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Voix de l'Ombre
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Admin


Du Pain et du Sang“Now, I become Death, the destroyer of worlds.”
La foule est dense, sur l’une des plus grandes places de Valyria. Bien que n’égalant pas le Glaeron, la « place des esclavagistes » est un autre haut-lieu de la cité depuis la conclusion de la guerre, et s’il bourdonne souvent d’activité, étant l’endroit principal où se déroulent les tractations en ce qui concerne les esclaves, aujourd’hui, c’est un tout autre spectacle qui se déroule sous les yeux de l’ensemble des valyriens et des rares étrangers présents.

En effet, la course aux élections pour les sièges de Lumières est lancée. Premier cercle politique de la péninsule et maîtres de sa politique, les Lumières sont redoutés et enviés. Obtenir une place parmi eux est le rêve de tous les sénateurs, de la plupart des nobles, d’un grand nombre de marchands, et même les plus humbles se perdent dans des songes impossibles, le soir au creux de leurs lits. C’est la voie de l’opulence, des plaisirs faciles, de la puissance indicible. Et pour être élus, beaucoup ne reculent devant rien, distribuant leur fortune aux quatre coins de Valyria, achetant les soutiens et soignant leur réputation auprès de leurs alliés et du peuple.

L’un des vénérables candidats au siège d’Arraxios Maerion est l’imposant Baelor Cellaeron. Après sa prestation remarquée durant le débat sénatorial, sa candidature était un secret de polichinelle. Les rumeurs bruissaient depuis des jours, et soudain, le mot est passé, d’invitations ornées d’un ruban en soie précieuse, en hommage au célèbre surnom du « Seigneur-Soie », en annonces d’une grande distribution de pains et de présents au peuple par l’éminent Sénateur. Autant dire que de telles promesses, alliées à une juste curiosité, ont attiré tout ce que la ville compte de nobles et de roturiers mêlés.

La silhouette reconnaissable entre toute de Baelor Cellaeron se hisse à la tribune construite par ses hommes de main la veille, et la foule se tourne vers son bienfaiteur. Ce dernier balaye la foule de ses yeux perçants. Un certain nombre de familles ont loué des balcons dans des villas avoisinantes et observent, comme il sied à la noblesse, l’événement en surplombant la foule grouillante. Ainsi, les Maerion, au premier rang desquels Aerys et Daenerys, les enfants cadets, sont réunis autour du patriarche dans une riche demeure qui leur appartient. A leurs côtés se trouve Garin Rosayan, l’ambassadeur des cités de la Rhoyne, invité personnellement par leur père. Elaena Tergaryon et son frère, Maekar, ont invité leurs amis Aeganon Bellarys et Laedor Arlaeron à occuper avec eux un logis d’une famille marchande. La jeune femme paraît étrangement calme face à cette annonce, et les trois hommes tentent de masquer leur surprise mais préfèrent échanger quelques regards discrets, tout en cherchant où peut bien se trouver leur père, mentor et chef de faction, Lucerys Arlaeron, auréolé de sa victoire récente au Sénat.

Œil d’Argent, pour autant, n’est nulle part en vue. Et pour cause, il a été retenu par une dispute avec son épouse et se retrouve à traverser les rues d’un pas rapide, entouré de quelques gardes triés sur le volet. En chemin, il croise Saerelys Riahenor et quelques jeunes mages, envoyés à titre d’informateurs par le Collège afin de se tenir au courant des avancées de la politique valyrienne – neutralité ne veut pas dire aveuglement.

Ils ne se doutent pas que, sous leurs pas, de terribles combats et de sombres manigances se jouent. Hordar Kihzeznis profite du tohu-bohu pour rejoindre un indicateur du réseau Maerion qui a été dénoncé en secret comme instable, dans le but de le faire taire, par tous les moyens possibles. Enoria Zahor Amai, elle, a eu une idée similaire, et doit rencontrer une figure de la pègre locale pour obtenir quelques précieux renseignements. Tous les deux ont donné rendez-vous à leurs complices dans le réseau des égouts valyriens et, sans le savoir, se trouvent à quelques mètres l’un de l’autre, séparés par un boyau en roche.

A la surface, Baelor Cellaeron ouvre ses bras et prend la parole, sa voix magicalement amplifiée par les services d’un mage loué pour l’occasion :

« Chers amis, je vous remercie d’être présents aussi nombreux aujourd’hui. Si je vous ai convié en cette merveilleuse journée, c’est pour converser, avec vous, d’avenir ! L’avenir de notre pays, de notre belle et glorieuse Valyria ! Nous avons vaincu la grande menace qui se tient à l’horizon, de l’autre côté des rivages de la Baie des Serfs et nous devons désormais voir au-delà ! Nous avons prouvé au monde notre légitimité à exister non pas seulement en tant que fière nation, mais en tant que civilisation, en tant que puissance incontestée – et incontestable ! »

Sous les pieds de certains valyriens, des vibrations se font sentir. Mais l’orateur, qui n’a rien remarqué de sa position surélevée, continue.

« Mes très chers amis… Durant cinq années, nos armées et nos dirigeants ont tout donné pour défendre la terre des enfants d’Aegarax. Elles ont versé du sang et de la sueur pour nos permettre aujourd’hui d’être en paix, d’être en vie et d’être libres. Ces puissances qui ont défini si longtemps notre République doivent maintenant profiter d’un repos bien mérité. Vous connaissez mon attachement au calme et à la vie de la Cité. La politique publique, les pouvoirs civils doivent maintenant retrouver pleins pouvoirs sur Valyria. Et quand bien même je dois saluer le travail éminent effectué par l’honorable Lumière de Sagesse Arraxios Maerion, qui a œuvré durant ces temps compliqués, il me semble désormais clair que son repos sera également mérité. C’est pourquoi, mes chers amis, je souhaite vous représenter au sein des Lumières éclairant la voie de notre futur commun. Je vous annonce ma candidature au sein de cette noble institution, pour un avenir prospère et- »

Il ne peut achever.

Soudainement, le sol s’affaisse sous les pieds d’une large partie de la foule. Il se fend, puis se disloque. De véritables tombereaux de roche et de pavés se déversent dans la gueule béante qui aspire tout, dévore les corps du peuple de valyria, engloutit ses enfants, la rue, les maisons alentours. Les hurlements des enfants arrachés aux bras de leurs parents et tombant dans le précipice résonnent, se mêlant aux cris d’effroi des adultes qui deviennent de malheureux fétus de paille, entraînés vers le fond. Certains s’accrochent à des débris, tentent de fuir. Le chaos est total.

Et au milieu de cette catastrophe qui s’étend apparaît Aelarys Targaryen, couvert de poussière et qui est parvenu à s’échapper alors que l’effondrement le poursuivait, qui émerge par une sortie adjacente et se retrouve à quelques mètres seulement du centre de la place, hébété, contemplant ce qu’il a contribué à provoquer.

Jaekar Veltheon, lui, court comme jamais il n’a couru de toute son existence. Il est parvenu à s’enfuir au moment fatidique par un boyau parallèle et ne s’arrête plus, déterminé à s’échapper de ce cauchemar qui, pour tout Valyria, ne fait que commencer.

Répartition par sujets

La course ou la vie
Participants : Hordar / Jaekar / Enoria

Dans la gueule du cauchemar
Participants : Aeganon / Maekar / Laedor

Le jeu du dragon menteur
Participants : Aelarys / Lucerys / Aerys

Les miséricordieux
Participants : Elaena / Saerelys / Garin / Daenerys / Baelor




Règles générales

Vous êtes répartis dans des sujets précis, chacun avec sa situation et ses enjeux. Vous pouvez scruter avec impatience ce qui se passe là-bas  [Event 2] - Du Pain et du Sang 2656854689

Pour cet évent dynamique et forcément un peu stressant, l'avantage sera donné à la rapidité d'exécution. Des personnes sont en danger, le Mal court les rues : il est urgent d'intervenir [Event 2] - Du Pain et du Sang 3460246627

Vous n'aurez donc que quatre jours - 96 heures - pour poster votre réponse à chaque tour. Si vous ne pensez pas avoir le temps, pas de problème ! Vous serez PNJsés par le MJ pour ce tour et vous pourrez rattraper votre coup au prochain tour [Event 2] - Du Pain et du Sang 4062388460

Il n'y a donc aucune pression, manquer un tour ne sera pas pénalisant  [Event 2] - Du Pain et du Sang 894420505

Nous vous demandons simplement de bien vouloir prévenir dès que possible vos partenaires de jeu si vous ne pensez pas pouvoir tenir le délai. Les tours doivent rester inchangés pour que les plans de la MJ marchent à merveille  [Event 2] - Du Pain et du Sang 1138098981

D'ici là, bon jeu ! Et que le sort vous soit favorable  [Event 2] - Du Pain et du Sang 1502348457



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Du Pain et du Sang“Now, I become Death, the destroyer of worlds.”
Valyria vacille. Nombreux ont été les augures funestes à prédire, durant ces dernières années, la chute du dragon qui se plaisait à tutoyer le divin, sûr de sa force et de son destin. Pour autant, aucun n’aurait pu imaginer que le colosse avait réellement des pieds d’argile. Et pourtant, ce qui aurait été l’annonce d’une lutte pour le pouvoir s’est transformée en un combat acharné pour la survie. Les râles des mourants résonnent dans toute la place des esclavagistes. Pire encore, le danger est encore présent, alors que les enfers emprisonnés dans ces souterrains millénaires se frayent un chemin vers la surface, attirées par l’odeur de chair fraîche et libérées de leur carcan de pierre. Beaucoup, impuissants, se tournent vers les dieux. Et parmi ceux-là, quelques-uns scrutent les airs pour voir apparaître les enfants d’Aegarax. Certains arrivent et déploient leurs ailes. Mais ils sont si peu nombreux. Quant aux secours ordinaires, ils patinent aussi. La panique en gagne beaucoup. Quelle est donc cette sorcellerie ! Est-ce un complot plus général ?

La vérité est plus cruelle. Les humains ne sont pas les seuls à avoir subi la colère de Balerion – car seul le dieu de la mort a pu laisser une telle catastrophe advenir. La fosse-dragon, non loin de la place des esclavagistes, est creusée dans la roche. Havre de paix pour les dragons, elle sert notamment de lieux d’accueil pour les plus jeunes, tandis que les adultes vont chasser. L’onde de choc a fragilisé la structure. Les petits sont affolés. Ça piaille, et ça gronde. Ca sent l’odeur si particulière du sang et de la mort. Et surtout, ça sent le prédateur bien connu, l’ennemi ancien : les wyrms. La paroi s’effrite. Se fissure. L’éboulement, en un choc puissant, brutal, crée une ouverture, menace plusieurs petits. Les dragons deviennent fous. A cet instant, l’appel de leurs maîtres valyriens compte bien peu. Et déjà, des têtes monstrueuses se profilent. Plusieurs déclenchent leurs attaques sans aucun souci des environs. Ils menacent de ravager la cité.

Les mages dépêchés sur les lieux font ce qu’ils peuvent pour cantonner les assaillants et calmer les bêtes. La légion basée à Valyria a déployé sa garnison restée sur place, le reste étant actuellement en manœuvre à l’extérieur de la ville. Mais la campagne contre Ghis a rappelé à quel point l’homme est faible, contre la créature des dieux déchaînée. Ils avancent, bravement. Désorganisés, apeurés, mais serrant leurs armes contre eux. Quelques Seigneurs-Dragons tentent d’apaiser leurs compagnons et de s’interposer. La confusion est générale. Et ailleurs, l’on meurt. Ici aussi. Valyria râle de ce qui l’a rendue si forte.

Iason Valralys et Daemor Bellarys ont été retenus à Drivo pour une commission sénatoriale sur les taxes des poignées de portes– question que les collègues de leurs factions leur ont gracieusement laissée, et qu’ils ont, avec plus ou moins de bonne volonté, accepté d’endosser. Avec les autres sénateurs prisonniers de ces interminables échanges, ils tentent donc de rester éveillés. Soudain, les murs de la noble institution tremblent. Puis tout s’arrête. Intrigué, ils échangent un regard, avant de reporter leur attention sur la délégation du secteur en présence. Soudainement, un serviteur entre, chuchote quelques mots auprès du secrétaire, qui se lève et interrompt la séance. Ils sortent, définitivement alarmés, et un autre serviteur vient les trouver, suppliant l’un d’aller au-devant des troupes envoyées à Fosse-dragon, l’autre de l’accompagner en tant que noble Seigneur-Dragon. Un terrible malheur est en train d’advenir. Ils finissent par quitter Drivo et se rendent quatre à quatre au lieu-dit, pour contempler le cauchemar.

Ixion Cellaeron, lui, est occupé dans une rue déserte à culbuter une catin qui l’a aguiché alors qu’il se rendait à la déclaration de candidature de son père adoptif. L’aurige a jaugé le pour et le contre, et considérant qu’il pouvait arriver en retard à un événement dont il n’ignore rien des tenants et aboutissants, s’est donc perdu dans quelques jupons. Trop occupé, il n’a rien senti, entendu. Et tandis qu’il se rhabille, satisfait, et qu’il se décide enfin à converger vers sa destination, il est pratiquement percuté par une troupe d’une dizaine de soldats qui courent, armés de pied en cap. L’un d’entre eux le reconnait de la guerre contre Ghis et l’enrôle manu militari, déclarant avoir besoin de tous les bras disponibles pour endiguer un événement terrifiant. De la gloire et du danger ? Hardi compagnon ! Ixion les suit.

Vaelya Riahenor et Daenyra Tergaryon, elles, se trouvent dans une sublime villa, entourées d’autres dames de haute naissance, qui ont préféré passer leur après-midi entre femmes plutôt que de se risquer dans le tumulte de la plèbe rassemblée pour entendre Baelor Cellaeron s’autocongratuler. Soudain, elles se prennent la tête dans les mains. Une douleur furieuse les traverse. Intense. Des flashs crépitent devant leurs yeux. Elles se voient rugir. Griffer. Gémir. L’instinct les pousse à s’en aller séance tenante. Leurs dragons sont en danger. Pourquoi ont-elles perçu cela ? La magie qui lie un dragon à son dragonnier est mystérieuse. Perclues de crampes, comme si des estafilades les marquaient, elles avancent, presque à l’aveugle, et arrivent aussi au cratère.

A elles et eux, d’être confrontés à l’enfer des entrailles de Valyria.


Le nouveau sujet

On ne réveille pas le dragon qui dort

Participants : Iason/Vaelya/Daemor/Ixion/Daenyra




Règles générales

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Vous n'aurez donc que quatre jours - 96 heures - pour poster votre réponse à chaque tour. Si vous ne pensez pas avoir le temps, pas de problème ! Vous serez PNJsés par le MJ pour ce tour et vous pourrez rattraper votre coup au prochain tour [Event 2] - Du Pain et du Sang 4062388460

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Du Pain et du Sang“Now, I become Death, the destroyer of worlds.”

Soudain, le silence, assourdissant, se fait. Il est encore plus sonore, curieusement, que la cacophonie précédente. Un rugissement le déchire. L’ombre immense d’Astyrax surplombe tout. Dans sa griffe fermée, Aeganon ballote. Il n’a repris que faiblement conscience, à la faveur de l’air qui lui a giflé le visage. Mais son corps meurtri ne peut plus suivre. Il se contente simplement d’observer, et de savourer la vie qui le quitte mais demeure encore un peu accrochée. Dans sa gueule, la tête hideuse de la Mère des Wyrms. La stupeur est totale. L’Ancien paraît montrer sa prise. A ses côtés, Kyraxes et Vaemor, leurs cavaliers, blessés mais vivants, paradent avec d’autres trophées – queue et patte. Beaucoup se regardent. Puis une clameur s’élève de la foule, et des applaudissements retentissent, dominés bientôt par des exclamations d’un autre ordre. Les fanatiques se prosternent, et se mettent à chanter que les Dieux ont protégé Valyria. Les Quatorze ont désigné leurs champions. L’un d’eux reconnaît Maekar, pour avoir été sous ses ordres durant la guerre.

« GÉNÉRAL, GÉNÉRAL ! LE TÉMÉRAIRE ! »

Le vagissement prend de l’ampleur, déferle sur la foule. On attend également d’autres noms – Arlaeron ! Bellarys ! puis, car des échos sont parvenus de Fossedragon, s’y mêlent des Valralys ! Cellaeron ! Riahenor ! Et à nouveau Bellarys ! En attendant, les vociférations prennent de l’ampleur, et soudain, le premier cri prend :

« LUMIÈRE ! LUMIÈRE ! LUMIÈRE ! »

Qui, est désigné par cet appel ? Maekar, sans doute. Mais pas que, tant tout se mêle dans l’esprit des gens. A peine descendus de leurs montures, et malgré leur état, Laedor et lui sont entourés de valyriens qui se pressent pour les féliciter, les acclamer, les congratuler. Le premier ne retrouve sa sœur qu’après de longues, très longues minutes d’un bain de foule improvisé. Le second apprécie plus longtemps l’attention, avant d’apercevoir son père qui fend la foule pour le féliciter. Le fils s’inquiète de l’état du père. Ce dernier hausse les épaules, prétextant les événements. En réalité, Lucerys n’a qu’une partie de son esprit sur place. Heureux de retrouver son fils, il peut désormais envisager la suite. Il a vu les témoignages tout autour de la place : ses poulains, et l’armée en général, sont plus populaires que jamais. Et alors qu’il a toujours été partisan de rester en retrait et d’influencer les élections, la ferveur citoyenne qui entoure certains des membres de sa faction est autant un avantage qu’un poids. Tous l’attendront au tournant. Ses prochains conciliabules avec Arraxios Maerion s’annoncent hauts en couleur, surtout quand il a sauvé la vie du fils cadet de ce dernier. Son esprit bouillonne : il saura utiliser tout cela. Et surtout, désormais, il est certain que le réseau de Maerion est bien vivace, et qu’il est menacé, infiltré. Une arme de choix, entre les bonnes mains. Et les siennes ont rarement tremblé.

Peu à peu, les élans se calment. L’arrivée des grands noms de Fossedragon ravive la folie pour un temps. Iason est longuement applaudi par les militaires présents, et Ixion est entouré par les sicaires de son père adoptif qui en profitent pour témoigner à nouveau de la grandeur de leur prophète, dont le fils a tué des wyrms de ses simples flèches ! Qu’importe qu’il sente le foin et que des ecchymoses parsèment son corps : la raison n’a pas de prise sur eux. Chacun à leur manière, les Cellaeron ont contribué au prestige de leur nom. Daemor, lui, partage la gloire des Bellarys – difficile de savoir à qui s’adresse les exclamations, quand on possède un frère jumeau qui est en suspension au-dessus de sa tête, prisonnier d’un dragon immense qui tient toujours la tête de la Mère des Wyrms en trophée. Son heure vient quand plusieurs rescapés nobles le remercient à profusion d’avoir sauvés leurs dragonneaux. Nul doute qu’ils sauront se souvenir de cet acte, et que le nombre de ses obligés vient de grossir.

Quant à son frère, Astyrax finit par consentir à le libérer. L’Ancien s’approche du sol et le dépose avec une douceur curieuse à terre, avant de s’envoler vers le lointain, probablement pour se repaître de sa victoire – et de sa proie. Évacué en urgence, Aeganon n’entend pas les murmures alors que la foule se fend pour laisser place à son brancard. Plusieurs lui doivent la vie, alors qu’il organisait en contrebas la fuite, avant le second éboulement. Ils ont vu sa charge insensée, seul, sans dragon. Certains l’appellent « Le Fou ». D’autres « Le Vaillant. » Le Vaillant fou, donc emporte l’unanimité.

Pris en charge, il rejoint les autres blessés et inconscients qui ne peuvent voir la suite des événements. Vaelya Riahenor entend que, pareillement, son courage – ou son inconscience – sont célébrés. Daenyra Tergaryon devient, pour beaucoup de soldat, « la Bonne Dame », et plusieurs lui envoient, pour son rétablissement, des douceurs … et même un poème d’amour, écrit avec de nombreuses fautes d’orthographe et tâches d’encre sur le parchemin. C’est l’intention qui compte, néanmoins. Son aînée Elaena et Saerelys Riahenor, elles, sont conviées par une femme d’un certain âge qui les remercie à profusion d’avoir sauvé la vie de sa nièce, et tente de leur offrir ses modestes biens. Éperdue de reconnaissance, la femme promet de leur rendre un jour la pareille. Daenerys Maerion, pareillement, reçoit la visite, dans les jours qui suivent, de plusieurs membres des familles qu’elle a aidés, et la résidence Maerion ne désemplit pas, au point de troubler le repos d’Aerys. Ce dernier rumine ce qu’il a appris, et révélé à son père : le réseau Maerion a été compromis. Des agents ont été retournés contre ceux qu’ils devaient servir. Hordar, extirpé du Temple de Tessarion où il a été soigné, le confirme. D’autres qu’eux connaissent plusieurs secrets. S’il est possible que des membres du réseau aient eu la langue trop bien pendue après un coup à boire, il n’en demeure pas moins que des mesures s’imposent. Le sang va couler. A Jaekar Veltheon et Aelarys Targaryen de préparer leurs arguments pour s’expliquer : ils en auront besoin.

C’est que tout Valyria bruisse de la même question : qui sont les coupables ? La diatribe de Baelor Cellaeron est dans toutes les têtes, et à mesure que les jours passent, que les morts sont dégagés des gravats et que les blessés succombent et survivent, l’interrogation est de plus en plus vive. Les avis divergent sur ce « ils » qui a mis en péril la capitale. Certains attribuent la catastrophe à la malchance, aux caprices de la nature. Mais ces esprits rationnels sont battus en brèche par ceux qui pensent que les Dieux se sont joués des hommes. Valyria, qui n’a jamais été très religieuse, se pare soudainement des atouts de la piété. Des processions de fanatiques qui appellent à la repentance ont lieu par deux fois dans les semaines qui suivent le Grand Effondrement. Des orgies démentes ont lieu à même la voierie, dans un souci d’apaiser les divinités de la manière la plus valyrienne qui soit … ou peut-être, simplement, pour oublier le deuil et la peur. D’autres voix, plus discrètes, songent à une origine plus humaine. Enoria Zahor Amai en est persuadée. Ses rapports à ses supérieurs, eux, trahissent vite l’intérêt des autres puissances pour ce qu’il s’est passé. Le dragon, hier si sûr de sa force, se retrouve blessé en son sein. Les esprits agitent. Les rumeurs se répandent. Certains assurent que l’Empereur se tient informé jour après jour de la situation, et que des heurts entre conseillers du Vieil Empire ont éclaté sur l’opportunité d’une aide pour consolider la paix … ou d’une frappe pour venger le sang versé. En coulisses, les ombres se frottent les mains. Tout est en place. Tout se déroule comme prévu. La Phase II est achevée. Place à la suite de la tragédie humaine.

Pourtant, les périls ne sont pas qu’extérieurs. Au milieu des décombres de Valyria à reconstruire, à consolider, des périls rôdent. Plusieurs familles pauvres parlent d’enfants dévorés par des wyrms surgies de temps en temps. Des mendiants disparaissent. Cela ne fait ni chaud ni froid. Qui s’en soucie ? Peut-être quelques prêtres qui, un soir, voient arriver sur le pas d’un de leurs hospices un pauvre hère à demi-mort qui, les yeux hallucinés, balbutient qu’une créature énorme a manqué le dévorer. La Mère des Wyrms n’était pas seule. Et dans les entrailles de Valyria, un danger mortel clame vengeance, et entend bien l’obtenir.

Il est temps de reconstruire … et de préparer un avenir qui s’annonce à l’image de Valyria : sombre, sanglant, et enivrant.


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