La famille Bellarys s’est scindé il y a de cela plusieurs générations lors d’un conflit familial opposant le patriarche à son cadet Maegor. Celui-ci décidant de bâtir sa propre branche, fuyant les déconvenues dont était alors accablé le nom des Bellarys et par une suite de rencontres fortuite ce trouva à épouser une princesse Rhoynare, Nymeria Malaryan. Bien que ce mariage entachât la ligné et que l’on en retrouve des traces dans l’apparence de certain de leur descendant encore de nos jours, c’est grâce à cela que la branche secondaire survécu, même lorsque la branche primaire elle finit par s’éteindre en apportant des partenariats alléchants.

L’ambition familiale grandit proportionnellement à la grandeur du réseau commercial qu’ils bâtirent. Le commerce d’épice prit de l’ampleur jusqu’à porter Jaegor Bellarys, maintenant patriarche de la famille, au poste de Sénateur à la Flamme. Le sort étant ce qu’il était, la première grossesse de sa sœur-épouse ne lui donna pas un héritier, mais bien deux. Les jumeaux Bellarys virent le jour ainsi, déjà en compétition pour la succession de leur père qui ne transmettrait son titre qu’au plus valeureux des deux.

Daemor, l’ainé des deux démontra bien vite toutes les qualités requises et le choix s’imposa de lui-même. Il épousa la plus vieille de ses jeunes sœurs qui, malgré de nombreuse fausses-couches lui donna tout de même un héritier.

Aeganon, l’autre jumeau, mais non le moindre rejoint l’armé et y trouva ça place et y brilla contre toute attente.

Le couple eut aussi d’autres enfants dont Jaemor qui, gravement brûlé lors de son échec à l’épreuve du feu fut destiné au service de Syrax dans l’espoir de lavé le déshonneur familial. Suivi ensuite, une nouvelle paire de jumeau dans la famille soit Maera et Taekar. Si la première tâcha de faire sa place dans sa fratrie par ces talents musicaux et sa voix d’ange, le second trouva sa place parmi les Mages du Collège.

L’histoire aurait pu bien finir ici, mais malheureusement Aenerya mourut des suites d’une nouvelle fausse couche et son fils la rejoignit quelques années plus tard, avant même de fêter son cinquième anniversaire. Daemor, sans femme et héritier, se trouva dans l’obligation d’épouser la seule autre de ces sœurs disponibles, Maera.

Si cette dernière avait toujours été en reste dans cette famille elle se trouve maintenant dans une position plus qu’avantageuse de futur dame de la maison Bellarys. Bientôt marié à son frère ainé, héritier et Sénateur, la jeune femme à une place plus qu’enviable dans la société valyrienne d’autant plus avec Aeganon, lui aussi nommé au Sénat par son implication dans la faction militariste.

C’est une famille brisée, mais plus puissante que jamais qui prend désormais sa place dans la belle cité.
Famille :

➝ Maegor Bellarys  † ∞ Nymeria Malaryan (Rhoynare)†
Leurs enfants, dont :
➝ Taeganon Bellarys † ∞ Saelys Bellarys, sa sœur-épouse †
Leurs enfants, dont :
➝ Jaegor Bellarys  ∞ , Saerya Bellarys, sa sœur-épouse
Leurs enfants :
➝ Daemor Bellarys (héritier désigné) et Aeganon Bellarys, jumeaux
➝ Aenerya Bellanys, sœur-épouse de Daemor et décédée en couches
                  ➝ Leur fils Taeganon dit le Jeune, mort en très bas-âge
➝ Jaemor Bellarys, dit "Le Calciné", consacré au culte de Syrax
➝ Maera Bellarys, fiancée à son frère Daemor et son jumeau Taekar Bellarys, apprenti mage au Collège de Magie.

Demeure Bellarys à Rhyos, mois 2

Maera se lève d’un bond et vomit ses tripes. Les haut-le-cœur la secouent encore un instant avant de laisser son petit corps frêle, tremblotant.
« Pourquoi ? » N’était-ce pas ce qu’elle désirait ? Ne devrait-elle pas être heureuse ?
La future dame de la maison Bellarys se laisse glisser sur le mur froid. Vidée de toute énergie, elle ne peut plus contenir les larmes qui coulent maintenant librement le long de ses joues et viennent s’échouer sur le sol.
Mais Maera se sent sale. Comment a-t-elle pu en arriver là ?

La belle a vu le jour au sein d’une famille comportant déjà quatre autres enfants. Plus elle grandissait, plus le temps passait et plus elle comprenait où était sa place dans la lignée. Alors que ses grands frères se retrouvait en compétition pour le titre d’héritier, il devenait de plus en plus évident pour tous que le rôle reviendrait finalement à Daemor. Sa grande sœur l’épouserait donc et deviendrait la future dame de la maison. L’avenir de son jumeau était loin d’elle, au collège des mages et cet autre frère dont on ne parlait plus, ou que de manière très brève, était déjà destiné à Syrax.

Elle avait toujours ressenti un lien particulier avec Taekar. C’est ainsi qu’elle imaginait aussi la relation entre Daemor et Aeganon. Un lien puissant malgré les différences de chacun. Souvent un seul regard était suffisant pour qu’ils se comprennent. Ils avaient partagé beaucoup de choses ensemble, mais plus son avenir au sein du collège se précisait et plus cela les éloignait. Peut-être en était-elle venu à le jalouser d’une certaine manière ? Il était et serait reconnu par leur père et la famille. Son destin était facile et tout tracé pour lui.

Dès sa naissance, Maera était déjà bonne deuxième. Peut-être était-ce ce qui l’avait tant rapproché de son frère ainé, Aeganon ? Lui aussi s’était vite retrouvé second, privé du titre d’héritier. Les souvenirs de soirées en sa compagnie, dans sa jeunesse, lui reviennent en mémoire. Comme ils avaient pu être bien tous les deux à simplement discuter. Son frère avait été pour elle bien plus qu’un frère, qu’un amant. Il avait été avant tout été un ami et un confident. Elle avait si souvent rêvé de quitter cette famille pour de bons, avec lui. Personne d’autre ici ne les comprenait. Personne d’autre ne voyait la douleur dans leurs yeux en regardant le couple magnifique que formaient Daemor et Aenerya. Ce couple qui avait tout ce qui leur était inaccessible à eux.

Maera avait donc toujours mit un point d’honneur à exceller, particulièrement là où sa sœur avait ses propres difficultés. Si elle voulait être reconnue comme un membre de cette famille et avoir l’estime des siens, la jeune femme devait faire plus. Toujours plus. Elle s’appliqua au mieux dans l’enseignement qui lui était prodigué. Elle excella principalement dans le chant et la lyre.

D’aussi loin qu’elle pouvait s’en souvenir, elle avait toujours espéré marquer l’histoire par son nom. Si elle n’avait plus l’espoir de prendre le titre de sa mère, il lui restait encore l’espoir de former une autre branche dans cette lignée. Peut-être un jour, cette branche surpasserait-elle la branche primaire ? Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire des Bellarys. Cet espoir la fit vivre longtemps. C’est cela d’ailleurs qui lui permit de faire face au départ de son frère pour l’armée puis pour la guerre alors qu’elle resterait à Rhyos là où était sa place.

Où est sa place à présent ? Elle se relève péniblement sur des jambes qui ont du mal à supporter son poids. Elle sort de la pièce et avance doucement, machinalement. Son visage est livide et son aspect cadavérique. Maera arpente les longs couloirs si familiers de sa demeure et a pourtant le sentiment d’être étrangère en ces lieux. Elle hère silencieusement tel un fantôme, tachant de ne pas faire de bruit. Elle espère que personne ne l’a entendu, surtout pas Daemor. Alors que l’image de ce frère vient à son esprit, son estomac se crispe à nouveau la poussant à régurgiter, mais les seules choses qui lui reste dans les tripes sont désespoir et rancœur. Elle passe devant la porte de sa chambre et y entre. La vue de ces quatre murs lui donne à présent l’impression d’une jolie cage dorée. Maera ne peut en supporter d’avantage et ressort aussi vite pour se diriger dans le jardin. L’air froid l’englobe entièrement et elle reprend peu à peu ses esprits.

Son rêve de Meleys avec Aeganon avait pourtant consolidé les espoirs de la demoiselle. Elle c’était réellement prise à rêver d’une vie a ses côtés. Comme ils seraient bien tous les deux, une fois cette guerre terminer, dans leur propre maison. Maera se voyait déjà entouré d’une ribambelle d’enfants qui aurait ses yeux et son courage. Cette nuit-là, au bord d’un nouvel orgasme, il avait ravi son corps et mieux encore, son cœur. Cette promesse d’un mariage à venir pour eux était pour la belle une vraie bénédiction. À cet instant, elle s’était résignée à ne jamais être la dame des Bellarys, mais elle serait sa dame à lui et tâcherait à l’avenir de le rendre fier. Maera s’était dès lors appliqué à mettre en pratiques tous les judicieux conseils qu’il lui avait enseigné cette nuit-là. Il avait imprimé au sein même de ces sens le mot désir. Elle brûlait pour lui depuis ce jour.

Mais il n’y a pas de fumée sans feu et à vouloir trop, on finit par se brûler. Maera ne savait plus à quel moment tout cela avait dégénéré. Si leur père avait établi dès la naissance une compétition entre ces deux ainés, il n’était pas faux de dire que cette même compétition avait aussi lieu chez ses deux filles. Si elle avait voué un véritable amour sororal pour son ainée, elle avait aussi toujours envié sa chance et s’était à maintes reprises dit qu’elle aurait fait mieux, aurait fait plus. Il était donc évident, dans toute son innocence, qu’elle était convaincue de pouvoir réussir mieux que sa sœur à concevoir pour son frère un héritier bien portant.

Maera pose sa main au bas de son ventre. Tout son corps tremble de froid. Sa peau est encore moite et ses cheveux humides. Elle n’a remis qu’une mince robe de nuit en quittant son frère endormis, du moins l’espère-t-elle, et la fraîcheur de la nuit le lui rappel.

La longue agonie de son neveu avait peu à peu semé les graines d’un tout autre avenir pour elle. Si elle avait passé les dernières années à envié la place de sa sœur et se réjouir secrètement de ces échecs, le dernière souffle de Taeganon lui avait fait l’effet d’une gifle au visage. Daemor se retrouvait seul, sans femme et sans héritier pour prolonger leur nom et leur ligné. Maera avait tout de suite su, sans qu’on ait à lui dire, où était sa place dans la famille à présent. Son père avait toujours été si dure avec chacun d’eux, leur faisant savoir tacitement ce qu’un échec signifierait. C’est en future dame de la longue et célèbre lignée Bellarys que Maera s’en était aller retrouver son père alors. Avec toute la grâce et la convenance que son éducation lui avait enseignée elle lui dit, sans sourciller, alors que son cœur, lui, battait la chamade, « Je suis prête, je vais te rendre fier père. » Son destin était à présent scellé et lié à son frère, sans qu’autre fioriture soit nécessaire aux yeux du patriarche. Finalement, au fond d’elle, n’était-ce pas ce qu’elle avait toujours espéré ? Être reconnue et admirer parmi tous? Elle avait rapidement quitté la pièce, se dérobant aux yeux de son père avant qu’il ne voie la larme unique qui s’apprêtait à descendre le long de sa joue. Elle devait renoncer à une vie avec son amour pour le bien de tous. Daemor avait toujours été un frère aimant pour elle, et même s’il n’était pas Aeganon, elle réussirait à l’aimer très certainement. Il était son sang alors comment aurait-il pu en être autrement. Une fois la douleur de cette perte effacée, ils pourraient former un couple heureux, offrants leurs corps et leur âme en offrande aux dieux dans l’espoir qu’un fils voit le jour. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.    

À quoi a-t-elle bien pu penser ? Elle regrette d’avoir bousculé les choses inutilement. Elle aurait dû savoir pourtant ! Jaegor n’est pas reconnu pour être un homme tendre, mais de là à la pousser dans le lit de son frère alors qu’il vient tout juste de perdre son fils est pour elle d’une horreur sans nom. Elle se déteste, se dégoûte, et si cela est possible, se répugne d’avantage d’avoir tout de même éprouver du plaisir dans ses bras. Elle réalise qu’elle est un bien piètre lot de consolation. Maera respire fortement, l’air qui entre dans ses poumons lui fait mal, mais elle continu jusqu’à s’apaiser et reprendre contenance. Son cœur calme peu à peu ces mouvements effrénés, mais la douleur n’en est pas moins grande.  

« Ce n’est pas de ma faute » se dit-elle. Pourtant, le résultat est le même. Elle sera bientôt officiellement fiancée à son frère et vient de partager sa couche dans le seul et unique but de concevoir un héritier. Même si elle avait essayé de rendre la chose agréable, il n’y avait pas eu la passion qu’elle avait pu connaître dans les bras d’Aeganon. Voilà donc comment on devient une dame ? Elle avait pourtant honoré Meleys de manière bien plus agréable.  

Elle laisse couler une dernière larme et se jure que c’est la dernière qu’elle versera. Elle enfuit son visage dans ces mains et lorsqu’elle les retire, son visage est impassible. Maera laisse derrière la tristesse et le dégoût sinon elle sait qu’ils la hanteront pour le reste de sa vie. Elle fait et fera honneur à la famille Bellarys. Son nom et celui de ses enfants resteront à jamais gravé dans l’histoire, c’est la promesse qu’elle fait à l’instant. Elle met toute son âme et son cœur d’enfant dans cette ultime prière. Elle jure de briller comme l’astre solaire qui pointera bientôt dans toute sa grâce à l’horizon. La jeune fille tourne les talons en direction de la demeure et de sa chambre. Elle peut encore profiter de quelques heures de sommeil avant que la maisonnée ne se réveille pour de bons.

Elle passe devant la chambre de son frère, de son futur époux. Elle sait qu’elle ne peut même pas imaginer toute la douleur qu’il doit ressentir. Alors qu’elle vient de perdre un neveu, lui a perdu un fils. « Je sais que tu as essayé, pour moi, et je t’en remercie. » Elle murmure. Oui, il avait été doux, il avait été tendre. Il avait essayé de ne pas montrer sa peine, mais elle n’est pas dupe. « Je vais tâcher d’être ton soleil, de te faire oublier toute cette peine qui te hante. Tu as tout perdu mon frère, j’espère pouvoir te donner plus. J’espère être celle sur qui tu pourras t’appuyer et qui te conduira au sommet. Ensemble, rien ne sera à notre épreuve…Ensemble. » Ces mots qu’elle murmure à la porte close, dans le silence de la maison guideront ses pas futurs.  Les Bellarys brilleront à nouveau, elle en fait la promesse.

C'est bon, c'est fait. Te voici validé(e). Bravo ! Ce petit picotement que tu ressens est celui du début d'une aventure où tu rencontreras des personnages et des créatures incroyables. Te sens-tu prêt(e) à nous rejoindre ? On espère que oui car le grand moment est arrivé !

Ton personnage, Maera Bellarys, va désormais rejoindre les Nobles de notre belle Valyria pour devenir l'un de ses membres les plus illustres, espérons-le !