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Troisième Séance du Sénat - Les Trois Coups
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Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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Résumé du vote:
Maekar Tergaryon
Maekar Tergaryon
Sénateur

Les trois coups Troisième séance du Sénat

   
Drīvo Perzo – An 1068, mois 1



Une autre mention se succéda à celle avortée du dynaste Riahenor. L’ancienne faction rouge résistait telle un roseau contre vents et marées. Cependant rien n’était tout à fait joué. En effet, la séance venait tout juste de commencer, les débats allaient certainement s’éterniser. Et les votes seront peut-être divisés. Notre militaire accueillit sans piper mot la prochaine proposition, tout en s’installant plus confortablement dans son siège. Droit, Maekar attendit que le Polémarque annonce un autre débat.

Ainsi, se montra Dame Alynera Vaekaron. Silhouette qu’on penserait si frêle, se dressait parmi eux déterminée. La jeune femme de sa voix claire ne laissa aucunement trahir sur ses traits une quelconque nervosité ou inquiétudes qui pourrait l’assaillir. Cette dernière les toisa un à un prenant le temps de plaider son intervention ainsi que l’absence de son oncle-époux Ragaenor. Une proposition quelque peu audacieuse et particulièrement désavantageuse pour d’autres nobles dont les origines n’appartenaient pas aux familles fondatrices de Valyria. Néanmoins notre militaire comprenait les tenants et aboutissants de cette dernière. Les récentes tensions ont fait naître chez beaucoup de gens une méfiance accrue envers les institutions, et le rôle de chacun en son sein. La mort de Lucerys et la prise de position a entraîné bien plus qu’un ressentiment envers ses représentants.

Toujours attentif à ce qu’il entourait, religieusement le Tergaryon continua de poser ses mires sur les différentes figures qui défilèrent au cours du débat. L’annonce alarmiste d’une instabilité politique fut particulièrement décriée par certains collègues, la lumière du peuple en première se voulait impartiale dans ses propos. La pique envoyée par l’homonyme de son cousin au sujet de la faction, le fit quelque peu sourire intérieurement. La mort de Lucerys servait à beaucoup, et bien peu honorait sa mort véritablement dans ce spectacle grotesque. Notre sénateur resta pourtant imperturbable. Puis vint le tour de son cousin qui ne manqua pas de pointer du doigt les craintes de chacun. Serait-ce une vaine tentative à faire renaître de ses cendres la Triachie ? Une chose était sûre, il fallait éviter que cette situation vienne à se réaliser. Qui sait bon nombre d’entre eux se verrait évincée et mise au banc.

Son tour arriva enfin. Le général se leva une fois de plus, rencontrant les regards.

« Nous sommes tous entendus pour dire que les pires heures sont derrière nous. Entendons-nous que Valyria se voit toujours aussi prospère. Pourtant la méfiance trouble nos cœurs en cet instant fatidique. Avons-nous suffisamment de foi en nos institutions et représentants ? Avons-nous suffisamment de force pour faire face à de nouvelles perturbations ? Sommes-nous assez préparés ? »

Il fit une courte pause et se permit de reprendre, ses prunelles toisant Dame Alynera.

« Nous comprenons tous ces questionnements et ses doutes qui assaillent bon nombre d’entre nous. Il est légitime de se poser ici. L’instabilité amène à de sombres pensées, et présages que Balerion même dans son antre doit patiemment rêver à se réaliser. »

Le général hocha de la tête, et puis s’exclama solennellement.

« L’idée d’un ordre protecteur du conseil me paraît louable et pourrait permettre d’avoir une autre perception.  Également, peut-être d’apaiser les angoisses que certains pourraient avoir en eux, nourriraient. Néanmoins, nous devrions laisser la possibilité à toute famille, citoyen, de Valyria de s’y présenter.»

Et ce fut ainsi qu'il termina respectueusement tout en regagnant sa place.

« Ainsi je vote contre puisque que plusieurs et différents représentants seraient plus équitable dans cette tâche, et espère aussi un prompt rétablissement à ton oncle-époux. »




   


Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Les Trois CoupsTroisième séance du Sénat


La séance était à peine entamée au vu de son programme très important que déjà elle se transformait en guerre de tranchée. Il n’y avait guère de surprise dans les positions de chaque membre du Sénat, il n’en restait pas moins que l’issue des votes laissait peu de doute sur les dynamiques qui allaient mener Valyria vers son futur au cours des prochaines heures.

Même si l’on pouvait d’ores et déjà se lancer dans des pronostics précis concernant les votes de chacun, le Sénat valyrien réservait ses surprises. Nul n’ignorait que la politique valyrienne était tortueuse et les allégeances aussi changeantes que le vent d’Ouest. La première surprise ne vint donc pas de la véhémence du discours d’Alynera Vaekaron, bien que celui-ci fit hausser quelques sourcils, mais bien de la première personne à se prononcer vocalement sur son vote.

Daera Melgaris avait semblé à bien des égards dans une forme d’alliance avec les dynasties, en tout cas les Riahenor. Après tout, elle était issue de l’ancienne faction bleue, dirigée alors par Maegon Riahenor avant que celui-ci ne se rapprochât de ses égaux à l’ascendance quasi-divine. Aussi, la première proposition faisant état de la création d’un poste de Tribun que les dynasties proposaient à Daera avait moins surpris par son intitulé et la preuve supplémentaire du rapprochement de Daera avec les anciennes familles que de voir ce choix confirmé publiquement. Ce que personne n’avait imaginé voir, par contre, c’était Daera – menant largement la faction populiste – voter contre la seconde proposition, pourtant aussi amenée par les dynasties.

Un murmure parcourra l’assemblée. C’était le premier retournement de situation de la journée. La question était de savoir où résidait la trahison. Était-ce Daera qui jouait finalement sa propre partition, ne considérant n’avoir aucune allégeance envers ces vieilles familles ? Ou bien était-ce les Riahenor qui ne s’étaient guère embarrassés de sécuriser le vote de leur alliée auprès des autres dynasties ? Ou bien y avait-il un énième joueur dans cette partie de cartes ? Le vote sur la proposition Lyseon serait scruté de près.

Peu à peu, les votes s’égrenèrent.

Sans surprise, les factions civile et religieuse se liguaient majoritairement pour soutenir les Vaekaron. Les civils suivaient l’aura de leur ancien chef, bien que certains furent loyaux à la Lumière du Peuple, soustrayant trois voix supplémentaires. La faction religieuse vota à l’unanimité pour la proposition, confortant l’aura de protecteurs des temples des résidents de Tour Vaekar.

25 voix de la faction religieuses auxquelles s’ajoutèrent 21 voix civiles.

46 votes en faveur de la proposition Vaekaron.

Sans surprise aucune, les factions mercantiliste et militariste votèrent contre à l’unanimité. Il n’y avait guère de sympathies pour une résurgence dynaste, pour une femme dont la succession avait causé des troubles au sein de l’ordre social et pour une proposition intrinsèquement rivale à celle du chef Aeganon Bellarys. S’ajoutaient à ces voix de l’opposition à la proposition, les trois dissidents civils.

Cela avait suffit à sceller le vote.

71 voix contre, la majorité absolue était atteinte.

Le coup de grâce n’était donc pas nécessaire lorsque l’entièreté des populistes votèrent contre la proposition, considérant le peu d’amour qu’ils entretenaient pour ces familles au statut si particulier.

94 voix contre. Le choc était rude. Le Sénat s’était prononcé de manière très explicite. Certains applaudirent quand même, de pitié, afin de saluer la performance d’une femme au Sénat. La plupart des commentaires furent toutefois assez misogyne, certains posant la question de manière un peu trop ouverte sur la place des femmes dans l’assemblée. Ceux-ci s’attirèrent des regards noirs de la part de femmes sénatrices telles qu’Elaena Tergaryon, Aelora Naehrys, Echya Odenys ou d’autres encore. Le Polémarque coupa court à ces vilaines paroles.

« 94 voix contre, 46 voix pour. Les contre l’emportent. La proposition de la Sénatrice par intérim Vaekaron n’est pas adoptée. Merci Sénatrice, tu peux rejoindre ta loge. »

Le Polémarque fit un signe vers l’assemblée pour inviter le prochain orateur à s’exprimer. Alors qu’un étrange attelage se mettait en branle, le Polémarque annonça.

« Honorables membres du Sénat, le prochain orateur à vous présenter une motion sera le Sénateur Daeron Gazarelys. Rejoins-nous, Sénateur. Valyria t’écoute. »

Le seul, l’unique, l’irremplaçable. Le Sénateur dont ils étaient nombreux à craindre les diatribes, celui dont l’influence était grande, y compris en dehors de sa faction religieuse : Daeron Gazarelys, dit « Cul-de-Jatte » par de mauvaises langues bien vulgaires. Quatre serviteurs amenèrent le tronc vêtu d’une superbe toge sénatoriale et l’installèrent sur une espèce de socle, ou de chaise, prévue spécialement pour cet exercice. L’élu de Balerion était un simulacre de vie, une espèce de corps mille fois brisé, vomi du tombeau où il avait pourtant été projeté par le coup du sort. Son unique œil valide balayait la salle d’un regard noir comme la nuit. Il se racla la gorge et débuta son discours. Sa voix tonnait toujours aussi forte, étonnante faculté de cet individu à avoir conservé de telles cordes vocales quand le reste de son corps n’était plus qu’une ruine disgracieuse.

« Estimés Sénateurs et grandioses Lumières… N’avons-nous donc rien n’appris ? Lorsque les ennemis de l’extérieur vinrent frapper à notre porte pour porter la mort et la destruction, nous avons réagi trop tard. Nous avons tant perdu et nous aurions pu perdre bien plus.

Lorsque les ennemis de l’intérieur ont frappé notre République en son cœur, nous ôtant un héros de guerre d’une manière odieuse, nous avons réagi trop tard.

Notre oisiveté nous a laissé vulnérables. Certains ici se sont détourné des Dieux, du dessein divin de Valyria. La proposition d’Alynera Vaekarion avait du sens, comme en aura celle du général Bellarys. Nous n’avons pas été à la hauteur de notre héritage et des défis de notre époque. Voilà mon constat. Notre République a bien failli être assassinée deux fois en quelques années. Ces crises auxquelles nous avons dû faire face, nous les avons surmontées. Cela s’est fait, bien entendu, grâce à la foi de la majorité d’entre nous, qui continuent de croire à la bienveillance des Dieux.

Mais les Dieux ont autre chose à faire que de s’occuper de nos querelles et de nos échecs. Il est en revanche un bouclier qui a prouvé sa loyauté aux institutions et à la République, à ce qu’elle a de plus sacré. Aussi, ma proposition sera très simple.

En prouvant sa loyauté aux institutions, aux valeurs de la République et à l’esprit du culte valyrien, l’armée valyrienne a démontré qu’elle était composée d’hommes de grande qualité. De la plus récente des recrues au plus reconnu des officiers généraux, cette institution est aujourd’hui plus que jamais le bouclier de Valyria en tant que civilisation. Il est de mon avis que le protecteur de notre civilisation doit être en mesure d’agir sans subir les affres des petits calculs politiciens qui obsèdent certains de vos esprits répugnants.

Je vote pour un changement simple mais radical de notre manière de concevoir la République. L’armée sera désormais seule habilitée à juger ses hommes, sans aucune contrainte temporelle. Toute accusation visant un officier ou un soldat sera traitée par une cour martiale qui n’aura de comptes à rendre qu’aux Dieux lorsque viendra la dernière heure de chacun de ses membres.

Les stratèges politiques du dernier quart d’heures et les incapables qui se rêvent en tyran de Valyria feraient bien de ne pas oublier cette proposition. Elle vise à les mettre hors d’état de nuire à jamais.

Que ceux-là se tiennent tranquilles. Nous irons les chercher jusque dans leur lit.
»

Ces dernières paroles, le fier Cul-de-Jatte se tourna ostensiblement vers Valerion Qoherys, le fusillant du regard. Il lâcha son plus beau crachat sur le sol de marbre immaculé, avant de se tortiller pour donner son assentiment au Polémarque à procéder au vote. Autour d'eux, les protestations éclatèrent de manière généralisée contre le comportement irrespectueux du vieux Sénateur.



HRP:
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Les Trois Coups Troisième séance du Sénat

Drīvo Perzo – Sénat & An 1068, fin mois 1

HRP : Taedar Qohraenos s’il semble sur le principe n’avoir rien contre la création d’une cour martiale proposée par le sénateur, il voit d’un mauvais œil de laisser l’armée pouvoir faire ce qu’elle veut sans en rendre compte à personne. C’est pourquoi il vote CONTRE en l’état et propose un amendement à cette dernière. La Cour devra rendre compte de sa décision au Conseil des Cinq et aux 14 Grand-Prêtres et Grandes-Prêtresses afin de garder une partie de l’esprit de la proposition du Sénateur.

Elaena Tergaryon
Elaena Tergaryon
Sénatrice

Les Trois Coups Troisième séance du Sénat

Drīvo Perzo – Sénat & An 1068, fin mois 1

Tous se levaient, les uns après les autres, et elle pouvait voir sans troubles les corps s'agiter alors que s'ouvraient les bouches. Elaena Tergaryon, qui autrefois n'avait pas hésité à haranguer le Sénat envers et contre tous, était plus silencieuse que jamais. Cela ne faisait que quelques semaines que la jeune femme avait fait son retour à Valyria et elle avait, jusqu'à ce jour, réservé ses sorties à de simples mondanités. Il avait fallu l'intervention de Rhaenys Haeron, le soutien de son frère et de son cousin, ainsi que l'appui de Maelion Velnarys pour convaincre la jeune femme de cesser séance tenante de se terrer dans ce palais qu'elle finissait par connaître par cœur. Alors, ce matin-là, elle s'était levée et s'était préparée comme elle ne le faisait plus ces derniers mois. Pour la première fois, elle acceptait de revêtir son costume de sénatrice et de donner le change durant la séance exceptionnelle. Elle avait suivi Maegon et Maekar au sein de l'hémicycle, s'asseyant aux côtés de Maelion et Rhaenys pour laisser son cousin et son époux rejoindre les rangs des ceux qui, coûte que coûte, restaient des militaristes. Ecoutant les débats et les estocades, Elaena ne prononça pas un mot durant les premiers temps de la séance, qu'aurait-elle pu dire après des mois d'absence ? Elle n'était pas là pour s'exprimer, elle était là pour voter, et pour se rappeler au bon souvenir des mercantilistes qui avaient tôt fait de l'oublier. Il n'y avait guère de réel chef de file pour prendre sa suite, mais il était indubitable qu'elle avait perdu l'influence que son père avait construire durant des années. Elle en avait la nausée. Elle avait échoué et avait tant perdu qu'elle questionnait jusqu'à légitimité à être en ces murs.

A défaut de s'exprimer, Elaena observait avec attention. Elle retrouvait les visages familiers qui avaient été le centre de sa vie avant que celle-ci ne s'effondre. Ils étaient tous là, mobilisés pour l'événement, et certains même s'étaient risqué à la saluer ou lui offrir un sourire complaisant. Celui qui attirait tous les regards se tenait là, aussi silencieux qu'elle, visiblement confiant, et il lui rendait son regard avec un sourire sincère. Aeganon Bellarys. Dans son ancienne vie, Elaena avait été plus proche que jamais de cet homme que Maekar considérait comme un véritable frère. Elle avait exploré avec lui tous les ressors sensuels que leur offraient les Dieux lorsque le temps venait de les révérer. Elle avait écouté attentivement ses conseils pour lui permettre de naviguer au sein de la société vicieuse de la grande Valyria. Il ne possédait pas un nom aussi prestigieux que celui d'Elaena, mais Aeganon avait su se hisser jusqu'au plus haut de la hiérarchie sociale et politique grâce à son intelligence. C'était une chose qu'elle ne pouvait lui retirer. Plus loin se tenait son frère jumeau, Daemor, qui avait été un des plus fidèles visiteurs de la jeune femme à Oros et dès son retour à Valyria. Si Aeganon s'était montré plus présent ces dernières semaines, tentant sans doute de maintenir le lien qui les avait, jadis, unis, Daemor avait toujours été un ami fidèle. Ce fut sur l'épaule d'Elaena que ce dernier avait pleuré la perte de son épouse et de son fils, Elaena en avait fait de même lorsqu'elle avait perdu cet enfant qu'elle avait porté quelques semaines à peine. Elle comprenait sa peine à présent.

Lorsqu'elle se sentait défaillir, Elaena jetait un regard en direction de Rhaenys. La Haeron avait cette faculté innée à avoir l'air constamment prête, constamment calme et prête à agir car elle maîtrisait ce qui l'entourait. C'était une qualité qu'Elaena aurait tant aimé avoir. Sans doute avait-elle l'air calme de l'extérieur, elle ne l'était pourtant en rien. La demoiselle aurait tant aimé être aux côtés de Maekar, elle rêvait de pouvoir à nouveau s'appuyer sur lui car elle craignait de ne plus être capable de tenir debout en public. Était-ce donc cela, sombrer ?

Les propositions de lois se succédaient et chaque vote se montrait implacable. Les propositions de Maegon Riahenor ainsi que celle d'Alynera Vaekaron avaient été repoussées, portant un coup sérieux aux dynastes qui ne pouvaient plus s'appuyer sur leur gloire simplement pour faire tourner le monde. Lorsqu'Elaena avait avancé son vote contre la proposition d'Alynera, elle n'avait pu que capter le regard d'Aeganon qui semblait rassuré par sa position. Avait-il véritablement douté du vote de la demoiselle ? Il fallut finalement attendre ce vote pour voir Elaena sortir de son étrange léthargie d'observation furent les quelques commentaires désobligeants qui suivirent le rejet de la proposition d'Alynera. S'il fallait des testicules pour obtenir un vote favorable, Maegon Riahenor aurait vu sa proposition couronnée de succès, à moins que la jeune femme n'eut pas toutes les informations… elle était, après tout, partie de longs mois.

Ce fut à Daeron Gazarelys de s'avancer afin de dérouler sa proposition. Il n'y avait là aucune surprise pour Elaena, elle avait été correctement informée du déroulé présomptif de la séance et tenait son rôle comme elle le devait. Quelque chose s'était brisé et il lui semblait que l'idéalisme et le sentimentalisme qui l'avaient portée tant d'années s'étaient évanouis pour laisser place à un vide terrible. Alors, comme pour fuir le vide, la jeune femme se raccrochait à ce rôle qu'elle avait accepté de tenir pour sa famille et la République. La jeune femme aurait tout donné pour être de retour à Oros, protégée du monde dans le cocon confortable que son grand-père et ses parents avaient construit pour elle. Mais non. Elle était au Sénat. Alors tant bien que mal lui fallait-il rentrer à nouveau dans ce rôle qui n'avait jamais été taillé pour elle. La demoiselle écouta avec attention la longue déclaration de l'homme et dut se maîtriser pour ne pas laisser transparaître ce qu'elle en pensait. Une justice aux mains de l'armée, une cour martiale ne répondant à aucun homme, c'était un retour aux heures sombres qui avaient plongé Valyria dans le chaos et l'obscurité. C'était là tout ce qu'Elaena abhorrait et rejetait pour Valyria. Elle voulait faire de la république Valyrienne un lieu plus grandiose encore qu'elle l'était déjà, un centre névralgique du commerce du continent, voire du monde, un lieu de paix et de justice où chacun pouvait espérer un traitement équitable et rationnel. Elle voulait d'une Valyria éclairée, fief d'artistes et penseurs capables d'emmener plus loin une civilisation déjà immense et immortelle. Ce qu'elle entendait là n'était pas la promesse qu'Elaena souhaitait entendre et portait en son sein.

Cependant, une parole était une parole.

C'est sans entrain, le regard baissé, encouragée par ceux qui l'entouraient et n'ignoraient rien de ce qui la poussait à agir de la sorte, qu'Elaena Tergaryon accorda un vote EN FAVEUR de l'adoption de la proposition.

Face à une telle décision, d'aucun pouvait se demander ce qui poussait cette femme à voter avec tant de réticences en faveur d'une position qui était aux antipodes de ses intérêts. Sa mine sombre, ses traits tirés, son regard planté vers quelque chose de plus lointain que ce qui se trouvait dans cet hémicycle, tout laissait penser qu'Elaena Tergaryon pansait encore les plaies qui l'avaient poussées hors de Valyria. Peut-être avait-elle perdu tout lien avec la réalité politique dans laquelle elle évoluait ? Peu importait, ce n'était, après tout, qu'une femme. Et les femmes étaient soumises à ce genre de variations incompréhensibles d'humeur. N'est-ce pas ?


Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Les Trois Coups Troisième séance du Sénat

Drīvo Perzo – Sénat & An 1068, fin mois 1

HRPSi une entité strictement judiciaire se doit de traiter tous les cas entrant dans son champ de compétence, il apparait pour Rhaenys que Daeron Gazarelys présente de manière éclairée la nécessité pour l'armée d'user de sa cour martiale pour juger ses propres hommes. Le Collège ne jugeait-il pas ses propres mages  après tout ? Les prêtres ne s'occupaient-ils pas de leur propres moutons noir au travers des Grands Prêtres ? C'est après une longue réflexion, malgré la possibilité qu'un laxisme puisse exister, que Rhaenys Haeron VOTE POUR la proposition de Gazarelys.


Daera Melgaris
Daera Melgaris
La Lumière du Peuple

résumé du vote:
Maegon Riahenor
Maegon Riahenor
Seigneur-Dragon

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Spoiler:
Laedor Arlaeron
Laedor Arlaeron
Lames d'Argent

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Résumé du vote:
Maegon Tergaryon
Maegon Tergaryon
Sénateur

Le sénateur Tergaryon vote POUR la proposition d'établissement d'une Cour Martiale. En effet, il souscrit aux argumentaires précédents, et développe l'idée que seuls des militaires peuvent réellement juger de l'action d'un autre militaire dans l'exercice de ses fonctions. Il souhaite cependant que la Cour soit constituée , outre des membres de l'Etat Major, d'un représentant du Conseil des 5, et d'une délégation de trois sénateurs tirés au sort.
Maekar Tergaryon
Maekar Tergaryon
Sénateur

résumé du vote:
Jaehaegaron Maerion
Jaehaegaron Maerion
Sénateur

Résumé du vote Maerion:
Voix de l'Ombre
Voix de l'Ombre
Admin

Les Trois CoupsTroisième séance du Sénat


A la surprise générale, la proposition récolte un très grand nombre de voix. Les factions militaristes, populistes et religieuses font bloc et sont rejointes par une partie des mercantilistes. Il semble en tout cas que cette alliance improbable mette à mal l’entente de longue date entre l’armée et les marchands avec des voix dissidentes qui s’élèvent contre ce vote. Malgré le soutien de la figure publique qu’est Rhaenys Haeron, l’abstention remarquée de Valaena Cellaeron jette le trouble dans les rangs. D’une manière très différente, l’abstention d’Alynera Vaekaron a suscité un ralliement derrière l’autre figure de proue de la faction : Jaehaeganon Maerion. Cela entraîne donc un fort vote en faveur de cette proposition.

Il n’y a donc finalement que la dynastie Rihaenor pour clamer haut et fort son opposition à cette voix qu’elle juge en contradiction avec toutes les valeurs de Valyria telles qu’elles sont portées depuis des temps immémoriaux. Mais qu’importe l’Histoire face aux flots assassins des turpitudes politiques valyriennes ; les civils ont beau protesté et s’opposer unanimement à la proposition du vieux Sénateur handicapé, ils sont complètement impuissants à empêcher ce flot de vote en faveur.

« 98 voix pour, 34 voix contre, 8 abstentions. Les pour l’emportent. La proposition du Sénateur Gazarelys est adoptée. Tu peux retourner à ta place Sénateur, merci pour ton effort. »

Pendant que l’on range le terrible Cul-de-jatte victorieux, il adresse un salut de tête discret mais visible à Aeganon Bellarys. Dans le même temps, la voix du Polémarque se fait entendre alors qu’il appelle à venir le rejoindre la prochaine personne à défendre sa propre proposition.

« Honorables membres du Sénat, la prochaine oratrice à vous présenter une motion sera la Sénatrice Daera Maelgaris. Rejoins-nous Sénatrice, Valyria t’écoute. »




HRP:
Daera Melgaris
Daera Melgaris
La Lumière du Peuple

Les Trois Coups
Troisième séance du Sénat


Daera s'était préparée pour ce moment. Elle savait qu'il définirait le reste de sa carrière, car c'était la première fois qu'elle proposait une motion depuis les événements de la marche avec les Bleus. Elle savait que tous attendaient de voir de quoi elle était faite et surtout qu'elles étaient ses faiblesses ainsi que ses forces. Daera savait aussi qu'une partie de l'assemblée n'attendait qu'une chose ; sa chute. Une chute assez spectaculaire pour que plus personne comme elle puisse un jour rêver de se tenir là où elle se tenait. La vérité était qu'elle avait peu d'amis au Sénat mais cela était une bonne chose, elle détesterait devoir avoir à gérer et à mêler ses problèmes personnels et politiques. Cependant, elle avait des alliés et ceux-ci étaient assez puissants pour que sa proposition puisse fonctionner aujourd'hui. Pourtant, le doute la tenaillait et formait un être dans son ventre qui ne faisait que s'étirer encore et encore. Elle s'était toujours sentie à l'aise au milieu d'une foule, à scander ses idées politiques devant une foule qui n'hésitait pas à réagir parfois négativement à ses propos mais aujourd'hui, elle avait peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'elle représentait désormais et surtout, de ne pas arriver à faire un triomphe aujourd'hui face aux yeux scrutinateurs des autres sénateurs.

À l'annonce de son nom, elle se lève, le menton haut et descend lentement les marches du Sénat. Aujourd'hui, ce n'est pas entièrement couverte de la couleur bleue qu'elle se présente au Sénat, cette couleur qui l'avait un jour liée à Maegon Rhiaenor. Non, elle était désormais un individu plutôt qu'un groupe. Ses pas résonnèrent dans l'immense bâtiment alors qu'elle se mettait au centre de cette pièce, là où tous les regards des statues représentant les différents Dieux convergeaient, là où tous les sénateurs la scrutaient. Elle calma sa respiration tout en observant son assemblée et imagina qu'elle était face à cette foule qu'elle avait côtoyée toute son adolescence, au milieu de ses frères et sœurs de la rue. Elle se souvenait de ces citoyens qui lui avaient pris la main alors qu'elle avançait vers le Sénat aujourd'hui en lui suppliant de les représenter, en lui donnant de la force comme si elle était leur représentante ici-bas et peut-être que c'était le cas aujourd'hui. Elle voulait les rendre fière et surtout représenté alors que tous ceux en face d'elle avait les mêmes traits ; des cheveux argentés, des yeux violets. Sa chevelure comme son teint halée détonnait parmi ceux qui représentaient l'élite de la société pourtant, jamais elle n'avait été aussi fière de se tenir ici. Elle inclina légèrement le menton en signe de respect et commença alors son discours, d'une voix forte et claire.

« Sénateurs et collègues, je me tiens devant vous et entre ses murs comme une fille de la République. Je me souviens quand petite fille, j’observais alors cet immense bâtiment au loin, rempli d’histoire et imposant. La démocratie et la justice, voilà ce qu’il représente pour moi.»

 Elle soupira doucement, les yeux représentant ce que ce rêve avait alors représenté pour la fille des rues « C’est aussi ce qu’il représente pour ce Peuple qui s’est bousculé aux marches de ce temple de la République afin de supplier que ces valeurs qu’il incarne redeviennent siennes et que la démocratie revienne entre ces murs. Aujourd’hui, j’ai entendu moult récits alarmistes sur l’état de notre république ; j’ai entendu qu’elle avait été faillible, qu’elle avait été attaquée même et pourtant, Chers Collègues, elle a tenu. Elle a tenu grâce aux fondements de ses institutions et par l’amour que lui porte ses citoyens, ses enfants. La Grande Marche a été une grande déclaration d’amour pour les institutions que nous représentons, mais aussi un cri d’alerte. Plus que n’importe quel événement ces dernières années, elle a révélé les ténèbres que ces murs cachaient pour les porter à la lumière. »



Elle s'avança un peu plus des gens qui étaient assis aux premières rangées tout en parcourant la salle des yeux, posant une main sur le coeur comme pour appuyer ses prochains propos.

« Je ne vous mentirais pas sous les yeux des Dieux aujourd’hui. La République a été malmenée, oui. Elle a révélé des failles, c’est certain. Aucun système n’est parfait et il ne faut pas rougir face à ce constat. La colère des manifestants nous a appris qu’il ne faut pas ignorer les problèmes et nos concitoyens, mais aussi éviter que les abus qui ont pris place ces derniers mois ne puissent plus ressurgir pour nous hanter à nouveau.»

 Sa voix était empreinte de la profonde conviction qui l'animait « Ainsi, je propose la création d’une commission des pétitions qui serait composée d’un membre élu du Peuple afin qu’il puisse être lui aussi représenté entre ces murs, des membres du Sénat et d’un siège qui serait héréditaire. Ses membres jureraient de garantir les lois et vertus de notre République. Cette commission enquêterait sur tout éventuel abus signalé dans l’administration des villes de Valyria, et de recommander, si la situation semble grave, une enquête. Avec cette proposition, je voudrais garantir la prospérité de notre République ainsi que le bien-être de ses enfants qui ont été malmenés par ces derniers événements et dont la colère a fait trembler le marbre de ce lieu. »



Son discours était presque fini. Elle croisa le regard de chacune des personnes présentes pour qu'ils se rendent compte de l'importance de cette proposition qui lui semblait essentielle afin de garantir qu'aucune tyrannie ne puisse un jour s'installer à Valyria et qu'aucune injustice ne reste impunie.

« Je me tiens humblement devant vous, collègues, afin de vous demander de voter pour cette réforme afin de solidifier notre belle République et de garantir le bon maintien de nos institutions. Je vous remercie.»



Elle inclina de nouveau la tête afin de montrer ses respects aux personnes présentes notamment aux Lumières et elle remonta à son siège. Le destin de sa proposition était désormais du ressort des Dieux qui observait celle qui était fille de rien, cette enfant de la République en se demandant bien ce que son destin devait lui réserver.


Résumé du post :
Maegon Riahenor
Maegon Riahenor
Seigneur-Dragon

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Les Trois CoupsThe drumbeat. The drums are coming closer and closer.


"Ainsi s'éteint la liberté. Sous une pluie d'applaudissements."

Maegon broyait du noir, assis sur son siège, le menton reposant sur le dos de sa main. Un rictus haineux se peignit sur son visage tandis qu'il observait le cul-de-jatte vendu à la solde des militaristes être rangé dans un coin de la salle. Sa place était parmi les ordures. Le Sénateur leva les yeux vers Aeganon, nul dupe du regard échangé par les deux comparses. La culpabilité rongeait donc le coeur de l'homme ou était-ce la crainte de la justice ? Maegon prenait plaisir à voir l'arrogant bellâtre s'abaisser à de voir s'allier avec un demi-homme pour protéger ses arrières. Il pouvait toujours courir, le couperet de la justice tomberait un jour ou l'autre. Que ce soit au détour d'une ruelle portée une dague ou à l'issue d'un grand procès historique suivi par la noyade, le dynaste y veillerait.

Ruminant sa colère, il porta un regard sur tous ceux qui l'avaient laissé tomber durant cette dernière phase. L'abstention d'Alynera Vaekaron l'horripilait. Cette femme faisait honte au nom béni de son nom, à croire que la maternité achevait un travail de démolition pourtant bien avancé. Maegon priait pour que son mari se remette de sa grave maladie. Si cela n'était pas le cas, il irait marcher lui-même dans le royaume de Balerion pour convaincre le dieu d'échanger la place du patriarche avec celle de son épouse. Peut-être qu'il lui trouverait une utilité pour torturer ses pensionnaires de son inutilité. Imaginer tolérer que l'institution la plus népotique, ayant prouvé à maintes reprises son laxisme à l'égard des siens, puisse avoir son propre contrôle judiciaire ? C'était un acte de tyrannie. Évidemment, les Triarques avaient usé du même pouvoir en leur temps... Mais lorsqu'on était les élus des Dieux, on pouvait se permettre de telles choses. Pas lorsqu'on était des parvenus glorifiés par un glaive à peine mieux utilisé que celui qu'ils avaient entre les jambes.

Lorsque Daera se leva, Maegon prit une posture plus neutre. La candeur de la Sénatrice l'écoeurait autant qu'elle l'étonnait. Comment définir autrement ce qu'elle venait de faire en votant pour la loi de Daeron ? À moins qu'elle n'ait voulu faire preuve de bonté envers les militaristes. Le Sénateur ne savait que penser d'elle, mais ses talents de politicienne étaient proches du néant. Le compromis fait sur un tel vote était une erreur. Même en évoquant ses doutes et son souhait de voir le tribunal militaire contrôlé, elle s'était fait marcher dessus. Pitoyable, mais attendu. Heureusement pour Maegon, leur cause n'était pas perdue. Il pouvait avoir à livrer la même bataille plus d'une fois pour la gagner. Échouer même était enviable, pour avoir tenté. Maegon tentait beaucoup, réussissait peu, mais espérait toujours.

Remonté par ses propres caresses mentales, il écouta attentivement le discours de Daera. Il craignait que leur accord ne vole en éclat à cet instant même. Le dynaste ne pouvait en vouloir la Sénatrice de se retourner contre lui après les échecs cuisants de sa proposition. Elle avait senti le pouvoir lui glisser entre les doigts. A l'agréable surprise du Sénateur, il n'en fut rien et il approuva même son discours. Il doutait bien pouvoir convaincre les militaires d'en faire parti, mais il était l'heure de tendre la main aux autres membres du Sénat. Les populistes et les marchands devaient faire front au moins une fois face à l'armée toute puissante. Tandis que Daera remontait vers son siège, le sinistre dynaste se leva à son tour et contempla la salle avant de réagir aux propos de la Sénatrice.

Il suffit d'ajouter «militaire» à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n'est pas la justice, la musique militaire n'est pas la musique. Croyez-moi, je l'ai dirigée. Il est peut-être bon pour nos amis de l'Armée de se juger entre eux. Il font des phrases courtes. Un sujet, un verbe, un complément. Quand il s'agit d'ajouter un adjectif, ils viendront trouver le Sénat. déclara d'une voix sonore Maegon, approuvant à grande peine la loi à peine votée, avant de se tourner vers Daera : Je crois que nous avons tous saisi l'importance la Grande Marche et ce qu'elle a mis en valeur au sein de notre République : le manque de compromis et d'écoute. Il est temps de s'ouvrir les uns aux autres comme lors du précédent vote. J'approuve la proposition de loi de la Sénatrice Maelgaris.

Maegon se tourna vers les marchands et les populistes avant de s'attarder que Taedar et Alynera du côté des rangs religieux.

Cependant, je crois qu'il serait bon de définir les conditions d'accès aux différents sièges de cette commission. Je crois que les plus éduqués et fortunés de nos citoyens - privés de la richesse de nos sangs bénis des dieux - sont les plus à même d'accéder au siège du Peuple. Nos marchands connaissent Valyria et ses régions et même le monde mieux qu'aucun d'entre nous. Quant aux temples, leur neutralité devrait être louée au sommet ainsi que leur comportement l'a prouvé. Il serait bon qu'un représentant du Sénat soit à leur côté ! Quand au siège héréditaire, je crois qu'il est parmi nous de nobles dynasties dont les racines remontent à l'aube de notre histoire commune et qui se portent garants de celle-ci.

Sur ces mots, après un dernier salut de la tête aux Sénateurs bourgeois, bigots ou simplement démagogues, il retourna s'asseoir.

Spoiler:


Alynera Vaekaron
Alynera Vaekaron
Mīsio Lentor

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Les Trois CoupsTroisième séance du Sénat


Ainsi, la République, pourtant ardemment défendue, était tombée piétinée par le rythme soutenu des sandales militaires. Les hourras émanant des loges victorieuses étaient autant de poignards enfoncés dans le cœur. Les fous ! Et pourtant, pauvre muette, liée à une destinée tout autre, elle n'aurait pu émettre le moindre mécontentement. Pour la promesse faite à un marchand, Alynera s’était abstenue. Elle évitait soigneusement le regard des siens et, dans son choix, se tenait ferme. 34 voix contre 98. Son vote n’aurait probablement fait aucune différence… pour autant, sous la grande coupole, il bourdonnait comme une trahison. Un silence pour en acheter un autre. Un jour prochain, dans une semaine ou plus, les Dynastes comprendraient. Quant à l’honneur… la préséance allait à sa famille, le centre névralgique de ce monde, et non à cette république qui cesserait de fonctionner le jour où leur magie serait profanée. Dans l’ombre invisible de sa loge, sa main froisse la pourpre sénatoriale. Il fallait croire à cette assertion, tout aussi fermement. Ses yeux fixés sur la tribune, elle demeura impassible au reste de la salle. Que le Seigneur Aeganon Bellarys s’en sorte, à nouveau, à si bon compte était un parjure. Toutes les promesses d’un futur bienheureux avaient été, elles aussi, piétinées.

Lorsque la marchande prit place sur la tribune, la couleur portée trop criarde pour être d’un goût certain, elle inspira lentement. Son intuition bestiale la mettait en garde contre cette femme, si bas dans l’échelle et se croyant déjà au sommet du monde. Lors de sa proposition, elle avait porté des propos d’un danger certain envers les valeurs républicaines… Il n’était pas étonnant que, un tour plus tard, elle ait donné sa voix à la passion tyranniques des militaires. Après-tout, ne disait-on pas qu’ils étaient les premiers clients des prostituées des bas-faubourgs ? 

Tout ceci devait courir dans les veines.

« Sénatrice, tu dis que le Sénat représente pour toi la démocratie et la justice mais ton vote précédent contredit, avec éloquence, l’idée que tu te fais de leur arrimage… Comment oses-tu demander que la démocratie revienne en nos murs quant tu te soumets, toi-même servile, à une autorité arbitraire ? ! ‘‘Je ne serai pas de ceux qui agitent les mots "guerre" et "destruction" dans une vaine tentative de pouvoir avoir plus de pouvoirs. Je ne serais pas de ceux qui feront vivre mes concitoyens dans la peur d'un conflit qui n'est même pas à notre porte’’, amusant pour une femme jetée aux pieds du Jentegon. »



Cela avait été ses propres mots. Et pourtant, pourtant, elle avait officiellement montré son appétence pour la tyrannie d’Aeganon Bellarys et de ses sbires. Un vague sourire, attristé, flotta sur ses lèvres. Si Velarion Qoherys avait voté contre la motion précédente, sa future belle-fille défiait jusqu’à l’autorité paternelle... Diviser pour mieux régner ou bêtise terrible de la Sénatrice ?



« Si ta constance et ton honneur avaient été aussi flamboyants que tes soieries, je t’aurais donné ma voix… mais il me semble que tes mots agités, et trop souvent en des azimuts contraires, dissimulent tes véritables desseins. Comment imaginer une commission qui défende « les lois et les vertus de notre République » quand tu les bafoues ? Toi qui porte les valeurs républicaines plus hautes que quiconque, je ne t’ai pas entendu une seule fois te révolter contre l'absence de la Première Armée ! »



Alynera jeta un oeil dans la tribune de son pair. Cette séance était une farce, dont la vulgarité viendrait les immoler.

« Tu as néanmoins la chance d'être soutenue par le Sénateur Riahenor... Aussi, tu vois, je m'incline au goût singulier de notre époque pour l'officier. Puisqu'il est de bon ton d'être à la ferveur toute guerrière, alors je me range aux côtés du dernier Capitaine-Général de la guerre contre Ghis. Nul doute que sa bravoure soit la seule a avoir à cœur la défense notre Institution. »


Résumé du post :
Maerys Qohraenos
Maerys Qohraenos
Prêtresse

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Les Trois Coups Troisième séance du Sénat

Drīvo Perzo – Sénat & An 1068, fin mois 1

Si Taedar Qohraenos s’était peu exprimé sur la précédente proposition, le simple fait de voir la sénatrice Daera s’avancer annonçait un changement de sa part. Le noble valyrien du Nord avait apporté son opposition à la création d’une cour martiale telle qu’elle était présentée, s’opposant par la même à la dame Tergaryon. Cette même dame qui afficha un air triste avant de donner son accord. Un vote qui, plus on l’a regardait, sonnait faux et étrange. Mais comme à son habitude, le Qohraenos mis ce geste sur le compte d’un lien entre mari et femme. Elaena Tergaryon était peut-être la nouvelle cheffe de file de ce qu’il restait de la faction mercantiliste, elle demeurait la sœur-épouse de Maekar Tergaryon, homme fort de l’armée et des derniers événements qui avaient secoué Valyria. Ce fut alors sans surprise que les membres de l’armée approuvèrent la proposition qui finit par être adoptée à une large majorité. « Quelle tristesse pour la République. » ne put s’empêcher de souffler l’homme qui déposa lourdement son dos dans le dossier. Une posture qu’il quitta bien vite à la vue de la sénatrice Melgaris et à son approche pour rejoindre la place qui était sienne le temps de son discours.

Le Qohraenos n’en perdrait pas une miette. Il éplucherait tout pour s’engouffrer dans la moindre faille qu’elle laisserait. Si dejà l’homme était peu enclin à accepter la présence des femmes dans l’hémicycle, le simple fait que la sénatrice soit la fille d’une femme avec si peu de vertu lui suffisait pour s’opposer à elle avec force. Des citoyens pauvres, il y en avait à Valyria, il y en avait toujours eu. Mais de cette condition voulut par les Quatorze, ces hommes et ces femmes devaient tout faire pour s’en extirper en respectant les valeurs de la République. S’abandonner aux charmes de Meleys devait se faire sans contrepartie sonnante et trébuchante, sans contrainte et avec joie. Un sourire carnassier et méprisant s’étira discrètement sur ses lèvres alors que la dame prenait la parole. « Et tu aurais dû continuer à le regarder de loin.. » pensa très fort le sénateur qui dardait un regard de prédateur. Taedar puisa dans les Quatorze et surtout dans ses prières à Tyraxès et Arrax pour ne pas couper à plusieurs reprise la parole à la sénatrice. Ses dents se serraient et sa mâchoire se contractait au fur et à mesure que la dame présentait sa proposition. Si au départ, l’homme pensait s’opposer à elle par principe, il y avait des paroles qui venaient réellement déranger l’esprit du valyrien. Patient, l’homme le fut par obligation. Un ordre bien établi de prise de parole existait au sénat et avant qu’il ne puisse s’exprimer, les dynastes Maegon Riahenor et Alynera Vaekaron ainsi que la sénatrice Haeron devaient présenter leur vote à moins qu’il ne soit autorisé à parler avant cette dernière.

Taedar Qohraenos écouta avec attention les propos du dynastes Riahneor et le voir soutenir la proposition de la sénatrice étonna un peu l’homme. Ainsi donc le dynaste s’abaissait à s’allier avec une fille du peuple, une fille qui avait fait trembler tout Valyria. Voilà qui était surprenant mais après tout, depuis ces derniers mois, beaucoup de choses étonnantes se produisaient à Valyria. Une chose moins étonnante fut le discours de la dynaste Vaekaron. Sa verve était tranchante et aussi dangereuse que la beauté que lui avait conféré Meleys. Décidément, cette femme plaisait de plus en plus au sénateur descendu du Nord de Valyria pour honorer son siège. Pourtant, toute dynaste qu’elle était, elle n’en demeurait pas moins femme et Taedar regarda la Vaekaron apporter son approbation pour la proposition de la Melgaris avec un air désabusé. Femme un jour, femme toujours et voilà qu’elle se rangeait derrière les paroles de son illustre comparse malgré ses paroles assassines. Que le Qohraenos regrettait l’absence de l’Erudit. Lui n’aurait pas vaciller et n’aurait pas donner son vote à une fille de rien qui se voyait déjà reine élue du peuple.

Puis vint son tour de prendre de nouveau la parole. L’homme se redressa, se leva, s’éclaircit la voix et finalement posa son regard sur la sénatrice Melgaris. « Cher doyen, chers collègues sénatrices et sénateurs, je ne ferai pas ici de grand discours. Je crains fort que la sénatrice Melgaris se soit égarée dans ses pensées lorsqu’elle a présenté sa proposition. » commença l’homme en affichant une triste mine comme pourrait le faire un commerçant constatant une recette bien maigre. « Chers collègues, ne vous laissez pas aveugler par le doux minois de la sénatrice. Ne vous laisser pas berner par ses paroles et sa voix apaisante. La Grande Marche n’était pas une déclaration d’amour. La Grande Marche nous a montré le visage que peut arborer les hommes et les femmes lorsqu’ils se retrouvent harangué et privé de leur propre pensée. Dès lors que la foule fait masse, elle n’est plus aimante mais hargneuse, n’hésitant plus à marcher sur l’Institution que nous représentons, n’hésitant pas à oser vouloir pousser les portes de Drivo et y pénétrer sans y être invitée. La foule, la masse difforme que le peuple devient n’hésite pas à luncher en place publique une Grande Prêtresse qui avait fait le choix de les accompagner parce qu’elle aime ce même peuple qui la mord. Ce fut ce peuple qu’elle dit déclarer son amour qui obligea le légat de la 1ère armée à sortir de sa caserne pour protéger Drivo alors que visiblement, ses supérieurs l’en avait interdit craignant que cela ne mène à un affrontement. Voilà la déclaration d’amour dont vous parle la sénatrice Melgaris : un bâtiment qui aurait pu tomber sous la pression d’une foule incontrôlée, une Grande Prêtresse lunchée, un légat qui sera jugé pour désobéissance et peut-être même TRAHISON ! Et bien je vous le dis, chers collègues, je n’appelle pas cela de l’amour mais de la haine. Et cette haine a servi celle qui menait le peuple de Valyria, la Sénatrice Melgaris. »

Le sénateur Qohraenos marqua un silence pour reprendre son souffle. L’homme détestait la sénatrice qui lui faisait face parce qu’il la jugeait responsable de ce que sa sœur avait subi. Mais ce n’était pas que cela. « Chers collègues, la sénatrice Melgaris s’égare dans ses pensées lorsqu’elle vous propose un nouvel organe qui représenterait le peuple qu’elle dit être oublié. Mais le peuple n’est pas oublié ! Non le peuple n’est pas oublié par les sénateurs que nous sommes. N’y a-t-il pas permis vous des membres de la faction civile ? N’y-a-t-il pas parmi vous des marchands ? Le sénat n’est-il pas constitué de 40 sièges réservés aux citoyens qui sont distingués ? Ne sommes-nous pas tous des enfants d’Arrax ? Ne faisons-nous pas tous parti du peuple élu, choisi par les Quatorze, du peuple Valyrien ? » lança-t-il à l’encontre de l’ensemble des sénatrices et des sénateurs présents dans l’hémicycle. « De plus, ne nous sommes pas battu contre l’hérédité des sièges de la triarchie il y a des siècles de cela ? Comment pourrions-nous alors cautionner une proposition qui veut justement rétablir l’existence d’un tel privilège pour une famille, Sénatrice ? Comment pourrions-nous accepter de voir revenir le sombre spectre de la triarchie ? » poursuivit l’homme avec véhémence. Et si certains pouvaient penser qu’il en avait fini, il n’en restait rien. Finalement, l’homme s’était laissé emporter. « Chers collègues, je vous le demande : allez-vous accepter de voir un nouveau siège héréditaire se créer ici à Drivo donnant la préséance à une seule famille sur toutes les autres ici présentes ? »

Puis embrassant du regard ses collègues, il reprit. « Le peuple est déjà représenté et défendu dans le cadre prévu par l’institution. Nous sommes tous égo ici et nous avons depuis longtemps ardemment défendu cette réalité. C’est pourquoi je vote CONTRE cette proposition dont le seul but non avoué est de dépouiller et remplacer la faction civile et de renverser la stabilité du Sénat. » conclut l’homme du Nord qui ne pourrait souffrir de voir la proposition de la sénatrice être adoptée. Il n’était pas de la dite faction civile mais l’équilibre des forces au sénat devait perdurer c’était ainsi. Une commission des pétitions c’était tout à fait saugrenu. Puis Taedar retrouva l’assise de son siège sénatorial. L’homme espérait avoir rallié à sa cause bon nombre des siens et peut-être même d’autres sénateurs de l’ancienne faction civile qui sait.



résumé du vote:
Rhaenys Haeron
Rhaenys Haeron
Sénatrice

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Les Trois Coups Troisième séance du Sénat

Drīvo Perzo – Sénat & An 1068, fin mois 1
Tour à tour Maegon Riahenor, Alynera Vaekaron et Taedar Qohraenos s'exprimèfent sur cette proposition faite par Daera Melgaris. Cette position connaîtrait-elle à son tour un flot de voix chercherant à l'enterrer aussi rapidement qu'elle n'avait été pensée par la sénatrice ? Prenant une profonde inspiration, Rhaenys se leva à nouveau pour s'exprimer. Ce jour était important pour leur République et il était plus que temps que des changements surviennent.

- Chers confrères, chères consœurs. Aucun d'entre nous présent à Drivo lorsque la Grande Marche s'est tenue, ne peut oublier le sentiment qui nous a saisit lorsque nous avons entendu les voix emplies de colère de nos concitoyens. Nous ne pouvons que constater que l'assassinat du Capitaine-général Arlaeron a entraîné un engrenage mettant au clair les dysfonctionnement de nos institutions qui jusqu'à présent n'avaient été sources de pareils troubles.

Elle observa attentivement chaque sénateur mercantiliste. Si elle était certaine qu'elle serait écoutée, elle ignorait cependant si dans la majorité ils suivraient sa décision quant à la proposition mise en avant par Daera Melgaris. Puis son regard se posa plusieurs seconde sur Aeganon Bellarys avant de se porter sur le reste de l'assistance.

- Le sénateur Qohraenos vient d'exprimer des mots justes. Cette marche n'était pas animée d'un pur sentiment de paix et la dernière fois où notre bonne capitale a vu de ses citoyens se soulever contre ses représentants, la Triarchie était mise à bas et la République était née. Des égarements ont eu lieu, un serment rompu,bm et nous devons tous nous assurer qu'il ne se reproduisent pas, ou du moins ne provoquent que de moindre répercussions.

Elle posa un instant son regard sur la sénatrice, un rictus déformant momentanément sa bouche.

- Je ne peux détourner le regard de cette position qui nous est faite car si certains on pu oublier nos concitoyens les plus pauvres et sujets aux influences des crimes et des délits, je fais partie de ceux qui ont engagé des ressources dans la reconstruction des villes assaillies par les ennemis de l'Est et qui s'emploient chaque jours que les dieux font à redresser leur cité, pour leur rendre leur splendeur si ce n'est de l'accentuer. Ayant connu les même souffrances que mes concitoyens à Tolos et me souciant de chaque âme y vivant, je suis pas contre l'existence d'une commission jugeant de la gestion de nos cité qui sont autant un lieux de vie que sources de notre grandeur et de notre richesse, nous ne saurions décemment accepter de continuer à admnistrer nos cités en sachant pertinemment que nous nous fourvoyons sur une voie empruntée. En revanche je ne puis être en accord avec la mention d'un siège hériditaire. Selon moi il doit connaître un nouvel occupant chaque lune, qui devra être entièrement dédié à sa tâche. Je souhaite que cette commission soit composée de valyriens issus de différents métiers. Qu'ils ne soient pas uniquement fortunés parmi les plus pauvres.

Ses yeux pers observèrent un instant Baelor puis se posèrent à nouveau sur Daera.

- Je vote pour cette proposition. A la condition que cette commission ait pour objectif d'émettre des préconisations, que les membres la composant ne soient pas issus d'une seule catégorie de métier, que le siège hériditaire mentionné ne le soit pas et qu'il soit attribué successivement pour une courte période aux sénateurs ici présents. J'ajouterai que le Sénat -ou le Conseil des Cinq- aura bien évidemment toute autorité pour dissoudre cette commission si elle venait à outrepasser son rôle et les lois.




HRP:
Maegon Tergaryon
Maegon Tergaryon
Sénateur

Maegon s’ennuyait copieusement. Cette séance s’annonçait tout bonnement interminable. D’un œil distrait, il regardait les divers protagonistes défiler pour leurs points de vue qui se voulait en tout point décisif. Tout cela paraissait réellement absurde, comme si chacun de ces discours allait sauver le monde. Lui-même devait s’adonner à cette tragi-comédie. Il fallait pourtant faire un minimum semblant, depuis sa loge, d’être concerné par tout cela. Arrax dans les cieux l’observait, et la forme Républicaine des institutions était aussi une affaire de religion. Cependant, que n’aurait-il pas donné pour quelques viandes, un peu de vin et de la compagnie bien pourvue au niveau de la croupe et de la poitrine.

L’ennui lancinant devenait de plus en plus mortel. Les voix des uns et des autres devenaient inaudibles dans une sorte de bourdonnement. Alors, quand le Tergaryon, sachant si bien ce qui allait se dire et se faire, ne plus pu contenir son ennui dans son apathie, il fit ce que tous les hommes faisaient. Il commença à mater la gent féminine qui s’amoncelait à la tribune tout en essayant de ne pas trop perdre le sens de leurs discours.

Daera, blabla peuple, blabla République, blabla vilaine guerre, blabla l’amour des citoyens. Bon, il fallait bien le dire, le discours de cette aliée de circonstance était plat, comme le reste, mais elle avait pour elle un joli visage et un port de tête qui ne trahissait presque pas ses origines pouilleuses.

Naturellement, il s’intéressa aussi peu aux qualités intellectuelles aussi bien qu’esthétiques de son homologue Maegon, qui n’appartenait à la gent féminine que par son hystérie vengeresse et sa rancune inextinguible.

Troisième de la liste à passer, Alynera Vaekaron. Et ce fut du grand art. Décidément, certains rataient leur vocation et auraient été bien mieux à faire les saltimbanques dans des tragédie valyriennes qu’à faire de la politique. Et qu’on nous resservait de l’honneur, de la constance, avec une bonne louche de sauce anti-militariste parce que manifestement, c’était dans le menu. Tout cela pour finir par voter pour. Incroyable à quel point, en dehors du Riahenor, tous les dynastes semblaient avoir besoin non seulement d’un prêt bancaire, mais aussi d’une greffe de colonne vertébrale. Encore que, celle de la Vaekaron lui donnait une chute de rein tout à fait vertigineuse et sur laquelle on aurait bien pu se voir glisser le dos d’une main, pour en effleurer la peau, probablement d’une remarquable douceur. Pour le reste, elle était plus volumineuse que sa collègue populiste à d’autres endroits qui méritaient attention. Il était fort dommage qu’elle ne soit pas une beauté plus joyeuse, cela rebutait fort le sénateur militariste.

Et puis vint la fulgurante brune. Le discours était convenu mais solide. Cette Rhaenys avait les traits austères et pourtant, il se dégageait d’elle un charme certain qu’il aurait bien exploré plus en détail, comme il le lui avait signifié, aux thermes. Hélas, c’était resté une alliance sans consommation. Un coup -dans tous les sens du terme- manqué. Lorsqu’elle se retira, la tête du sénateur ne manqua pas de suivre quasiment tout le long du trajet. Si les lieux et les circonstances l’avaient permis, il aurait ainsi exprimé le fond de sa pensée : Quel cul !

Hélas, la réalité rattrapa bien vite Maegon Tergaryon qui du abandonner les lunes sur lesquelles il projetait d’atterrir pour y planter le drapeau de la République. C’était à son tour, et, en homme intègre, à défaut d’être honnête, il comptait bien appuyer la proposition de son alliée. Il se dirigea avec une insupportable indifférence vers le parterre et prêcha son épître.


-Estimées Lumières de Sagesse, Vénérable Polémarque, mes chers collègues,
Que nous importe réellement de savoir si la Grande Marche fut un bien ou une catastrophe pour la République ? Que nous importe réellement de savoir si la foule était animée par l’amour de la République, la faim ou que sais-je comme sentiment qui agite parfois le prolétaire dès lors qu’il est mécontent ? Ce qui est important, c’est la question politique soulevée par la sénatrice Melgaris. Allons nous continuer longtemps à nous écharper sur les interprétations diverses et variées à donner à un événement passé ou bien allons nous prendre en compte le message qui nous a été envoyé et qui justifie notre présence ici ?

Il s’agit de créer une commission, composée de sénateurs, donc de gens de notre auguste assemblée, afin de pouvoir examiner les doléances de la population lorsqu’elle est confrontée à des abus. Je crois, sans vouloir m’exprimer à la place de notre collègue, qu’il y a quelques incompréhensions quant à la proposition. Lorsqu’elle parle d’un siège héréditaire, je comprends qu’elle parle d’un sénateur présent ici au titre du siège accordé à sa famille depuis l’établissement de la République.

Cette commission pourrait très bien voir ses membres tirés au sort pour chacune des catégories de siège qu’elle occupe, l’on recouvrerait ainsi la volonté de notre collègue Haeron de voir tourner les membres de ce nouvel organe.

Il marqua une pause.

-J’avoue cependant ne pas bien comprendre les voix qui s’opposent à cette proposition de bon sens. On nous dit que le Sénat existe, évidemment, et l’on ne peut que s’incliner devant cette déduction fulgurante. Cependant, le Sénat a de très nombreuses affaires à gérer, il ne peut pas, à chaque séance, examiner et prendre une décision éclairée sur chacune des doléances populaires de citoyens qui s’estimeraient lésé par leur administration archontale. Une commission, capable de diligenter une enquête dès lors que les cas sont avérés comme potentiellement vrai et grave, capable de remettre au Sénat des conclusions, feront gagner un temps précieux à notre Assemblée dans son rôle de Cour de Justice.  Il s’agit d’une mesure d’équité et de justice, que signifierait le sens du mot République, si nous refusions de constater et réprimer les abus des magistrats qui oppriment un citoyen en dehors de toutes les lois ? Il s’agit d’une question de principe, il s’agit même, j’ose le dire, d’une question d’honneur.

De nouveau, il s’arrêta, avant de reprendre.

-Quel serait le sens de notre existence en tant que Sénat si nous laissions des puissants utiliser les lois votées par nous dans l’intérêt général servir un but exactement contraire, c’est-à-dire les caprices privés d’un individu qui abuse de sa fonction ? C’est là la définition de la tyrannie, la vraie, car c’est inaugurer le règne de l’arbitraire, contre lequel notre République s’est construite. Aussi, j’appuie sans réserve la proposition soumise au Sénat par la sénatrice Daera Melgaris.


Spoiler:
Jaehaegaron Maerion
Jaehaegaron Maerion
Sénateur

Les Trois CoupsTroisième séance du Sénat

Drīvo Perzo – An 1068, mois 1

À mesure que les sénateurs s’exprimaient sur la proposition de Daera, le temps de son intervention approchait. Tout le monde savait que le sénateur Maerion était d’avance opposé à tout ce que pouvait présenter ou proposer Daera Melgaris, elle qu’il considérait comme l’une des instigatrices les plus malfaisantes de son temps. Derrière ces discours, Jaehaegaron pensait percevoir la seule et unique volonté d’accroître une influence et un pouvoir personnel et ce au détriment de toutes les valeurs qu’elle prétendait défendre ce jour. Ainsi rejoignit-il aisément les arguments avancés par Alynera Vaekaron ainsi que par la sénatrice Haeron. Tout lui paraissait être calculé par la Lumière du Peuple pour arriver à ce moment précis où elle présenterait cette motion devant le Sénat, le vote de certains y compris. Quelle méthode pour celle qui prétend vouloir combattre la corruption !, pesta-t-il intérieurement. Toutes ces œuvres pesaient contre elle et sa proposition, dans l’esprit du Sénateur.

Néanmoins, Daera Melgaris avait le mérite, sans toutefois y mettre les formes qui plairaient au jeune Maerion, de poser une question d’une grande importance pour la vie de la République. Jaehaegaron n’avait pas vraiment à faire avec les histoires et les doléances des petits gens de la grande Cité. Et puis, évidemment, cette commission serait un frein à nombres d’échanges et de redevances qui réglaient en sous-main la vie politique valyrienne. Des histoires de langue coupée, cela ne plairait pas à ces sénateurs, du sous-genre civiliste…

Et vint finalement son tour, qui le sortit de sa rêverie. Le Polémarque l’appelait alors qu’il se levait déjà afin de discourir. Alors, pour ou contre ?

«  Vénérable doyen de notre assemblée, chers frères et sœurs. J’ai le sentiment que le seul et unique dessein poursuivie par la Sénatrice Daera Melgaris et ses partisans est la mise en pièce et le désordre systématique de la République et de l’ordre traditionnel et divin qu’Arrax, le Très Haut, a médité et ordonné dans sa grande sagesse et son grand discernement. »

Cela commençait mal et la tirade du sénateur ne faisait que débuter. Jaehaegaron ne pouvait se limiter, en esprit honnête, à ne pas poser une nouvelle fois sur la table des discussions sénatoriales, les conspirations civilistes, outrages et trahisons aux Quatorze et au Sénat.

« En vérité, si j’étais un des gens du Peuple de Valyria que nous représentons, je me laisserai aisément berner par le genre de propos inconsidéré qui ont été prononcé pour défendre cette proposition. Le sujet de la corruption et du contrôle de l’administration est certes important mais ne soyons pas dupes et nous ne précipitons pas. La foule qui a eu le dessein de vouloir marcher sur Drivo ne s’est pas levée toute seule, dans un lyrique élan libertaire. Non, elle a été attisée longuement par la fougue de nos ennemis intérieurs, sous notre regard même. Ce sont ces mêmes gens, les trompeurs publics et les démagogues qui aujourd’hui par le coup dont ils ont été à l’œuvre avancent en cette séance leur agenda destructeur à l’endroit de notre République et de nos Dieux. Longtemps, le Sénat a su subvenir aux problèmes du Peuple et encore longtemps cela sera, tant que nous veillerons d’être fidèle aux Quatorze, et ce afin qu’ils nous assurent leur concours divin dans notre entreprise de discernement des traîtres et de protection de la vertu de notre Justice. Alors ! Comprenez moi bien chers collègues. Tout cela se passe, cadrans réglés, de manière à nous détourner de l’objectif premier de cette séance et de nous masquer l’identité du véritable ennemi.»

Vraiment, il ne pouvait pas laisser passer cela, et tant mieux s’il allait arranger les affaires de deux trois conspirateurs, tant que le sénateur agissait contre l’influence et la menace grandissantes de Daera Melgaris et ses partisans. Le propre de cette séance n’était-il pas d’écarter le plus loin possible le danger naissant ?  

«  J’estime que même si discuter du sujet de la justice en ces temps troubles est vital pour le Sénat et la stabilité de la République, nous ne pouvons pas nous permettre d’apporter plus de crédit à l’action des détracteurs de l’ordre valyrien. Les Quatorze nous ont confiés le mandat divin de gouverner le Peuple de Valyria. A nous de prier pour qu’ils nous apportent les dons de discernement et de sagesse. Ainsi, je pense que, à la lumière des faits de la Grande Marche et de l’implication des partisans de cette proposition contre l’autorité de la Loi des Dieux et du Sénat, nous devons refuser cette proposition et reporter la matière de cette dernière à une prochaine session de notre auguste organe. Pour le moment, je fais confiance aux Lumières de Sagesse pour édicter les instructions nécessaires à nos magistrats et à nos archontes afin d’assurer la qualité et la vertu de notre Justice. Je vous invite à en faire de même et à voter comme moi, CONTRE cette proposition. »





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