, engoncés dans leur tenue d'apparat, les sempiternelles Lumières. Arlaeron s’approcha de la tribune, inclina dignement la tête, avant de partir s’asseoir sur la chaire réservée aux hauts gradés Valyriens.

Ainsi installé sur sa cathèdre en os de dragon, la nuque roidit par le devoir, le Sénateur observa silencieusement la petite procession de Héros venus à leur tour prendre place sur la scène. La vue de @Laedor Arlaeron, présent parmi les Braves, si elle procura une grande satisfaction au patriarche, ne provoqua toutefois aucune espèce de réaction sur le visage sérieux de Lucerys, qui se contenta d’assister, l’oeil attentif, à l’exposition du trésor de guerre. Et pourtant, les Dieux lui en étaient témoins, que les exploits guerriers de son fils le rendaient fier ! Un instant, l’esprit du Sénateur s’égara vers le souvenir d’Haenys, dont il imaginait sans peine l’expression radieuse si le destin lui avait permis d’assister au Triomphe de leur aîné. Oh, comme elle aurait été fière, elle aussi, de leur garçon…

La soudaine apparition de Jareos Karzelion tira finalement Lucerys de ses ruminations. D'abord surpris par l'apparition du prêtre - à l'allure aussi sinistre que son culte -, l'arrivée des dignitaires captifs de la Harpie, enchaînés comme des bêtes dans leurs somptueux atours, acheva de mobiliser toute l'attention du Sénateur qui, installé sur son siège, ne quittait pas le cortège du regard. S'agissait-il d'une humiliation publique ? D'un énième pied de nez à la Vieille Harpie ? La chose n'aurait rien eu là d'extraordinaire : le peuple, avide de vengeance, réclamait toujours pareil supplice. Mais le discours vindicatifs de Karzelion, couplée à la génuflexion forcée des prisonniers, balaya toutefois cette hypothèse. Finalement, il comprit : l'heure n'était plus aux camouflets populaires, mais à celle du sang.

Arlaeron se redressa sur sa cathèdre, tandis que @Maekar Tergaryon, lui, se levait de la sienne pour assommer les captifs de ses funestes imprécations. Déjà inquiets, les visages des condamnés se tordaient désormais de terreur - à l’exception des ganaches immobiles de quelques rares courageux, que la mort ne semblaient guère ébranler. Lucerys les observa se lamenter sans sourciller.

« Dracarys ! »

Les voix des Héros s’élevèrent dans les airs, et avec elles le feu-dragon de leurs impressionnantes montures qui, ravageant la chair, calcinant les étoffes, liquéfiant les orbites, achevèrent le funeste spectacle savamment orchestré par Karzelion et dont Lucerys - s’il y resta indifférent (la guerre ayant fait son oeuvre)- ne perdit pas une miette. Toujours assis sur son fauteuil, son oeil valide plongé dans les flammes, le capitaine-général détacha finalement son regard du brasier pour le poser sur les silhouettes des Lumières, installées à leur tribune. L'instigation de ce spectacle devait-elle leur être imputée ? Ou le prêtre de Balerion les avait-il supplanté, dérobant, à leur nez et à leur barbe, tout espoir diplomatique avec le Vieil Empire ? Lucerys l’ignorait. Seule demeurait l’implacable certitude que, toute affaiblie qu’elle était, la Harpie n’oublierait pas cet affront.

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Le Triomphe du Dragon



C’était le jour, enfin les valeureux allaient rentrer du front pour reprendre leur fonction, pour retrouver leur chez soi. La famille Lyseon avait beaucoup perdu dans la guerre. La tête des de la dynastie était tombée au combat, laissant un trône vide, enfin, non, il avait laissé derrière lui une veuve et un enfant de deux ans. Rien de satisfaisant, rien qui ne servait réellement les besoins de la famille. Mais cette guerre n’avait pas seulement coûté un homme que Nesaena ne connaissait pas. Elle lui avait également arracher un père. Ils n’avaient été près l’un de l’autre, certes, mais … Il était son sang, son père, malgré tout et sa flamme avait été éteinte un peu trop rapidement.

Le peigne qui tentait de mater sa folle chevelure rousse s’écrasa sur sa vanité. Son regard dur encrer dans sa propre réflexion. Elle devait se concentrer sur le retour de Vaerys. Il était le meilleur choix pour prendre la tête de la famille, mais aussi celui qu’elle avait choisi de faire son époux un jour. Elle devrait donc se montrer avenante à son égard si elle voulait au moins attirer son attention. Elle ne devrait plus penser au coût de la guerre et se concentrer uniquement et entièrement sur lui.

La jeune dame termina de se faire jolie, remontant le dessus de sa chevelure de flamme dans un chignon complexe, laissant les cheveux du bas ondulé don son dos et, une fois fin prête, elle prit le chemin des tribunes. De part et d’autre d’elle, Valyria était devenue un autre monde. Chatoyante, bruyante, festive, grouillante de murmures comme d’acclamations, la cité bourdonnait de joie. La célébration vibrait de partout, les murs, le sol, les murailles, mais également dans les gens. La foule en liesse, le bonheur de la fin de la guerre réchauffait les gens tout autant que la célébration en elle-même. Foule composée de tout ce que la glorieuse cité bénie des dieux avait à offrir. Les gens du bas peuple, comme les plus élégants et nobles se côtoyaient les uns accueillant le cortège de guerre jusqu’au Glaeron où la crème de la société les attendait.

Nesaena avait eu la chance de faire partie de celle qui avaient leur place dans les tribunes. Elle était, après tout, une fille des Lyseon, l’une des trois dynasties fondatrices de Valyria. Elle avait eu toutes les déférences dues à son rang et son sang. On lui trouva place plutôt rapidement, étant assez tôt. Elle pu admirer le reste de la tribune terminer de se remplir. Elle vit quelques visages familiers, mais elle n’était pas d’humeur à se montrer sociale, malgré la résolution qu’elle avait prise un peu avant de rejoindre la foule de ceux qui accueilleraient les héros du jour.

De longs instants d’attente fébrile passèrent, plus lentement que si le temps lui-même avait été mis sur arrêt.

Puis, le porteur d’étendard d’avança, suivi du l’immense cortège. Soldats majestueux, cavalier sur leurs fiers destriers et les seigneurs dragons accompagné du cadeau des dieux. Ils progressent au sol et les généraux dans les airs … Un spectacle à couper le souffle. Le tout sous le regard de la foule émerveillée et sous ceux tout aussi fasciner de Nesaena. La procession finie enfin par arriver à sa destination. Les cors retentissent, font vibrer les corps et les cœurs. Toujours silencieuse Nesaena admire les héro mettre pied à terre et prendre leur juste place sur les trônes en os de dragon.

Puis commença le discours de l’un des cinq. L’attention de la jeune dame changea enfin, passant de Vaerys à celui qui s’adressait à la foule. Le trésor de guerre fut béni devant tous, alors que le que tous le voyaient scintiller de mille feux. Une beauté sans fin, un trésor digne de ce nom.

Une silhouette s’avança commençant la cérémonie. Le cœur tempêtant dans la poitrine, alors que les mots, forts s’imprégnait dans l’esprit de la jeune femme. Pourtant, ce rituel avait un arrière-goût peu habituel. Que se passait-il ?  Nesaena n’eu guère le temps de se questionner davantage. Elle voyait les disciples de Balerion d’avancer sur la scène, suivi de dix prisonnier. Les noms sont scandés alors que les poils des bras de la dame dragon s’hérissent en réponse aux paroles du prêtre.

Près d’elle, elle pouvait voir Saerelys et sa jeune sœur. Sa tendre amie tentait de protéger sa jeune sœur du spectacle à venir. L’enfant allait probablement en être traumatisée si elle regardait. La dame-dragon tendit la main vers l’épaule de son amie, cherchant à lui signaler sa présence, mais aussi son approbation. Il n’empêchait que, son regard à elle, était planté directement sur les prisonniers ghiscaris. Ils allaient payer le prix de leur trahison et le feu les dévoreraient. Le discours continuait, et la dame-dragon admira les bêtes qui volait dans el ciel l’espace d’une seconde. Maekar fit un très court discours avant qu’on n’en appelât au feu-dragon.

« dracarys … »

Un murmure plus qu’autre chose, simplement en accompagnement de l’ordre donné aux terribles dragon. Nesaena ne pu détacher le regard de la scène, certes morbide, mais juste. Il était l’heure de la vengeance et tout son corps en appelait à cela. Un frisson prit dans le dos, une flamme dans les yeux.

« Ils l’ont bien mérité. »

Un murmure perdu dans les exclamations de la foule. Aeganon Bellarys ajouta une phrase faisait écho aux pensées des dévots, accentuant ainsi la scène et les encouragements.

De son côté, Nesaena était en transe devant la scène. Sa main avait depuis longtemps quitter l'épaule de son amie pour venir applaudir les paroles de des héros et du prêtres.



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Le Triomphe du Dragon


Le Glaeron, Cité de Valyria ֍ Troisième Mois de l'An 1066

Ô comme ce Triomphe portait bien son nom ! @Aeganon Bellarys répondit avec une théâtralité ostentatoire à son baiser, lui arrachant un rire de gorge qui colora ses joues, et fit papillonner ses cils, le reste de son visage crânement voilé par les longues plumes de son éventail. Encore amusée de ce que son jumeau @Daemor Bellarys lui avait chuchotée à l'oreille et auquel elle avait répondu en se mordant ostensiblement la lèvre inférieure, ravivant ses envies les plus joueuses, elle exultait à qui voulait bien le voir. Le regard mortel que Laedor dardait sur elle excitait ses sens, et elle savourait avec une joie mauvaise le déroulé sans faute - et plus encore - de ce qu'elle s'était imaginé. Et si ces échanges flattaient autant son orgueil féminin que son sens du monde, ce retour aux galanteries l'avait également silencieusement ôtée d'un grands poids. Si elle choisissait de faire autant payer son attitude à son frère, c'est parce qu'il lui avait montré à quel point cette guerre avait le pouvoir de changer les choses. Un constat qui lui avait creusé un trou béant au ventre et qu'elle avait choisi de cacher sous des montagnes de tulles et de fards. En se rendant au Triomphe, elle avait eu peur de déceler d'autres anomalies, et bien qu'il était certain que chacun de ces hommes qui rentrait n'était plus vraiment le même qu'à son départ, quelque chose dans cette ambiance la rassurait. Alors, elle se mit à rire. D'abord doucement, puis de plus en plus fort, jusqu'à faire tourner quelques têtes qui posaient sur elle des regards étonnés.

La remarque d'@Elaena Tergaryon ne fit que raviver son hilarité. Elle se pencha au creux de son oreille, cachant leurs bouches et leurs paroles des oreilles les plus indiscrètes. « Ma chère, il est des ânes qu'il vaut mieux laisser bâtés... L'effort n'en vaut pas la peine, surtout quand ils n'ont que de creuses amphores pour couvrir leur tête... que je te parierai mise à prix ! » Lui lançant un petit clin d’œil en pouffant légèrement, elle agita vivement ses plumes pour donner le change, son regard glissant une nouvelle fois vers le déroulé de la parade. Tandis que les hauts dignitaires de l'armée prenaient place en contrebas de la tribune, son cœur se gonfla d'une fierté nouvelle lorsqu'elle s’aperçut que @Lucerys Arlaeron n'était séparé d'elle que de quelques mètres. Impossible pour elle de lui adresser la moindre parole cependant, ses grands yeux violet se mirent à briller d'une lueur si vibrante qu'ils exprimaient sans peine sa joie de le savoir une nouvelle fois de retour, auréolé de gloire victorieuse. Plus que jamais, il avait sa place parmi les places, digne et magnifique tandis que le firmament à son zénith faisait étinceler son œil d'argent, dominant la scène de sa simple présence. Lui, bien sûr, ne voyait que Laedor. Et malgré toute sa rancœur, elle ne pouvait nier qu'il était plus beau que jamais, offrant à la foule une allure de prince et un sourire étincelant devant lequel il était plus que facile de se pâmer. Si seulement...

Le son des cors la sauva d’une perte de contenance. Leur brutalité fouettait son sang, raidissait son corps qui se fit plus droit, et ouvrit grands ses yeux qui menaçaient de la trahir. Ce n'était pas le moment de flancher, surtout devant @Nesaena Lyseon, à laquelle elle adressa un sourire radieux. Le scintillement qui émanait des grands plateaux rutilants d'or réchauffait sa peau et elle se joignit aux acclamations qui achevaient la sainte onction des Héros en Gardiens. Dans la masse d'allégresse, sa joie pour Laedor pouvait se fondre à celle qu'elle éprouvait pour Aeganon et tous les autres. Forte de son impeccable maintient, Naerys agita vivement ses plumes, et pressa entre le sienne la main d'@Elaena Tergaryon. Celle-ci, tout comme @Daenerys Maerion, n'avait d'yeux que pour son frère et son cœur se serra. Si le sien n'avait pas fait l'imbécile, elle les aurait imitées, et même surpassées ! C'était de sa faute. Sa faute à lui, pas la sienne. Sa faute... Sa grande faute... C'est alors qu'une vois s'éleva dans la clameur générale. Intriguée, Naerys se haussa sur la pointe de ses sandales pour suivre du regard la silhouette encapuchonnée. Un prêtre de Balerion ? Allait-on tuer l'ambiance festive par des célébrations aux morts ?! Quel mauvais goût ! Elle jeta un regard presque indigné à l'égard des cinq Lumières pour découvrir, avec une stupéfaction à peine voilée, leurs mines satisfaites. Tout cela était donc orchestré ?!

Elle fut surprise de s'être trompée. Prise de cours, elle ne put que se joindre à l'assistance tandis que défilaient les dix silhouettes richement parées mais bel et bien traînées comme des moins que rien au centre de la scène. A mesure que son discours prenaient en couleurs, son exaltation la gagna. Et lorsque les ombres des dragons se firent plus menaçantes, Naerys attendait avec une joie carnassière leur déluge de feu. Lorsque @Maekar Tergaryon prit la parole, ses sourcils se froncèrent légèrement. Elle se pencha auprès d'@Elaena Tergaryon pour lui susurrer quelque chose mais au même moment, les Héros donnèrent l'ordre. Du ciel se déversèrent alors de longues traînées brûlantes et ce fut comme si tout son corps s'embrasait. Le cri de Saelyra, tournoyant lentement au dessus de ses frères qui condamnaient les dix prisonniers au royaume de Balerion, s'accorda au sien - un cri rauque de satisfaction, râle de plaisir qui montait et montait comme tant d'autres. Mais pas tous. Retombant de sa folie joyeuse, Naerys constata avec une certaine indignation les réactions de ses voisines. Depuis quand rejetait-on la magnificence du feu-dragon sur l'autel de l'horreur ? Avaient-elles perdu la tête ?! Se penchant vers @Daenerys Maerion, elle lui intima d'une voix sèche et légèrement paniquée : « Reprends-toi ! Allons, petit chat, reprends-toi ! Tu vas jeter le déshonneur sur tes frères qu'on acclame, reprends-toi ! » De même, elle serra avec une forme de violence la main d'@Elaena Tergaryon. « Je croyais que vous ne faisiez qu'un, le Téméraire et toi ! Arrête avec ces yeux de biche terrorisée, tu fais honte à son discours ! » 

Tandis qu'elle s'évertuait à chasser les regards surpris et un rien furieux en réponse aux mines effarouchées de ses compagnes, la situation dégénéra définitivement lorsqu'en grand fracas, @Vastraya Amasis décida de quitter brutalement les tribunes. Naerys ne put retenir un grognement d'indignation, tandis que de la foule enhardie par @Aeganon Bellarys, les huées commençaient à monter. Ce n'était plus un Triomphe auquel on assistait, mais une farce de théâtre ! Maudissant l'étrangère et les réactions bien peu patriotiques des deux jeunes filles, Naerys tenta de garder son calme. Ses yeux violet passaient avec frénésie du visage de son père à celui de son frère, des Lumières en passant par les Héros, puis le long de la foule, visiblement perturbée. C'est alors que son regard croisa celui d'@Haemera Bereneon. La belle prêtresse de Tessarion la suivrait dans son idée, elle en était certaine. Aussi, prenant une profonde inspiration, elle ouvrit ses lèvres et laissa sa voix doucement grandir alors qu'elle entamait un chant religieux, qui célébrait Valyria et sa bénédiction des Dieux. Un chant entraînant, que tous connaissaient, gueux ou bien nés. Un chant fédérateur qui, elle l'espérait, dépasserait les réactions, apaiseraient le mauvais goût d'être horrifié, et serait reprit par tour afin de ne pas faire de l'instant présent autre chose que ce qu'il devait être : une célébration de leur civilisation.


Résumé:
Aerys Maerion
Aerys Maerion
Seigneur-Dragon

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Le Triomphe du Dragon
Valyria - An 1066, Mois 3
La longue litanie égrenait les noms des disparus de Bhorash dans un silence de mort qui seyait particulièrement bien aux émanations méphitiques que semblait dégager Jareos Karzelion, prêtre de Balerion, dieu de la Mort et de l’Au-Delà. A l’instant où l’homme vêtu de ses robes d’écarlate sombre était apparu, Aerys avait plissé le nez dans une moue attentive. A force de voir Mère fréquenter et inviter les représentants des dieux, le cadet Maerion avait fini par en connaître une bonne majorité. Toujours perché sur son cheval, il se tenait désormais un peu à l’écart du centre de l’attention – comme à son habitude. Il n’était pas question pour lui de recevoir des honneurs qu’il n’avait pas cherché à mériter et qu’il n’avait d’ailleurs pas obtenus.

Il était rentré, et c’était tout ce qui lui importait. Quatre années passées loin de sa famille et de la ville qu’il aimait tant.

Alors que les derniers noms résonnaient dans l’air saturé d’émotions de Glaeron, les grands sauriens ailés – descendants de ceux qu’avaient jadis domptés les trois Fondateurs – rugissaient de plus belle pour faire vibrer les pavés de la colère de tout un peuple. Ou en tout cas de ses élites aristocratiques, furieuses d’avoir payé le prix du sang. Installé sur sa selle, Aerys songeait avec une certaine stupéfaction qu’il se souvenait encore de l’endroit où il se trouvait lorsque la nouvelle de la Trahison avait atteint Valyria. Une chape de plomb s’était comme abattue sur la capitale, écrasant tous les preneurs de décisions. La guerre, si elle n’était pas officiellement annoncée et déclarée, venait de débuter. Tous en avaient eu conscience, sans même se douter des sacrifices auxquels il avait fallu consentir dans les mois qui avaient suivi.

Dracarys.

Le mot rituel avait fendu l’air comme un fouet brûlant. Aerys s’était tiré de sa rêverie à temps pour voir le torrent de flammes colorées engloutir les dix condamnés. Dix âmes pour dix âmes. Il trouvait que c’était encore trop peu payé. Déjà parce qu’un Valyrien valait bien plus qu’un Ghiscari. Ensuite, les disciples de Balerion, dans leur volonté bien acceptable de faire briller le culte du Mort, avaient oublié les dragons qui n’étaient jamais revenus aux Quatorze Flammes. Combien d’âmes ghiscaries fallait-il pour égaler celle d’un seul dragon ? Des cités entières auraient dû être brûlées pour commencer à imaginer un remboursement du sacrilège infligé. Malheurs aux vaincus. Ces dix tas d’os et de chairs en fusion feraient office de signal fort envoyé à la vieille Ghis croulante et au reste du monde. On pouvait défier le Dragon, mais il n’était pas question d’en faire couler le sang. Regardant vers les siens, Aerys surprit le regard choqué de sa sœur mais ne manifesta pas la moindre émotion. Daenerys avait toujours été trop douce pour ce monde, selon lui. C’était ce qui lui avait plu chez elle, également. Pourtant, en ce moment hautement symbolique, il n’approuvait pas du tout la façon qu’elle avait de montrer son malaise. Mère, au moins, semblait bien digne, drapée dans ses toges. Quant à Père… Eh bien, il était fidèle à lui-même et ne perdait pas une miette d’un châtiment justement infligé qui, selon Aerys, avait dû être son idée. Il voyait mal les disciples de Balerion avoir monté ce spectacle d’eux-mêmes, mais il ne s’agissait pas nécessaire de l’auguste Lumère Arraxios Maerion qui était derrière cette idée. Aerys l’espérait : le paternel aurait sinon l’une de ses célèbres colères, sinon. Il tempêterait de s’être fait damer le pion par quelqu’un d’autre.

Pourtant, d’autres avaient essayé d’en tirer parti. Il ne les avait guère écoutés mais il avait un vague souvenir d’avoir aperçu sans vraiment prendre le temps de s’intéresser à ses deux connaissances de la guerre : Maekar Tergaryon et Aeganon Bellarys. Ils avaient pris la parole devant le peuple, s’arrogeant ce bref instant de popularité pour apporter de l’air à leur moulin. Aerys n’était guère habitué à la lumière et il désapprouvait fortement ce comportement de jeunes coqs. Valyria ne devait pas avoir à connaître un visage plus que de raison. Qui se permettait ainsi de saisir le moment pour sa gloire personnelle ? Des provinciaux, bien entendu. Pouvait-on en vouloir à ces deux hommes, exaltés par l’honneur que leur rendait la capitale, si lointaine, si distante et si différente de leurs petites villes ridicules ?

Un mouvement dans la tribune d’honneur attira l’œil du Maerion. Alors que ses compatriotes fumaient encore et que l’odeur de leur viande brûlée envahissait l’air, l’ambassadrice de Ghis quittait les lieux. Avec elle suivaient les espoirs d’une réconciliation rapide avec le Vieil Empire, mais Aerys n’y avait jamais cru. Tant que l’Empereur n’aurait pas connu la peur jusqu’au creux de son ventre, il songerait à écraser la République… et il en avait les moyens. Il en ignorait le nom, mais à l’instant où il avait posé les yeux sur sa silhouette, il avait reconnu la personne et la fonction. Ses habits parlaient pour elle : il avait vu d’innombrables notables ghiscaris ainsi vêtus lors de la chute de Bhorash et de Meereen. Et ce chapeau… par les dieux. Elle devait probablement cacher un œuf de harpie là-dessous. Peut-être était-ce ainsi qu’elles naissaient ? Aerys croisa le regard décidé de son père, et il comprit que le paternel n’en resterait pas là.

Il n’eût pas le temps de songer plus avant à ce qu’il en retournerait qu’un chant parcourait la place. Parti de la tribune, celui-ci se propageait lentement parmi la foule présente. Et à chaque personne qui rejoignait cet air ancestral, la gravité du moment semblait se fondre dans cet instant de communion qui leur rappelait, à tous, qu’ils partageaient une origine et une terre commune, et qu’ils pouvaient aujourd’hui être unis dans la célébration de la victoire. Dans la mise à l’abri du danger de ceux qu’ils aimaient.

Valyria n’avait pas seulement gagné la guerre ; elle remportait également un peuple uni, et résolument tourné vers un avenir radieux. Un avenir de feu et de sang.

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Le Triomphe du Dragon



Cassia n’avait eu aucune envie de se rendre à un tel événement. Non seulement car elle ne se sentait pas concernée par cette victoire, mais aussi car elle savait que sa personne ne serait qu’un accessoire à montrer aux autres nobles de la cité. Elle ne se rendait pas à ce triomphe pour s’amuser et prendre du bon temps, mais pour accompagner et servir. En quoi pouvait-elle donc prendre du plaisir à une telle sortie ? Si elle avait eu le choix, sans doute aurait-elle répondu “non”, préférant s’adonner à d’autres tâches, profitant ainsi que le palais soit vide pour le faire briller d’avantage -quand bien même en aurait-il besoin-. Le seule avantage que l’esclave pouvait trouver à une telle escapade, c’était de s’oxygéner, de sortir un peu de son quotidien et, qui sait, en apprendre davantage sur les coutumes des Valyriens. Pour ce derniers points, elle allait être servit…

La jeune femme n’avait jamais vraiment appartenu à l’Empire de Ghis. Ses dirigeants en avait fait une esclave dès sa naissance et l’avaient considérés dès son premier souffle comme un objet, un outil sans grande importance. Pourtant, elle avait toujours tenue à ces terres l’ayant vues grandir et s'épanouir autant qu’une esclave puisse le faire, mais aussi à ces terres où ses parents avaient vécus, bien qu’une simple affaire de dette ait eu raison de leur liberté. L’idée même de se retrouver entourée de tous ces Valyriens clamant leur victoire avait de quoi lui hérisser les poils. A Meereen, elle avait eu un mince espoir de liberté, mais ce dernier fut réduit à néant quand elle comprit que l’esclavage ne la quitterait pas de sitôt et qu’elle serait envoyé à Valyria. A vrai dire, elle ne pouvait pas vraiment leur en vouloir : les soldats n’étaient pas responsable de sa condition. Pourtant, ils lui avaient laissé un goût amer en bouche. Si la ville avait tenue, peut-être que la révolte des esclaves aurait été un succès… Mais avec des “si”, on referait le monde, comme disaient certains.

Cassia côtoyait des nobles et tout cet univers doré depuis de nombreuses années. Malgré cela, elle ne pu qu’être impressionnée par toutes les décorations et le nombre de personnes présentent pour ce triomphe. C’était là un spectacle qu’on ne pouvait rater sans un quelconque regret et -à sa grande surprise- l’esclave se prit à trouver tout cela plaisant pour les yeux. Elle n’était pas venue ici seule, mais accompagnait Saerelys Riahenor ainsi que le reste de la famille Riahenor présente . Discrète et silencieuse, elle ne la collait pas pour autant et restait un peu en retrait. Elle ne se mêlait pas pour autant aux autres convives, tous appartenant à des familles plus riches et prestigieuses les unes que les autres, mais elle était là, telle une âme errante observant un spectacle sans grand intérêt.

La demoiselle avait observée l’arrivée des héros, sans grande émotion, que soit de la fierté, de la colère ou de la tristesse. Son visage était d’une neutralité déconcertante, ce qui était plutôt rare chez elle. Il faut dire qu’elle n’avait jamais été aussi vulnérable qu’en ces lieux, où la moindre incartade lui vaudrait bien des problèmes… Qui plus est, elle n’avait pas la moindre envie de révolte depuis son arrivée chez Agmar et chez les Riahenor. Au contraire, sa volonté était plus de leur plaire et de montrer sa valeur, dans l’espoir de “monter” en considération.

L’esclave se tenait droite, ses deux mains jointes devant elle, le regard fixé sur le spectacle qui s’offrait à elle. Si tout lui semblait être une fête bonne enfant pour le moment, elle déchanta rapidement en comprenant le sort qui attendait les dix prisonniers. Le feu jaillit des dragons, réduisant en miette toute traces de ces pauvres hommes. Cette vision fut insupportable pour elle, qui dans un réflexe de protection détourna le visage et déglutit avec difficulté. Comment pouvait-on se languir d’un tel spectacle ? “Ils l’ont mérité”. Cassia serra les poings et fini par reprendre sa position, son visage plus aussi neutre qu’auparavant, mais toujours aussi silencieuse. Dans ses yeux, il y avait de l'incompréhension, mais aussi de la peine. Elle n’avait qu’une envie à cet instant : partir de ce lieu infâme.


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A la gloire de Valyria


Il n'était là que pour le paraître, car il aurait été terriblement mal vu et mal venu que le Sénateur de la famille Bellarys ne soit pas présent pour une célébration aussi importante que celle-ci, surtout qu'elle mettait en valeur son jumeau à cette occasion. Toujours montrer qu'ils étaient là l'un pour l'autre, qu'ils formaient une force infaillible, indestructible, malgré les colères, malgré les tempêtes et malgré les pertes qui avaient jalonné leurs vies et leurs histoires. C'était avec amertume que Daemor se rappelait du jour où son père lui avait annoncé la nouvelle de sa succession au titre de sénateur. C'était ce qu'il avait toujours désiré, où ce qu'on lui avait toujours poussé à désirer. Il s'était façonné au cours des années pour pouvoir répondre aux attentes et aux exigences de son père, et il pouvait apprécier le fait que tout le travail qu'il avait accompli avait fini par être payant, il avait gagné petit à petit un prestance, et en notoriété, s'imposant naturellement comme le digne successeur que Jaegor avait toujours imaginé pour sa famille, qui partageaient ses connaissances, ses visions et ses valeurs pour pouvoir faire perdurer les traditions sans montrer un signe de faiblesse. Mais pourtant, les faiblesses étaient déjà là, Daemor faisait en sorte de ne jamais les montrer, de les garder pour lui, pour le secret de sa chambre, le secret de sa couche qu'il puisse la partager avec son jumeau, ou avec sa sœur-épouse. Dans cet espace d'intimité, il se permettait de montrer l'homme qu'il était vraiment, ou en tout cas, il était honnête autant que possible, sans que ces vérités ne viennent à le compromettre dans sa vie publique. Devenir sénateur avait été un cadeau de son père, un cadeau empoisonné pour tenter de le réconforter après la mort de son épouse, et de l'enfant qu'elle portait. C'est vrai que quand on perdait un être aussi important du jour au lendemain, l'essentiel était de se remettre le plus rapidement à travailler pour le bien commun, et d'en oublier le chagrin de la perte. Et alors qu'il assistait à sa toute première séance au sénat, en tant que membre des lieux, il s'était paré de ce visage parfaitement étudié pour l'occasion, avec ce mélange subtile d'orgueil, d'assurance, de séduction et malgré tout, ce petit quelque chose d’énigmatique qui avait toujours su faire son effet.

Aujourd'hui, alors qu'il avait du affronter la perte de son fils, quelques semaines auparavant, il affichait ce même visage, un visage qu'il désirait insondable pour ceux et celles qui ne le connaissaient pas réellement. Il s'était fait charmant et même charmeur à son arrivée dans la tribune principale. Se permettant quelques phrases enthousiastes, et quelques compliments agréables auprès notamment des belles femmes de la noblesse de Valyria qui s'étaient habillées de façon majestueuse pour l'occasion, et même dans son état, il ne pouvait qu'apprécier ce qu'il pouvait avoir sous les yeux. Un seul corps masculin avait su lui procurer le plaisir le plus intense qu'il n'avait jamais connu, mais ses conquêtes étaient pour autant, toutes féminines. Cette image d'homme, presque arrogant dans sa démarche qu'il tentait d'afficher aux yeux de tous, s'était fissuré un instant, quand Haemera était venue lui parler, et lui adresser quelques mots de réconfort, la promesse aussi de se retrouver à un autre moment, dans un autre lieu, peut-être à l'abri des regards, ou en tout cas, moins en lumière qu'à cet instant. Tout ce qui importait était la célébration, ce n'était que le premier jour de liesse et il y en aurait d'autres qu'il allait suivre et en son fort intérieur, il se sentait déjà épuisé rien qu'à l'idée de devoir affronter ces moments de joie, quand son cœur n'était plus que cendres. Il lui fallait fixer un point, un point précis, à un repère pour pouvoir être certain de garder un pied dans la réalité et dans ce qui était en train de se passer sous ses yeux. Aeganon était sans doute l'élément le plus important, à la fois le plus rassurant et en même temps le plus destructeur pour lui, et s'il lui avait murmuré quelques paroles de félicitations, il ne voulait en aucun cas lui donner la satisfaction qu'il avait un quelconque pouvoir sur lui à cet instant. Il devait avouer qu'il l’idolâtrait autant qu'il le jalousait à cet instant. Plus Daemor glissait dans la noirceur, et plus Aeganon semblait être baigné par la lumière. Il ne le haïssait que plus pour tout cela.

Puis finalement, tout sembla soudainement se précipiter, Daemor se redressa dans son siège pour pouvoir observer la scène qui se déroulait sous ses yeux. Un bref froncement de sourcil vint alors à glisser sur son visage avant qu'il ne reprenne constance, même s'il y avait quelque chose qui le dérangeait réellement dans toute cette scène à laquelle il était en train d'assister. Les faits étaient là, le désir de vengeance avait été dès plus compréhensible et il avait soutenu tout ça, mais tout cela avait le don de le rendre plus perplexe que de réussir à le faire participer à l'allégresse générale. Il ferma un bref instant les yeux, alors que la sentence était prononcée et que les flammes venaient à jaillir des gueules puissantes des dragons, qui exaltaient eux-mêmes de cet instant. Daemor sentit alors qu'il y avait du mouvement au sein de la tribune, il se retourna alors pour pouvoir observer le départ de l'ambassadrice de Ghis. S'il était déplaisant à l'homme politique que celle-ci l'ait totalement ignoré après les mots qu'il avait prononcé à son attention, avec une certaine complaisance, il ne pouvait que comprendre que le moment était délicat, et que l'affront était pleinement volontaire. A sa place, il n'aurait sans doute pas agis autrement. La politique était une chose subtile, qu'il fallait manier avec précaution, mais on n'en restait pas moins humain et ce geste de rébellion était finalement peut-être la chose la plus intéressante de toute la journée. Il tourna à nouveau son regard en direction d'Astyrax qui s'en donnait à cœur joie, quant à son frère qui exultait et haranguait la foule pour son propre épanouissement. Finalement, il serait peut-être bien parti lui aussi, plutôt que d'assister à toute cette comédie, avec ce port droit du visage et cette fierté illusoire brillant dans ses yeux. Le peuple avait ce qu'il voulait à présent, il ne manquait plus que le vin coule à flots et que les corps se rapprochent dans la luxure la plus parfaite pour pouvoir obtenir son approbation dans les prochaines semaines et les prochains mois à venir.
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Même les braves connaissent le doute  



Alors que les dernières vapeurs grasses s'élevaient des restes incandescents, Maegon laissa enfin échapper un maigre sourire sur son visage de marbre. Engoncée dans son armure, une lourde étoffe de soie de la même couleur enroulée autour du cou, il fixait d'un air étrangement vide les cadavres des derniers potentats tués sous ses yeux. L'odeur grésillante de la chair, si proche de la viande qui le nourrissait, était devenue pour une sœur. Du haut de sa cathèdre, aux côtés de Lucerys et des autres capitaines-généraux, il ne put retenir de prendre une profonde inspiration et de laisser échapper du bord des lèvres une simple phrase aussi glaçante qu'inconvenante.

J'aime l'odeur du feu-dragon au petit matin.

Le Seigneur-Dragon Riahenor avait participé au défilé avec son flegme habituel. Perché du haut de Baraxes, il avait longuement observé la foule, les vivats dont on l'avait gratifié. Voir sa famille sous le soleil doré de la gloire était une profonde source de fierté, bien qu'il n'en laissa rien paraître. Il savait Aedar, son fils bien-aimé et héritier, plus loin devant lui et tout autant acclamé. Une fois installé, le Sénateur n'avait presque pas bouger, son regard fixer au loin. Sa seule exception avait été de jeter un regard éloquent à dame son épouse dont la compagnie lui avait manqué et de s'assurer de la présence de ces enfants. Il fallait qu'ils assistent au triomphe des Riahenor. Le reste de la cérémonie avait été sans surprise et son coeur se pinça à l'idée qu'Aedar ne puisse faire parti des Héros. Peut être aurait il du le laisser risquer sa vie pour gagner cet honneur.

Quoi qu'il en soit, Maegon tressaillit lorsque le grand prêtre de Balerion intervint. Sa bouche tique et se transforma en une maigre ligne et un regard arrogant lorsque l'appel à la vengeance jaillit des lèvres de cette brute. Un simple regard aux autres capitaine-généraux suffit à voir qu'ils avaient saisi tout aussi bien ce qui se tramait. Pendant une seconde, il hésita à intervenir. La mort prochaine des dignitaires de Ghis ne le troublait mais le triomphe était gâché par la mort, un sacrifice inutile. Raser Borash avait été un acte fort et violent. L'Empire des Harpies ne se relèveraient pas avant long. L'affront du meurtre en préparation ne risquait pas d'être oublié, loin de là. Mais il ne pouvait pas interrompre l'acte.

Lorsque les Héros jetèrent leurs insultes et invectives à peine voilées aux condamnés, Maegon ferma les yeux, exaspéré. Imbéciles. Si Jareos Karzelion souhaitait relancer la guerre avec Ghis, il était sur la bonne voie en lâchant la laisse des soit-disant Héros, incapables de faire preuve de sang-froid et d'honneur l'espace d'un instant. Le prêtre de Balerion était soit un fanatique dangereux, soit une de ces familles souhaitant étendre l'empire. Maegon n'avait eu de cesse d'entendre cet adage, désormais populaire : "guerre à l'extérieure, paix à l'intérieur". Il était partisan de la puissance de Valyria mais un état de guerre incessant ne s'alignait pas avec ses ambitions politiques. Craignait-on la vindicte des Riahenor maintenant qu'elle s'était hissée au firmament de l'armée ? Ils pouvaient bien le craindre ! Maerion, militaristes de bas étage, traîtres républicains. Tous goûteraient de son influence. Patient. Il devrait être patient. Se tournant vers Lucerys, il lâcha d'une voix glaciale.

Essayez de tenir vos chiens de guerre la prochaine fois, Général. Ou du moins éduquez les. Je ne veux pas revoir le sang de nos braves coulaient sur de lointaines frontières une nouvelle fois par la faute de jeunes imbéciles au sang de feu-dragon.

Le nez plissé de dégoût, il fit montra d'un geste de la main arrogant les Héros. Il ne serait dit que les Riahenor aient participé au meurtre bête et simple de prisonniers de première importance.
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Arrax
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Event I
(Première Partie)

Le Triomphe des Dragons


Le Glaeron tremble. Du grand bucher qui continue de gronder, splendide et terrifiant à la fois, à l'image du Dieu de la Mort qui l'a réclamé. De la foule dont les cris reprennent parfois le chant entamé quelque part en tribune. Du départ de l'ambassadrice @Vastraya Amasis et des regards meurtriers qui suivent son élégante silhouette jusqu'à disparaitre complètement. Des réactions qui traversent la tribune.

Deux hommes offrent le spectacle d'un rare contraste : celui de l'impassible @Lucerys Arlaeron face au charismatique @Maegon Riahenor. Les deux capitaines-généraux de l'armée valyrienne savent tous deux que ce jour restera dans les mémoires, et qu'il dépend de leurs sagesse qui n'est plus à démontrer de tempérer les esprits qui s'échauffent à mesure que le feu consume les derniers morceaux de chaire. Certains regards se greffent à la belle @Nesaena Lyseon, qui semble transfigurée par la scène, faisant honneur à la réputation de sa famille. D'autres n'auront pas fait l'économie de se greffer sur @Cassia, l'esclave nouvellement acquise des Riahenor et qui cache mal son dégoût profond pour son peuple que l'on humilie. La jeune fille vient-elle de jeter l'oprobe sur ses maîtres ?

Le regard en sang, vibrant de la chaleur du feu, Jareos Karzelion baisse alors lentement les bras. Son oeuvre est faite, il quitte aussi brusquement qu'il l'a franchie la scène. Un départ qui disperse progressivement le silence à travers la grand-place, alors que d'autres silhouettes se détachent des tribunes. Et aussi doucement que le vent, les murmures se lèvent. Le grand bucher a un autre dessein. L'appréhension et la révérence ont la part belle de la foule, tandis qu'en tribune, tous se penchent en avant pour assister à ce qui semble présager d'une Lecture de Flammes.

Troisième Tour



Priorité de réponse donnée à @Haemera Bereneon.

Vous êtes ensuite invités à réagir aux Lectures de Flammes, que vous en soyez le destinataire ou non. Que les Flammes Vous Soient Favorables  EVENT I - Le Triomphe du Dragon (Première Partie) - Page 2 3282246142

Nous vous invitons également à poster en spoiler un bref résumé de vos posts, afin que l'on puisse rapidement identifier qui fait quoi et qui parle avec qui  EVENT I - Le Triomphe du Dragon (Première Partie) - Page 2 408511402
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Le Triomphe du Dragon  


Je hausse les sourcils en voyant Jareos Karzelion monter sur la scène à la suite des prêtres de Teraxes. Qu’est-ce que le Grand Prêtre de Balerion fait ici ? N’avons-nous pas assez souffert et causé la mort ? Pendant 6 ans, le Dieu de la Mort à eu sans doute plus que sa part.  Nous devrions nous recueillir pour nos morts et célébrer la vie, pas entendre parler de sang et d’une vengeance, que nous avons déjà consommé. J’observe la Grande Prêtresse, qui lance aussi un regard dur à son homologue, même s’il est difficile d’imaginer la raison de son courroux. De mon côté, j’essai de garder mon sang froid, alors que le ministre déblatère son message de haine… quand soudain…

« DRACARYS »

Je reste interdite, alors qu’à l’unissons les feux des dragons montent vers les cieux. Je ne vois pas les corps, je ne vois pas le sang, je ne vois que le feu, les flammes. A la fois si belles et si terrible… Je parviens à maintenir un air détaché, uniquement parce que je ne comprends pas ce que je vois… ce n’est qu’une fois le calme revenu, alors que l’ambassadrice Ghiscari quitte la tribune, que je comprends.

La guerre est loin d’être terminée.

J’entend la grande prêtresse grommeler quelques choses, avant de se quitter la tribune, et moi à sa suite. Nous nous dirigeons vers les abords de la place, où nous croisons les prêtres de Balerion, qui quitte la scène sans nous jeter un œil. Je vois au loins qu’on installe un autel sur la scène. On prépare la divination, charge de la Grande Prêtresse de Tessarion.

« Haemera, mon enfant… Aujourd’hui, c’est toi qui assureras la divination… »

« Moi ? »

« Oui toi… Je suis trop fatiguée pour le faire aujourd’hui, et en ce grand jour, Valyria a besoin de quelqu’un de solide, qui ne vacillera pas… Ne t’en fait pas pour moi, je ne manquerais un personne »

Je reste un instant interdit, tout en me demandant à quel point elle avait tout prévu… Mais je dois avouer que de mon côté, j’avais aussi envisagé ce scénario, en connaissant son état de santé… j’imagine que je n’ai pas le choix. Non sans un soupire, je me prépare quelque minute, avant d’entrer en scène.

Je monte sur l’estrade, la tête haute, solennelle. La lecture des flammes est plus qu’un art, c’est un cérémoniel. Chaque mouvement est calculé, maitrisé. Quand nous lisons les flammes, nous ne sommes plus des prêtresses, nous ne sommes plus des humains. Nous sommes la voix des dieux, la voix de Tessarion. Nous sommes des guides, des bergers. Les valyriens attendent que nous leur montrions la voie. Nous ne pouvons-nous permettre de trembler, nous ne pouvons-nous permettre de douter. Mais je dois avouer que c’est assez impressionnant d’être devant cette foule. Je suis plus habituée aux divinations privées, en petit comité. Je devrais être honorée de cette chance qui m’est donnée, mais je ne peux oublier les images de ce qui s’est passé quelques minutes plus tôt...

Une fois devant les flammes, je retire mon voile et le tend à la novice qui m’assiste. Je détache mes cheveux, pour être tête nue face à la déesse. Je reste quelques instants devant les flammes dans un recueillement cérémonieux. Après quoi la novice me tend quelques bâtons d’encens, que j’allume grâce aux foyers et installe sur l’autel. L’odeurs d’épices et d’herbes parfumée n’atteindra pas toutes les convives comme lors d’une lecture privée, mais elle suffira pour ceux qui s’approchons. Alors que les premières fragrances d’encens me parviennent je commence à psalmodier à voix basses quelques prière, pour demander à la déesse de me montrer la voie. Quand le silence s’est fait autour de moi, je relève la tête, et prend la parole à voix haute.

« Enfants de Valyria ! Nous voici réunis, après ces années d’attentes. Et si notre cœur souffre de la perte de nos être cher, si nous pleurons nos morts, nous devons voir au-delà, et nous tourner vers l’avenir. »

Je prends une poignée de poudre que me tend la novice, avant de les jeter dans les flammes, qui prennent une teinte violette. Je tends les mains vers le ciel, avant de reprendre.

« Tessarion la Sage, Grande Déesse des Prophétie. Toi qui sais ce dont est fait demain. Montre-nous la voie. Révèle-nous les messages des cieux. Car nous aussi, après les ténèbres, nous voulons voir la lumière. »

Un tambour résonne ensuite derrière moi, en rythme, tandis que les flammes crépitent et danse, commençant leur douce mélopée… Alors que le je regarde fixement les flammes, un visage se dessine. Un visage que je connais bien.

« Daenerys Maerion »:

« Lucerys Arlaeron »:

« Nesaena Lyseon »:

« Daemor Bellarys »:

Je pousse un soupire de lassitude. Je n’ai pas pour habitude de faire autant de divination à la suite. Même nous, nous avons tendance à oublier l’effort intellectuel que nous demande la lecture des flammes, ainsi que la concentration nécessaire pour y arriver. La novice s’inquiète pour moi, et s’approche pour s’assurer que je vais bien. Je lui fais signe de la tête. Quand bien même la fatigue serait insurmontable, je devrais continuer. C’est mon rôle, c’est mon devoir, c’est ma fierté. Et déjà un nouveau visage se dessine dans le feu.

« Aeganon Bellarys »:

« Elaena Tergaryon »:

« Vhaenyra Maerion »:

Ma gorge se noue, alors que je vois la Dame de Maerion s’éloigner… toutes ces vision… me semblent plus funeste les unes que les autres. Et même les bonnes nouvelles s’accompagnent de souffrance ou d’un prix à payer. Les dieux n’ont donc aucun message de félicité à nous partager ? Est-ce là la réponse que je demande depuis des jours ? Je n’ai pas le temps de m’interroger plus, qu’un nouveau visage connu sur dessine dans les flammes.

« Maekar Tergaryon » :
   

« Naerys Arlaeron »:

« Aerys Maerion »:

Je lâche brusquement sa main, terrifiée par ce que je viens de voir. Je sens mon regard se perdre dans le vide, tout en fixant l’héritier Maerion. Dans cette trance mystique, je dis alors ces mots, qui ne m’appartiennent pas. Les mots des dieux  

« Le fils vaincra le père, le cadet dépassera l’aîné. Tout ce que tu as à faire pour cela, Aerys, c’est accepter que, peut-être, la famille n’est pas plus sacrée que ces ambitions que tu ignores. Que peut-être, la pureté du sang n’est pas synonyme de succès et de domination »

Je m’effondre après cette dernière phrase, et la novice à peine le temps de me rattraper, laissant Aerys seul sur l’estrade. Je parviens à me redresser, tout en m’appuyant sur la novice…

« Aerys je… »

Je n’ai pas le temps de continuer que la Grande Prêtresse s’approche de moi, accompagnée d’un homme en tenue liturgique, qui m’aide à descendre de l’estrade. On m’amène à l’écart, le temps que je reprenne mes esprits…
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Le Triomphe du Dragon



S'ils étaient obligés d'en arriver à cet instant présent où les flammes dévoraient avec rage la chair des dignitaires ghiscaris ? Pour la matriarche des Maerion, c'était nécessaire. La victoire contre Ghis aurait pu satisfaire n'importe quelle âme faible mais il fallait satisfaire les cœurs et les foules. La fourberie des congénères de ces êtres avait arraché dix des leurs, des membres importants, il fallait qu'ils connaissent à leur tour la violence et la douleur de la vilenie. Si par le passé elle avait eu des moments de faiblesse, elle avait appris à être forte et Arraxios avait toujours été présent pour le lui rappeler, ce spectacle qui s'offrait à elle ne l'horrifiait pas. Elle l'appréciait : ceux qui hurlaient de douleur en contre-bas l'avaient mérité.

La contemplation de brasier fut interrompue par la douce voix de @Daenerys Maerion qui parvenait à ses oreilles tel un lointain murmure. Sa chère fille avait toujours été à part dans leur famille, prenant une place privilégiée dans le cœur de Vhaenyra dès le premier cri poussé, et en cet instant la mère aurait préféré que son enfant ne se prononce pas. Ce n'était pas le lieu pour se montrer faible avec tous ces yeux pour fixer les deux femmes. Elle ne put cependant pas émettre la moindre réaction qu'un simple regard dur envers sa fille car un tout autre spectacle commençait à se dérouler entre deux patriarches : Lucerys Arlaeron et Maegon Rhiaenor. Etait-ce un lieu approprié pour lancer de tels mots qui concernaient entre autres les deux fils Maerion ? Il faudrait être fou ou un fin tacticien pour se permettre une telle chose et Vhaenyra regarda son époux alors que le feu des dragons finissait de faire disparaître toute trace de ses victimes.

Le bûcher semblait cependant trouver un nouveau rôle alors que Jareos Karzelion avait baissé ses bras, son oeuvre à présent terminée et qu'il laissait bien vite sa place sur l'estrade à une prêtresse qui était loin d'être inconnue de la Maerion : Haemera Bereneon dont Daenerys fut l’élève lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. La présence d’Haemera ne pouvait signifier autre chose qu’une lecture de flamme et l’intérêt de Vhaenyra fut si piqué que cette dernière se pencha en avant pour mieux suivre ses mouvements, sentant à la fois l’impatience et l’appréhension faire battre rapidement son cœur sous sa poitrine.

Les yeux clairs de l’épouse de la Lumière de Sagesse détailla du regard le moindre geste de la prêtresse de Tessarion d’une attitude si studieuse alors que le moment était si solennel, lorsque la voix d’Haemera s’éleva elle résonna dans les oreilles de la matriarche qui frissonna à nouveau. L’attente était presque une torture mais tel était le rituel, il fallait être patient pour savoir si son nom serait appelé pour la Lecture de Flammes. Le visage rivé sur les flammes, la prêtresse de Tessarion s’adressa à une novice non loin d’elle qui alla chercher la première personne concernée : Daenerys, sa chère fille. La mère ne pu entendre les paroles prophétiques, c’était privé, mais elle ne pu s’empêcher de scruter de visage de sa plus jeune enfant lorsque cette dernière se retourna pour venir reprendre sa place, cherchant à y voir une bonne nouvelle que le signe annonciateur d’un désastre qui aurait tôt fait d’avoir raison de Vhaenyra.

Trois hommes et deux femmes furent appelés par la suite avant que ce ne soit à son tour et se reprenant pour contenir ses émotions, ce fut le visage fermé et la tête haute qu’elle descendit vers l’estrade pour venir en face d’Haemera Bereneon qui lui tendit la main au-dessus des flammes. Répondant à l’ordre, Vhaenyra étendit le bras et vint glisser sa main dans celle de la prêtresse qui commença à lui confier le message des dieux.

La Maerion écouta attentivement les paroles transmises alors que sa poitrine se soulevait rapidement face à cette annonce d’un avenir qui semblait récompenser tout ce qu’elle avait entreprit pour que ses enfants prennent le chemin de la grandeur. Elle sentait ses lèvres s’étirer en un sourire mêlant la fierté à la gratitude que les dieux puissent accorder à l’un des ses enfants un chemin bien plus important, chacun d’entre eux régnerait et un seul régnerait sur son propre royaume.

Une promesse des dieux qu’elle remerciait silencieusement mais son sourire s’effaça instantanément lorsque le mot malédiction franchit les lèvres de la prêtresse. Tout ce qui avait été fait pouvait donc être emporté dans les flammes ? Les yeux de Vhaenyra quittèrent le visage d’Haemera pour se fixer sur les flammes au-dessus desquelles sa main tenait toujours celle de la prêtresse. Elle ne permettrait pas qu’une telle chose arrive. Elle relâcha prestement la main qu’elle tenait en tâchant de reprendre un visage impassible, bien que ses yeux pussent parler pour elle, puis elle fit volte-face et rejoignit sa place, choisissant de rester silencieuse pour le moment.

Elle regarda d’un air absent la suite de la Lecture de Flammes qui concernait @Naerys Arlaeron jusqu’à ce qu’elle voie son cadet, @Aerys Maerion, monter sur la scène pour connaître à son tour les sages et dures paroles des dieux. Tout semblait se dérouler normalement jusqu’à ce qu’Haemera Bereneon relâche vivement la main d’Aerys comme s’il l’avait entaillée. Que se passait-il ? Vhaenyra eut tôt fait de se raccrocher à la réalité des événements, intriguée et surtout inquiète de ce qui se déroulait sous yeux. Elle tressaillit entendant les paroles prononcées. Le fils vaincrait le père. Le cadet dépasserait l’aîné. Leur famille qu’elle s’était toujours attelée à garder soudée s’apprêtait-elle à se déchirer pour les ambitions d’Aerys qu’annonçait la prêtresse ? Cette dernière s’effondra après sa dernière phrase semblable à un couperet pour les Maerion. Vhaenyra voulait le meilleur pour son cadet mais serait-ce au détriment d’Arraxios son frère-époux qu’elle aimait profondément, dont la prêtresse avait déclaré qu’il serait vaincu par leur propre fils ?



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Le Triomphe du Dragon



Pareilles à quelque envoûtante baladine, les flammes dansaient sur les dépouilles des défunts captifs, dévorant étoffes, chair et ossements, avec une ardeur telle que bientôt ne resta plus des corps qu’une bouillie calcinée, de laquelle se discernait encore, pourvu qu’on y fut attentif, les vestiges d’un fémur, d’une côte, ou d’une clavicule...

Loin de s’émouvoir d’un spectacle auquel il avait si souvent assisté, Lucerys observait d’un œil curieux, sinon profondément attentif, les réactions de cette foule chamarrée et vociférante, que le sang ghiscari versé semblait avoir sensiblement excité. C’est que les tribunes grondaient : partout, autour de lui, s’égosillaient les badauds, qui haranguant ce que le Sénateur avait - par l’exotisme de son apparât - supposé être un représentant du clan adverse, qui s’écriant d’allégresse, qui acclamant les Héros ou qui, encore, reprenant une ôde religieuse, dont Lucerys trouva en sa fille la talentueuse instigatrice. Cette constatation, si elle étonna passablement le capitaine-général, ne manqua pas de l'enorgueillir encore davantage : ses aînés étaient, assurément, les plus beaux joyaux de Valyria.

Lucerys s’abîmait encore dans l’étude de l’assemblée lorsqu’une voix familière - et relativement désagréable - le tira brutalement de son examen. Spécialement adressée à son encontre (quelle douce attention !), la pique de @Maegon Riahenor ne manqua pas de crisper intérieurement le Sénateur, qui s’arrangea toutefois pour n’en rien montrer. Son insolence, couplée à son ignorance crasse, l’agaçaient au plus haut point - sans pourtant parvenir à l’étonner. Oh, bien sûr, le comportement ouvertement provocateur d’@Aeganon Bellarys avait de quoi agacer. Lucerys le premier se serait volontiers indigné de l’attitude du jeune homme, si celle-ci n’était pas aussi outrageusement utile. Utile, oui. Car là où Maegon ne voyait que l’insolence d’un garçon orgueilleux, Arlaeron, lui, devinait l’ingéniosité d’une manœuvre autrement plus politique. Et pour cause : les vociférations juvéniles de sa pupille, si elles pouvaient irriter, permettaient surtout de jauger cette foule anonyme, dont les inflexions belliqueuses illustraient le ressenti de tout le bon peuple de l’Empire.

« Mes chiens, comme tu dis Sénateur... » Commença Lucerys à l’intention de Maegon, sans toutefois daigner lui adresser le moindre regard. Il prit soin de moduler sa voix pour se faire entendre du plus grand nombre « ...ont versé leur sang pour raffermir le trône sur lequel ton séant est posé. Veille à t’en souvenir la prochaine fois que l’envie te prendra d’insulter les enfants de Valyria. »

Il se tût. Aussi prestement que l’avait été son apparition, le sinistre Grand Prêtre de Balerion se retira finalement de l’estrade, sa ganache osseuse empourprée d’une satisfaction morbide. Les vivats de la cohue s’éteignirent avec lui, alors que, déjà, montait sur la scène @Haemera Bereneon, accompagnée de ce que Lucerys déduit être une novice. Le capitaine-général se redressa sur sa cathèdre, intrigué. La lecture des flammes, à défaut de réchauffer son cœur d’une quelconque ferveur religieuse, demeurait cependant un exercice qu’il appréciait contempler - sans jamais souhaiter y participer. Aussi Œil d’Argent s’installa-t-il confortablement en vue d’assister à la cérémonie que se proposait de mener la prêtresse de Tessarion.

Le nom de la cadette des Maerion résonna le premier à travers le Glaeron, tandis que déjà se levait la jeune femme. Arlaeron l’observa faire, curieux, avant de laisser distraitement courir son regard en direction de la tribune des Lumières, où siégeait, il le savait, le patriarche de la famille. Les secondes s’égrainèrent, dans un presque-silence religieux, où seules crépitaient les flammes. Des murmures parcoururent les tribunes, et s'amplifièrent encore lorsque l’acolyte d’Haemara prononça le nom du prochain candidat aux flammes. Son nom.

Lucerys papillona quelques courtes secondes, pris de court par la situation - qu’il n’avait guère anticipé. Néanmoins conscient des centaines d’yeux soudainement braqués sur lui, le Sénateur s’empressa de recomposer son éternel masque d’impassibilité et, finalement, quitta sa cathèdre pour rejoindre, d’un pas souple, le dos droit, la prêtresse de Tessarion. Oeil d’Argent se hissa à ses côtés, le visage fermé, et lui saisit la main. Le contact avec ce corps étranger lui arracha un frisson. Ses doigts étaient chauds. Si chauds… A l’instar des flammes qu’Haemara se fit un devoir de lire. Ses mots - qu’il n’avait pas sollicité ! - le heurtèrent de plein fouet, comme c’était si souvent le cas lorsqu’il était question d’Haenys. Un instant, Lucerys se surprit à vouloir retirer sa main de celle de la prêtresse, mais la dimension publique de l’exercice le fit rapidement renoncer. Alors, il écouta. Écouta. Écouta… Et l’écoute céda sa place à la rumination, lorsque Bereneon appela un nouveau nom et que Lucerys regagna solennellement sa place, la mine froide mais l’esprit parasité par les mots de la prêtresse, qu’il vit à peine s’effondrer sur scène.

Se réchauffer avant qu’il ne soit trop tard… Oh, Haenys.

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Même les braves connaissent le doute  




Il était facile pour un citoyen de cette grande nation d'avoir une vision idéalisée de la guerre, à travers les récits des poètes et les tableaux de batailles épiques, peut-être que certains d'entre eux avaient besoin de croire en cette vision idyllique d'un charnier mais les soldats étaient de retour à la maison, et sur leurs visage pouvait se lire la triste réalité de leur quotidien, durant ces quatre dernières années. Le plupart s'étaient drapé de leur plus beau sourire afin d'impressionner la foule et de revenir comme les héros qu'ils voulaient être ou paraître, d'accepter la gloire qui était leur droit le plus strict après tout ce temps, mais tous acceptaient silencieusement le constat le plus amer du monde : ils ne seraient désormais plus jamais les mêmes qu'avant. La guerre émoussait les sens et écorchait l'âme couche par couche, morceau de peau par morceau de peau jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à en retirer et, à ce moment-là, le soldat finissait par sombrer dans la folie et entraîner ses proches dans sa chute, si l'occasion lui était donnée.
Lorsque cela arrivait ces soldats se sentaient impuissants comme un colosse au pied d'argile, envahis par une frustration qu'ils ne pouvaient combattre et, justement, c'était dans ces moments-là que la présence de la famille et des compagnons d'armes était primordiale.  Maekar ne se faisait pas d'illusion quant au fait qu'il aurait ces moments de faiblesse, lui aussi, car avant d'être un Sénateur ou Le Téméraire il n'en restait pas moins un homme, avec ses faiblesses et son incapacité à les montrer, mais si cela arrivait oserait-il se tourner vers ses proches ? La relation avec son père allait être tendue, quant à sa sœur il ne souhaitait pas qu'elle le voie dans un tel état, ce qui ne lui  laissait que peu d'options sur la table.

Cela ne lui laissait plus que lui, lui seul. Cela n'avait-il pas toujours été le cas ? N'avait-il pas toujours pu compter que sur lui-même pour surmonter les obstacles de sa vie ? Pas Aenar, pas son père, pas sa mère, lui et lui seul. Il était fort parce qu'il était un acharné du travail, perfectionniste dans l'âme, incapable de lever le pied et cela lui convenait très bien, en vérité. Alors aujourd'hui il allait jouer le rôle du héros revenu victorieux après avoir fait face à la mort, demain il verrait sans doute son Père, puis le lendemain il...il avancerait, un pas après l'autre. Il n'en savait pas plus et ne voulait pas le savoir, se poser trop de questions ne lui avait jamais réussi jusqu'à présent et,  pour aujourd'hui au moins, il souhaitait mettre cette petite voix en veilleuse pour apprécier la solennité du moment.

Silencieusement, il resta donc debout, le torse bombé et les mains croisées derrière sa tête alors que le brasier prenait vie devant lui. Maekar n'était pas du genre à apprécier une violence inutile ou un spectacle ridicule, mais depuis sa récente promotion il avait appris l'importance du pouvoir de l'image. Ce spectacle était outrageusement arrogant et puéril, cela revenait à frapper avec un bâton un homme étendu par terre, sans défense, mais les citoyens avaient besoin qu'on leur rappelle que leur paix, leur sécurité n'était garantie que par ces héros enfin revenus. Ce n'était pas la première fois que Maekar voyait des corps brûlait si bien que cela ne l'émouvait plus du tout à présent, mais il connaissait l'importance du message transmis par ce brasier et resta donc droit, ferme, silencieux alors qu'une prêtresse s'avançait pour la séance de divination.

Le fait qu'il ne soit pas à l'aise avec cette idée ne voulait pas dire qu'il ne croyait pas en ces prédictions, mais plutôt qu'il n'appréciait pas l'idée de n'avoir aucun contrôle sur sa vie. Il resta donc silencieux, en une posture d'attente rigide alors qu'un par un quelques nobles étaient appelés pour passer devant la prêtresse qui leur murmura une prophétie. Certes Maekar était curieux, curieux de savoir ce qu'on avait pu prédire quant au futur de sa jeunesse sœur, mais il resta aussi humblement silencieux que d'habitude car ces prédictions étaient incroyablement personnelles. Voudrait-il qu'un inconnu se mette à décortiquer son âme pour en découvrir tous les secrets ? Certainement pas, alors il fit taire sa curiosité jusqu'à ce que la novice l'appelle, à son tour. Il n'était pas stressé le moins du monde, sans doute parce qu'il devinait peut-être déjà ce qu'on allait lui dire mais, en chemin, retira ses gants avec de les accrocher à sa ceinture. Exécutant les ordres de la prêtresse, il prit cette frêle main dans la sienne, puissante et chaude, puis ferma les yeux alors que le message devint voleta jusqu'à ses oreilles.

Peut-être qu'une partie de lui avait espéré que cette divination viendrait éclaircir le sombre tableau de sa vie et rendre son choix plus simple, mais en vérité ce message divin ne fit que le conforter dans l'idée qu'il était face à un dilemme cornélien. De toute évidence le solitaire chemin de gloire était celui de sa fonction sénatoriale, celle qui le ferait tourner le dos à sa famille et ses racines, mais l'autre ? La présence à ses côtés devait être celle de sa sœur, mais quant à l'ombre et aux ronces il n'arrivait pas à comprendre ce qu'elles représentaient. Un choix à faire, une autre route à prendre mis dans quelle direction ? Le sang et la mort insinuaient le retour de la guerre mais, pour l'heure, il préférait taire cette idée sans en savoir assez.

Se pencher en avant vers la prêtresse, en guise de remerciements respectueux, il rompit le contact physique en ajoutant un simple :

« Merci. »

Reprenant ses gants, Maekar s'écarta des flammes pour laisser les autres « invités' » avoir le droit à leur tour. Son regard aurait dû se diriger vers Elaena pour y trouver du réconfort face aux nouvelles questions désormais présentes, dans sa tête, mais au lieu de cela ses prunelles se perdirent dans les flammes devant lui. Il aurait tellement aimé se tromper, qu'on lui dise qu'il faisait erreur et qu'il était encore temps de réparer cela mai, au lieu de cela, un choix impossible s'offrait à lui. Perdre sa famille pour son propre profit, ou perdre toute chance de briller à nouveau, un jour, pour garder sa famille près de lui.

Décidément, les dieux étaient bien cruels, avec lui.

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Le triomphe de Valyria.


Sentant la main de @Nesaena Lyseon sur son épaule, Saerelys tourna la tête dans sa direction. L’autre dynaste comprenait, lui semblait-il. Si les plus vieux pouvaient accepter, voire apprécier, cette exécution, quid des plus jeunes ? Lorsque le meurtre de leurs émissaires avait eu lieu, Rhaelys n’était qu’une enfant préférant encore ses poupées à leurs dragons. Comment pouvait-elle comprendre tout cela ? Vaelya ne leur avait jamais caché certains aspects pour le moins sombre de leur culture. Mais cela venait avec des explications, des mots doux qui atténuaient quelque peu la cruauté de ce monde. A cet instant… Saerelys n’avait pas pu expliquer tout cela à Rhaelys. Et quand bien même elle l’aurait pu. Ses yeux d’enfant n’auraient pas compris toute la portée de l’acte qui venait de se produire.

« Merci… Rhaelys est courageuse mais je ne peux faire preuve de témérité à son sujet. » murmura la novice, à l’attention de Nesaena Lyseon.

L’espace de quelques instants, le regard de la descendante de Riahenys s’était posé sur la descendante de Lyseon. Le spectacle précédent semblait lui avoir fait grand effet. Les Valyriens avaient toujours eu une fascination pour le feu, plus encore pour le feu-dragon. Aussi, la jeune novice n’était que peu étonnée par cette réaction. Elle-même aurait sans doute pu d’avantage apprécier cette exécution en d’autres circonstances. Son peuple s’était montré trop clément. Il ne s’agissait pas seulement du meurtre de leurs émissaires qu’il fallait venger. Combien de vies valyriennes avaient été gâchées par cette guerre ? Combien de sœurs pleuraient leurs frères désormais ? Combien de parents avaient du laisser partir leurs enfants auprès de Balerion avant eux à cause de tout cela ? Beaucoup. Beaucoup trop.

Saerelys n’eut pas le temps de se poser d’avantage de questions qu’une voix se fit entendre juste à côté d’elle. Tout en caressant les cheveux de sa sœur pour l’apaiser, la jeune novice releva la tête. Elle s’était sentie légèrement bousculée à un moment. Rien dont elle ne pourrait prendre ombrage, plus encore au vu de la situation précédente. Si la jeune femme comprenait cette envie de vengeance, ce besoin même, elle jugeait encore la peine trop clémente. Qui était d’avantage spectaculaire que digne de ces assassins. Ils ne méritaient pas le feu de leurs dragons et encore moins le regard de sa plus jeune sœur.

« Nullement. Son regard n'a pas pu se poser sur ce qu'il vient de se produire. assura Saerelys, en secouant négativement la tête, sa parure cliquetant dans sa chevelure. Les choses sont mieux ainsi, si tu veux mon avis. Mais je te remercie de t’en inquiéter. Ta sollicitude t’honore. »

Rhaelys était encore à cet âge où elle ne pouvait percevoir les dragons comme un réel danger. Pour elle, il ne s’agissait encore que de frères et de sœurs d’adoption, d’âme. Saerelys ne pouvait point lui ôter cette image de l’esprit. Pas plus qu’elle ne pouvait l’instruire de ses propres pensées quant au sort que ces monstres avaient reçu pour ne pas avoir respecté les plus strictes droits de leurs hôtes. Cela viendrait naturellement avec le temps. Les réjouissances qui viendraient feraient sans doute oublier tout ce que Rhaelys avait pu entendre ici. Du moins, son aînée ne pouvait que l’espérer.

« Et toi, comment te portes-tu bien ? » s’enquit Saerelys à l’attention de @Daenerys Maerion, qui n’avait pu que remarquer sa pâleur.

La jeune novice n’était pas idiote ou aveugle. Loin de là. Elle n’avait pu que reconnaître son interlocutrice, ou tout du moins se douter de son identité. En temps normal, la proximité avec les Maerion lui aurait sans doute fait froncer le nez ou pousser quelque vagues soupirs. Mais à cet instant… Leur belle Valyria célébrait son heure de gloire après tant d’années de souffrance et de peur. Aussi ne pouvait-elle que se montrer ouverte, plus encore après les mots que la jeune femme avait eu au sujet de sa plus jeune sœur. Daenerys ne semblait pas avoir bien supporté cet ardent spectacle, contrairement à elle-même ou à d’autres personnes dans la tribune qui était la leur.

Bien trop occupée à s’assurer de l’état de sa cadette et de celui de Daenerys par rapport à ce qui venait de se produire, Saerelys ne remarqua que tardivement l’absence de l’ambassadrice de Ghis. La descendante de Riahenys n’y prêta cependant pas plus d’attention que nécessaire. Son peuple avait porté le premier coup. Le dernier venait de leur être rendu. Cette guerre qui n’avait que trop duré était désormais achevée comme elle avait commencé. La souffrance devait cesser à présent maintenant que la dernière dette avait été payée.

Lorsque le chant débuta, Saerelys n’hésita pas un seul instant à y mêler sa voix, intimant d’un sourire rassurant à Rhaelys de faire de même. La jeune novice savait que sa mère n’avait pas négligé l’éducation religieuse de chacun de ses enfants. Le Collège n’avait pas pu changer cela, au contraire. De pieuse, Saerelys l’était devenue d’avantage alors qu’elle craignait pour l’esprit qui était le sien. Aussi, la jeune femme donna volontiers de sa voix, tandis que sa famille faisait de même. Si ses lèvres étaient bien plus habituées aux incantations diverses et que la danse était l’art qu’elle préférait entre tous, le chant était une part intégrante de leurs rites. Aussi ne pouvait-elle que faire de son mieux.

Alors que le chant se poursuivait, Saerelys couva sa famille du regard. @Cassia se trouvait non loin d’eux. Sa mère avait tenu à ce que quelques esclaves fasse partie de leur propre entourage. Saerelys n’avait pas pu lui donner tort. Aussi, Cassia l’avait naturellement accompagnée, de part sa qualité d’esclave personnelle. Il semblait cependant à la jeune novice que l’esclave avait quelque peu perdu de sa contenance. La jeune femme se nota mentalement d’y mettre bon ordre dès que cela lui serait possible. Tout cela ne devait pas empêcher Cassia de mener à bien les tâches qui étaient les siennes.

Détournant son regard améthyste de l’esclave qui était à son service, Saerelys porta finalement son attention sur une personne reconnaissable entre toutes pour elle. Hélas, il ne s’agissait pas là d’Aedar. A son grand désarroi, la jeune femme n’était pas encore parvenue à le retrouver… Aelys avait été la première à remarquer Baraxes et à faire part de sa découverte à Gaelor qui avait ensuite transmis la nouvelle au reste de leur famille. S’il y avait bien quelqu’un qui reconnaissait aisément les dragons de leur famille, cela ne pouvait être que sa sœur. Leur père était là. Quatre ans… En quatre ans, @Maegon Riahenor ne lui semblait pas avoir changé. Une véritable statue de marbre et d’argent qui ne semblait point souffrir du temps qui pourtant passait.

Saerelys rompit cependant ce contact visuel. Si elle chercha encore quelques instants son jumeau du regard, sachant que sa simple présence serait réconfortante pour elle, sa quête s’arrêta au moment où @Haemera Bereneon s’avança à son tour sur l’estrade. Alors, Saerelys ne put que porter son regard sur elle, sentant pourtant un désagréable frisson lui parcourir le dos. La lecture des flammes. Un souvenir bien amer pour elle. Un souvenir qui lui avait tant coûté. Plusieurs personnes s’avancèrent à la demande de la Prêtresse de Tessarion. Une par une, elles reçurent les paroles que les Dieux avaient à leur confier. Tout semblait se passer pour le mieux, bien que tous ces mots n’étaient sans aucun doute agréables à entendre. Du moins, c’est ce que Saerelys songeait tout en observant ce qu’il se produisait sur l’estrade.

Après une ultime prédiction, Haemera s’effondra sur l’estrade et ne fut rattrapée que de justesse par la novice qui se trouvait avec elle. Alors, Saerelys pâlit. Les prédictions avaient du être particulièrement éprouvantes… Il faudrait qu’elle s’assure par elle-même de l’état de la Prêtresse de Tessarion quand elle en aurait l’occasion. Si leur première rencontre ne s’était pas déroulée de la meilleure des manières, la descendante de Riahenys avait fini par apprécier la compagnie de la Prêtresse ainsi que les choses qu’elle avait pu lui apprendre. Aussi ne pouvait-elle qu’être inquiète pour elle… Des Dieux, l’on pouvait s’attendre à tout.

Du meilleur comme du pire.


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A la gloire de Valyria


Daemor ne bougeait pas, il ne parlait pas non plus. Il continuait à rester statique devant le spectacle qui se déroulait juste sous ses yeux, et qui le révoltait tout simplement, il n'y avait pas d'autres mots pour pouvoir qualifier ce qu'il ressentait à cet instant. Les hommes ne savaient pas vivre leur victoire autrement, il fallait marquer le coup, il fallait marquer les esprits, il fallait prouver que Valyria était la nation dominante, qu'elle était celle qui avait vaincu l'ennemi, qui n'avait pas failli, qui n'avait pas été affaiblis un seul instant. Les soldats qui avaient donné leur vie, étaient des héros, ceux qui se trouvaient en face, n'étaient sans doute même pas humains. Il se devait donc de périr dans les flammes, comme de vulgaires rats qu'on éradiquait. Le massacre appelait le massacre, le sang appelait le sang, et un jour, le feu viendrait à appeler le feu. L’œil du sénateur se faisait de plus en plus sombre face aux atrocités auxquels il se devait d'assister pour ne pas donner l'impression aux restes de la plèbe ni aux autres membres du Sénat, qu'il était en désaccord avec tout ce qu'il voyait. La célébration de leur victoire aurait sans doute pu se passer d'une telle scène. Et là où Aeganon semblait prendre un plaisir certain, peut-être même sadique ou jouissif à voir son dragon participé à la flambée générale. Daemor, lui, ne ressentait que du dégoût par rapport à cette vision. Voilà qu'une chose venait à séparer un peu plus les jumeaux Bellarys, l'un s'épanouissait dans la pure violence, dans le fer, dans le sang et dans le feu. Alors que l'autre, peut-être plus rusé, peut-être plus fourbe ou dirons-nous stratège également, préférait l'art des mots et de leur emploi, que la violence pour pouvoir espérer faire appliquer ses idées. Ghis finirait sans doute par se relever de cette défaite, et personne n'oubliait jamais, la victoire était une chose, l'humiliation en était une autre et Valyria était en train de se mettre à leur niveau, de montrer qu'au final, on ne valait pas mieux que ceux qui avaient déclenché l'affront, cet affront qui avait mené à la guerre, une guerre longue de quatre ans … Il n'avait guère envie que pour un feu de joie, les hostilités recommencent prochainement.

Alors que Jareos Karzelion venait à enfin quitter la scène, sans aucun doute, fier de ce qu'il venait d'accomplir, le grand bûcher continuait de brûler avec force, continuant également à répandre cette odeur infecte de chairs calcinées qui resterait plusieurs jours au-dessus de la cité. Ce départ vient à réinstaurer un peu de calme parmi la foule, comme parmi la tribune, tous attendant de voir la suite des événements. La lecture de flammes serait sans doute bien plus intéressante à écouter et surtout à observer, que ce qui avait été fait jusqu'alors. Il fut quelques instants surpris de voir Haemera monter sur la scène pour pouvoir se lancer dans la divination. Avec tout le spectacle précédent, il n'avait guère fait attention à son départ de la tribune, et malgré le fait qu'il pouvait l'observer devant lui, il se retourna un bref instant pour pouvoir jeter un regard sur la tribune et voir en effet sa place vacante. Voilà qui était une belle marque de confiance qu'on la laisse pratiquer une telle cérémonie, dans un tel jour de liesse. Tout le monde est alors dans l'attente de savoir si son nom sera prononcé, si les Dieux avaient un message à leur transmettre, mais tous espéraient également que ce message soit de bonne augure pour l'avenir. Même lui, qui savait si parfaitement jouer la comédie des émotions, quand il n'était tout simplement pas placide, ne pouvait cacher une certaine excitation et à la fois, une légère appréhension. Une appréhension qui ne pouvait qu'augmenter au moment d'entendre son nom prononcé. Sa femme était morte, son fils venait de perdre la vie, il était certain que les Dieux le condamnaient pour quelque chose, de nombreuses raisons lui venaient alors à l'esprit mais il n'en aurait pas prononcé une seule à voix haute, il gardait ses doutes et ses critiques pour lui.

Il s'avança donc sur la scène, et fut plus que soulager à cet instant que ce soit @Haemera Bereneon qui se trouva devant lui. Il répondit à son sourire discret par un autre, et glissa sa main dans la sienne, prêt à entendre ce qu'on avait à lui dire. Il eut un bref sursaut en entendant les premiers mots, l'étonnement pouvait se lire sur son visage, alors que les mots qu'on lui disait, ne pouvaient être les siens. De la lumière, il n'y avait qu'obscurité autour de lui, qui le dévorait progressivement, qui venait à ronger son âme à chaque instant depuis la mort d'Aenerya, et encore plus depuis la perte de Taeganon. « Je prie pour que cette lumière vienne alors à se révéler à moi … » Souffla-t-il à la seule attention d'Haemera. Il serra sa main quelques instants avec plus de force, avant de s'incliner face à elle. « Fais attention à toi ... » Dit-il alors que l'exercice semblait éprouvant pour la jeune femme. Il s'éloigna donc de la scène, croisant alors son frère sur le chemin, un bref instant, leurs regards se croisèrent. Daemor n'avait à ce moment que de la colère à exprimer à son double, @Aeganon Bellarys, faisant alors vibrer l'air autour d'eux, face à cette tension qui a toujours existé et qui ne se fait que plus ardente à chaque moment qui s'écoule. Sans un mot, il se détourna de lui, retournant à sa place dans la tribune, repensant aux mots qu'on venait de lui dire.
Résumé:
Elaena Tergaryon
Elaena Tergaryon
Sénatrice


Le Triomphe du Dragon



Le Glaeron, Cité de Valyria ֍ Troisième Mois de l'An 1066

« Enfants de Valyria ! Nous voici réunis, après ces années d’attentes. Et si notre cœur souffre de la perte de nos êtres chers, si nous pleurons nos morts, nous devons voir au-delà, et nous tourner vers l’avenir. Tessarion la Sage, Grande Déesse des Prophétie. Toi qui sais ce dont est fait demain. Montre-nous la voie. Révèle-nous les messages des cieux. Car nous aussi, après les ténèbres, nous voulons voir la lumière. »

Je n’avais jamais craint la lecture des flammes, j’avais, bien au contraire, toujours été fascinée et excitée par la magie et l’aspect transcendantal que prenaient ces moments uniques. Les flammes libéraient les bribes d’un avenir que nous ne maîtrisions que trop peu, et déjà les Dieux murmuraient à l’oreille des prêtres et prêtresse pour nous guider sur le chemin qui devait être le nôtre. Peut-être, au fond, ne les avais-je jamais craint car jamais mon avenir n’avait-il été incertain. Jamais jusqu’à présent. J’avais grandi avec tant de certitudes que jamais les flammes ne pouvaient dévoiler de lourds messages sur mon destin car je savais tout ce qu’il devait renfermer. Je savais que le visage de Maekar s’y dessinait. Je savais que je serai épouse, mère, femme du monde, amenée sans doute à mener de nombreuses actions de charité à l’image de notre mère à Oros. Sans doute étions-nous appelés à vivre à Valyria, Maekar serait un soldat reconnu et nous serions la fierté de notre famille.

Voilà ce que ma jeunesse dorée et insouciante m’avait amené à penser. Pourtant, à présent que les flammes s’élevaient et que les noms commençaient à être appelés, je me surprenais à frissonner. Il n’y avait plus rien de certain dans ce que me réservait le destin, et toutes mes croyances de jeunesse s’étaient révélées fausses.  Je regardais les visages s’assombrir ou se voiler d’incompréhension, suivant du regard @Daemor Bellarys puis @Aeganon Bellarys, curieuse de connaître les prédictions de Tessarion à leur égard. J’avais attendu que Daemor rejoigne l’estrade pour lui parler, mais alors que je commençais à pivoter pour le rejoindre, une main se déposait doucement sur mon bras, m’invitant à mon tour à quitter le public et rejoindre l’estrade. Alors je n’y échapperais pas, c’était à présent clair. Je me laissais guider à travers la foule, descendant lentement les escaliers et parcourant les quelques mètres me séparant de l’estrade. Absorbée par ce qui m’attendait, je passais à côté de Maekar sans le voir réellement, mes yeux ne pouvant quitter les flammes qui avaient soufflé mon nom. Je montais, relevant quelque peu les pans de ma robe, appréciant progressivement l’odeur d’encens qui s’élevait autour de la prêtresse.

« Elaena, Fille de Valyria, prend ma main. »

Un sourire de façade aux lèvres, je déposais ma main dans le creux de celle de la prêtresse. Puisqu’il ne pouvait y avoir d’échappatoire aux messages que la Déesse avait décidé d’envoyer, il me fallait à présent y faire face avec grâce.

« Elaena… Les dieux te mettent en garde. Eux seuls sont les maitres du Destin… De ton destin… Ils t’ont fait bien des cadeaux, à toi et à ta famille, et continueront de les couvrir de leur grâce. Mais ils pourraient tout te reprendre, s’ils ne sont pas satisfaits… alors prend garde à tes actions, et ne t’éloigne pas du chemin que les dieux t’ont tracé. L’avenir de ta famille en dépend… »

A l’instant où la prêtresse avait repris la parole, mes yeux s’étaient perdus dans la contemplation d’un horizon lointain et flou, mais alors que les derniers mots s’échappaient de ses lèvres, mes yeux la retrouvaient pour se mêler aux siens. Mes lèvres s’entrouvraient sous le coup de l’incompréhension et de l’anxiété, trahissant une respiration devenue empressée et entrecoupée. Je prenais une seconde pour reprendre le dessus avant d’accorder un sourire poli, bien que voilé, à la prêtresse.

Je ne sais trop comment j’étais parvenue à retrouver le chemin des gradins, mais je trouvais rapidement la place laissée quelques minutes auparavant. Incapable de prononcer la moindre parole je reprenais place, assise, le regard perdu. Qu’avait-elle voulu dire ?

Comment pouvais-je ne pas quitter un chemin dont j’ignorais tout ? Mon destin avait été bouleversé, plus que jamais il menait à un rôle qui n’aurait jamais dû être le mien, et voilà que l’on me demandait de ne pas quitter le chemin tracé pour moi par les Dieux alors même que j’avais quitté ce que j’avais toujours pensé être le bon chemin, le vrai chemin ? Sans doute l’angoisse des prédictions venait-elle de l’incompréhension de ceux qui en sont gratifiés.

Distraite, je regardais Maekar s’éloigner à son tour de la prêtresse, visiblement également troublé. Etait-ce là le message des Dieux ? Nous dictaient-ils de suivre des chemins séparés sous peine de voir notre famille perdre sa grâce aux yeux de nos Dieux ? Comment mon destin pourrait-il être autre que lié à celui de cet homme ? N’y avait-il pas quelque chose de divin, de transcendantal, de presque magique, dans cet amour qui nous liait ? Il n’était pas rationnel. Il n’était pas encouragé. Il avait la force destructrice d’un élément imposé par le destin. Je refusais d’imaginer qu’il pouvait s’agir de cela. Alors quoi ? J’avais déjà accepté de renoncer à l’insouciance et la légèreté de la vie d’épouse pour embrasser le destin que mon père avait décidé de faire reposer sur mes épaules. Que pouvais-je faire de plus ?

Troublée, je quittais ma place afin de rejoindre @Daemor Bellarys qui se trouvait non loin. Sans un mot je prenais place à ses côtés, les mains tremblantes et le regard perdu vers l’estrade où les prédictions continuaient leur cours. Sans réellement y penser, je glissais ma main dans celle du jeune homme, espérant que celle-ci apaiserait les tremblements de la mienne. Je me forçais à prendre de longues inspirations, tant pour calmer l’emballement de mon cœur que pour digérer le flot de pensées incohérentes qui se précipitait et embrouillait mon esprit et mes sens. J’avais voulu parler, briser mon angoisse par une conversation légère avec Daemor, mais il ne pouvait y avoir aucune légèreté en cet instant. Ce contact, mon épaule déposée contre la sienne alors que ses mains se refermaient sur la mienne, tout me rappelait à ces heures terribles où les tremblements étaient ceux de Daemor, et où la vie d’un enfant avait été prise. Sans doute était-ce cet instant qui nous avait liés de manière inexplicable. Sans doute était-ce cet instant qui nous avait connectés de telle sorte que nous n’avions guère besoin de parler, que nous n’avions guère besoin de chercher des mots pour exprimer des choses inexprimables.

Précédemment, dans Rise of Valyria...:

Daenerys Maerion
Daenerys Maerion
Dame de Castel Maerion

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t158-daenerys-maerion-dem

Le Triomphe du Dragon

La fille de la Lumière le savait. Son comportement n’était pas celui que l’on attendait d’une femme de son rang, de sa famille. Les Maerion n’étaient pas comme cela. Elle seule ne semblait pas supporter le spectacle du feu-dragon sur les prisonniers de Ghis. Elle tourna vers Naerys un visage qui en disait long. Bien sûr qu’elle devait se reprendre mais cette vision était au-dessus de ses forces. Elle tenta un maigre sourire et fuit rapidement le regard de sa mère lorsqu’elle le croisa. Et elle baissa légèrement le regard quand elle prit conscience qu’on se frère la regardait et qu’il ne semblait pas non plus cautionner un tel comportement. Aerys, elle aurait tant voulu qu’il la soutienne.  Elle ne voulait pas jeter le déshonneur sur sa famille et préféra s’éloigner un peu en reculant de quelques pas. Ce fut à se moment-là qu’elle se retrouva à bousculer une autre jeune femme de la noblesse valyrienne. Saerelys Riahenor, une mage, c’était ce qu’on lui avait dit. La fille d’Arraxios s’excusa, bien sûr et demanda si la jeune fille qui devait être sa sœur avait vu la scène ou non. La descente de Rhaenys lui assura que non et la Maerion acquiesça d’un signe de tête lorsque cette dernière affirma qu’il en était surement mieux ainsi.

Daenerys Maerion laissa un silence avant de répondre à la question de Saerelys. « Je m’en remettrai, ne t’inquiète pas. Je n’ai guère le choix de toute façon… » finit par dire la jeune femme qui laissa sa phrase légèrement en suspens. Oui, elle n’avait pas le choix. Elle devait se ressaisir, se recomposer un masque qu’elle avait mainte fois apprit à porter. Toujours attentive malgré tout à ce qui pouvait se passer autour d’elle, elle vit du coin de l’œil l’ambassadrice de Ghis quitter les gradins. Et étrangement, elle aurait voulu aller lui demander la véritable raison de son départ. Elle ne pouvait pas imaginer que cette femme ne supporte pas ce châtiment, il devait y avoir une autre motivation à son geste. Dans le cas contraire l’ambassadrice venait de finir de mettre à mal la réputation de la Harpie. Daenerys n’eut guère le temps de poursuivre son propre questionnement que déjà s’élevait dans les tribunes un chant qu’elle connaissait bien, tout autant que la voix de la personne qui l’avait commencé d’ailleurs. Ses prunelles cherchèrent à accrocher celle de la Voix d’Argent de Valyria sans réellement y parvenir. Mais naturellement ses lèvres s’entrouvrirent et la chanson vint lui apporter le réconfort dont elle avait grandement besoin.

Et puis les flammes changèrent et finalement elle regarda d’un air curieux Haemera s’avancer et prendre place pour la lecture des flammes. Daenerys se demanda qui allait bien pouvoir avoir cet infime honneur et lorsqu’elle fut la première appelée, la fille d’Arraxios Maerion mit une fraction de seconde avant de se mouvoir pour rejoindre son amie. Elle s’avança jusqu’à elle et laissa la prêtresse lui prendre la main. Son regard se porta ensuite sur les flammes et son cœur manqua un battement alors que la prêtresse lui délivrait la parole des dieux. Des alliés, elle allait avoir des alliés pour atteindre son but mais elle devrait aussi en payer le prix. Daenerys offrit un tendre sourire à Haemera alors qu’elle lui lâchait la main pour qu’elle puisse regagner les siens. Perdue dans ses réflexions, elle passa devant ses frères sans leur adresser le moindre regard. Elle ne fit d’ailleurs pas plus attention aux restes des lectures jusqu’à ce que la voix de la prêtresse ne retentisse, audible par tous. C’était la fin de la prédiction de son frère Aerys. Elle parlait de destin merveilleux mais aussi que la famille n’était pas plus sacrée que les ambitions qu’il ignorait encore. Daenerys ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais aucun son n’en sorti. Les paroles d’Haemera poignardèrent insidieusement l’âme de la jeune femme. C’était comme si les paroles des Dieux venaient remettre en cause tout ce qu’elle avait appris et intégré depuis des années. Elle se tourna alors vers sa mère. « Mère, qu’est-ce que cela veut dire ? Rien ne peut être plus sacré que la famille, n’est-ce pas ? » fit alors Daenerys qui malgré son caractère si différent des siens ne pouvait concevoir que quelque chose de plus grand que la famille ou plus important que la pureté de leur sang puisse exister. Parce que même si la jeune femme se refusait toujours obstinément, sans véritablement le dire, d’épouser son frère et héritier, elle ne comptait pas renoncer à celui qu’elle aimait plus que tout. Elle voulait comprendre et elle refréna sa terrible envie de descendre jusqu’à Haemera pour lui demander des explications alors que cette dernière sortait, épuisée, accompagnée de la grande prêtresse, après son malaise.


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Le Triomphe du Dragon



La cendre était encore chaude. Tout semblait avoir été accompli et pourtant, alors que de nouveaux serviteurs des dieux s’avançaient, Aeganon sut qu’il ne s’agissait que d’un prélude. Comme tous les enfants de Valyria, il avait été élevé dans la culture des cérémoniels rythmant leur existence, et savait que le feu était purificateur, mais aussi gardien des mystères, que ce soit de la naissance ou de la vie toute entière. D’un coup d’œil, il reconnut aisément la silhouette drapée qui s’avançait, pour l’avoir trop déshabillé dans une autre vie, soudainement trop lointaine, alors qu’elle était si proche. Si ses étreintes étaient légions, peu avaient réellement eu d’importance, en dehors de Daemor. Sans doute parce qu’il cachait une vérité douloureuse, celle de son incapacité à aimer un autre corps que le sien, et qui le forçait à chercher la délivrance ailleurs, pour se donner l’illusion qu’il était libre, alors qu’il demeurait enchaîné à son frère comme l’esclave à son maître, ce qui l’enrageait encore plus. Pourtant, Haemera avait su se glisser dans ses draps et, un peu, dans son cœur. Du moins, il avait éprouvé de l’affection pour elle, autrement que par la satisfaction de ses sens. Il l’avait courtisé par défi, et était resté plus tard à ses côtés parce qu’il s’y sentait bien, finalement. Ce qui, pour le coup, était vraiment rare. Les responsabilités militaires l’avaient chassé de son lit, bien qu’ils se soient écrit pendant la guerre, sans qu’il ne sache s’il s’adressait à l’amie ou à l’amante. Un peu des deux, probablement. Il semblait qu’elle ait continué à s’élever dans les rangs de la prêtrise, pour obtenir ainsi l’insigne honneur d’officier dans une cérémonie de cette envergure.

Déjà, on les appelait, ils devaient s’avancer, tous ces grands noms. Avec un amusement cruel envers lui-même, Aeganon nota qu’on appelait son nom après celui de Daemor. Pourquoi cela ne l’étonnait-il plus ? Il le vit s’avancer devant lui, recueillir la parole des dieux, avant de s’en retourner, son regard le brûlant au passage. Lui resta droit, le soutenant, le défiant presque. Il était fatigué, en ce jour qui aurait dû être le sien, de sentir ceux pour qui il avait saigné tressaillir et pleurer sur leurs ennemis. Il avait vu certaines réactions, et il était encore insulté de voir que le départ de l’ambassadrice, cette insulte immonde, n’avait pas eu l’heur de faire réagir cette tribune des grands, qui étaient en réalité bien petits, engoncés dans leurs existences mornes et prêts à tout pour y retourner, insensibles aux changements que la guerre avait amorcés. Que tous cessent de croire que Valyria pourrait redevenir ce qu’elle était avant : c’était impossible. Ils ne le savaient juste pas. Mais trop d’hommes étaient morts. Leur péninsule s’était brutalement élevée contre le plus grand Empire du continent, et avait triomphé. Ghis n’oublierait pas cette humiliation. Aucune autre nation, à vrai dire, ne l’oublierait. Et les morts, eux, hurleraient dans leur tombe, harassant les vivants qui, marqués à jamais, déchaîneraient bientôt leur colère et leur amertume si leur sacrifice s’en trouvait oublié, une fois la cendre des morts et des joyaux offerts retombée. Que lui importait leur morgue, leur assurance d’être meilleurs que de vulgaires soldats qui avaient tout donné, y compris leur chair, pour la victoire, pour leur petit confort. Un jour viendrait où ils s’en mordraient les doigts. Et ce jour-là, Aeganon, plutôt que de leur tendre la main, leur écraserait les doigts, foulerait aux pieds leur vie. En attendant, déjà, il avait en tête toutes celles qu’il prendrait, plus tard, se consumant du plaisir d’être un parasite.

De sa démarche fière, la tête droite et le torse conquérant, rutilant dans ses habits de parade, le Héros s’avança vers Haemera, lui adressant un regard enveloppant, la détaillant sans fard de la tête au pied, de ce regard qu’avait un homme face à une femme qu’il avait déjà vue sans ses vêtements, et qu’il brûlait de revoir de la sorte, pour honorer Meleys. Elle était belle, après toutes ces années. Sa main se glissa dans la sienne, et il caressa furtivement la paume de son pouce, la fixant avec ardeur. Comme un dragon. Comme la Terreur Rouge qu’il était. Qui avait enflé tout au long de la cérémonie et qui trouvait un exutoire temporaire dans son désir. La lecture des flammes, pourtant durait, et la réponse apportée fut … étrange. Le regard d’Aeganon se fit brièvement plus froid, plus sombre, alors que ses pupilles s’étrécissaient. Ainsi donc, les dieux demeuraient muets, après tout ce qu’il avait accompli pour eux. La colère enfla, réelle, s’abreuvant de ses rancœurs qui menaçaient de déborder. N’avait-il donc pas donné assez ? Il était certain que Daemor, lui, avait eu un signe ! Que tous ces pleutres qui pleurnichaient pour la vie de trois traîtres avaient été guidés sur la voie du succès ! Devait-il donc sans cesse passer après tout le monde, même le jour de sa Gloire ? Peste que tout cela, peste que Valyria, peste que les dieux ! Qu’ils soient maudits, tous ! Il n’avait besoin de personne. Il était Aeganon Bellarys, et c’était bien suffisant. Il s’était fait un prénom, seul. Voilà ce qu’il avait besoin de savoir. S’abreuver de chimères n’avait pas d’intérêt. Il forgeait son propre chemin, dans le sang et la sueur, et qu’importe ce que d’autres en diraient. Il les conchiait de son mépris et de sa hargne.

« Les dieux me laissent forger ma destinée, Haemera. Je n’ai pas besoin qu’ils me guident. Je suis mon propre maître. »

Seul mais libre, voilà ce qu’il était. Et prêt à irradier de mille feux dans la capitale valyrienne. Son regard se fit plus doux, plus caressant, alors qu’il reposait une ultime fois ses yeux sur la prêtresse :

« J’ai grand hâte de te retrouver durant les festivités à venir, Voix de Tessarion. »


Il la salua et partit sans se retourner, sourd aux sollicitations diverses, les pensées tournées vers un seul objectif : lui, et lui seul, au sommet de Valyria.
Résumé des actions:
Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin


Event I
(Première Partie)

Le Triomphe des Dragons


Les dieux ayant parlé par l’intermédiaire de leur servante, @Haemera Bereneon, chacun a repris sa place parmi les grands de ces festivités, sauf les seigneurs-dragons, qui ont encore une dernière surprise pour le peuple. Une ombre immense recouvre à nouveau le Glaeron tandis que des dragons parfois gigantesques se posent en vol stationnaire, attendant leurs cavaliers. @Maekar Tergaryon et @Aeganon Bellarys sont les premiers à enfourcher leurs montures, suivis par @Aerys Maerion, @Lucerys Arlaeron, @Maegon Riahenor et l’ensemble des dragonniers présents dans les rangs des vainqueurs défilant. Ils s’élancent dans un fracas assourdissant, et nombreux sont les petits valyriens présents à ouvrir des yeux ronds devant ce spectacle.

Les figures décrites dans le ciel sont époustouflantes. Les seigneurs des cieux paraissent glisser parmi les nuages, se défier des lois de la gravité et être, véritablement, les fils des dieux. La démonstration de puissance est implacable. Mais dans la tribune, on s’active tout autant. Et finalement, quand les dragons se posent dans un ultime déluge d’acrobaties virtuoses, les nobles rassemblés viennent se placer également au centre du Glaeron, tandis que des serviteurs dont @Cassia transportent de larges amphores. @Daenerys Maerion et ses parents, la Lumière @Arraxios Maerion et @Vhaenyra Maerion, se pressent aux côtés @"d’Elena Tergaryon", d’ @Alynera Vaekaron, de @Saerelys Riahenor, et de @Naerys Arlaeron, accompagnées du beau @Daemor Bellarys. Pains et vins, viandes et poissons, mais aussi vêtements et petits bijoux sont distribués à la foule, payés sur leurs deniers personnels. La foule devient folle. On les acclame, on crie leur nom :

« Maerion ! Tergaryon ! Vaekaron ! Riahenor ! Arlaeron ! Bellarys ! »

Et tant d’autres … Les généraux et héros se joignent au bain de foule. Oubliés les brasiers, les querelles. Pour l’heure, Valyria est en fête, et sa population acclame ses dirigeants, heureuse de voir ainsi se refermer une parenthèse sanglante de quatre longues années qui a saigné sa terre et meurtri de nombreuses familles.
Après deux heures, les mages de la Tour s’avancent à leur tour et murmurent de nouvelles paroles étranges, tandis que les Lumières déclament en cœur :

« Valyria, réjouis-toi. Les dieux ont parlé. Ils ont puni nos ennemis de la main de nos héros, ils ont nourri leurs enfants par la grâce accordée aux plus méritants de notre belle et grande République. Désormais, il est temps de les honorer.

Que tout Valyria ne dorme plus. Que tout Valyria chante, danse, prie et honore. Pour nos quatorze dieux, pendant quatorze jours, célébrons ! »


Des feux éclatent dans le ciel, laissant des traînées colorées sur ce dernier. Les quatorze jours les plus fous de l’histoire de Valyria sont ouverts ! Tous déjà, cherchent des amis, une compagnie pour la nuit, un quartier où se restaurer.

Mais dans l’ombre, certains aiguisent leurs armes. Qui sont-ils, ces arrogants seigneurs-dragons, ces vieux sangs et jeunes parvenus, pour espérer ainsi représenter le vrai peuple de Valyria ? Eux, savent mieux que quiconque ce qu’il en est, quel a été le prix du sang … et qui en récoltera les lauriers.

Fêtez, valyriens. Il sera toujours temps de voir la vérité sur ce que vous êtes en train d’honorer. Sur ceux que vous servez …


Conclusion de l'event



Et voici la conclusion de cet event !

Nous espérons que vous vous êtes tous bien amusés ... et que vous êtes prêts pour la suite  EVENT I - Le Triomphe du Dragon (Première Partie) - Page 2 1150986550  
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