En parallèle des événements de Dans le Chaos, naît l’Ordre
Il n’a fallu que quelques mots pour que l’histoire bascule.
Alors que Valyria manque de se déchirer devant les portes du Sénat, il se joue dans cette pièce un moment historique. L’attaque subite de Jaenera achève tous les espoirs d’une résolution pacifique de cette histoire. Vous n’aviez sans doute guère de doute sur l’issue que prendrait la soirée, mais vous y voici désormais confrontés. La première attaque portée par Jaenera est à la hauteur de sa réputation. Violente, soudaine et incroyablement insidieuse. Déformant le miroir de la réalité, les facultés magiques de la Valineon s’insinuent jusque dans l’esprit du vieux Magister, lui renvoyant l’image de son aimée de jadis, une Vaekaron dont le prénom s’est perdu dans l’Histoire, se noyant lors de son ordalie. La folie menace d’embraser l’âme du vieil homme mais ce dernier n’est pas n’importe qui. Alors qu’il est sur le point de craquer, Jaenera peut soudainement sentir une ferme résolution s’opposer à ses manipulations mentales. En un instant, il la chasse de son esprit et la repousse avec une vague d’énergie psychique qui la force à pousser un genou à terre. Il a beau être sang-mêlé, il n’en reste pas moins le Magister. Dans ses yeux fatigués, qui d’ordinaire expriment une tranquille fermeté et une sage indulgence, vous ne voyez qu’une froide résolution résignée. Il va vous mettre à mort, les uns après les autres. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun debout.
Tout autour de vous, vous pouvez sentir l’air se charger d’une lourdeur magique que vous ne connaissez trop bien. Le vieil homme convoque ses pouvoirs et vous avez intérêt à agir rapidement si vous ne souhaitez pas vous faire écraser par les enseignements secrets qu’il maîtrise.
Face à l’ombre qui jaillit du sang de Vaenyra, le vieil homme reste de marbre. Il jauge la puissance de l’ombre qui vient d’être invoqué. Il se tient prêt. Lorsqu’elle frappe, il trace un signe de son pied sur le sol qui repousse l’ombre d’une seule onde de choc, sans toutefois le protéger. Vous pouvez constater la grimace sur son visage lorsque la lame noire y trace un sillon rougeâtre.
Difficile de dire si c’est la terrible migraine dont il est affligé depuis l’attaque surprise de Jaenera, la gêne de sa coupure par Vaenyra ou le talent de méditation de combat d’Herya, mais le vieil homme ne parvient guère à avancer sa cause face à la jeune femme. Il la chasse de son esprit lorsqu’il imagine l’entendre lui demander pardon. Il n’y a ce soir ni oubli, ni pardon. Le vieil homme grince une nouvelle fois car il se trouve désormais avec une nouvelle plaie, répandant son sang le long de sa manche qui s’en imbibe goulûment.
La boule de feu partie de la paume d’Aeranys prend également le vieil homme par surprise. Encore une fois, le mage supposément le plus puissant se fait bousculer par des jeunes apprentis qui n’auraient jamais pu le toucher en temps normal. Est-il possible que ses blessures soient plus sérieuses que vous ne le voyez ? Son sang mêlé est-il si faible ? La surprise est-elle à ce point handicapante pour lui ?
Il faut toute la présence d’esprit et les pouvoirs combinés d’Alyrea Lyseon et Aemond Qohraenos pour vous éviter le drame. À l’instant où ils terminent d’ériger leur barrière, un flot continu de flammes s’écrase dessus, révélant la forme arrondie du bouclier qui vous entoure. Lorsque le feu se dissipe, vous découvrez avec une certaine forme de consternation que plusieurs personnes viennent de rejoindre le Magister. Les archimages de la pyromancie, de l’invocation et de l’incantation runique se rangent entre le vieil homme et vous. L’archimage pyromantique, Nysella Aegarion, est une femme âgée, aux traits fins et aux cheveux grisonnants, rassemblés en un complexe chignon tenu par une simple broche d’argent et d’émeraudes. Ses robes orangées virevoltent autour d’elle alors qu’elle convoque le pouvoir d’une magie brute pour déverser sur vous un feu d’enfer. Nysella est une figure éminemment respectée au Collège et dans la République. Elle a entraîné des générations de mages à maîtriser la beauté de la pyromancie. Elle est bien plus connue comme artiste, dessinant de fascinantes chorégraphies de feux follets lors de grandes soirées mondaines pour le compte de Lumières ou de responsables politiques de premier plan. Elle passe pour être une enseignante attentive à la réussite de chacun, d’une grande douceur et d’une pédagogie parfaitement développée. Vous avez tous pu la croiser au cours de vos années au collège car elle est archimage depuis plus d’une décennie déjà. Malgré son âge supposément avancé, elle conserve encore un maintient parfait et un corps dont la vigueur la ferait presque passer pour une jouvencelle. Sans vous lâcher des yeux, une flamme d’un rouge vif brûlant dans sa main, elle s’adresse à son chef.
« Magister, vous devriez reculer. Nous allons les retenir le temps que d’autres renforts arrivent. »
Le vieil homme ne répond rien, il a encore le souffle court. Il peine à retrouver contenance. Il se redresse finalement calmé et vous dévisage d’un regard froid comme la mort. Le vieil homme sympathique que vous avez connu jadis a disparu. Il tend une main vers vous, la paume écartée, ses doigts comme déformé par une arthrite soudaine. Tremblant, il marmonne une incantation d’une langue que vous ignorez. Malgré cela, les quelques bribes que vous déchiffrez ont des sonorités qui résonnent en Herya et Alyrea. Une lueur verte émane alors des pupilles du Magister.
Un instant plus tard, les trois archimages qui se tiennent face à vous hurlent simultanément de manière véritablement affreuse. Ce sont des hurlements d’outre-tombe, synonyme d’une douleur et d’une terreur indicibles. Vous n’avez jamais entendu pareil cri. Sauf Herya et Alyra. À Sothoryos, lorsque le commandant Raekar Barlaris avait pris en main la Pierre de Vie.
La même Pierre de Vie jadis ramenée par l’expédition dont faisaient partie les deux mages. Le même artefact confié aux bons soins du Collège des Mages et de son Magister. Dans une vision d’horreur, vous pouvez voir le sang des trois archimages s’arracher à leur corps par tous les pores de leur peau, sortant goutte à goutte, pour ensuite rejoindre, tout en suspension dans l’air, le Magister. Les corps des trois archimages s’affaissent et leurs hurlements cessent alors que leur peau se déchire et qu’apparaissent leurs os malmenés. Lorsque leurs corps s’effondrent, ce ne sont plus que des tas d’os, de tendons et d’organes abimés. Quant à Talaegar, il semble avoir retrouvé une vigueur que vous ne lui auriez jamais soupçonné, quand bien même il paraît toujours aussi vieux et fluet. Vous remarquez que ses blessures se sont refermées. La lueur verte se dissipe et il darde sur vous un regard furieux.
« Pauvres imbéciles, j’ai été entraîné par le Magister Tyraegar lui-même. »
La mention du Magister précédent est son dernier mot pour l’instant. Sans crier gare, il vous admoneste une boule de feu à la puissance inimaginable. Il faut toute la force du sang dynastique d’Alyrea pour vous éviter de finir pulvérisés. Le bouclier de runes tient bon, mais pas le Collège. Votre bulle de sécurité est projetée contre le mur, que vous traversez. C’est trop de chocs pour la rune et vous vous retrouvez projetés dans les escaliers que vous avez franchis plus tôt, les dévalant avec plus ou moins de succès. Vous vous relevez en vitesse et constatez que vous avec fini par retrouver le hall du Collège. Les rares silhouettes que vous apercevez fuient le combat. Alyrea et Herya peuvent se souvenir des derniers mots du Consignataires, enjoignant les membres de l’expédition à faire preuve de sagesse face aux pouvoirs de la Pierre de Vie.
Vous êtes éparpillés au bas des escaliers et vous vous relevez à peine lorsque surgit Talaegar, bien décidé à vous anéantir. Sa première attaque se dirige contre Jaenera, que Saelyra aide à se relever. L’air est surchargé d’ozone, et vous reconnaissez l’odeur d’une magie brute, indisciplinée, totale. Talaegar a peut-être appris à maîtriser le pouvoir de la Pierre de Vie, ou tout du moins une version déformée et tordue, mais il a encore d’autres atouts dans sa manche. Vous le voyez enchaîner avec une rapidité incongrue les mouvements pour faire jaillir une déferlante de feu sur les deux femmes mais lorsqu’il termine son enchaînement, vous découvrez avec horreur que ce sont des éclairs qui jaillissent de sa paume. Bien plus rapide, bien plus précise et bien plus mortelle, la foudre est l’une des manifestations d’énergie les plus pures et brutales de votre monde. Voir un mortel la manipuler a de quoi terrifier car il n’y a aucune mention d’aucune maîtrise d’un tel pouvoir dans les documents que vous avez pu consulter. Seule Jaenera aurait pu avoir l’occasion d’en lire quelques bribes dans la bibliothèque interdite du Collège mais ses intrigues l’ont éloignées de ces ouvrages et elle est passée outre. La seule mention manuscrite d’un tel pouvoir en dehors des murs du Collège se trouve dans un obscur document consigné dans les archives poussiéreuses de Tour Vaekar ; mais personne n’a jamais pu y avoir accès dans votre groupe…
Saelyra trouve à peine le temps de pousser Jaenera que l’éclair, d’un bleu aveuglant, frappe le sol, faisant jaillir des éclats de marbre dans toutes les directions, entaillant superficiellement la peau des deux femmes en de multiples endroits, manquant d’éborgner Jaenera. Souhaitant maintenir la pression, le vieil homme envoie une nouvelle vague d’éclair vers le reste du groupe. Chacun d’entre vous parvient fort heureusement à éviter cette foudre mortelle qui frappe le sol, les murs et le plafonds dans un chaos total provenant des mains du vieil homme. Les attaques sont brusques et immédiates, telles des slaves d’une arme surpuissantes, claquant dans l’air comme des détonations. Autour de vous, le jadis fier hall principal du Collège est dévasté. Les tentures brûlent, les décorations sont malmenés, les murs se lézardent là où la foudre frappe ; au mieux ils se couvrent de carbone. Il faut toute la maîtrise de Saelyra pour qu’elle parvienne à lancer une fiole d’un poison hautement volatile vers le Magister. Ce dernier doit alors se déconcentrer pour utiliser une boule de feu plus conventionnelle pour l’anéantir en cours de vol.
C’est une rare, et peut-être unique, fenêtre pour attaquer.
- Ordre de réponse:
Et voilà, il a évolué
Vous êtes désormais face au Magister 2.0, tout guéri et tout énervé. Le combat va gagner en difficulté
Comme d’ordinaire, votre jet de dé déterminera l’issue de votre action
Le Magister dispose de 10 PV. En cas d'échec critique, il se soigne du nombre de PV indiqué par votre dé
Voici le barème :
1-5 : échec critique de votre attaque, blessure sérieuse car votre attaque vous est renvoyée en pleine figure
6-20 : échec de votre attaque et blessure légère
21-50 : échec de votre attaque sans conséquence
51-70 : réussite de votre attaque sans conséquence
71-90 : réussite de votre attaque et blessure légère du Magister (-0.5 PV)
91-98 : réussite de votre attaque et blessure sévère du Magister (-1 PV)
99 : réussite de votre attaque et blessure grave du Magister (-2 PV)
1. @Jaenera Valineon
2. @Vaenyra Menaleos
3. @Aemond Qohraenos
4. @Aeranys Belkaerion
5. @Herya Valgaris
6. Alyrea par @Alynera Vaekaron