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[Mission] Inferno
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Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

InfernoIncursion dans le domaine de Balerion

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Vous êtes trois hommes, portés devant une ombre.

Chacun d’entre vous est présent pour des raisons particulières : amour, affection, loyauté, culpabilité, peu importe. Vous vous retrouvez désormais dans la tanière de l’Augure, un personnage à l’identité mystérieuse et dont vous ne savez pratiquement rien si ce ne sont les quelques rumeurs toujours plus folles qui circulent dans les quelques cercles portés sur la divination et l’ésotérisme que porte en elle la haute société valyrienne.

C’est Rhaegar Valineon qui est à l’origine de votre rencontre avec cet individu mystérieux. Il a acheté le soutien de votre étrange interlocuteur pour un prix encore inconnu, même de lui. L’Augure est un personnage qui rend des services à la noblesse de Valyria depuis des décennies ; il n’est nullement impressionné par votre compagnie ou le rituel que vous vous apprêtez à réaliser tous ensemble. Toutefois, la créature masquée d’argent et voilée de blanc s’exprime avec une voix éraillée où tremble une certaine forme d’excitation craintive à l’idée de se lancer dans un tel sortilège. Il a perçu les nombreuses perforations du tissu magique, ce qu’il appelle la Toile, qui cimente la réalité. Il sait que la Pierre de Vie est liée à cela. Il a eu vent, par ses contacts diffus mais réguliers avec la surface, des événements qui ont eu lieu précédemment au Collège des Mages.

Il sait aussi que le corps d’Herya est conservé dans une aile particulière du Collège, car il refuse de se décomposer, comme si les fragments de la Pierre de Vie fichés dans sa chair agissaient comme une ancre, rattachant encore l’âme d’Herya au monde des mortels. Personne n’est à ce jour capable d’expliquer pourquoi ou comment cela fonctionne, mais il est clair que cette énigme ne trouve pour l’instant pas de réponse dans le Collège des Mages, en pleine restructuration. L’Augure a demandé à Rhaegar de rassembler celles et ceux qui seraient les plus disposés à risquer leur vie pour Herya, car sa solution est d’aller la chercher dans le seul endroit où les âmes se trouvent, le domaine de l’ombre, celui de Balerion, déité de la mort. Et pour cela, il faut des personnes au lien fort avec la jeune femme. Ces trois courageux qui se trouvent aujourd’hui face au mage mystérieux des profondeurs valyriennes sont ceux qui ont accepté de prendre ce risque.

L’Augure a également rencontré Herya, lors de cette première expédition où ils avaient découvert la cité perdue de Yéen, affronté la terrible créature qui gardait ses murs, et le vieux mage se rappelle aussi de la présence de Laedor durant ces événements. Comme eux tous, l’Augure avait mis la main sur une énorme émeraude lorsque le combat contre la vouivre géante avait détruit un coffre contenant ces gemmes. Intrigué, le mage avait conservé cette pierre qui aurait pu pourtant lui valoir une grande fortune. Il a théorisé un lien entre ces émeraudes et la Pierre de Vie, arguant du fait que s’il s’agit d’un artefact naturel, il est probable que la Pierre fut jadis une émeraude issue de la même mine que les pierres que les participants à la première expédition avaient ramené avec eux. Sans trop vous avertir des risques, car il n’en a pas vraiment idée, l’Augure prépare son rituel.

Vous êtes assis en tailleurs dans la grotte qui lui sert de tanière, faisant face à cet individu drapé de blanc qui vous distribue bientôt à chacun une dague non pas d’acier valyrien mais d’ébonite pure et tranchante, à la lame noire comme la nuit. Il dépose devant chacun d’entre vous une vasque destinée à recueillir votre sang et, sur une espèce de petit socle d’étain, son émeraude, aussi belle qu’au premier jour, taillée pour révéler la beauté de sa transparence et de sa couleur d’un vert profond et captivant.

« Cela doit commencer par le sang. Je vais utiliser les vôtres pour appeler mes alliés à vous emporter avec eux. »

Tout autour de vous, sur les parois de la caverne illuminée par des braseros magiques, vous pouvez sentir que vous n’êtes pas seuls. Les présences malines des ombres et de créatures arrachées à l’au-delà vous guettent, vous observent, louvoyant entre réalité et obscurité, se mêlant aux ombres portées par les flammes. Derrière le masque d’argent, la voix brisée semble un tantinet incertaine.

« Cela sera sans doute un tantinet déplaisant. »

D’un hochement de tête, il vous signale de vous entailler les veines pour laisser le sang quitter votre corps et se répandre dans ces contenants en terre cuite, d’une modestie et d’une banalité sans pareils. Vous constatez que l’Augure lui-même effiloche son avant-bras. Vous y voyez une peau blanchâtre, saturée de plaie boursoufflées mal cicatrisées, emplie de croûtes et de tâches sombres. Le sang qui en découle semble étrangement épais. Et puis le mage commence des incantations dans une langue qui vous échappe, qui ressemble parfois à celle que vous parlez mais sans réelle similitude. L’air vous semble subitement plus lourd, alors que la magie opère. Alors qu’il fait plutôt chaud si loin sous terre, à proximité des fleuves souterrains de magma charriés par les volcans des Quatorze Flammes, vous ressentez soudain un très grand froid, comme si la mort venait s’inviter dans cette caverne.

Le sang que vous laissez s’échapper dans le récipient posé devant chacun d’entre vous se met à bouillir, comme s’il était porté à ébullition alors que d’étranges volutes noires légères en émergent en lieu et place de la vapeur. Vous constatez que l’Augure est également à la manœuvre, dirigeant avec difficulté les ombres naissantes vers la pierre précieuse installée au milieu du dispositif, canalisant ces énergies. Alors que vous êtes bientôt les vasques contenant vos sangs sont désormais reliées à l’émeraude par de minces filets brumeux sombres, vous voyez l’Augure procéder de même, les ombres jaillissant directement de la plaie qu’il a ouverte dans son bras mutilé. Lorsque vous êtes enfin tous reliés à la Pierre, une ultime incantation de la part du vieil homme et vous vous sentez la tête lourde, suffoquant et d’une fatigue immense. Vous chutez à peu près en même temps, dans ce qui s’apparente à un sommeil profond.

Lorsque vous émergez, vous n’êtes plus que tous les trois. La grotte, bien qu’elle semble être la même, est désormais vide de tout mobilier, de toute présence de l’Augure et même des ombres. Il n’y a plus que vous trois, dans un froid très inconfortable, qui vous transperce le corps et les os sans pour autant être glacial. Un simple tunnel débouche sur la caverne et vous n’avez d’autre choix que de le suivre.

Lorsque vous émergez de ce tunnel, vous vous retrouvez à flanc d’une falaise à la hauteur titanesque. Vous vous trouvez dans ce qui ressemble à une gigantesque grotte, pouvant contenir probablement trois fois la cité de Valyria toute entière. En son centre, une excroissance curieuse descendant du plafond crache un magma d’un rouge intense, comme un volcan inversé. La plaine qui occupe la totalité de la surface de cette caverne titanesque est parcourue de rivières de flammes d’où une fumée noire s’élève, vous empêchant de voir avec précision dans la distance. A votre droite, un escalier descendant le long de la falaise, probablement augurant d’une longue descente. A votre gauche, un escalier similaire semble quant à lui s’élever vers le plafond de la caverne, et peut-être un niveau supérieur. A première vue, vous êtes seuls.

Jusqu’à l’instant où, au loin, quelque part dans la plaine, résonne un cor de l’armée valyrienne. Et puis une deuxième, et une troisième fois. Il ne vous reste plus qu’à vous décider.





HRP:
Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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InfernoRhaegar Valineon, Laedor Arlaeron & Aerymarr Laertheon

Abîme valyrien, an 1067 mois 11
L’air des souterrains était chaud, portant avec lui des effluves peut engageantes que le marchand natif d’Asshaï-lès-l’Ombre s’employait à ignorer. Cela faisait des lunes qu’il n’avait plus eu le plaisir de voir le doux visage d’Herya, de profiter avec délice du parfum émanant de son cou gracile, des lunes que son corps était enfermé dans une pièce inaccessible d’un Collège ayant connus de nombreux changements à la suite de ce terrible affrontement face au précédent Magister. Une période bien trop longue et pénible à supporter pour Rhaegar qui s’était un temps réfugié dans les excès pour oublier la souffrance qui le poignardait sans cesse, avant que des rumeurs ne lui parviennent du cercle noble s’intéressant à des services peu conventionnels, faisant alors naître en lui un espoir fou de retrouver celle qui lui avait ravi son cœur. Et probablement sa raison. Simples élucubrations d’un mage rejeté du Collège ou réelles capacités mystiques, le jeune homme savait qu’il n’y avait qu’un moyen de mettre au clair la véracité de ces rumeurs : en prenant contact avec cet homme mystérieux au masque d’argent. L’entreprise ne serait pas aisée, le prix à payer encore inconnu pour le jeune homme ne laissait rien présager d’insignifiant mais il y avait une possibilité de sauver Herya et il devait sans saisir.

Ainsi présent dans cette grotte souterraine, Rhaegar avait observé un instant chacun des deux hommes à ses côtés : les amener jusqu’ici n’avait pas été une tâche aisée. Laedor Arlaeron était un jeune patriarche qui avait combattu les ghiscaris et qui s’était par deux fois rendu sur Sothoryos, il n’était alors pas étranger à la mort, et surtout -et c’était ce qu’il y avait de plus important pour l’accomplissement du rituel- il avait été proche d’Herya. Pour ce qui était d’Aerymarr Laertheon, il s’agissait-là d’une toute autre histoire qui avait été bien longue à trouver un dénouement favorable. Comment le trouver et lui parler ? Rhaegar savait qu’Herya était encore fiancée lorsqu’elle avait été tuée, comment convaincre alors Aerymarr de la véracité de ses intentions ? Et jusqu’à ce que le jeune homme pose son regard sur le contre-maître et sénateur de la faction civile, il avait douté de sa participation à cette quête si périlleuse dans laquelle le Valineon voulait littéralement se jeter corps et âme. Désormais le doute ne pouvait plus être permis, seul le courage fou et leur travail devrait primer sur le reste.

Assis en tailleur, le natif d’Asshaï inspirait puis expirait doucement tandis que l’homme drapé de blanc leur tendait l’un après l’autre une dague forgée dans une matière à l’apparence similaire au verre-dragon tant la lame était aussi noire que la plus sombre des nuits mais qui au toucher n’en était pas. Serrant ses doigts autours de la garde, Rhaegar observa le mystique inconnu déposer ensuite des vasques avant qu’une émeraude ne soit ensuite exposée sur un petit socle d’étain. Ils devraient donc donner de leur sang afin qu’il puisse appeler ses alliés qui les amèneraient à destination.

- Sois remercié, R’hllor, pour nous avoir donné le souffle. Sois remercié, R’hllor, pour nous avoir donné le jour, murmurait le plus discrètement possible le jeune homme tandis que d’un hochement de tête l’homme officiant le rituel donne le signal aux trois fous. D’un geste vif et non sans une grimace de douleur, Rhaegar s’entailla le bras avant de présenter la plaie au-dessus du récipient en terre cuite pour y récolter son sang gardé pur par ses ancêtres -loué soit le Seigneur de la Lumière- et si dans un premier temps lui fut concentré par le filet qui s’écoulait de son bras, un mouvement attira son regard. L’homme -qui ferait pâlir bien des prêtres rouges et nécromants d’Asshaï- ne se soustrayait pas au rituel, entaillant à son tour le bras et récoltant lui aussi son sang dans un récipient identique aux trois autres. Le Valineon ne pouvait réprimer les frissons qui l’assaillaient causés par ces présences cachées dans l’ombre autours d’eux, par la vue de ce sang qui semblait si épais, par les mots prononcés par le mage dans une langue qui échappait au jeune homme.

L’air devint subitement plus lourd. La chaleur des souterrains laissa sa place à un grand froid digne de celui régnant sur la Mer Grelotte. Gardant son bras tendu au-dessus du récipient, Rhaegar serra les mâchoires alors que le sang déjà récolté se mettait à bouillir. De la vapeur, il commença à s’échapper des volutes noires peu amènes que le marchand observa -sidéré- être dirigées vers l’émeraude la connectant aux vasques en de minces filets brumeux sombres. Le mage fit de même, les ombres sortant cependant de la plaie qu’il avait ouverte, avant de prononcer une nouvelle incantation.

Oh, Maître de la Lumière, je t’implore, jette ton œil ardent sur nous et garde nous saufs et chauds, car la nuit est sombre et pleine de terreurs.

Ultime pensée alors que le natif d’Asshaï sa tête devenir terriblement lourde, ses poumons devenant incapable d’aspirer l’air avant de nourrir les organes de son corps avant que l’intense fatigue ne vienne clore ses paupières. Le laissant tomber au sol dans l’inconscience la plus profonde.

Combien de temps s’était-il écoulé ? Impossible de le savoir car lorsque Rhaegar se réveilla au côté de Laedor et d’Aerymarr, la grotte dans laquelle ils se trouvaient était similaire à celle dans laquelle ils s’étaient rendus pour le rituel à la différence près que celle-ci était vide de tout mobilier. Nulle trace des ombres. Ni du mage. Est-ce que le rite s’était déroulé comme prévu ? Il ne serait pas possible de le savoir tant qu’ils seraient encore dans cette grotte où ce froid glacial mordait toute surface de peau qui n’était pas protégée par les tissus et qui transperçait leur corps. La mâchoire commençant à trembler, Rhaegar se releva dans grognement.

- Là ! Le froid doit probablement provenir de ce tunnel, indiqua-t-il avant d’attendre que les deux hommes ne soient fins prêts à se mettre en marche.

Serrant les mâchoires, cachant ses mains sous ses aisselles pour les garder au chaud, Rhaegar avança alors au côté de Laedor et Aerymarr dans ce tunnel jusqu’à ce qu’ils finissent par sortir à l’air libre… ou pas tout à fait car le froid avait peu à peu laissé sa place à la chaleur. Le tunnel donnait sur une immense caverne qui pouvait accueillir plusieurs villes valyriennes en son sein. Au centre coulait du plafond du magma tandis qu’au sol coulaient des rivières de flammes d’où émanaient une fumée noire. A droite un escalier, descendant vers ces rivières. A gauche un second menant vers le plafond de la caverne. S’approchant du bord de la falaise, en contre-bas il semblait au Valineon que des formes se mouvaient entre les rivières de flamme l’un d’entre eux attirant son attention. Etait-ce bien réel ou son œil lui jouait-il un tour ? Aemma ! Mais alors qu’il plissait ses paupières dans une tentative vaine de mieux voir sa défunte sœur, cette dernière disparu derrière un volute de fumée. Un rictus déforma momentanément la bouche du marin avant qu’il ne se retourne vers ses compagnons.

- Je pense que nous devrions descendre, il y a des… des morts en bas. Peut-être pourront-ils nous mener jusqu’à Herya, finit-il par dire.

Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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InfernoAerymarr Laertheron & @Laedor Arlaeron & @Rhaegar Valineon

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Il y avait eu dans l’annonce de la mort d’Herya quelque chose d’insupportable et d’inacceptable. A l’entrée d’une de ses mines, le contre-maître avait eu la désagréable sensation que le sol se dérobait sous ses pieds comme si Balerion voulait l’engloutir et le dévorer tout entier. En un instant, tout cette richesse accumulée, ce pouvoir si durement obtenu n’avait plus aucune saveur. Comment lui, le père, avait-il peu laisser se produire une telle ignominie. Comment lui, son père, avait-il pu manquer à ce point à son devoir premier, la protéger. Depuis sa naissance, Aerymarr avait veillé sur elle. Parce qu’elle était sa fille, parce qu’elle ressemblait à sa mère aussi. La voir c’était la regarder, elle, sa sœur, Jaerys Valgaris. Sœur inaccessible qui l’avait rejeté alors qu’ils étaient encore que des jeunes gens. A dire vrai, dès que Jaerys pris de l’âge, Aerymarr la vit autrement que comme une simple sœur. Une affection bien plus que fraternelle s’empara de lui, incontrôlable et que le jeune homme ne voyait pas d’un si mauvais œil à entendre tout ce que l’on disait des familles nobles du Sud. Alors un jour ou plutôt une nuit, le fils Laertheron tenta sa chance auprès de cette sœur tant aimée. Une tentative bien veine et qui lui valut la colère de sa sœur. Une sœur qui ne désira plus qu’une chose, poursuivre la tradition familiale et surtout s’éloigner le plus vte possible de ce frère trop présent. Vexé, trahi aussi par sa sœur, Aerymarr n’avait plus qu’un sentiment en vers elle : la haine.

De la haine à l’amour il n’y a qu’un pas et le fruit en fut une mage assez puissante ou assez stupide, c’était selon, pour se sacrifier au nom de quoi au juste ? Si Aerymarr était profondément touché par la perte soudaine de sa fille, l’ambitieux esprit du sénateur ne pouvait s’empêcher de voir en cette disparition ou tragédie pour l’ensemble de ses plans avenirs. Il l’avait fiancé à son benjamin, espoir subtile de réunir un jour sa famille et plus que tout, voir un jour le visage presque horrifié de Jaerys. Les Quatorze le privèrent d’un tel spectacle, cruels qu’ils étaient. Et maintenant, Balerion semblait jouer avec lui. Oui, un odieux jeu auquel semblait se prêter un certain Rhaegar Valienon, marchand d’œuf certes mais homme de la puissante famille du Grand Amiral de Valyria. Aerymarr s’était montré méfiant et si le jeune homme avait apporté un argumentaire convaincant, ce ne fut pas uniquement cela qui poussa le sénateur âgé de 72 ans à venir finalement le rejoindre dans les souterrains humides de la capitale.

Le lieu était aussi lugubre que leur hôte et le Laertheron chercha rapidement à analyser ce trou. Lui qui avait l’habitude des milieux souterrains, ne se sentait pourtant pas à l’aise ici. Malgré tout, il ne déserta pas lorsque l’homme étrange qui se trouvait devant lui parla de sang et de rituel. Il pris place, assis par terre comme les deux hommes qui l’entouraient. Après tout, il était là pour Herya, sa fille et ses plans pour l’avenir. Silencieux, il fit tout ce qu’on attendait de lui, déversant son sang dans le récipient devant lui. Plus le sang s’échappait, plus l’homme se sentait étrange et puis soudainement, il se retrouva… ailleurs. Doucement, le contre-maître observa le tunnel qui se trouvait désormais devant eux. Acquiesçant de la tête face à la remarque de Rhaegar, son pas le mena au beau milieu d’une plaine. Ses prunelles prirent connaissance de son nouvelle environnent et son corps se raidi lorsqu’il entendit raisonner un cor au loin. Avisant les deux escaliers qui se trouvaient non loin d’eux, il tourna son visage vers le Valineon lorsque ce dernier reprit la parole. « Je suis d’accord, commençons par descendre. Mais de là à dire que les mort nous mèneront à Herya, j’en doute. Les morts sont morts. » et c’était pour le mieux dans la plus part des cas.  Ces mots étaient emplis d’une vérité implacable et irréfutable. L’homme avait tout juste fini sa phrase qu’une ombre subtile passa rapidement devant ses yeux. Fine, élégante, brune, il n’y avait pas de doute, Jaerys se jouait de lui une fois de plus. Aerymarr ne chercha pas à tendre une main en sa direction. Déjà la sœur se volatilisait, joueuse, détestable.

Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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InfernoAerymarr Laertheron & @Laedor Arlaeron & @Rhaegar Valineon

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Laedor rangea sa plume et son encrier. Il s’assura que le sceau de cire qu’il venait d’apposer sur sa dernière lettre était bien sec avant de la mettre avec les autres. Doucement, il sort de son bureau au Sénat peut-être pour la toute dernière fois. Non ! Il ne devrait pas songer à cela pourtant, il sait les risques bien réels, la pile de lettres dans sa main en est la preuve. Il longe les couloirs en direction du bureau de son ami afin d’y laisser les missives. La première est à son nom, les autres pour sa femme et ses enfants s’il devait arriver malheur. Une fois sa dernière tâche accomplie, il part retrouver ses compagnons d’infortune au lieu donné.

Il n’a avisé personne de ses intentions. Non seulement la mission doit-elle rester secrète, mais il sait que l’on avait tenté par tous les moyens de l’en dissuader. Ne l’avait-on pas dissuadé de ne pas aller la voir en prison ? Il avait accepté, il s’était tenu éloigné pour son bien et celui de son mariage sans pour autant cesser de veiller sur elle dans l’ombre, ne demeurait-elle pas son amie après tout ? Lorsque Rhaegar vint à lui, il se doutait donc un peu déjà des intentions de ce dernier et n’avait étonnamment pas été extrêmement difficile à convaincre. « Bien. Quel est le plan ? »

Une fois la dague en main, devant ce personnage obscur qui avait été des leurs lors de leur premier voyage à Sothoryos, il n’était plus aussi sur du plan en question, mais y plongea tout de même, tête baissé et sans réfléchir, un peu comme toute autre chose qu’il avait la bêtise de faire. Alors que l’Augure s’entaille le bras sans plus de cérémonie, enjoignant au groupe d’en faire de même, l’héritier d’Aquos Dhaen remarque à son poignet les mêmes stries qu’il avait pu observer auparavant sur celui de Herya alors qu’elle procédait aux gestes communs afin de l’aider. À son tour, son sang se déverse dans la coupe devant lui, il n’est plus question de reculer. Laedor devait aller au fond des choses et si cela voulait dire aller dans le royaume de Balerion lui-même afin de comprendre pourquoi tous les gens qui lui étaient proches lui était ainsi arraché alors c'est là qu’il se rendait.

Lorsque Rhaegar et Aerymarr se relèvent dans la grotte déserte, le seigneur-dragon scrutait déjà les alentours sans pour autant percevoir quelconque signe de la mage ou d’un potentiel danger imminent. Rien à signaler, seul le froid est omniprésent. Loin d’être un froid humide comme celui qu’il avait pu expérimenter dernièrement en combattant les Andals, celui-ci ne semble pas uniquement les englober, mais carrément les frigorifier de l'intérieur. Fermant la marche, il accompagne ses deux compatriotes le long du tunnel qui débouche bien vite dans une vaste, extrêmement vaste caverne. Ils ne sont définitivement plus sur le plan des mortels, ça Laedor peut désormais le jurer. Il a examiné les sous-sols de la capitale, et même si ce qui s’y trouve n’est pas reluisant, ce n’est rien en comparaison des torrents de lave s’écoulant devant ses yeux. Devant les deux choix s’offrant à eux et pressés par les cors retentissants, l’héritier Arlaeron acquiesce à la première proposition offerte, descendre encore un peu plus dans le tréfonds des enfers.

« Je vous suis, mais restons sur nos gardes, nous ignorons quels maléfices nous aurons à affronter.»

Wyrms, vouivre et autres créatures mortelles ne l'effraie pas, il en a déjà combattu et en est revenu. La magie de cet endroit en revanche lui est inconnue et le déstabilise. Sans les voir clairement, il devine des ombres et distorsions tout autour d’eux. Il déglutit alors qu’il s’enfonce encore plus dans les mauvaises idées. Les réponses à toutes ses questions s’y trouvent, espère-t-il.

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
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InfernoIncursion dans le domaine de Balerion

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Vous avez choisi de descendre les escaliers.

Ils sont étroits, escarpés et un rien pourrait vous précipiter des vingtaines de mètres plus bas. Vous descendez durant ce qui vous semble être des heures durant. Vous n’avez aucune notion du temps. Il n’y a plus aucun son, pas de vent non plus. L’air est toujours aussi frais et pesant à la fois. Au bout d’une éternité, vous posez enfin le pied sur le sol de la caverne. Vous évoluez bientôt au sein d’un brouillard sombre qui dégorge des rivières magmatiques qui vous entourent.

Au milieu de ce brouillard, tantôt opaque, tantôt huileux, tantôt dissipé, vous ne percevez que les lueurs de la lave rouge non loin. Vous discernez ce qui ressemble à des mains ou des bras émerger du brouillard comme pour vous agripper par l’épaule sans pour autant vous toucher. Ces esprits, s’ils en sont, ne sont pas dans le même domaine physique que vous. Ils peuvent souhaiter vous toucher mais vous traversez leurs mains comme de la fumée. Certaines mains sont mutilées, d’autres sont crochues et âgées, d’autres, plus petites, rappellent des mains d’enfants ou de bambins… Par instants, il vous semble même voir un visage vous dévisager brièvement dans les volutes tournantes.

Un nouveau coup de cor de l’armée valyrienne fait vibrer l’air, tout proche de vous. Vous entendez soudain un ordre claquer dans l’obscurité, avec une clarté absolue.

« Fantassins, formation serrée ! »

Quelques pas encore et vous émergez du brouillard face à un spectacle tout à fait surprenant. Sur une longue plage bordant une large rivière de lave, une phalange valyrienne composée de cent hommes se met en formation de combat, les boucliers dressés, les glaives dégainés et les lances de guerre brandies vers l’ennemi. Et encore plus stupéfiant, vous constatez qu’ils font face à une autre phalange, dont l’origine ne vous trompe pas. Les longues piques, la formation en carré parfait, la marche au pas cadencé, l’accent raclant le fond de la gorge de leur officier commandant : l’arme ultime du Vieil Empire de Ghis. Sans surprise, l’ensemble des acteurs de cette scène sont tous des silhouettes d’ombres semblables à celles que conjurent les mages valyriens, mais avec un niveau de détail largement supplémentaire. Vous pouvez identifier chaque soldat par ses caractéristiques physiques. Certains sont plus grands, d’autres sont barbus, certains ont des cicatrices tandis que d’autres hurlent avec rage vers leur ennemi qui avance d’un pas implacable. Vous connaissez la redoutable efficacité de la phalange ghiscarie sur la valyrienne. Ces hommes n’ont pas la moindre chance.

« Préparez-vous à l’impact ! Gaelor, sers mieux ton bouclier ! T’es pas à la parade, mon gars ! »

Un nouveau son de cor, plus grave celui-là. Il est destiné à galvaniser les troupes avant le choc qui s’annonce désormais imminent.

« Tordys, ta pute de mère t’as jamais appris à tenir ta place correctement ? Si tu meurs, je te tue moi-même ! Tenez bon les gars, pour le pays ! Pour Valyria ! »

Vous constatez que de l’autre côté de ce champ de bataille annoncé, il y a un pont de pierre grossier qui vous permettrait d’enjamber la rivière et de continuer votre exploration des lieux. Il paraît évident que les morts ne vous ont pas remarqué, s’ils peuvent vous voir. Toutefois, contourner le carnage qui se prépare risque de vous prendre du temps, temps que n’a peut-être pas forcément Herya…

Vous pouvez également parer au plus simple en vous joignant à vos compatriotes tombés. Cela vous fera gagner du temps, vous aurez l’occasion de mettre une tannée à des Ghiscaris et de sauver vos frères d’armes perdus au combat, mais vous n’avez aucune idée des conséquences que cela peut entraîner…





HRP:
Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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InfernoRhaegar Valineon, Laedor Arlaeron & Aerymarr Laertheon

Abîme valyrien, an 1067 mois 11
La peur était un sentiment qui n’était pas inconnu à Rhaegar Valineon qui se mentirait à lui-même comme aux Quatorze et au Seigneur de la lumière s’il prétendait n’avoir jamais peur eu peur dans sa vie. Il avait senti l’affolement imprégner le moindre de ses muscles et serré son cœur lorsqu’Etoile-du-Matin avait l’éborgné. Il avait ressenti de l’effroi lorsqu’il avait été confronté pour la première fois aux terribles créatures peuplant la jungle mortelle de Sothoryos. Et alors qu’il avait cru apercevoir le visage d’Aemma en contre-bas, il sentait le malaise lié à la peur venir faire perler la sueur le long de son dos… à moins que cela ne soit la chaleur qui puisse provoquer cela… S’attelant à rassembler ses esprits, il s’était alors retourné vers ses compagnons de macabre odyssée afin déterminer ce qu’ils devaient faire : monter ou descendre.

En tant que marin et serviteur du Seigneur de la Lumière, Rhaegar avait été baigné depuis son plus jeune âge dans de nombreuses superstitions propres aux domaines maritimes comme des marchands dans les différentes contrées vers lesquelles il avait vogué. Et il avait aussi été témoins de choses indescriptibles que bien des hommes ne pourraient considérer comme étant crédibles. Ils venaient d’En-Haut et il avait l’intime conviction que Herya ne se trouvait pas au bout de cet escalier menant vers la voûte de la caverne. Peut-être avait-il tort. Mais peut-être qu’en descendant les morts pourraient les guider comme les dauphins guidaient les marins vers des zones poissonneuses. Aerymarr semblait d’accord pour descendre mais il doutait des paroles du Valineon, ce dernier pouvait comprendre ce que disait le sénateur mais il ne pouvait cependant pas accepter les dernières paroles prononcées : les morts sont morts. S’ils l’étaient vraiment alors l’entreprise dans laquelle il les avait lancés était vouée à l’échec… il ne pouvait l’accepter.

Prenant une profonde inspiration Rhaegar conserva le silence et se contenta de hocher légèrement la tête avant de se rapprocher de Laedor, gratifiant ce dernier d’une tape sur l’épaule lorsque ce dernier fit preuve d’une prudence éclairée dans ses mots. Ils devaient rester prudents quoi qu’il arrive et douter le moins possible de leurs décisions, comme en pleine mer l’hésitation pouvait entraîner une série d’évènements dont la finalité pouvait se révéler mortelle. Ce n’était pas en mourant en cours de route qu’ils parviendraient à sauver Herya de cette mort qui était survenue bien trop tôt. Ils s’engagèrent alors dans des escaliers étroits et escarpés, à même de donner le vertige même au plus chevronné des dragonniers et aimant voler au plus haut. Le moindre pas de travers ou la moindre glissade pouvait se révéler mortel en les entraînant dans une chute à la fois si courte et interminable.

Il n’y avait plus de vent. Le son des bottes de Rhaegar rencontrant les marches ne lui parvenait même pas à l’oreille, une sensation des plus terribles lui qui était tant habitué à entendre mille et un sons lui parvenir. Leur descente sembla durer des heures mais ils finir enfin par poser le pied sur le sol de la gigantesque caverne, accueillit par cette terrible odeur de souffre dont était gorgé ce brouillard sombre qui s’échappait des rivières de lave. Remontant un pan de sa cape de voyage vers son visage, Rhaegar y cacha son nez avant qu’ils ne se mettent à se lancer presqu’à l’aveugle dans cet environnement des plus inhospitaliers. Dans ce brouillard changeant de consistance comme s’il était vivant, seules les lueurs rouges projetées par les rivières de lave permettaient au trio d’avancer sur une voie relativement sûre pour eux. Si toutefois Rhaegar et les deux autres faisaient abstraction de ces morts qui tentaient de les toucher sans que cela ne leur soit possible.

Membres intacts. Parfois mutilés. Adultes. Âgés. Pire encore, pas plus âgés que le Valineon la toute première fois qu’il avait volé sur Etoile-du-Matin. Tout autours du marin le faisait frissonner d’horreur et seule sa détermination à sauver Herya lui permettait de ne pas céder à la terreur lorsqu’à nouveau il vit brièvement le visage émacié empli de douleur et de colère d’Aemma.

- Sois notre défenseur, ô Maître de la Lumière, car la nuit est sombre et pleine de terreurs. Sois notre protecteur, ô Maître de la Lum…

Une nouvelle fois un cor similaire à celui utilisé par l’armée valyrienne retenti, semblant cette fois plus proche d’eux. Un ordre fut jeté avec impérieusement, clair comme si le jeune marchand se trouvait à nouveau dans ses années de service militaire. Et ce fut lorsqu’ils parvinrent à quitter ce brouillard qu’ils purent savoir ce dont il s’agissait. Une longue place s’étalait devant eux, longeant une rivière de lave et était peuplée d’une phalange valyrienne se mettait en ordre de bataille… face à une phalange de l’Empire. Fronçant les sourcils, Rhaegar jeta successivement un coup d’œil à Laedor puis Aerymarr avant de poser à nouveau son œil sur la scène qui se déroulait devant eux. Etait-ce le souffre qui causait une hallucination ? Ou des morts étaient-ils en train de s’occuper dans l’Au-delà en guerroyant ? En d’autres circonstances le Valineon aurait pu se plaire à porter une réflexion sur l’existence de l’âme dans l’antre de Balerion, sur le fait que les morts puissent être des âmes en peine, souffrant éternellement ou reproduisant ce qui avait mené à leur état actuel mais le temps jouait contre lui et ses compagnons. Mais il y avait ce pont de pierre de l’autre côté de cet affrontement à venir, ce pont qui les ferait s’enfoncer un peu plus loin dans cette caverne.

Les morts sont morts, fit l’écho de la voix d’Aerymarr dans l’esprit de Rhaegar. S’ils étaient la phalange valyrienne, l’issue n’aurait probablement aucun effet sur leur condition. S’ils intervenaient ils pouvaient attirer sur eux une attentions qu’ils se devaient d’éviter tant qu’Herya ne serait pas à leur côté. S’ils contournaient tout cet amas d’âmes ils perdraient un temps précieux mais continueraient à rester discrets. S’ils traversaient en courant, ils prenaient le risque d’être repérés mais gagneraient du temps. Que faire ?

- Les morts sont morts, le résultat de leur affrontement ne les ramènera pas à la vie mais ils peuvent découvrir notre présence à tout instant. Quoi que nous décidions, nous devons courir : nous n'appartenons pas à ce monde et notre temps est précieux.


Helenys Grafton
Helenys Grafton
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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Les deux hommes qui l’accompagnaient étaient à l’évidence non dénuée d’intelligence. Voilà qui était pour le mieux dans cet univers bien étrange. Si le premier semblait s’adapter à tout ce qui l’entourait, indice sur sa qualité de marchand s’il en fallait un. Quant au second, le nom de Laedor n’était pas étranger à Aerymar. Il avait suivi les aventures de sa fille autant de loin que de près. Le contre-maître veillait sur elle comme on pouvait couver un œuf de dragon. Témoin d’une passion inavouée, inavouable et inassouvi ou si peu. Fils de l’ancien capitaine général de Valyria, Lucerys Arlaeron, Laedor était un guerrier aguerri de ce que l’homme pouvait savoir sur le jeune homme qui fermait maintenant la marche. Lorsque le petit groupe arriva devant les deux escaliers, une petite discussion s’imposa et après un court échange, tous les trois se mirent d’accord pour descendre dans l’antre de cette caverne qui n’en avait pas l’air. Les marches étaient nombreuses et il fallait faire attention de ne pas chuter, surtout pour Aerymar qui se trouvait pris entre le marchand Valineon et l’homme d’arme Arlaeron. D’ailleurs, le contre-maître ne s’était pas encore expliqué le pourquoi de sa présence à leur côté. A dire vrai, il ne comprenait pas non plus pourquoi cela avait été le Valineon qui était venu jusqu’à lui.

Arrivée en bas des escaliers, le trio fut bientôt surpris par un épais brouillard qui ne se dissipait que peu de fois. A travers les volutes, des membres, des visages, tous les regardaient ou semblaient vouloir les toucher sans jamais y parvenir. A chaque fois, les mains passaient à travers la peau et le corps de l’homme qui ne détournait pas le regard. Parfois, il lui semblait reconnaître un visage, une main aux crevasses importantes témoin d’une vie rude. Des yeux vitreux le regardaient parfois avec des flammes dans le regard, témoin d’une rage meurtrière envers l’homme qui l’avait fait trimer au fond de la mine jusqu’à y rester et ne plu jamais quitter l’antre de Balerion. Tous ces êtres, Aerymar les avaient connus un temps mais ne s’attardait pas sur eux. Il ne l’avait jamais fait du temps de leur vivant alors pourquoi le ferait-il maintenant qu’ils étaient morts ? Aerymar ne craignait pas leur haine ni leur rage. Il se moquait de ces êtres pour la plus part des esclaves. Pour lui le contre-maître, seul l’argent qu’il pouvait tirer de l’extraction minière lui importait. A dire vrai, il ne se méfiait que des hommes et des femmes de la toute jeune guilde des esclavagistes. Cette guilde était jeune et par conséquent espérait peut-être s’imposer face à celle des contre-maître, un espoir que l’homme espérait bien vite anéantir.

Puis, quittant la brume, une nouvelle plaine s’offrit à son regard. Un nouveau son de cor parvint aussi à ses pareilles, le forcent à rapidement trouver la provenance de ce son si désagréable. Personne n’aimait le son que faisaient les cors Valyriens. Il rappelait trop la guerre et les batailles. Et si Aerymar n’avait pas participé à une bataille pendant la guerre contre Ghis, il ne pouvait s’empêcher que beaucoup trop d’hommes y avaient laissé la vie. Et d’ailleurs en parlant d’hommes tombés au champ d’honneur, les phalanges qui s’alignaient devant eux en étaient sûrement la représentation morelle. En face des lignes valyriennes, les armes ghiscaris se dressaient prêtes à les affronter comme au temps de leur grande bataille dans le monde supérieur des enfants d’Arrax. « Contourner nous prendra beaucoup de temps. Nous ne savons pas si ce pont est réellement à la distance que nous le voyons. » lâcha d’un voix roque le père d’Herya qui se méfiait grandement du monde de Balerion. Pouvaient-ils faire confiance à leur vue alors que tout semblait étrange et brumeux. « Nous devrons courir mais aller au plus rapide et passer ces lignes sans se faire trop remarquer. Nous pourrions attendre qu’ils se jettent tous dans la bataille et longer le flanc des phalanges. Qu’ils nous remarquent est un risque à prendre. Les morts sont morts et ils ne semblent pas pouvoir nous toucher mais leurs armes le peuvent peut-être, elles. » ajouta le Laertheron. L’homme n’était peut-être pas un homme politique mais il avait su s’élever bien plus haut que beaucoup d’autres hommes du peuple de Valyria. Gérer les mines et tous ces esclaves valaient bien des séances à Drivo.

Laedor Arlaeron
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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Laedor suivit ses compagnons d’infortune vers le plus bas des enfers valyrien. Il devait prendre des précautions à chaque marche faute de quoi il rien n’aurait pu le faire chuter et il aurait immanquablement entraîné les deux autres hommes avec lui. L’escalier semblait s’enfoncer dans les entrailles du monde, toujours plus loin, toujours plus bas. Y aurait-il un jour une fin ? Étaient-ils condamnés à descendre ainsi à l’infini ? Voilà qui aurait été un tour du sort de bien mauvais goût. Le seigneur d’Aquos Dhaen eut bien tout le loisir d’y songer alors que son regard se posait inlassablement sur la même série de marches et de pierres à l’infini. Il songe aussi que dans l’optique la plus joyeuse où ils réussissent à trouver Herya, ils allaient bien devoir remonter toutes ces marches non ? Cela sans savoir dans quel état allait être la demoiselle, eux-mêmes ou bien même ce qu’il y aurait à leur trousse. Il déglutit, avec un peu de chance, il y aurait une autre issue.

Après une éternité et puis une autre encore, Laedor posa enfin le pied sur le sol de la grotte, l’escalier avait donc une fin ! Aux premiers abords, il était impossible d’y voir clair, un épais brouillard les englobait, il semblait en constante évolution. Après un regard vers ses compagnons, il hocha la tête. Il fallait continuer, quoi faire de plus ? Alors qu’ils sengoufraient dans les volutes de brumes, un bras jaillit soudain devant lui, puis une main lui agrippa le bras sans que sa prise n’ait d’autres effets que de laisser un sentiment de vide et de froid là où elle aurait dû prendre prise. Ses pieds le figèrent sur place, refusant d’avancer. Il tenta d’inspirer calmement sans penser à l’air vicié qui entrait dans ses poumons afin de se calmer.

Rien de tout cela n’est réel. Rien de tout cela n’est réel. Rien de tout cela n’est réel…

Le valyrien reprit ses esprits et poursuivit sa route. Les membres informes qui sortaient de la brume ne cessent de le happer de leurs griffes fourchues, mais il tient bon. Plus rapidement que pour leur descente, le paysage changea pour devenir une large plaine. Le soldat entend de nouveau le son du cor avant de voir les hommes, des centaines d’hommes des deux côtés d’une large plaine prêts à se déchirer une fois le signal donné.

« Nous allons effectivement devoir passer et le plus vite sera le mieux. » Concéda le jeune sénateur à ses acolytes. Voilà bien longtemps maintenant que cette bataille s'était jouée, étaient-ils voués à la rejouer sans cesse ou bien était-ce là le seul passe-temps de ceux d’en bas ? Eux n’avaient pas le temps de guerroyer et traverser ce terrain miné d'embûches alors qu’il se trouvait sans défense ne lui plaisait guère. Laedor avait beau avoir une réputation d’idiot sans cervelle, il n’irait pas à la guerre les mains vides. Il ferma les yeux et tenta d’oublier un instant ce qui l’entourait. Le guerrier s’imagina lui aussi en position, juste avant un combat décisif. Comme il aurait aimé sentir le poids d’un casque, d’une cuirasse. Soudain, un chatouillement au bout de ses doigts, il referma la main. Comme il aurait aimé y sentir le poids d’une lame bien affûtée. Il pensa à une épée particulière de sa collection, sa poigne, sa maniabilité, sa longueur, sa brillance. Le soldat sursauta et ouvrit les yeux brusquement. Elle était là, dans sa main, telle qu’il l’avait espéré. Ce n’était pas grand-chose, probablement inefficace contre les morts, mais il espérait au moins pouvoir grâce à elle parer quelques coups.
Bientôt un autre coup de cor, il n’y avait plus de temps à perdre à tergiverser. Laedor se savait en meilleure position que ses compagnons en cas de danger aussi, il brandit son épée, et après un dernier regard en direction de ses acolytes, il prit les devant en direction de la guerre qui se jouait maintenant devant eux. À mesure qu’il se rapprochait, il lui semblait que les visages des valyriens qu’il voyait pourtant distinctement changeaient. Bientôt, tous les adversaires, tous ces braves valyriens, qui avaient un jour combattu, n’avaient plus que le même visage, les mêmes, deux orbites vides et ensanglantés de Lucerys Arlaeron alors que les corps désincarnés se jetaient dans l’affrontement.

Laedor hurla d'effroi, de terreur, d’horreur. Un bras en travers des yeux, l’autre main agrippant sa lame à s’en blanchir les phalanges, il accéléra le pas afin de courir vers l’affrontement, longeant le plus possible les flans dégarnis que les Lucerys abandonnaient pour se lancer dans le carnage.  

Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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Abîme valyrien, an 1067 mois 11
De combien de temps ils disposaient afin de retrouver Herya, il était impossible de le savoir. Disposaient-ils d’heures ou de minutes ? Le temps s’écoulait-il lentement en ce royaume ou au contraire s’écoulait plus rapidement que ce qu’ils connaissaient ? Nombreuses étaient les questions sur lesquelles il n’était possible de s’attarder pour trouver une réponses, même à propos des morts l’esprit érudit de Rhaegar bouillonnait. Etaient-ils des ombres de ce qu’ils avaient été de leur vivant ? Etaient-ils devenus autre chose ? Ils semblaient voir et sentir les trois humains sans être à même de les toucher, était-ce parce que ce trio de valyriens qu’ils formaient n’était pas encore mort et de fait restait encore intouchable ? Oui, il y avait beaucoup de questions dont les réponses pouvaient assurément enrichir l’esprit du Valineon, de l’Arlaeron et du Laertheon mais s’en souviendraient-ils si leur mission trouvait un dénouement heureux ? Encore une question sans réponse. Il prit une profonde inspiration. Il lui fallait se concentrer sur ce qu’il y avait en face de lui -cette bataille qui allait se jouer- et cet objectif qui était à atteindre : le pont qui se trouvait de l’autre côté de cette grande étendue sablonneuse.

Le temps était précieux et chaque seconde qui s’écoulait ne devait être vaine. Courir aussi vite que possible était d’une logique implacable, tant pour ne pas perdre de chances de retrouver Herya que pour avoir une certaine avance s’ils se faisaient repérer. Rhaegar posa son regard tout d’abord sur Aerymarr avant de le poser sur un Laedor dont les traits du visage trahissaient ce qui semblait être un étonnant mélange de concentration et de calme ; il fronça les sourcils lorsqu’il vit cette lame à la fois tangible et intangible apparaître dans la main du natif d’Aqos Dahen. Comment avait-il fait ? Décidément ce monde ne cessait d’être surprenant dans son fonctionnement. Rhaegar prit une nouvelle profonde inspiration avant de fermer les yeux puis laissant son esprit voguer vers le souvenir des deux poignards qu’il avait l’habitude d’utiliser, il expulsa doucement l’air de ses poumons jusqu’à ce que chacune de ses mains soient alourdies d’un poids à la fois présent et absent. Il rouvrit subitement les paupières, avisant les deux lames. Par les dieux ! A peine eut-il le temps de se familiariser avec ce qu’il tenait par la garde que Laedor poussa un cri avant que Laedor ne se jette au travers de cette bataille.

Serrant les mâchoires le Valineon s’élança à son tour mais alors qu’il sautait par-dessus un premier corps qui s’écroulait devant lui, il se senti peu à peu entraîné par les soldats valyriens qui poussaient pour avancer et s’en prendre à leurs ennemis. Non. Pas ça. Il fallait continuer à avancer. Rhaegar dû redoubler d’effort pour tenter de ne pas être pleinement emporté par cette marée de morts mais alors qu’il commençait à perdre de vue le pont tout s’arrêta net. Que se passait-il ? Une opportunité venait-elle de se créer ou venaient-ils d’atteindre le temps qu’il leur avait été imparti ? Il força son arrêt et portant son regard ses camarades, Rhaegar se figea lorsque ses yeux captèrent la présence d’une silhouette cachée sous un voile sombre. Il senti son cœur manquer un battement et un frisson d’effroi vint parcourir son échine lorsque les morts disparurent en un claquement de doigts. Qu’était-ce ? Fuir ou continuer ? Continuer ou affronter cette entité ? Soudain, ses pieds ne furent plus en contact avec le sol et sans qu’ils puissent lutter ils furent menés loin des rivières de lave, loin de l’énorme cave.

Le cœur de Rhaegar battait la chamade. Il avait vu bien des dangers mais ici il s’agissait de tout autre chose et la peur qu’il ressentait était viscérale. Ne plus être maître de ses pouvoirs était une peur tout à fait normale, en particulier dans un tel lieu. Y mourir l’était tout autant. Qu’est-ce qui les attendait ? Balerion s’apprêtait-il à les juger pour leur intrusion ? Ils furent menés jusque dans une salle et à nouveau le cœur de Rhaegar manqua un battement, son sang se glaçant malgré la chaleur face à la terrible vision qui s’offrait à lui.Elle était là. Herya était là. Une explosion aux lueurs vertes et la vision de la vie quittant la mage. Un cri s’échappa de la gorge de Rhaegar, profond, incontrôlé, alors qu’à nouveau la même vision s’offrait à lui. Que se passait-il ? En même temps qu’Aerymarr et Laedor il senti la force qui le contrôlait s’évanouir et lorsque ses pieds touchèrent le sol, il ne put s’empêcher de s’élancer vers celle pour laquelle il se trouvait en ce terrible lieu. A nouveau Herya sembla mourir devant lui. Etait-ce donc ce qui les attendait tous de l’autre côté ? Etait-ce le châtiment de Balerion ? Il couru aussi vite qu’il le put jusqu’à ce qu’il puisse enfin la toucher à nouveau.

- HERYA ! s’étrangla-t-il frappé par l’horreur de ce qu’il venait de voir, la crainte de l’avoir définitivement perdue et le soulagement de la retrouver.




PV : 18/20
Helenys Grafton
Helenys Grafton
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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Le choix qui s’offrait aux trois comparses était délicat. Devaient-ils contourner les lignes des deux belligérants ou au contraire se jeter corps et âme dans les rangs en priant pour que leurs armes ne les atteignent pas ? Fidèle à lui-même, Aerymarr Laetheron jaugea la balance bénéfice risque. Contourner était plus sûr pour leur mission ici-bas mais cela leur ferait perdre un temps précieux. Au contraire, franchir les rangs de ceux qui allaient s’entre tuer était plus rapide mais avec un risque que personne ne pouvait estimer. Alors, après un temps de réflexion, le sénateur avança sa proposition. Longer les rangs des deux camps était selon lui le meilleur compromis entre aller au plus rapide tout en minimisant les risques de blessures. Face à cela, le jeune Laedor Arleron sembla acquiescer ou du moins ne pas refuser et, espérant sans doute que cela fonctionne, sembla appeler à lui une arme pour se défendre. C’était un choix que le Laertheron ne ferait pas. Ils n’étaient pas de ce monde et malgré ce qu’il venait de dire sur les armes des morts, restait intimement persuadé que ces êtres morts il y a de cela un an ne pourrait les atteindre. Le contre-maître regarda alors le Valineon fermer lui aussi les yeux et les rouvrir après que de deux poignards se soient matérialisés entre ses mains. Le père de la mage poussa un profond soupire d’agacement et ne se concentra sur rien de particulier. Tout cela était ridicule à ces yeux. Il n’allait certes pas s’alourdir d’arme. Réaliste, l’homme préférait garder toute ses chances pour courir le plus vite possible et des armes ne viendraient que le gêner dans ses mouvements. Et puis il fallait dire qu’il avait encore de bon crochet lorsqu’il s’agissait de repousser quelques esclaves un peu trop rebelles dans ses mines. Et puis, les lames n’étaient même pas vraiment réelles. Dans ces conditions, rien ne garantissaient leur bon fonctionnement dans le monde de Balerion.

Aerymarr observa tour à tour Laedor et Rhaegar et lorsque les deux jeunes hommes s’élancèrent dans la bataille, le Laetheron leur emboita le pas. L’homme ne cherchait pas à tenir leur rythme, il en était de toute façon incapable. A plus de de soixante-dix ans, Aerymarr n’était plus de prime jeunesse et ses foulées n’étaient plus aussi vaillante que lorsqu’il avait vingt ans. Sentant son souffle le manquer, la toux gagnant chacune de ses respirations, l’apparition d’une silhouette encapuchonnée vint au secourt de son pauvre cœur et de ses poumons. S’arrêtant net aux côtés de Laedor et Rhaedor, le contre-maître expulsa un peu de salive pour mieux respirer et enfin poser ses yeux sur l’être qui était venue interrompre leur course. Fixant l’individu inconnu, une sensation désagréable de froid vint envahir son être. Était-ce cela que l’on ressentait face à la mort ? Ce froid envahissant tout son être. Était-ce cela que sa fille avait ressenti lorsque son dernier soupire s’était échappé d’entre ses lèvres ? Était-ce cela que ceux qu’ils avaient aimé avait ressenti lorsque Balerion était venu les chercher ? Etrangement, l’homme ne vacilla pas. Le froid saisissait ses veines mais plus le temps passait et plus la sérénité l’enlaçait de sa douceur. Une larme roula le long de sa joue à l’idée que peut-être là était l’incarnation de Balerion et qu’il s’apprêtait à rejoindre sa chère sœur tant aimée et sa fille. Il n’avait peut-être plus de temps et leur parcours s’arrêtait là. Son esprit se perdait dans toutes ces hypothèses et il ne vit même pas l’être étrange claquer des doigts. Ce ne fut que lorsqu’il ne sentit plus le sol sous ses pieds qu’il prit enfin conscience qu’il se passait quelque chose.

La vision qui suivit la disparition de la bataille et le sol se dérobant sous ses pieds fut tout simplement atroce. « Ma fille ! » lâcha le patriarche Laetheron d’une voix qui vint se perdre dans la salle où ils se trouvaient désormais. Que les deux hommes qui l’accompagnait ait pu l’entre lui importait peu. Le cœur d’Aerymarr se serrait face au corps meurtrie d’Herya. Pendant des jours il avait essayé de savoir comment cela s’était-il passé. Pendant des jours il avait essayé d’imaginer la scène. Mais même dans ses pires cauchemar il n’aurait pu imaginer scène plus horrible. Et pour la première fois, l’homme chancela comme si son corps voulait lui rappeler le temps qui avait passé. Subitement, le Laertheron sembla faire plus que son âge alors que ses jambes se dérobèrent sous sa personne. Sentant le sol se rapprocher dangereusement de lui, Aerymarr posa une main au sol pour se retenir et se relever. Se recomposant une contenance plus convenable, il vit soudainement le Valineon s’élancer sur Herya et la toucher du bout des doigts. Désormais ressaisi, Aerymarr se mouva d’un pas décider et rejoignit RHaega et Herya. « Recule, Valineon ! On ne sait ce qu’il se passe réellement ici. » fit le père en empoignant le bras du marin pour le tirer loin de sa fille. L’homme avait agit d’une façon bien étrange comme s’il connaissait très bien Herya. Cela était d’ailleurs que ce soit ce Valienon qui agisse le premier, bien avant même le Arlaeron. Pourtant, c’était bien le fils de Lucerys qui s’était rapproché de sa fille alors que la patriarche d’Aquos Dhaem était encore en vie. Suspicieux, le Laertheron mis une certaine distance entre la chaire de sa chaire et le borgne. Puis, se postant devant le visage de la fille de Jaerys, il plongea son regard dans celui de la jeune femme. « Mon enfant, ma douce enfant… » murmura-t-il en se rapprochant un peu sans la toucher de peur qu’elle ne disparaisse comme Jaerys avait disparu un peu plus tôt dans leur périple. « Est-ce que tu m’entends, Herya ? » questionna alors l’homme qui semblait métamorphosé face à celle sur qui il avait toujours veillé en secret.

Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Elle s’effondra. Après avoir déversé l’intégralité de sa sève de mage, il ne lui resta plus rien pour tenir sur ses jambes. Comme privée de sa force vitale, son corps n’était plus qu’une poupée de chiffon. Sans doute étaient-ce aussi ces fragments verts qui s’étaient fichés dans sa chair, laissant le sang s’écouler. Lentement, puis, de plus en plus, celui-ci quitta son corps, formant une sorte de marre noirâtre. Les mains sur son abdomen, Herya tentait de contenir une hémorragie, comprenant rapidement que cela serait vain. Ses doigts pressaient les plaies avec faiblesse et ses ongles encrassés par la poussière environnantes s’enfoncèrent dans sa peau. Cela lui paru étrange, mais elle ne sentit pas la douleur de ses ongles. Ni même celle des éclats qui l’avaient éventrées. La seule douleur qu’elle parvint à ressentir trouvait son épicentre au creux de son cœur. Ce n’était pas physique. C’était bien plus subtil.

Ses souvenirs et ses pensées s’étaient entremêlées dans un fracas silencieux. Tout s’étalait devant ses yeux, telles des pages d’un récit illustré. Si elle avait été encore capable de réagir, sans doute aurait-elle rit. Cela n’avait rien à voir avec un trait d’humour. Plutôt du sarcasme. Ou de l’amertume. Peut-être même de la colère. La mage avait vécu sans prêter attention à tout ce que les dieux lui avaient offerts. Noyée dans une mélancolie coriace, elle avait nagé dans un bouillon d’obscurité alors qu’il aurait suffit de tendre le bras pour s’en dépêtrer. La voilà donc qui mourrait, sans avoir pu avouer ses sentiments, sans avoir pu finir ses projets, ni enlacer ses frères, ou son père, au moins une fois. Le long de sa joue, une larme coula tandis que ses doigts qui agrippaient les mains de Jaenera se desserrent. La vie quitta son corps.

Puis la boucle se répéta. Encore et encore. Depuis des jours, ou peut-être même des semaines ? Voilà ainsi son châtiment : revivre sa mort, indéfiniment, se nourrir de ses regrets et n’avoir d’autres choix que d’accepter sa destinée. Pourtant, cette fois-ci, quelque chose changea. Alors qu’elle s’apprêtait à revivre une nouvelle fois l’épisode macabre – sans en avoir conscience – le décor changea subitement. Une odeur de souffre et un vague relent de pourriture monta à ses narines. Sous ses mains, le sol était chaud et rugueux. De la roche, sans doute. Mais cette chaleur l’intrigua. La roche n’était-elle pas froide, en temps normal ? Ce fut la première question qui lui vint en tête. Doucement, alors, elle osa entrouvrir les yeux. D’abord, il y avait ce plafond. Puis cette lumière à la fois sombre et chaleureuse. Elle distingua un visage mais ses yeux mirent un moment avant de s’habituer. Elle tâta le sol puis passa l’une de ses mains sur son ventre. Où étaient les éclats de la pierre de vie ? Puis où étaient le sang, les plaies, les douleurs ?

Enfin, le voile qui troublait sa vue se dissipa et le visage au-dessus d’elle devint net. Il lui sembla rêver éveillée. Comme tirée d’un cauchemar pour une autre réalité. Son père, était là. Devant elle, le regard inquiet. Jamais elle ne l’avait vu de la sorte. Lui qui avait cette mine louche de type manigançant quelque chose, voilà que son visage dévoilait celui d’un père désemparé. Elle se redressa d’une traite et sans effort puis sauta au cou du vieillard, laissant ses émotions se déverser sans discontinuité.

- «  Père ! » - fit-elle entre deux sanglots. Elle posa ses mains le long de son visage, comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas puis le regarda avec un air triste – « Que fais-tu ici ? Je crois que je suis... tu ne peux pas… » - Elle s’arrêta alors lorsqu’elle remarqua la présence de deux chevelures blondes dont une toute particulière. – « Rhaegar ? Laedor ? »

Herya n’arrivait pas à faire un point sur la situation.  Etait-ce un autre des tourments que Balerion avait choisi de lui infliger ? Face à elle, se trouvaient trois des personnes qu’elle chérissait le plus. Elle se leva alors, et se précipita dans les bras de Rhaegar. Sous ses mains, le contact de sa peau lui sembla bien réel. Sans se poser la moindre question, elle attrapa son visage doucement et l’embrassa. Si la mort lui jouait encore des tours, elle profiterait de cet instant fugace. La jeune femme s’attendait à le voir disparaître, pourtant il n’en fut rien.

- « Pardonne-moi d’être partie. Je ne voulais pas… Et je n’ai pas eu le temps de te dire que… » - elle hoqueta puis s’arrêta en sentant la peau du marin sous ses doigts - «  Rhaegar, tu as si froid… Pourquoi ta peau est si froide ? » - fit-elle, sentant un vent de panique l’étreindre.

Elle se tourna alors vers Laedor et le regarda, les yeux embués. Il avait été son meilleur ami, et le voir ici lui rappela à quel point il lui avait manqué. Troublée par la situation, elle quitta les bras de Rhaegar et s’approcha du fils Arlaeron.

- « Pourquoi semble-tu si inquiet ? »

D’un geste doux, elle passa sa main sur son visage et le regarda en détail. Il semblait avoir vieilli soudainement, lui qui était pourtant plus jeune qu’elle. Elle l’étreignit quelques instants, sans dire un mot, puis recula lentement, prenant de la distance avec les trois hommes.

- « Je crois rêver. Ou peut-être que Balerion me joue un tour et vous faites partie de mon supplice… Où suis-je ? Et quel jour sommes-nous ? Vous ne devriez pas être ici. » - instinctivement elle recula.

Sans repères et acculée par une montagne de questions, Herya se laissa de nouveau embraser par la panique.



Laedor Arlaeron
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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Pour Laedor, cette bataille était semblable à toutes celles qu’il avait dû affronter dans le monde des vivants. Devant lui, des soldats ennemis à l’infini, tout autour de lui, son père qui lui criait des ordres. Les oreilles du soldat bourdonnaient. Il remarqua bien vite Rhaegar qui s'était jeté avec lui dans l'assaut et en lançant une œillade derrière lui, il put apercevoir le Laertheron qui peinait à les suivre, mais avançait tout de même à son rythme. Reportant son attention sur le combat qui se jouait tout autour de lui, le seigneur d’Aquos Dhaen leva son épée au dernier moment, mais parvint à parer un coup qui lui aurait peut-être coûté son billet de retour vers le monde d’en haut. Avec peine et misère, les trois hommes avaient gagné peu à peu du terrain. Le pont qu’ils avaient aperçu, au loin, était maintenant presque à portée. La guerre, elle, était sans fin et sans issue.

« Nous y sommes presque, restez près de moi. » L'Arlaeron criait par-dessus le vacarme des cuirasses qui s'entrechoquent, tentant de se faire entendre de ses deux acolytes. Alors qu’il croyait leur objectif à porter, tout s'évanouit autour d’eux. Devant eux, il ne restait plus qu’un seul homme, tout de noir encapuchonné. Était-ce la mort qu’il avait sous les yeux ? Alors que l’instant d’avant il était ragaillardi d’adrénaline et d’une vitalité toute relative au vu de la situation, voilà qu’il semblait à présent être vide de tout. Était-ce cela de mourir ? Ce vide absolu qui semblait à présent ronger son âme et son être tout entier jusqu'à n'en laisser qu’une pâle coquille vide. Mue par des fils invisibles tel un pantin de bois, il vogua dans un paysage brumeux et inconstant. Ses pieds touchèrent terre sans qu’il n’en ait réellement conscience, devant lui, le néant se dissipait pour laisser enfin place à quelque chose, une image, une illusion sans cesse renouvelée.

« Herya… » Le prénom n’est qu’un murmure entre ses lèvres, il n’ose en dire plus. Il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, il n’avait pas eu le temps de se faire un scénario, mais la vision qu’ils ont de la mage est déconcertante. Rapidement, le Valineon se précipita vers elle, suivi par le Laertheon. Laedor lui restait figé. Bien que les effets du sortilège les ayant transportés jusqu’ici se soient dissipés depuis un moment, les jambes du jeune homme refusent toujours de lui obéir. Mais que faisait-il donc ici ? Il ne devrait pas se trouver ici, pas plus qu’elle d’ailleurs. Tout ceci était de sa faute. La voir ainsi lui renvoyait l’image qu’il avait gardé d’elle, lors de leur première rencontre à la taverne. Il la voyait aussi lors de leurs voyages en terres alors inconnus, penché par-dessus la rambarde du navire alors qu’il lui caressait le dos en rigolant. Tous ces moments partagés, ces fous rires échangés, tout ça pour en finir ainsi.

À présent, il ne rigolait plus. Même lorsque Rhaegar réussi à la libérer, il demeura impassible. Seule la main de Herya, sur son visage, réussit à le sortir de son mutisme. Il répondit doucement à son étreinte. « Je suis désolé, tellement désolé. » De l’avoir entraîné dans des aventures aussi dangereuses, d’avoir si mal réagi lors de son arrestation au moment où elle aurait eu besoin de son soutien, de n’avoir pu être pour elle l’ami qu’il aurait dû être et de sa mort bien trop prématuré. « Nous sommes venus te chercher, nous rentrons à la maison. »

Voilà qui restait plus facile à dire qu’à faire. Laedor se doutait bien que Balerion leur réserve encore bien de mauvaises surprises.  

Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

InfernoIncursion dans le domaine de Balerion

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

« Audacieuse affirmation. »

La voix qui répond à Laedor vous surprend tous car vous ne voyez rien qui semble indiquer d’où elle peut venir. En regardant autour de vous, vous finissez par retrouver la figure voilée que vous aviez dérange plus tôt. Vous ne voyez rien de ses traits et n’êtes pas en mesure de déterminer s’il s’agit d’une femme, d’un homme ou… d’autre chose. Sa voix a sonné comme un millier de cris étouffés, comme si tous les morts vous parlaient ensemble, à l’unisson contrait par le voile de la mort qui recouvre les lieux. Vous n’avez aucune idée de qui cela peut être car la religion valyrienne n’exprime pas en détails le domaine de Balerion, ni ses serviteurs, s’il en a. Peut-être est-ce le dieu lui-même ? La figure voilée vous observe, tout du moins c’est ainsi que vous pouvez interpréter son silence et son immobilité. Vous constatez que son visage est dissimulé derrière des vapeurs noirâtres qui tourbillonnent sous son capuchon.

« Vous avez dérangé les morts, Valyriens. C’est imprudent. »

La silhouette fait quelques pas et disparaît. Elle apparaît de nouveau, de l’autre côté de la pièce, puis disparaissant de nouveau pour se matérialiser à une autre extrémité. Elle vous observe, c’est maintenant évident. Mais dans quel but ?

« Vous n’avez pas la même odeur que votre amie… mais vous n’êtes pas morts pour autant. Je sens l’odeur méphitique des adeptes des ombres. Hmmmm. Je vois. C’était peu judicieux de votre part. »

La silhouette disparaît, vous laissant seuls. Un instant plus tard, les portes s’effondrent sur elles-mêmes, comme si la fabrique-même de la réalité – mais quelle était-elle dans un endroit si étrange ? – était brisée. La silhouette apparaît derrière les gravas qui coulent au travers du sol pourtant solide.

« On ne foule pas impunément le domaine de mon Maître, créatures. Et on n’en ressort jamais. »

Votre interlocuteur n’a guère besoin de gardes, il a démontré sa capacité à vous transporter d’un point A à un point B sans problème. Malgré ses paroles inquiétantes, aucune action n’a encore été prise à votre encontre. Il tend un bras inquiétant vers Herya qui semble enfin stabilisée.

« Je n’avais encore jamais vu ça. Qu’est-il arrivé à votre amie ? Qui êtes-vous ? »

L’environnement se fait soudainement très sombre autour de vous. Vous constatez alors que vous êtes seuls. Chacun d’entre vous est isolé dans une obscurité telle que la seule chose que vous voyez sont deux points jaunes qui vous fixent depuis la noirceur indicible qui vous écrase. A chacun d’entre vous de donner sa réponse. Autour d’Herya, une question supplémentaire se fait entendre à ses tympans.

« Qu’es-tu ? Qu’es-tu pour ainsi défier les règles de Balerion ? »





HRP:
Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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InfernoRhaegar Valineon, Laedor Arlaeron & Aerymarr Laertheon

Abîme valyrien, an 1067 mois 11
Chaque partie de son être souffrait tandis que Herya paraissait mourir inlassablement sous ses yeux. Des lunes durant, Rhaegar avait laissé s’exprimer son chagrin, tentant de le noyer dans le vin ou la bière, et si l’espoir avait finit par le placer sur un meilleur chemin, cela ne faisait pas tout.  L’espoir ne pouvait alimenter le brasier du courage fou éternellement et le jeune homme éprouvait la sensation qu’à chaque instant passé en ce lieu, l’espérance pouvait s’évanouir totalement pour ne laisser qu’une coquille vide à la merci de ces créatures peuplant l’Autre-Monde, le brûlant domaine de Balerion.

Lorsque ses mains parvinrent à toucher Herya, le Valineon était autant soulagé de la retrouver qu’encore habitué les sentiments provoqués par ce qu’il avait vu jusqu’à présent. Retrouver la sensation douce de sa peau sous ses d… Il senti une forte poigne enserrer son bras et avant qu’il ne puisse réaliser ce qu’il se passait pour se défaire de cette emprise, il se retrouva écarté de la mage. De plusieurs pas. Ils ne savaient pas ce qu’il se passait en ce lieu, il pouvait autant s’agir d’une illusion provoquée par ce mage des souterrains de la ville comme il pouvait s’agir d’une réalité qui ne devrait pouvoir être accessible au commun des mortels respirant encore. Pourtant, pourquoi Aerymarr avait-il réagit ainsi ? Rhaegar savait qu’il connaissait Herya, c’était pour cette raison qu’il s’était présenté à lui pour le compter dans sa folle équipée. Le jeune capitaine senti sa respiration commencer à s’accélérer tandis que ses poings se serraient : de quel droit se permettait-on de lui ôter la possibilité d’être proche d’Herya ? Lorsqu’il vit le vieil homme s’agenouiller près de la mage -n’entendant cependant pas ce qu’il pouvait lui dire- Rhaegar se figea de surprise avant que la voix d’Herya ne s’élève.

Père. S’il existait bien des scénarios possibles concernant les raisons ayant poussé Aerymarr Laertheon à accepter de se joindre à une telle folie, celle d’être le père d’Herya Valgaris ne faisait pas partie de celles imaginées par le jeune homme. Il resta immobile face à cette de proximité entre une fille et un père dont il n’avait soupçonné l’existence en cet homme en particulier ; il ignorait totalement comment réagir entre l’agacement d’avoir été ainsi repoussé d’Herya et une certaine gêne à l’idée d’avoir laissé entrevoir ce qu’il ressentait pour la mage devant son père. Il entendit son prénom et instantanément l’œil de Rhaegar se braqua sur la jeune femme qui se leva et se rua vers lui.

- Que le Seigneur de la Lumière soit loué de m’avoir menée jusqu’à toi, lui murmura-t-il avant que les douces mains de la mage ne vienne encadrer son visage pour mieux l’attirer vers elle et l’embrasser. Cette sensation au creux de son ventre. Cette perception de leur peau se caressant. Dieux que cela avait pu lui manquer. Ne se concentrant que sur l’instant présent son esprit oublia la présence d’Aerymarr et Laedor, se dédiant entièrement à cette femme que le cœur aimait d’un amour fou. Le visage d’Herya recula -venant mettre fin à leur baiser- puis elle prit la parole. Cette voix. Rhaegar senti se visage se mouvoir sous l’effet de la peine et de la joie mêlées qu’il ressentait. Ne t’excuse pas pour ça, ce n’est pas de ta fau… Il ne pu terminer sa phrase, coupé par l’expression qui passa sur le visage de la jeune femme alors qu’elle lui demandait pourquoi sa peau était si froide. Elle détourna son regard de lui et il fronça les sourcils alors que la question posée faisait son chemin dans son esprit.

Pourquoi sa peau était froide ? Le feu du Seigneur de la Lumière l’avait-il quitté ? Etait-il mort, payant ainsi le prix demandé -qu’il ignorait- pour que Herya puisse revenir parmi les vivants ? Il senti son cœur se serrer à l’idée d’être privé définitivement d’elle mais elle méritait de vivre sa vie, même si cela signifiait que cela devait se faire sans lui, non ? La savoir heureuse n’était-ce pas ce qu’il voulait pour elle ? Il serra les mâchoires et s’avança vers la mage et Laedor.

- Près de sept lunes se sont écoulées, Herya. précisa-t-il avant que l’Arlaeron ne réponde qu’ils étaient venus la chercher et qu’ils rentreraient avec elle. Mais à peine eut-il prononcé le dernier mot qu’une voix n’appartenant à aucun d’entre eux s’éleva.

Un frisson parcouru l’échine du Valineon et son sang ne fit qu’un tour lorsque son regard avisa cette silhouette qui avait interrompu l’affrontement sur la plage. Qu’était-ce ? Quel était son rôle en ce monde ? Serrant son poing pour s’ancrer à la réalité, Rhaegar tenta de suivre les mouvements de la silhouette qui apparaissait puis disparaissait en différents endroit de la pièce. Oui, déranger les morts était imprudent et n’était pas dans l’ordre des choses mais laisser une non-morte dans ce royaume… Pas la même odeur que votre amie… mais vous n’êtes pas morts pour autant. Il écarquilla son œil unique. L’entité était-elle en train de dire qu’Herya était morte ? L’avait-il tuée en la touchant ? Mais alors qu’il voulu se rapprocher encore plus d’Herya, il en fut empêché par l’effondrement soudain de leur environnement. Rêvait-il ou la réalité changeait : des gravas étaient tout de même en train de couler à travers le sol qui était pourtant bien solide !

La créature émis un avertissement puis tendis le bras vers la mage. Le visage de Rhaegar se fit alors déterminé. A peine des questions leur fut posées qu’ils se retrouvèrent avalés par les ténèbres, isolés des uns des autres, et seuls brillaient devant Rhaegar des yeux jaunes. Devait-il rester immobile au risque qu’il n’y ait plus de sol devant lui ? Ou devait-il avancer vers ces yeux ?

- Mon amie est une mage qui a affronté de nombreux dangers et en a triomphé. Elle est venue en aide à ses camarades mages face à un adversaire à la puissance magique sans commune mesure mais j’ignore ce qu’elle a fait pour en venir à bout et se trouver en ce lieu. Je suis Rhaegar Valineon et je suis venu parce qu’elle est chère à mon cœur. Que je l'aime, répondit-il avant d’effectuer un pas prudent en avant, les yeux fixés sur ce regard jaune.


Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Laissant sa fille se relever et se diriger vers les deux hommes qui l’accompagnaient puisqu’il ne pouvait à l’évidence pas s’y opposer, Aerymarr se releva lui-aussi. Il observa sans mot dire le petit manège qui se déroulait sous ses yeux. Évidemment, le comportement de sa fille à l’égard du marin Valineon déplut fortement au père qu’il était. La voir ainsi si proche d’un homme qu’il ne connaissait pas courrouçait le Laertheron qui aimait pouvoir tout prévoir et tout connaitre. Or manifestement sa fille s’était rapproché de l’homme à un point que lui, Aerymarr n’avait pas su décelé et c’était là bien suffisant pour qu’il s’oppose dans un premier temps à cette relation qui semblait être pas le moins du monde récente. Qui plus est, sa relation avec le fils d’œil d’Argent ne lui avait pas suffi ? N’avait-elle donc rien appris de ses erreurs ? Le fils de Lucerys Arlaeron n’avait rien fait pour aider Herya et cela, Aerymarr ne l’oublierait jamais. Alors il se méfiait du Valineon qui n’était revenu à Valyria que récemment. Quant à la famille de ce dernier, le simple fait qu’il soit le neveu et cousin du Grand Amiral de Valyria et le cousin de la Grande Inquisitrice et nouvelle Magister du Collège étaient des éléments suffisamment important à prendre en compte pour ne pas faire n’importe quoi. Aerymarr était ambitieux, il était aussi avide d’argent mais il n’était pas fou. Il n’avait pas le sang noble et égal à celui des Valineon et il valait mieux se tenir à distance dans un premier temps de ces gens-là. Pourtant, entre le Arlaeron et le Valineon, le Laertheron admettait facilement qu’il préférait le second. Au moins, l’homme n’était pas l’hériter d’une maison avec tout ce que cela comportait et il avait eu le mérite d’être venu le chercher pour lui proposer de ramener sa fille dans le monde des vivants.

Perdu dans ses pensées et ses calculs politique et matrimoniaux possibles dès lors que sa chère fille serait revenue parmi les vivants, Aerymarr ne prêta guère d’attention à l’échange qu’elle avait avec le Arlaeron. Son temps était passé et un nouveau jour commencerait bientôt. Il sursauta légèrement lorsque la voix sombre et surtout le visage embrumé qu’ils avaient tous les trois déjà vu, apparut devant eux. Les paroles de cet être étrange sonnaient comme une menace. « Et il est imprudent de s’opposer à moi. » pensa l’homme en plantant ses pupilles sur l’être fantomatique qui leur faisait face. Aerymarr n’aimait guère qu’on s’oppose à lui ou que l’on viennent le contredire. Braquant son regard sur le serviteur de Balerion, la Laertheron sentait son cœur accélérer dans sa poitrine. Ce que disait l’être raisonnait étrangement dans son esprit. Reviendrait-il avec sa fille ? Ne reviendrait-il pas, restant avec elle à jamais ? C’était une possibilité et Aerymarr ne l’acceptait pas. Il ne voulait pas rester dans ces lieux, il avait encore bien trop à faire à Valyria et dans le monde des vivants. Alors ses lèvres se pincèrent à mesure que la créature de Balerion parlait et finalement, lorsque la porte s’effondra sur elle-même et que l’individu reprit la parole, le père de la mage se raidit dans sa posture. Il ne voyait plus personne autour de lui. Il n’y avait plus de trace de sa fille Herya, plus de trace non plus du Valineon et du Arlaeron. Un frisson parcouru son échine lorsque la voix lui demanda se qu’il était arrivé à Herya et qui il était. Cherchant du regard où se trouvait l’être de Balerion, Aerymarr finit par accrocher deux pupilles jaunes. « Mon amie, elle n’était pas mon amie mais ma fille. » commença par rétorquer l’homme qui parlait avec son cœur de père et de protecteur. « Je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé mais je sais qu’elle n’appartient pas encore à Balerion. On dit qu’elle a protégé des êtres qui important à ses yeux. » reprit l’homme avec une pointe de fierté dans sa voix. « Un jour j’ai laissé sa mère rejoindre ton maître sans rien dire. J’ai perdu ce jour-là la femme que j’aimais le plus au monde. Mais il n’est pas encore temps pour Herya de retrouver sa mère au côté de Balerion. C’est pour cela que je la ramènerai avec moi. Lorsque ce jour sera venu, je ne m’y opposera pas mais pour l’heure… » l’intonation de sa voix avait changé. Elle était devenue forte et déterminée. Il était hors de question qu’il ne ramène pas sa fille avec lui. Après tout, si ce que l’on racontait était vrai, elle était presque une héroïne parmi les mages du Collège et son destin était sûrement bien plus grand que de simplement s’éteindre à un âge si jeune, même par sacrifice.

« Pour l’heure… s’opposer à Aerymarr Laertheron concernant sa fille, c’est imprudent. » souffla l’homme comme un ultime défit offert à cet être qu’il ne voyait pas vraiment et à Balerion.

Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Les trois hommes s’étaient perdus dans un monde inconnu, faisant fi de tous les dangers afin de retrouver la mage. Maintenant qu’elle était saine et sauve, avec eux, ils allaient enfin pouvoir sortit d’ici.

Laedor n’eut pas à attendre longtemps pour que l’on ne réponde à son affirmation avec mépris. Aucun d’eux ne savait à qui ils avaient à faire et ce qu’ils avaient dérangé en venant jusqu’ici. Personne n’avait encore foulé le palais de Balerion et n'en était ressorti pour y raconter ce qu’il y avait vu, allaient-ils être les premiers ? Ou bien seraient-ils simplement les prochains à y laisser leur peau ?

La créature voilée, qu’ils avaient déjà croisée dans leur descente, apparaissait à divers endroits de la pièce. Le soldat la suivait du regard sans pour autant tenter quoi que ce soit, tenter la moindre chose envers ce genre de manifestation ne mènerait à rien alors inutile de s'épuiser en vain. Une chose le rassura dans son discours «vous n’êtes pas morts pour autant » et tant qu’ils n’étaient pas morts, ils avaient toujours un espoir de sortir d’ici, n’est-ce pas ?

Mais comment sortir ? Et d'où ? Où pouvaient-ils bien se trouver ?

Il n’existait pas de plan des enfers et pour une bonne raison, cet endroit était inconcevable. Depuis le début de leur descente, ils avaient été transportés d’un endroit à un autre sans effort et lorsque ce n'étaient pas eux qui était déplacé, c’était la réalité qui semblait se mouvoir autour d’eux. Dans de telles circonstances, trouver la sortie semblait aussi évident que de soigner la dent douloureuse d’un dragon sans y laisser un doigt. L’ombre poursuivait son interrogatoire. Le groupe restait en place, pour une fois, il ne semblait pas vouloir les déplacer. C’est plutôt la réalité tout autour d’eux qui semblait se dématérialiser. Impossible de sortir d’un endroit, lorsqu'endroit, il n’y a plus.

Pas bête, un point pour toi, démon.

L’obscurité gagnait du terrain jusqu’à finalement tout englober. Laedor se retrouva alors seul, face à lui-même et à deux yeux jaunes et inquiétants.

Qui était-il ? Il ne le savait donc pas ?

« Je suis Laedor Arlaeron, fils de Lucerys et de Haenys, père de Lucerys et Laraenys. Je suis plutôt surpris que tu ne me connaisses pas. »

Le jeune patriarche fixait les yeux démoniaques devant lui en ricanant, l'air tout aussi sombre et mauvais que la créature qui l’étudiait attentivement sans se montrer. Le moment qu’il attendait était arrivé, lui aussi comptait bien obtenir des réponses à ses questions.

« Tu devrais pourtant savoir qui je suis. Depuis si longtemps, tu arraches un à un tous ceux qui me sont chers, mais plus pour longtemps. Je suis bien décidé à ce que tout cela s'arrête ici et maintenant. Plus jamais tu n'emporteras un de mes proches. Crois-moi, je suis bien déterminé à ce que les miens qui sont toujours auprès des vivants le demeurent.  »

Voilà qui était bien téméraire du jeune Laedor, parler ainsi au sbire de la mort, mais en même temps comment pourrait-il en être autrement ?

« Tu as pris ma mère et puis mon père, maintenant que je t’ai devant moi, je peux enfin te demander qui me déteste, qui maudit ma famille et fait affaire avec toi pour nous anéantir.» 

Herya Valgaris
Herya Valgaris
Mage

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Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Les réjouissances furent de très courte durée. Nul n’était à l’abri au sein du domaine de la mort elle-même et si Herya semblait retrouver peu à peu ses esprits, la voix qui gronda autour d’eux la plongea de nouveau dans le trouble. Lorsque l’ombre évoqua l’odeur des adeptes des ombres, elle se tourna vers le trio venu la sortir de l’antre de Balerion comme pour les questionner sur ce qu’ils avaient faits. Nul n’était ignorant face aux dangers de ce genre de magie… à moins d’être étrangers au Collège. Si elle avait su…

Soudain, tout s’écroula comme un vulgaire jeu de cartes transformé en poussière. Face à elle, l’individu voilé au visage indiscernable sembla la regarder avec menace. Le bras tendu vers la mage, il sembla décontenancé par les circonstances de sa présence ici-bas. Mais alors qu’Herya chercha Rhaegar, elle dû faire face à une noirceur profonde. Elle était de nouveau seule face à deux-points jaunes qui semblaient être des iris issus d’un autre monde.

« Je suis Herya Valgaris. Les Dieux m’ont offert la chance d’entrer au Collège des Mages et j’ai voué ma vie à la divination. »

Lentement, il lui sembla voir sa vie défiler devant ses yeux. Avec une prise de conscience effarante, elle se rendit compte qu’à plusieurs reprises, elle avait défié Balerion et en avait réchappé. Cette fois-ci, la situation semblait bien plus compliquée. Une première fois, elle était parvenue à survivre à une surdose de magie, ayant fait apparaître la Voix. Une seconde fois, lors de leur mission à Sothoryos, elle s’était frottée à la vouivre mais également à la Pierre de Vie qui avait, semble-t-il, fait reculer son corps et son esprit de quelques années. Puis enfin, une troisième et dernière fois lors de la bataille au Collège. Petit à petit, alors, ses idées se clarifièrent.

«  Récemment, une guerre a éclaté au sein du Collège des mages. Notre Magister a fait usage d’une force qu’aucun être humain n’était en mesure de maîtriser. Il s’est emparé de la Pierre de Vie et l’a retournée contre nous tous. Face à la souffrance qui s’était emparée de chacun de mes comparses, j’ai fait le choix d’un sacrifice. Ma vie contre la Pierre. En la détruisant, cette force bien trop puissante et complexe pour nous ne présenterait plus aucune menace, et Talaegar Perzygon perdrait son pouvoir. » - avec difficulté, elle dû se remémorer ses derniers instants. - « Lorsque la pierre a explosé, ses éclats sont venus… ils se sont… enfin… ils ont perforé ma chair et n’en sont jamais ressortis. »

Quelle ironie du sort. Ils s’étaient battus pour détruire cette arme de destruction massive et voilà qu’elle dormait bien paisiblement dans le corps d’une mage. Elle leva alors les yeux vers les deux lueurs qui la fixaient sans sourciller.

« J’ai souvent prié ton maître de venir me chercher, comme une délivrance face à mes souffrances. Dans les ténèbres, il m’apparaissait comme la lumière dont j’avais tant besoin. J’ai attendu, attendu, et encore attendu. J’ai laissé la Voix diriger mon esprit, me fondant parfois dans la folie, j’ai laissé mon amitié me mener en prison, j’ai également laissé mon amour me trahir. Je suis restée debout, en attendant que la mort me délivre de mon fardeau. » - ses yeux s’embuèrent, sa voix tremblait mais son ton se fit plus tranchant - « J’ai contemplé des jours durant la lame de ma dague, ne voyant en elle qu’une invitation pour l'antre de ton maître. Pourtant, il n’est jamais venu. M'abandonnant face à une vie qui me laissait respirer pour mieux me torturer. Mais dès lors que les ténèbres se sont dissoutes, dès lors que j’ai pu sortir de ma folie et de ma solitude, c’est à cet instant que ton maître s’est décidé à venir me chercher, m'arrachant à l'homme que j'aime, au père que j'attendais, et à mes amis. Mon sacrifice devait offrir à tous une chance de s’en sortir, une chance que je n’ai pas eu. »

Menaçante et au bord des larmes, elle s’approcha des yeux jaunes. Etrangement, ceux-là semblèrent reculer à mesure qu’elle avançait. Elle le pointa alors du doigt, comme répondant à son geste.

- « Et en cet instant, toi, serviteur de Balerion, tu oses m’accuser de défier les règles de ton maître ? »



Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
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InfernoIncursion dans le domaine de Balerion

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Dans cette obscurité sans fond, ni perception vous êtes livrés à vous-mêmes et cette présence mystérieuse qui vous parle de manière simultanée sans que vous ne le remarquiez. Mais est-ce le cas ? Existez-vous seulement dans une même temporalité ? En dehors de l’espace et du temps, parler en même temps à quatre personnes, c’est peut-être parler à l’une puis aux autres.

La présence vous écoute pourtant avec attention, chacun dans votre bulle de noirceur. Pour Rhaegar, elle se contente d’un petit ricanement lorsqu’il fait état de l’amour qu’il porte à Herya. Cela dit, l’information principale que lui apporte ce petit être romantique est le fait que la mage a visiblement fait face à quelque chose contestant les lois de la nature. Les mortels n’apprendraient donc jamais… La présence répond face à Rhaegar, et partout autour de lui :

« Tu as suivi ton cœur, Valyrien. Mais ton odeur raconte une histoire plus complexe. Montre-nous donc qui tu es vraiment. »

Sur un gloussement à demi-fou, la présence se dissipe et Rhaegar revient dans une réalité un peu plus aisée à appréhender pour lui. Il se trouve cette fois dans un salon charmant, décoré avec soin et au mobilier qu’il connaît ; il est de retour en Asshaï. La pièce est agencée autour d’une vaste ouverture qui laisse l’air chargé d’iode et d’odeurs d’épices entrer en faisant battre les voilages qui protègent contre les moustiques. Au loin, la mer sombre est chargée de navires qui vont et viennent jusqu’au bout du monde. Ici, le crépuscule est pratiquement permanent et, plus loin, la nuit est totale, domaine mystérieux et craint des ensorceleurs d’ombres. Rhaegar connaît ces lieux car il s’agit d’un endroit qui semble indiquer que sa famille y vit. Est-ce le cas ? Ou bien est-ce une réalité distincte. En tout état de cause, la silhouette qui lui tourne le dos en regardant le panorama maritime éveille des souvenirs très précis. Elle est vêtue d’une robe blanche légère, laissant entrevoir ses formes délicates dans les rayons du soleil. Sa longue chevelure argentée descend jusqu’au creux de ses reins. Lorsqu’elle parle, Rhaegar n’a plus de doute sur l’identité de sa sœur Aemma.

« Pourquoi n’es-tu jamais revenu ? Pourquoi m’as-tu abandonné ? Qu’ai-je fait pour mériter ton mépris et ton oubli ? Qui est cette femme ? »

Les questions ont fusé avant de s’interrompre. La silhouette ne s’est toujours pas retourné. Elle le fait lorsque le silence est de nouveau assourdissant. Rhaegar peut constater qu’il s’agit alors bien de sa sœur, le visage baignée de larmes.

« Sors-moi d’ici, je t’en prie. »

* * * * *

Face à Aerymarr, la présence qui vous torture est également très curieuse. Ce n’est pas tous les jours qu’on attrape un père à la recherche de sa fille dans l’antre de Balerion. De nouveau, la créature mystérieuse écoutait les informations qu’on voulait bien lui donner. Il importe peu de savoir les circonstances qui ont conduit à la mort d’Herya. Son père est prêt à mourir pour elle et il y a sans doute bien des mortels pour trouver cela noble. Très regrettable qu’un tel concept n’existe pas dans cet endroit. La présence répond au père éploré dans un ton dédaigneux.

« Silence. Tu es ici chez les morts. Tes menaces n’ont que peu d’effet. Je me demande plutôt quel type d’homme tu es, Aerymarr Laetheron. Voyons cela. »

Comme pour Rhaegar, la réalité – laquelle ? – revient s’ancrer autour de l’homme entre deux âges. Il se trouve dans un jardin bucolique où des oiseaux exotiques, perroquets et colibris, volètent et batifolent dans une grande fontaine aux clapotis apaisants. Le père d’Herya n’est pas seul, il y retrouve son épouse disparue. Celle-ci ne le voit pas. Elle semble occupée à surveiller de près la croissance d’un rosier aux couleurs éclatantes. Aerymarr est comme spectateur d’une scène dans laquelle il ne peut intervenir.

« Je sens bien qu’elle te manque, petit homme. Je sens ton désir de la retrouver. La sauverais-tu si cela était possible ? Une vie pour une vie. Laisse-moi celle de ta fille et tu rentreras avec ton épouse aimante. Tu pourras te coucher contre son corps chaud dès ce soir. »

* * * * *

Laedor brûle d’une détermination rare dans ce monde triste et gris. La conscience s’en amuse beaucoup car il est comme une chandelle dans la nuit. Un petit éclat d’espoir, qui projette quelques ombres autour de lui. Ses questions sont précises. C’est bien un noble, persuadé que même dans la mort il peut conserver ses privilèges mortels. La présence qui couve autour de lui s’amuse à instiller en son cœur une peur irrationnelle avant de lui répondre.

« Tu n’es rien, ni personne ici, garçon. Ni moi ni mon maître ne sommes responsables des actes de tes pairs mortels. Tu n’as aucun pouvoir ici. Ton sang ne signifie rien. Ton rang ne signifie rien. Tu n’es rien. Ceux qui sont partis l’ont été parce que tu n’as pas su les protéger. Quitter votre monde par la main d’un des vôtres est un échec dont nul n’est responsable ici. Je n’ai pas à répondre à tes questions insolentes. Mais puisque tu veux des questions, je te marque du sceau de Balerion. Lorsque ta main brûlera un jour où le soleil sera couché, nous t’appellerons et tu écouteras. Tu tueras qui nous t’ordonnons de nous envoyer. Je ne suis pas cruel. Voilà pour te dédommager, agent de Balerion. »

Ce n’est pas à proprement parler un pacte, ou tout du moins pas volontaire. Laedor se retrouve propulsé dans une vaste salle à manger qui s’inspire de la disposition du banquet du mariage de Laedor, qui avait été tenu en plein air. Autour de lui, des dizaines de convives sont installés autour de tables vides. Tout est immobile car les convives ne sont que des squelettes inanimés et aux os noirs comme la suie. Pourtant, sur l’estrade où se trouve la table d’honneur se trouve une figure familière. Les orbites noires et vides, la barbe peu taillée et broussailleuse, l’air perdu, le grand Lucerys Arlaeron affiche une mine bien moins glorieuse que de son vivant. La voix résonne autour de vous, faisant sursauter Œil d’Argent comme un vieillard chétif.

« Ton fils est là, Lucerys. Salue-le. »

Un gloussement mesquin résonne en s’éloignant. La voix de stentor de Lucerys a jadis éclairé le Sénat. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une petite note fluette dans ce macabre spectacle. L’homme est brisé et apeuré.

« Laedor ? C’est toi ? Es-tu mort ? Que s’est-il passé ? Oh, non, pas toi, pas si tôt. Mon fils... »

Il apparaît comme consterné et résigné. Son fils est mort et l’a rejoint. C’en est fini de l’œuvre de son vivant, c’en est terminé des rêves de grandeur et des espoirs de venger son épouse. Les Arlaeron ont perdu. S’il pouvait pleurer, il le ferait.

* * * * *

Face à Herya, la présence s’est montrée plus inquisitrice mais démontre aussi plus d’attention à sa réponse. Grand bien lui en prend car cette dernière est très détaillée. Elle sait aussi qu’elle n’est plus la seule à écouter. Il y a autre chose qui se mêle à cette obscurité insondable. Un froid terrifiant qui brûle la peau et les yeux. Une odeur terrible de charogne à en donner une nausée affreuse sans que rien ne vienne.

« La Pierre de Vie… »

La présence évoque l’artefact mentionné par Herya sans pour autant l’interrompre. Elle sent que cela intrigue l’ombre absolue. Lorsque la jeune femme s’emporte, la présence lui répond tout aussi sèchement.

« Tu n’es pas comme les autres. Non. Tu as cette chose en plus. Comme une ancre qui t’empêche de nous rejoindre alors que ta mort t’a amené ici. Mais tu n’es pas la seule. Raconte-moi ce qu’est cette Pierre de Vie. »









HRP:
Helenys Grafton
Helenys Grafton
Ambassadrice

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InfernoAerymarr Laertheron & @Laedor Arlaeron & @Rhaegar Valineon

Abîme valyrien -  An 1067, mois 11

Dans l’obscurité de Balerion, Aerymarr faisait face à une étrange créature. Elle était à la fois présente et absente. Elle était tout autant réelle que irréelle. Et cela n’était pas étonnant puisque ce monde-même naviguait entre réalité et néant absolu. Si le noir et le manque de visibilité ne détrangeait guère l’homme à la tête d’un imposant réseau de mine souterraine, la voix de la créature de Balerion déstabilisait le Laertheron. Et c’était là une sensation qu’il détestait au plus haut point. L’homme aimait le contrôle, il avait d’ailleurs toujours tout contrôlé dans sa vie. Il avait contrôlé son travail, choisissant très tôt de suivre l’exemple parental avant de se rendre vite compte que cela ne lui apporterait pas la fortune dont il rêvait. Il avait alors choisi de se convertir dans les mines. Il avait contrôlé son destin et avait finalement fait fortune. Face à sa sœur et à son amour inavouable et surtout totalement non réciproque, il avait contrôlé leur relation faisant de sa vie un cauchemar dès qu’il la croisait. Il avait alors contrôlé sa vie conjugale en choisissant une épouse tut à fait charmante mais surtout à même de lui donner ne serait-ce qu’un fils. Un petit grain de sable s’était alors glisser dans se rouage lorsque cette dernière était morte après la naissance de leur second fils. Mais à croire que les Quatorze s’amusaient de la vie qu’il menait puisqu’ils mirent de nouveau sur son chemin sa chère sœur suppliante. Lui venir en aide avait été un délice. Un délice de la prendre sans retenu dans sa couche et comble de l’ironie, voilà qu’elle lui offrait en plus de son être ce qu’il lui manquait : une fille. Oui l’homme contrôlait sa vie et entendait bien continuer à le faire tout comme il entendait mener sur le chemin qu’il avait tracé pour elle sa chère Herya.

Alors menace et mise en garde il y avait eu. Aerymarr était un être déterminé et ce trait de caractère était bien connu dans le monde des vivants. Et face à ces paroles, la présence ne sembla pas d’humeur à l’entendre de cette manière. L’ordre avait fouetté le visage du Laertheron avec force. Il était ici chez les morts et d’ailleurs il comptait bien en repartir rapidement. Mais avant cela, la question de la voix amusa le marchand. Quel homme était-il ? Voilà qui était bien curieux de la part d’un sbire de Balerion. « Voilà que je suis bien étonné de constater que les Quatorze et en particulier ton maitre ne sachent pas quel type d’homme je suis. Ne nous regardent-ils que si peu alors qu’ils jouent avec notre destinée ? » questionna en retour d’un ton taquin l’homme qui tentait de masquer comme il le pouvait son inconfort mental. Un inconfort qui ne fit que grandir  lorsque la réalité qui l’entourait changea subitement. En une fraction de seconde, voilà qu’il se retrouvait dans un jardin bucolique et que la silhouette de sa femme se dessinait au loin. Ecoutant d’une oreille la voix de l’envoyé de Balerion, l’homme se rapprochait doucement de celle qui avait partagé sa couche pendant des années. Une femme qui semblait s’occuper de quelques plantes et qui ne semblait pas le voir. Aerymarr Laertheron s’approchait doucement d’elle alors que la voix lui proposait d’échanger la vie de sa fille contre celle de sa défunte épouse. Une vie pour une vie, telle était la proposition de Balerion à travers l’être étrange qui se trouvait à côté de lui tel un fantôme. Sans le rappel de la présence de sa fille, peut-être que le Laertheron aurait hésité avant de répondre à la question de la présence. Mais l’évocation de sa fille changea tout pour le contre-maître. « Si cela était possible…  mais cela n’est pas possible. Jamais je ne sacrifierai la vie de ma fille pour ramener ma femme dans le monde des vivants. Elle est morte, pas Herya. » souffla l’homme de la guilde des contre-maître. « Tu ne me connais pas aussi bien que je ne l’aurai cru. Ma femme ne m’apportera que sa chaleur et son amour alors que ma fille… » l’homme marqua un silence avant de reprendre. « Ma fille peut m’apporter bien plus. Elle est une mage reconnue, elle peut faire de grande chose et cela éclairera ma famille. Que dis-je… en épousant mon fils, ses gestes illumineront notre nom et les Laertheron entreront dans l’Histoire de Valyria. » Aerymarr parait avec conviction et la perspective de gloire faisaient briller ses pupilles d’un feu nouveau.

« Quant à ma femme, ce n’est pas mon grand amour. Je ne peux échanger la chair de celle que j’ai aimé jusqu’à la détester pour une femme qui n’a été bonne qu’à me donner des fils avant de me laisser. Jamais je n’échangerai la vie de ma fille contre une morte. Les morts ne servent pas aux vivants. » lâcha subitement d’un ton sans pitié l’homme après avoir un court instant fermé les yeux pour les rouvrir en espérant ne plus voir ce jardin et ces oiseaux exotiques.

Rhaegar Valineon
Rhaegar Valineon
Marchand

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InfernoRhaegar Valineon, Laedor Arlaeron & Aerymarr Laertheon

Abîme valyrien, an 1067 mois 11
Des lunes durant, son cœur n’avait battu que pour le maintenir en vie, afin de pomper le sang dans ses veines et ainsi nourrir son corps pour que ce dernier puisse continuer de fonctionner comme les dieux l’avaient décidé. Durant toutes ces journées et ces nuits qu’il avait vécues depuis qu’il avait apprit la mort d’Herya, il n’avait plus été que l’ombre de lui-même, ne buvant que pour oublier cette peine qui n’avait jamais cessé de l’assaillir et qui n’avait été que partiellement tue lorsque le vent lui avait porté la rumeur d’une possibilité de ramener celle qu’il aimait. Il y avait un prix à payer pour tout acte relevant de la magie et il ne sentait que trop bien que plus la demande était importante, plus le prix était élevé. Quel serait-il ? Il l’ignorait mais lorsque ses yeux s’étaient à nouveau posés sur le doux visage de sa mage, que ses poumons avaient à nouveau pu s’emplir de son parfum, il ne se souciait pas un seul instant de conséquences qu’il aurait à affronter pour être parvenu en ce monde pour en ôter celle qu’il considérait ne pas y appartenir.

Peut-être était-ce là la fougue du marin vivant chaque jour comme il lui venait. Peut-être était-ce folie d’obstruer sa vision ne serait-ce que momentanément. La suite des évènements n’était pas pour rassurer le jeune marchand qui se trouva bien trop rapidement séparé de sa belle comme de ses infortunés compagnons de voyages. Cette chose qui les mettait en garde, qu’était-elle ? S’agissait-il d’une sorte de garde ? Ou peut-être du bras droit du dieu lui-même ? Les questions se bousculaient toujours autant dans cet esprit vif et curieux du Valineon mais en cet instant, elles n’importaient que peu. La peur s’insinuait toujours plus profondément dans ses veines tandis qu’il s’employait à répondre aux questions qui lui étaient posées. Cette mage n’avait peut-être pas un sang pur mais combien de ces derniers pouvaient se vanter d’avoir affronté les dangers de Sothoryos et d’avoir survécu ? Combien d’entre eux se seraient avancés pour affronter le précédent Magister possédant une puissance défiant l’entendement ? Combien la regardaient pour cette femme vive d’esprit, courageuse et touchée par la Grâce de Meleys qu’elle était ? Il s’était avancé d’un pas vers la créature, malgré l’appréhension de ce qu’il pouvait advenir et de cette obscurité si étouffante qui l’enveloppait comme s’il s’agissait d’un manteau.

Le ricanement qui lui parvint le fit à nouveau frissonner. Venait-il de commettre une erreur en parlant avec son cœur ? Il n’avait pu se résoudre à mentir à une quelconque entité omnipotente. Il serra les poings avant de se raidir lorsque la créature s’adressa de nouveau à lui, devant lui et à la fois tout autours de lui. Elle lui reconnaissait avoir suivi son cœur mais que son odeur contait une histoire plus complexe. Que voulait-elle dire ? Il devait montrer qui il était vraiment ? Un gloussement trahissant l’instabilité de la créature lui parvint et en un battement de cœur l’obscurité disparu totalement, laissant place à un décor que Rhaegar ne connaissait ne connaissait que trop bien : le palais des Valineon en Asshaï. Il se trouvait désormais dans ce salon dont il connaissait le moindre mobilier par cœur. Lui parvenait l’air chargé d’iode et d’épices provenant de la cité, de la fenêtre auprès de laquelle il avait pu passer de nombreuses heures à observer le paysage. Présent auprès des siens mais l’esprit toujours ailleurs. Mais son œil unique s’arrêta sur une forme qui se trouvait justement près de cette ouverture sur le monde extérieur.

Etait-ce un rêve ou la réalité ? S’agissait-il d’une vision provoquée par la créature ou bien était-ce ce royaume qui projetait une telle image ? Il senti son cœur se serrer lorsque la femme prit la parole. Aemma. Jamais revenu. Abandon. Mépris. Dégoût. Herya. Les questions de sa défunte sœur étaient comme des poignards qui venaient taillader la chair d’un Rhaegar qui restait immobile. Il avait vu des crocodiles géants et des singes d’une taille presque similaire au plus grand des hommes. Etoile-du-matin avait passé sous son feu des chauve-souris à la dangerosité bien plus grande que leur cousines d’Essos ou encore des araignées tachetées. Pas une seule fois il n’avait craint d’affronter un danger. Mais sa sœur ? Peu à peu il senti sa gorge se serrer et lorsqu’elle se retourna, Aemma se présenta à lui sous une apparence qu’il ne lui avait pas connue depuis bien longtemps, les joues brillant de larmes fraîchement tombées. La sortir d’ici…

Loin d’être affaibli, Rhaegar se senti pourtant tomber à genoux comme si tout le poids divin exercé par Balerion venait de l’y forcer.

- Je… ne peux pas faire ça Aemma. Tu as depuis bien longtemps été prise par Balerion et Herya appartient encore au monde des vivants. Je l’aime et elle a encore tant à vivre, dit-il d’une voix qu’il ne s’était pas entendu prendre depuis qu’il avait été jeune garçon mis devant un fait accompli. A nouveau il senti son cœur se serrer avant que le poids du remord ne se présente à lui au travers d’un haut-le-cœur. Il n’avait pas été le frère qu’il aurait dû être pour elle. Il n’avait pas été l’héritier qu’il aurait dû être en acceptant pleinement et simplement les fiançailles. Il n’avait pas été le fiancé qu’il aurait dû être lorsque la maladie l’avait peu à peu rongée et changée. Je ne v… je ne v-voulais pas te voir souffrir autant et aussi longtemps. Cette vision m’insupportait tant que je préférais aff-ronter les dangers de Sothoryos plutôt d’écouter et tenter de soulager tes souffrances. Je n’éprouvais pas l’amour et la dévotion que j’aurais dû nourrir pour toi en tant que fiancé. Et lorsque j’ai retrouvé Herya après toutes ces années, mon cœur n’a plus battu que pour elle. Les mains posées sur ses cuisses, Rhaegar baissa la tête, son œil fixant le sol, incapable de soutenir le regard d’Aemma. J’ai été lâche avec toi, ma sœur.


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