Vous avez quitté Valyria trois jours auparavant, sans tambours, ni trompettes.
Il semblait logique que ce soit vous. Une Maerion, un Bellarys et un Arlaeron. A vous trois, vous représentez les plus puissantes familles de l’armée valyrienne, celles qui ont le plus perdu avec le meurtre de Lucerys Arlaeron. La mission est périlleuse, et vous le savez. Valyria s’affirme comme puissance continentale au moment-même où sa paix intérieure, jadis garante de sa survie face à Ghis, risque de voler en éclats.
Et la Harpie guette, ivre de vengeance.
Parmi les grands absents, vous remarquez qu’aucune des grandes familles marchandes soutenant officiellement les Rouges n’a daigné vous soutenir avec l’un de leurs fils. Ni Cellaeron, ni Haeron, ou Tergaryon ne sont présents. Vous pouvez bien grommeler, ces mercantilistes pensent à l’or et sont prêts à tous les sacrifices pour en avoir toujours plus, à condition que ce soit les autres qui procèdent audit sacrifice. Pourtant, vous en oublieriez alors la présence du bâtard et de la mage, et ce serait une grave erreur. S'ils ne sont pas personnages aussi prestigieux que vous, ils restent tout de même des individus de premiers plans parmi les milieux informés. Le vol a été long et éprouvant, pour vous comme pour vous montures. Partant plein Nord-Est, vous avez volé au-dessus des Montagnes Peintes, puis des steppes et des plaines du centre d’Essos où s’affrontent les influences des principautés de la Rhoyne, le grand royaume de Sarnor, les colonies ghiscaries et les tribus nomades dothrakies. Vous avez fait des pauses pour dormir et tous vous reposer dans des conditions plus que précaires, au sommet de pitons rocheux assez larges pour contenir trois dragons, dont un immense Ancien.
Il était évidemment hors de question de s’arrêter en route dans une cité et vous avez donc vécu de vos rations soigneusement préparées avant de partir. Au dernier jour, vous avez finalement senti le vent fraîchir au fur et à mesure que vous vous approchiez de la Mer Grelotte qui porte assez bien son nom : rien n’aurait pu vous préparer aux températures au-dessus du bras de mer reliant Essos à l’archipel d’Ybben. Vous êtes arrivés au-dessus de Port-Ybben transis de froid, mais accueillis avec un certain décorum par le Roi-Dieu Morgen, Sire d’Ybben.
Trapu, lourd et large d’épaules, d’une taille assez raccourcie par rapport à vous autres grandes asperges valyriennes, le souverain local est un homme à l’image de son peuple : brutal, à la peau pâle et aux yeux sombres enfoncés derrière un front épais. Il porte une longue barbe blanche qui témoigne de son âge respectable mais sous ses dehors bourrus, il se révèle un personnage plus fin que ce qu’on pourrait croire.
Port-Ybben est le siège d’un empire qui s’étend bien au-delà de l’archipel éponyme. Vous y avez découvert une ville d’une modernité confondante, utilisant l’huile de baleine pour illuminer ses rues. Des dizaines de navires circulent dans son port, amenant notamment nombre de baleines pour les dépecer et faire fonctionner l’économie locale. Malgré tout, vous ne pouvez vous empêcher de trouver la cité grise et triste. Après vous avoir donné des vêtements chauds en peau de phoque doublé de fourrure d’ours polaire taillés avec grande maîtrise, le roi vous a nourri au cours d’un banquet peu chaleureux et vous a ensuite amené dans son étude. Dans cette grande salle où une carte du « grand royaume d’Ybben et son empire colonial » est peinte directement au mur, le souverain a utilisé un immense os de baleine taillé en canne pour pointer les différents points d’intérêts. Vous avez, à cette occasion, découvert que cette peuplade quasi-inconnue à Valyria, était une véritable civilisation antique, antérieure même aux Andals, et dont les colonies parsemaient les côtes de la Mer Grelotte, de Lorath à l’archipel inexploré des Mille-Îles et même à l’embouchure de la Sarne, sur les plates-bandes du haut-roi de Sarnor.
Ce qui vous surprend le plus, c’est la présence d’un puissant seigneur Andal dans ces contrées. On semble assez loin du puissant royaume qui prie les Sept. Et pourtant, le Dieu-Roi prend enfin le temps de vous expliquer ce qui ne va pas. Il y a eu erreur. Ybben n'est pas attaquée directment, mais ses colonies, si. Les Andals connaissent, eux aussi, un fort accroissement démographique depuis plusieurs décennies. Ils ont poussé peu à peu vers le Nord d’Essos, jusqu’à tomber sur les rives de la Mer Grelotte… et toutes les colonies ybbéniennes essaimées là. Une à une, les colonies plus ou moins développées sont tombées face à la redoutable tactique militaire andale et sa cavalerie lourde contre laquelle les Ybbéniens n’ont aucune parade. Le souverain vous explique que ces cités sont perdues depuis des mois, voire des années, et qu’il n’a ni les moyens, ni la volonté de les récupérer et les rebâtir. Il abandonne ces terres aux Andals, mais pas sans ne leur laisser qu’un désert brûlé. C’est là votre première mission, faire en sorte qu’une dizaine de cités occupés le long de la côte soient rasées. Il ajoute d’ailleurs que cela sera un excellent moyen de se prémunir d’un débarquement andal sur Ybben car vous les priverez alors de lors bases opérationnelles potentielles.
Reste Lorath.
L’archipel de Lorath se tient proche d’Andalos, et il regorge de ressources précieuses, dont du bois pour la construction des navires et de l’ambre. De plus, le Roi-Dieu y a fait bâtir un grand palais d’été pour en faire sa capitale estivale et il enrage qu’on cherche à lui dérober le « Joyau de la Couronne Ybbénienne ». Et là, les choses sont plus compliquées. Aux derniers rapports reçus, l’île est disputée. Trois mille hommes du roi continuent de mener une grande résistance sur Lorath, mais le jarl Ornemont dispose de la caution silencieuse de son roi et fait débarque chaque semaine de nouveaux soldats. Si ses chevaliers ne peuvent pas manœuvrer aussi aisément que dans un terrain ouvert, ils restent une force redoutable et les Ybbéniens craignent que les Andals n’aient bientôt assez d’hommes pour contrôler le territoire déjà occupé et lancer une attaque couronnée de succès contre la garnison ybbénienne. Ybben est bien trop distante pour envoyer des renforts, car chaque navire met deux semaines à arriver alors que les Andals traversent le bras de mer et deux jours tout au plus. Sa réunion préparatoire terminée, le roi se tourne vers vous cinq, jaugeant avec méfiance la présence d’une femme dans votre équipe. Il est toutefois suffisamment fin pour ne rien dire.
« Vous voilà désormais au courant de tout, estimés invités lointains. Nous ne faisons pas souvent appel à des étrangers, mais la situation est désespérée. Je ne donnerai rien à ces enfants de putains d’Andals, vous m’entendez ? Pas un pouce de territoire fertile ne leur sera cédé. Et pour Lorath, vous avez toute licence pour anéantir ce prétentieux imbécile qui se voit en conquérant des Ybbéniens. L’herbe repoussera. Brûlez la moitié de l’île s’il le faut. Puis-je vous apporter une assistance quelconque avant votre départ ? »
- HRP:
Coucou les meilleurs et bienvenue dans cette nouvelle quête à l'étranger
Bon, comme vous le voyez venir, cette fois on va rentrer dans le vif du sujet et ne pas s'embarrasser de diplomatie. Pour ce premier tour, je vous laisse logiquement vous mettre dans le mood
Si vous voulez échafauder un plan, ce peut être le moment de demander son assistance au roi ou de lui proposer un plan alternatif.
On en parle dans le Discord au besoin, je lance les hostilités selon vous réponses au tour suivant ou à celui d'après selon la tournure que prendront vos réponses