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Event : Jusqu'à ce que la mort nous sépare
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Aerys Maerion
Aerys Maerion
Seigneur-Dragon

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Event : Jusqu'à ce que la mort nous sépareAerys Maerion

Valyria - An 1066, mois 12

Dégrisé car un tantinet raisonnable, Aerys Maerion était revenu dans l’assistance, seul, comme un pou isolé.

La dernière cérémonie revêtait pour lui une importance tout aussi particulière que certaines autres. Là où Elaena était une connaissance, fort charmante au demeurant, là où Maekar était un frère d’armes, là où Daenerys et Jaehaegaron étaient le sang de son sang, Naerys était une véritable amie, sa plus ancienne. Les enfants Arlaeron et Maerion avaient en partie grandis ensemble, voyageant entre Aqos Dhaen et Castel Maerion, alors qu’une solide alliance avait été établie entre Arraxios et Lucerys. Celle-ci n’avait pas résisté au passage du temps, et la patine qu’elle affichait aujourd’hui rappelait de grands moments de la vie politique d’avant-guerre.

Pour autant, Aerys avait toujours gardé une place spécifique dans son cœur pour sa tendre amie qui, même s’il reconnaissait son caractère parfois très pinçant, était une âme à laquelle il se sentait attaché. Les Valyriens étaient des êtres fantasques et emportés, mais l’exaltation qui couvait chez Aerys et Naerys était d’une fibre similaire, selon lui, et cela les en rapprochait d’autant. Aussi, n’ignorant rien des contrariétés qu’avaient traversé le couple héritier Arlaeron, Aerys regardait ce mariage avec une tendresse plus importante que pour tous les autres. Après tout, il s’agissait là d’une union aussi politiquement significative qu’importante pour Laedor et Naerys.

Il ne fallut qu’un instant – évidemment celui où il se retournait pour attraper une cuisse de poulet rôti – pour que l’impensable survint. Tout occupé à sélectionner la cuisse présentant la peau la plus grillée, car c’était ainsi qu’il appréciait son poulet, Aerys, un hurlement, puis d’autres, le firent faire volte-face pour apercevoir Lucerys Arlaeron au sol, l’estrade tachée de sang, et la sidération affichée sur le visage des deux mariés face à leur père frappé en pleine tête. La cohue qui survint fut aussi brutale que naturelle. En un clin d’œil, on se bouscula et on hurla. Certains voulaient à tout prix se repaître du spectacle du meurtre de l’année, voire du siècle, tandis que d’autres ne cherchaient qu’à sauver leur peau, persuadés qu’il y aurait d’autres morts d’ici la fin de la journée.

Aerys regarda autour de lui, comme un volatile perdu. Il se sentait absolument désemparé. Des sentiments contradictoires de crainte, de stupeur et d’incompréhension. Au-delà des millions de questions qui s’entrechoquaient dans son esprit, le cadet Maerion ne savait quoi faire. Son instinct lui criait de se rendre auprès de sa famille et de s’assurer de leur sécurité. Son cerveau et sa loyauté lui hurlaient de se rendre auprès de Naerys et de s’assurer qu’elle n’était pas visée. Son cœur pataugeait mais se rappelait une discussion vieille de quelques mois. C’était le moment où Daenyra Tergaryon s’était confiée à lui sur ses facultés d’empathie hyperdéveloppées. Autour de lui, un maëlstrom de fureur gonflait et tournait dans un chaos indescriptible. Il fut bousculé plus d’une fois et seule sa stature relativement athlétique lui permit de rester debout. D’un coup d’œil, il constata que plusieurs personnages prenaient les choses en main vers les Arlaeron et il n’apercevait nullement ses parents autour. Sans doute ceux-ci s’étaient déjà éclipsés. Arraxios n’avait plus la mainmise qu’il avait jadis eu sur le monde criminel de Valyria, mais il disposait encore d’une influence significative et ne sortait jamais sans gardes. Ceux-ci avaient dû l’exfiltrer discrètement dès que Lucerys avait été frappé.

Ce fut Daenerys qui le retrouva en le tirant soudainement par le bras, manquant de déclencher chez lui un réflexe défensif violent. Sa sœur le prit dans ses bras et il lui rendit son étreinte, assez interloqué de la situation. Il l’écouta sans rien dire, regardant autour d’eux. Plusieurs hommes des Maerion étaient en poste autour d’eux, alors que la foule s’estompait légèrement au fur et à mesure que les gens quittaient l’endroit. Il restait pourtant encore bien du monde. La marée allait de nouveau se diriger vers eux, il fallait agir vite. Il se sentait dans un état second, comme si l’adrénaline qui se déversait dans ses veines ralentissait le temps autour de lui. Il écoutait sa sœur parler alors qu’elle lui donnait des directives, l’enjoignant à retrouver Daenyra. Il songea à l’interrompre pour mieux lui rétorquer qu’il n’avait guère besoin d’elle ou de ses idées pour aller chercher la jeune Tergaryon mais il ne fit aucun commentaire. Après tout, il avait déjà suffisamment ruiné son mariage sans avoir besoin de rajouter un esclandre entre eux. Il garda le silence, hochant simplement la tête et déposant un rapide baiser sur le front de Daenerys et la laissa repartir. Il se tourna vers les hommes qui attendaient ses ordres et les envoya chercher chacun d’un côté en leur ordonnant de venir le trouver s’il retrouvait la jeune femme. Puis, il se mit lui-même en quête de Daenyra.

Il se mit à arpenter la place, le regard erratique comme un chien fou. Il cherchait un détail comme un bijou, la couleur de sa robe, sa coiffure élaborée. Autour de lui, il entendait des appels aux armes, des cris de douleur, de consternation ou de fureur. Au loin, on entendait déjà des appels des soldats qui convergeaient vers les lieux du crime. Le Rêve de Vermax était gâché. Le sang des Dieux avait été versé. Lucerys Arlaeron gisait mort. Les circonstances de ce meurtre les dépassaient tous, personne n'avait encore idée d’où elles s’arrêteraient. Une chose était certaine, il fallait impérativement sortir d’ici au plus vite. Aerys avait eu l’occasion de pouvoir constater de près le don – ou la malédiction, selon les points de vue – de Daenyra. Si une seule personne pouvait autant l’influencer, Aerys craignait fortement les conséquences de ce qui se passait autour de lui sur l’esprit de la jeune femme. Et cela, pour une raison qu’il ne cernait pas encore très bien, l’effrayait.

Il continuait de battre le pavé gris de la place, l’air désespéré. Il cria son nom une fois, puis une autre, et encore une troisième. Il manqua de chuter en glissant sur un plateau en cuivre et se rattrapa à une table renversée non loin de lui. Sous cet angle improbable, il put enfin mettre les yeux sur la Tergaryon, prostrée sous un abri de fortune non loin de lui. Il se fraya un chemin entre plusieurs groupes de convives apeurés, et il se jeta sous la table aux côtés de Daenyra. Il la regarda, agitant sa main devant ses yeux vitreux.

« Suis-moi. »

Constatant l’absence de réaction, il la tira par le poignet. Et comme elle ne réagissait toujours pas, il l’aida à se remettre debout et la guida comme une aveugle, la soutenant avec une main autour de sa taille. Il passa l’un des bras de la jeune femme autour de sa nuque pour stabiliser leur duo impromptu.

Tablant sur un besoin vital pour la jeune femme de s’éloigner de la cohue, il emprunta les petites ruelles qu’il connaissait bien. Il s’éloigna rapidement de la grande place et continua dans le dédale des ruelles et allées où il savait qu’il y aurait moins d’affluence que sur les grands axes parcourant la capitale valyrienne. Bientôt, ils parvinrent dans les quartiers moins huppés, où l’activité était moins fébrile. Alors que la nuit continuait de tomber sur Valyria – à moins que ce ne fut l’obscurité ? – Aerys et Daenyra s’enfonçaient toujours plus loin dans les entrailles de la cité, cherchant le refuge idéal à l’écart du tumulte et du fracas du monde.

« Nous y sommes. »

Ils venaient d’arriver devant une petite échoppe abandonnée qu’Aerys connaissait bien.

L’échoppe de la Vieille Thebys.



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jusqu’à ce que la mort nous sépareRêve de Vermax

Valyria, Quadrant Nord
An 1066, dernière semaine du Mois 12

Au côté de Garaevon Agyreos, qu’elle venait de retrouver un peu à l’écart des festivités, Naerya observait le déroulé du quatrième et dernier mariage. Puisque l’Oeil d’Argent ne voulait pas d’elle, malgré les services qu’elle avait rendus à sa maisonnée en cette occasion, elle tourna délibérément le dos au spectacle offert par les Arlaeron, ainsi qu’aux épousailles proprement dites. Demander à une Valgaris de leur apporter le présent de la Guilde était un affront, peu importe les circonstances personnelles qui entouraient la relation entre cette demoiselle et la famille d’Aqos Dhaen. Mais elle n’en voulait pas à Herya, bien au contraire. Cette dernière n’était que le jouet d’une dynastie qui se croyait tout permis, depuis trop longtemps, et qui avait assez joué avec le feu. Or, à trop jouer avec les flammes, on se brûle...

La Tisserande se retourna, pour mieux observer la fin de la cérémonie et l’apport des présents. Elle avait presque pitié pour Herya Valgaris, qui entamait son chemin de croix jusqu’au patriarche. Elle ne méritait pas ce qui lui était imposé, et encore moins ce qui suivit : les événements exacts étaient confus, mais il s'avérait que la boîte de bois qu’elle avait pris tant de soin à apporter jusqu’ici ne contenait pas que du tissu. Une arbalète fut dégainée et un trait tiré: la confusion était totale. On se mit à crier au meurtre, à l’incendie - pour une raison obscure, la mort des puissants entraînait toujours avec elle les cataclysmes en série.

On s’agitait tout autour, urgeant les nobles de se rendre dans des endroits sûrs, un temple ou une demeure fortifiée. Il ne fallait pas demeurer sous le chapiteau, où s’initiait déjà une chasse à l’homme. Le mouvement de foule manqua de l’emporter, et sans une pensée pour Lucerys qui gisait au sol, le crâne percé, Naerya agrippa le bras de son voisin.

« Mes enfants » lança-t-elle, effarée. « Je dois retrouver mes enfants, si quelqu’un… Si quelque chose leur arrivait, je ne me le pardonnerais jamais. » Un meurtrier courait dans la cité, et sa progéniture n’était pas en sûreté : la Tisserande était évidemment terrifiée. Cependant, les hommes de Vermax l’entouraient déjà, la pressant de se rendre à la Douzième Flamme, avec les autres femmes évacuées. « S’il-te-plaît, Garaevon, je t’en supplie, retrouve mes enfants, ils doivent être chez nous, protège-les, s’il-te-plaît… » parvint-elle encore à dire au verrier, avant qu’on ne l’emmène ailleurs.

Il ne lui restait plus qu’à prier les Dieux pour que le jeune homme fasse montre d’autant d’honneur qu’il n’avait de talent. Les petits Deltheryon étaient normalement rentrés chez eux, surveillés par une poignée de domestiques et par un mercenaire sarnore à la solde de son époux, mais qui savait ce que cette nuit leur réservait ? Savoir que l’un de ses alliés, ne fût-il que commercial, veillait sur eux l’aurait immensément rassurée. Mais la cheffe de guilde devrait une fois de plus se fier uniquement à sa piété, malgré le message énigmatique des Dieux qu’elle avait reçu plus tôt. Que ce moment semblait lointain déjà !
Parvenue au temple, elle retrouva d’autres femmes : Naerys Arlaeron était déjà là, entourée d’Elineor Taellarys - par Balerion, ces Dames portaient-elles des armes ? Dans un temple ? En même temps, elle ne pouvait que les comprendre : au vu de la soirée écoulée, elle aussi aurait apprécié le confort de se savoir armée. Se retournant, elle vit Helenys Grafton et sa fille, visiblement en état de choc comme la plupart des autres personnes rassemblées.

« Mesdames, mesdemoiselles… et messieurs » ce dernier mot ajouté à l’intention des quelques hommes que l’on apercevait dans la foule, vieux et infirmes qui ne pouvaient participer à la chasse qui venait de s’engager, ou gardes chargés de leur sécurité « Nous ne pouvons céder à la panique. Nous sommes des Valyriens,  ici présents avec leurs alliés » elle coula un regard à Helenys, il fallait que celle-ci comprenne l’appel à la fierté mais pas qu’elle se sente délaissée « et les Valyriens ne cèdent pas à la peur. Y a-t-il des blessés ? » lança-t-elle à la cantonade, recevant l’un ou l’autre assentiment. « Qu’on leur fasse de la place, l’aide ne tardera plus à arriver » pour le coup, la Dame improvisait, mais elle n’avait pas gagné le plus haut siège de sa Guilde sans quelques qualités d’oratrice, et elle mettait cela à profit en cet instant tragique. « En attendant, toutes et tous ensemble, prions. » Et la pieuse commerçante initia un chant de prière bien connu de tous les habitants de la péninsule, espérant que d’autres voix se joindraient bientôt à la sienne.




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Jusqu’à ce que la mort nous sépare.Rêve de Vermax.

Valyria & An 1066, dernière semaine du mois 12.

La compagnie qu’offrait le sénateur Baeriar était tout à fait plaisante et permettait à la mage de découvrir avec un peu plus de précision l’homme derrière le titre et les récits. Quoi que le vin consommée ne l’aiderait probablement pas à se rappeler de tout mais qu’importe, elle aimait vivre l’instant présent tel qu’il se présentait et rien ne valait les divertissements qu’offrait la vie. Ils trinquèrent ensemble et continuèrent à profiter des festivités jusqu’à ce que les lumières ne viennent s’éteindre une ultime fois pour annoncer le dernier mariage et non des moindres : celui des aînés Arlaeron.

Il ne faisait aucun doute que l’évènement faisait la fierté du patriarche pour lequel l’union faisait office d’une marque au fer rouge dans les esprits par un faste tout aussi merveilleux que celui apporté par les précédentes familles. Le spectacle commença lorsque de nombreux danseurs et danseuses firent leur entrée et dont la nudité était mise en valeur par cet argent broyé qui recouvrait leur corps. Un aperçu de l’attraction tout à fait délectable et dont Mealys n’éprouvait la moindre gêne à laisser son regard se promener sur les courbes tournoyantes. Elle se laissa alors happer par ce spectacle de mouvements, accompagné par des prières aux dieux, avant que les banderilles ne finissent par former un nouveau dôme aux myriades de couleurs. Quel spectacle plaisant auquel assister…

Pour la quatrième fois de la soirée, un couple se présentant devant la Grand Prêtresse de Vermax et son homologue de Meleys. Une fois encore les vœux furent prononcés, la bénédiction conférée, l’amour célébré et à nouveau des présents pouvaient être remis aux nouveaux mariés. De loin, Mealys pu apercevoir @Herya Valgaris porter un coffret ouvragé aux deux jeunes gens puis lorsqu’elle l’ouvrir, l’alchimiste pu voir des invités s’approcher pour en observer le contenu mais alors qu’elle s’apprêtait à interroger @Vaemor Baeriar sur ce qu’il pensait du spectacle qui venait d’être donné le cour des choses sembla se rompre brutalement. La vision altérée par le vin et son contenu et son esprit embrumé, plusieurs secondes lui sont nécessaires avant qu’elle ne comprenne ce qui était en train de se dérouler. La haute stature de Lucerys Arlaeron était introuvable, le tumulte agitait les invités qui s’époumonaient, courraient en tout sens au point de bousculer tout être formant un obstacle à leur fuite. Une odeur de brûlé commençait à emplir l’air. Mealys se tourna subitement vers le sénateur.

- Sénateur je t’en pries, ne restes pas ici, lui dit-elle alors qu’elle luttait pour rester en place, bousculée de toute part, avant qu’une toge d’esclave n’entre dans son champ de vision. Toi, escorte le sénateur Baeriar en sécurité. Maintenant ! ordonna-t-elle avant de laisser l’esclave s’occuper du sénateur puis alors qu’elle faisait volte-face, prête à faire travailler son esprit pour analyser la situation elle vit Saerelys qui vint lui prendre les mains avec force.

Elle avait besoin d’aide. De son aide et Mealys ne pouvait tout simplement pas le lui refuser. Le débit de parole fut d’une rapidité folle pour l’importance des informations révélées mais il n’y avait pas de temps à perdre, elles ne pouvaient se le permettre. Si le feu se nourrissait de trop, il risquait d’être impossible à faire cesser. L’alchimiste suivit alors son apprentie, flanquées par d’autre mages pour rejoindre le Point du Peuple où la chaleur s’était faite plus importantes à mesure qu’elles s’en rapprochaient.

- Vous avez entendu Saerelys, il n’y a pas de temps à perdre, ajouta Mealys avant de se tourner pleinement vers les flammes qui dévoraient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Sa main dans celle de la Riahenor, la native de Velos rassembla ses forces puis entama l’incantation dans un rythme bien définit et dans une synchronisation parfaite dont elle ne se serait crue capable bien des minutes auparavant lorsque son esprit était perméable aux effets de l’alcool.




Résumé:
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Jusqu’à ce que la mort nous sépareRêve de Vermax

Valyria& Année 1066, dernière semaine du mois 12

 Jusqu’à présent, le Rêve de Vermax se déroulait à merveille. Les unions se succédaient et les spectacles tout autant. Maerys s’étaient même permis une coupe de Vinsonge apporté par les Bellarys. Alors qui aurait pu imaginer ce qui allait se produire ? Certainement pas la Grande Prêtresse de Tyraxès. La dame d’Elyria avait tout envisagé mais pas une telle chose. Elle avait pensé au pire et c’était en parti pour cela qu’elle avait proposé à sa cousine de renforcer avec une partie de ses hommes la protection autour du Rêve de Vermax. C’était pour cela et par constante anticipation qu’elle avait quitté le temple de la Onzième flamme en compagnie des lames de Tyraxès. Elle se maudissait souvent de toujours tout prévoir mais c’était là le propre de sa Déesse et mère. Et pendant un long moment, pendant les premiers mariage célébrés, elle se répétait qu’elle avait une fois sans aucun doute déployer bien trop de force pour pas grand-chose. Mais alors qu’elle s’apprêtait à prendre une nouvelle coupe de Vinsonge, et de la lever pour féliciter le nouveau couple Arlaeron, elle regarda Herya Valgaris s’avancer avec le coffre, offrande faite aux héritiers d’œil d’Argent.

La Grande Prêtresse écarquilla les yeux de stupéfaction face à la scène qui venait de se produire et face au corps de Lucerys Arlaeron qui bientôt gisait au sol. Rapidement, la Qohraenos se retrouva encerclée par les Lames de Tyraxès et par des hommes des Qohraenos. Son frère et son neveu la rejoignit également, attendant certainement des instructions tout comme ses prêtres et prêtresses. Retrouvant toute sa force et sa superbe, la fille aînée de Tyraxès posa un regard stoïque sur la foule. D’un coup d’œil, elle avait vu la chevelure de sa nièce Elaenys, prêtresse de Vermithor prendre sous son aile des femmes et des enfants pour les guider en lieux sûre. « Maegor, Taedar, je vous confie la traque de ces traitres. Deux Rêves ont vu le sang des Valyriens coulés, c’est une insulte envers les Quatorze. » ragea la Grande Prêtresse de Tyraxès. Et alors que les hommes de sa famille s’éloignaient, un « pauvre folle » s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’elle songeait à la mage. Quelle folie avait envahi son esprit pour oser se rendre complice d’un tel crime ! Déjà que le collège avait eu fort à faire après le drame du Rêve de Caraxès, voilà qu’une fois de plus l’une d’entre eux était mêlé à un tel acte. « Qu’on ouvre les portes du temple de Tyraxès et de la Onzième flamme. Qu’on en informe la population et si l’un d’entre vous rencontre les traîtres, qu’il les garde à l’abri des massacres. Je veux les entendre ! » ordonna la Grande Prêtresse de Tyraxès.

Puis la Dame d’Elyria fendit la foule protégée par les Lames de Tyraxès qui ne la quittaient plus. Elle se rapprocha d’abord de son cousin bien lointain et nouvelle Lumière de Sagesse. « Lumière de Sagesse Baelor Cellaeron. J’aimerai que tu me laisses assister aux auditions des traîtres lorsque le jour sera venu de les entendre. Celui ou ceux à l’origine de ce meurtre ont bafoué les dieux et ma Mère voudra comprendre. » Maerys ne voulait en aucun cas les interroger, là n’était pas sa place. Mais elle voulait entendre ce qu’ils avaient à dire. Parce qu’elle en était plus que certaine, un seul homme n’avait pas agi ce soir-là. Sa requête formulée, elle laissa la Lumière de Sagesse agir comme bon lui semblait et elle se tourna vers la mage qui l’accompagnait. « Tu peux me laisser avec mes hommes et répondre à l’appel des tiens. » fit la Qoharenos qui avait vu la jeune dynaste Riahenor réunir des mages. Sûrement espérait-elle pouvoir contrôler ces flammes qui dévoraient la ville. Oraya Ennys ne se fit pas prié. Elle inclina la tête en guide de remerciement et se précipita vers les autres mages pour prêter main forte. Enfin la fille d’Elyria retrouva sa cousine. « Ma chère, j’ai ouvert les portes de mes temples pour soulager les tiens. Tyraxès ne laissera pas impuni ce geste, sache le. En attendant, je suis ici pour t’aider. » fit la dame en offrant un sourire remplit de tendresse à Maesella Nohgaris. « Les Lames de Tyraxès nous protègerons et j’ai des hommes qui sont partis retrouver ce ou ces meurtriers. Elaenys aide les plus fragiles à se rendre au cœur des temples avec les autres prêtres et prêtresses de Vermithor. » ajouta la fille aînée de Tyraxès. « Sache que les mages font leur possible pour maîtriser les flammes, guider par la flamme de Saerelys Riahenor. La mage à mon service, Oraya Ennys les a rejoint il y a peu. » conclu enfin la Grande Prêtresse. Elle savait que Maesella connaissait la puissance de celle qui servait depuis des années la Grande Prêtresse de Tyraxès, elle n’avait alors pas eu besoin d’en dire plus à la fille aînée de Vermax. Quant à la Riahenor, Maerys se jura de lui proposer une lecture des flammes après ce Rêve. Elle le savait, la mage attendait encore avant de se voir uni à son frère mais elle le sentait, les Quatorze avaient sans aucun doute prévu pour elle un avenir grandiose.



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Jusqu’à ce que la mort nous sépare.Rêve de Vermax.

Valyria & An 1066, dernière semaine du mois 12.

L’espace de quelques instants, Maesella occulta totalement la cohue et le tumulte qui se produisaient pourtant autour d’elle. Elle ne savait si ses paroles auraient un quelconque effet. Elle se devait pourtant de poursuivre. Elle ne pouvait se déshonorer en fuyant ce jour sacré entre tous pour les Enfants de Vermax. Qu’importe les dangers, qu’importe que certains et certaines la pressaient de disparaître à son tour. Il n’en était tout simplement pas question. Qu’importe ce qui pourrait advenir. Elle n’était qu’une Aînée parmi tant d’autres. D’autres Grands Prêtres et d’autres Grandes Prêtresses viendraient, le cas échéant. Elle ne pouvait pas se laisser aller à ses instincts les plus primaires. Les dragons ne fuyaient pas face aux dangers. Ce soir, la Nohgaris serait une dragonne, bien qu’elle en ait toujours été dépourvue.


Du coup de l’œil, la Grande Prêtresse remarqua que les grandes familles en présence avaient vite fait de déployer leurs propres gardes. Quant à ses propres gardes, une partie semblait avoir disparu, bien que Maesella pouvait parfois apercevoir leurs casques ou leurs capes. Tous poursuivaient leur mission. Une poignée d’entre eux restaient cependant autour d’elle. Rhaedor avait du leur demander de se comporter de la sorte, alors qu’elle improvisait son discours. Un bien frêle rempart face à la catastrophe qui se répandait en tous lieux. Et pourtant, la formation tenait. Les effectifs du Temple de Vermax s’étaient retrouvés quelque peu diminués durant la guerre, pour des raisons évidentes. Ces hommes avaient quitté le temple comme des gardes et y étaient revenus comme des vétérans. Une présence on ne peut plus rassurante, au vu de la situation actuelle.


Alors que Maerys s’approchait d’elle, Maesella fit signe au Mage d’interrompre la communication quelques instants. L’homme avait bien besoin de reprendre son souffle. Qui plus est, la Grande Prêtresse de Vermax avait une autre idée derrière la tête, à présent que sa cousine était réapparue. Jusqu’à présent, la Nohgaris n’avait pu que l’imaginer blessée par le mouvement de foule, comme bien d’autres. Fort heureusement, la Fille Aînée de Vermax s’était fourvoyée sur ce point. D’autres hommes se trouvaient sur les talons de Maerys. Les Lames de Tyraxes, si elle ne faisait pas erreur. De mur de fortune, son rempart devenait muraille.


« Approche-toi donc, ma cousine. D’une main, Maesella avait agrippé le bras de l’autre Grande Prêtresse, l’attirant vers elle et Rhaedor, plus au centre du cercle formé par leurs hommes. Je crains que nous n’ayons guère le temps d’échanger plus de quelques mots. La Grande Prêtresse se tut quelques instants. Sois remerciée pour ton geste, je ne doute pas du fait que les Dieux te remercieront. D’autres personnes semblent avoir suivi ta voix, les Dieux soient loués de nous avoir entourés de si bonnes âmes en une soirée aussi tragique. »


Bien que prise dans son discours, la Grande Prêtresse de Vermax avait remarqué ces personnes qui se lançaient à la poursuite de l’assassin. Gardes comme invités, ils avaient été plusieurs à se lancer dans la traque. D’autres s’étaient spontanément proposés pour aider à l’évacuation. Et à présent, elle apprenait de la bouche de sa cousine qu’un incendie s’était déclenché mais que les Mages présents dans l’assistance en faisaient leur affaire. Les Dieux pourraient être fiers de leurs Enfants, en cette triste soirée…


« Tu me vois rassurée d’entendre une telle nouvelle… assura Maesella, dans un souffle. Puissent ces flammes ne pas durer et leur entreprise leur réussir. La Grande Prêtresse se tourna vers le Mage qui se trouvait à ses côtés avant que son regard ne passe sur Rhaedor. Pouvons-nous reprendre ?
- Il nous faut davantage de puissance, Maesella. avoua Rhaedor. Avec un peu de sang, cela devrait être possible. »


Pour toute réponse, Maesella hocha la tête, attrapant la petite cuve qu’elle avait utilisée toute la soirée durant. Elle remplirait une tâche bien différente cette fois-ci mais au combien vitale. Tour à tour, Rhaedor et l’autre Mage mêlèrent leurs sangs dans la petite cuve. Si la Grande Prêtresse de Vermax voulu donner de sa personne, au sens propre du terme, son époux l’en empêcha. Elle devait rester alerte pour que son message soit à nouveau transmis. Pour leur message soit transmis. Alors que Rhaedor déposait la petite cuve sur le sol, la main de son épouse était venue chercher celle de sa cousine. Elle avait besoin d’elle. Ensemble, elles pouvaient encore changer les choses. Si Maerys n’en portait pas le nom, le sang des Nohgaris coulait dans ses veines et avec lui, l’héritage de ces nombreux membres du clergé que leur lignage avait pu compter. Un fait qui ne s’oubliait pas. A elles-deux, leurs paroles auraient davantage de poids.


« Le sort va bientôt reprendre, ma chère cousine. Puis-je te demander de t’exprimer à mes côtés ? Nous avons traversé bien des épreuves côte-à-côte. Je souhaiterai que celle-ci soit l’une d’entre elles. »


Il était à nouveau temps de s’exprimer. Maesella fut la première à prendre la parole, intimant  à sa cousine de faire de même d’un discret mouvement de main. Elles n’étaient pas arrivées au sommet de leurs temples respectifs sans raison. Il était à nouveau venu le temps de le prouver aux yeux des Mortels comme des Dieux.





(Gif de andromedagifs.)

Résumé du post de Maesella:
Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

Jusqu’à ce que la mort nous sépare.
Rêve de Vermax.

Valyria & An 1066, dernière semaine du mois 12.

Du baiser enflammé d’Aeganon au courrier du patriarche Arlaeron signé par son propre fiancé en passant par un face à face avec Naerys qu’elle avait tenté d’éviter toute la soirée, tout ça était un cauchemar, une mascarade, une vaste blague. Elle avait alors demandé aux Dieux ce que tout ceci signifiait. Était-ce encore une autre épreuve ou bien la punissaient-ils ? Sa relation éphémère avec Laedor avait été suffisamment un affront aux mœurs valyriennes pour qu’un châtiment soit mérité. Mais pas à ce point, pensa-t-elle. Herya glissa alors la missive à l’intérieur de sa robe, contre sa poitrine, là où personne ne pourrait aller le chercher. C’était bien trop humiliant pour qu’elle autorise quelqu’un à la lire. Puis, on lui remit un coffre en bois relativement lourd. La jeune femme fronça les sourcils en le regardant. Elle le détailla et de prime abord, tout lui semblait relativement normal mais quelque chose au fond d’elle sifflait, et c’était de mauvais augure. Ses yeux se portèrent sur Naerys et elle en arriva à la conclusion qu’il y aurait un incident avec elle. C’était tout du moins ce qu’elle imagina.
Les vœux entre les mariés furent échangés et Herya occulta tout le reste. C’était mieux ainsi. Au loin, elle aperçut Yraenar qui la fixait du regard tandis que les mains baladeuses de deux jeunes femmes vinrent se coller contre son torse. La mage avala sa salive. En aucun cas elle ne devait faillir, et encore moins devant le couple Arlaeron. De nouveau, elle porta ses yeux sur le coffre et son cœur s’emballa comme si quelque chose d’affreux allait se produire. Elle ignora son ressenti et se prépara à remettre le précieux présent.  Se redressant et affichant un visage neutre mais fermé, elle s’approcha des jeunes mariés et déposa le coffre face à eux, sans même daigner les regarder dans les yeux. Elle s’inclina dans un semblant de politesse.

- « Chère Naerys, cher Laedor Arlaeron, je suis Herya Valgaris, descendante d’une longue lignée de tisserands. Je me présente face à vous en ce jour si particulier au nom de la Guilde des Tisserands afin de vous remettre ce noble présent. Puissiez-vous jouir de ces festivités et de ces gratifications. » - fit-elle, sans y mettre plus de formes.


On le lui reprocherait, sans doute. Qu’importe. Elle était désignée comme une moins que rien, alors elle jouerait les moins que rien. On l’avait humiliée, elle ne ferait donc aucun effort. Herya se retira de quelques pas afin de les laisser découvrir un présent qu’elle-même ne connaissait pas. Mais à nouveau, un sentiment plus fort de danger l’envahit lorsqu’ils ouvrèrent le coffre. Son cœur tambourina et son esprit hurla de refermer le cadeau. Prise par l’urgence de son intuition, elle voulu se précipiter pour refermer le couvercle, mais elle n’eut le temps de rien. Un hurlement, puis d’autres, et le drame se produisit. Aucun bruit ni aucun mot ne purent sortir de sa bouche, elle resta alors paralysée sur place tandis que tout le monde s’agita dans le chaos le plus total. On fit mettre à l’abri les valyriens, des soldats se mirent à courir après les responsables, et les proches d’un Lucerys abattu se ruèrent sur lui. Herya, quant à elle, ne put bouger. Elle leva ses mains tremblantes et les regarda : elle avait du sang sur les doigts, les paumes, les poignets, partout. Enfin, d'abord elle cru en être couverte, mais une seconde de lucidité lui fit comprendre qu'elle était parfaitement propre. Les yeux dans le vide, elle devint livide et une nausée soudaine failli lui faire renvoyer l’intégralité de l’alcool dont elle s’était enivrée dans la soirée. A la place, une main puissante lui attrapa le bras et la mage reconnu un homme de la maison Arlaeron. Consciente de la position dans laquelle elle se trouvait, elle se débattit violemment mais l’étreinte se fit plus forte.

- « Lâchez-moi ! Je ne suis en rien responsable ! » - hurla-t-elle entre deux sanglots de terreur.
D’une certaine manière, elle aurait pu empêcher ce terrible incident si elle avait écouté son instinct. Mais l’heure n’était plus aux regrets. Prise de panique, elle se mit à pleurer de plus belle tandis que l’homme l’entraîna de plus en plus vers un endroit qu’elle ne connaissait pas.

- « Yraenar, par pitié, aide-moi ! » - hurla Herya de nouveau sans savoir où ce dernier se trouvait. Elle chercha aussi Aeganon, dans un regard suppliant, mais il devait, lui aussi, être afféré ailleurs.

Impossible de le trouver. Sans doute était-il parti aider les autres à mettre à l’abri les invités. Une rage folle s’empara de la jeune femme, sans doute un mélange détonnant d’anxiété, de peur et de colère. Son fiancé était un traître, un idiot, un couard. Il avait signé pour la mise à mort de sa propre promise, il s’était permis de parler en son nom, d’accepter ce que la jeune femme n’aurait jamais admis, il avait pactisé avec le malin en personne. Mais aujourd’hui, le malin était mort. Et la dignité d’Herya avec. Prise d’un violent effroi et toujours fermement maintenue par l’homme de confiance, celle-ci se jeta sur lui. Ne s’y attendant pas, il recula, trébucha et tomba à terre. Elle se mit à califourchon sur lui tandis qu'un râle de haine s'échappa de sa bouche. La mage frappa alors son visage sans même viser, lui brisant le nez et deux dents. Herya n'était plus Herya, elle n'était une boule de nerfs à vif dont les traits du faciès étaient déformés par un sanglot interminable. L’homme lâcha son emprise en essayant de protéger un visage déjà bien amoché et elle en profita pour s’échapper. Se glissant parmi une foule affolée, elle errait telle une fourmi à qui l’on avait coupé les antennes. Elle devait rentrer, et vite. Vahaerion, Visenyx et Galaedar la protégeraient, au moins le temps de rétablir l’ordre en ville. La fuite était la seule option, d’autant plus que le sale type à la botte des Arlaeron s’était déjà remis à la recherche de la jeune femme.  

Tandis qu'elle fuyait, elle jeta un dernier regard aux enfants d'Oeil d'Argent. Naerys serait la première à payer. Elle paierait d'avoir souhaité que l'on arrête une innocente, elle paierait pour l'avoir méprisée. Puis Laedor paierait à son tour. Il paierait pour ne pas l'avoir défendue, pour avoir laissé son père faire, et pour avoir laissé sa réputation aussi entachée. Autour d’eux, le feu commençait à se répandre et les hurlements des convives devinrent rapidement insupportables. La situation était catastrophique, et Valyria allait de nouveau plonger dans le chaos.




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Jusqu’à ce que la Mort nous sépare.Rêve de Vermax.

Valyria & An 1066, dernière semaine du mois 12.

En quelques instants, tout avait tourné au chaos.


Le chaos le plus primaire, le plus tumultueux. Sa puissance était telle que toutes les bonnes âmes en ces lieux semblaient en avoir perdu la raison. Alors que la foule monstrueuse s’agitait en tous sens, telle une mer enragée, le premier réflexion de Naema fut d’attraper sa jumelle par le poignet, bien décidée à l’emmener loin de toute cette folie. Si la jeune femme était habituée à des situations bien plus dangereuses, à l’heure actuelle, elle aurait cent fois préféré se retrouver face à un Ancien à qui Hyndrill aurait malencontreusement volé la proie que de se retrouver sous cette coupole !


Alors, les deux jeunes femmes se mirent à courir. Lorsque Gaelya chuta, ce ne fut cependant pas Naema qui eu le temps de la relever. Aekar semblait les avoir retrouvées avant qu’elles ne puissent faire de même avec lui. Des gardes Vaelarys l’accompagnaient, vision qui apaisa quelques instants Naema. Rapidement, Gaelya fut confiée à l’un de leurs hommes. Profitant de ces quelques secondes d’accalmie, la soigneuse chercha du regard leurs cousins Tergaryon. A n’en pas douter, Elaena et Maekar se trouvaient derrière ce cortège de gardes liés à leur famille. Daenyra devait se trouver avec eux. Si les Dieux le voulaient, Vaelarys comme Tergaryon connaîtraient un autre lever du soleil.


« Va mettre Gaelya à l’abri ! lança Naema à son frère aîné. Ni elle ni notre tante ne doivent assister à ça !
- Tu ne viens pas ?! » s’exclama sa jumelle, horrifiée par cet état de fait.


Pour toute réponse, Naema secoua la tête. Instinctivement, sa main s’était refermée sur la petite bourse qu’elle portait sous ses vêtements, y trouvant le toucher rassurant de cette pièce bénie par le clergé de Shrykos. Ce Juré d’Argent avait plongé Valyria dans le chaos le plus total ! Elle devait aider à sa capture ! Au-delà de cet affront fait à Vermax, Meleys et aux autres Dieux, au-delà de toutes ces victimes, ce jour devait aussi être celui d’Elaena et de Maekar. Un jour heureux. Dès lors, la Vaelarys ne pouvait se cacher. Il fallait retrouver un semblant de contrôle sur cette situation ! Serrant une dernière fois les mains de sa sœur entreles siennes, la soigneuse lui promit de revenir au plus vite. Des mains que Gaelya eu grand mal à lâcher, bien qu’elle en fut obligée.


Avant de repartir à nouveau en direction du tumulte, Naema jeta un dernier regard derrière elle. Alors, ses prunelles croisèrent celles d’Aekar. Que recherchait-elle, au juste ? Un accord de sa part ? Sans doute. Lorsque son aîné hocha finalement la tête, donnant ordre à ses gardes d’emmener leur sœur en sécurité et d’apporter ensuite leur aide au reste des invités, la Dame Dragon disparu dans la foule mouvante. Sa première idée fut de trouver une arme. La jeune femme ne pouvait que douter du fait que le Juré d’Argent avait agit seul. Comment un homme comme lui aurait-il pu organiser tout cela ? Comment aurait-il pu assassiner Lucerys Arlaeron, alors entourés de sa famille et de d’autres gardes fidèles sans la moindre aide ?


Dès lors, la Vaelarys ne pouvait que craindre d’autres débordements. Si seulement elle avait pu emporter l’une de ses armes ! Même son fouet aurait pu lui convenir, dans cette situation ! Sa tante s’était fermement opposée, là où les hommes de leur famille avaient pu revêtir quelques armes d’apparat. Bien peu de choses pour combattre comme il se devait mais toujours mieux que rien à n’en pas douter. Naema avait cependant une très claire idée de l’endroit où elle pouvait trouver ce qu’elle désirait.


Dans la folie ambiante, personne ne fit attention à elle lorsqu’elle s’approcha des présents réunis pour les Tergaryons. La jeune femme savait que son cousin Maekar avait reçu un certain nombre d’armes et autres lames en cadeaux de mariage. Il devrait lui pardonner pour l’emprunt qu’elle s’apprêtait à faire. Elle lui rendrait bien rapidement sa possession. Il fallait cependant faire vite. Naema ne pouvait que se sentir vulnérable dans cette situation. Jetant finalement son dévolu sur un glaive assez court, quoiqu’assez lourd par rapport à ceux qu’elle portait d’habitude, la soigneuse nouant la sangle qui retenait son fourreau à sa taille en quelques gestes.


A présent, elle pouvait y aller. Il lui semblait avoir aperçu d’autres hommes en armes qui quittaient le chapiteau. Retrouver leur trace était encore de l’ordre du possible. Naema s’était déjà lancée à leur suite lorsqu’elle bouscula un jeune homme. La jeune femme aurait très bien pu poursuivre son chemin sans y prêter plus d’attention. L’inconnu n’était pas la première personne qu’elle bousculait depuis qu’elle avait décidé de se lancer dans cette chasse à l’homme. L’état de l’inconnu l’interpella cependant suffisamment pour que la soigneuse s’arrête à ses côtés. Peut-être devait-elle l’emmener eu lieu sûr ?


Cela ne semblait cependant pas être la volonté de l’homme. En quelques mots, ce dernier se présenta. Garaevon Agyreos. Le verrier ! Naema se souvenait de lui, à présent ! Voilà pourquoi sa mine lui était familière. En quelques mots, ce dernier lui expliqua la situation dans laquelle il se trouvait. A son récit, la Dame Dragon fronça les sourcils. Des enfants à protéger ? Près d’ici ? Le regard de la Vaelarys détailla le verrier des pieds à la tête, puis de la tête aux pieds. Le pauvre artisan ne semblait pas avoir connu un Rêve de Vermax des plus paisibles, même en mettant de côté ce qu’il se passait à présent.


« Naema Vaelarys. se présenta sommairement la jeune femme. Il est hors de question que tu fasses tout ce chemin seul, les rues ne sont pas sûres. D’un léger mouvement, Naema dégaina une partie de sa lame afin que Garaevon puisse la voir. Mon glaive est le tien aussi longtemps que tu en auras besoin. Montre-moi le chemin, nous devons faire vite ! »


Elle pourrait le protéger et protéger ces enfants sans doute. Et si quelqu’un tentait de leur faire du mal d’une manière ou d’une autre… La jeune femme espérait ne pas devoir en arriver à cette extrémité. Hyndrill devait rester aussi loin que possible de toute cette folie ! D’un mouvement sec, Naema avait rengainé son arme. D’autres personnes se chargeraient de traquer l’assassin. En attendant, il y avait bien d’autres vies à sauver ou à protéger ! La Dame Dragon s’engagea donc à la suite du verrier, courant comme elle le pouvait à ses côtés malgré sa robe, bousculant ceux et celles qui les empêchaient de passer. Que les Dieux puissent leur venir en aide dans leur entreprise…  




(Gif de eternalroleplay.)

Résumé du post de Naema:
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Valyria & An 1066, dernière semaine du mois 12.

Naerya était venue près de lui, semblait s’être adressée à lui mais ses paroles lui étaient parvenues avec difficultés, comme si elle les avait prononcées de l’autre côté de la coupole et que les bruits ambiants étaient venus couvrir ses paroles. Il ne savait même pas si ses zygomatiques étaient entrés en action pour qu’une sourire vienne saluer cette femme auprès de laquelle il faisait affaire. Ce n’était pas d’une mauvaise volonté de sa part mais il était tout bonnement incapable de se rappeler de sa réaction dans l’immédiat ni se sentait capable de faire quoi que ce soit. S’était-il excusé de ne pas être venu la voir de la soirée ? Peut-être. Ou alors peut-être pas et dans ce cas peut-être qu’il l’avait contrariée. Qu’arrivait-il si l’on n’accordait pas suffisamment d’attention à ses alliés ? Ô qu’il aurait voulu que la douce présence de Daenyra à son côté puisse l’aider à se concentrer, que la coupe d’eau qu’elle lui avait promise lui permette de se désaltérer sans peine et de venir chasser tout ce brouillard créé par l’ivresse et le vin des songes qui l’assaillait avec une force telle. Ô qu’il aurait aimé que Rhaenyra soit présente elle aussi à ces festivités, sa tendre amie.

Apercevoir la silhouette de cette femme qu’il aimait tant depuis sa plus tendre enfance l’avait profondément ébranlé, à n’en point douter. Son cœur battait pour elle, il était capable de créer pour elle mais il ignorait totalement comment lui décrire cette flamme qui brillait de mille feu en lui et si elle partageait les même sentiments que lui. Etait-ce cela son désir le plus profond ? De satisfaire son cœur ? Comment était-ce possible alors qu’il rêvait d’être un grand maître verrier, d’avoir la même réputation que son maître et qu’il espérait un jour gagner cette place qu’il occupait ? Eméché, complètement déboussolé, il souriait vaguement à Naerya sans toutefois être en mesure de comprendre ses paroles. Lorsque les lumières s’éteignirent à nouveau, son visage vint se blottir entre ses mains peu avant que les larmes ne viennent couler sur ses joues et se mêler ainsi à la moiteur de ses mains marquées par son travail du verre. Il ne su réellement combien de temps il resta ainsi à pleurer cet amour qu’il souhaitait ardemment faire briller mais des cris soudains, vinrent l’extirper peu à peu de cet affreux brouillard qui le hanterait assurément cette nuit.

La mise au point de sa vision fut chaotique. Des visages apeurés. Des corps fuyant un évènement. Des corps gisant au sol à cause de pairs les ayant bousculés. Que se passait-il ? Etait-ce les wyrms qui surgissaient à nouveau des entrailles de la ville ? Etait-ce les dieux qui venaient à nouveau faire une démonstration de leur colère envers les Hommes ? Une ferme pression sur son bras le ramena à la réalité et il darda son regard sur la personne qui semblait tant vouloir attirer son attention avant de se rendre compte qu’il s’agissait de Naerya. Il lui fallut plusieurs secondes pour focaliser son attention sur les paroles que la marchande prononçait et lorsque cela fut le cas, il pu comprendre de quoi il retournait. La situation était suffisamment grave pour qu’elle lui demande personnellement de trouver ses enfants et de les protéger. Mais pourquoi lui ? Il n’était qu’un associé, qu’un apprenti verrier. Il avait eu beau avoir fait son service militaire comme ses pairs, il n’était pas un combattant, son maniement des armes était bien au ras des fleurs et nullement comparable au grand Maekar Tergaryon ou encore Aeganon Bellarys.

- Je… Je te le promets, eut-il le temps de dire avant que Naerya ne disparaisse dans un flot de personnes.

Péniblement, le volantin se leva et effectua des pas prudents pour éviter de marcher sur qui que ce soit, essayant de relever ceux dont les mains venaient s’agripper à ses chevilles. Le chaos était total. Il fut bousculé de nombreuses fois avant que l’ultime fois ne soit une jeune femme dont il ne savait à cet instant s’il avait pu faire sa rencontre ou non. Naema Vaelarys. Cela lui disait quelque chose mais demain son esprit serait plus apte à l’aider qu’en cet instant. Il lui fallait de l’aide et il ne pouvait la refuser, il lui expliqua alors la mission qui lui incombait et avec surprise il découvrit qu’elle lui proposait son aide.

- Alors ne tardons pas ! s’exclama-t-il avant de l’entrainer vers le lieu que lui avait indiqué Naerya.




Résumé du post de Garaevon:
Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

https://rise-of-valyria.forumactif.com/t1062-helenys-grafton-amb
Jusqu’à ce que la mort nous sépareRêve de Vermax

Valyria& Année 1066, dernière semaine du mois 12

 L’ambassadrice Andale était heureuse de retrouver le temps de cette journée des têtes connues et bienveillantes. C’était pour cette raison que la cousine du roi Dareth III s’était rapprocher de la mage et dynaste qui avait soigné sa septa. Saerelys Riahenor l’ignorait peut-être mais Helenys Grafton avait désormais envers elle une dette inestimable et il était rare que la dame accepte une telle situation. Jamais ne rien devoir à personne était comme un précepte que son père lui avait transmis depuis qu’elle était toute petite. Elle offrit alors un tendre sourire à la jeune femme et inclina la tête lorsque cette dernière lui assura que le plaisir était partagé. « Elle se porte toujours pour le mieux, c’est exacte. Elle suit tes conseils et cela lui réussit. Elle m’a d’ailleurs accompagnée, elle ne devrait pas être loin. Elle m’aide à veiller sur ma fille. » répondit la mère qui posa un tendre sourire sur sa dernière fille. Le rouge s’empara des joues de la jeune Grafton face à la pluie de compliments que lui adressa la mage. Catlyn joua alors avec une mèche de cheveux qui s’était dérobée de sa coiffure après un tour des stands des différents clergés. « Merci, Mage Saerelys. J’ai fait mon devoir en restant à ses côtés. » fit la jeune fille. Et elle le voyait réellement ainsi. Catlyn avait été élevée de la sorte par la princesse Arryn devenu dame Grafton. Helenys avait toujours considéré et transmis l’idée que si les septa et les septon étaient au service des plus grand du royaume d’Andalos, cela était un acte de charité et de dévotion face au Sept que de veiller sur eux lorsque cela était nécessaire.

« Je suis ravie de faire votre connaissance. Votre sœur est une mage d’exception. Votre famille peut être fière d’elle. » fit lady Grafton dont le timbre de voix, d’une extrême douceur témoignait de tous les bons sentiments qu’elle pouvait avoir à l’égard de la mage qui s’était présentée à elle lorsqu’elle en avait le plus besoin. Certes la mage avait été l’envoyée du Collège des Mages, mais Saerelys Riahenor avait rempli sa tâche avec professionnalisme tout en veillant à réduire les craintes de la dame. En cela, la jeune femme avait su conquérir le cœur de l’ambassadrice d’Andalos. Quant à sa fille, l’idée de goûté des petits pains lui mit rapidement l’eau à la bouche. « Vos festivités sont bien différentes des nôtres. Mais nous savons nous adapter et je dois avouer que je trouve parmi les valyriens et les valyriennes des âmes secourables. » répondit l’ancienne princesse d’Andalos.

La dame allait se diriger vers la table où se trouvait les petit pain en compagnie de sa fille lorsque le drame se produisit. Les cris s’élevaient sous la coupole qu’avait dressé les mages et la foule s’agitait dangereusement autour d’elles. Instinctivement, Helenys Grafton s’empara de la main de sa fille et la serra fortement pour qu’elles ne soient pas séparées. Les paroles de la jeune sœur de la mage furent à peine audibles par Helenys mais elle comprit vite qu’elles devaient les suivre. Les prunelles de l’Ambassadrice ne manquèrent pas de remarquer les hommes en armes qui vinrent les entourer rapidement. Manifestement, ils portaient les couleurs de la maison Riahenor. En plus de ces hommes, d’autres vinrent rapidement grossir les rangs. Il s’agissait là de quelques hommes de la maison Grafton et de la famille Arryn que son fils et son cousin lui avaient attribué pour son poste en tant que nouvelle ambassadrice. Les hommes andals suivirent les instructions données par les valyriens. Ils n’étaient là que pour du soutient et s’assurer que la dame et sa fille ne subissent pas le même tragique sort que leur cousin Hugor Arryn. D’ailleurs, ils ne se détendirent quelques peu que lorsque les dames furent conduite au cœur d’un des temples ouverts par la Grande Prêtresse de Vermax. « Je te remercie Aelys RIahenor. Il me faudra rencontrer tes parents afin que je leur témoigne toute ma gratitude d’avoir élevée des enfants aussi aimable et bienveillant. » fit Helenys Grafton alors que la jeune femme lui affirmait qu’elles étaient désormais en sécurité. « Puisse la Mère et le Guerrier veiller sur toi et ta fratrie. » répondit l’ambassadrice en guise de réponse aux dernières paroles de la dynaste.

Helenys Grafton regarda la jeune femme partir avec des hommes des Riahenor avant de poser ses prunelles sur le reste des personnes présentes dans le temple. Elle reconnut évidemment la tisserande Naerya Deltheryon et Sir Criston, le traducteur de la Grande Prêtresse de Vermax. Enfin l’Ambassadrice avait un moyen de parler et de se faire mieux comprendre par les autres. Car ce que disait la tisserande était juste et Helenys voulait la soutenir. Elle n’était pas la seule ambassadrice ici à Valyria et elle supposait que la plus part des ambassadeurs et ambassadrices se trouvaient ici même dans ce temple. Elle se rapprocha alors de Sir Criston. « Sir Criston, j’aurais besoin de votre aide. J’aimerai parler aux ambassadeurs présents en ces lieux. » fit la dame en arborant un large sourire. L’homme accepta bien évidemment et il réunit rapidement autour de lui d’autres traducteurs. Ainsi la Dame démontra tout son talent d’oratrice et commença à parler pour que les ambassadeurs aident les valyriens à retrouver le ou les coupables de ce crime.



Résumé:
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Jusqu’à ce que la mort nous sépare.Rêve de Vermax.

Valyria & An 1066, mois 12.
La soirée était des plus plaisantes.

En tout cas, elle aurait du l’être, comme n’importe quel Valyrien aurait pu l’attendre du Rêve de Vermax. Les derniers heureux émus du jour venaient d’être bénis par la Grande Prêtresse de Vermax et par le représentant de Meleys. A présent, les chants, les danses et les autres réjouissances allaient pouvoir reprendre. Alors que bien des personnes se pressaient pour offrir leurs derniers présents aux jeunes épousés, d’autres vaquaient déjà à nouveau à leurs occupations, attendant peut-être que la foule ne se dissipe quelque peu ou ayant déjà confiés leurs présents aux familles des jeunes gens.


Si Vaemor ne s’approcha pas, une silhouette familière ne tarda pas à attirer son regard. Se pouvait-il… Herya ? Était-ce vraiment elle qui apportait l’un des présents les plus attendus aux jeunes Arlaeon ? A cette vision, le Sénateur retint un soupir. La pauvre enfant aurait du être mise en lumière pour d’autres raisons. Ce n’était pas tous les jours qu’une Mage de son statut était reconnue pour ses talents magiques. A croire que les Hommes pouvaient être aussi cruels que leurs Dieux, l’immortalité en moins. Le présent en lui-même semblait apprécié, toutes autres pensées gardées.


« Sans doute un présent de la Guilde des Tisserands. » commenta Vaemor, à l’attention de Mealys.


Il lui semblait avoir vu le coffret plus tôt dans la soirée, porté par l’un d’entre eux. Le Baeriar n’eut cependant pas le temps d’y songer davantage. Là où résonnait la joie jusqu’à présent, tout n’était plus que cris, larmes et sang. Car sous les tissus et les brocards, c’était la mort qui attendait Lucerys, sous les traits d’un arbalète et d’une main anciennement amie. Déjà, la folie s’était emparée de la foule, certains se précipitant à la poursuite de l’assassin lorsque d’autres fuyaient en tous sens pour éviter un sort aussi funeste sur leur propre personne. Il y avait cependant quelques âmes pour emmener les plus faibles en lie sûr. Qu’avaient-ils donc faits aux Dieux pour qu’une telle chose puisse se produire ?!


Et surtout, dans quelle mesure Herya trempait-elle dans tout cela ?


Cela faisait des années que Vaemor connaissait la famille de la jeune femme. Aurait-elle pu être au courant de la tragédie qui se jouerait ce soir ? Il entendait sa voix, criant à l’erreur, hurlant qu’elle n’était pas responsable de cette folie. Hélas, le Sénateur ne percevait pas la silhouette de la Mage. Vint ensuite le nom d’Yraenar. Grands Dieux, que pouvait-il faire ?! Rien. Il ne pouvait rien faire. Encore moins face à cette foule en panique qui le sépara bientôt de Mealys. Le dernier acte de la Mage à son égard fut de lui proposer l’aide d’un esclave. Car au fond, avec sa patte folle depuis son plus jeune âge, ne faisait-il pas partie des moins aptes, des premiers à mettre en sécurité ? Vaemor n’eut pas la possibilité d’y songer davantage. Déjà, l’esclave lui prenait le bras pour l’entraîner loin de la foule, alors que la descendante de Naehrys s’éloignait en compagnie de ses confrères et consœurs.


« Laisse-moi donc, je peux m’occuper de moi-même seul ! asséna Vaemor, s’arrêtant quelques instants, éloigné du tumulte ambiant. Il reste des femmes et des enfants sous ce chapiteau, c’est eux qu’il faut protéger en priorité ! »

Dans la panique qui semblait avoir pris Valyria tout entière, Vaemor en avait même perdu les siens, sans doute mis en sécurité par les représentants de Vermax. A moins que sa sœur cadette n’ait prit la décision de tous les rapatrier en leur demeure ? Il était désormais seul, alors que les cris résonnaient dans tous les coins de leur Cité, dans toutes les rues, dans toutes les ruelles. Un incendie s’était même déclenché dans les quartiers les plus pauvres. C’était là-bas qu’il aurait du être, mais avec sa jambe, c’était là un fait impossible. Ou auprès de sa famille. Fort heureusement, le Sénateur connaissait fort bien la ville. Sans doute l’avait-il parcouru à pied bien plus fréquemment que bien des nobles valyriens. Il ne pouvait rester immobile. Quant à l’esclave, ce dernier ne semblait pas disposé à le laisser seul. La crainte que Mealys lui avait inspiré avait du faire un grand effet dans son âme.


« Si tu ne veux pas y retourner, accompagne-moi dans ce cas ! Ma demeure n’est pas très loin, nous pouvons encore nous y rendre ! » lâcha finalement le Sénateur.


Alors qu’ils progressaient tous deux dans les rues bondées, empruntant quelques ruelles dont Vaemor avait la connaissance, une chevelure sombre attira son attention. Une jeune femme qui courait. Herya. Cela ne pouvait être qu’elle. Le Sénateur avait reconnu sa tenue, lui semblait-il. Hélas, le Sénateur n’eut pas le temps de s’en préoccuper davantage. Déjà, la Mage avait disparu dans la foule en panique. Puisse Arrax veiller sur elle le temps que la vérité se fasse. Car, au fond de lui, Vaemor ne pouvait croire cette enfant coupable du crime commis en cette triste soirée.


Après une ‘’course’’ qui lui sembla interminable, l’hôtel de sa famille était désormais en vue. Alors, Vaemor poussa un soupir de soulagement. La porte, cependant, lui resta close. Du moins, jusqu’à temps qu’il fasse part de son identité. Alors, la voix de Baela résonna de l’autre côté de lui, demandant à ce que la porte soit ouverte. S’ensuivit un certain nombre de bruits. L’entrée avait sans aucun doute été condamnée à la demande de ses sœurs, pour mieux les protéger. Après quelques instants, une petite embrasure se forma. Juste assez grande pour qu’un homme puisse s’y faufiler, ce que Vaemor fit, attrapant l’esclave au passage. Il lui avait été d’un grand secours, hors de question de le laisser dehors !


« Les Dieux soient loués, Vaemor ! Te voilà enfin ! Nous pensions t’avoir réellement perdu ! »


Baela se trouvait là. En quelques instants, la porte se referma et on poussa à nouveau le meuble qui en barrait l’accès. Les cris de sa cadette ne manquèrent pas d’attirer d’autres membres de leur parentèle, notamment ses enfants. Les Dieux soient loués, Naemys était restée à Tyria avec Vaemor le Jeune et Rhaenys ! Au moins n’avaient-ils pas eu vent de tout ce qui s’était produit en cette nuit…


« Maella est bien avec vous ? Et Daessa ?! s’enquit Vaemor, inquiet de ne pas voir ses autres sœurs.
- Mère est… Mère est partie à Tyria avec son dragon. Elle… Elle voulait prévenir les autres de ce qu’il se passe ici. Elle… Elle doit être en chemin à l’heure qu’il est. expliqua alors Eraesa, le bras cramponné à celui de son époux. Pour Daessa, la dernière fois que nous l’avons vue, elle se trouvait en compagnie de la novice Saerelys Riahenor, en direction des quartiers pauvres. »


Aux mots de sa fille, Vaemor se contenta de hocher la tête. Maella n’avait jamais été à son aise dans les lieux clos. La savoir dans les airs, en compagnie de son dragon et en direction de Tyria était plus apaisant en comparaison. Peut-être que de l’aide viendrait, ainsi... Il lui semblait cependant que quelque chose clochait. S’il manquait bien l’une de ses sœurs, d’autres murmures résonnaient dans leur modeste hôtel. Alors, son regard croisa celui de Baela, l’interrogeant de la sorte. Doucement, l’autre Baeriar haussa les épaules, indiquant une autre porte, celle qui menait à leur modeste salle de réception.


« Je ne pouvais partir seule, Vaemor. ajouta alors sa cadette. Notre demeure est bien assez grande pour accueillir d’autres enfants de Valyria, n’est-ce pas ? »


Baela avait toujours su s’entourer, durant les mondanités. Pétillante, chaleureuse, elle avait toujours un mot pour plaire, un mot pour faire rire. Dès lors, Vaemor n’était que peu étonné de savoir qu’elle avait fuit en compagnie de d’autres personnes. Dans les faits, il préférait savoir ce groupe en sa demeure, que dehors à affronter une réelle tempête, bien que différente de celle qui avait secoué le Rêve de Caraxes. Aussi, l’homme remercia sa cadette. Se rendant alors compte qu’il avait perdu sa canne dans l’action, Vaemor demanda à son fils Rhaenor d’aller en chercher une autre, dans ses appartements.


Ceci fait, le Populiste entra dans leur petit salon, sa parentèle à sa suite. Il y avait là un petit groupe de personnes. Sans doute n’étaient-elles pas plus d’une vingtaine, sans compter les personnes liées à sa propre maisonnée. Ses invités impromptus s’étaient installés sur leurs triclinia, sur le sol ou encore sur leurs meubles. Il y avait là aussi bien des mères avec des enfants, certains assez jeunes, que des personnes bien plus âgées. Certains avaient même réussi à trouver quelques armes. Leurs regards se posèrent sur lui, alors qu’il entrait. Le silence était de plomb, à peine troublé par le crépitement des deux braseros présents dans la pièce.


« Je vous en prie, apaisez vos esprits. commença doucement Vaemor. En cette soirée, vous êtes désormais mes invités. Cette demeure sera la vôtre aussi longtemps que vous en ressentirez le besoin. »


Il leur fallait s’occuper l’esprit, à présent. Vaemor remarqua que Baela avait déjà paré aux premiers droits de l’hospitalité, des coupes, des cruches et d’autres plats étant déposés ici et là. Si la nourriture n’avait pas été très touchée, les coupes semblaient presque vides, en comparaison. Doucement, le Sénateur s’était approché de sa nièce Saenya, posant sa main sur son épaule. Intriguée, la jeune Prêtresse avait relevé la tête. Elle avait pleuré. Resserrant doucement sa prise sur l’épaule de sa nièce, comme pour la rassurer, Vaemor demanda alors :


« Je pense que certains d’entre nous ont grand besoin de prier, ma nièce. Quant à vous, Rhaenor et Viselar, pourquoi ne pas nous concocter quelques tours ? Faites donc honneur au sang de ces deux Magister qui coule dans vos veines ! Quant à toi, Baela, je suis surpris de savoir que tu n’aies toujours pas conté l’une des histoires dont tu as le secret à nos invités !
- C’est qu’il me manquait un personnage important, pour cela. remarqua Baela, tout sourire, avant de s’asseoir sur le sol. Approchez-vous donc, les enfants. Je ne sais si vous le savez, mais mon frère et ma soeur furent de grands aventuriers, en leur temps. Laissez-moi vous conter certaines de leurs  histoires. Et si vous êtes sages… A moins qu’il n’en ait une que vous préféreriez entendre ? »


Il fallait que le calme persiste en cette demeure, que la folie reste en-dehors. Fort heureusement, l’hôtel Baeriar se trouvait loin de tout cela. Quant à Vaemor, il s’installa en compagnie des hommes les plus âgés, tentant de faire la conversation avec eux, comme il en avait l’habitude. Il fut aidé en cela par la présence de personnes qui lui étaient déjà connues. C’est alors que la voix de Saenya s’éleva. Puisse ses prières tenir le mal et la Mort loin de ce lieu…  





Résumé du post de Vaemor:
Voix de l'Ombre
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Event : Jusqu'à ce que la mort nous sépare
“Love is a matter of luck, reason, and lust.”

Valyria, dernière semaine du mois 12, an 1066

Dans la fureur et les larmes, dans le sang et le malheur, les Quatorze deviennent des protecteurs, même si Balerion a réclamé son dû. La noblesse se dirige majoritairement vers les Temples, sourdes aux précautions à prendre pour sa propre sécurité. L’essentiel est de partir, de quitter cet endroit où git Œil d’Argent, ses yeux à jamais crevés. Au-dehors, chacun cherche à se protéger ou à protéger les siens. Garaevon Agyreos et Naema Vaelarys sont des âmes nobles, qui aident à trouver des enfants innocents. Ils parviennent à leurs fins, et retrouvent les petits Deltheryon. Mais leur bonté est mise à rude épreuve quand il faut trouver un endroit où les mettre en sécurité. C’est que Valyria s’est divisée entre ceux réfugiés aux Temples, ceux cherchant à pister les assassins de Lucerys Arlaeron comme Aelys Riahenor, ceux occupés à lutter contre l’incendie du Point du Peuple … et ceux qui, comme Aerys Maerion, ont préféré se mettre à l’abri dans des caches connus d’eux-seuls. A la réflexion, le Maerion a sans doute été le plus sage. Dans le taudis de Vieille Thebys, avec Daenyra Tergaryon, il entend les hurlements, la haine, les pleurs, s’abattre sur les quartiers riches, si doux à piller. Il est le bouclier dont la frêle Tergaryon a besoin, elle que son don d’empathie met au supplice, tandis que tant d’horreurs s’abattent autour d’elle. Il est si aisé de sentir la folie s’insinuer dans Valyria. Il est des êtres, dans l’ombre, qui excitent les âmes.

Les mages, occupés à circonscrire le feu au Point du Peuple, parviennent péniblement à leurs fins. Mais la foule, qui aurait dû leur être reconnaissante, les cerne avec hostilité. C’est qu’entretemps, le bruit a couru que l’assassin était une mage. Encore une, après le rêve de Caraxes ! Des agitateurs aux mines patibulaires, hurlent à la foule que le Collège veut détruire Valyria, veut les détruire. Et puisqu’ils ont détruit le rêve de Vermax et celui de Caraxes, ne serait-il pas logique qu’ils aient aussi contribué à la Grande Catastrophe ? La foule se fait menaçante, comme seule une foule peut l’être. Les mages hésitent bientôt à utiliser leurs dons pour se protéger. Saerelys Riahenor et Maelys Naehrys sentent le souffle chaud de la colère aveugle sur elle. Un couteau érafle le coude de la première, un croc de boucher menace la seconde. Cependant, quelques braves habitants sauvés des flammes s’interposent, et dans la mêlée, les mages parviennent à être évacués. Leur bonté, là encore, leur a peut-être sauvé la vie.

Sur la Place où le malheur a commencé et aux alentours, nombreux sont ceux qui s’affairent à calmer la foule. Les Grandes Prêtresses appellent au calme, et ceux qui sont restés paraissent touchés par ces deux élues des Quatorze qui parlent à leurs cœurs, plutôt qu’à leur raison envolée. Ironiquement, l’endroit par lequel la folie a commencé demeurera l’endroit le plus calme de la ville, comme quelques îlots de raison, préservés, telle que la demeure de Vaemor Baeriar. Mais ailleurs, les événements se précipitent.

Dans le quartier noble, des pillards s’adonnent aux libations les plus sordides. Des crimes sordides sont commis sur celles et ceux qui sont restés, souvent trop faibles, trop jeunes ou trop âgés pour rejoindre les festivités. Et les richesses sont volées sans vergogne, tandis que beaucoup contemplent avec envie ces palais livrés à la vindicte populaire. Les gardes sont massacrés dans une débauche de sang et de cris, surtout ceux des familles réputées opposées aux Arlaeron. Des messagers affolés tentent de se frayer un chemin vers les divers casernements de la cité, pour trouver de l’aide et défendre leurs maîtres. Ils vont y trouver davantage.

Dès que Lucerys Arlaeron est tombé, Maekar Tergaryon et Aeganon Bellarys ont quitté les lieux, redoutant les horreurs à venir et conscients que la seule manière pour que le ou les perpétrateurs ne s’échappe pas est de boucler la ville. Les deux hommes parviennent jusqu’à la caserne où demeure la première armée. Ils envoient des messages à la quatrième. Et, face aux soldats, les deux Sénateurs usent de leur pouvoir politique pour enjoindre la soldatesque à se positionner : avec eux, ou avec le chaos. On les acclame. Et Valyria est investie par ses propres troupes. Jaehaegaron Maerion, rentré précipitamment dans le palais de sa famille au début des festivités, se joint à eux. Deux généraux et l’ancien aide de camp de Lucerys : c’est suffisant pour rallier les soldats. L’armée investit la ville, et bientôt, le sang coule avec abondance. Les émeutiers sont massacrés, non sans mal, et le calme ramené. En une nuit, les corps jonchent les rues de Valyria, mais l’ordre est ramené, et au petit matin, les rues sont étroitement quadrillées par l’armée, tandis que de nombreuses familles ne doivent la survie des leurs ou de leurs biens qu’à ceux qui ont investi les rues par la force. Et beaucoup, lorsqu’ils apprennent les événements du Temple de Vermax, remercient l’armée avec ferveur pour sa protection.

Tous les valyriens rassemblés dans le Temple de Vermax se sont sentis en sécurité, pour un temps. Encouragés par Naerya Deltheryon, la plupart prient avec ferveur, tandis que les ambassadeurs étrangers réunis par Helenys Grafton se perdent en conciliabule, certains cherchant du parchemin pour alerter leurs cours respectives au plus vite. Daenerys Maerion consolent certains éplorés, tandis que Daemor Bellarys et Maera Bellarys essayent de savoir ce qu’il est advenu de leurs proches, tout comme Baelor Cellaeron et Elaena Tergaryon. Laedor Arlaeron est auprès de sa désormais femme, sa sœur Naerys Arlaeron. Dans sa précipitation à accuser la maîtresse de son frère, celle-ci a pris comme protecteurs les camarades de celui qui a porté la main sur son père. Au milieu de la prostration et de l’espoir mêlés, un Juré d’Argent remâche ce que lui a dit son vieil ami, son presque frère. Qu’un autre monde était possible, qu’ils en avaient assez de voir les mêmes nobles accumuler le pouvoir, pour si peu de reconnaissance. L’homme a toujours été amoureux de la belle Arlaeron, et n’a jamais eu ne serait-ce qu’un regard. Alors, il regarde, et sa main se referme sur son épée. Il hésite. Il prie aussi. Et ses yeux s’assombrissent quand il voit Arlaeron fils entourer de ses bras Arlaeron fille. L’âme humaine a ses faiblesses, qu’exploite ceux qui savent flatter ses bas instincts. Son bras s’arme. Non loin, Daemon Tyvaros se trouve avec Elinor Taellarys, sa promise. Tous deux ont joué leur partition à la perfection, mais cette fois, leur réaction, sincère, n’est pas prévue. La jeune fille voit l’éclat de l’acier briller, et pousse un cri, sincèrement étonné. Ce dernier alerte Naerys, qui se décale légèrement. La lame, qui devait échouer en pleine poitrine, déchire violemment la robe, érafle la peau, mais ne touche pas sa cible. Cette fois, la réaction est prompte, et les mercenaires de Tyvaros comme les Lames de Tyraxes mettent en pièce le malfaiteur, tandis qu’on s’affaire autour de l’Arlaeron. Le mal, néanmoins, est fait. La terreur gagne les âmes, et là encore, le soulagement est palpable quand l’armée investit les lieux, au mépris des admonestations religieuses.

Au creux des rues de Valyria, Herya Valgarys fuit, ses jambes la portant toujours plus loin, aiguillées par la peur. Un barrage de soldats finit néanmoins par l’arrêter. Cernée, elle ne peut que se rendre, et est promptement jetée dans un cul de basse fosse. Interrogée durant deux jours durant, elle clame son innocence. A sa grande surprise, un homme finit par la visiter et la fait sortir de sa fange. Aeganon Bellarys certifie avoir passé la soirée avec la jeune femme, et atteste du fait qu’elle n’a pu déposer l’arme dans le coffret ce soir-là. L’inquisitrice Jaenera Valineon, mandé par ses soins, confirme ses dires. La Valgarys peut retrouver le Collège, mais à quel prix, alors que son nom résonne dans tout Valyria comme associé à la mort de celui qui avait, ironie suprême, tant voulu qu’elle lui délivre ce cadeau empoisonné, ce coffret qui a causé sa perte ?

En attendant, les conjurés peuvent être fiers d’eux : les cendres de leur forfait sont encore chaudes. Et du sang versé, germera le chaos et l’affrontement.

***

« Tu as bien agi, Adhara. »

La voix, profonde et mélodieuse, indubitablement féminine, résonnait dans l’alcôve sombre. Agenouillée, la tête humblement baissée, la mercenaire ne pouvait dissimuler son sourire en coin, tandis que sa main tendue recevait une bourse très généreusement garnie. La mercenaire remercia sa bienfaitrice avant de se relever et de tourner les talons, satisfaite de sa participation, de sa vengeance envers cette Valyria arrogante qui l’avait abandonnée, à Sothoryos, entre les mains des ghiscaris. Mais elle avait trouvé une bienfaitrice qui saurait lui offrir ce qu’elle désirait : sa revanche contre les deux grands empires du continent. Le reste ne lui importait pas. Derrière les tentures en soie, la femme aux traits fins et à la chevelure d’un blond doux se tourna vers l’homme à ses côtés, avant de commenter :

« Valyria flambe, mon ami. Elle te tend les bras. »

L’homme sourit également, drapé dans ses riches vêtements, sa belle toge soigneusement repliée, son visage arborant une expression délicieusement satisfaite tandis qu’il contemplait une carte dépliée devant eux et montrant le continent d’Essos. En divers endroits, des petits points indiquaient leurs alliés, leurs victoires. Petit à petit, leur main invisible étendait son ombre sur Essos, malmenait les puissants, aiguisait les ambitieux pour mieux les utiliser. Ils avaient créé une guerre. Ils avaient porté de nouveaux noms aux nues, constitués des alliances souterraines. Ils avaient soutenu ceux qu’ils voulaient soutenir, détruits ceux qui s’opposaient à eux. Valyria était à présent un fruit bien mûr, avec des arrogants portés aux nues, une population terrorisée par les épreuves et des politiques qui se disputaient les restes du monde d’avant tels des charognards. Ils s’entretueraient, ces fous, et les ombres sauraient en tirer profit.

« Valyria est comme toute maîtresse. Elle attend d’être lentement conquise, tandis qu’elle se donne à d’autres, qui ne la comprenne pas vraiment. »

« Patience. Laisse les chiens fous comme les vieux lions se jeter à la gorge les uns des autres. Et sur les ruines qu’ils créeront, tu pourras bâtir un Empire. »

Le sourire de l’homme s’agrandit. Oui, bientôt, il adviendrait un destin plus grand, plus fort. Bientôt, il réaliserait ce pour quoi il travaillait depuis tant de temps. Tellement de sacrifices, de complots ourdis, et il humait enfin l’odeur du sang et du plaisir : l’odeur du pouvoir. Elle était presque aphrodisiaque. Perdu dans ses rêveries, il se vit porté au pinacle. Puis, son regard se posa sur la femme à ses côtés. Et comme un instinct de survie qui s’éveillait en lui, il jaugeait son regard lilas, ardent et halluciné, qui ne le quittait pas. Alors, il demanda :

« Et toi ? »

La femme se contenta d’un léger haussement de sourcils, puis dévoila des dents immaculées, prédatrice aux crocs luisants, avant de murmurer d’une voix aussi douce que ses mots étaient tranchants :

« Valyria apprendra bien assez tôt à me connaître. »

Une sonnette les interrompit. Une seconde femme à la peau dorée et aux parures précieuses, signes de son haut rang, entra, et celle à la blondeur blanche inclina légèrement son menton envers son interlocuteur, signifiant son congé :

« Pardonne-moi, notre aimable hôtesse nous rappelle à nos devoirs d’hôtes gracieux. »

Ils se saluèrent. Désormais, la roue du destin était lancée, et chacun était persuadé d’en maîtriser le roulis, sans se rendre compte que les autres cherchaient déjà à rompre ses essieux pour y placer leurs propres desseins

Les ambitions brûleraient aussi forts que Valyria.




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